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On dit que le Japon
fut créé par un sabre.
Les dieux anciens trempèrent
un sabre de corail dans l'océan.
IIs Ie retirèrent, et quatre gouttes
parfaites tombèrent dans l'océan,
elles devinrent
les quatre îles du Japon.
Pour moi, Ie Japon fut créé
par une poignée de braves,
des guerriers prêts à donner leur vie
pour ce qui semble un mot oublié :
l'honneur.
LE DERNIER SAMOURAÏ
Mesdames et messieurs,
Winchester,
numéro un
de l'armement en Amérique,
fournisseur de l'armée,
célèbre le centenaire de la nation
en vous présentant un vrai héros américain.
Un des guerriers les plus décorés
que ce pays ait connus,
décoré de la Medal of Honor
pour sa bravoure
sur le champ sacré de Gettysburg.
San Francisco, 1876
Ancien du 7e de Cavalerie,
il a triomphé avec eux
des plus sauvages nations indiennes.
Je vous présente
le capitaine
Nathan Algren !
Un instant.
Bon sang, Algren, en scène !
C'est la dernière fois !
Allez-y !
J'en ai assez !
Merci, M. McCabe, trop aimable.
Mesdames et messieurs,
voici l'arme qui conquiert l'Ouest !
Bien souvent, je me suis trouvé...
encerclé par une meute...
d'ennemis enragés,
avec ce seul fusil
entre moi et la certitude
d'un horrible trépas !
Et laissez-moi vous dire,
le Peau-Rouge
est un ennemi redoutable.
S'il l'avait emporté,
mon scalp serait bien loin
et un homme plus chauve
se tiendrait ici.
Comme ces pauvres diables...
à Little Big Horn.
Corps dénudés...
mutilés...
laissés à pourrir au soleil.
Voici la carabine 73 à levier,
"Trapper".
Capacité : 7 coups.
Tir juste à 350 m, 1 coup par seconde.
Fiston, tu as déjà vu l'impact
sur un homme ?
Un trou de 6 pouces dans ton papa.
Oui, mademoiselle.
Splendide.
On peut tuer cinq, six, sept braves
sans recharger.
Notez l'auget pour le chargement
et la souplesse d'armement.
Merci au nom de ceux qui sont morts
pour de meilleurs
amusements mécaniques
et les progrès du commerce.
M. McCabe prendra vos commandes !
Dieu vous bénisse.
Capitaine, vous avez
le sens du mélodrame.
- Vous êtes vivant.
- Certes oui.
Votre Custer me dit :
"Nous allons à Little Big Horn."
Et je me dis : "Qui ça, nous ?"
Voilà mon billet de sortie.
J'ai neuf vies.
Et aussi autre chose.
Un bon travail pour nous deux.
Vous semblez sur le point
d'en avoir besoin.
Quel genre de travail ?
Le seul qui vous convienne, mon gars.
Un travail d'homme !
A moins que vous n'envisagiez
une carrière au théâtre.
Nathan !
Ecoutez ce qu'il a à dire.
Heureux de vous revoir.
Voici M. Omura, du Japon
et son associé, dont j'ai renoncé
à prononcer le nom.
Whisky.
Le Japon est résolu à devenir...
un pays civilisé.
M. Omura est prêt à mettre le prix
pour recruter des instructeurs.
Si nous jouons bien nos cartes,
nous aurons l'exclusivité
de la vente d'armes.
J'ai un accord avec la Cie Winchester.
Je suis certain que M. Omura
sait ce qu'est un accord.
Vos prestations pour Winchester
sont payées 25 dollars par semaine.
Nous paierons 400 dollars par mois.
500.
Chacun.
Plus 500 une fois le travail accompli.
Combien d'authentiques héros
avez-vous sur les rangs ?
Il est grossier.
C'est comme ça, ici.
Un pays de marchands.
Alors,
qui va instruire vos gars ?
Katsumoto Moritsugu.
Ancien instructeur de l'Empereur.
Un samouraï.
Votre mot serait "guerrier".
M. Omura connaît nos méthodes
avec les renégats.
Vraiment ?
Il a même lu votre livre.
Son étude des tribus
nous a aidés
à vaincre les Cheyennes.
Excusez, qu'est-ce qui est drôle ?
Le corps d'officiers à nouveau réuni.
C'est si...
stimulant !
Besoin d'aller aux commodités.
Il n'y a pas de problème.
Je vais lui dire un mot.
Colonel Bagley.
Vous êtes le supérieur
du capitaine Algren
et vous nous avez assurés
de son concours.
Il le fera. Donnez-moi une minute.
J'ai obéi aux ordres, à l'époque.
Sans remords.
On enterre le passé ?
Vous voulez que je tue des ***,
j'en tuerai.
- Je ne vous le demande pas.
- Les ennemis du Japon ?
Je les tuerai.
Rebelles, Sioux, Cheyennes...
Pour 500 dollars par mois,
je tue qui vous voulez.
Mais n'oubliez pas :
je vous tuerais volontiers pour rien.
12 juillet 1876.
Il y a du réconfort
dans le vide de la mer.
Ni passé, ni avenir.
Mais je dois faire face
à la dure réalité de ma situation.
On m'engage pour réprimer
la rébellion d'un autre chef tribal.
Apparemment, je ne suis bon qu'à ça.
Je suis accablé
par les côtés ironiques de ma vie.
Port de Yokohama, 1876
Capitaine Algren, je présume ?
Epatant ! Simon Graham.
Il y a vingt ans,
c'était une petite ville endormie.
Voyez-la aujourd'hui.
L'Empereur raffole
de tout ce qui est occidental
et les samouraïs pensent
que tout va trop vite.
L'ancien et le moderne
se disputent l'âme du Japon.
Votre nouvel employeur, M. Omura,
fait venir d'Occident un tas d'experts :
avocats de France, ingénieurs
d'Allemagne, architectes de Hollande,
et bien sûr, guerriers d'Amérique.
J'étais de la mission commerciale
britannique, il y a des années.
Bientôt relevé de mes fonctions
pour une fâcheuse tendance
à dire la vérité
dans un pays où nul ne dit
ce qu'il pense.
A présent, je traduis fidèlement
les mensonges des autres.
En 2 000 ans, aucun empereur
n'a été vu par un roturier.
Il faut mesurer l'honneur qu'on nous fait.
Il y a tout un rituel, bien sûr.
Vous pouvez le regarder,
non parler le premier.
S'il se lève, inclinez-vous.
S'il salue, saluez plus bas.
Suis-je présentable ?
Cet habit a dix ans.
Un peu serré à la taille.
Inclinez-vous.
Le divin Empereur Meiji
vous souhaite la bienvenue.
Il remercie votre pays de son aide.
Nous souhaitons atteindre l'harmonie
dont vous jouissez dans votre patrie.
L'Empereur s'intéresse à vos Indiens,
si vous les avez affrontés au combat.
Oui, Votre Altesse.
Le Peau-Rouge est un ennemi brutal.
L'Empereur demande au Cap. Algren
s'ils portent des plumes d'aigle,
se peignent le visage avant la bataille
et ignorent la peur ?
Ce sont des braves.
Inclinez-vous.
Reculez...
encore...
et demi-tour.
A droite, petits salopards !
Tenez-vous droits,
ou je botterai personnellement
tout cul oriental
qui me passera sous les yeux !
Bien, sergent.
Quand on parle leur langue,
ça va tout seul.
Premier rang, un genou en terre,
prêts à tirer !
22 juillet 1876.
Pour six mois de travaiI,
je touche trois ans de solde
pour apprendre
le métier de soldat à ces Orientaux.
Une armée de conscrits.
Paysans pour la plupart,
ils n'ont jamais vu un fusil.
A leur tête, le général Hasegawa,
un homme de petite taille
mais qui inspire un grand respect.
Que peut me dire le général
au sujet de ce samouraï, Katsumoto ?
Il semble bien connaître
la rébellion de Katsumoto.
Je compte sur son aide
pour l'affronter.
Qui leur fournit des armes ?
Katsumoto ne se déshonore plus
avec des armes à feu.
Pas d'armes à feu ?
On admire en lui
un héros de la tradition.
Il le connaît bien ?
Le général et Katsumoto
ont combattu pour l'Empereur.
Il a combattu
avec le samouraï ?
C'est un samouraï.
Comprenez, Katsumoto a voué son sabre
à la défense de l'Empereur.
Le sabre du samouraï est son âme.
Les samouraïs sont paradoxaux.
J'essaie d'écrire sur eux,
mais ils se livrent peu.
Ils portent encore des armures !
Quand les Irlandais étaient en pagne,
ces gars étaient
les meilleurs guerriers du monde.
Je veux des détails sur leur tactique.
J'ai là-dessus
plusieurs livres à traduire.
Le capitaine parlera vite leur patois.
Si vous l'entendiez en blackfoot !
Un confrère linguiste ? Epatant !
Un mot en langue sauvage.
Bonjour, bonsoir,
ou "Coupez-lui la langue
et jetez-le dans l'huile bouillante !"
On se lève tôt demain.
- Temps d'aller au lit.
- Le scalp m'a toujours fasciné.
Je comprends mal la technique.
Imaginez qu'un homme
qui vous hait intensément
empoigne vos cheveux
alors que vous êtes sans défense.
Il passe la lame émoussée
d'un poignard rouillé autour
avec un mouvement de scie.
Imaginez alors, si vous le pouvez,
l'effet qu'une secousse brusque
sur votre touffe de cheveux
arrachant l'ultime lambeau
aurait sur votre système nerveux.
Vous aurez une idée
de ce que ça fait d'être scalpé,
M. Graham.
Pour quand, ces traductions ?
Tout de suite.
Je suis ravi de votre intérêt
pour les samouraïs.
Je me fous des samouraïs.
Je veux connaître mon ennemi.
Je ne dormirai pas
avant d'avoir fini.
Je vous souhaite le bonsoir.
C'est une expédition punitive.
Col. Bagley, ces gens
sont étrangers aux raids !
En silence.
Feu !
En tout cas,
ils tirent dans la même direction.
Je ne l'aurais pas mieux dit.
Crosse contre l'épaule.
L'Sil sur la ligne de mire.
Doucement...
C'est bon.
Katsumoto a attaqué un train
à la frontière.
On ne peut gouverner un pays
sans liberté de circuler.
Arrêtez-le.
Mon chemin de fer
est une priorité nationale.
Ils ne sont pas prêts.
Les rebelles n'ont pas de fusil.
Des sauvages avec des arcs.
Dont la seule occupation
depuis mille ans est la guerre.
Vous avez la puissance de feu,
la supériorité numérique.
J'ordonne l'offensive
contre Katsumoto.
Traquez-le et engagez le feu.
Recharge.
Dites à cet homme
de me tirer dessus !
Pardon ?
Dites-lui
que s'il ne me tire pas dessus,
je l'abats !
Puis-je vous parler ?
Dites-lui !
Recharge !
Plus vite !
Tire-moi dessus, bon sang.
Tire !
Ils ne sont pas prêts.
Le régiment part à 6 h !
1 500 km de rails
posés en moins de deux ans.
C'est stupéfiant.
Tout appartient à Omura ?
Dès qu'il aura éliminé le samouraï.
Comment comptez-vous
trouver Katsumoto ?
Ne vous faites aucun souci,
il nous trouvera.
Province de Yoshino, 1876
Compagnie I,
en ligne de bataille !
Ecoutez, ça vous sauvera la vie !
Compagnie II, en formation
sur la compagnie I.
Compagnies III et IV, à l'arrière !
Serrez les rangs !
- Où est Hasegawa ?
- Il refuse de combattre Katsumoto.
En position !
Nous n'intervenons pas.
- Qui va les commander ?
- Leurs officiers !
On sera à l'arrière.
Ça, c'est sûr.
Baïonnette au canon !
- M. Graham, suivez-moi.
- Bien sûr.
Sgt Grant, à l'arrière,
vérifiez le ravitaillement.
Vous m'avez entendu ?
Alors, exécution. Immédiate !
Sauf votre respect,
carrez-vous ça dans le cul.
Chargez !
Les samouraïs !
Tout ira bien.
En position de tir !
Attendez ordre de tir !
Halte au feu !
Rechargez !
Alignement !
Feu à volonté !
Reculez !
Il est à moi.
Arrêtez !
Emmenez-le.
Votre nom ?
Salaud insolent ! Réponds !
Laissez-le.
C'est le village de mon fils.
Au cSur des montagnes,
l'hiver approche. Impossible de fuir.
Epatant.
Seigneur, pourquoi épargner le barbare ?
Sa défaite le couvre de honte.
Il devrait se tuer.
Ce n'est pas leur coutume.
Alors...
je vais le tuer.
Père,
je ne crois pas...
Ujio,
il y aura assez de morts.
Pour l'instant,
étudions notre nouvel ennemi.
Gardez-le en vie.
Il est mal en point.
Taka prendra soin de toi.
Tante, fais-le boire.
Non. Il ne faut pas.
C'est mon village.
C'est ma maison.
Je l'avais dit !
Bonjour.
Par là.
Va !
Ton nom ?
Tu as un nom ?
Tu sais pas ce que je dis.
Je sais pourquoi tu dis rien.
Tu es furieux
parce qu'ils t'obligent
à porter une robe.
Ma famille a bâti ce temple
il y a mille ans.
Je m'appelle Katsumoto.
Quel est votre nom ?
Mes mots ne sont pas corrects ?
Je pratiquerai mon anglais
avec vous.
Si vous me faites l'honneur.
Vous m'avez épargné pour ça ?
Que voulez-vous ?
Connaître mon ennemi.
J'ai vu le sort de vos ennemis.
Chez vous,
les guerriers ne tuent pas ?
Ils ne décapitent pas
un vaincu à genoux.
Le général Hasegawa m'a demandé
de l'aider à finir sa vie.
Un samouraï ne supporte pas
la honte de la défaite.
Ce fut un honneur
de lui couper la tête.
Nos coutumes vous semblent étranges.
Il en va de même pour les vôtres.
Par exemple,
ne pas se présenter est très grossier,
même entre ennemis.
Nathan Algren.
Honoré de vous connaître.
- J'ai apprécié cette conversation.
- J'ai des questions.
Je me suis présenté. Vous aussi.
Très bonne conversation.
- J'ai des questions.
- Plus ***.
Qui était le guerrier à l'armure rouge ?
- Mon beau-frère. Hirotaro.
- Et la femme qui me soigne ?
Ma sSur, épouse de Hirotaro.
Elle s'appelle Taka.
J'ai tué son mari ?
Ce fut une bonne mort.
Par ici, je t'en prie.
Il sent le cochon. Dis à mon frère
que je n'en peux plus.
Dis-lui toi-même.
Au moins, qu'il prenne un bain.
Bien.
Ce sont des enfants,
mais ils sont forts.
Essaie.
Pose ce sabre.
Je crois que j'ai été négligent.
Pardon...
je ne t'ai pas remercié
de m'avoir protégé hier.
C'est ton boulot, non ?
Me protéger.
Bien joué, Bob.
Ça ne t'ennuie pas si je t'appelle Bob ?
J'ai connu un Bob, dans le temps.
Vilain comme une mule.
Tu es un séducteur, Bob ?
Ujio vous enseigne
la Voie du Sabre japonais.
Vous avez combattu
des Peaux-Rouges ?
Expliquez votre rôle
dans cette guerre.
Je veux apprendre.
- Lisez un livre.
- Je préfère une bonne conversation.
Pourquoi ?
Nous sommes tous deux
des étudiants de la guerre.
Vous étiez général de votre armée ?
J'étais un... capitaine.
C'est un grade subalterne ?
Moyen.
Qui était général ?
Vous n'avez pas une révolte à mener ?
Chez vous, on n'aime pas la conversation ?
C'était un lieutenant-colonel.
Custer.
Je connais ce nom.
Il a tué beaucoup de guerriers.
Oui. Beaucoup.
C'était un bon général.
Pas du tout.
Il était arrogant et téméraire.
Il a été massacré parce qu'il a lancé
un régiment contre 2 000 Indiens.
2 000 Indiens ?
Combien d'hommes pour Custer ?
21 1 .
J'aime ce général Custer.
Un meurtrier,
amoureux de sa propre légende.
Ses hommes sont morts pour ça.
Une très bonne mort, je crois.
Vous aurez peut-être la même.
Si c'est mon destin.
- Que voulez-vous de moi ?
- Que voulez-vous, vous-même ?
Que faites-vous ?
Pourquoi ces conversations ?
Qu'est-ce que je fais ici ?
Au printemps,
à la fonte des neiges,
les cols seront praticables.
Jusque-là, vous restez ici.
Au revoir, capitaine.
1876.
J'ignore le jour. Et le mois.
Je vis encore
parmi ce peuple singulier.
Je suis captif, dans la mesure
où je ne peux fuir.
On me traite avec un léger dédain,
comme un chien errant
ou un hôte importun.
Tout le monde est poli,
sourit, s'incIine.
Mais sous la courtoisie,
je devine des sentiments forts.
Ce sont des êtres surprenants.
Dès Ie réveiI,
ils se consacrent à la perfection
de leur tâche, quelle qu'elle soit.
Je n'ai jamais vu pareille discipline.
Je m'étonne d'apprendre
que "samouraï€" signifie "servir"
et que Katsumoto, en se rebellant,
pense servir l'Empereur.
Pardon, excusez. Trop pensée.
Pensée sabre, pensée regards gens,
pensée adversaire.
Trop pensée.
Sans pensée.
Merci. Encore du riz ?
Il parle le japonais !
Mange. Ne te gêne pas.
Pas si vite. Que sont ces choses ?
Il ne comprend pas.
Chignon.
Pas si vite.
Algren.
Nobutada.
Magojiro.
Higen.
Taka.
Frère, fais-le partir.
Je ne le supporte plus.
Il est si repoussant ?
C'est une telle honte.
Je préfère mourir.
Tu feras ce qu'on te dit.
Tu veux que je le tue
pour venger ton mari ?
Oui.
Hirotaro a essayé de tuer l'Américain.
C'est le destin.
Je sais.
Pardonne-moi.
Il doit y avoir une raison
à sa présence.
Au-delà de ma compréhension.
Elle a été très bonne pour moi.
Elle est honorée de recevoir
mon invité chez elle.
Hiver 1877.
Que signifie être un samouraï€ ?
Se vouer tout entier
à un code moral ?
Chercher une paix de l'esprit ?
Maîtriser la Voie du Sabre ?
Il progresse, non ?
Mais il est toujours aussi laid.
Froid ?
Froid aussi.
Feu.
Brûler.
Non, s'il vous plaît.
Les hommes japonais
ne font pas ça.
Je ne suis pas japonais.
Je regrette.
Pour votre mari. Hirotaro.
Il a fait son devoir.
Et vous, vous avez fait le vôtre.
J'accepte vos excuses.
Printemps 1877.
C'est mon plus long séjour en un endroit
depuis mon départ de la ferme, à 17 ans.
Tant de choses m'échappent, ici.
Je n'ai jamais été très religieux
et ce que j'ai vu au combat
m'a fait questionner les voies de Dieu.
Mais il y a quelque chose de...
spirituel dans cet endroit.
Même si ceIa doit demeurer
obscur pour moi,
je ne peux ignorer sa puissance.
Ici, j'ai connu mon premier sommeil
paisible depuis des années.
La balle !
Il faut attraper la balle !
Ujio va gagner en trois coups.
En cinq !
Le prochain en cinq coups.
En six.
Sans pensée.
Egalité !
Qui est cet amateur ?
Protégez Katsumoto !
Seigneur,
allez à l'intérieur !
La fleur parfaite est une chose rare.
On peut la chercher toute sa vie,
et ce ne serait pas une vie gâchée.
Qui a envoyé ces tueurs ?
J'écris un poème sur un rêve
que j'ai fait.
Les yeux du tigre
Sont pareils aux miens
Mais il vient d'une mer tourmentée
Est-ce l'Empereur ?
Omura ?
Si l'Empereur souhaite ma mort,
il n'a qu'à demander.
C'est Omura.
J'ai du mal à finir le poème.
- Avez-vous une suggestion ?
- Je ne suis pas écrivain.
Vous avez rempli beaucoup de pages,
depuis votre arrivée.
Qu'a-t-elle dit d'autre ?
Vous avez des cauchemars.
Tout soldat en a.
Seul celui qui a honte de ce qu'il a fait.
Vous n'avez pas idée de ce que j'ai fait.
Vous avez vu beaucoup de choses.
Beaucoup.
Vous ne craignez pas la mort,
mais la souhaitez parfois.
N'est-ce pas ?
Moi aussi.
Ça arrive aux hommes qui ont vu
ce que nous avons vu.
Seulement, je suis venu sur la terre
de mes ancêtres,
et je me souviens,
comme ces fleurs,
tous, nous mourons.
Connaître la vie dans chaque souffle,
chaque tasse de thé,
chaque vie que nous prenons.
La Voie du Guerrier.
La vie dans chaque souffle.
C'est cela, le bushido.
L'Empereur a accordé
un sauf-conduit pour Tokyo.
Nous partons demain.
Bien.
Quand j'ai pris ceci,
vous étiez...
mon ennemi.
Excusez-moi.
Non, j'ai fini.
Je dois partir.
Vous avez été généreuse avec moi.
Je ne l'oublierai pas.
Les samouraïs !
Algren, vous êtes vivant !
Vous m'étonnerez toujours.
Des obusiers.
Dès que l'Empereur aura signé
l'accord commercial, il récupère tout.
Y compris cet article.
200 coups minute.
Avec ces cartouches,
l'arme ne s'enraye plus.
J'ai besoin d'un bain.
Au contact de ces sauvages,
je m'en doute.
Bienvenue, capitaine.
Vous vous dressez contre moi,
mon maître.
Non, Altesse.
Je me dresse contre vos ennemis.
Ce sont mes conseillers,
comme vous.
Ils conseillent dans leur intérêt.
J'ai besoin de conseillers
connaissant le monde moderne.
Si je ne suis plus utile,
je mettrai fin à ma vie, avec joie.
Non...
J'ai besoin de votre voix au Conseil.
Seule votre voix compte, Altesse.
Vous êtes un dieu vivant.
Faites ce que vous jugez bon.
Je suis un dieu vivant...
tant que je fais ce qu'ils jugent bon.
Excusez-moi.
Mais quelles tristes paroles.
Avez-vous oublié votre peuple ?
Dites-moi que faire...
mon maître.
Vous êtes le Seigneur des Seigneurs.
Vous devez nous indiquer la voie.
Messieurs, entrez.
Capitaine Algren, vous semblez
avoir bien supporté la captivité.
Je n'ai pas été maltraité.
J'ai ici le projet de contrat
sur les armes...
Combien de samouraïs
ont rejoint Katsumoto ?
Je l'ignore.
- Vous avez passé l'hiver dans son camp.
- Comme prisonnier.
A-t-il acheté des armes à feu ?
Racontez-nous.
Vous l'avez dit, colonel,
ce sont des sauvages avec des arcs.
Je suis sûr que les papiers
sont en ordre, ambassadeur.
Je les examinerai en temps opportun.
Sauf votre respect,
notre Président perd patience.
Devons-nous nous adresser ailleurs ?
Sauf votre respect, ambassadeur,
devons-nous nous adresser ailleurs ?
Aux Français, par exemple.
Ou aux Anglais.
Ou aux légations qui attendent à côté.
Nous attendrons de vos nouvelles.
Capitaine Algren.
Un mot en privé, peut-être ?
Asseyez-vous.
Un whisky ?
Katsumoto est un homme
hors du commun.
C'est un chef tribal.
J'en ai connu beaucoup.
Aucun n'était samouraï.
Leur code est très séduisant.
- Je ne suis pas concerné.
- Au contraire.
Vous aviez raison, capitaine.
L'an dernier, nous n'étions pas prêts.
Vous aviez raison
et le colonel Bagley avait tort.
Aujourd'hui, nous sommes prêts.
Si Katsumoto rallie
d'autres samouraïs à sa cause,
nous aurons dix ans de révolte.
Je ne le permettrai pas.
Je l'arrêterai au Conseil aujourd'hui,
ou vous mènerez mon armée contre lui.
Avec ces nouvelles armes,
vous l'écraserez.
- Merci pour l'offre.
- Ce n'est pas une offre.
M. Omura, j'ai un contrat
pour instruire votre armée.
Nous rédigerons un nouveau contrat
qui reconnaîtra votre aide exceptionnelle
à l'Empereur.
Nous nous comprenons ?
Parfaitement.
J'en suis heureux.
Suivez-le.
S'il approche Katsumoto, tuez-le.
Capitaine Algren !
Que se passe-t-il donc ?
Le corps diplomatique s'agite.
Omura proscrit les samouraïs.
J'ai besoin d'un verre.
Votre ami Katsumoto
va-t-il se dresser contre le Conseil ?
Eh, le Samouraï !
Tu ne connais pas la loi ?
Ça commence.
Eh, toi, tu entends ?
Les étrangers
se moquent des samouraïs.
A cause de leur coiffure.
On va couper ton chignon.
A genoux !
Baissez vos armes.
Baissez vos armes !
Qui es-tu ?
Le capitaine Algren.
Arrête !
A genoux !
Allons-y !
Je te raccompagne.
Epatant.
On doit résister aux puissances
occidentales en devenant puissants.
Notre armée, notre économie
doivent être fortes.
Ministre, vous nous honorez.
C'est un honneur
de me joindre à nouveau au Conseil.
Peut-être ignorez-vous
la loi sur les armes ?
J'ai lu toutes les lois.
Vous apportez des armes
dans cette salle ?
Cette salle a été protégée
par mon sabre...
Plus besoin.
Nous sommes une nation de lois.
Nous sommes une nation de putains.
C'est aux samouraïs
que nous le devons.
La puissante famille Omura
n'a jamais donné de l'or au peuple.
C'est avec grand regret...
que je vous demande d'ôter ce sabre.
Ce sabre sert l'Empereur.
Seul l'Empereur
peut m'en donner l'ordre.
La voix de l'Empereur
est trop pure pour être entendue.
Je refuse d'ôter mon sabre.
Mes gardes vont vous raccompagner
chez vous à Tokyo.
Vous y attendrez nos ordres.
On m'a dit que vous partiez.
Omura vous offre mon poste,
vous fuyez.
Un remerciement s'impose.
500 dollars par mois, plus un arriéré
de solde pour le temps passé
en captivité.
Assez pour se rincer la dalle
toute sa vie.
Avec ma bénédiction.
C'est presque fini.
Katsumoto est aux arrêts, avec Omura,
il ne passera pas la nuit.
Katsumoto mort, nous n'aurons pas
de mal à mater la rébellion,
même sans vous.
Surtout sans vous.
Dites-moi une chose.
D'où vient cette haine de votre peuple ?
Evitez-nous cette peine.
C'est la fin des samouraïs !
Arrêtez !
N'avancez plus !
N'arrêtez en aucun cas.
Omura nous a demandé
de photographier le traître.
Arrêtez ! Gardes !
Apportez le matériel !
Immédiatement !
Arrêtez !
Insolent fils de chien !
Comment osez-vous ?
Savez-vous qui c'est ?
Le président
des Etats-Unis d'Amérique !
Il doit nous aider
à vaincre les rebelles !
Ce n'est pas de mon ressort...
Aidez ces hommes avec le matériel !
Portez le matériel.
- Le président des Etats-Unis ?
- Pardon.
Je crois que
je vais me sentir mal.
Votre poème avance ?
La fin est difficile.
M. Graham aimerait
vous prendre en photo.
Vous n'êtes pas en Amérique ?
J'ai décidé de rester
et de vous convaincre de fuir.
Comment procéderez-vous ?
Voulez-vous photographier mon village ?
Ce serait un honneur.
Seigneur !
Seigneur, non !
Nobutada !
Père, laissez-moi ici.
Mon heure est venue.
Seigneur...
il faut partir.
L'Empereur ne m'a pas entendu.
Son armée va venir.
C'est la fin.
Pendant 900 ans, mes ancêtres
ont protégé notre peuple.
Maintenant...
j'échoue.
Et vous allez vous ôter la vie ?
De honte ?
Honte d'une vie de service ?
De discipline ? De compassion ?
La Voie du Samouraï
n'est plus nécessaire.
Quoi de plus nécessaire ?
Je mourrai par le sabre.
Le mien...
ou celui de l'ennemi.
Que ce soit celui de l'ennemi.
Ensemble, nous amènerons
l'Empereur à vous écouter.
C'était un homme bien.
Vous allez combattre les Blancs ?
S'ils viennent ici, oui.
Pourquoi ?
Ils viennent détruire
ce que j'ai appris à aimer.
La Voie du Samouraï est difficile
pour les enfants.
Son père lui manque.
Il est en colère
parce que j'en suis la cause.
Non, il a peur que vous mouriez aussi.
Mon père disait qu'il est glorieux
de mourir au combat.
C'est ce qu'il croyait.
J'aurais peur
de mourir au combat.
Moi aussi.
Vous avez fait beaucoup de combats.
J'ai toujours eu peur.
N'y allez pas.
Ils arrivent.
Deux régiments, selon moi.
Ils viendront par vagues de mille.
Ils ont les obusiers.
Ça ne change rien.
Ils viendront et nous résisterons.
- Combien d'hommes avec nous ?
- 500, peut-être.
Comme le général Custer ?
Il y eut jadis une bataille
à l'endroit nommé les Thermopyles.
300 Grecs continrent
un million de Perses.
Un million.
Comprenez-vous ce chiffre ?
Je comprends ce chiffre.
Pendant deux jours, les Grecs
ôtèrent aux Perses le goût du combat,
les Perses furent vaincus peu après.
- Vous avez une idée ?
- Leur ôter l'avantage des armes.
Ils sont trop sûrs d'eux. Profitons-en.
Piégeons-les, faisons-les approcher
à portée de sabre.
Pensez-vous...
qu'un homme
peut changer son destin ?
Un homme fait ce qu'il peut,
jusqu'à ce que son destin soit révélé.
25 mai 1877.
Ce sera la dernière entrée de ce journal.
J'ai tenté de rapporter fidèlement
ce que j'ai vu et fait.
Je ne prétends pas comprendre
le cours de ma vie.
J'ai aimé vivre tout ceci,
même pour un temps.
Voulez-vous venir avec moi ?
Portez cette armure.
Ce sera un honneur pour moi.
Il vous faudra ceci.
Quel est le sens ?
"J'appartiens au guerrier en qui les voies
anciennes sont unies aux nouvelles."
Monsieur, l'armée impériale exige
votre reddition.
Déposez les armes,
vous serez épargnés.
Ceci est impossible, M. Omura le sait.
Capitaine Algren,
on ne vous fera pas quartier.
Vous nous combattez,
vous êtes pareil à eux.
Je vous verrai au combat.
Ceci pourra servir à votre livre.
J'en suis sûr.
Dieu vous accompagne !
Ils ne se rendront pas.
Sommes-nous prêts ?
A vos positions !
Ouvrez le feu !
Ils couvrent leur retraite.
Même le grand samouraï
ne peut rien contre les obusiers !
- Attaquons.
- J'enverrais d'abord des tirailleurs.
Absurde. A l'assaut !
Ils arrivent.
Après la salve.
Deuxième salve.
- Bon sang.
- Que se passe-t-il ?
- L'attaque est repoussée.
- Envoyez tout le régiment.
Les guerriers des Thermopyles ?
Tous ont péri.
Ce salaud pense vaincre.
Ils vont envoyer deux autres régiments.
On ne pourra pas les repousser.
Vous n'avez pas à mourir ici.
J'aurais déjà dû mourir tant de fois...
Vous revivez, à présent.
Ce n'était pas votre heure.
Ce n'est pas fini.
Qu'est-ce que c'est ?
Canons, prêts à tirer !
Prêts à tirer !
C'est de la folie. Il va attaquer ?
Il est vaincu !
Il doit accepter sa honte !
Tuez-le. Tuez-les tous.
Tout de suite !
Mon cheval !
Feu !
En joue !
Feu à volonté !
Amenez les nouvelles armes !
Prêts à tirer !
Feu !
Vite ! Vite !
Feu !
Halte au feu !
Idiots, continuez à tirer !
Halte au feu !
Non.
Tuez Katsumoto ! Tuez l'Américain !
Votre honneur est retrouvé.
Que je meure avec le mien.
Aidez-moi.
Prêt ?
Nos conversations me manqueront.
Parfaites.
Elles sont toutes...
parfaites.
Au nom des Etats-Unis d'Amérique,
la signature de cet accord inaugurera
une ère de prospérité sans précédent
et de coopération
entre nos deux grands pays.
Au nom de l'Empereur,
nous nous félicitons
d'avoir conclu avec succès cette...
négociation.
Il est ici ?
Altesse, concluons cette affaire.
Voici le sabre de Katsumoto.
Il vous l'aurait destiné,
pour que la force des samouraïs fût vôtre.
Nous pleurons tous Katsumoto, mais...
Il espérait,
dans son dernier souffle,
vous rappeler ceux qui ont tenu ce sabre,
et ce pour quoi ils ont péri.
Votre Altesse...
Vous étiez avec lui,
à la fin ?
Cet homme vous a combattu !
Si vous me croyez votre ennemi,
donnez l'ordre,
et je m'ôterai la vie avec joie.
J'ai rêvé d'un Japon unifié,
d'un pays fort, indépendant, moderne.
Nous avons chemins de fer,
canons, habits occidentaux.
Mais...
nous ne pouvons oublier
qui nous sommes...
ni d'où nous venons.
Ambassadeur Swanbeck,
je suis parvenu à la conclusion
que cet accord
ne sert pas les intérêts de mon peuple.
- Si je puis...
- Je suis au regret,
vous ne pouvez pas.
C'est un scandale !
Nous devrions parler de...
Omura.
Vous en avez assez fait.
Tout ce que j'ai fait,
c'était pour mon pays.
Alors, vous comprendrez
que je saisisse vos biens
et les offre à mon peuple.
Vous me disgraciez !
Si votre honte est insupportable...
je vous offre ce sabre.
Racontez-moi
comment il est mort.
Je vous raconterai comment il a vécu.
Ainsi, l'ère des samouraïs avait pris fin.
Les nations, comme Ies hommes,
dit-on parfois, ont leur propre destin.
Quant au capitaine américain,
nul ne sait ce qu'il est devenu.
SeIon certains,
il est mort de ses blessures.
SeIon d'autres,
il est retourné dans son pays.
Mais j'aime à croire
qu'il a peut-être enfin
trouvé un peu de cette paix
que nous cherchons tous
et que peu d'entre nous trouvent.
LE DERNIER SAMOURAÏ
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