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"UNE NUIT À L'OPÉRA"
- Ce monsieur n'est pas arrivé ?
- Non.
Je crains que le dîner ne soit gâché.
Quelle importance ?
Il est trop *** pour dîner à présent.
Voulez-vous appeler
M. Otis Driftwood, s'il vous plaît ?
Vous avez fini de crier mon nom ?
Est-ce que je crie le vôtre, moi ?
Votre voix mue ?
M. Driftwood,
vous m'avez invitée à dîner pour 7h !
Il est 8h, et je n'ai pas dîné.
Pas dîné ? Je viens de faire
un des plus beaux repas de ma vie,
et ce n'est pas grâce à vous.
- Voilà une heure que je vous attends !
- En me tournant le dos !
La femme avec laquelle je dîne
est censée me regarder.
- C'est le prix qu'elle doit payer.
- Votre addition, monsieur.
9,40 $ ! C'est scandaleux ! Ne payez pas !
- Alors, quand dînons-nous ?
- Vous avez déjà dîné !
Prenons le petit-déjeuner.
Avez-vous des cochons de lait ?
Pressez-m'en un, et apportez-moi le lait.
Vous aviez promis
de me lancer dans la haute société.
Vous vous êtes borné
à toucher un énorme salaire !
Combien d'hommes gagnent
un énorme salaire de nos jours ?
Ils sont rares, ma bonne dame !
Votre bonne dame !
Votre passé ne me regarde pas.
Vous serez toujours ma bonne dame,
parce que je vous aime.
Voilà. Je ne voulais pas le dire,
mais vous m'avez forcé.
Alors, pourquoi dînez-vous
avec une autre femme ?
Cette femme ?
Savez-vous pourquoi je suis avec elle ?
Parce qu'elle me faisait penser à vous.
Vous aussi, vous me faites penser à vous.
Vos yeux, votre gorge, vos lèvres...
Tout me rappelle vous...
sauf vous.
Comment expliquez-vous cela ?
Il vaut mieux rester
sur le plan des affaires.
Dès que je deviens sentimental,
vous parlez d'argent.
J'ai quelque chose qui fait ressortir
le sens des affaires chez la femme.
Le travail devrait être un plaisir, non ?
Vous voyez l'homme aux spaghettis ?
- Non.
- Vous voyez les spaghettis, n'est-ce pas ?
Derrière les spaghettis,
il y a Herman Gottlieb,
directeur de l'Opéra de New York.
Vous me suivez ?
Cessez de me suivre !
Il veut bien que vous investissiez
200000 $ dans sa compagnie.
Je ne comprends pas.
Vous serez le mécène de l'opéra.
Voilà qui vous lancera
dans la haute société.
Vous m'épousez,
la haute société vous fiche à la porte.
Et vous n'aurez perdu que 200000 $.
Je pourrais continuer,
mais je crains pour mes bretelles.
Où en étais-je ?
Que faites-vous ?
Si vous voulez jouer au bridge, allez-y.
Mme Claypool, je suis si heureux.
Vos bagues sont encore là ?
Mme Claypool,
vous êtes aussi charmante que belle.
Je crains que vous n'ayez déjà
utilisé ce discours, M. Gottlieb.
Faire la cour à Mme Claypool,
c'est "mon" boulot !
Le vôtre est d'obtenir 200000 $.
Et soyez plausible, car aussi incroyable
que cela puisse paraître...
Et Mme Claypool n'est pas aussi idiote
qu'elle en a l'air.
Que dites-vous du compliment ?
Les Européens les font mieux.
À vous de jouer, Gottlieb !
Mme Claypool,
votre aide est tellement généreuse.
Vous avez sûrement entendu parler
de Rudolph Laspary ?
C'est le plus grand ténor depuis Caruso !
Ce soir, avec votre argent,
je puis engager Laspary.
Et tout New York sera à vos pieds !
Il y a de la place à revendre.
Et à présent... l'Opéra nous attend.
Faites-moi tous deux l'honneur
de prendre place dans ma loge.
Avec plaisir.
- Et vous, M. Driftwood ?
- Je vous rejoindrai plus ***.
J'ai vu Mme Claypool le premier.
Évidemment sa mère l'a vue avant moi,
mais pourquoi parler d'histoire ancienne ?
Que fais-tu avec mon costume ?
Enlève mon costume !
Enlève ça.
Enlève cette robe, imbécile !
Obéis ou je te brise les os !
Tu m'entends ? Enlève cette robe.
Si je t'attrape, ça va barder pour toi !
Tu n'es plus mon habilleur !
Tu es viré ! Fiche le camp !
File, tu m'entends ? Dehors.
Et ne t'avise pas de revenir.
T'en fais pas. C'est une chance
de se débarrasser de lui.
Tomasso, entre. Je t'ai attendu.
De la part de Signor Laspary.
Je ne les porterai pas, fussent-elles
les seules fleurs de la terre.
- Entrez !
- Pas si tu prends ce ton-là !
"Cette fois-ci",
essaye d'être un peu plus aimable.
- Entrez.
- C'est mieux. Essayons encore.
Ricky, quel idiot fais-tu.
- Pourquoi voulais-tu me voir ?
- Je t'ai appelé ?
Sûrement. N'est-ce pas, Marie ?
Je suis plus amoureux de toi que jamais.
- Alors, que vas-tu faire ?
- Nous avons tout l'été pour en parler.
- Ricardo, nous avons un opéra à chanter.
- Toi, tu as un opéra à chanter.
- Moi, je ne suis qu'un figurant !
- Ne dis pas ça.
Il le faut. Et j'ai autre chose à dire.
Que fais-tu après la représentation ?
Si ce cabot de Laspary ne t'a pas invitée ?
- Il m'a déjà invitée.
- Pas de chance.
Mais je vais souper avec toi, Ricardo.
Du champagne ! De la musique !
Des fleurs !
Pas de fleurs.
- Où étais-tu, tous ces temps-ci ?
- Un peu partout.
- J'ai du courrier ?
- Tu ne travailles pas ici.
Où je recevrais mon courrier ?
Je ne travaille nulle part !
Pas si bien. Ne te réjouis pas tant.
J'ai un cadeau pour toi.
Tu n'en as pas un pour moi ?
Où est Ricardo ?
Je croyais que tu étais dans un cirque.
Moi, dans un cirque ? Quand ?
Il y a très longtemps de ça...
C'était la semaine dernière !
J'ai fait beaucoup de boulots depuis.
Tu as étudié le piano, moi, le chant...
Pourquoi, je te le demande ?
Nous sommes jeunes encore,
nous avons la santé !
Un jour, Ricardo,
tu seras aussi célèbre que Laspary.
Tu chantes mieux que Laspary.
J'étais peut-être meilleur à six ans
qu'à présent.
Tu es fou, tu vas me fâcher.
Tu chantes mieux
qu'il ne pourra jamais chanter, tu le sais.
Tu le sais, je le sais.
Mais le public ne le sait pas !
Nous le lui ferons savoir.
Tu as besoin d'un impresario...
un type malin, quelqu'un de solide.
- Je connais l'homme qu'il faut.
- Qui ?
Moi.
Tu ne gagnerais rien.
Du moment que je ne perds rien,
ça m'est égal.
- L'opéra est terminé ?
- Pas encore.
Je vous avais dit de ralentir ce canasson.
Vous allez si vite
que j'ai failli entendre l'opéra !
Tournez en rond, lentement.
Et pas d'insolences !
Toujours amoureux fou de Rosa ?
Et elle aussi est folle de toi ?
Je ne puis lui demander de m'épouser.
Ne t'en fais pas.
Les imprésarios arrangent tout !
En tout cas, nous voilà réunis...
- À nous deux, on y arrivera !
- Comme au bon vieux temps.
Si vous me permettez, Mme Claypool...
M. Driftwood ne me semble pas
à la hauteur de sa tâche.
Je commence à le penser.
Le rideau se lève bientôt ?
La saison prochaine !
- Vous avez raté tout l'opéra.
- De quelques minutes seulement.
Alors je peux partir ?
N'avais-je pas raison ? Laspary
n'est-il pas le plus grand des ténors ?
Magnifique.
Mais que faudrait-il le payer ?
Quelle importance ?
Il doit partir avec nous demain,
coûte que coûte.
Laspary vaut 1000 $ par représentation.
- Que fait-il ?
- Eh bien, il chante.
Vous êtes prêts à le payer 1000 $
rien que pour chanter ?
Le disque "Mimi la Flâneuse"
ne coûte que 75 "cents".
Quant à Mimi elle-même,
on l'a pour un dollar et 25 "cents".
Veuillez m'excuser,
je vais voir Laspary.
- Vous êtes d'accord, 1000 $ par soir ?
- Comme vous voudrez.
1000 $ par représentation !
C'est à moi de voir Laspary.
Je représente Mme Claypool.
Mais moi, je représente
la Compagnie de l'Opéra de New York.
Garçon ? Voulez-vous
donner ma carte à M. Laspary ?
Qu'y a-t-il ? Que veux-tu ?
Puis-je vous rencontrer ?
HERMAN GOTTLIEB
Mon bon ami Herman Gottlieb
va revenir me voir.
Voulez-vous souper avec nous ?
Je me suis déjà engagée.
Dommage, parce que
il doit me faire signer
pour aller chanter à New York
et je pourrai choisir ma partenaire.
Souperez-vous avec moi ?
Je suis vraiment désolée.
Tu m'as humilié !
Je te chasse !
Grand lâche !
Pourquoi frapper ce petit lâche ?
Voulez-vous bien
me laisser gérer mes affaires ?
Fiche le camp.
Vous avez quelque chose à dire ?
Peut-on dormir sur le ventre
avec d'aussi grands boutons de pyjama ?
Bien joué !
Ah, des sels !
Tu regrettes ce que tu as fait, hein ?
- Vous faites l'arrogant, hein ?
- Comment allez-vous ?
- Bonsoir.
- Que se passe-t-il, monsieur ?
Il m'a menacé avec son couteau,
alors j'ai tiré.
- Vous permettez que je...
- Allez-y. Il y a de la place.
- Deux demis.
- Moi aussi, deux demis !
C'est un pays intéressant.
Moi-même, je ne suis pas ici.
Vous ne pouvez pas me dire
qui je cherche ?
C'est drôle, j'ai oublié.
Je me souviens !
Le plus grand ténor du monde !
- Je suis son impresario.
- L'imprésario de qui ?
Du plus grand ténor du monde.
Le type qui chante l'opéra ici ?
Il s'appelle ?
Un nom italien...
Je peux pas le prononcer !
Je veux l'engager
dans la troupe de l'Opéra de New York.
L'Amérique veut l'entendre.
Il chante pas si fort que ça !
L'Amérique fera un effort.
Peut-il s'embarquer demain ?
Si vous le payez assez,
il peut s'embarquer "hier".
Combien le payez-vous ?
Voyons... 1000 $ par représentation...
J'ai droit à mon petit bénéfice...
Disons... 10 $ par représentation.
D'accord !
Je prends 10% pour la négociation.
Et moi, en tant qu'impresario, j'ai 10%.
Il reste donc combien ?
Cela lui laisse... 8 $.
Il pourra envoyer 5 $
à sa mère chaque soir.
Peut-il vivre à New York avec 3 $ par jour ?
Comme un prince !
Bien sûr, il ne pourra pas manger.
Et il faudra qu'il paye l'impôt sur le revenu.
Ainsi d'ailleurs que la taxe fédérale
et l'impôt sur les égouts.
Ce qui fait donc ?
S'il ne chante pas trop souvent,
il peut s'y retrouver.
Nous acceptons !
Voici les contrats.
Mettez juste son nom en haut de la page,
et signez en bas.
Inutile de lire les contrats...
Ce sont des doubles.
- Vous savez ce que c'est ?
- Des jumeaux, quoi ! Comme au Canada.
Il y a longtemps
que je ne suis pas allé au Canada.
Lisez le contrat, si vous voulez.
- Qu'est-ce que ça dit ?
- Lisez-le vous-même !
- Non, vous.
- Bon, je vais vous le lire.
- Pouvez-vous entendre ?
- Je n'ai encore rien entendu.
- Vous avez dit quelque chose ?
- Je n'ai encore rien dit.
C'est pour ça que je n'ai rien entendu.
C'est pour ça que je n'ai rien dit.
- Vous savez lire ?
- Je peux lire...
mais je suis légèrement presbyte.
Si j'avais les bras plus longs,
je pourrais le lire.
Vous n'avez pas de babouin
dans la poche, si ?
Voilà. C'est ça.
Faites bien attention
à cette première clause...
"Le premier en cause
sera dénommé en ce contrat
"le premier en cause."
Qu'en dites-vous ? Pas mal, non ?
Pas bon, ça !
- Qu'y a-t-il ?
- Répétez, pour voir.
Ça semble meilleur cette fois.
Voulez-vous que je vous le relise ?
La première clause seulement.
La première clause du premier en cause.
Pas de dispute !
D'accord pour la première clause.
Qu'est-ce qu'il reste ?
Cinquante centimètres.
"Le deuxième en cause dans ce contrat
sera dénommé"
"le deuxième en cause."
Je ne sais pas.
- Qu'y a-t-il, maintenant ?
- Je n'aime pas le deuxième en cause.
Qui vous dit que lui vous aime ?
Pourquoi la première clause
ne parle-t-elle pas
du deuxième en cause ?
Qu'est-ce que vous en dites ?
Voilà qui va vous faire plaisir...
Non, ça me plaît pas.
- Comment ça ?
- Je ne sais pas, mais ça ne me plaît pas.
Ne risquons pas notre amitié
pour une telle broutille. Prêt ?
Je ne crois pas que vous aimerez
la clause suivante.
Votre parole me suffit.
La mienne vous suffit-elle ?
- Je ne pense pas.
- Enlevons donc deux autres clauses.
- "Le huitième en cause..."
- Non, ce n'est pas bon.
- "Le neuvième en cause..."
- Non, ça non plus.
Pourquoi mon contrat
est-il plus maigre que le vôtre ?
Je ne sais pas. Vous avez dû
perdre vos moyens hier soir.
- Nous voilà prêts, à présent.
- Oui.
Signez ici, et l'acte sera en règle.
Je sais pas écrire.
Ça ne fait rien,
il n'y a pas d'encre dans le stylo.
- Mais c'est un contrat, non ?
- Oui.
C'est tout de même un contrat.
Qu'est-ce qui est écrit ici ?
C'est une de ces clauses habituelles.
"S'il s'avérait que l'un..."
"des deux contractants..."
"ne jouisse pas
de ses facultés mentales..."
"ce contrat
serait automatiquement annulé."
C'est rien. Tous les contrats disent ça.
C'est ce qu'on appelle
une clause "sanitaire".
Je ne suis pas idiot.
Il ne s'agit pas de sanitaires.
Vous avez gagné l'œillet blanc.
- Je le donnerai à Ricardo.
- ... une sensation à New York.
Où est le Signor Laspary ?
Oui. Le voici.
Mais alors, qui ai-je engagé ?
Ricardo Baroni.
Signor Laspary, que s'est-il passé ?
Parlez-moi. C'est moi, Gottlieb.
Qu'y a-t-il, maintenant ?
Les fruits sont déjà mûrs ?
DÉPART AUJOURD'HUI
DU PAQUEBOT "AMÉRICUS"
- Vous avez tout ce qu'il faut ?
- Personne n'a eu à se plaindre de moi !
Te voilà en route pour l'Amérique
et la gloire.
Ricardo, tu vas me manquer.
Et moi, que crois-tu que ça me fasse ?
Mlle Castaldi, prête pour le grand voyage ?
M. Gottlieb, voici Ricardo Baroni,
de l'opéra.
C'est si drôle que ça ?
M. Otis Driftwood dit
que vous avez un peu de voix.
Une voix magnifique !
- Oui, vraiment.
- Intéressant.
- Viens, Ricardo.
- Non, merci.
Chantez-nous une chanson d'adieu.
Vous m'excuserez.
J'ai un peu de laryngite.
Pourquoi chanter sans être payé ?
Mais bien sûr, avec plaisir !
N'est-il pas merveilleux ?
Comment ne pas l'emmener à New York ?
Une belle voix.
Un jour peut-être, s'il devient célèbre !
Tous les visiteurs sur le quai !
On est venus dire au revoir.
- Allez, emmenez ça.
- Bien.
Puis-je aller payer mon hôtel ?
- Trop ***.
- Ça m'arrange très bien !
Ma malle !
- Où allez-vous avec cette malle ?
- Cabine 58.
C'est la mienne ! C'est ma direction !
Espèce de chauffard !
Je m'excuse, monsieur.
Regardez ce pare-chocs...
il est tout cabossé !
Vous allez me le payer.
Faites voir votre numéro.
Vous êtes assuré ?
- Non, monsieur.
- Vous tombez bien.
Je vends une assurance valable
pour tous les accidents.
Si vous perdez une jambe, on la retrouve !
Qu'avez-vous là ? Un dollar. Tenez.
NOTE D'HÔTEL
Total dû
Par M. OTIS DRIFTWOOD : 540 $
Cabine 58, et respectez
la limitation à 30 km/h.
Était-ce trois types,
ou un seul type avec trois barbes ?
Toujours en pleine brousse !
Attendez.
Puis-je vous aider ?
C'est le mal du pays.
J'ai un excellent remède
contre le mal du pays.
Un type m'a donné ça
avant le départ du bateau.
Voici l'ordonnance.
À prendre toutes les deux heures.
Ma chérie, je t'aime - Ricardo
Je cours chercher encore de ce remède !
- Pas mal, la décoration.
- Cela vous plaît ?
Des lits jumeaux ! Petite coquine !
- Il n'y en aura qu'un d'occupé.
- Possible... mais pas probable !
Vous avez lu de bons livres
dernièrement ?
Descendez de ce lit !
- Que penseraient les gens ?
- Que vous êtes une femme chanceuse.
Allez-vous vous taire
que je lise en paix ?
Non, je ne me tairai point.
Voulez-vous vous lever ?
Je m'en vais.
Je vous fais une autre proposition.
Venez dans ma cabine,
examiner la situation.
- Laquelle ?
- Laquelle avez-vous ?
- Dans votre cabine, jamais !
- Alors je reste ici.
C'est bien, j'irai !
Dans dix minutes ?
Dix minutes.
Tout ce que vous voulez, mais partez.
Si vous ne venez pas, je reviens
avec des chaussures qui grincent !
Ceci ne peut pas être ma cabine.
C'est le numéro 58, monsieur.
Gros numéro,
pour cette petite cage à poules !
Si on mettait plutôt
la cabine dans la malle ?
À qui dois-je cette cabine téléphonique ?
M. Gottlieb vous l'a choisie.
Gottlieb ? Comme c'est gentil de sa part.
Très gentil.
Il a choisi toute la cabine
ou juste le hublot ?
- Vous y serez à l'aise, monsieur.
- À l'aise, si on veut.
Autre chose, monsieur ?
Demain, vous sortirez la malle,
pour que je puisse entrer.
- Bonjour, patron. Que faites-vous là ?
- Bonjour.
Le voyage va être parfait.
Je croyais que ceci était ma malle.
Et je ne vous ai pas mis dedans.
Vous vous souvenez de Ricardo,
le plus grand ténor du monde ?
Vous avez failli signer un contrat avec lui.
Oui. Je viens de livrer un courrier
de votre part.
Nous sommes dans le port.
Une fois au large, il y aura plus de place.
- N'est-ce pas ma chemise ?
- Je l'ai trouvée dans la malle.
Alors ce n'est pas la mienne.
Ravi de vous revoir.
Vous n'auriez pas vu mon autre costume ?
Il prenait de la place, on l'a vendu.
- Vous l'avez bien vendu ?
- 1,40 $.
Et ma chemise de rechange ?
Ce n'est pas elle.
Ma chemise ne ronfle pas.
Il dort pour guérir son insomnie.
C'est l'objet le plus effrayant
que j'aie jamais vu.
Sortez-le de là.
Il est vraiment endormi.
J'aimerais
que vous m'expliquiez tout ça.
Ricardo aime Rosa.
Nous voulions partir avec Rosa,
mais nous n'avions pas d'argent.
Que ferez-vous là-bas ?
Je peux chanter.
Il doit être possible de trouver du travail.
En plus, je serai près de Rosa.
C'est l'essentiel.
Vous n'allez pas nous dénoncer ?
Non, mais il faut que vous sortiez d'ici.
J'attends une dame
dans quelques minutes.
"Deux, c'est un duo, cinq, c'est une foule."
Nous voudrions quelque chose à manger.
On parlera des repas plus ***.
On mange ou on ne part pas.
Je n'aurai jamais dû vous rencontrer.
D'accord,
mais il faut promettre de filer, après.
- D'accord.
- J'appelle le steward.
Ne faites pas de bruit.
Vous êtes des clandestins.
- On ne dira rien.
- D'accord.
Mettez ce sac de gélatine là.
Ce serait pas plus simple
de le faire empailler ?
- C'est pas une chouette.
- Je vais chercher le steward.
C'est la porte de la cabine,
ou suis-je dans la malle ?
Silence. Ne faites pas de bruit.
- On ne dira rien.
- Je vais chercher le steward.
Qu'y a-t-il au menu ?
Jus de tomate, jus d'orange,
jus de raisin, jus d'ananas...
Faut couper le jus, je vais m'électrocuter.
Donnez-m'en un de chaque.
Et deux œufs sur le plat,
deux œufs pochés...
deux brouillés...
Et deux œufs durs !
Mettez donc trois œufs durs.
Du rôti de bœuf saignant,
moyen, bien cuit, et très cuit !
Et deux œufs durs !
Disons plutôt trois œufs durs !
Et huit tartes Tatin.
Et deux œufs durs !
Disons plutôt trois œufs durs !
Et un œuf de cane !
- Vous avez des pruneaux cuits ?
- Oui, monsieur.
Donnez-leur du café noir. Ça les dégrisera.
Et deux œufs durs !
Ou il y a de la brume...
ou il faut douze œufs durs de plus !
Faites vite. Plus vite c'est là,
plus vite s'achèvera la réunion.
Le pourboire est permis ?
Avez-vous 10 $ ?
Donc, vous n'avez pas besoin
de 10 "cents".
Si ce steward est sourd,
il ne saura jamais que vous êtes là.
C'est pour faire la chambre.
- Ce sont mes œufs durs ?
- Je ne sais pas encore...
Entrez les filles. Tout est à craindre.
Faites vite car il faut ressortir
dans dix minutes.
Tomasso. Réveille-toi. On fait le lit.
J'aimerais avoir deux oreillers.
Il y a un léger malentendu.
J'ai dit aux filles de faire vite,
pas à ton ami.
Il dort toujours.
Il se débrouille mieux endormi
que moi éveillé.
Oui, il dort toujours ainsi.
- Il ne dort que d'un œil.
- D'un œil et bien placé.
- Allez, viens.
- Oui ?
C'est pour couper le chauffage.
Vous pouvez commencer par lui.
Réveille-toi, Tomasso.
On va bientôt manger.
Sans Gottlieb,
je n'aurais pas eu cette cabine.
Tenez-le un instant.
Manucure ?
Non... entrez !
Je n'avais pas prévu ça,
mais avec un tel voyage,
il faut profiter de tous les services.
Je me fais faire une manucure.
Pousse-toi, vu ?
Vous préférez les ongles longs ?
Courts, plutôt.
Il n'y a plus beaucoup de place ici.
Ce n'est pas ainsi que je m'imaginais
une traversée de l'océan.
Je me voyais dans une chaise longue,
un steward m'apportant de la soupe.
On ne pourrait avoir de la soupe
qu'à travers le trou de la serrure, ici.
Je suis l'aide-mécanicien.
Je pressentais que vous alliez venir.
L'ingénieur est là-bas dans le coin.
Frayez-vous un chemin.
Je me fais des idées,
ou on est un peu à l'étroit ici ?
Ma tante Minnie est-elle ici ?
Venez patrouiller, si vous voulez.
Si elle n'y est pas, vous trouverez
sûrement aussi bien qu'elle.
Puis-je téléphoner ?
- Je parie que vous n'entrerez pas.
- Comment allez-vous ?
On sera à New York
avant que vous n'atteigniez le téléphone.
Je viens balayer.
Vous êtes la femme qu'il me faut !
Commencez par le plafond,
c'est le seul endroit dégagé.
Dites à Tante Minnie
d'envoyer une cabine plus grande.
- Le steward.
- Entrez.
Je vous accueille avec grand plaisir
pour cette dernière nuit de traversée.
Je rends hommage...
à nos invités d'honneur...
les trois plus grands aviateurs
du monde !
Remarquez qu'ils voyagent en "bateau" !
Votre présence parmi nous
est un honneur.
Vous dansez ?
Alors, allez-y !
M. Claypool est allé au paradis
il y a trois ans.
Et il vous a laissé toute seule ?
Avec 8 millions de dollars.
Gottlieb, vous perdez votre temps.
Si Madame veut épouser un coureur
de dot... je suis à sa disposition !
En fait, on ne peut pas dire
que je sois un coureur de dot.
En la demandant en mariage, je croyais
qu'elle n'avait que 7 millions de $.
Le million supplémentaire n'a jamais
altéré mes sentiments pour elle.
Si vous m'aimiez vraiment...
vous rompriez avec cette racaille.
Avec Gottlieb ?
Je parle de ces hommes à l'Opéra !
Par bonheur, ils ne sont pas à bord !
Ils se sont évadés ?
Allons trouver à manger.
Ils vont nous attraper !
S'ils nous attrapent,
faudra qu'ils nous nourrissent.
On prend le risque.
Je suis le plus grand chanteur du monde !
J'adore votre "voix", Rudolph.
Je vous aime !
Je vous adore ! Je mourrais pour vous !
- À présent, comprenez-vous ?
- Je crains que non.
La chose est très simple.
Il dit qu'il est un grand chanteur.
Ça signifie qu'il vous aime.
Je ne crois ni l'un ni l'autre.
Il y a peut-être du vrai
dans ce que vous dites.
Je vais vous faire une confidence.
Le seul ténor que j'aie jamais pu tolérer
est un type qui s'appelle
Ricardo Baroni.
Ricardo !
Hélas, où est-il en ce moment ?
Il doit errer en pleine nature.
Ricardo n'a jamais pu supporter
d'être enfermé.
Il continue à ne pas aimer ça.
Tu te sens mieux, à présent ?
Après ce repas, je chanterais
à en perdre haleine !
Voulez-vous laisser ces instruments !
Laissez-les jouer.
Ces hommes ne sont pas des passagers.
Ce sont des passagers clandestins !
CABINE DE DÉTENTION
Qu'est-ce que tu... Tu es fou ?
Passe d'abord,
pour voir si on ne risque rien.
Tu es bien placé
mais le bateau est trop éloigné.
Qu'est-ce qu'il fait ?
Je crois qu'il s'est pendu.
GLOIRE AUX HÉROS DE L'AIR
- Messieurs...
- Silence !
Je suis l'interprète
de nos invités d'honneur.
Je vais vous conduire à leur cabine.
S'ils y sont toujours, nous serons peu
à en sortir vivants.
Ils sont en train de prendre
leur petit-déjeuner.
Ils sortent tout de suite.
Abrégeons, voulez-vous ?
La chose est simple.
Vous devez aller à la mairie.
Le Maire fera un autre discours.
On abrégera de même
le discours du Maire.
En tant que Maire de New York,
j'invite nos glorieux invités
à nous raconter leurs exploits.
Que dois-je dire ?
Dis que tu n'es pas là.
Ils te croiront
dès que tu ouvriras la bouche.
Mes amis...
Dépêche-toi.
Je vois un homme avec une corde.
C'est une grande histoire que la nôtre...
mais je ne la raconterai pas.
Quand nous sommes partis,
nous ignorions cet accueil grandiose.
Nous ne méritons pas cet accueil.
Quand je dis que nous ne le méritons pas,
croyez-moi, je sais de quoi je parle.
Ça change.
Voici comment nous avons volé jusqu'ici...
À notre premier essai... panne d'essence.
Nous avons fait demi-tour.
Alors j'ai pris deux fois plus d'essence.
La fois d'après,
à un mètre du terrain d'arrivée...
nouvelle panne d'essence.
Il a fallu retourner à nouveau
pour aller en chercher.
Cette fois-ci, j'ai pris plein d'essence.
À mi-chemin...
nous oublions l'avion.
On s'est donc réunis
pour trouver une solution.
Alors, j'ai eu l'idée de génie !
Ne prenons ni l'essence, ni l'avion...
Prenons le bateau !
Voilà comment nous avons franchi l'océan.
Je te sortirai de prison.
Ici le maire qui vous parle à nouveau.
J'ai le grand plaisir
de vous présenter un autre héros.
Il va vous raconter ses exploits.
Sauve qui peut !
Que votre discours soit plus direct
que celui de votre frère.
Combien me donnes-tu,
si je mets le feu à ta barbe ?
Pourvu qu'il n'y ait pas une panne d'eau.
La radio... votre discours !
Il va falloir construire un barrage !
Je crois que ce sont des imposteurs !
- Que dites-vous ?
- Vous avez entendu.
Vous les avez entendus ?
Ils disent qu'ils n'ont jamais subi
une telle injure !
Je vous en prie !
Cet homme ne sait ce qu'il dit !
Monsieur, c'est la guerre !
Voyez ce que vous avez fait.
Je vous fais mes excuses.
Je m'excuse
et j'espère que vous n'êtes pas vexés.
Allez ! Attrapez-le !
TROIS PASSAGERS CLANDESTINS
BAFOUENT LA MUNICIPALITÉ.
Vous chantez ? Lisez plutôt ça.
Qu'allez-vous faire ?
Je vais flanquer ces deux voyous
à la porte !
Je croyais m'en être débarrassé
en vendant ma malle.
Les enfants, venez, c'est chaud.
Le petit-déjeuner.
Ce que j'ai faim !
Voilà qui te coupera l'appé*** !
Ça me donne encore plus faim.
Vite, vous allez être en retard
pour la prison !
Ils sont partis comme des petits pains.
C'est pas comme ça que j'imaginais
mon petit-déjeuner.
Je commence à en avoir marre de vous.
- J'aime pas les petits pains.
- Non.
Attends un peu. Un cigare à 25 cents.
Je dois déjà les fumer.
Manquerait plus que je doive les manger.
Content de ne pas avoir mis mon gilet !
Il a mangé ton gilet hier soir.
Il est à moitié chèvre.
Oui, pour n'en dire que du bien.
Je croyais avoir un autre cigare sur moi.
Il va finir par sentir la salade.
J'avais hâte de prendre ce petit-déjeuner.
J'ai attendu toute la matinée.
Et voilà le travail.
- J'en prends une goutte.
- Un petit peu.
Sortez d'ici avant qu'on ne m'arrête !
J'aimerais bien voir ça.
Qu'est-ce que c'est ?
Si c'est la police, frappez encore une fois.
- Ça me suffit.
- Filez.
Entrez.
- Oui ?
- Vous vous souvenez de moi.
Henderson... policier en civil.
Civilité et police, ça va ensemble.
- Bel endroit.
- Confortable.
Vous logez ici tout seul ?
Avec mes souvenirs.
Je suis un véritable ermite.
Je vois qu'il y a quatre couverts.
C'est pour mes souvenirs.
Cela ne prouve rien.
Petit malin.
Je vais jeter un œil.
Pourquoi quatre lits ?
Vous voyez ces lits ?
Ils sont aussi pour mes souvenirs.
Il me fallait un autre lit.
Vous ne voudriez pas que
je couche avec mes souvenirs !
- À qui parlez-vous ?
- Je me parlais à moi-même.
Vous ne pouvez rien y faire.
- J'ai vu les meilleurs médecins.
- J'ai bien entendu quelqu'un.
Ça, c'est... ?
Une échelle d'incendie.
Ceci est une pièce.
La porte vers la sortie... Profitez-en.
- Je désire être seul.
- Vous le serez en prison.
N'est-ce pas le titre d'une chanson ?
Attention. Il arrive par l'autre côté.
Entrez, vite.
S'il vous attrape,
vous êtes bons pour le mitard.
Qu'il ne vous attrape pas.
Qu'en est-il du quatrième lit ?
De quoi parlez-vous, mon colonel ?
Tout à l'heure, j'ai vu quatre lits ici !
Votre vie privée ne m'intéresse pas.
Que fait ce lit ici ?
Il ne fait rien.
Il se passe quelque chose de bizarre ici.
Je saurai bien quoi.
Les escaliers sont là.
Attention !
Je suis cinglé ?
Ou bien, n'y a-t-il plus que deux lits ?
Dois-je répondre aux deux questions ?
Comment ces deux lits
se sont-ils rejoints ?
Ils prolifèrent... comme les lapins.
Je vais vous dire une chose.
Je tirerai ça au clair,
dussé-je y passer la nuit !
- Vous aurez besoin d'un lit si vous restez.
- Un seul lit !
Un lit ? Qu'est-ce que vous racontez ?
Ils sont tous partis. Je suis fou.
Pardon... j'ai dû me tromper de chambre...
Tu croyais venir en Amérique sans moi ?
Mon idiot chéri.
Tu me traites d'idiot parce que je t'aime.
C'est peut-être vrai.
- Que fais-tu ici ?
- Rien de plus simple.
Une fenêtre ouverte, un policier,
et me voici.
Ricardo, tu n'aurais pas dû venir...
on va te renvoyer,
- on te mettra en prison !
- Je m'en fiche. Cela en vaut la peine.
Je parlerai à Gottlieb.
Il intercédera en ta faveur.
Gottlieb ne pourra rien.
En plus, Laspary l'a eu en premier.
On doit bien pouvoir faire quelque chose.
- Qui est-ce ?
- C'est moi. Rudolph.
Entrez.
Je vous dérange ?
C'est-à-dire que...
j'allais faire une petite sieste.
- Pourquoi me traitez-vous ainsi ?
- Comment cela, Rudolph ?
Quand je veux vous voir,
vous trouvez une excuse.
Vous refusez de souper et même de faire
la moindre promenade avec moi !
Je suis très prise...
mes débuts en Amérique...
Avez-vous oublié...
que c'est à moi
que vous devez ces débuts ?
Non, je n'ai pas oublié.
Pourquoi me traitez-vous ainsi ?
Rudolph, je dois vous prier de sortir.
Venez, ma chère. Soyez raisonnable.
Elle est très raisonnable, à mon avis.
Je commence à comprendre.
Vous ne m'aviez pas dit
que vous aviez une visite.
Maintenant, vous savez.
Je m'excuse.
Permettez que je me retire.
Il y a quelqu'un de trop ici.
C'est clair, il me semble.
- Que voulez-vous dire ?
- Ricardo, je t'en prie.
Je crois que j'ai été clair.
Vous le regretterez !
- J'en suis sûre.
- Vous pouvez en être très sûre.
- Prêt pour la première de ce soir ?
- Le suis-je ?
J'ai été jeune, moi aussi !
Ça va, les rossignols ?
Splendide. Chantez bien ce soir.
On vous attend, M. Driftwood. Entrez.
- Belle journée, n'est-ce pas ?
- On peut le dire.
Vous voilà.
- Merci, Otto.
- Je vous en prie, M. Driftwood.
Que se passe-t-il ici ?
C'est vous qui passez.
- Vous ne pouvez pas faire ça.
- On parie ?
Mais c'est mon nom !
Arrangez-vous avec Gottlieb.
Je vais voir M. Gottlieb,
et ce sera fini pour vous, mon cher.
Qu'est-ce que cela signifie ?
Si vous croyez que je...
Vous êtes occupé, je reviendrai.
Nous avons du nouveau pour vous.
Du nouveau ? Pour moi ?
Mme Claypool a décidé
de se passer de vos services.
S'en passer ?
Elle ne les a même pas utilisés.
Je vous avais prévenu
de cesser tous rapports avec vos amis.
Ou ce serait fini entre nous.
Vous n'avez pas cessé
vos rapports avec eux.
Comment le savez-vous ?
Ils n'ont pas été retrouvés.
Vous m'avez déshonorée,
moi et l'opéra tout entier.
Je vous ai remplacé
auprès de Mme Claypool. Sortez !
Vous ne pouvez me chasser
sans me payer deux semaines de salaire !
C'est dans la section 10-A de mon contrat.
Vous avez touché des avances
totalisant six mois de salaire !
- Une semaine, alors.
- Vous n'aurez rien. Sortez !
Je sors...
mais ça ne me rapporte pas un sou.
Mme Claypool,
je retire mon offre de mariage.
À bon entendeur !
Voilà comment on me remercie
de mon dur labeur.
- Otto.
- Un instant.
C'est celui des officiels. Prenez l'escalier.
Quatre étages à pied ?
Attendez, je vais vous aider.
Il y a de la place...
Je suis ravi de vous avoir rencontrés.
Vous me faites perdre mon emploi...
Vous me faites chasser de mon hôtel...
Que peut-il m'arriver de plus ?
Pelouse interdite !
Je me trompais.
Les gens boivent trop d'eau, de nos jours.
Je suis ravi que vous soyez venus.
Lorsque je vous ai rencontrés,
j'allais épouser une riche veuve.
Et voilà où j'en suis !
J'aimerais te donner ma place !
Si c'est une offre... laisse-moi y réfléchir !
Où puis-je vous trouver ?
Ne vous en faites pas.
Vous nous trouverez.
J'en ai assez. Retrouvons-nous ailleurs.
Au moins, je récupère mon banc.
Il ne faut pas t'en vouloir ainsi, Ricardo.
Je ne peux pas me réjouir
de te porter la poisse.
On vous fait tous du tort.
Que se passe-t-il ?
Laspary a fait renvoyer Rosa !
Il l'empêche de chanter ce soir.
Tiens donc.
Nous avons la journée pour réfléchir.
Et, entre nous, ce ne sera pas de trop !
Il y en a plein, ce soir.
Qu'est-ce que ça signifie ?
L'homme que je voulais voir.
Je n'ai jamais fumé
d'aussi mauvais cigares !
Et vos glaçons ne sont pas assez froids.
Sortez tous de là. J'appelle la police.
Je vais vous dire
pourquoi nous sommes ici.
On vous fait une proposition.
Seriez-vous prêts à vous rendre ?
Si vous laissez Rosa chanter.
C'est moi qui suis le Directeur.
Rosa ne chantera pas !
Mais le reste de votre proposition,
vous rendre, cela me convient assez.
Police ?
Passez-moi l'inspecteur Henderson.
EMMÈNE-MOI AU BASE-BALL
C'est la loge de M. Gottlieb !
Il n'a pas pu venir,
il m'a donné son billet.
Comme il ne peut venir,
il m'a donné ses vêtements.
Hé, petit, renvoie-moi mon galure !
C'est bien.
Achète-toi un cigare.
Qui est-ce qui gagne ?
Ouvrez la porte.
La police !
Avez-vous vu M. Gottlieb ?
Non. Il n'est pas en coulisses ?
On ne peut le trouver !
Chiche !
Il devait faire un discours !
C'est le signal.
Vous devez dire quelque chose.
Mais je n'ai jamais fait de discours.
Je le ferai à sa place.
Chers amis...
Ni chers, ni amis...
L'ouverture de la saison d'opéra
est rendue possible
par les chèques de Mme Claypool.
La musique de Verdi
nous reviendra ce soir
et le chèque reviendra peut-être demain.
Ce soir, Rudolph Laspary
fait ses débuts en Amérique.
Signor Laspary vient
d'une famille très célèbre.
Sa mère était une basse célèbre.
Son père est l'inventeur
des spaghettis au bicarbonate de soude...
provoquant ainsi l'indigestion,
et la guérissant du même coup.
Maintenant, place à l'opéra.
Qu'éclate la joie.
Qu'on danse dans la rue,
qu'on boive, qu'on bécote dans les salons.
Allez-y, Don.
Je prends ce côté.
Il doit y avoir des piverts dans l'orchestre.
Tenez bon, les gars ! La cavalerie arrive !
- À plus ***.
- Que faites-vous ?
Moi, Tarzan ! Esquimaux !
Pastilles de menthe !
Vous voilà...
Pourquoi riez-vous ?
Ces vêtements vous vont mal !
Tu deviens bon tireur, Tomasso !
L'opéra commence !
C'est le moment de se mettre au travail !
Le rideau est levé.
C'est commencé !
Ouvrez la porte !
Laissez-moi sortir !
- Où sont-ils ? Où sont-ils allés ?
- Comment ?
"Comment ?"
- Deux hommes sont-ils passés par ici ?
- Comment ?
"Comment ?" C'est tout ce que j'obtiens.
Aimeriez-vous lui ressembler ?
Voilà Driftwood !
Il faut le faire sortir !
C'est ça ! Dis-lui ta façon de penser.
On sait qu'il est parmi les spectateurs.
- Où est M. Gottlieb ?
- De l'autre côté de la scène.
Allez.
Est-ce contre-ut ou un uppercut ?
Qu'y a-t-il ? Qu'est-il arrivé ?
M. Gottlieb. Venez m'aider.
Où sont ces hommes ?
Les avez-vous attrapés ?
Non, désolé. Ils sont toujours en liberté.
En liberté ?
Trouvez-moi deux costumes
de bohémien, tout de suite !
Ça devient intéressant !
Je ne chanterai pas tant qu'ils seront là !
Nuit et jour - TAXI
TAXICAB AMÉRICA
Un navire de guerre dans Il Trovatore !
Laspary ! Il a disparu !
Nous n'avons pas d'autre ténor !
- Vous êtes Baroni.
- C'est moi.
Trouvez un costume !
C'est vous qui allez chanter !
Mais je ne suis pas célèbre, M. Gottlieb.
Et il me faudra une Leonora...
J'ai répété avec Rosa.
- Alors, c'est comme ça.
- Oui, comme ça.
Donnez-leur deux costumes ! Vite !
Je vous en prie, après le spectacle.
Allez-y. Préparez-vous.
Voilà ce que j'appelle du chant !
Nous sommes à l'Opéra ?
Arrêtez ces hommes !
- Il était temps.
- Laspary, où étiez-vous passé ?
Savez-vous ce qu'ils m'ont fait ?
Je vais bisser l'air.
Vous allez voir ce que vous allez voir !
Jamais de ma vie ai-je subi
un tel traitement.
Ils m'ont jeté une pomme !
Ce n'est pas la saison des melons !
En scène... vite !
Je suis arrêté, M. Gottlieb.
- Comment ça ?
- Si eux sont arrêtés, je dois l'être aussi.
Et je ne puis chanter si je suis arrêté.
Que fait-on ?
Il nous les faut !
Alors, que voulez-vous ?
Un instant. Laissez-moi faire.
Rappelez ce chien policier.
Tout ce que vous voudrez.
Je ferai mon devoir !
Je répondrai d'eux !
M. Driftwood les a amenés...
Et M. Driftwood
est un employé de l'Opéra.
- Depuis quand ?
- Depuis que Baroni chante.
Le gars de l'ascenseur !
Qu'est-ce qu'il va prendre !
Tout ce que vous voudrez.
Je vous en prie, chantez.
Un instant.
Vous devez signer un contrat
sur lequel j'ai 10%.
Et j'ai 10% aussi.
"La dixième clause en cause..."
"La onzième clause en cause..."
Fin