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Voilà ce qu'on va faire:
je te lis ça, et tu écoutes.
Tu attends, tu ne m'interromps pas,
tu n'ouvres pas la bouche.
Tu sais déjà certaines choses.
Je commence en haut de la page.
Rigoureux, oui. Méthodiques,
instruits, voilà ce qu'ils étaient.
Rien d'extrême. Ils avaient des jours
d'erreurs, de paresse, de conflits.
Et ils avaient aussi de bons jours
où ils étaient intelligents.
Personne dira que ce qu'ils
faisaient était compliqué.
Ni même que c'était nouveau.
Tout au plus au sens géologique.
Ils prenaient autour d'eux ce qu'il
leur fallait et ils inventaient.
Tu as réfléchi à ce que
tu voulais dire ?
Pas vraiment.
Mais je n'ai pas changé d'avis.
Philip et moi, on en a encore parlé
et ça nous paraît sympa.
Possible. Mais ce n'est plus l'époque
des jeux avec le Tesla Coils.
Fais ça pendant tes loisirs.
Mes loisirs ? Après 50 heures de travail
et les 30 que je passe au garage ?
Et ce n'est pas le Tesla Coil. Je peux
gagner du temps en déjeunant aux WC.
Combien de brevets on a eu
ces 14 derniers mois ?
Personne n'a signé,
ça ne fait pas.
Cite-moi un autre produit rentable.
Je ne vois personne renoncer
à son emploi pour ça.
Abe veut dire qu'on n'a que
ces cartes JTAG.
Ce sont toutes des adresses
personnelles.
Aucune grosse commande de commerçants.
Des pirates du dimanche.
Des pirates en herbe qui essaient
la carte mère de leur père.
Je sais que c'est de ma faute.
Avec l'hésitation de Platts, et d'autres
trucs dont je ne parlerai pas...
On devrait peut-être en parler.
Pardon ?
Continue.
J'ai parlé à mon frère.
Ça arrive aussi à son boulot.
- Fais savoir à Platts qu'on en parle.
- Oublie Platts.
La question est: qu'est-ce qui marche sur
le marché et que veulent les entreprises.
Je vous ai soutenus quand
c'était votre tour...
...même quand je doutais de nous
ou j'étais contre.
Mais si c'est mon tour,
je veux essayer ça.
On a tout gâché.
- Après notre sermon...
- Notre sermon ? C'est moi qui en ai parlé.
Ils nous voient venir parce
que j'ai mal joué mon rôle.
Joue-le, toi,
tu es meilleur comédien.
Tant qu'on s'amuse dans ce garage,
on peut bien essayer ça.
Philip et Robert sont emballés
par le projet.
Mais moi, ça ne m'intéresse pas
et toi non plus.
Et ils n'ont pas besoin de nous.
Ils utilisent seulement l'équipement.
Et on n'a pas besoin d'eux. Même pas
Philip, car il n'y a pas de logiciel.
- Elle dort ?
- Non, elle doit prendre un bain.
- Elle va se retrouver dans le placard.
- Bien.
Même si Robert est d'accord,
je vois mal où on va.
On les laisse faire ce qu'ils veulent.
A chacun son projet.
Ne mange pas ça.
Il faut jeter le premier.
Et moulu ?
- Ces gars sont financés.
- Quoi ?
- De l'hélium liquide, on les paie.
- Non, c'est la différence. C'est le box.
Pas besoin de trouver un nouveau
mode de refroidissement...
- ...qui le rend inutilisable.
- Et invendable.
Exactement. On ne modifie pas
la température ambiante...
...mais la température de transition.
En visant le bord...
Ils font baisser progressivement
la température.
La résistance de la céramique baisse
et le champ magnétique se tire.
On met donc le box dedans...
...on règle le champ magnétique et on
abolit ce qui se passe dans la céramique.
Ça change la température de transition
et ça devient utilisable.
- Et ça, c'est quoi ?
- Presque la température ambiance.
Un bon mathématicien est donc paresseux ?
Tu avais besoin de quoi ?
- Je demandais.
- Comment tu dis ?
- Ce sont des supraconducteurs de type 1 .
- C'est un problème ?
Ils sont au bureau, mais
ils ont un code à barres.
J'achèterai le matériel.
- Je sais où le trouver.
- Oui ? Tu trouvais ça un mauvais plan.
S'il faut les acheter, on le achète.
Le reste, ce n'est pas un problème.
La NASA a investi des millions dans
un stylo qui écrit en apesanteur.
Tu connais l'histoire ?
- La Russie a résolu le problème.
- Ils ont pris un crayon.
Oui, un simple crayon en bois. On dirait
que Philip suit toujours la NASA.
- Du palladium, donc ?
- Tu as le dessin ?
Ils utilisent du platine et du palladium.
Mais seulement parce qu'ils en ont.
- Je veux un autre routeur.
- Donc 113 grammes de palladium.
- Robert a regardé ?
- Je n'arrive pas à le réparer.
- Où tu trouveras ça ?
- Au Wal-Mart. Pour 50 dollars.
Demande un ticket de caisse.
Le moins résistant, c'est quoi ?
Le platine ou le palladium ?
Ce n'est pas une question
de résistance.
- Est-ce que tu as tourné...
- Robert, oui.
Lequel est le moins cher ?
- Tu ne vas pas en acheter, si ?
Sauf si tu as un peu
de palladium.
Pourquoi en mettre si c'est inutile ?
- Un catalysateur.
- Replace-le. Pense aux rejets.
- Il y en a assez ?
- Sinon, on prend celui de mon pick-up.
Bien, un tube en cuivre.
- Celui est inutilisable.
- Sans le tube, oui.
- Je peux aussi prendre du fréon.
- Non. C'est la température ambiante.
Attends, j'achèterai ce tube.
Tu as coupé quelque chose ?
On ne met pas de lunettes ?
On ne met pas de lunettes ?
Des lunettes.
On ne met pas de lunettes ?
Attends, n'approche pas.
Mets un masque.
- C'est vraiment comme ça, hein ?
- Oui, c'est plus petit.
Ou ce n'est qu'en apparence.
Moins le fluide réfrigérant,
et le reste, c'est le bain de mercure.
Tu le sais mieux que moi, mais
d'après moi, c'est exagéré.
Je veux dire qu'une fois qu'on l'a,
on doit s'en servir.
- Tu as eu mal ?
- Ce bruit me rend dingue.
- Qu'est-ce que tu ressens ?
- Je ne sais pas si j'invente...
Tiens.
On fait la partie suivante.
On n'a rien de transparent qui
pourrait servir de fenêtre ?
- Je suis dedans.
- Fais-le glisser.
Ça va faire un trou dans le champ.
Mais on verra ce qui se passe.
Combien ça a coûté ?
On met ma caméra dans le box ?
C'est trop dangereux pour regarder.
Si ça tourne mal,
tu me rembourses ?
Il y a une pression légèrement
négative dans le box.
Prêt pour l'argon.
Attends... Lequel c'est ?
Le bleu.
Il pesait 77 grammes. Mais la balance
était sur les décagrammes.
Il est à 7,7 décagrammes.
Prêt pour 0,05 litres d'argon.
- Prêt ?
- Seulement la plaque, hein ?
Oui, et après...
Bien, laisse aller.
- Maintenant le box ?
- Oui.
- Voyons voir si tout est prêt.
- Attends.
Aaron, attends.
Attends.
Qu'est-ce que tu en penses ?
- Ça doit être comme ça ?
- Je ne sais pas.
Je l'éteins. Ça bousille ma caméra.
- Je n'ai rien fait.
- On a fait sauter quelque chose ?
Je crains que oui. C'est foutu.
Prends ta caméra.
On enlève ça.
Un, deux, trois.
J'espère que tu as faim.
Kara est partie et j'ai la dent.
- Oui, j'ai faim.
- Abe, il est 7 heures.
- Abe ? 7 heures du soir.
- Oui, oui...
- Les gars sont là ?
- Un instant. Oui, ils sont là.
Alors on va au resto.
Tu descends ?
Monte, il faut rapporter des trucs
à l'atelier.
Bien, mais viens à la porte.
Il le faut absolument.
D'accord, à tout de suite.
- Ça va, Abe ?
- Salut Brad, ça va ?
- Combien de temps il devait rester ?
- Pas longtemps.
Il doit résoudre ses problèmes.
Tu n'es pas son père.
Je voulais être charitable.
Oui, c'est de la charité.
Tu as envie d'un steak ?
Pour manger ?
Non, on prendra des tacos en route.
J'ai un truc à tester.
Bien, on pourra prendre
un steak après.
Quoi ?
Je ne paie pas de steak.
C'est stable ?
Aaron, c'est stable ?
- Qu'est-ce que tu en as fait ?
- Quoi ?
- Comme si un chien l'avait recraché.
- Voici la plaque.
J'ai adapté celui-ci pour influencer
l'alimentation.
Celui-ci règle le box ?
La plaque reste la même ?
Oui. On l'alimente progressivement.
Tu entends ?
Je n'y touche même plus.
Il va chanter, il se règle lui-même.
Et quand il est là...
...tu le fais reculer et il continue
à marcher. C'est stable.
- Donc ça marche.
- Oui. C'est quoi, dix pour cent ?
Et à son maximum, il redescend
un peu. Viens voir.
- Voir quoi ?
- Qu'est-ce qu'on tire des accus ?
24 volts peut-être ? Pas plus.
Ton compteur a foutu.
C'est ce que je pensais. J'en ai essayé
trois autres. Même résultat.
- Comment ça se fait ?
- J'ai tout vérifié cent fois.
Ça ne colle pas. Il ne peut pas
en sortir plus qu'il n'y entre.
Un peu plus.
Un volt et demi peut-être. C'est sûrement
à cause de ces accus bon marché.
Mais c'est bizarre.
Tu veux un truc plus dingue ?
Encore une fois: deux accus,
ça fait 24 volts.
On tire quoi de celui-ci ?
Pour rigoler.
Douze volts.
- Et de celui-ci ?
- Ça devrait être douze volts.
Qu'est-ce qui se passe ?
Ça reste comme ça ?
Non, quelques minutes.
Mais c'est quoi ?
Je dis qu'on doit arroser contre les
puces. Quelques jours seulement.
- A moins que tu leur demandes.
- Non, mais ils travaillent là aussi.
Si Philip voit ça, il voudra
démonter le truc.
- J'essaie de dire ça gentiment.
- Je sais.
Abe, c'est mon garage.
Ils ne paient pas de loyer.
Le truc avait de la valeur, on le savait.
Mais à quoi ça servait ?
Ils envisageaient tout.
Transport, lancement de satellites...
Des engins gros comme des jumbo-jets.
Moins cher et plus pratique.
Mais ils savaient aussi
qu'ils seraient utilisés...
...en vendant un truc qu'ils ne com-
prenaient pas. Donc ils n'ont rien dit.
Les fêtes continuaient.
Les anniversaires, les jubilés...
...le lancement d'un vague projet,
tout prétexte était bon.
A condition que vienne Thomas Granger,
leur espoir de financement.
Et s'il partait trop tôt,
ce n'était pas à cause d'eux.
Il venait seulement pour sa fille Rachel.
Elle, seulement pour Abe.
- Qu'est-ce que tu as dit à M. Granger ?
-Appelle-le Thomas.
Sinon, il ne te prend pas au sérieux.
Il nous prend pour des gosses.
Si tu dis M. Granger, il te prend pour
un môme de six ans. C'est fichu.
Abe avait décidé de décrire l'appareil.
Mais les mois passaient...
...et ils prenaient conscience
que c'était trop difficile.
- Le voici.
- Je t'ai appelé toute la matinée.
- Où ?
- A ton travail. Sur ton portable.
Je ne suis pas là.
Vraiment ?
- Le basket ?
- La Carolina contre le Michigan.
- Qui gagne ?
- Aucune idée. Qu'est-ce qu'il y a ?
- Un truc important au travail ?
- Rien n'est important chez Cortex Semi ?
Non. Je voulais faire un speech
sur notre longue amitié.
Mais si tu ne vas pas travailler et
si tu fais des trucs pour moi...
...je te montre un truc capital
jamais vu.
- On dirait de la moutarde.
- C'est une protéine.
Secrétée par une moisissure,
l'AspergillusTicor.
- Il a dit ça ?
- Il savait que c'était une protéine.
En fait, il n'a pris que des photos
de leur équipement.
- Vous savez où est Will ?
- Pourquoi ?
La réunion est reportée.
Où vous allez ?
Qu'est-ce qu'ils font des ingénieurs
de plus de 40 ans ?
- Bradshaw ?
- C'est ça.
Je sais où est Will.
Je lui dirai.
- On se voit dehors ?
- Tu conduis.
Tiens, mes clés.
Fais comme si c'est la première
fois que je viens ici.
Dis-lui exactement
ce que tu m'as dit.
- C'est quoi ?
- Une formation protéique.
- Vous pouvez lui dire ?
- Une formation protéique.
- De quelle sorte ?
- Une moisissure.
- D'où elle vient ?
- Aucune idée. Tu devais aller au labo.
Plus ***.
Vous êtes concepteur, non ?
Qu'est-ce que vous faites là ?
Qu'est-ce qu'ils font des ingénieurs
de plus de 40 ans ? lls les abattent.
Tu aurais pu me montrer les photos !
- Mais tu dois y croire.
- A cette protéine ? J'y crois.
Ce type pense que c'est une blague.
Il est peut-être un peu réticent.
Pourquoi il penserait ça ?
S'il te plaît.
Aspergillus Ticor. Une moisissure
qu'on trouve partout.
Dans ton lit, sur ta peau, parfois
même dans tes intestins.
Il ne faut donc jamais rien laisser
à l'humidité.
Tu as l'échantillon ?
Le voici. Terger. T-E-R-G-E-R.
Dis-lui ce que tu as pensé
quand je t'ai montré ça.
- Tu croyais que c'était une blague.
- C'en est une.
Comment tu le sais ?
Tu veux lui montrer, s'il te plaît ?
On extrait la protéine de l'Aspergillus.
On purifie, on secoue, on tourne.
- Ça dure environ un mois.
- Pour la quantité que j'avais.
- C'est un incubateur à moisissures ?
- Ce n'est pas ça.
Il y a une façon naturelle de produire
de la protéine. Mais ça dure longtemps.
Si c'est humide et si on n'y touche pas,
c'est possible. Mais ça dure longtemps
Quelques jours ?
Combien de temps ?
Pour la quantité que j'enlève
tous les cinq jours...
...ça dure cinq ou six ans,
d'après lui.
- Je ne veux pas...
- J'ai pensé: je mets ma montre dedans.
- Et alors ?
- Fais-le, toi.
- Où est ce box ?
- A l'atelier.
- Numérique ou mécanique ?
- Les deux.
- Et alors ?
- Je veux que tu le fasses.
Tu as remarqué que l'alimentation
était parabolique ?
C'est très important. Regarde.
- Je ne sais pas.
- Je le fais marcher une minute. Vlde.
Toutes les équations qui décrivent
le mouvement et l'entropie...
Quelles variables peut-on rendre négatives
dans un diagramme de Feynman ?
- Un instant.
- Pas la masse...
- 22 heures... 27 minutes dans le box.
- Un nombre impair.
Ça fait 1347 minutes.
Pourquoi impair ?
Je t'explique. Tu as une extrémité A
et une extrémité B.
Disons que A, c'est midi
et B, midi et une minute.
On allume la machine avec
le connecteur sur A.
Note. Ou je note moi-même.
Il va vers B et l'alimentation
diminue paraboliquement...
...mais il ne s'arrête pas
et retourne vers A.
Arrivé à A,
ça a duré deux minutes.
Et il s'en retourne à nouveau.
Il fait ça environ 1300 fois.
Et s'il sort à B, il a fait le trajet
un nombre impair de fois.
Mais pourquoi "environ 1300" ?
Pourquoi ce n'est pas précis ?
Je ne sais pas.
C'est une question de probabilité.
Il y a toujours une chance
qu'il ne retourne pas à A...
...mais pour une raison quelconque
ça n'arrive qu'après environ 1300 fois.
Mais il doit en sortir, sinon
on ne le voit pas à la fin.
Voyons voir.
22 heures, 14 minutes.
- 1334 minutes.
- Pair.
Il entre à B et sort à B.
- Essaie de me suivre.
- Je fais de mon mieux.
Tout ce qu'on met dans le box perd
sa masse. Je veux dire se délie.
On enlève le frein,
et ça claque.
Ce box est une double impasse.
Ce n'est pas duframe dragging.
C'est de la thermodynamique pure.
Ce n'est pas de la thermodynamique.
On peut publier.
- C'est possible.
- Je veux dire, vraiment.
Ce connecteur est con,
il ne bouge pas.
Même si on l'entre à B,
il sort finalement à B.
S'il était malin, il ressortirait àA
avant de s'en retourner.
Tu veux en faire un plus grand.
Tu en veux un plus grand.
Je ne dis rien.
Ce sont tes mots.
Alors tu me crois ?
- Non, pas ça.
- Viens, on va prendre un verre.
- Il faut le déplacer.
- En effet..
Un être humain doit donc
pouvoir entrer dedans.
La moitié des anneaux
sont superflus.
L'anneau intérieur est assez solide.
Il y a encore bien plus de superflu.
On peut prendre des petites plaques
et les suspendre autour d'un box.
Petites comment ?
Plusieurs petits champs
en font un grand.
Oui. Mais il faut le mettre à un endroit
où personne ne peut l'éteindre.
On le met dans un placard.
- Non, dans un endroit inaccessible.
- Et où on peut régler la température.
- Oui, on trouvera.
On va donc faire des mini-champs ?
Ça demandera combien de travail ?
- Abe, tu sais ce qu'on peut prendre ?
- Attends...
Je sais qu'on a vu des trucs dingues,
que tu ne piges pas encore...
- Toi, si ?
- Non.
Mais ce que tu vas voir, ce n'est pas
une blague. Je ne te ferais pas ça.
Donc si tu vois quelque chose,
ne crie pas et ne pars pas en courant.
Tu crois que je me moque de toi,
mais pas du tout. Vraiment pas.
Qui c'était, Abe ?
Attends. Six minutes.
Tu sais vraiment conduire ?
Qu'est-ce que tu as fait ce jour-là ?
La première fois ?
J'étais dans une chambre d'hôtel
à Russelfield.
- On se voit à l'atelier.
- Ce que j'aurais fait ?
Reprendre le travail, je suppose.
Oui, sans doute.
Maintenant que je le sais, ne recommence
pas. Pas si ça me concerne.
Décroche.
Salut, Rachel.
- Pourquoi pas la loterie ?
- Possible, mais c'est le samedi.
Même en gagnant 10 millions...
...ça ne rapporte que quelques
centaines de mille par an.
- Et ce n'est qu'une transaction.
- Plusieurs fois et...
- J'ai fait un test, c'est tout.
- Bien, je veux faire ce que tu as fait.
Je me suis fait porter malade
et je suis allé dans le cagibi.
- J'amène d'abord Lauren à l'école.
- Viens en voiture et gare-toi plus loin.
Pourquoi ?
- Parce qu'on doit rentrer à la maison.
- Tu comprendras bientôt.
- Bon, j'attends.
J'ai rempli le box d'argon et je me suis
arrangé pour que ça ne fuit pas.
- Ça fuyait ?
- Ça fuie toujours quelque part.
A 8 heures 30, j'ai mis le minuteur sur
15 minutes, j'ai sauté dans l'auto...
- ...et je suis allé à Russelfield.
- Attends, pourquoi le minuteur ?
Parce qu'on en ressort au moment
où la machine se met en marche.
Et je ne voulais pas être à côté.
A 8 heures 45, j'étais en route, la
machine s'est allumée toute seule...
...et à 8 heures 49,
elle marchait à plein.
A Russelfield, j'ai pris un hôtel
et j'ai essayé de m'isoler.
T'isoler ?
Les rideaux fermés, les prises retirées.
Je ne voulais voir personne,
ni regarder la télé.
S'il s'agit de causalité...
ce qui est encore la question...
- Je me suis retiré de l'équation.
- Par précaution.
Qu'est-ce que tu as fait
de la journée ?
- Je suis resté là. J'avais des livres...
- Tu étais nerveux ?
C'était assez mortel,
toute cette insécurité.
"Evacipate".
A 14 heures 30, j'ai pris un réservoir
d'oxygène classe E et un masque...
...et j'ai demandé à ma société quelles
actions Midkap avaient monté.
Je voulais faire une seule
bonne transaction.
On peut télécharger les données
de la Bourse ?
Avec l'ordinateur de la bibliothèque
de Russelfield.
Donc à 15 heures 15, je suis allé
couper le courant du box.
A 15 heures 19, il avait baissé
à un niveau acceptable.
Le truc est d'entrer à un bon niveau,
mais avant que ça ne s'arrête tout à fait.
Ça fait mal ?
Oui, un peu. Mais ce n'est pas pire
qu'un petit choc électrique.
Une fois dedans,
il n'y a plus de problème.
Je sais que tu l'as fait et je ne pense
pas que tu aies le cancer...
...mais c'est sans danger ?
Aaron, ça ne me paraît pas sans danger.
Pas du tout même.
Je sais seulement que j'y suis resté
six heures et que je suis vivant.
Tu as toujours envie ?
J'avais réglé le chrono pour
six heures plus ***.
J'ai réglé le réservoir O2, j'ai pris
une pilule et j'ai essayé de dormir.
- Tu as pu dormir ?
- Pas tout de suite.
Je ne suis pas claustrophobe...
...mais je transpirais et je ne trouvais
pas l'amenée d'oxygène...
...et je respirais autrement.
Finalement, je me suis calmé, peut-être
à cause de la pilule...
...mais je me souviens qu'à un moment
dans le noir avec ces vibrations...
...je me suis senti mieux que jamais.
Je me suis réveillé et j'ai attendu
que la machine refroidisse.
Ça semblait assez refroidi, mais il
restait quelques minutes sur le chrono...
...j'ai attendu un peu.
Ce n'est pas un choc électrique, Abe.
Eteins.
Tu es sorti trop vite.
Tu dois attendre le chrono pour savoir
si le signal est assez bas.
- On est revenus.
- Oui, il est 8 heures 50, mardi matin.
Laisse-moi me remettre.
Après, ça a été facile.
Le plus gros était fait.
J'ai tout laissé en plan, j'ai laissé
la machine et je suis parti.
Et ton double a tout retrouvé dans l'état
et il est entré dans le box.
Mais aussi parce que moi ou mon double,
on remontait le temps...
...donc qui sait ce qui arriverait
si je l'éteignais.
Exactement.
On ne peut s'en servir qu'une fois.
Comme mon double allait à l'hôtel
avec ma voiture, j'ai pris un taxi.
On pourra prendre ton pick-up.
- Tu as des titres, non ?
- Oui. Qu'est-ce qu'on achète ?
Avant midi et demi, on achète
le maximum d'actions RGW.
Il paraît que leurs chiffres
trimestriels ont triplé...
...et que les actions ont presque doublé.
Qu'est-ce qu'ils font
dans cette boîte ?
Peu importe.
Pourvu que le prix monte.
Et il y en a tellement que notre achat
n'influence pas le prix des actions.
Tu ne sais pas ce qu'ils font ?
Tu voulais un fonds Midkap
pour qu'on passe inaperçus.
- Je suis trop prudent ?
- Je ne sais pas.
Certains fonds montent plus,
mais c'est mon premier jour.
- Elle ne répond pas.
- C'est la question.
Mais la réponse ? Tu as 400 milliards,
tu donnes aux bonnes causes...
...tu as une villa avec 100 chambres,
des yachts et de héli-plates-formes...
Tu peux faire tout ce que tu veux.
- Tu es au-dessus de la loi.
- Absolument.
Tu reviens d'un voyage de deux ans.
Qu'est-ce que tu fais de ton temps ?
Ce n'est pas une vraie question,
alors qu'est-ce que ça fait ?
- Quelle est ta réponse ?
- C'est à toi qu'il demande.
Qu'est-ce que je ferais de ma vie
ou qu'est-ce que je ferais demain ?
Les deux.
Ça devrait être constructif.
Ça devrait faire du bien.
- Génial ! Ma femme. Très pure.
- Pourquoi tu demandes alors ?
Je me réveillerais demain,
j'irais à Gabriel Capital inc...
...demander à parler à Joseph Platts.
Et s'il venait, je lui taperais dessus.
Un bon gnon.
- Ça m'étonne. Il serait temps.
- Sympa de ta part.
Comment ça ?
Tu le défends toujours.
Je ferais ça seulement si personne
ne le découvrait.
Je voudrais pouvoir faire ça,
retourner et ne plus le faire.
Pour savoir l'effet que ça fait.
Je suis fier de toi. Enfin !
Mon mari, le héros !
- On ne peut pas faire ça.
- Je sais.
Tu as téléphoné à la dératisation ?
Ce sont des oiseaux !
Tous ces petits doivent mourir ?
- Ça a l'air d'être autre chose.
- Elle croit qu'on a des rats.
Mais l'idée était exprimée.
Et les mots ne voulaient plus repartir.
- Donc tu comprends.
- Tu n'as pas besoin de me convaincre.
Car même si ton double Platts ne frappe
pas, pourquoi il reviendrait...
Et sans application dans le monde réel,
sans avantages à tirer...
...l'idée restait.
- Tu le ferais, toi ?
- Je ne le ferais pas.
- Pour rigoler.
- Non plus.
- Mais s'il y avait une manière...
- Ecoute...
...je ne prétends pas piger les paradoxes
ou ce qui vient après.
Et je n'y crois pas non plus.
Tuer sa mère avant sa naissance...
Mais le pire, c'est de savoir que
ce qu'on vit est fixé à l'avance.
La deuxième, troisième fois...
Tu n'as jamais l'impression
que rien ne colle ?
La vie est désagréable et
on se demande pourquoi.
Certains accusent leurs parents.
"J'aurai dû être allaité au sein !"
Mais si on était sûr que ça aurait
pu se passer autrement ?
Je ne pense pas. Je ne crois pas
qu'il y a une seule bonne manière.
Quel est le pire ? Croire qu'on est parano
ou savoir qu'on devrait l'être ?
Ne me regarde pas comme ça,
je vais bien.
Non, mais je lui fais confiance.
Quand j'ai décidé de te le dire...
...je savais que tu étais marié
et qu'elle le saurait un jour.
Mais mieux vaut lui faire la surprise
dans quelques jours...
...et aller passer un mois au Costa Rica.
Pour qu'elle comprenne peu à peu.
Dis-lui que tu as eu une bonne
journée à la Bourse.
Tu n'imagines pas les questions
que ça soulève.
On lui explique et on voit
ce qu'on fait après.
Mais il faut construire un grand box.
Pour plusieurs personnes.
Celui-ci a l'air d'un cercueil.
Voici notre homme.
- Combien ?
- Cinq et demi.
Et le profit ? Mon Dieu...
Je déclare forfait. Mais je pensais
à Robert et à Philip.
- Je ne veux pas leur dire.
- Ils ont fait beaucoup de boulot.
Abe, si tu veux que je prenne la faute
sur moi, d'accord, avec plaisir.
La semaine prochaine,
ils auront ce qu'ils veulent.
Ils peuvent avoir tous les brevets
des deux dernières années.
Les appareils, le garage, même
ma voiture, si ça les console.
Mais on ne parle pas de ça.
Tout est si différent à l'intérieur.
On est coupé de tout.
- C'est un monde totalement différent.
- Le son aussi est différent.
- Comme si ça chantait.
- J'ai rêvé quand j'étais dedans.
De quoi ?
J'étais en mer ou près de la mer et
j'entendais les vagues. Très monotone.
C'était le soir.
Il y a eu la marée.
Viens voir.
Qu'est-ce que tu as ?
- Tu saignes ? Tourne-toi.
- D'où ça vient ?
Et qu'est-ce que c'est ça ?
- C'est ton oreille. Elle saigne.
Donne.
- Ce n'est pas normal.
- Pour la machine ?
Non, pour les gens.
Je l'ai.
- Tiens, je peux travailler aujourd'hui.
- Salut, les gars.
Je peux en faire plus si
je ne suis pas exclu.
Ils ont dû arroser à nouveau.
- Et on n'est pas avertis.
- Il n'y a que des geckos ici.
- C'est pour les geckos.
- Merci pour le cadeau.
- Ça te convient ?
Vous faites des blagues,
mais il y a une différence.
Comment tu l'as appelé ?
Quand tu es entré ?
Il ne t'ai rien dit ?
L'ex-ami de Rachel entre à mon
anniversaire avec un fusil.
- Oui, Kara l'a déjà dit.
- Moi aussi. Tu as une femme et un gosse.
Vous êtes les deux seuls que ça gêne.
Le reste trouve que c'est un bon...
Tu ne peux pas mettre ça en jeu
pour quelqu'un comme Rachel.
- C'est ce qu'elle cherche.
- Je croyais que tu pigerais.
- Piger quoi ? Tu es tellement bizarre.
- Tu vois comme tout est différent ?
C'est comment alors ?
Tu vois !
Je le sais, c'est tout.
Ce soir-là, tu m'avais parlé de
la machine, ça me tournait dans la tête...
...et quand j'ai vu ce type...
Je n'avais pas l'intention
de lui faire peur.
Je sais que c'était stupide.
Mais tout notre projet...
Il a fallu que je m'habitue.
S'il ne s'agissait que de toi,
ce serait déjà assez con.
Mais tu as une famille, ne fais pas
de conneries. Tu le sais très bien.
Je sais.
Filby, pauvre con !
Si tu le vois, tu ne dis rien.
Si je ne sais rien, je n'y peux rien.
Laisse-le se tirer.
- Qu'est-ce qu'on fait là ?
- On cherche le chat. Voilà ce qu'on fait.
- Je ne sais pas.
- Quoi ?
Ce type du cagibi nous voit entrer,
mais jamais ressortir.
Que dirait un réceptionniste
de deux types...
...qui loueraient une chambre
chaque jour ?
Tu as retiré celui-ci ?
Tu as ton portable ?
Je peux regarder qui c'est ?
On n'est pas encore revenus.
Mais tu ne peux pas le ramener.
C'est Aaron. Bonjour chérie.
Je ne suis pas là. J'ai dû aller en ville
pour aider quelqu'un.
Sympa. Non, je dois manger avec ces
cons. Garde-moi quelque chose.
Oui, à six heures.
Quoi ?
On devrait gagner de deux points,
mais on n'a plus que 12 secondes.
On doit faire une infraction.
Non, ils ratent le premier lancer libre
et on fait trois points.
Tu as faim ? Je n'ai rien mangé
depuis cet après-midi.
- Tu rigoles !
- Excuse-moi, c'était dans ma poche.
C'est Kara.
Ça marche comment, un portable ? S'il y
en a deux et que je fais le numéro...
...ils sonnent tous les deux ?
Oui, c'est un signal radio.
Non, c'est un réseau. S'il trouve un
téléphone, l'autre ne sonne pas.
Celui-ci sonne.
- Celui à Russelfield ne peut pas sonner.
- La symétrie est rompue.
- Tu es sûr que ça marche comme ça ?
- Non.
Comment ça va ?
Très bien. Toi aussi ?
- Kara dort ? Je t'ai réveillé ?
- Non, pas moi.
Mon corps s'habitue à ces journées
de 36 heures. Qu'est-ce qu'il y a ?
Si on le fait, faisons-le maintenant.
Tu as son adresse ?
- Pourquoi maintenant ?
- On sort demain, non ?
Oui, acheter des actions.
J'ai été réveillé par une sirène d'auto.
Des gosses faisaient du skate.
On va voir Platts maintenant,
on retourne dans le box...
...et on revient avant la sirène.
On chasse ces gosses.
Mon double continue à dormir,
ils ne font pas cette conversation...
...et ils entrent dans le box.
- Et ils sont changés.
- Mais dans le box.
Comment retourner si loin si
les machines sont éteintes ?
Elles étaient allumées ?
Je suis passé à 5 heures.
Cette question insoluble me fatiguait...
C'est une expérience, ou bien
on fait ça pour moi ?
- Un peu les deux.
- De 5 à 3. Dix heures dans le box.
L'oxygène est dans la voiture.
La journée sera longue.
C'est...
C'est la voiture de Rachel ?
Non, celle de son père.
Il a la même.
Tu as vu ? M. Granger... Thomas.
Dans cette voiture.
Vraiment. Qu'est-ce qu'il fait devant
chez moi à 2 heures du matin ?
Il nous suit, tu crois ?
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je regarde ce qu'il veut.
Pas dans mon quartier.
- Tu l'as vu aujourd'hui ?
- Non.
Moi si. Cet après-midi. Vers 6 heures.
Et tu ne l'as pas vu maintenant ?
Cet après-midi, il était rasé.
Il allait à une fête avec sa femme.
Maintenant, il a une barbe de deux jours.
- Tu es sûr ?
- Je crois que oui.
Rachel, c'est Abe.
Je te réveille ?
Tu peux me donner le numéro
de ton père ?
Vas-y.
Merci.
Qu'est-ce qu'il fait ?
Rien. Il descend.
Je pensais qu'il venait ici,
mais il est remonté. Il est soûl.
Désolé de téléphoner si ***, mais
puis-je parler à Thomas Granger ?
Je suis Miller
de Putney & Meyers.
M. Granger ?
Thomas Granger ?
Qu'est-ce que tu fais là ?
Viens ici.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Rien de grave, j'ai glissé.
Quel box il a utilisé ?
Tu n'en avais qu'un, non ?
Oui, qu'est-ce que tu crois ?
Ils sont bien réglés.
Je les ai allumés à 5 heures.
Il peut être retourné à 5.
Ou il est encore dedans.
On l'éteint et on regarde
s'il est dedans.
Tu voulais lui dire ?
Je ne me fâcherai pas.
Vraiment pas. Et toi ? Tu ne peux pas
t'approcher de lui sans t'écraser.
Je ne parlerais à personne.
Jamais ? On fait parfois des trucs
sans faire attention.
Non, impossible. Je ne sais pas
pourquoi je ferais ça.
Moi non plus.
Et si c'était un cas urgent ?
- Tu le ferais ?
- Je ne sais pas. Et toi ?
Quel cas urgent ?
Les permutations étaient infinies.
Même couché à deux chambres
de distance d'Abe...
...Thomas Granger se trouvait
dans un état végétatif.
Ils comprenaient que le problème
était récursif...
...mais ils ont dû admettre
que la réponse était inconnaissable.
Qu'est-ce qu'il a changé ?
Sans doute pas grand-chose.
On n'a pas eu de contact avec lui.
Mais on n'a pas eu cet entretien la pre-
mière fois. On ne sait pas ce qui manque.
- Ça ne peut pas être grand-chose.
- Le hic, c'est que c'est changé.
La question aurait dû être de savoir
quoi faire de l'homme comateux à côté.
Mais Abe faisait déjà une liste
dans sa tête.
Deux mg de triazolam toutes les sept
heures entraîne un état de sommeil...
...et à une vitesse de métabolisme
minimale.
Dans cet état, l'homme respire
0,3 litre d'oxygène à la minute.
En gros, 2000 litres en quatre jours.
Un réservoir classe E contient
625 litres d'oxygène.
Deux litres et demi d'eau minimum
circulent par jour dans le corps.
La nourriture serait du lux e.
Mais le réservoir de gaz hilarant
était nécessaire de l'autre côté.
Deux étages plus haut, il se rendait
dans une autre pièce...
...où il y avait ce que j'appellerai
"la machine de réserve".
Je t'ai appelé toute la matinée.
Vraiment ?
A ton travail. Sur ton portable.
- Je ne suis pas là.
- Vraiment !
Aucune idée. Qu'est-ce qu'il y a ?
Je suis fatigué.
Rien n'est important chez Cortex Semi ?
Je voulais faire un speech
sur notre longue amitié.
Mais si tu ne vas pas travailler et
si tu fais des trucs pour moi...
...je te montre un truc capital
jamais vu.
A cet instant, une discussion
devait suivre.
Bien sûr, Abe aurait voulu
savoir comment.
Aaron aurait dû tout expliquer
sur le contrat de stockage...
...et pourquoi il y avait deux chambres
au nom d'Abram Terger.
Abe aurait voulu savoir comment.
Aaron lui expliquerait qu'il avait vu
le box de réserve...
...et qu'il a tout de suit su
ce que c'était.
Mais Abe lui demanderait comment.
Un truc sur le dessin modulaire
des box...
...qui permet de les replier
et de les glisser l'un dans l'autre.
Ils étaient réutilisables.
Recyclables, dirait Aaron.
Comment, demanderait Abe.
Et Aaron lui expliquerait
que tout est simple...
...si on sait ce que quelqu'un
mange au petit déjeuner.
Même dans un monde
de couvercles collés.
Comment ?
Et alors j'aurais fait mon entrée.
Ou ma sortie,
ça dépend comme on le voit.
Car quand Aaron est revenu la deuxième
fois, ce n'était pas si facile.
Il ne s'attendait pas
à ce que je résiste.
Et alors il était trop fatigué
pour me tenir tête.
Mais pour des raisons que
je ne vois que maintenant...
...j'ai compris qu'il le voulait plus
que moi. Je suis donc parti.
Comme j'en avais l'intention
moi-même...
...il avait enregistré les conversations
du jour.
Cette oreillette lui donnait trois
secondes d'avance sur le monde.
- Il faut que tu dormes bien.
- Impossible. J'ai mon programme.
Il suffisait qu'il prononce les mots
qu'il entendait...
...et les gens auraient participé.
Prise 3.
Abe va chercher la voiture, je vais
au terrain de sport. Will y est.
Je l'invite à la fête et je m'arrange
pour qu'il amène l'ami de Rachel.
Salut, Will.
Salut, vieux crâneur.
Qu'est-ce que c'est ? Ton portable ?
- Non, une radio.
- Tu as l'air d'un agent secret.
- La réunion est remise à mercredi.
- Alors qu'est -ce que tu fais là ?
Bien joué, Aaron.
Super, Aaron.
On aurait pu l'utiliser contre TI.
Tu t'es entraîné.
Ça vient ici cravaté et ça croit
marquer des points.
Qu'est-ce que tu fais ce soir ?
- Qu'est-ce que tu fais ce soir ?
- J'aurais dû être à Raleigh.
Tu connais Robert ?
Il fête son anniversaire, viens.
- Mon cousin vient.
- Amène-le. Rachel vient aussi.
Une réunion. C'est sympa.
Je ne le fais pas.
Pourquoi pas ?
Il y a tellement d'autres manières
sans risques d'accident.
Je peux lui demander si elle veut faire
autre chose, ou ne pas parler de la fête.
- Et demain ? Et après-demain...
- Demain, c'est demain.
Et tu veilles constamment sur elle.
Ce type a des fusils.
Qu'est-ce qu'il fera
s'il la trouve seule ?
Comme ça,
on saura ce qui arrive...
...et on peut faire arrêter ce type.
Tu as dit ça toi-même.
Tu dois le faire. Elle vient parce
qu'elle sait que tu y seras.
Je ne suis pas revenu pour rien.
Il ne tire pas ?
Même si tu t'approches de lui ?
Non, pas quand je n'y étais pas.
Et pas non plus quand j'y étais.
Il n'ose pas.
On sait tout, on prévoit tout.
Mais on doit faire gaffe.
On peut trouver ce fusil.
Oui. Il est dans son pick-up. Si tu
trouves que c'est une bonne idée...
Qu'est-ce qui se passe
avec nos mains ?
- Comment ça ?
- Pourquoi on ne peut pas écrire ?
Je ne sais pas.
Je vois les caractères.
Je sais comment ils sont, mais
ma main refuse de les faire.
Compare avec ta main gauche.
Salut, Rachel.
Tu sais quel jour on est ?
Non, c'est l'anniversaire
de ton ami Robert.
J'aime les disques, alors j'ai acheté
The Best of Bread.
Je peux te dire ce que j'ai fait
ce soir-là quand c'était mon tour.
Mais ça n'a guère de sens, car seule
la version définitive semble compter.
Donc combien de fois Aaron a-t-il dû
faire les mêmes conversations...
...et mimer un texte insignifiant ?
Combien de fois avant que ce soit bien ?
Trois, quatre, vingt fois ?
J'aimerais croire qu'une fois de plus
aurait suffi.
Je peux presque dormir à nouveau
si une seule fois suffit.
Lentement et méthodiquement,
il construisait le moment parfait.
Il prenait autour de lui ce
qu'il lui fallait et il in ventait.
Et une fois débarrassé des détails...
...il n'avait plus qu'à attendre
le conflit.
Peut-être aussi l'inévitable
considération morale...
...jusqu'à ce que le bruit dans la chambre
se transforme en panique et en cris...
...et que le tireur entre.
Mais finalement ça a dû être parfait.
Et magnifique, avec toute l'admiration
qui lui reviendrait.
Il avait sans doute sauvé des vies.
Qui sait ce qui serait arrivé
s'il n'avait pas été là.
Je sais que ça n'a pas l'air bien.
Je sais que tu n'approuves pas
ce que j'ai fait.
Tu es furieux, et je dois dire
que je le suis aussi.
Mais ça passera. Allons quelque part
où on ne parle pas la langue.
On n'a pas d'argent ici.
Et on doit voler notre passeport.
On trouvera bien de l'argent.
Au loto, au basket... Une nuit,
et on peut partir mille fois en vacances.
De toute façon, ils ne servent pas
de leur passeport.
Viens, on peut aller à Starcity.
Voir les astronautes s'entraîner.
Je reste ici.
Pourquoi ?
Demain, ils vont faire leur box.
Et le tien sait ce qu'ils ont fait.
On ne peut pas les surveiller
éternellement.
Le box que fait Abe ne marche pas.
Les liaisons ne collent pas.
Et s'ils le réparent,
j'en prendrai des morceaux.
C'est un truc, ça ne marche plus.
Ton double voudra faire autre chose
et le mien est d'accord.
Tu restes. Pourquoi ?
Pourquoi Abe resterait ?
Quelle raison il a d'être ici ?
Je suppose que ça ne remonte pas
assez loin.
Pourquoi tu ne mets pas Kara
et Lauren dans le box ?
Alors toi et Aaron, vous aurez une famille
et tu n'auras plus besoin d'en vivre.
- Ne reviens pas.
- Et chacun son hémisphère.
Je n'ai jamais eu besoin de montrer
de quoi j'étais capable, mais écoute...
Fais ce que tu veux,
je ne peux pas te retenir.
Mais ne reviens plus ici,
et évite-les.
Evite-les tous.
J'ai payé toutes les dettes que j'avais
peut-être envers toi. Tu sais tout.
Ma voix est la seule preuve
que tu auras jamais.
J'aurais pu écrire une lettre, mais mon
écriture n'est plus ce qu'elle était.
Tu as peut-être tout enregistré.
C'est ton droit.
Je ne prendrai plus contact avec toi.
Tous les cinquante centimètres...
Partout...
Partout...
Et si tu cherches,
tu ne me trouveras pas.