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"Septembre 1939, les forces allemandes
ont vaincu la Pologne en deux semaines."
"Les Juifs ont reçu l'ordre de déclarer
tous les membres de leur famille...
et de déménager dans les grandes villes.
Plus de 10000 Juifs de la campagne
arrivent à Cracovie chaque jour."
Nom ?
- Jerzy, qui est cet homme ?
- Je ne sais pas.
Rapprochez-vous !
Un sourire !
Oui, monsieur.
Servez-leur une tournée.
Parfait. De la part de qui ?
Dites que c'est de ma part.
- De la part de ce monsieur.
- Où ?
Vous le connaissez ?
Essayez de savoir qui c'est.
À vos ordres.
Je ne sais pas ce que je donnerais...
pour vous entendre chanter ce soir.
Mais vous ne le ferez pas.
Vous me gênez.
Qu'est-ce qu'il fait ?
Restez ici.
Comment allez-vous ?
Vous laissez une dame seule
à une table dans un endroit pareil ?
Ma chère, vous êtes l'image
de la solitude.
Quel délicieux parfum.
Vous me brisez le coeur.
Une autre chaise ! *** pour mon ami.
Et pour la dame...
Venez avec nous !
Épousez-nous !
Je les trouve coopératifs.
Quelques jours après le décret
ordonnant aux Juifs de porter l'étoile...
les tailleurs juifs la fabriquaient
dans une variété de tissus à 3 zlotys.
Parlez-moi de votre cave.
J'ai un excellent Riesling 1937.
Français. Un Bordeaux.
Château Latour 28... 29.
Comme s'ils ne comprenaient pas
le sens de cette loi.
Comme si c'était l'emblème
de leur club hippique.
- Un Margaux 29 ?
- Non.
- Bourgogne alors. Romanée Conti 37.
- Oui.
C'est humain.
On fait ceci pour éviter cela.
C'est ce qu'ils font
depuis des milliers d'années.
Pour résister à la tempête.
Cette tempête est différente.
Ce ne sont pas les Romains.
Ce sont les SS.
Oui, monsieur.
Qui est cet homme ?
C'est Oskar Schindler !
"Le Judenrat"
"Le conseil juif
composé de 24 Juifs élus...
personnellement garants de l'exécution
des ordres du régime à Cracovie...
comme de dresser les listes de ration,
de logement et de groupes de travail.
Un endroit où déposer des plaintes."
- On ne peut confisquer le bien privé.
- Quand rouvrent les écoles ?
Je ne sais pas.
- Art. 47. Le pillage est interdit.
- Vous ne savez rien !
Je connais la Convention de La Haye.
On est venus dans notre maison et on
a dit que nous n'y habitions plus.
Elle appartient à un officier SS.
Je ne sais que ce qu'ils me disent.
Et ce qu'ils me disent
change tous les jours.
Vous n'êtes pas là pour nous aider ?
Si je retire cette chose-là !
Qu'est-ce qu'ils feront ?
Ils vous tueront.
Cessez de dire des bêtises !
Je cherche Itzhak Stern.
Êtes-vous Itzhak Stern ou non ?
C'est moi.
Où pouvons-nous parler ?
Il y a une fabrique où vous avez tenu
la comptabilité, rue Lipowa.
Elle fabriquait
des batteries de cuisine ?
La loi m'oblige à vous dire
que je suis Juif.
Moi, je suis Allemand. Et voilà !
Une bonne fabrique ?
Réussite modeste.
Je ne connais rien à l'émail.
Et vous ?
J'étais juste comptable.
La mécanique doit être simple.
En modifiant les machines,
on peut fabriquer autre chose.
Couverts de paquetage... de cantine.
Contrats avec l'armée.
Après la guerre, on oublie.
Maintenant, c'est bien.
On peut faire fortune, non ?
La plupart des gens
ont d'autres priorités.
Quoi ?
Vous réussirez
si vous décrochez ces contrats.
Pire ce sera,
mieux vous réussirez.
J'aurai les signatures.
C'est facile.
Trouver l'argent pour acheter
la fabrique, c'est plus dur.
Vous n'avez pas d'argent ?
Pas une somme pareille.
Vous connaissez quelqu'un ?
Des Juifs... des investisseurs.
Vous connaissez
les hommes d'affaires juifs ?
Les Juifs ne peuvent plus
avoir d'affaire à eux.
Celle-ci est en liquidation.
Elle ne serait pas à eux.
Elle serait à moi.
Je les rembourserais
en batteries de cuisine.
Batteries de cuisine ?
Quelque chose à utiliser.
À échanger au marché noir,
en faire ce qu'ils veulent.
Tout le monde est content.
Si vous voulez,
vous dirigerez la Société.
Si je comprends bien...
ils mettent tout l'argent,
je fais tout le travail.
Et vous, si je peux me permettre,
que ferez-vous ?
Je ferai connaître la fabrique.
Je lui donnerai un certain panache.
Je suis bon pour ça.
Pas le travail.
La présentation.
Je ne connais personne
que ça intéresse.
Ils devraient s'y intéresser.
Ils devraient.
J'ai un client qui vend le mark
contre le zloty à 2,45.
Pure laine. Col fourrure.
Joli manteau.
Contre des tickets de rationnement.
Mèches pour lampes.
Un camion plein de mèches ?
Que veux-tu que j'en fasse ?
9 sur 12, 9 sur 14.
Grand, beau, persan.
Quoi ?
- Tu ne reconnais pas ?
- Du cirage.
- En boîte métal ?
- T'as demandé du cirage !
En boîte métal. Ça, c'est du verre.
Pas ce que j'ai demandé.
Qu'est-ce que ça change ?
Qu'est-ce que ça change ?
Mon client l'a vendu à son client
qui l'a vendu à l'armée allemande.
Sur place, le froid a tout cassé.
Les 10000 boîtes.
- C'est pas mon problème.
- Pas son problème.
- Pas ton problème ?
- Pas mon problème.
Bon.
L'armée allemande veut savoir
d'où viennent ces boîtes.
Je veillerai à ce qu'elle le sache.
C'est ton problème.
Tais-toi !
En boîte métal.
Bonjour.
Pardon de vous interrompre
mais vous avez une jolie chemise.
Jolie chemise.
Où puis-je
en trouver une comme ça ?
Comme ça ?
C'est illégal de vendre dans la rue.
On ne fait pas ça.
On est ici pour prier.
Vous savez combien coûte
une chemise comme ça ?
Les jolies choses coûtent de l'argent.
Combien ?
Je vais avoir aussi besoin
d'autres choses.
Pas de problème.
Régulièrement.
"20 mars 1941
Date limite d'entrée au ghetto"
"Le décret 44/91
établit un district juif fermé...
au sud de la Vistule.
La résidence dans le ghetto
est obligatoire.
Les Juifs de Cracovie et des régions
avoisinantes sont forcés...
de quitter leur maison et de
s'entasser dans 16 pâtés de maisons."
Manifestement la bonne adresse.
Adieu les Juifs !
Adieu les Juifs !
Oh, mon Dieu !
Ça ne pourrait pas être mieux.
Ça pourrait être pire.
Comment ? Dis-moi ?
Comment ça pourrait être pire ?
Qu'est-ce que c'est ?
Le Judenrat a sa propre police
maintenant.
C'est pas vrai !
Je suis policier. Tu peux croire ça ?
- C'est difficile à croire.
- Non. C'est pas difficile à croire.
C'est un bon métier.
Le seul bon métier actuel.
Je pourrais toucher un mot
pour toi à mes supérieurs.
Tes supérieurs ?
Ils ne sont pas si méchants
qu'on le dit.
Ils sont pires qu'on le dit,
mais c'est beaucoup d'argent.
Beaucoup d'argent.
Donne-moi mon affectation
de logement.
Donne.
T'es bizarre avec cette casquette,
Goldberg !
T'as l'air d'un clown, tu sais.
C'est un homme très important.
Donnez-lui 2 minutes de votre temps.
Le temps n'est pas toujours de l'argent.
Asseyez-vous et écoutez.
Je vous en prie.
Pour chaque 1000 investis...
je vous rembourserai avec...
200 kilos d'émail par mois...
à partir de juillet
et pendant un an.
Après quoi, nous serons quittes.
Voilà. C'est très simple.
Pas intéressant.
Pas intéressant.
Pas intéressant ?
Regardez où vous vivez.
Regardez où on vous a mis !
Pas intéressant ?
Y a 2 mois peut-être.
Mais plus maintenant.
L'argent est toujours l'argent.
Plus maintenant.
C'est pour ça qu'on est là.
Pour faire du troc, seule monnaie
valable dans le ghetto.
Les choses ont changé, mon ami.
C'est moi qui ai voulu vous voir ?
Vous souhaitiez me parler. Je suis là.
Je vous ai fait une offre honnête.
Une offre honnête serait des parts
de l'entreprise.
On laisse tomber. Descendez !
Comment savoir si vous ferez
ce que vous dites ?
Parce que j'ai dit que je le ferai.
Vous voulez un contrat ?
Pour quel tribunal ?
Ce que j'ai dit est notre contrat.
Le salaire de base SS pour un ouvrier
juif qualifié est de 7 marks par jour.
5 pour les ouvriers non qualifiés
et les femmes.
C'est ce qu'on paie
au Service économique du Reich.
Les Juifs eux-mêmes
ne reçoivent rien.
Les Polonais, on les paie.
En général, ils gagnent plus.
Vous m'écoutez ?
Qu'est-ce que vous dites sur les SS ?
Le salaire ? Le quoi ?
Le salaire de l'ouvrier juif.
Vous le payez aux SS. Pas à l'ouvrier.
Lui n'a rien.
Mais il est moins cher
qu'un Polonais.
Il est moins cher.
Voilà mon argument majeur.
Les Polonais coûtent plus cher.
Pourquoi irais-je engager
des Polonais ?
Une fabrique d'articles en émail
installée rue Lipowa.
Elle appartient à un Allemand.
Mais elle est en dehors du ghetto.
Vous pouvez faire du troc
contre des marchandises...
ce qu'il vous faut...
avec les ouvriers polonais.
Il offre aussi du travail
à 10 femmes en santé...
Je suis en santé.
Amène ta soeur, d'accord ?
Vous devez avoir un métier,
précieux pour l'effort de guerre.
Par exemple ?
Je suis musicien.
- Sinon ?
- Vous êtes sur une liste.
Vous êtes sur une liste,
on vous met dans des camions et...
Non, ce n'est pas vrai.
Vous êtes musicien ?
Je me cacherais à votre place.
Je ne me cacherai pas comme un animal.
Il y a des cachettes.
Je suis diplômé
de l'Université de Lwow.
Je travaillais à la centrale...
...électrique de Roznow.
- Blauschein.
Je vais chercher les papiers requis.
Cette carte est périmée.
Vous pouvez rester dans cette file
toute la journée.
C'est pas valable.
Quittez cette file.
On vous donnera un certificat bleu...
un Blauschein disant que vous êtes
un travailleur essentiel.
J'aurai ces papiers pour vous
chez Pankiewicz, le pharmacien.
Là. Regardez.
Regardez qui est là.
Poldek ! T'aimes le mauvais temps ?
T'aimes les files d'attente ?
Tu veux du cirage ?
En boîte métal ?
Pas essentiel ?
Vous ne comprenez pas
le sens de ce mot.
Pas de Blauschein. L'autre file !
Allez ! Suivant !
Qu'entendez-vous par non essentiel ?
J'enseigne l'histoire
et la littérature.
Depuis quand n'est-ce pas essentiel ?
Il est polisseur sur métal.
Ce n'est pas bien ?
Il a 53 ans. Ça fait trop neuf.
Vous l'avez laissé
dans votre tiroir ?
Combien de fois je vous l'ai dit ?
Le certificat de travail
toujours dans la poche.
Vous l'oubliez dans un tiroir ?
Combien de fois je vous l'ai dit ?
Je suis polisseur sur métal.
Prenez la feuille de métal...
plongez-la
dans l'émulsion savonneuse.
Ensuite, placez-la au centre
de la presse.
On obtient une marmite.
La marmite.
Marmite.
Grosz, madame Grosz,
restez ensemble.
Monsieur, j'ai 10 permis de travail...
pour la Deutsch Email Fabrik...
signés par monsieur Bankier.
Si c'est carbonisé,
nettoyez-le à la lime.
Mais ne touchez pas les 2 électrodes
en même temps.
Vous seriez électrocuté.
Tenez, essayez.
Faites glisser le métal
sous la presse.
Attention que vos mains ne ressortent
pas en poignées de marmite.
Profession ?
Je suis écrivain.
Je joue de la flûte.
Mais Moïse est un...
ouvrier en métaux, qualifié.
Il sait faire
des pots d'étain ou des tanks.
Tout ce que monsieur Schindler
demande.
Il est très qualifié.
Donnez votre carte.
Donnez-lui votre carte.
Plongez la bassine avec les pinces
dans la solution d'émail.
Après l'avoir fait pivoter, posez-la
délicatement pour qu'elle sèche.
Quoi qu'il vous demande, je vous
représente, je parle à votre place.
Ne dites pas un mot.
Classement, facturation,
mise à jour de mes rendez-vous.
Sténo. Dactylo évidemment.
Comment tapez-vous ?
- Pas mal.
- Je vous en prie.
Il vous faut une secrétaire.
Choisissez-en une.
Je ne sais pas comment.
Elles sont toutes si... qualifiées.
Il faut choisir.
Un sourire. Un sourire.
Le thé en boîte, c'est bon.
Café. Pâté...
saucisses Kielbasa, fromages,
caviar de béluga.
Et, bien sûr,
des cigarettes allemandes !
Tout ce que vous pourrez trouver.
Et des fruits frais.
Les rares...
oranges, citrons, ananas.
Plusieurs boîtes de cigares
de La Havane.
Les meilleurs.
Et du chocolat noir amer.
Pas de petites barres.
Du chocolat en plaque.
Pour accompagner les alcools.
On a besoin de cognac.
Le meilleur. Hennessy.
Champagne Dom Pérignon.
Trouvez des sardines d'espadon...
Et si possible, des bas nylon.
C'est un grand plaisir pour moi
de vous annoncer...
la mise en service...
de la Deutsch Email Fabrik.
Fabriquant des batteries de cuisine
de qualité supérieure.
Particulièrement conçues
pour l'usage militaire.
N'utilisant que l'outillage
le plus moderne...
l'équipe D.E.F. D'artisans
et de compagnons hautement qualifiés...
livre un produit
d'une qualité incomparable...
qui me permet d'offrir avec fierté
et entière confiance...
toute une ligne de batteries
de cuisine et de cantine...
insurpassable, sauf le respect
que je dois à mes concurrents.
Voir la liste ci-jointe
des coloris disponibles.
En espérant que ces offres
rencontreront votre approbation...
et en souhaitant que notre future
association soit longue et prospère...
veuillez agréer l'expression
de ma plus sincère gratitude...
et de ma considération distinguée.
Oskar Schindler.
Il m'en faut...
700 grosses d'ici jeudi prochain.
900. Non, mettez-en 1000...
pour mercredi.
Toute cette marchandise ira mardi
à l'usine de Madritsch.
Mardi en huit.
Mon père disait qu'on a besoin
de trois choses dans la vie.
Un bon médecin, un prêtre indulgent...
un comptable ingénieux.
Je n'ai pas eu à faire appel
aux deux premiers.
Mais le troisième...
Faites semblant, pour l'amour de Dieu !
Ce sera tout ?
J'essaie de vous remercier.
Je dis que je n'aurais pas fait
tout ça sans vous.
L'usage veut que vous répondiez
à ma gratitude.
Ce serait la moindre des courtoisies.
Je vous remercie.
Sortez !
Qui est-ce ?
Elle est si gênée. Regarde-la.
Tu sais, elle te plairait.
- Je t'en prie.
- Quoi ?
Elle n'a pas à me plaire...
parce qu'elle te plaît à toi !
Tu as bien réussi.
Tu es superbe.
Attention à la marche, Mlle...
Madame Schindler.
Ce n'est pas une plaisanterie ?
Pourquoi ?
La voiture, l'appartement...
Attends.
Devine combien j'ai d'employés.
Mon père, à l'apogée de son succès,
en avait 50.
Moi, j'en ai 350.
350 employés qui travaillent
dans un seul but.
Faire des batteries de cuisine ?
Faire de l'argent... pour moi.
Quelqu'un demande après moi ?
Chez nous ?
Tout le monde. Tout le temps.
On n'oubliera pas de sitôt
le nom de Schindler ici.
"Oskar Schindler", dira-t-on.
Tout le monde se souvient de lui.
Il a fait quelque chose
d'extraordinaire.
Quelque chose que personne d'autre
n'a fait.
Il est arrivé ici sans rien.
Une valise.
Il a fait d'une fabrique en faillite
une importante manufacture.
Et il est reparti
avec une malle cabine.
Deux malles cabines pleines d'argent.
Toutes les richesses du monde.
C'est réconfortant de voir
que rien n'a changé.
Tu as tort, Émilie.
Je ne pouvais pas le savoir avant,
mais...
il y avait toujours quelque chose
qui manquait.
Dans tout ce que j'ai tenté,
ce n'est pas moi qui ai échoué.
Quelque chose manquait.
Même si j'avais su ce que c'était,
je n'aurais rien pu y faire.
On ne peut pas créer cette chose.
Et c'est elle qui fait la différence
dans le monde entre le succès et l'échec.
La chance ?
La guerre.
Tu veux que je reste ?
C'est une ville magnifique.
Je te demande si tu veux que je reste.
À toi de décider.
Promets-moi qu'aucun portier
ni maître d'hôtel...
ne pourra me prendre pour
une autre que madame Schindler...
et je reste.
Au revoir, ma chérie !
J'essaie de lire ça où je déjeune
tant que c'est chaud.
On marche bien.
Mieux que le mois dernier ?
- Pourquoi craindre le prochain ?
- La guerre peut finir.
Quoi d'autre ?
Un mécanicien veut vous remercier
de lui avoir donné du travail.
Il vient ici tous les jours.
Je veux vous remercier, monsieur...
de m'avoir donné l'occasion
de travailler.
De rien. Je suis sûr
que vous faites un bon travail.
Les SS m'ont battu.
Ils m'auraient tué.
Mais je suis essentiel
à l'effort de guerre.
Grâce à vous.
Formidable.
Je travaille dur pour vous.
J'en suis sûr.
Je continuerai à trimer dur.
C'est parfait. Merci.
Dieu vous bénisse !
D'accord.
Vous êtes un homme bon.
- Il m'a sauvé la vie.
- En effet.
- Dieu le bénisse !
- Venez.
Dieu vous bénisse !
Désolé, Herr Direktor,
mais vous êtes très en retard.
Ceci est pour l'Obersturmbannführer...
et ceci pour sa nièce, Greta.
À propos, ne me refaites jamais ça.
Allez ! Pas de salut !
Vous n'aviez pas remarqué
qu'il était manchot.
Ah oui ?
À quoi il sert ?
Il est très utile.
- En quoi ?
- Très utile. Bonne chance !
On va être en retard au travail.
Ne les considérez pas comme "à vous".
Comprenez que bon nombre
d'officiers...
n'ont rien à faire de la production.
Pour eux, c'est une question...
de priorité nationale.
Les Juifs doivent déblayer la neige.
Ça n'a rien à voir avec la réalité.
Vous le savez et je le sais.
Les Juifs qui déblaient la neige,
ça a...
un sens rituel.
Venez avec moi.
Je suis un travailleur essentiel.
Travailleur essentiel ?
Je travaille pour Oskar Schindler.
Un travailleur essentiel
pour Oskar Schindler ? Amusant !
Deux fois plus inutile.
J'ai perdu un jour de production, Rolf.
Je travaille pour Oskar Schindler.
Danka, regarde la neige !
Regarde la neige !
J'ai perdu un ouvrier.
Je dois être indemnisé.
Déposez une plainte
auprès du Service économique.
- C'est votre droit.
- Ça servira à quelque chose ?
Bien sûr que non.
Un ponte du Budget et de la
Construction nous a dit à déjeuner...
"croire que l'ouvrier juif...
a sa place dans l'économie du Reich...
est un acte de trahison."
Un mécanicien manchot ?
Un opérateur sur presse à métaux.
Très qualifié.
Merde !
Je ne peux pas le croire !
Stern, c'est vous ?
Non, c'est Poldek.
Au sujet de Stern.
Laissez vos bagages sur le quai.
Identifiez-les.
D'abord le prénom, ensuite le nom.
Ne gardez pas vos bagages avec vous.
Ils vous rejoindront plus ***.
Laissez vos bagages sur le quai.
Identifiez-les.
Il est sur la liste.
Il y est.
Bon, trouvons-le.
Désolé. Vous ne pouvez pas
le récupérer. Il est sur la liste.
Si c'était un travailleur essentiel...
Je parle à un subalterne.
Quel est votre nom ?
La liste est correcte.
Je ne parle pas de la liste.
Je vous demande votre nom.
Ce monsieur pense
qu'il y a eu une erreur.
Mon directeur d'usine
est dans ce train.
S'il l'emmène,
la production est arrêtée.
L'Armement va vouloir
savoir pourquoi.
Il est sur la liste ?
La liste est correcte, monsieur.
Je ne peux rien faire pour vous.
Quel est votre nom ?
Mon nom ?
Mon nom est Kunder.
Hauptscharführer Kunder.
Quel est le vôtre ?
Schindler. S.C.H.I.N.D.L.E.R.
Messieurs, je vous remercie.
Je crois pouvoir vous garantir...
que vous serez tous les deux
sur le front russe à la fin du mois.
Au revoir.
Mes excuses.
Stoppez ce train !
- Excusez-moi.
- Il est là.
Stoppez ce train !
Signez ici. Initiales ici.
Pour nous, ça ne change rien,
vous savez.
Celui-ci, celui-là !
C'est l'inconvénient de la liste.
La bureaucratie.
J'ai oubli; e ma carte de travail
chez moi.
J'ai essayé d'expliquer
que c'était une erreur.
Désolé. C'est si stupide.
Et si j'étais arrivé
5 minutes plus *** ?
Où j'en serais ?
"'Ville juive'
Ghetto de Cracovie - Hiver 1942"
Je me suis réveillé
en plein cauchemar ce matin.
J'étais fauché et je partageais
ma chambre avec 12 inconnus.
Pour découvrir que j'étais fauché...
et que je partageais ma chambre
avec 12 inconnus.
- Ça te fait rire ?
- Il faut que je rie.
Vous vivez derrière des murs.
Les murs, je m'en arrange.
Ce sont les restrictions à ma vie
que je ne supporte plus.
Ces murs les éloignent.
C'est tout ce qui compte pour moi.
Je me plais ici.
Il y a une sorte...
de misère ancestrale dans tout ça.
- Tu es esclave.
- Plus personne ne nous envie.
Je suis malin.
Oui. Tu es un petit génie.
Tu as eu ta chance.
Aujourd'hui j'ai eu le temps
de réfléchir.
Depuis quand je n'avais pas fait ça ?
Depuis quand on n'avait pas fait ça ?
Depuis quand on ne s'est pas réunis
pour discuter ?
Personne ne m'a fait monter
dans un camion.
Personne ne m'a pris mon commerce.
Tu n'as plus de commerce à prendre.
On ne peut pas aller plus bas.
Ça y est. On a touché le fond.
Le ghetto, c'est...
la liberté.
Cette rue divise le ghetto en deux.
Côté droit, le ghetto A.
Employés civils...
travailleurs industriels et le reste.
Côté gauche, le ghetto B.
Main-d'oeuvre en trop.
Les vieillards et les infirmes.
Par où voulez-vous commencer ?
Avez-vous une question ?
Oui. Pourquoi la capote est relevée ?
Je pèle de froid.
On attend une main-d'oeuvre
de 25000 à 30000 personnes.
Séparées, bien sûr.
"Camp de travail de Plaszow
en construction"
Les hommes près de la carrière.
Les femmes derrière le barbelé.
Mes quartiers sont où ?
Là.
Oui, la villa.
Vous appelez ça une villa ?
La synagogue...
- Ce n'est pas une villa.
- On la transforme en écurie.
Rien qu'une maison.
C'est quoi, ça là-bas ?
Le jardin d'enfants. Au 51.
Nous avons un dentiste,
un cordonnier...
des médecins traitants.
Les voilà.
L'une de vous a beaucoup de chance.
Il y a une offre d'emploi...
loin de tous ces...
travaux éreintants...
à ma nouvelle villa.
Qui parmi vous
a une expérience domestique ?
Tout bien réfléchi, je ne veux pas
de la bonne d'un autre.
Toutes ces habitudes gênantes
à faire perdre !
Je ne veux pas vous passer
mon rhume.
Quel est votre nom ?
Je n'entends rien.
Au travail !
Démontez-la. Elle n'est pas sûre !
Démontez-la !
Elle dit que les fondations sont
mal faites. Démontez la charpente.
J'ai dit que ce sont des baraques
pas un hôtel de luxe !
Putain de salope d'ingénieur juive !
Putain de salope !
La charpente doit être démontée...
les fondations recoulées.
Sinon, il y aura un affaissement...
à la façade sud du baraquement.
Affaissement et puis écroulement.
Vous êtes ingénieur ?
Je m'appelle Diana Reiter.
Ingénieur des travaux publics
diplômée de l'Université de Milan.
Une Juive cultivée !
Comme Karl Marx.
Tuez-la.
J'essaie juste de faire mon travail.
Et je fais le mien.
C'est le contremaître du chantier.
On ne discute pas avec ces gens-là.
Non. Tuez-la ici
sous mon autorité.
Il faudra plus que cela.
Vous avez raison.
Démolissez. Recoulez. Rebâtissez !
Comme elle l'a dit.
On a encore beaucoup à voir.
Mais la nuit tombe dans une heure.
Ce jour est historique.
Ce jour restera dans les mémoires.
Dans des années...
la jeunesse demandera avec admiration...
qu'on lui raconte ce jour.
Ce jour est historique
et vous y participez.
Il y a 600 ans...
quand on les tenait responsables
de la mort noire...
Casimir le Grand...
ainsi nommé...
dit aux Juifs
qu'ils pouvaient revenir...
à Cracovie.
Ils sont venus.
Ils ont transporté leurs biens
dans cette ville.
Ils s'y sont installés.
Ils s'en sont emparés.
Ils y ont prospéré.
Dans le commerce...
les sciences, l'éducation, les arts.
Ils sont arrivés sans rien.
Rien.
Et ils ont prospéré.
Pendant six siècles, il y a eu...
une Cracovie juive.
Réfléchissez-y.
À partir de ce soir...
ces six siècles...
ne sont qu'une rumeur.
Ils n'ont jamais eu lieu.
Ce jour est historique.
"Liquidation du ghetto
le 13 mars 1943"
Nous allons commencer
par le ghetto B.
D'accord ?
Des deux côtés ?
Non. Vous commencez par là.
Le côté droit.
Vous revenez par-là.
Petit garçon.
Comment t'appelles-tu ?
On va passer par les égouts.
Je vais voir si la voie est libre.
Fais un petit bagage.
Je ne peux pas aller dans les égouts.
Je ne veux pas.
Tu y arriveras.
Tu y arriveras.
Je n'irai pas dans les égouts.
Avancez !
Par là ! Allez !
Ta carte, Juif !
Cette file !
Elle est presque morte.
Laissez-la.
Un moment. Laissez-moi l'emmener
à l'intérieur.
Tu peux la rejoindre...
ou aller dans ta file.
Les femmes à gauche !
Les hommes à droite !
Les femmes à gauche !
Lâchez-moi !
Je veux rester avec mon mari.
Les femmes à gauche !
Les hommes à droite !
Oh mon Dieu, Danka !
Vous avez un Blauschein.
Le Blauschein n'a plus d'importance.
Ils écument le ghetto.
Il n'y a pas de place pour vous.
On a fait l'essai. Il y a
de la place pour tout le monde.
J'ai changé d'avis.
Regardez toute cette place
et regardez-moi.
Vous avez peur !
Je garde la petite, mais pas vous.
Maman, je veux sortir.
Reste où tu es !
Je préfère te savoir ici
que je ne sais où !
Voilà un bon salut !
Je signale qu'on m'a donné l'ordre
d'enlever les bagages de la rue...
pour qu'il n'y ait plus
d'obstruction du passage.
Finis et rentre dans le rang...
petit soldat "claque talons".
Oh, tu es un ami de mon fils.
N'aie pas peur,
je m'en vais tranquillement.
Cachez-vous sous l'escalier.
Ils arrêteront bientôt les recherches.
Je vous en prie. Cachez-vous.
Cachez-vous sous l'escalier.
J'ai fouillé l'immeuble.
Il n'y a personne.
Bonjour Adam.
Bonjour Danka.
Venez avec moi, je vous mettrai
dans la bonne file.
Tu connais le dicton :
"Une heure de vie c'est encore la vie" ?
Tu n'es plus un enfant.
Je fais une prière pour toi.
Je t'en prie, allons-nous-en.
Je t'en prie.
Viens.
Viens.
Il me tarde
que cette nuit se termine.
Le pire est passé.
On est des ouvrières maintenant.
Nom de Dieu. Amon !
T'es qu'un putain de sale môme !
Debout ! Debout !
Fais du café !
Fais-le toi-même !
Les SS vont implanter
certaines industries dans Plaszow.
Une usine métallurgique,
une fabrique de brosses...
une autre de recyclage
de vêtements des Juifs...
des ghettos pour nos familles
victimes des bombardements. Mais...
ce sont les entreprises privées
comme la vôtre qui gagnent...
à s'installer dans le camp
du commandant Amon Goeth.
- Non. Restez assis. Julian, ça va ?
- Bien et vous ?
- Heureux de vous voir.
- Ravi que vous soyez là.
Un plaisir pour moi. Julius.
- Ça va ?
- Bien.
- Vous avez maigri.
- Des épaules !
Je vous en prie, asseyez-vous !
Ravi de vous connaître.
On a commencé sans vous.
J'ai raté quelque chose ?
J'expliquais à Herr Bosch
et Herr Madritsch...
les avantages à installer
leurs usines à Plaszow.
Je parlais du repas.
La main-d'oeuvre logée sur place
est disponible à tout moment.
Elle peut travailler de nuit.
La politique de gestion
de votre entreprise restera la même.
Elle sera respectée.
D'où vous sortez un costume
comme celui-là ?
C'est quoi ? De la soie ?
Bien sûr.
Joli chatoiement.
- Merci.
- Très élégant.
Je vous en aurais eu un,
mais le tailleur doit être mort.
Je ne sais pas.
J'arrive à la fabrique l'autre jour.
Il n'y avait personne.
On ne me dit rien.
Je dois découvrir tout seul.
Tout le monde a disparu.
Ils ne sont pas disparu.
Ils sont ici.
Ils sont à moi !
Chaque jour qui passe...
chaque ouvrier tué
me coûte de l'argent.
Je dois trouver un remplaçant,
le former.
On va faire tant d'argent que rien
de tout ça ne comptera.
Ce n'est pas du travail !
Merci.
Laisse la bouteille.
Enlève ça.
Lena... merci.
Scherner m'a dit autre chose
à votre sujet.
Oui ? Quoi ?
Que vous connaissez la signification
du mot gratitude.
Ce n'est pas du vague pour vous
comme ça l'est pour d'autres.
Vous voulez rester où vous êtes.
Vous avez vos "petits à-côtés".
Ça va pour vous.
Vous ne voulez pas qu'on vous dise
ce qu'il faut faire.
Je peux comprendre tout ça.
Je vous connais.
Ce que vous voulez,
c'est avoir votre propre camp.
Vous n'avez pas idée
de ce que cela implique.
Rien que la paperasse
pour construire ce fichu truc !
Se procurer les permis de construire
rend fou.
Ensuite les ingénieurs débarquent
et discutent drainage...
fondations, règlements,
spécifications...
clôtures parallèles de 4 Km,
1200 kilos de barbelé...
6000 kilos de barrières électriques,
isolateurs en céramique...
3m/3 d'air par prisonnier.
On a des envies de meurtre.
Je suis passé par là. Je connais.
Vous connaissez.
Vous êtes passé par là.
Vous pourriez
me faciliter les choses.
Je ne serais pas ingrat.
Où est Stern ?
Goldberg et Chilowicz...
veillent à ce que je reçoive
une commission...
des patrons des usines de ce camp.
Ça vous laisse vous occuper
de mon compte principal.
Le compte Schindler.
Il veut son indépendance.
Je la lui ai donnée.
Mais l'indépendance coûte cher.
Vous comprenez ?
Regardez-moi.
N'oubliez pas pour qui
vous travaillez maintenant.
Encore du champagne !
Attention les filles !
Ne le laissez pas partir.
Merci, Herr Direktor !
Qu'est-ce que vous faites ?
Je me gratte la tête.
Ça fait croire qu'on a des poux.
Ils gardent leurs distances.
- Vous avez des poux ?
- Sortez votre calepin.
Le calendrier de mon bureau
a les anniversaires de nos amis SS.
N'oubliez pas d'envoyer quelque chose.
Enregistrez les pots-de-vin
au Service économique et à l'Armement.
Moins vite, Stern.
Au service de l'Intérieur
du gouverneur de Pologne...
et au chef de la police,
en honoraires.
Payez-les
le premier de chaque mois...
contrairement aux pots-de-vin
à nos contacts SS.
La liste est dans le tiroir du bas
de mon bureau...
premier du mois...
Contacts SS.
Tiroir du bas de mon bureau...
enregistrés comme contributions
à des oeuvres de charité...
à envoyer au bureau
de chaque officiel.
Les affaires au marché noir
enregistrées à la rubrique...
- "fournisseurs" dans les comptes...
- Oublions ça.
- Comment, oublions ça ?
- Ça me colle la migraine.
- Je ne peux pas vous sortir de là.
- Je me débrouillerai.
De toute façon, je viens ici
presque chaque semaine.
Le mercredi d'habitude.
Je passerai vous voir.
Tenez.
Mettez ça dans vos poches. Allez.
Ne laissez pas tomber.
J'ai travaillé trop dur.
Merci de...
Bonne chance.
"Atelier de métallurgie
du camp de travail de Plaszow"
- Qu'est-ce que vous faites ?
- Des gonds.
J'ai de nouveaux ouvriers qui arrivent
demain. D'où ils viennent déjà ?
De Yougoslavie.
Il faut que je fasse de la place.
Faites-moi un gond.
À vos ordres.
Continuez. C'est bien.
C'est très bien.
Mais je suis perplexe.
Vous pouvez peut-être m'éclairer.
Je ne comprends pas.
Vous travaillez depuis... environ...
6 heures ce matin ?
Et il n'y a qu'une si petite pile
de gonds.
Nom de Dieu !
Je peux essayer ?
Regardez le levier coudé.
Peut-être faussé.
Non. On n'entendrait pas de déclic.
C'est la sûreté.
Peut-être que le cran de sûreté
est graisseux.
Qu'est-ce que je disais ? Tenez.
Permettez-moi de vous signaler...
que ma pile de gonds
n'était pas satisfaisante...
parce que les machines ont dû être
calibrées de nouveau ce matin.
J'étais au pelletage du charbon.
Bizarre, hein ?
Merci, Moch.
Ne touche pas le cuir,
il vient d'être huilé.
Pour moi ? Merci beaucoup,
Herr Direktor.
Il était trop lent.
Cet homme fabrique un gond en moins
d'une minute. Pourquoi cette histoire ?
Merci.
De rien.
Personne ne sait qui a volé le poulet ?
Un homme se promène avec un poulet
et personne ne le remarque.
Sauvez votre vie.
Dites qui a volé le poulet.
Personne ne sait ?
C'était toi.
- Tu as commis ce crime ?
- Non.
Mais tu sais qui l'a fait.
- Oui.
- Qui ?
Lui !
- Il est très doux.
- Oui. Faites-le venir.
D'accord.
Merci.
Merci encore, Herr Direktor !
Encore de rien.
Honoré d'être
dans une si grande entreprise !
Content de t'avoir !
J'apprendrai tout
ce qu'il faut savoir sur l'émail.
Formidable !
Mlle Elsa Krause est ici.
Elle voudrait parler
au Herr Direktor.
Oui.
Il ne veut pas vous voir.
Asseyez-vous.
Pernod ? Cognac ?
Non, merci.
Que puis-je faire pour vous ?
On dit que personne ne meurt ici.
On dit que votre usine est un havre.
On dit que vous êtes bon.
Qui dit ça ?
Tout le monde.
Je m'appelle Regina Perlman
et non Elsa Krause.
Je vis à Cracovie sous un faux nom
depuis le massacre du ghetto.
Mes parents sont à Plaszow.
Ils s'appellent...
Chana et Jakob Perlman.
Ils sont âgés.
Ils tuent les gens âgés à Plaszow.
Ils les enterrent en forêt.
Écoutez...
je n'ai pas d'argent.
J'ai emprunté ces vêtements.
Je vous en prie.
Je vous en supplie.
Faites-les venir ici.
Je ne fais pas ça.
On vous a mal renseignée.
Je demande une chose :
Si un ouvrier est qualifié.
C'est ce qui m'importe.
Mon père est importateur,
pas ouvrier en métaux.
Cette activité est illégale.
- Il a payé mes faux papiers très cher.
- Vous ne me piégerez pas.
- Il est ruiné.
- Pleurez et je vous fais arrêter.
Les gens meurent,
c'est une réalité de la vie.
Il veut tuer tout le monde ?
Que voulez-vous que j'y fasse ?
Que j'engage tout le monde ?
C'est ce que vous pensez ?
Envoyez-les à Schindler.
Envoyez-les tous.
Sa fabrique est un havre.
Ce n'est pas une usine.
Pas une entreprise commerciale.
C'est un havre pour les rabbins, les
orphelins, les gens sans qualification.
Vous croyez que je ne sais pas
ce que vous faites ?
Vous êtes toujours si calme.
Je sais.
- Vous perdez de l'argent ?
- Ce n'est pas le problème.
- Où est le problème ?
- C'est dangereux.
Dangereux pour moi !
Il faut comprendre.
Goeth subit d'énormes pressions.
Réfléchissez
dans quelle situation il est.
Il a tout cet endroit à gérer.
Il est responsable de tout et de tous.
Il doit s'occuper de tant de choses.
Et il y a la guerre,
qui révèle le pire côté de l'homme.
Jamais le bon. Toujours le mauvais.
Dans des circonstances normales,
il serait très bien.
Il se servirait des bons aspects
de sa personnalité.
C'est un merveilleux escroc.
Il aime la bonne chère, le bon vin...
les femmes... faire de l'argent...
Tuer.
Il ne peut pas aimer ça.
Bejeski m'a raconté que l'autre jour...
un homme s'est échappé de son travail
hors de l'enceinte.
Goeth a fait aligner tous les hommes...
de son baraquement.
Il a abattu l'homme
à la gauche de Bejeski...
et celui à sa droite
puis est entré...
dans les rangs en abattant
un homme sur deux.
25 morts.
Que voulez-vous que j'y fasse ?
Rien. Rien.
Nous parlons. C'est tout.
Le mari et la femme.
Demandez à Goldberg
de les faire venir.
Ce sera mieux
que ces guenilles, Lisiek.
J'aidais Lisiek à trouver de quoi
nettoyer les dépôts...
sur la baignoire
du Herr Kommandant.
Excusez-moi, Herr Direktor.
Vous n'avez pas de compte à me rendre.
Vous savez qui je suis ?
Je suis Schindler.
J'ai entendu parler de vous et...
vous êtes venu ici.
Tenez. Mettez ça à l'abri.
Allez, prenez.
J'ai ce qu'il faut ici.
Si vous ne le mangez pas,
vous l'échangerez.
Ou donnez-le à Lisiek.
Il faut reprendre des forces.
Mon premier jour ici...
il m'a frappée parce que j'ai jeté
les os qui restaient du dîner.
Il est descendu
au sous-sol à minuit...
et m'a demandé où ils étaient.
Pour ses chiens... vous comprenez.
Je lui ai dit...
je ne sais pas comment j'ai fait...
je ne pourrais plus le lui dire...
je lui ai dit...
"Pourquoi vous me frappez ?"
Il a dit : "La raison
pour laquelle je te frappe...
c'est parce que tu as demandé
pourquoi je te frappais."
Je sais ce que vous avez enduré.
Ça n'a pas d'importance.
J'ai accepté.
Accepté ?
Un jour, il me tuera.
Non, non.
Il ne vous tuera pas.
Je sais.
Je vois des choses.
On était sur le toit mardi,
Lisiek et moi, et on a vu...
Herr Kommandant sortir
par la porte principale...
et au bas des marches dans le patio,
en dessous de nous...
arrivé à la dernière marche,
il a sorti son revolver et...
a tiré à bout portant
sur une passante...
portant un ballot de linge...
dans la gorge...
juste une femme qui passait,
comme ça.
Elle n'était ni plus grosse
ni plus maigre...
ni plus lente ni plus rapide
qu'une autre. Je ne comprenais pas...
ce qu'elle avait fait.
Plus on fréquente
le Herr Kommandant...
plus on voit qu'il n'y a...
aucune règle à suivre avec lui.
On ne peut pas se dire : "Si je suis
ces règles, je n'ai rien à craindre."
Il ne vous tuera pas
parce qu'il apprécie votre présence.
Il l'apprécie tant qu'il
ne vous laisse pas porter l'étoile.
Il veut que personne ne sache
qu'il apprécie une Juive.
Il a tiré sur cette passante
parce qu'elle n'était rien pour lui.
Un simple numéro qui ne l'offensait
ni ne lui plaisait.
Mais vous, Helen.
Ne craignez rien.
Ce n'est pas ce genre de baiser.
Merci.
Tenez.
Bon. Le vin.
Merveilleuse soirée.
Merci.
Pourquoi vous buvez
cette huile de vidange ?
Je vous fournis du bon
tout le temps.
Votre foie va exploser,
comme une grenade.
Plus je vous regarde...
je vous observe...
vous n'êtes jamais soûl !
Un vrai contrôle de soi.
Le contrôle est le pouvoir.
C'est le pouvoir.
C'est pour ça
qu'on nous craint ?
On a le pouvoir de tuer.
C'est pour ça qu'on nous craint.
Parce que nous avons le pouvoir
de tuer arbitrairement.
Un homme commet un crime.
Il n'aurait pas dû.
On le fait tuer
et on se sent bien après.
On le tue nous-mêmes
et on se sent encore mieux.
Pourtant,
ce n'est pas le pouvoir.
C'est la justice.
C'est différent du pouvoir.
Le pouvoir... c'est quand
on a toutes les raisons de tuer...
et qu'on ne le fait pas.
Vous croyez
que c'est le pouvoir ?
Celui des empereurs.
Un homme qui a commis un vol
est amené devant l'empereur.
Il se jette à ses pieds
pour implorer sa pitié.
Il est sûr qu'il va mourir.
Et l'empereur lui pardonne.
Ce vaurien.
Il le laisse partir.
Je crois que vous êtes soûl.
C'est le pouvoir, Amon.
Ça... c'est le pouvoir.
Amon... le Bon.
Je vous pardonne.
Qu'est-ce qu'ils veulent ?
Je ne sais pas.
Mais ils vérifient nos livres.
En tant que comptable...
dites-moi si je dois m'alarmer
de ces contrôles...
ou avez-vous fait votre travail ?
Vous n'avez pas à vous alarmer.
Excusez-moi.
Tu sais combien
coûte cette selle ?
Tu sais combien elle coûte ?
Bon.
Ça va.
Stern, pourquoi
vous me suivez partout ?
Elle fumait à son travail !
Dites-lui
de ne pas recommencer.
Je dois vous signaler...
que je n'ai pas pu enlever
les dépôts dans votre baignoire.
Qu'est-ce que tu utilises, Lisiek ?
Du savon, Kommandant.
Du savon ? Pas de lessive ?
Allez, va-t'en.
Je te pardonne.
Je te pardonne.
Bien que n'étant pas rabbin,
étant donné les circonstances...
je prie le Tout-Puissant
de me pardonner...
si je dis la prière
de la bénédiction.
Alors...
c'est ici que tu viens...
te cacher de moi.
Je suis venu te dire...
que tu es une merveilleuse
cuisinière...
et une domestique très stylée.
Je le pense.
Si tu as besoin de références
après la guerre, je serai...
heureux de t'en donner.
Tu dois te sentir seule ici...
en entendant tout le monde
s'amuser là-haut.
N'est-ce pas ?
Tu peux répondre.
Mais que faut-il répondre ?
Voilà ce que tu te dis !
Que veut-il entendre ?
La vérité, Helen,
est toujours la bonne réponse.
Oui... tu as raison.
Parfois nous sommes seuls
tous les deux.
Oui, je...
Je veux dire...
J'aimerais tant...
t'atteindre et te toucher
dans ta solitude.
Je me demande ce que ça donnerait...
je veux dire...
qu'y aurait-il de mal à cela ?
Je veux dire...
je sais que tu n'es pas une personne...
dans le sens strict du terme...
Enfin, peut-être
que t'as raison aussi pour ça.
Peut-être que ce qui ne va pas...
ce n'est pas nous.
C'est... enfin, tout ça.
Je veux dire,
quand on vous compare...
à de la vermine,
des rats et des poux...
je crois que...
non, là tu as un bon argument.
Un très bon argument.
Est-ce le visage d'un rat ?
Sont-ce les yeux d'un rat ?
Un Juif n'a-t-il pas des yeux ?
J'ai de la compassion pour toi.
Non, je ne crois pas.
Salope de Juive !
Tu as failli me convaincre !
N'est-ce pas ?
Au nom de tout le personnel...
je vous souhaite
un bon anniversaire.
Bon anniversaire.
Remerciez tout le personnel.
Merci pour ce joli gâteau.
Merci.
Remercie tout le monde de ma part.
Les trains sont arrivés et ils ont fait
descendre les gens avec des gourdins.
Ils les ont fait aligner
devant deux grands hangars.
L'un était marqué "vestiaire"
et l'autre "objets de valeur".
Ils les ont fait déshabiller.
Un petit Juif leur a donné des bouts
de ficelle pour leurs chaussures.
Ils leur ont rasé les cheveux.
Ils en avaient besoin
pour les équipages de sous-marins.
Ensuite, ils les ont conduits
à travers un long couloir...
dans des bunkers avec
des étoiles de David sur les portes...
et des écriteaux disant
"bains et inhalation".
Les SS leur ont donné du savon.
Ils leur ont dit de respirer
profondément pour la désinfection.
Et ils les ont gazés.
Pourquoi le savon ?
Pour qu'ils acceptent d'entrer,
j'imagine.
Arrête. Tu fais peur au monde
avec tes histoires.
Tu sais, c'est ridicule.
Je ne peux pas y croire.
Je ne dis pas que j'y crois.
Je dis ce qu'on m'a raconté.
Qui ça ?
Quelqu'un qui le tient
de quelqu'un qui y était.
S'ils y avaient été,
eux aussi auraient été gazés.
Oui.
Ça n'a pas de sens.
Nous sommes leur main-d'oeuvre.
Pourquoi tueraient-ils
leur main-d'oeuvre ?
S'être donné tout ce mal
pour rassembler...
cette force de travail, juste pour...
Ça ne peut pas être vrai.
Nous sommes très importants
pour eux.
Nous le sommes maintenant.
Bonne nuit.
Bonne nuit.
Faites de beaux rêves.
Attention ! Attention !
Toute personne valide
doit se rendre à l'Appellplatz.
On doit aller à l'Appellplatz.
Ceux qui font les listes sont là.
Il va y avoir une sélection.
Attention ! Attention !
Toute personne valide...
doit se rendre à l'Appellplatz.
Vous pourriez perdre
un peu de poids.
Et réduire
votre consommation de cognac.
Bonjour.
Qu'est-ce qui se passe ?
La visite médicale semestrielle.
Là.
Oh, j'ai encore
un convoi qui arrive.
Ils sont quoi, cette fois-ci ?
Hongrois.
On doit séparer les malades des
bien portants pour faire de la place.
Laisse-moi t'aider.
Il faut qu'on sorte d'ici.
Je vais t'aider. Ne bouge pas.
Aie l'air vivant, Rebecca !
C'est mon mécanicien.
Qui a eu la brillante idée
de se débarrasser de lui ?
Non, non, non. Lâchez-la.
Elle peut travailler.
Regardez. Séparez les malades
des bien portants.
Qui peut et ne peut pas travailler.
Elle, elle peut.
Vous pouvez travailler
Venez.
Ceux qui ne sont pas sélectionnés
pour le transport...
rhabillez-vous.
Les hommes,
retournez aux baraquements !
Retournez aux baraquements !
Oh, mon Dieu !
Je ne l'ai pas vu.
Ils se cachent. Crois-moi,
ils se cachent. Je connais Danka.
Elle les a cachés.
Elle a emmené...
Olek et Janek et a trouvé
une bonne cachette.
Trouve un autre endroit.
Il n'y a pas de place pour toi ici.
Va-t'en ! Vite !
Fiche le camp, c'est notre planque !
Fiche le camp !
Alors ?
J'ai essayé de vous joindre.
Tiens, Hujar, pousse-toi.
Quel pique-nique, hein ?
Je suis en retard. Ça prend
plus de temps que je ne croyais.
Un verre ?
Quelque chose de frais. Bowle.
Encore une belle journée.
Vous devriez sortir vos lances
à incendie et arroser ces wagons.
Faites-moi ce plaisir.
Apportez les lances à incendie.
Où est le feu ?
Sur les fenêtres.
C'est ça. Et sur le toit.
Très bien.
Sur les fenêtres.
Voilà ! Voilà ! Là.
Encore ! Encore !
Ça c'est cruel, Oskar !
Vous leur donnez de l'espoir.
Vous ne devriez pas.
C'est cruel !
Allez, essayez d'atteindre le bout.
Attention.
J'ai 200 mètres
de tuyaux à Emalia.
J'en ai 20 mètres
dans mon jardin.
On pourra atteindre
les wagons du bout.
Qu'est-ce qu'il y a ?
Oui. Bien sûr.
N'oubliez pas le toit.
Le toit, de l'autre côté !
Chaque fois que le train s'arrête...
ouvrez les portes, donnez de l'eau.
Ce wagon ! Ce wagon !
Je ne dis pas que vous le regretterez.
Mais vous pourriez.
Vous devriez le savoir.
Nous allons risquer
ce genre de regret.
Bon. C'est une belle journée.
Je viens faire un tour avec vous.
Et toi ? Pourquoi ?
J'ai violé la loi
sur les races.
Bien que je doute
qu'un paragraphe me concerne.
J'ai embrassé une Juive.
Et ta bite est tombée ?
Il aime les femmes.
Il aime les jolies femmes.
Il ne réfléchit plus
dès qu'il en voit une.
Il a tant de femmes.
Et elles l'aiment !
Elles l'aiment.
Je veux dire, il est marié... mais...
Bon, enfin, ce n'est pas...
Elle était Juive,
il n'aurait pas dû.
Mais vous n'avez pas vu
cette fille.
Je l'ai vue. Elle était...
elle était très jolie.
Ils vous jettent un sort,
les Juifs !
Quand on travaille à leur contact,
on le voit.
Ils ont ce pouvoir.
C'est comme un virus.
Mes hommes l'attrapent. Faut avoir
pitié d'eux, pas les punir.
On devrait les soigner.
C'est aussi réel que le typhus.
Je vois ça tout le temps.
C'est une question d'argent ?
Vous m'offrez un pot-de-vin ?
Un pot-de-vin ? Non.
Je vous en prie.
C'est une gratification.
Bonjour, Amon.
Asseyez-vous.
On vous donne des Juives...
à 5 marks par jour. C'est nous...
que vous devriez embrasser.
Pas elles.
Dieu vous épargne
du goût des Juives.
Il n'y a pas d'avenir là-dedans.
Elles n'ont pas d'avenir.
Ce n'est plus un discours
de bouffeurs de Juif !
C'est la politique.