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Là-bas !
Où ça ?
Près du bouleau abattu.
Baissez-vous.
Présentez...
armes !
Vous êtes cinglés ou quoi ?
Oui, chef.
Risquer les avions de l'escadrille
pour l'enterrement d'un ennemi !
Oui, chef.
Lehmann et Sterni
le connaissaient.
Le capitaine Winston Clyde Walker.
Oui.
Voyez-vous,
mon oncle, le duc de Westchester,
est le beau-frère de sa mère.
Lehmann et moi étions à Eton
avec lui.
C'est un pilote anglais,
nom d'un chien !
C'est une grande perte.
Et puis zut.
Rompez !
Tu as été transformé en passoire
en exprimant tes condoléances ?
Les nouvelles vont vite.
Qui veut une cigarette ?
Des françaises ?
Richthofen a abattu un biplace.
Pour se rattraper
d'avoir ignoré mes ordres ?
Pour améliorer mon score.
On vient de m'informer
qu'un RE8 britannique
s'est écrasé à 12 km d'ici.
Retrouvons-le
pour confirmer ta victoire,
saligaud !
Aidez-moi.
Aidez-moi !
Doucement.
Un.
Deux. Trois.
J'ai dit, doucement !
Dépêchez, il pèse une tonne.
Il perd beaucoup de sang.
Enlevez ça.
Ça va aller.
Ça va aller.
Vous pouvez l'emmener.
Soulevez-le.
Merci.
Vous lui avez sauvé la vie.
Non, je l'ai abattu.
Les Français font leurs condoléances
et disent l'avoir abattu.
La cérémonie pour Kirmaier
aura lieu à 16 h 00.
Le pilote qui nous a attaqués
l'autre jour, c'était Hawker.
Quoi ?
Le major Lanoe Hawker ?
Lui-même.
J'ai vu son visage.
Sa barbe.
La Faucheuse
peinte sur son avion.
Il a déjà abattu 9 des nôtres.
En vol de reconnaissance,
il arrime un fusil de chasse
à son fuselage.
Nos ailes se sont frôlées.
J'ai eu du mal à l'éviter.
Pourquoi ne pas l'avoir attaqué ?
J'attaque seulement
si je peux gagner.
Vous voudriez avoir
l'Ordre pour le mérite ?
Je tuerais pour ça.
J'ai reçu un câble
du grand quartier général.
Ils brûlent de vous l'accorder.
Pourquoi ne le font-ils pas ?
Il y a des règles.
L'empereur ne fera pas
d'exception pour vous.
Alors abattez ces ballons captifs !
Je chasse des aéroplanes,
pas des objets immobiles.
Vous êtes un soldat,
pas un chasseur.
Vous exécuterez les ordres,
surtout ceux du général von Hoeppner.
Et si j'abats Hawker ?
Laissez Hawker tranquille,
vous n'êtes pas de taille.
Quelqu'un a une clé à molette ?
Je n'en crois pas mes yeux.
Alors tu l'as fait ?
Tu t'es payé une légende.
Tu vas en devenir une.
Oswald Boelcke.
Le premier as.
Ils rêvent de lui trouver
un successeur.
Quand je lui ai demandé son secret,
il m'a dit :
"C'est très simple.
"J'approche de l'ennemi,
je vise et naturellement, il tombe."
Sterni et moi allons à Arras.
Viens prendre un verre.
Tu tomberas peut-être
sur l'infirmière.
Plus tôt elle sera à toi,
plus tôt tu cesseras
de penser à elle.
Un pilote ne peut avoir d'attaches.
Werner !
Je lui succéderai.
Je serai le premier des as.
Prenez un verre avec nous.
Je suis marié.
Lehaïm.
Lehaïm !
Un seau d'eau !
Lieutenant.
Mon nom est von Richthofen.
Ravi de vous revoir.
Je connais votre nom.
Le pilote que vous avez abattu
m'a parlé de vous.
Il s'en est tiré ?
C'est de la sollicitude
ou de la curiosité ?
Le deuxième.
Au moins, vous êtes franc.
C'est déjà ça.
Pour éprouver de la sollicitude,
il faut être curieux.
Alors, quel est votre nom ?
Voilà le sien.
Capitaine Roy Brown.
Il est vivant,
et ce n'est pas grâce à vous.
Il dit que vous êtes
un excellent professionnel
et un fieffé vaurien.
Dites-lui que ses compliments
m'honorent
et que j'espère ne jamais
le recroiser dans les cieux.
Il pourrait sortir vainqueur
et peut-être ne serais-je pas soigné
par une femme aussi délicieuse.
Incroyable !
Bonne soirée.
Savez-vous ce qu'est devenue
mon écharpe ?
Je vous la ferai parvenir.
Gardez-la,
elle vous portera chance.
Je meurs de faim.
Moi aussi.
Un Prussien ne se plaint pas.
La plus haute distinction
militaire prussienne.
L'Ordre pour le mérite.
Le Haut Commandement vous donne
une énorme responsabilité
qui va bien au-delà
de cette médaille.
Non seulement vous commanderez
les hommes sous vos ordres,
mais vous serez un modèle
pour tous nos soldats,
un symbole de courage, de bravoure,
de hardiesse, de détermination.
Un symbole
de la supériorité allemande.
Les pilotes sont comme des dieux.
Nos troupes ont perdu un héros
en Boelcke.
Et si l'ennemi peut tuer un dieu,
quelle chance de survie
le paysan dans les tranchées
pense-t-il avoir ?
Les dieux ne meurent pas.
Vous comprenez ?
Très bien.
Vous pouvez disposer.
Ralentis, Lothar.
Je sais !
Le gouvernail bien droit !
Laisse-moi faire !
J'ai dit, bien droit !
Tu vas de travers.
Je ne peux pas me concentrer !
Les gens sont là en son honneur
et ils ne pensent qu'à cet avion.
Des petits garçons.
Mes frères ne grandiront jamais.
De charmants petits garçons.
Je prends à gauche.
Lothar, ralentis !
Qu'ils profitent de la jeunesse
tant qu'ils le peuvent.
Va par là !
Je vais accélérer.
Attention !
- Attention à la meule de foin.
- Je sais !
Restez dos au soleil.
Ne tirez pas trop tôt.
Ça a pour seul effet
d'avertir l'adversaire.
La meilleure distance de feu
est de 50 m.
Rappelez-vous
que notre tâche est d'abattre
des aéroplanes, pas des hommes.
Cessez le feu si l'adversaire tombe.
Messieurs,
nous sommes des aviateurs,
pas des bouchers.
Messieurs.
Voici mon mécanicien en chef,
le sergent Raüber.
Rompez.
Ne claquez pas des talons, Menske.
J'allais oublier.
Si dans 4 semaines,
vous n'avez abattu aucun avion,
vous êtes viré.
Lieutenant, c'est un hôpital ici.
Pour qui vous prenez-vous ?
Je suis désolée.
Vous étiez proches ?
Je ne sais toujours pas votre nom.
Käte. Otersdorf.
Un nom allemand ?
Un père allemand, je vois.
J'adore les cigarettes françaises.
Vous êtes... très belle.
J'espérais vous revoir.
Avec mon écharpe autour du cou.
Je vous l'apporte.
Je n'ai pas pu enlever les taches.
Qu'ai-je fait de mal ?
Vous m'ignorez ?
Ou vous haïssez les hommes ?
Haïr ?
Je ne vous hais pas.
La haine est une affaire d'hommes.
Mais vous êtes en colère.
Le sang d'un homme est dessus,
mais vous vous en fichez.
Les hommes comme vous m'effraient
car je ne comprends pas leurs actes.
Et avoir peur me met en colère.
Et maintenant,
laissez-moi tranquille.
Attendez !
Imaginez que vous planez
comme un épervier,
regardant vers le bas.
Le vent autour de vous,
l'odeur du moteur,
le souffle de l'hélice.
Là-haut, on peut se laisser tomber,
monter, virer, vriller.
La liberté.
Ce dont l'homme a toujours rêvé.
J'en rêve depuis mon enfance.
Mais le mieux, c'est la traque.
Le combat.
La chasse.
L'ennemi est tout près,
on sait qu'il nous ressemble.
Les mêmes pensées,
la même fièvre.
Comme un match.
Une joute. Un sport.
Le tennis ne tue personne.
Ces rêves d'enfants
ont tué votre ami.
Je n'ai pas de haine pour vous.
Juste de la pitié.
Messieurs, je vous en prie !
Est-il si difficile de peindre
un avion ?
Faites-le, Raüber !
Manfred !
Tu es devenu fou
avec cette histoire de peinture ?
Le Bureau de l'Aviation
ne va pas te rater.
Je me fiche du Bureau de l'Aviation.
Ne discute pas mes ordres.
Je pense que tu fais une erreur.
Ils te verront de loin,
on perdra l'effet de surprise !
Je ne veux pas
qu'ils soient surpris.
Je veux qu'ils aient peur.
Lieutenant Kurt Wolff.
Vous comptez faire la sieste
là-haut ?
Je ne vole jamais sans.
C'est un porte-bonheur.
Vous êtes superstitieux ?
Moi aussi.
Ma mère me commande des blousons
que je me refuse à porter.
À bientôt.
Le général von Hoeppner !
Par ici, général !
Vous voilà célèbre, baron.
Vous faites les gros titres.
L'empereur a mentionné votre nom
à l'annonce de votre 29e victoire.
Alors j'ai une petite surprise
pour vous.
Ils sont à court de médailles ?
Je n'appellerais pas ça
une médaille.
Ce n'est pas mon idée.
Excellente propagande.
Les frères Richthofen
qui volent ensemble.
Bienvenue.
Votre frère est sympathique.
L'esprit dont la patrie a besoin.
On vous donne d'étranges surnoms.
Le Diable Rouge, le Baron Rouge.
Pourquoi cela ?
Je vois.
Au diable
les règlements militaires !
Intéressant.
Très intéressant.
Restez dos au soleil
et prenez garde au vent.
Et n'oubliez jamais
qu'un bon pilote sait fuir
quand il le faut.
C'est une plaisanterie ?
Fais ce qu'il te dit, Lothar.
Refuser un combat ?
Si tu ne peux pas gagner, fuis.
Et vite !
La ruse et la lâcheté sont proches.
C'est vrai !
Bien le bonjour, messieurs.
C'est une idée géniale.
Les Français disent
que cette peinture
repousse les balles.
Mieux vaut ne pas prendre ça.
Ça risquerait de gêner.
C'est beaucoup mieux.
La cravache reste ici.
On les a fait fuir !
Ça s'anime, là-haut.
Les Français protègent
leurs ballons d'observation.
Ça va.
Une vraie rigolade, hein !
- Je peux dormir dans tes quartiers ?
- Tu te sens déjà seul ?
Tu l'as fait transférer ?
- Qui ?
- Ton frangin Lothar.
Où est-il ? Tu l'as vu ?
Il était juste derrière moi.
Tiens-le à l'œil.
C'est une tête brûlée.
C'est quoi, ce cirque ?
Laisse ce pauvre gars atterrir !
Nom de Dieu, Lothar !
Tu as massacré ce pauvre type !
Tu veux gagner une guerre
sans tuer personne ?
On joue pas au polo !
On est plus des gamins,
on fait la guerre !
Je le sais.
Je le sais, mais on peut combattre
avec élégance !
Quoi ?
Tu écoutais ?
On t'entendait jusqu'à Paris.
Et Berlin.
Il est ambitieux.
Qu'il se contrôle.
Je ne veux pas être tué
à cause de son ambition.
Et je ne veux pas que tu sois tué.
Bonjour, mon cher Hindenburg.
Et mon cher ami von Hoeppner.
Bienvenue à Berlin, général.
Ce jeune homme semble déjà
plus célèbre que...
- Comment s'appelait-il ?
- Oswald Boelcke, majesté.
Il nous faut des hommes comme lui.
Je suppose qu'il faut falloir
vous donner
une autre promotion, Richthofen.
Vous êtes un véritable héros.
Je présume
que les dames
doivent être folles de vous.
Il y a peu de dames à 10 000 pieds.
Garde-à-vous !
Êtes-vous prêts, messieurs ?
Que fait-on ?
Je les écrase ?
Range ce pistolet.
- Que veut-il ?
- Un autographe.
C'est le Baron Rouge !
- Prêt ?
- Vas-y.
Comment tu sais ?
Je t'ai vu le perdre.
- Bonjour, messieurs.
- Bodenschatz !
Bienvenue !
Mon nouvel adjudant-major.
Kurt Wolff, bienvenue.
- On m'a beaucoup parlé de vous.
- Merci.
Ce sont les ordres !
Mon nouveau supérieur
était mon subordonné il y a peu.
On dit que l'activité aérienne
des Alliés est énorme ?
Plus qu'énorme.
Quand on produit 10 avions,
100 débarquent en France.
Qu'ils débarquent.
Nous les abattrons par centaines.
Du Lothar tout craché.
Satanées taupes !
J'ai eu de la veine d'éviter
les trous.
Merci pour votre tact,
après m'avoir humilié
en atterrissant sans encombre.
Je venais jeter un œil.
Un Sopwith flambant neuf, pas vrai ?
Il l'était.
Capitaine Brown.
Armée de l'air canadienne.
Le fameux Baron Rouge, je présume.
Je ne vous ai pas abattu
l'an dernier ?
C'est exact.
Mais vous volez toujours.
Vos prisons sont luxueuses,
mais n'ont pas de terrain d'aviation.
Merci de m'avoir tiré de l'épave.
De m'avoir sauvé la vie.
Vous tirer de l'épave
ne vous a pas sauvé.
C'est vrai.
Sans elle,
je n'aurais jamais revolé.
Une fille extra.
Elle m'a soigné
pendant des semaines.
Avez-vous récupéré votre écharpe ?
Et maintenant ?
On pourrait s'entretuer
au pistolet.
Vous tuer me rendrait célèbre.
J'ai oublié le mien,
mais boutonnez votre étui
avant de perdre le vôtre.
Pourquoi êtes-vous en Europe ?
L'Angleterre a appelé
ses enfants à l'aide.
Nous, les colonies du Commonwealth.
Oui, cette guerre semble être
une affaire de famille.
Pour les aristos,
la famille, c'est sacré.
Le tsar, la noblesse anglaise,
française, autrichienne, allemande...
Vous êtes tous parents.
Vos mariages ignorent les frontières.
Mais pour protéger ces frontières,
nous nous entretuons.
On trouve toujours une raison,
pas vrai ?
Vous avez pensé me tuer.
On n'est pas là pour ça ?
Si.
À la revoyure.
J'espère bien que non.
Au revoir.
Bonne chance.
En parlant de famille...
Tôt ou ***,
cette guerre se terminera.
Vous devriez retrouver
cette infirmière.
Je crois qu'elle en pince pour vous.
Pourquoi dites-vous ça ?
Elle vous a maudit
pendant des semaines.
Arrêtez le camion.
Arrêtez le camion !
Te voilà !
On vient de le trouver.
Sterni.
Un médecin !
C'est un prêtre qu'il lui faut.
Un rabbin.
Il est mort, Manfred.
Je te rattrape.
Ça fait des jours
qu'on l'a enterré.
Tu devrais te réjouir
de ma promotion.
Je suis ton frère !
Je sais que c'était ton ami.
Mais il était pilote de chasse.
Il connaissait les risques.
Des risques que tout soldat
assume fièrement.
Mais tu es plus qu'un soldat,
tu es officier !
Tu as un devoir envers tes hommes !
Envers ton pays et ton peuple !
Vous sentez bon.
Meilleur que toutes les fleurs.
Vous continuez
ces jeux stupides et puérils.
Vous n'avez pas changé.
Je n'en suis pas si sûr.
Avant, je ne me serais pas laissé
canarder.
Tournez-vous.
C'est ça,
le héros de l'Allemagne ?
J'en ai assez de recevoir
des rapports
sur nos échecs répétés.
J'essaie de vous remplacer.
Vous envoyez les escadrilles
une par une, Doehring.
Elles ne peuvent vaincre
les formations ennemies.
Le capitaine Doehring a des ordres.
Le Bureau de l'Aviation
nous impose une rotation.
Ce ramassis d'imbéciles
nous condamne à des vols de routine.
Nous devons être flexibles, souples,
frapper l'ennemi où il se trouve.
Les Anglais et les Français
contrôlent notre espace aérien.
Mais nous...
On descend pas un seul
de leurs satanés avions !
Je vous ordonne d'ignorer les ordres
du Bureau de l'Aviation.
Mlle Otersdorf.
Que faites-vous ?
J'obéis aux ordres, baron.
Content de vous revoir.
Cette escadrille est la meilleure
de la guerre.
Et ces hommes
sont les meilleurs pilotes.
- Je n'y croyais plus.
- À quoi ?
Vous voir sourire.
Ton infirmière est très jolie.
Je suis blessé, pas aveugle.
Emmène-la au Métropole.
On y mange bien,
l'ambiance est romantique
et les chambres sont bien.
Ne me dis pas
que tu as peur de l'inviter.
Tu veux que je le fasse ?
Tu veux me marier ou quoi ?
Pourquoi pas ?
Qu'écrivez-vous ?
Un livre.
Sur l'aviation.
Que lisez-vous ? Vous avez toujours
un livre à la main.
En ce moment,
Oscar Wilde.
Vous connaissez ?
Non, je ne vois pas
de littérature anglaise là-dedans.
Essayez avec ça.
Il doit bien y avoir...
du Shakespeare quelque part.
Père nous lisait ses pièces.
Le Roi Lear, La Comédie des erreurs.
Il y a aussi quelques chansons.
Beaucoup de parties de billard,
de la chasse, des vols, du cheval,
et du marivaudage.
Grâce à ce trou,
je peux lire vos pensées.
Eh bien...
Posez la question.
Voulez-vous...
dîner avec moi ?
Oui.
Alors ?
C'est différent
de ce que j'attendais.
Différent ?
Votre livre.
Il est distrayant.
Vous pensiez qu'il serait
brutal, rasoir
et solennel ?
Mais vous parlez de la guerre.
Je m'attendais à du patriotisme.
Le patriotisme !
"La vertu des brutes".
Vous avez lu Wilde.
Et même un peu de Dante.
C'est utile de nos jours,
d'en savoir un peu plus sur l'enfer.
Dansons.
Il ne vaut mieux pas.
Je danse infernalement mal.
Imaginez que vous volez.
C'est merveilleux.
D'avoir un trou dans la tête.
Sans ça, je ne serais pas ici,
près de vous.
Menske.
Faites demi-tour.
Il y a tant d'hôpitaux
qu'il faut les numéroter.
Celui-ci est le numéro 76.
Il y a 500 patients.
La plupart mourront.
Les autres ne remarcheront jamais,
ne retrouveront jamais
la vue ou le goût,
n'aimeront plus jamais.
Ce n'est pas merveilleux
d'avoir un trou dans la tête.
Vous avez la chance d'être en vie.
Vous êtes noble,
ces hommes n'ont pas vos privilèges.
Ils n'ont pas le choix.
Ce n'est pas un jeu.
Jamais nous ne descendrons
plus bas.
Jamais l'obscurité
ne sera plus grande.
Entrez.
Vous auriez quelque chose
pour ma tête ?
Descendez à la cave. Vite.
Ils volent de nuit ?
Prenez un masque à gaz.
Volez-vous de nuit ?
Nous, non.
Éteignez tout !
- Donnez-moi ça.
- C'est le Bureau de l'Aviation.
Ici Bodenschatz.
Éteignez toutes les lumières !
Des bombardiers de nuit.
4 de passés et 4 qui approchent.
Ça pourrait être pire.
Ils ne sont pas là par hasard,
Doehring.
Il y en aura bientôt beaucoup plus.
Bonjour.
- Ça va ?
- Je trouve pas mon bonnet.
Les mitrailleuses sont en place.
On ne peut rien faire de plus.
Menske, mon équipement.
Préparez mon avion.
Tu es blessé, tu ne peux pas voler.
Je ne suis pas un pigeon d'argile.
J'ai des ailes.
Tu t'es jeté dans la gueule du loup.
Tu es fou ?
Amenez-moi à elle.
Reste tranquille.
Va la chercher.
Je veux savoir si elle va bien.
Vous êtes splendide.
Je sais que vous m'en voulez.
Je dois retourner à l'hôpital.
Je sais.
Je suis navrée pour Kurt Wolff.
C'était un jeune homme charmant.
Il avait oublié son bonnet de nuit
porte-bonheur.
Baron.
Dînons de nouveau ensemble
un de ces jours.
Et n'oubliez jamais
votre blouson porte-bonheur.
- Nous ne sommes pas en retard ?
- Non.
- Les toilettes ?
- À droite en bas des marches.
Je reviens.
Garde-à-vous !
- Tout se passe comme prévu.
- Je suis très satisfait.
Notre as du pilotage
en visite sur le front !
Merci d'avoir accepté
mon invitation.
La vue est magnifique, n'est-ce pas,
Richthofen ?
Votre majesté.
Le petit frère.
Vous semblez souffrant,
mon cher baron.
Oui, majesté.
Je vais bien.
Je vais toujours bien.
C'en est même parfois irritant.
Comment aller bien
peut-il être irritant ?
C'est comme cela ici.
On tue un ou deux hommes,
et alors qu'ils tombent en flammes,
on se sent bien.
Je trouve cela irritant.
Mes soldats ne tuent pas des gens.
Ils détruisent l'ennemi.
Eh bien, l'effet semble le même.
Nous sommes à court de carburant,
de munitions,
d'avions
et de pilotes.
Nous sommes à court de vies.
Alors ne gaspillez pas la vôtre.
Évitez les situations
à quitte ou double,
les combats
que vous ne pouvez pas remporter.
Gare au vent, il peut vous entraîner
au-delà des lignes.
Limitez les pertes
et pensez avant tout
à rester en vie.
Nous avons perdu bien assez d'amis.
Oui, Menske ?
Vous avez de la visite.
Il faut fêter cela.
Votre livre a été publié.
Toute l'Europe se l'arrache.
Alors ? Si nous allions dîner ?
Danser, peut-être ?
- Le Métropole a été fermé.
- Je sais.
Les Anglais ont bombardé
les cuisines.
Ils m'interdisent de voler.
Ils font tout pour me clouer au sol.
Vraiment ?
Ils me veulent
à la tête de l'Armée de l'air.
Ordre de l'empereur.
C'est merveilleux !
Je me réveillais la nuit pour lire
la liste des pilotes disparus.
C'est si bon de vous savoir au sol.
En sécurité.
Bonsoir, soldats.
Quel froid de canard !
Pour sûr, capitaine.
Un Bentley tout neuf.
Où as-tu trouvé ça ?
Un Bentley, ça tombe pas du ciel !
J'ai dû convaincre son propriétaire.
Tu as toujours voulu être le premier.
On te le propose, et tu hésites ?
J'ai toujours voulu être comme lui.
Werner.
Pourrais-tu renoncer à voler ?
Je ne crois pas.
Si tu veux un conseil,
saute sur l'occasion.
Tu veux que je raccroche
pour devenir le premier.
Comment as-tu deviné ?
Très bien.
Je raccroche.
Si tu raccroches d'abord.
Pas question.
Je suis marié à mon avion.
C'est comme ça que je passe
mon temps libre !
Voilà d'excellents avions, Fokker !
Merci.
Mais nos propres pilotes
pensent qu'ils peuvent faire mieux.
On fait parfois
de petits ajustements, ici ou là.
Et remplacer notre moteur
par un moteur ennemi ?
Comment avez-vous appris cela ?
Selon un rapport,
un triplan a été retrouvé ce matin.
Les Britanniques
ont eu la surprise de trouver
un de leurs Bentley
dans un Fokker abattu.
Montrez-le-moi.
- Bien sûr.
- Immédiatement.
Je veux ce foutu rapport !
Tout de suite !
Plus que 3 semaines, Manfred.
J'ai reçu ma feuille de route,
je rejoins ton escadre.
Qu'est-il devenu ?
Tombé au combat.
Et lui ? Il s'appelle Voss, non ?
Ils sont tous morts.
Je combattrai avec vous deux.
Une offensive se prépare.
L'opération Michael.
On gagnera cette guerre.
Wolfram, s'il te plaît.
- Ce n'est rien, père.
- Bien sûr qu'on gagnera.
Les Alliés ne savent pas
ce qui les attend.
Cette offensive va les balayer.
Bonjour, capitaine.
Suivez-nous !
Baissez-vous !
Dépêchez-vous !
Quelle bonne surprise !
Venu voir une défaite anglaise,
capitaine ?
Lieutenant.
Tâchez de trouver un photographe.
C'est bon pour la propagande
d'avoir une photo
de notre pilote d'élite
ici avec nous
en ce jour victorieux.
Votre excellence,
j'ai à vous parler.
Je n'ai rien à faire ici.
Les décisions stratégiques
que je prendrais
ne vous plairaient pas.
Pourquoi pas ?
Nous avons foi en vos capacités.
Je suggérerais de capituler.
Quelle arrogance !
Quel gamin prétentieux vous êtes !
J'ai remporté 63 combats aériens.
Vous savez comment ?
Si je ne pouvais remporter un combat,
je me retirais.
Pourquoi ne pourrions-nous pas
gagner cette guerre ?
Et nos soldats ?
Notre cause sacrée ?
Des françaises.
D'excellentes cigarettes.
Pourquoi notre cause serait-elle
meilleure que celle des Français ?
Des Britanniques ? Des Américains ?
Elle ne l'est pas.
Elle n'est même pas différente.
Il nous faut une excuse à nos actions
car sans cela,
nous verrions
qui nous sommes vraiment.
Remettez cet imbécile
dans son aéroplane
et donnez-lui un parachute.
J'ai assez perdu de héros idéalistes
comme ça !
Que faites-vous ?
Désolé du dérangement.
C'est le portrait de mon frère ?
Il m'a ordonné de les décrocher.
Tous.
L'opération Michael.
Nos forces terrestres attaquent
des deux côtés de Saint-Quentin.
Une ligne de front de 70 km.
Oui.
Notre mission est de contrôler
l'espace aérien tout entier.
Un jeu d'enfant, pas vrai,
Bodenschatz ?
Nos avions sont 4 fois
moins nombreux.
Ça fait des mois que ça dure.
Ça sera pire que jamais.
Que Dieu soit avec nous.
Messieurs !
Allons-y !
Contact !
Il est de retour !
Avec son "cirque volant",
il a flanqué une raclée aux Anglais.
Il nous a survolés.
Il nous a fait signe.
Capitaine.
Messieurs.
Le Haut Commandement
nous envoie ses félicitations.
J'y ajouterai les miennes.
Vous avez piloté
de manière admirable. Merci.
Une de vos victoires ?
Difficile à dire.
Vous volez de nouveau.
Pourquoi ne m'avoir rien dit ?
Pourquoi m'avoir encore menti ?
Je ne voulais pas vous effrayer.
Je voulais votre bonheur.
Je ne peux pas faire
ce qu'ils me demandent.
Ils vous offrent la sécurité.
La vie sauve !
Quand j'étais petit garçon,
je faisais toujours mouche
avec le fusil de mon père.
Sur des cibles
que les autres ne voyaient pas.
Je rêvais de pouvoir tout voir.
D'être un oiseau.
On me surnommait
"Œil d'épervier" ou "Œil d'aigle".
En devenant pilote,
je croyais tout voir de là-haut.
Je n'ai rien vu.
J'étais aveugle
avant de vous connaître.
Vous m'avez ouvert les yeux,
montré ce que je refusais de voir.
Nous avons tous choisi de voler.
Voss, Sternberg, Lehmann,
Wolff, Hawker...
Quel que soit notre camp,
nous connaissions les risques.
Je voulais être le meilleur.
Je croyais avoir gagné,
mais je vois que nous avons fait
du monde un ignoble abattoir.
Et je n'y ai que trop contribué.
Ils ont utilisé ma photo
pour créer un espoir impossible,
mon nom pour feindre l'immortalité.
Mais la réalité
est faite d'annihilation.
Vous l'avez dit vous-même.
Les hommes qui meurent
n'ont pas le choix, mais moi, oui.
Je ne peux pas les lancer
à l'assaut.
Je peux peut-être les mener,
les aider, périr avec eux,
mais je refuse de les trahir
ou de leur mentir
en restant le dieu immortel
que Berlin veut que je sois.
Vous êtes ma plus belle victoire.
Pardonnez-moi, capitaine.
Des avions britanniques
approchent du front.
Merci.
Oui, merci.
Ils ont été vus à Lagnicourt.
Donc ils arrivent du nord-ouest.
Merci.
Frérot, et si je menais la 11e
avec toi à ma droite ?
Avec plaisir.
Wolfram !
Évite tout affrontement.
Reste près de Lothar.
Si on t'attaque, bats en retraite
et rentre. Vite.
La ruse et la lâcheté sont proches.
Belle journée pour voler.
Vous êtes courageux, baron.
Très courageux.
Mademoiselle.
Je n'ai pas pu venir plus tôt.
Il n'est pas facile de traverser
les lignes britanniques.
Mais un de nos amis m'a aidée.
Il m'a demandé pourquoi
je tenais tant à venir ici.
Je lui ai dit que je t'aimais.
Te l'avais-je dit ?
Adaptation : Yves Tixier
Sous-titrage : Éclair Vidéo - Paris