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Réveillez-vous, bon sang !
Je sais que c'est difficile.
Vos yeux brûlent, s'ouvrent doucement.
Vous comprenez que ce n'était pas un rêve.
Non, c'est votre vie.
Mai 1966
RESTEZ SUR PLACE
JUSQU'À L'OUVERTURE DE LA BARRlÈRE
En ce moment, vous regardez
les murs froids autour de vous,
vous demandant :
"Comment suis-je arrivé ici ?
"Et comment vais-je sortir d'ici ?"
Vous savez ce qu'on dit : "C'est la vie.
"Il n'y a rien d'autre à faire que de la vivre."
Alors allez-y et cochez une journée de plus
sur le mur.
Ne pleurnichez pas.
Il n'y a pas de mode d'emploi.
Restez debout.
- Soyez un homme.
- Content de te voir.
- Essayez de comprendre.
- Hé, écoute, mon gars.
Vous n'êtes ici par la faute de personne.
Vous êtes ici, car vous avez foiré !
Écoute, c'est de ce gars dont je te parlais.
Tu comprends ?
Je lisais mon acte d'accusation l'autre jour.
Cecil J. Smithers
Directeur
Ça dit : "Ralph Waldo 'Petey' Greene
contre les États-Unis d'Amérique."
J'ai dit : "Merde ! Et on se demande
pourquoi je suis dans cette merde !"
Je vais dédier la prochaine chanson
à ma chérie.
Elle va arriver d'une minute à l'autre,
et cette fille, Dieu merci,
elle est bien roulée.
En écoutant ceci, je veux que vous pensiez
à la personne que vous aimez.
Je parle de celle
qui vous envoie des photos,
pas du gars qui dort à côté.
J'imagine que tu manques
de divertissement ici.
Oui, mon gars. C'est une prison.
N'importe quoi pour faire passer
les 20 ans de prison.
J'ai un rendez-vous.
Tu...
- Tu as besoin de quelque chose ?
- Non.
D'accord.
Je peux te poser une question ?
Pourquoi viens-tu encore ?
Je l'ai promis à maman.
Ne me fais pas de faveurs.
Salut, Vernell.
C'est la file pour le cul.
Visites conjugales.
Hé, monsieur radio ! Hé !
Milo vous a parlé de moi, hein ?
Quoi ?
Milo. Votre frère ?
Il a dit que vous cherchiez un D.J.
à la station de radio.
- Je suis votre homme.
- Mon frère n'y connaît rien.
Et au cas où vous l'auriez oublié,
vous êtes en prison.
- Ce n'est pas grave.
- Vous êtes un vaurien.
Ça, c'est grave.
Comment ce con m'a appelé ? Un vau quoi ?
Un vaurien.
Un détenu.
Écoutez-le parler ! Je suis un vaurien !
Vous savez quoi ? J'aime cette merde !
Ça me fait passer pour un taulard de classe.
Hé, Ralph Waldo "Petey" Greene,
- mac vaurien à votre service.
- Vous oubliez "criminel'.
"Voyou."
J'ai l'emploi ou quoi ?
Attendez !
Faites-moi une faveur, chéri. D'accord ?
Retournez à la station et apportez ça
à Nighthawk pour moi, d'accord ?
Voilà.
Tenez !
Allons, prenez-le.
Tenez !
Il n'est pas rembourré, chéri.
Dites-lui qu'ils sont tout à moi, d'accord ?
Vernell.
- Quoi ?
- Amène ton cul par ici...
- Ferme-la. C'est juste un soutien-gorge.
- Hé, monsieur radio !
Viens donc !
Je passerai vous voir en sortant d'ici.
- Oui ? Vous restez combien de temps ?
- De cinq à dix ans.
D'un cinq sous à un dix sous. Ce n'est rien.
Faites donc ça.
Je suis le meilleur, bébé.
Je suis le meilleur !
Je suis le meilleur de tous les temps, bébé !
Bienvenue à The Nighthawk Show,
pour toutes les jolies créatures
à l'Université de Howard.
Love Hawk sera avec vous toute la soirée,
à faire vibrer votre radio
dans la capitale nationale.
Il est 5 h 10 à Sounds of Soul,
sur votre station.
On perd du terrain comparé à W.O.O.K.
On va regagner le terrain, monsieur.
On a un programme du tonnerre.
- Bonne musique...
- Mais ça ne marche pas.
C'est quoi le problème ?
On a perdu contact avec le vrai D.C.
en essayant de gagner la banlieue.
On a toujours été la station du peuple,
mais le peuple ne vit pas à Georgetown.
Mais le peuple qui y vit
magasine au Giant Foods et chez ***.
Les commandites qui te paient.
Non. Je le paie, et toi aussi.
Et peut-être que je devrais lui payer
ton salaire.
- Monsieur, je crois...
- Je suis sérieux.
Qu'en dites-vous, Dewey ?
Vous pourriez faire ça ?
- Oui, monsieur.
- Bien.
Essayons ça.
Bon après-midi, messieurs.
Monsieur, donnez-moi une minute.
Devinez quoi ?
J'ai découvert que je ne suis pas un taulard.
Vraiment.
Ni un taulard, ni un criminel,
ni un délinquant.
Non. Je suis un vaurien.
- Vous savez ce que c'est ?
- Bonjour.
C'est un taulard, mon frère.
Un criminel, un délinquant.
On n'est pas en prison.
Non, c'est un établissement correctionnel.
Quand vous avez volé l'auto
ou tiré sur le gars,
ce n'était pas votre faute, non.
Non, vous êtes troublé, mon frère.
Vos droits sont bafoués.
The Tonight Show avec Johnny Carson.
Et maintenant...
Tous ces jeux de mots
pour ne pas affronter la vérité.
La vérité, c'est que peu importe
comment vous le voyez,
je suis un taulard.
Fermez les lumières !
Et vous aussi.
Le directeur a un petit pénis !
Le directeur a un petit pénis !
Monsieur le directeur !
Qu'est-ce que vous avez ?
- Un petit pénis ?
- Qui est cet homme sur ma tour ?
Braxton, Poochie, monsieur.
Dix à quinze ans pour vol à main armée.
Directeur ! Vous avez un petit pénis !
C'est vous, monsieur le directeur !
- Tirez sur lui.
- Monsieur ?
Entre les yeux.
Je ne crois pas que ce soit légal.
Il n'essaie pas de s'enfuir.
- Où je peux tirer alors ?
- Écoutez !
Je veux Petey Greene !
Vous m'entendez, monsieur le directeur ?
Trouvez-moi Petey Greene, tout de suite.
- Petey ! Petey ! Petey !
- Petey ! Petey ! Petey !
Que va-t-il faire ?
Où est Petey ?
Hé, Petey !
Oui. Vous avez un petit pénis !
Monsieur le directeur !
Votre pénis, monsieur le directeur !
Toute une situation, monsieur.
Oui, en effet, M. Greene.
Le directeur a un petit pénis !
Pouvez-vous faire quelque chose ?
Je ne sais pas, monsieur.
Dieu décide de ce qui se trouve
dans votre pantalon.
Désolé, monsieur le directeur,
c'était trop facile.
Poochie ! Qu'est-ce que tu fous là,
mon gars ?
Oui ! Le directeur a un petit pénis !
Écoutez, monsieur le directeur.
Poochie est fou.
C'est un bon gars,
c'est à cause des drogues.
- Qu'avez-vous ?
- Je peux le faire descendre.
- Un petit pénis !
- Et le faire taire.
Qu'allez-vous faire ?
- Qu'allez-vous faire, monsieur ?
- J'en serais reconnaissant.
À quel point en seriez-vous reconnaissant ?
D'accord.
- Poochie !
- Petey ! C'est Petey !
Si tu ne descends pas
et que tu ne la fermes pas,
je vais appeler ta mère.
Je vais lui dire que tu faisais le fou.
Maintenant, descends. Poochie.
- Petey ! Petey ! Petey !
- Petey ! Petey ! Petey !
On prend toutes les mesures nécessaires
pour la liberté
et pour la paix dans l'Asie du sud-est.
Arrêtez les bombes, arrêtez la guerre.
Allons-y.
- Petey !
- Oui.
- Quelle merde, pas vrai ?
- Quoi ?
- Je ne peux pas bouger mes jambes.
- Tu rigoles !
Non.
Écoute, Petey.
Je suis avec toi depuis dix ans, pas vrai ?
Tu en as passé neuf en prison.
Tu sais ce que j'éprouve pour toi.
Je ne me suis pas fait les ongles
et acheté une robe
pour t'entendre me dire
que tu ne peux pas bouger.
Je sais que tu as peur. D'accord ?
Tout le monde a peur.
Je suis là dans cette gaine
et ces souliers inconfortables
et je veux voir Nighthawk !
Alors bouge tes jambes
et va chercher cet emploi.
Et si je ne suis pas bon ?
Merde ! Personne n'est assez bon, Petey !
Mais malgré toutes tes conneries,
tu es le seul qui soit bon.
Allons ! Regarde-toi !
- Tu portes la culotte !
- Oui.
Tu parles bien, tu marches comme un mac,
tu es un bon amant.
Oh, oui.
Le mac à la tête du clan des rois !
Tape là-dedans !
Continue ton sermon.
Ne te laisse pas prendre la tête
par aucun Noir, Blanc, Jaune ou Vert.
- Amen !
- Alléluia !
- Je t'ai dit que tu étais belle ?
- Je sais !
Bonjour, bonnes gens.
Le voilà. Tu voulais le voir, allons-y.
Je ne peux pas bouger mes jambes.
Salut, D.C., c'est Sunny Jim qui vous parle.
Je dois y aller,
mais n'oubliez pas la foire demain.
Je voudrais de la barbe à papa.
Et toi, Widget ?
"Oui, j'adore ça.
C'est doux, sucré, et satisfaisant !"
Je vous laisse sur la musique ensoleillée
et douce comme la barbe à papa
des Supremes.
- Ne craignez rien, Hawk est là.
- Vous êtes en retard.
Je ne suis pas en retard.
Hawk est toujours à l'heure.
- Dépêchez-vous et entrez.
- Qu'avez-vous ?
Dites à ces dames de cesser
de vous appeler.
Je ne suis pas votre secrétaire sociale.
Elles occupent toutes mes lignes !
Une femme a envoyé sa culotte !
Je n'y suis pour rien. C'est ma voix.
Depuis six mois,
nos cotes d'écoute ont augmenté.
Le Nighthawk Show est en tête
de sa plage horaire.
Mais on doit revoir la programmation.
On a besoin de nouvelles idées.
Merde, non.
Vous allez bien, Dewey ?
Oui, monsieur. L'émission du matin...
- Puis-je vous aider ?
- Oui, chérie.
Dites à votre patron
que Petey Greene est ici.
Puis-je savoir c'est à quel sujet ?
Je ne sais pas.
Dites-lui que je viens pour mon emploi.
Allons, parle au micro, chérie.
Voici Nighthawk,
- avec vous jusqu'à minuit.
- C'est ma chanson !
Désolée de vous interrompre,
mais un certain Petey Greene est ici.
Il veut que vous sachiez qu'il est là.
- Allons !
- Monsieur ?
...cinq dollars juste là.
Que se passe-t-il ici, sacrebleu ?
- A-t-il dit "sacrebleu" ?
- Oui !
Qui sont ces gens ?
Attendez, monsieur.
On a un rendez-vous, d'accord ?
- Allez chercher votre patron, chérie.
- C'est lui.
Pas Sacrebleu.
Non, je parle du Noir mince et vertueux.
Jeune homme, il n'y a qu'un patron ici,
et c'est moi. Surveillez votre langage.
- Hé !
- C'est exactement lui !
Où vous cachiez-vous ?
Dites à votre patron pour mon emploi.
- Quoi ?
- Quoi ?
Dites-lui que je suis le nouveau D.J.
- Vous lui avez promis un emploi ?
- Non. Je n'ai rien promis.
Vous êtes un sale menteur.
Vous m'avez promis un emploi
à ma sortie de prison.
Surprise, je suis sorti. Vous me le devez.
Mon Dieu, c'est un détenu.
- Ex-détenu !
- Je préfère "vaurien".
Freda, appelez la police.
Tu n'appelleras personne !
Vous savez ce que j'ai dû faire
pour sortir de prison ?
Je n'y retournerai pas.
Vous m'avez promis un emploi, me voilà.
Il n'est pas question que je parte, sacrebleu,
- avant d'avoir ce qui m'est dû.
- Oui !
- Trouvez un moyen.
- C'est ça.
Excusez-nous un moment.
- Voudriez-vous me suivre ?
- Oui. Parlez-moi.
C'est ma chanson !
Vous sentez ça ?
Qu'est-ce que vous faites ?
- Lâchez-moi !
- Vous avez perdu la tête ?
- Vous voulez que je perde mon emploi ?
- Je cherche un emploi !
J'admire votre détermination,
mais on n'entre pas ici pour parler
à M. E.G. Sonderling comme ça.
Où avez-vous pris l'idée d'être D.J. ici ?
- De vous, mon frère.
- Quoi ?
Je n'ai jamais dit ça.
J'ai dit : "Faites donc ça." D'accord ?
Si j'avais un emploi pour vous,
ce serait comme concierge,
ou comme laveur de vitres.
Je ne lave pas de vitres.
C'est trop modeste
pour un détenu de votre calibre, c'est cela ?
Vous savez quoi ? Allez vous faire foutre.
Je croyais que vous étiez vrai.
Vous n'êtes qu'un Blanc bronzé.
Un gars sort de prison
et veut changer sa vie...
Je m'attendais à être rejeté par un Blanc !
Comme je suis Noir,
je suis censé oublier
que votre seule expérience était en prison
et je dois vous engager ?
Exactement.
On croirait entendre mon frère.
Je ne suis pas comme lui.
Je réclame ce qui m'est dû.
Il est à Lorton et fait le pied de grue.
Vous savez quoi ? C'est correct.
J'aurai ce qui m'est dû, Sidney Poitier.
Je reviendrai ici
et vous le mettrai à la figure !
Vendu !
- Vernell. Viens, chérie, on s'en va.
- D'accord, bébé.
- Allons.
- D'accord ! Oh, attends, attends, attends !
Une minute. Attends. Je reviens !
Attends-moi, chéri, d'accord ?
C'est du formica ?
EN ONDES
Hé, vous... Non, vous ne pouvez...
Vous me rendez si chaude.
Au revoir ! Merci !
- Ce fut un plaisir.
- Amène ton derrière !
La ferme ! J'arrive, merde !
Sacrebleu, vous êtes si mignon !
Je te prends ça, ma belle.
Pouvoir au peuple !
- Vernell !
- La ferme ! Merde !
Je t'ai dit que je venais voir Nighthawk !
- Merci.
- De rien, mon frère.
W- O-RIGINAL - M- ENTEUR
Salut, mon frère.
- Liberté démocratique, mon frère.
- Premier amendement, bébé.
Que Dieu vous bénisse.
- Allez en enfer !
- Allez en enfer !
- W.O.L. ! W.O.L. !
- W.O.L. ! W.O.L. !
- Allez en enfer !
- Allez en enfer !
- Vous devriez avoir honte.
- W.O.L. !
Vous devriez...
- Vous devriez avoir honte !
- Allez en enfer !
- W.O.L. !
- W.O.L. !
- Allez en enfer !
- Allez en enfer !
- W.O.L. !
- W.O.L. !
Le chef des droits civils demande
une enquête sur la mort du jeune Noir
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes, traître !
- Dewey Hughes...
- Dewey Hughes, traître !
Le voilà !
Dewey Hughes rougit...
A-t-il du sang ? Je ne sais pas.
Un de nos frères vertueux veut s'améliorer,
réparer ses erreurs...
C'est ça !
...et W.O.L. lui ferme la porte au nez.
- Est-ce de la vertu ?
- Non !
Mesdames et messieurs, W.O.L.
ne tournerait jamais le dos à ses auditeurs.
Notre but est d'unir la communauté,
pas de la diviser ou de la blesser.
A-t-il dit que W.O.L. parle
pour la communauté ?
Pourquoi ne parlent-ils pas du Noir
qui s'est fait tirer dessus par des cochons ?
- Oui !
- Oui !
Vous savez pourquoi ? Car s'ils le faisaient,
M. Giant Foods ne donnerait plus un rond.
Et comme on le sait tous,
l'argent décide de la vérité !
- Petey ! Petey ! Petey !
- Petey ! Petey ! Petey !
- Petey ! Petey ! Petey !
- Petey ! Petey ! Petey !
- Non !
- Petey ! Petey ! Petey !
- Téléphonez !
- Petey ! Petey !
W.O.L. est pour LE POUVOIR
et NON LE PEUPLE
- Dites-lui !
- Petey ! Petey ! Petey !
Vous êtes en retard.
Vous n'êtes pas dans votre élément ici,
pas vrai,
M. Tibbs ?
J'ai cru que vous seriez plus à l'aise ici.
Oui, vous avez raison.
Je veux mettre fin à votre spectacle.
- Vous m'offrez un emploi ?
- Non.
Alors, il continuera.
C'est du divertissement.
Écoutez, puisque vous êtes ici,
vous voulez jouer ? Jeu du neuf ?
Certainement.
Pile ou face, chéri ?
Face.
S'il vous plaît.
- Pile.
- Placez-les, mon ami.
S'il vous plaît.
Vous voulez rendre
la partie plus intéressante ?
Vous voulez parier, monsieur radio ?
Pourquoi ne pas juste jouer ?
On n'appelle pas ça jouer,
s'il n'y a pas d'enjeux.
Qu'en pensez-vous ?
Cinq cent dollars ?
Vous y allez fort
pour quelqu'un qui sort de prison.
Ils offrent un bon plan d'économies.
D'accord.
- Je vois que M. Sacrebleu vous paie bien.
- Je vis bien.
Ce n'est qu'un pari comme ça,
vous comprenez.
- Vraiment ?
- Qu'en dites-vous, Tibbs ?
Et si on jouait pour ma carrière ?
Une partie, jeu du neuf.
Si je gagne, vous me donnez l'emploi.
Et comme vous le savez,
je ne lave pas de vitres.
Et si vous perdez ?
Je vous laisse tranquille.
Alors, jouons.
Parfait.
Je vais vous dire une chose.
Je parie cent dollars
que vous n'en empocherez pas une seule
lors du bris.
Monsieur Tibbs essaie de parler d'affaires !
J'aime votre style, Tibbs !
Oui, je vous prendrai plus d'argent.
Tu l'auras !
Je vais faire un bon coup.
Vous y allez un peu fort avec la craie, non ?
Ce n'est pas le pénis
de votre compagnon de cellule.
Pour ça, je vais déposer les neuf boules.
Vous ne pourriez même pas déposer
vos culottes,
si les Supremes étaient nues sur la table.
Que se passe t-il, l'ambitieux ?
Vous pensez à tout cet argent
sur les genoux de votre femme ?
C'est pour ça que vous suez ?
Ou c'est peut-être à cause du whiskey.
Ou encore parce que vous savez
que même votre meilleur coup
ne pourrait les bouger.
On n'est pas à Lorton.
On est dans le vrai monde.
Vous n'êtes rien ici.
Vous avez terminé ?
Allez-y, champion.
- Allons. Allons.
- Bébé.
- Oui.
- La voilà !
Merde !
Dommage, l'ambitieux.
Je croyais en vous.
Boule un, au coin.
Boule deux, sur le côté.
Boule trois, au coin.
On pense toujours que si on parle bien,
et qu'on s'habille bien,
on n'est pas un vrai.
Boule quatre, sur le côté.
Ce qui est vrai pour vous,
c'est un gars qui a une grande gueule.
Qui dit à tout le monde qu'il est un dur,
alors qu'il a besoin d'aide.
Cinq.
Je lui donne une chance de prendre
ce qui lui est dû,
et il n'empoche aucune boule.
Six.
Sept chanceux !
Vous étiez si occupé à parler
que vous n'avez pas pensé
pourquoi je voulais venir ici.
Cet arrogant n'aurait pas pu grandir
dans un quartier pauvre,
ou aller à une école
où des cons ne le trouvaient pas cool.
On m'appelle M. Hugues.
J'ai grandi dans le quartier d'Anacostia.
Ce détenu a grimpé la tour à Lorton.
Là-haut, c'était un vrai...
Critiquant le pénis du directeur.
Personne ne pouvait le faire descendre.
Ils ont appelé Petey Greene,
et je l'ai fait descendre en cinq minutes.
Le directeur était très reconnaissant.
En cinq minutes, hein ?
Ce que le directeur ne sait pas,
c'est que ça m'a pris six mois
à le convaincre de monter.
Laissez-moi vous demander quelque chose.
Pourquoi ?
Pourquoi faites-vous tout ça
pour faire de la radio ?
C'est ce que je fais.
C'est mon truc, vous savez ?
J'ai commencé par faire
des annonces à Lorton.
Une récompense
pour un bon comportement.
Deux ans plus ***,
on m'a laissé jouer un disque
que Tante Pig m'avait envoyé.
A Change Is Gonna Come de Sam Cooke.
C'est une chanson géniale.
Elle me l'avait envoyée
pour me donner un peu d'espoir,
je voulais la faire jouer pour les gars,
pour leur donner de l'espoir.
Et je vous dis, mon gars,
c'est ce qui m'a empêché de devenir fou
derrière les barreaux.
Maintenant, je suis sorti
et j'en ai encore besoin.
Pourquoi devrais-je risquer
de vous donner une chance ?
- Mon gars...
- Petey Greene est le meilleur !
Merde ! Je le jure, il est fiable,
je veux dire, mac...
- Désolée.
- Ça va.
Ce que cette jolie dame essaie de vous dire,
c'est qu'être un D.J., c'est la seule chose
que je peux faire bien
et sans enfreindre la loi.
Et puisque vous êtes ici,
je devine que vous avez besoin
de mon talent.
Trois règles.
La première,
vous devez en savoir plus que les auditeurs.
La deuxième,
vous ne dites pas de conneries.
La troisième, jamais,
jamais, jamais plus
vous ne me sous-estimerez.
De quoi parlez-vous ?
Je vous donne une dernière chance
de rentrer la boule neuf.
Demain matin, 9 h, W.O.L., Studio un.
Soyez à l'heure.
Soyez sobre.
Et le plus important,
soyez seul.
Vous êtes mon genre, Hughes !
- Vous êtes mon genre, Hughes !
- On vous aime ! On vous aime !
Mon Dieu !
On doit faire un changement de personnel.
- Vraiment ? Qui ?
- Sunny Jim.
Vous voulez rire ?
Les émissions du matin s'améliorent.
On doit rester compétitifs.
W.O.O.K. nous tue le matin.
Sunny Jim est une légende !
Tout le monde l'aime. Il est si ensoleillé.
Non, vous l'aimez, monsieur.
Sunny Jim est dépassé.
On n'écoute plus du Nat "King" Cole
ou du Drifters.
Nos D.J. doivent suivre la mode.
C'est pourquoi on a Nighthawk
et Soul Papa.
Je ne veux pas d'un American Bandstand
pour ados.
On est une station de R&B respectable.
Sauf votre respect,
cette ville n'est pas respectable.
C'est D.C.
Ils vont sur la promenade
pour protester contre l'ordre établi.
Ils nous tourneront le dos
si on représente cet ordre.
Qui avez-vous en tête ?
J'ai trouvé un D.J., d'une station extérieure.
Il a un auditoire considérable,
et il vient tout juste d'être libéré
de son contrat.
Jim, revenez.
Ne le prenez pas personnellement.
Oh, merde ! Je suis désolé...
- Regardez où vous allez !
- D'accord.
- Oh, non.
- Salut, chérie !
Comme d'habitude. Appelez votre patron.
- Je ne crois pas.
- Laissez-moi vous demander une chose.
- Vous vous êtes déjà fait lécher la chatte ?
- M. Sonderling !
Qu'y a-t-il, Freda ?
- Oh, mon Dieu.
- Sacrebleu. Comment vont les affaires ?
J'ai enduré vos manigances
- toute la semaine, M. Brown.
- Greene.
D'accord, M. Greene, que voulez-vous ?
- Je suis votre D.J. !
- Freda, appelez la police.
Mon Dieu ! Vous n'êtes pas très chaleureux !
Vous êtes juste.
Que puis-je dire ? Je devais cuver mon vin.
- Votre vin ?
- Oui.
Vous allez...
Merde.
M. Sonderling,
voici notre nouveau D.J. du matin.
Je me suis fait avoir !
Allons.
Vous êtes fou de croire
que je vais le mettre en ondes.
- Je sais que c'est peu orthodoxe...
- Il est fou !
Écoutez-moi. Il a une voix unique.
- J'ai le pressentiment...
- J'ai plus que ça.
On doit mettre quelqu'un en ondes,
ou on est finis.
Finis, finis, finis.
Freda, rattrapez Jim,
il est peut-être encore ici.
On n'a pas le temps.
Faites-moi confiance. Une émission.
Un essai.
Notre émission du matin est
déjà aux poubelles.
- On n'a rien à perdre.
- Peut-être pas vous !
On est en ondes dans une minute
et Jim est parti.
Oh, nom d'une pipe.
Je n'aurais pas dû vous écouter.
D'accord, une émission, un essai.
Allez-y avec lui. Vous le présenterez.
Je surveille chacun de vos mots,
jeune homme.
- Surveillez votre langage.
- Parole de scout.
D'accord.
Allons-y.
- Prêt ?
- Oui.
Vous n'arrêtez pas de parler.
Que ce soit de votre chat, de votre auto,
de n'importe quoi, mais pas de temps mort.
Surveillez votre langage.
D'accord. Vous êtes de Washington,
vous parlez aux gens de Washington.
- Connectez-vous avec Washington.
- Oui.
- Surveillez votre langage.
- Ça y est.
- D'accord.
- D'accord.
- On entre.
- D'accord.
- Allons-y.
- D'accord.
Michael, la porte.
En ondes dans cinq, quatre, trois,
deux, un...
Bonjour, Washington. Bienvenue
au nouveau Sounds of Soul, W.O.L.
Je suis Dewey Hughes,
directeur de la programmation,
et je vous annonce que Sunny Jim sera
dorénavant avec vous à minuit,
après le Nighthawk Show.
Je vous présente notre nouvelle voix,
né à Washington, un vrai fils de la ville,
un prophète des rues qui vous fera entendre
des chansons d'enfer.
M. Petey Greene.
- Dites bonjour, Petey.
- Oui, bonjour.
Comme il l'a dit, je suis Petey Greene.
Je vais faire jouer des chansons
pour égayer vos matins.
Je vous accompagne au travail.
Peut-être que vous ne conduisez pas.
Peut-être marchez-vous.
Vous êtes peut-être déjà au travail,
ou à vélo.
Peu importe,
je jouerai de la musique
qui vous fera avancer,
et j'espère ne pas vous ennuyer
avec mon radotage.
- Dites l'acronyme de la station.
- L'acronyme.
Que se passe t-il ? Vous êtes venu soûl ?
Oh, merde.
Non, mon vieux.
Je ne suis pas soûl. C'est les nerfs.
Je suis nerveux.
Nerveux ou pas, il faut retourner là-bas.
Mon emploi est en jeu !
Je ne veux pas entendre un Sunny Jim.
Je veux Petey Greene, merde !
Ne me touchez pas !
Je ne suis pas un voyou.
Arrêtez d'agir comme si vous en étiez un,
retournez avant que la chanson finisse !
Dépêchez-vous.
Voilà.
Quelle merde...
Un peu de funk pour vous ce matin
pendant que vous bâillez,
pour rythmer vos pas.
Pendant la pause,
on m'a demandé d'être moi-même.
Alors, qui est Petey Greene ?
J'ai fait ma huitième année
et je suis allé à l'école de la rue.
Je ne suis plus alcoolique,
depuis maintenant cinq heures.
Et ça fait huit ans
que je n'ai pas touché à une aiguille.
C'est ça. J'ai botté le cul de l'héroïne.
J'ai passé la moitié de ma vie en prison,
à Lorton, entre autres.
Ma mère est en prison depuis 30 ans,
mon père est à Alcatraz depuis 21 ans.
Je suis un escroc,
mes meilleurs amis sont des maquereaux,
des putes ou des joueurs.
Un peu comme Berry Gordy.
Et il a une maison de disques !
Je suis en bonne compagnie.
J'aurai peut-être
une maison de disques aussi. "P-Town".
Alors, c'est moi.
Je ne vous dirai que la vérité,
car c'est tout ce que je sais.
Bienvenue à P-Town.
Vous êtes fou de raconter ces choses
à propos de Berry Gordy !
Je n'ai rien dit
que les Noirs ne savent pas déjà.
Vous vous excuserez tout de suite,
ou je mets fin à ce cirque.
- D'accord.
- Quoi ?
- Je m'excuserai.
- Tout de suite !
- Vous vouliez du Petey Greene !
- Excusez-vous.
Excusez-vous.
J'y vais.
Allons-y.
Ouvrez le micro.
Désolé d'interrompre,
mesdames et messieurs.
Je sais que vous aimiez ça.
Mais sérieusement,
je dois m'excuser d'avoir dit quelque chose
qui en a fâché quelques-uns.
Je m'excuse à M. Berry Gordy
de l'avoir fait passer pour un escroc
et un mac.
M. Gordy est important, il fait du bon travail.
J'admire ce qu'il fait aux petits frères
et aux petites sœurs
des quartiers défavorisés.
Il les sort de la rue.
Il leur donne un peu d'argent,
leur apprend à se tenir,
et les renvoie là-bas pour faire de l'argent.
Désolé si je l'ai fait passer pour un mac.
Ce n'est pas un mac !
C'est la bonne façon de réussir !
Studio un.
Écoutons-en une autre vieille...
M. Sonderling, le gérant de Motown.
Oui.
Encore une fois, désolé, M. Berry Gordy,
du plus profond de mon cœur.
Ici Petey Greene.
Je vous rappellerai.
C'était bien, patron ?
M. Greene, vous allez me faire perdre
ma licence. Sortez.
Et vous, vous ne pouvez assumer
votre nouvelle responsabilité,
alors je vous l'enlève.
Appelez Jim. Il revient demain. Même heure.
C'était quoi cette merde ?
Motown, c'est une machine à succès.
On est dans une station de radio, Petey !
On ne peut pas les contrarier.
"On" ?
J'ai manqué quelque chose,
ou vous n'avez pas été rétrogradé ?
Mais, comme Malcolm a dit :
"Quand le maître est malade,
tout le monde est malade."
Vous faites le suffisant, hein ?
- Exactement !
- Vous avez perdu votre emploi,
monsieur suffisant !
Hé, mon gars.
Hé, mon gars !
Au moins je sais qui je suis.
Petey Greene, et je continuerai à parler !
- Oui ?
- Oui.
Vous avez beau parler,
vous ne pouvez pas empocher une boule.
On se repose ce soir sur W.O.L.
Ici The Hawk qui vous accompagne
jusqu'à minuit. The Love Hawk...
Combien de fois dois-je te le répéter ?
- Bon sang !
- Motown. Toujours Motown !
Le gars de ce matin disait vrai !
Allons, vieux,
Berry Gordy n'est pas un maquereau.
Vous voyez,
le problème quand on veut être quelqu'un...
Tu crois qu'un Noir aux États-Unis,
- aussi riche...
- Pourquoi pas ? Tu es ignorant.
Ah oui ?
Je dis la vérité, comme Petey Greene.
Pourquoi pensez-vous
qu'on l'a retiré des ondes aussi vite
- s'il ne disait pas la vérité ?
- C-O-N-spiration.
Tu n'as pas tort.
C'est pour ça qu'on l'a retiré.
Berry Gordy est un Noir courageux.
Personne ne veut écouter un taulard
parler en mal de Berry Gordy.
- C'est vrai.
- Allons.
J'aime mieux écouter un taulard
qu'un lèche-cul.
Greene était génial, mais le Blanc avec lui...
Oh, mon Dieu !
- Ça va ?
- Oui.
Les gars, je paie la tournée, d'accord ?
C'est une idée qui me plaît.
- Merci, mon frère.
- Merci, mon frère.
- Hé, barman.
- Merci.
- Super.
- Combien tu laisses ?
- On en veut encore.
- Super, Kevin.
Prêt à faire vibrer le monde,
monsieur radio ?
Laisse-moi te demander quelque chose.
Pourquoi, hein ?
Pourquoi devrais-je risquer
mon derrière pour toi ?
Pourquoi devrais-je abandonner tout ceci
et courir ce risque avec toi ?
J'imagine que j'ai besoin de toi
pour dire ce que j'ai peur de dire.
Et que tu as besoin de moi
pour faire les trucs que tu as peur de faire.
Bon sang, c'était profond.
- Oui. Ça l'était, pas vrai ?
- Oui. C'était super, vieux.
Tu devrais écrire ça dans une carte de vœux.
Vas-y, vieux. Place les boules.
Je te montre une chose ou deux.
Oui.
Salut, Jim.
Je veux m'excuser pour ce qui est arrivé
et te souhaiter un bon retour.
Allons, pas d'histoires.
On doit toujours travailler ensemble.
- Courrier des fans.
- C'est bien.
Je vais me chercher un café.
Tu en veux un ?
Allons, Jim.
- Noir. Deux sucres.
- Oui. Oui.
Dewey ! Hé !
- Jim est-il à son bureau ?
- Non.
Il est à la toilette.
Va le chercher.
Je vais gagner du temps, d'accord ?
Je te croyais trop bien pour ça.
C'est comme ça que j'ai fini
en prison la première fois.
Alors, ceci devrait te plaire.
Tu es en ondes dans cinq !
Réveillez-vous, bon sang !
Petey Greene est de retour !
Et ceci n'est pas Washington D.C.
Non, c'est P-Town !
Je vous ai manqué ?
Vous m'avez manqué aussi.
Hier, j'ai dû écourter quelque peu.
J'ignore ce qui est pire...
Freda, aidez-moi ! Je suis embarré !
Un Noir qui se remplit les poches,
ou le fait
de ne pas pouvoir en parler ? Bordel !
Vous voyez...
Freda ! Je crois être embarré
dans mon bureau.
- Aidez-moi.
- ... je suis en ondes,
peut-être plus pour longtemps,
alors je veux en profiter pleinement.
On va me voler mon titre,
comme on l'a fait à Ali.
Voilà de quoi je parle.
- Freda !
- Un Noir peut parler un peu,
dans ce supposé pays libre,
puis on le fait taire.
Devinez quoi ? Je continuerai de parler.
C'est ça, je continuerai de parler.
Il y a des trucs que vous aimerez,
et d'autres pas.
Si vous avez quelque chose à dire,
appelez-moi.
- Osez parler comme un homme.
- Vous êtes fou ?
- Ouvrez !
- Même si vous êtes une femme.
M. Greene, vous n'êtes pas autorisé !
J'en ai assez d'entendre
des idiots se plaindre chez le coiffeur.
Donnez votre opinion.
Appelez-moi à la station. Au 215-JK5-0199.
- Freda, la police.
- Le numéro est
- le 215-JK5-0199.
- Dewey, c'est terrible. Ouvrez cette porte !
Et maintenant,
Petey va faire jouer du non-Motown.
Dewey, ouvrez cette porte.
Vous aurez des ennuis. Vous m'entendez ?
- Vous aurez de gros ennuis, monsieur !
- Allons.
Sortez de là.
Je ne rigole pas !
Dewey, vous n'êtes pas...
W.O.L.
Oui. Oui.
Je vous transfère.
Parlez-moi.
- C'est Petey Greene ?
- Oui.
Ne vous ai-je pas vu au club de danseuses
la semaine dernière ?
Oui, j'y étais. Pas pour voir un spectacle.
Ce n'est pas
que je n'aime pas les danseuses. Non.
Ma copine, Vernell, en était une.
Elle a un bar maintenant.
- Que voulez-vous prouver ?
- Je devais y aller...
- W.O.L.
- On va en parler, vous m'entendez.
- C'est ça. Je vous transfère.
- Pas touche !
- Encore.
- Parlez-moi.
Je suis d'accord avec vous.
Tous ces gars sont des maquereaux,
comme les avocats et les politiciens.
- Envoyez-les promener !
- Bien sûr.
Vous m'entendez ? Allons, Dewey !
Non, non, non. Prenez-le tout de suite.
Troisième ligne. Prenez-le.
- Dewey ?
- Parlez-moi.
Que pensez-vous de celui qui s'est fait tirer
par les cochons ?
Je vous dirai ce que je pense.
La vie du peuple noir ne vaut rien.
Un jour, le peuple noir n'acceptera plus ça
et ce jour-là...
Vous savez ce que vous avez fait ?
Vous voulez me ruiner ?
- Le micro est ouvert.
- Nom d'une pipe.
Désolé, je devais le faire.
Vous avez laissé cet idiot ruiner
votre carrière.
Vous faites erreur, monsieur.
Il a du potentiel.
Si vous nous mettez à la porte,
on ira voir W.O.O.K.
Bien ! Ce sera bon pour nous.
Emmenez-les dehors, d'accord ?
J'essaie d'appeler la police,
mais toutes nos lignes sont occupées.
- Quoi ?
- Impossible de prendre tous les appels.
- Ce sont des appels d'auditeurs ?
- Je crois que oui.
Attendez.
Bonjour, W.O.L.
Oui, madame, il est là,
mais il est occupé.
On reçoit beaucoup d'appels.
Oui, je lui dirai, merci.
Restez à l'écoute.
De la musique matinale et une émission
avec un homme du peuple.
Car W.O.L. est une station du peuple,
pour le peuple,
par le peuple.
- Je suis le peuple.
- Ça va marcher. Je vous le promets.
D'accord, merci à tous. Tout va bien ici.
Retournons travailler. Merci encore.
La prochaine fois
que vous voudrez un changement,
écrivez une note.
Attendez. Vous ne pouvez pas donner
un emploi à ce truand.
J'ai ton truand juste ici. 25 cm.
Pour l'amour du ciel. Relaxe, Jim.
- Quoi ?
- On va en parler, d'accord ?
Je veux qu'on le surveille.
Qu'on le surveille de près.
Vous respecterez une clause d'éthique.
Parfait, peu importe. Je signerai.
- Laissez-moi travailler.
- Jim, attendez.
Je peux retourner travailler ?
- Oui. Surveillez votre langage.
- D'accord !
- Surveillez-le.
- Merci, monsieur.
On s'y met.
J'aime cette chanson !
Ça me rappelle l'été à la plage
avec une fille sexy
qui me met de l'écran solaire.
Pour ceux qui dormaient, ici Petey Greene.
Allô, quel est votre nom ?
Vous n'êtes plus à Washington, Dorothy.
- Mais à P-Town.
- Oui, Tom.
- Quel est votre nom ?
- W.O.L. A.M.
Bonjour, James.
Ma grand-mère, je l'appelle Tante Pig.
Tante Pig dit :
"Petey, pourquoi es-tu toujours en prison ?"
Je lui dis : "Je ne sais pas, Tante Pig."
Et un jour, j'ai lu l'acte d'accusation :
"Ralph Waldo Greene
contre les États-Unis d'Amérique."
J'ai dit : "On ne se demande pas
pourquoi j'ai perdu !"
Il parle de...
Je me fous de ce qu'on dit,
il n'y a rien comme une femme noire.
Ça ne veut pas dire que je ne baise
pas d'autres races.
Je l'ai fait. J'ai baisé d'autres races.
Mais donnez-moi une Noire
avec des hanches, des jambes et un afro,
et vous n'aurez plus à vous inquiéter
pour moi.
Hé, hé ! Courrier de fans.
Combien pour The Hawk ?
- Trois ?
- Désolée.
Celle-ci est à Petey.
Vous m'écoutez tous les jours ?
Pas vrai ?
- Regarde ça.
- Oui.
Parle-moi, Petey ! Parle-moi !
- Parle-moi !
- Tu veux que je te parle ? D'accord.
Mon Dieu !
Oh, bébé.
- Laisse-moi t'expliquer.
- J'écoute.
Lâche cette bouteille,
- je vais te parler.
- Vas-y, Petey. J'écoute.
"Parle-moi, Petey."
C'est ce que cette chienne disait.
Dis-lui que j'étais la seule à t'héberger
quand tu n'avais nulle part où aller. Dis-lui.
Elle m'a hébergé.
J'ai lavé tes vêtements et cuisiné pour toi,
- salaud !
- Oh, merde. D'accord !
Vernell, écoute. Ne fais pas ça.
Tu ne veux pas faire ça ici.
Écoute, je suis désolé.
- J'ai foiré.
- Tu as foiré.
J'ai foiré. Je sais.
Je ne cherche pas d'excuses.
Mais tu ne veux pas faire ça ici.
Vernell. Lâche cette bouteille.
Sors.
- Tu as entendu ?
- Je suis chez moi.
Je m'en fous, Petey ! Va-t'en !
- Laisse-moi m'habiller.
- Fous le camp !
Je ne veux pas le répéter.
Je ne veux pas me fâcher
avec cette bouteille entre les mains
et te couper le pénis.
Tu vas sonner comme Frankie Lyman
à la radio. Fous le camp !
D'accord.
- Sors.
- Je pars.
Vernell !
Aide un frère. Allons.
Allons, vieux. Tu rigoles.
- Regarde-moi !
- Je ne veux pas !
- Je veux oublier cette image.
- Dewey, Dewey, écoute.
Vernell m'a mis dehors.
Elle m'a vu avec une autre fille.
Je suis à la rue.
Tu aurais dû y penser
avant de te sortir le serpent.
Mon serpent était en prison !
Je me suis masturbé devant des magazines,
pendant neuf ans.
Tu vas me dire que tu laisserais filer
une super femme
qui se frotte la chatte sur toi ?
Salut, Dave.
- Salut, Dave !
- Entre. Allons.
Je ne fais qu'aider...
Mon putain de frère !
Susan, c'est Petey Greene.
Sa copine l'a foutu à la porte...
- Je vous laisse.
- Non, chérie.
Pas besoin. Tu...
C'est ça, ramener ton travail à la maison ?
- Être marié à ta carrière ?
- Écoute...
- J'aurais dû le savoir.
- Allons, aide-moi.
Non, non, non... Hé !
Merde !
Emmerdant, non ? Les femmes. Je te jure.
Je t'aime depuis
Trop longtemps, Vernell
Pour arrêter maintenant
Tu es...
La ferme, vieux.
Enfile ça !
Désolé, Dewey.
J'ai foiré.
Merde.
J'ai foiré, pas vrai ?
Merde.
Donne-lui le temps de se calmer,
et tu lui parleras après, d'accord ?
Elle ne veut pas me parler.
Elle t'aime, d'accord ?
- Oui.
- D'accord ?
Oui. Oui.
- Tu es un bon ami, Dewey.
- D'accord.
- Tu es un bon ami.
- Oui, d'accord.
- Merci, vieux.
- D'accord ! D'accord. Allons.
D'accord.
Repose-toi.
Repose-toi.
- On se parle demain, Dewey.
- Demain.
- D'accord.
- Demain matin.
Petit fou...
Merde.
Bon sang.
Merci de m'avoir accueilli chez toi,
mon frère, mais...
- Allons, vieux.
- Bonsoir.
Il me faut d'autres fringues.
- Je ne veux pas.
- Vieux...
- Bonsoir, Mike.
- Bonsoir.
- Bonsoir, Jim.
- Bonsoir.
"Bonsoir, Jim.
"Bon week-end."
- Je ne parle pas comme ça.
- Oui, exactement comme ça.
Tu marches avec un bâton dans le derrière.
Je marche fièrement,
comme Johnny Carson.
Tu pourrais apprendre de lui. Bonsoir...
Ce sont mes souliers en peau d'alligator.
Ce sont mes...
Elle est toujours là ?
On est quittes.
- Oh, non, elle n'a pas fait ça.
- Attends.
- Non.
- Calme-toi, Petey.
- Pousse-toi, Dewey.
- Du calme.
- Tu as pris ton pied ?
- C'est la voix.
Ah, oui ?
Merde. Attends, laisse-moi...
M. Sonderling, il a essayé de me tuer !
Il a essayé de me tuer.
J'ai besoin de vous en ondes, maintenant.
Qu'y a-t-il ?
Encore une fois, les dernières nouvelles.
Oh, bon sang.
Le Dr Martin Luther King Jr,
récipiendaire du prix Nobel de la paix
et organisateur en chef
du Mouvement des droits civiques,
a été assassiné
à l'extérieur d'un motel de Memphis ce soir.
Ils l'ont eu. Ils l'ont eu.
Il n'avait que 39 ans.
Le Dr King laisse dans le deuil
sa femme, Coretta, et...
Je suis désolé.
J'en ai assez de tout ceci.
Je ne sais pas
si je suis plus triste que fâché.
J'en ai assez
qu'ils nous prennent nos chefs !
Je sais que vous aussi.
Vous écoutez W.O.L., 1450 A.M.
Ils détruisent D.C.
- Quoi ?
- Ils détruisent tout.
Ils détruisent tout.
Allons !
Allons !
Mon magasin.
Mon magasin !
Arrêtez ça !
Arrêtez ça !
Fous le camp !
- Allons ! Allons !
- Non, arrête. Arrête ! Arrête !
Arrête ça !
Courez !
- Merci.
- Partez. Partez.
Je dois retourner en ondes.
Je ne me rendrai peut-être pas là avec vous,
mais ce soir, je veux que vous sachiez
qu'en tant que nation
on atteindra la terre promise !
À toi, Petey, dans cinq, quatre, trois, deux...
Oui, mes amis,
c'est une journée sombre aux États-Unis.
Une des plus sombres que j'ai jamais vues,
et j'en ai vu beaucoup.
W.O.L. Oui, un instant.
À Washington, vous écoutez Petey Greene.
Parlez-moi.
Ça ne peut pas se passer comme ça, Petey.
Quelqu'un devra payer, je vous le dis,
quelqu'un devra payer.
- Je sais que vous souffrez.
- Il était le seul qu'on avait, Petey.
Je sais à quel point vous êtes fâché.
Vous voulez prendre une revanche,
et je ne vous blâme pas.
Regardez par la fenêtre.
Ceux qui en ont. Regardez dehors
et dites-moi ce que vous voyez.
Une ville en feu.
C'est votre ville.
Notre ville.
Le Dr King n'aurait pas voulu ça.
Je ne suis rien d'autre qu'un taulard
et un voleur.
Je ne suis pas ici
pour vous faire un sermon.
Je suis ici pour vous dire la vérité,
comme promis.
La vérité c'est que je suis allé en prison,
car j'étais une tête de nœud.
Le Dr King y est allé
à cause de ses convictions.
Ce n'est pas tout.
Ce n'est pas tout.
C'était un géant. S'ils ont pu lui faire ça,
ne pensez pas qu'ils ne vous couperont pas
en morceaux vous aussi.
Restez à la maison, si vous y êtes.
Sinon, rentrez.
Calmez votre frustration
jusqu'à ce que ça se règle.
Je ne sais pas comment on va faire,
mais on va le faire.
On va s'en sortir.
Un instant.
Petey, un concert gratuit demain.
Toi et James Brown,
à l'université de Georgetown.
On me dit que demain,
M. James Brown, le parrain du soul,
donnera un concert G-R-A-T-U-l-T,
à l'université de Georgetown.
Amenez-moi votre peine, votre frustration.
On va passer au travers ensemble.
- W.O.L. Un instant.
- Parlez-moi.
Petey, je n'arrête plus de pleurer.
W.O.L. Un instant.
L'horloge dit que c'est l'heure de partir.
C'est la fin de mon émission.
Je vous laisse avec ceci.
"La véritable grandeur d'un homme
"ne se mesure pas à des moments
où il est à son aise,
"mais lorsqu'il traverse
une période de controverses et de défis."
Ce ne sont pas
mes propres mots d'encouragement.
Ce sont des perles de sagesse
du Dr Martin Luther King Jr.
Comme mon frère a dit,
je suis Petey Greene.
Bonjour, Washington, bienvenue à P-Town !
Je suis content de vous voir ici.
Je suis content.
Le gouvernement est encore plus content,
car vous ne démolissez plus rien.
Tout à l'heure, un Blanc m'a dit :
"M. Greene,
pourquoi les négros perdent-ils la tête
"et cassent-ils tout comme ça ?"
Il m'a appelé "monsieur",
mais il nous a appelé "les négros".
J'ai dit : "Ce n'est pas nous
qui avons commencé !"
"Et si vous continuez
à nous appeler des négros,
"vos mères, pères, sœurs et frères
devront appeler le fossoyeur de tombe."
J'ai dit : "M. Charlie,
"je n'ai pas vu de négros hier soir.
"J'ai vu une foule magnifique
de Noirs en colère, prêts à se battre."
Mais je suis ici pour vous dire
qu'on n'est pas remplis de haine.
Et que le meurtre de notre grand roi
ne scellera pas le destin de notre royaume.
- Prions ensemble...
- Oui !
- ... restons ensemble...
- Oui !
- ...chantons et dansons...
- Oui !
... afin d'honorer la mémoire
du Dr Martin Luther King !
Maintenant, je veux que vous donniez
un accueil à la manière de P-Town
à un homme d'enfer.
Un homme d'enfer, et tout un !
Mesdames et messieurs, veuillez accueillir
l'homme le plus travaillant
de l'industrie musicale,
M. James Brown !
Eh, tu dois me présenter
à chaque fois que je viens en ville.
James Brown ! Envoie la sauce !
James Brown, Petey Greene :
Baume pour le cœur de D.C.
... à Washington, devant des citoyens
des États-Unis en colère,
alors que le drapeau est en berne
pour Martin Luther King.
Dans le chaos d'aujourd'hui,
des animateurs de radio,
Dewey Hughes et Petey Greene,
sont responsables du retour au calme
dans la capitale de la nation.
Tout le monde sait que D.C. est
la ville des Noirs.
Ils veulent toujours nous rabaisser,
car ils ont peur de ce qui arrivera,
si on se lève.
Pourquoi croyez-vous qu'ils envoient
nos enfants au front
au lieu de les garder à l'école,
où ils apprennent le fond des choses ?
- Ouais !
- Ouais !
Parce que les Blancs savent
que si on reste ensemble,
on obtiendra une chose
appelée le pouvoir aux Noirs !
N'est-ce pas ?
Regardez cette journée magnifique.
Une psy m'a demandé
ce que je pensais du mot "négro". J'ai dit...
Madame, "négro" est
le plus puissant calmant jamais inventé.
Vous voyez, un Blanc qui dit "négro",
il est bon pour un coma de six mois, non ?
Mais, vous voyez, un Noir
peut dire "blanc-bec", "plouc", "paysan",
un million de fois
et il aura toujours envie de tuer quelqu'un.
Tu dois surveiller tes propos, Petey.
J'ai la F.C.C. sur le dos.
Eh bien, sauf votre respect, monsieur,
j'emmerde la F.C.C.
Je ne dis que la vérité.
Tant que le public l'écoutera,
je continuerai à la dire.
Je la dirai à la radio,
et je la dirai dans la rue.
Je la dirai à la police,
et je la dirai même à ce nul de Nixon !
Vous êtes à P-Town, on se reparle demain.
Ça, c'en était une bonne, Dew.
- C'était une bonne émission, Petey.
- Oui.
C'était une bonne émission.
Regarde. Ils appellent encore.
Oh, quelle journée ! Quelle sacrée journée !
- Merci.
- Tu es incroyable, tu sais ?
Je vois ce que tu fais,
l'effet que tu as sur les gens...
Ça me renverse. Tu as un don.
Tu connais des choses dont
les gens comme moi ne peuvent que rêver.
Tu as ce qu'il faut pour réussir.
Laisse-moi être ton gérant.
Laisse-moi guider ta carrière.
Je te parle de spectacles, de disques,
de télévision et de cinéma.
Le monde entier deviendra P-Town.
Je doute que le monde entier
soit prêt pour un Noir comme moi.
Eh bien, je crois que tu as tort.
Je crois que le monde attend
un Noir comme toi.
Qu'est-ce que tu en dis ?
- D'accord !
- D'accord !
Mesdames, n'avez vous jamais voté ?
Comment allez-vous mon frère ?
Votez pour Shirley Chisholm.
Jeune homme, votre mère est-elle inscrite ?
L'êtes-vous ?
Le H-Spot - PETEY GREENE de W.O.L.
Le juge m'a dit : "Petey Greene,
"pourquoi avez vous volé tous les gens
dans la maison ?"
J'ai répondu : "Monsieur le juge,
ils étaient tous si aimables,
"que je ne voulais pas
que quelqu'un se sente rejeté."
Je vous regarde,
et je vois de bons vieux voleurs ici ce soir.
Surveillez votre sacoche, poupée.
Je vérifie dans l'agenda.
Il fait le Howard Theater,
puis le Crystal Room. Il est déjà occupé.
Eh bien, je peux vous donner
une date le mois prochain.
Ça ne peut pas attendre ?
Vous avez vu
les journaux ce matin, P-Town ?
Il est écrit : "Petey Greene va
à la Maison-Blanche et vole de l'argenterie."
Allons, cela ne fait aucun sens.
Imaginez qu'un Noir comme moi, ex-taulard,
se fasse inviter à la Maison-Blanche,
et qu'une fois là-bas, vole des trucs ?
Allons. Je ne suis pas si fou.
C'est tout pour ce soir.
J'ai peu de temps,
et c'est la fin de mon émission.
Levez le poing.
Écoutez-moi et rappelez-vous ceci,
je le dis au branché, je le dis au ringard.
Je le dis au jeune, je le dis au vieux.
Je ne veux pas de rires,
je ne veux pas de larmes.
Et surtout, pas de prétention.
Revenez-nous la semaine prochaine,
Washington, c'était Petey Greene.
Relaxez.
- Et coupez !
- C'est bon !
- Bravo tout le monde, bonne émission.
- On est bon.
On a adoré.
On vous prend pour 26 épisodes.
- Félicitations.
- Merci, monsieur.
Ils ont adoré. Ils ont adoré.
Locale, puis nationale.
On a réussi.
Qu'y a-t-il ?
Je sais que ça va sembler bizarre, mais je...
Je m'ennuie un peu
de la bonne vieille station à Lorton.
Et je sais que ce n'était qu'une pièce
et une table tournante
- avec environ 58 disques, mais je...
- Pete, tu es...
Tu es un homme différent maintenant.
Tu ne seras pas...
Tu ne seras pas défini par le temps
que tu as fait en prison. Pas toi, Petey !
Ici Petey Greene.
On en a une bonne pour vous ce soir.
Mon invité est l'homme le plus drôle,
à part moi, M. *** Gregory.
Comment allez-vous, *** ?
Mon invité de ce soir est
le révérend Jesse Jackson.
Quel est l'état du projet, révérend ?
Vous voyez, j'ai toujours eu un don
pour mettre les gens en rogne.
"G.E.R." Gens En Rogne.
J'ai parfois l'impression que je devrais avoir
un doctorat en G.E.R.
Et quelle belle expression, n'est-ce pas ?
"En rogne" ?
Qu'est ce que des rognons
viennent faire là-dedans ?
Par le fait même...
Je dois m'excuser à nouveau.
Vous avez entendu
que j'ai perdu la tête hier soir.
Comme dirait Tante Pig : "Tu es fou !"
Je l'étais. Je ne mens pas.
J'ai bu quatre gallons de vin
et j'ai ***é sur scène...
Je ne l'ai même pas tenue.
Je sautais comme ça.
Le machiniste était soûl.
Il y avait une rangée de Blancs.
Des gens importants.
Des gens de la haute, le gratin.
Pas comme vous monsieur, mais...
Je vous le dis, ces blancs-becs sont tombés
raide morts, sur le champ.
Tous. Ils avaient l'air d'une rangée
de dominos albinos.
Le juge dit : "M. Petey Greene,
vous êtes accusé d'avoir utilisé votre bite
"comme arme.
Comment désirez-vous plaider ?"
J'ai répondu :
"Monsieur le juge ! Non coupable !"
"Allons, je ne veux pas faire partie de cela.
Ma bite est pour l'amour, pas la guerre !
"Elle n'a l'air d'une arme
que pour les Blancs."
Bonsoir, Petey.
Voici Petey Greene's Washington.
Essayons de nouveau.
Pourquoi ?
Tu as dit : "Bonsoir, Petey Greene.
Voici Petey Greene's Washington."
- Non.
- Ouais.
Dewey, je n'ai pas... C'est stupide.
Combien de fois on a fait ça ?
Et je vais dire une telle stupidité ? Allons.
- D'accord, mon erreur.
- Je n'ai pas dit ça.
- C'est stupide.
- D'accord, recommençons.
- Es-tu prêt ?
- Toujours.
Bonsoir...
D'accord, recommençons.
Recommençons. Tu vois ce que tu as fait ?
- J'ai foiré !
- Oui.
- Je dois arrêter de boire. Merde !
- Peut-être.
Bonsoir Washington.
Mon invité ce soir est un mac
à qui je ne ferais jamais confiance,
- mais que vous avez élu à la municipalité...
- Coupez !
Seigneur, Petey !
Quoi ?
Freda !
J'adore mon boulot ! Où est Petey ?
Où est Petey ? Dites-moi ! Dites-moi !
Ah que oui !
Tu ne croiras jamais ce qui arrive.
Tu ne le croiras pas.
C'était le jour de la baise ?
Tu regardes le meilleur gérant de la planète.
Tu vas passer au The Tonight Show.
Mardi prochain, à New York,
en direct et en couleur.
Un numéro a été annulé
à The Tonight Show !
Toi, moi, Carson.
- Ça y est.
- Oui.
Le moment dont je te parlais.
Oui. Oui !
- Oui, c'est extra. Oui.
- Oui ?
"Voici Petey !"
- Oui.
- Oui. D'accord.
- Oui.
- D'accord.
SALLE RAINBOW
STUDIOS NBC
New York, New York, comme on dit.
- Tu viens ici...
- Ce sera une de ces soirées.
Nous y voilà.
The Tonight Show
avec Johnny Carson
- Dewey Hughes ?
- Oui, monsieur.
- Fred De Cordova.
- Je sais.
Content que vous ayez pu venir.
Même si vous nous aviez appelés
il y a 20 secondes, on serait là.
- Et vous devez être Petey.
- Bonjour.
Vous faites parler de vous.
Johnny a hâte d'entendre votre numéro.
J'espère ne pas le décevoir.
Tout ira bien.
- Oh, voici Vernell.
- Bonsoir.
Donc, à 22 h, l'habillage,
et on est en direct à 23 h 30.
Bonsoir !
Merci !
Non, non...
Voilà qui est intéressant.
Non !
Bonsoir.
Pas de problème. Tout le monde le fait.
- Vous auriez dû voir Elvis.
- Vraiment ?
Distorsion sur la perche un.
- Oui.
- Oui.
Alors Bette fera deux chansons ?
Bette Midler ?
Tu devrais voir toute la nourriture...
Voulez-vous rester calmes ?
Carson te fera signe, il va te faire asseoir,
et tu seras une vedette.
Oui, bien, je ne sais pas, vieux.
Je ne sais pas si je suis prêt,
voilà ce que je veux dire.
Bette Midler sur la scène,
Bette Midler sur la scène.
Tu es prêt.
Et dans exactement 30 minutes,
tout ce pays saura ce que je sais déjà.
Que Petey Greene est le meilleur humoriste
des États-Unis.
Sois fidèle à toi-même,
tout ira bien.
- Excusez-moi.
- Oui, monsieur ?
- Où est la salle des artistes ?
- Suivez-moi.
Ce n'est que New York.
Qu'une banlieue de P-Town.
Relaxe !
- Là, à votre gauche.
- Merci.
- Dewey !
- Oui ?
Tu dois tout arrêter.
- Quoi ? Es-tu folle ?
- Écoute-moi, Dewey.
Je connais cet homme. Bordel, tu connais
cet homme. Et je sais que tu as vu ses yeux.
Je n'ai rien vu. J'ai vu le trac.
Dewey, je sais combien ceci est important
pour toi.
Lui aussi. C'est pour toi qu'il est ici.
Pour moi ? Cela n'a rien à voir avec moi.
Foutaise, Vernell.
Foutaise ! Tu sais, Cosby, Gregory, Pryor,
sont tous passés sur cette scène.
Quel humoriste dans le monde
ne veut pas passer au The Tonight Show ?
Ce n'est pas un humoriste.
Ce n'est ni un humoriste,
ni un homme de la télé,
ni un dirigeant des droits civiques.
Ce n'est qu'un Noir de D.C. qui...
Ce n'est qu'un Noir de D.C.
qui aime faire aller sa gueule.
- Et cela touche les gens !
- Vernell ?
Vernell, tu as tort, d'accord ?
Regarde où nous sommes.
Regarde où on est.
Il ne veut pas être ici, Dewey.
Je le vois dans ses yeux.
Surveille-le.
Assure-toi qu'il ne quitte pas cette pièce.
Petey ?
Oh, non ! Non, Petey.
De New York,
The Tonight Show avec Johnny Carson.
Ici Ed McMahon, ainsi que Doc Severinsen
et l'orchestre NBC,
vous invitant à regarder Johnny
et ses invités, Gig Young, Joe Garagiola,
Bette Midler, Los Indios Tabajaras,
et le comédien Petey Greene.
Et maintenant, voici Johnny !
APPLAUDISSEZ
vous le regardez
Assurez-vous de le regarder.
On sera en ondes après Bette Midler.
Ce sera là meilleure chose
jamais diffusée par The Tonight Show.
Salut, je suis Johnny, et si vous avez
du temps libre chaque semaine,
vous pourriez être mon Grand Frère.
Bouge.
- L'as-tu vu ? Est-il sorti ?
- Non, monsieur.
Petey ? Petey !
Merci ! C'est trop ! C'est trop !
Je l'ai dit la première fois
que vous êtes venue :
"Il faudra s'habituer à vous voir.
"Vous serez une grande vedette
dans cette industrie,
"parce que vous êtes unique et différente."
Salut.
Merde, Petey !
Où étais-tu ?
Je suis là, non ?
Bon, on est de retour.
Mesdames et messieurs, de Washington,
D.C., Petey Greene.
Excusez-moi, je suis un peu nerveux,
c'est que je n'ai jamais été devant
tant de Blancs de ma vie.
Je sais que mon gérant, Dewey,
est dans les coulisses, agonisant,
et il dit : "Seigneur, ne laissez pas
cet imbécile dire une stupidité."
Mais il sait que je dis toujours la vérité.
Oui.
La vérité est que
je ne suis qu'un ex-taulard.
Et que les gens qui vivent là d'où je viens
ne peuvent même pas se payer
une télévision.
Ils m'écoutent à la radio,
et ils le font parce que
je reste vrai.
Quand ils rient,
je sais qu'ils rient avec moi, et non de moi.
Mais je vous regarde tous ici,
et je ne vois qu'une salle remplie de Blancs
qui veulent entendre des blagues de négros.
Je n'ai rien à vous dire.
Vous n'êtes pas prêts pour P-Town.
Désolé, Johnny.
Je suis resté vrai, Dewey.
Sale enculé !
Non ! Dewey !
Va te faire foutre.
Qu'est-ce que tu fous ?
- Va te faire foutre !
- Non, toi !
Tu sais, de toutes les prisons,
celle-ci n'est pas si mal.
Dewey, je suis désolé.
N'approche pas de moi.
Écoute. Je n'ai jamais demandé tout ceci.
Tout ce que je voulais faire,
c'était mon petit truc à la radio.
Tout le reste, ce Tonight Show, allons.
Ce n'est pas moi.
J'ai essayé de te le dire.
Tout le
putain de monde
était à toi.
J'aurais pu
t'emmener si loin.
Mais tu as tout bousillé.
Tu n'es qu'un taulard.
C'est ce que tu seras à jamais, comme Milo.
Juste un autre bon à rien,
voyou,
taulard.
Je ne suis pas ton frère.
Je ne suis pas non plus celui
qui nous a emmenés ici ce soir.
C'était toi.
Si je suis un taulard,
tu es un taulard aussi.
Vous deux. Votre caution a été payée.
Cesse de vouloir me changer, Dewey.
Allons chérie, rentrons à la maison.
Greene et Hughes
mettent fin à leur association
Carnac tente d'obtenir une réponse divine,
pendant que vous êtes assis ici, ricanant.
Puis-je avoir le silence ?
Oui. Vous l'avez eu
à de nombreuses reprises auparavant.
Qu'est-ce que...
N'APPELLE PAS AVANT
D'AVOIR ÉTÉ SOBRE PENDANT SIX MOIS
Tu n'as pas besoin de Petey Greene.
Tu as ta propre voix.
Vous êtes sur la touche depuis
des mois et nos cotes d'écoute baissent.
Et vous voulez revenir maintenant,
et essayer comme D.J. ?
Bon matin, ici Dewey Hughes,
je joue de la musique pour les conducteurs.
Si vous n'avez pas les moyens
de faire le plein,
ou n'avez même pas de voiture,
appelez-moi.
Je suis là pour vous.
Que vous soyez dans l'auto, au travail,
ou à la maison,
- montez le volume !
- La dame a dit :
"Si tu penses que je me gargarise
après qu'elle ait lavé son cul,
"tu es fou."
Félicitations.
Vous écoutez, Sunny Jim...
... Sounds of Soul.
J'ai parlé d'Oliver North...
Si vous voulez vous exprimer, appelez-moi.
Des chansons des années 70 et 80.
Vous écoutez The Cathy Show...
Vous écoutez W.O.L.
Mai 1982
Ici Dewey Hughes,
je vous accompagne ce matin,
lâchez le klaxon et montez le volume,
car à W.O.L.,
on aime la musique.
Parlez-moi, Ralph !
Réveillez-vous.
C'est ça, D.C.
Ralph Waldo "Petey" Greene est de retour.
Bonjour, tout le monde.
Félicitations pour ton émission, Dewey.
Je n'y aurais jamais cru,
mais tu es devenu tout un D.J.
De quoi as-tu envie, Petey ?
Pourquoi ne me fais-tu pas jouer
du Sly Stone ?
If You Want Me To Stay.
Il a raccroché.
Ça va aller.
C'est quoi ton travail ?
- Désolé.
- Filtre les appels !
Ferme-la ! Filtre les appels !
Mon Dieu.
Un instant.
C'est combien ?
Ça n'a pas de prix, mais je paie la pizza.
J'ai croisé le livreur.
Bien !
C'est toi le grand responsable maintenant.
Le Cathy Show marche bien.
J'ai acheté la station.
Félicitations.
- C'est assez de lait ?
- C'est bien, chéri.
À ta réussite.
Tu vas me demander comment il va ?
- Comment va-t-il ?
- Allons, Dewey.
Il t'a aidé à mettre cette station sur pied.
Tu peux dire son nom.
Comment va Petey ?
Bien, tu sais,
toutes ces années de boisson
vous rattrapent un jour.
Il n'en a plus pour longtemps.
Tu lui manques.
Tu vois cette émission ?
C'est toute ma putain de vie.
J'ai appris à marcher, à parler, à m'habiller
en regardant The Tonight Show.
Ça se voit.
J'ai pu voir qu'il y avait une réalité autre
que celle du quartier d'Anacostia.
Il me rappelle mes frères.
De vraies grandes gueules.
Hilarants. Ils me faisaient toujours rire.
Milo était le plus drôle.
C'était mon héros.
Il pouvait tout dire, tout faire.
Il aurait pu être un...
Petey est au Morgan's tous les mardi soirs,
en attente d'un joueur de sa trempe.
Merci pour le verre.
Je t'aime, Dewey.
Prends soin de toi, d'accord ?
Pile.
Alors, tu es le nouveau patron ?
C'est ça.
Tu as réussi, Dewey.
Tu as pris cette petite station de radio
et tu l'as transformée en méga station.
Je n'aurais pas pu le faire sans toi.
Non.
Je n'aurais jamais pu faire
ce que tu as fait.
Comme tu as dit, Dew,
j'avais besoin de toi pour faire les choses
que j'avais trop peur de faire.
Et l'autre partie ?
Quelle autre partie ?
La partie
où je disais que j'avais besoin de toi
pour dire ce que j'avais peur de dire.
Oh, cette partie-là.
Plus maintenant.
La vérité est que
tu ne rajeunis pas.
Alors, j'ai décidé de te laisser tranquille.
Et de te pardonner.
Me pardonner.
Je t'aime comme un frère.
Je sais que toi aussi.
Tu es trop entêté pour le dire,
mais je crois
que le vieux Petey Greene te manque.
Alors je te laisse une dernière chance.
C'était profond.
Ça l'était, pas vrai ?
J'écrirai peut-être ça
dans une carte, un jour.
Bon coup, Petey.
Tout le monde revient à l'usine
avec les yeux bouffis...
Arrête ça !
Je ne suis rien.
Je ne suis qu'un taulard et un voleur.
Je ne suis pas là
pour faire de sermon à personne.
J'essaie juste de vous dire la vérité,
comme je vous l'ai promis.
Ralph Waldo "Petey" Greene
Mort à 53 ans
Petey aimait dire qu'il n'était qu'un taulard.
Disant les choses comme elles étaient.
Mais il était plus que ça.
Il disait les choses qu'on avait peur de dire.
Je suis désolé.
C'était l'homme le plus courageux
que j'ai connu.
Il était, et est toujours,
tout ce que je ne suis pas.
- Et c'est pourquoi je l'aime.
- Oui.
Alors, comme mon meilleur ami disait :
- "C'est tout ce qu'on a.
- Oui !
- "Il n'y a rien d'autre.
- C'est vrai !
"On a peu de temps.
"C'est la fin de l'émission.
"Levez le poing."
- "Écoutez-moi et rappelez vous de ceci."
- ...et rappelez vous de ceci.
Je le dis au branché, je le dis au ringard.
Je le dis au jeune, je le dis au vieux.
Je ne veux pas de rires,
je ne veux pas de larmes.
- Et surtout, pas de prétention.
- "... pas de prétention !"
À Washington, mesdames et messieurs,
ici Petey Greene.
Bienvenue à P-Town.
- Petey ! Petey ! Petey ! Petey !
- Petey ! Petey ! Petey ! Petey !
Relaxez.
Plus de 10 000 personnes
ont assisté aux funérailles de Petey,
la plus grande foule pour
une personnalité non élue
dans l'histoire de Washington, D.C.
W.O.L. - A.M. devint la pierre angulaire de ce
qu'est aujourd'hui RADIO ONE NETWORK,
une des plus grandes entreprises
médiatiques du pays.
Dewey Hughes gagna 10 trophées Emmy
comme producteur/réalisateur
chez WRC-TV, station affiliée à NBC.
Il vit maintenant à Los Angeles,
où il écrit et réalise de la musique.
Réveillez-vous, bon sang !
Shirley Chisholm comme Présidente, 1972 !
Votez pour Shirley Chisholm !
Pourquoi croyez-vous
qu'ils envoient nos enfants au front ?
Je n'ai jamais rien demandé.