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ON DIT QUE CERTAINES VIES
SONT LIÉES À TRAVERS LE TEMPS
UNIES PAR UN ANCIEN APPEL
QUI RÉSONNE AU COURS
DES SIÈCLES
LE DESTIN
Autrefois, dans un pays lointain,
se dressait un empire
qui s'étendait des steppes de Chine
aux rives de la Méditerranée.
Cet empire, c'était la Perse.
Redoutables combattants
et habiles gouverneurs,
là où passaient les Perses,
l'ordre régnait.
Le roi de Perse, Sharaman,
régnait avec son frère Nizam
selon les principes
de la loyauté et de la fraternité.
Le roi avait deux fils
qui le comblaient de joie.
Réjouissez-vous !
Mais aux yeux des Dieux,
la famille du roi était incomplète.
Jusqu'au jour où il fut témoin
de l'acte de bravoure
d'un jeune orphelin
des rues de Nasaf.
Écartez-vous !
Arrêtez !
À l'aide !
Cours !
Cours, Bis !
Reste ici.
Lâchez-moi !
Au nom du Roi !
Comment te nommes-tu ?
Dastan, Sire.
Et tes parents ?
Petit...
Frère, emmène-le.
Ému par son courage, le Roi accueillit
le jeune Dastan dans sa famille.
Du Roi, il n'avait pas le sang
et ne pouvait prétendre au trône.
Mais peut-être y avait-il à l'uvre
des forces dépassant l'entendement,
le jour où un garçon
d'extraction inconnue
devint...
prince de Perse.
PRINCE OF PERSIA
Les sables du temps
15 ANS PLUS ***
AUX CONFINS DE LA PERSE
LA VILLE SAINTE D'ALAMUT
Alamut est plus somptueuse encore
que je ne l'imaginais.
Sa beauté est un leurre, cher Tus.
Elle est livrée à l'indolence
et doit payer sa traîtrise.
Père veut épargner la ville
au nom de son caractère sacré.
Mais en son absence,
c'est à moi de décider.
Réunissons-nous en conseil,
vous, noble oncle,
et mes deux frères, mon fidèle Garsiv,
et...
Où est Dastan ?
J'ai parié gros sur toi !
Tu me fais honte !
- Tu veux ma place ?
- Vas-y !
C'est tout, mauviette ?
Prince Dastan !
Où est le prince ?
Pas ici !
Sire, le prince Tus
a convoqué le conseil de guerre.
Je viens.
Notre meilleur espion
a intercepté une caravane
qui sortait d'Alamut,
chargée d'épées
de la plus belle facture
et de flèches à pointe d'acier.
Payables par le seigneur de guerre
Kosh à la ville d'Alamut.
Ils arment nos ennemis, Dastan.
Mon cheval a péri au Koshkhan.
Alamut va le payer.
Ou décimer nos soldats.
Nous devons pacifier le Koshkhan,
pas détruire Alamut.
Sages paroles, petit frère.
Les mots n'arrêteront pas nos ennemis
s'ils sont armés par Alamut.
Nous attaquerons à l'aube.
Dans ce cas, laisse-moi mener l'assaut.
Parle, Garsiv.
Je dirige l'armée de Perse
et Dastan, une poignée de chiens fous.
Ils sont rustres, mais savent se battre.
J'ai la préséance de l'aîné.
- Ton épée te démange.
- Comme il se doit !
Mes chers frères !
Toujours fougueux.
On dit que la princesse d'Alamut
est d'une beauté sans pareille.
Nous allons prendre son palais
et le vérifier.
Nul ne doute de ton courage,
mais tu n'es pas prêt.
Garsiv mènera l'offensive
avec la cavalerie.
Princesse Tamina,
l'armée perse est toujours à nos portes.
Leur foi ne tolère pas
d'autre vérité que la leur.
Il serait plus prudent
de ne pas vous approcher.
Quelle que soit leur foi,
elle ne les rend pas tout-puissants.
Convoquez le conseil.
Je vais m'abriter au Haut Temple
et prier.
Le Haut Temple ?
Nos murs sont inviolés
depuis mille ans.
Tout change avec le temps.
Nul ne le sait mieux que nous.
Pourquoi on désobéit à ton frère ?
Garsiv ne conçoit que l'attaque frontale.
Ce sera un massacre.
Ils se battront à l'avant
et nous entrerons par le côté.
Tu as bu ?
Voici notre entrée.
Il y a deux portes.
La latérale est facile.
La principale est infranchissable.
Elle est protégée
par deux tours bien gardées.
Rien n'est impossible.
Prends la facile,
je prends l'infranchissable.
Tu veux nous faire tuer.
Joli discours, Bis.
Galvanisant.
Sonnez l'alerte !
Tenez-moi ça.
Faites le dos rond.
La porte orientale !
C'est un homme de Dastan.
Il est entré.
Dastan a réussi.
Redéployons nos troupes.
Déployez-vous vers la porte orientale !
La porte orientale a cédé.
Bloquez l'accès à la chambre sacrée.
Bien, princesse.
Partez tous.
Ne faillissez pas.
Je la protégerai à tout prix.
Dégagez !
Vos rituels ridicules
ne vous aideront pas !
Crois-tu que ce sont ses seuls atouts,
Garsiv ?
Pour une fois, la légende dit vrai.
Vous fournissez des armes
aux ennemis de la Perse.
- Où sont-elles ?
- Nous n'avons pas de forges
et vous avez vaincu nos armes.
Nous savons tout,
alors gagnons du temps...
L'éternité ne suffirait pas
à trouver ce qui n'existe pas.
Une princesse aussi sage
ne refusera pas une solution politique.
Unissez-vous au futur roi de Perse.
Plutôt mourir.
Comme il vous plaira.
Non !
Prince Tus.
Promettez-moi votre indulgence
envers le peuple d'Alamut.
Vive le Lion de Perse !
Ils te surnomment le Lion de Perse.
La discipline
n'est décidément pas ton fort.
Je vais t'expliquer.
L'heure est aux réjouissances.
Mais, tradition oblige,
puisque tu m'as volé
l'honneur de l'assaut,
tu me dois un trophée
en signe de respect.
Magnifique dague.
Il t'a livré la ville et la princesse.
- Cela devrait suffire.
- Soit.
Un messager vient d'apporter
une grande nouvelle.
Votre père écourte sa retraite de prière
pour nous rejoindre.
Il accourt pour fêter notre belle victoire.
Il semblait
qu'Alamut armait nos ennemis.
Il "semblait" ?
Ce n'est pas un motif suffisant
pour assiéger une ville sainte
avec mon armée !
Cette... fantaisie
ne plaira pas à nos alliés.
Mais ça ne t'a pas effleuré.
Inutile de regarder ton oncle.
Cette décision et ses conséquences
sont ma responsabilité.
Tu es impatient de régner,
mais crois-en mon expérience,
tu n'es pas prêt.
Je m'en remets à votre jugement, père.
Votre confiance m'importe
plus que tout.
Je m'engage à trouver les armes.
Je ne reparaîtrai devant vous
qu'avec une preuve contre Alamut.
Le troisième pas est le plus dur !
Frère !
Nous avons découvert des galeries
à l'est de la ville.
Je vais voir ça.
Tu vas rater le banquet.
Garsiv et toi
tiendrez compagnie à père.
As-tu un trophée à lui offrir ?
Bien sûr.
Bis, le trophée.
Nous l'avons momentanément égaré.
Je savais que tu oublierais.
La tunique du régent d'Alamut.
Une relique sacrée entre toutes.
Le Roi appréciera.
Après tes prouesses,
je te dois bien ça.
Un joyau rare.
Présente-la au Roi pour moi, ce soir.
Tu veux encore une autre épouse ?
Écoute-moi, Dastan.
Ce mariage m'assurera
la loyauté de son peuple.
Libre, elle représenterait
une opposition dangereuse.
Si père désapprouve cette union,
je veux que tu la tues de ta main.
J'ai pour escorte le prince Dastan,
le "Lion de Perse".
Vous devez être fier
d'avoir détruit une ville innocente.
Le plaisir est mutuel, princesse.
Si punir les ennemis de mon Roi
est un crime,
je récidiverai sans hésiter.
Vous êtes un vrai prince de Perse,
brutal et dénué d'honneur.
Ne me jugez pas sans me connaître.
Qu'ai-je raté ?
Attends ici avec Son Altesse.
Si vous le pouvez,
faites preuve d'humilité
devant le Roi. Pour votre propre salut.
Vous avez radouci mon père ?
Un jour, tu auras
le plaisir d'être frère de Roi.
Souviens-toi de ton premier devoir
et tout ira bien.
Quel est-il ?
Ne jamais laisser sa coupe vide.
Ainsi, un autre de mes fils
a rejoint les rangs
des grands guerriers perses.
Vous voilà enfin.
Je priais pour toi
et pour tes frères, Dastan.
La famille.
Les liens fraternels
sont l'épée qui défend notre empire
et je prie pour que cette épée
demeure infaillible.
J'ai agi dans le but
d'éviter des morts inutiles.
C'était une preuve de bonté, Dastan,
que de donner bravement l'assaut
pour vaincre en épargnant des vies.
Mais un grand homme
se serait opposé à l'attaque.
Un grand homme aurait refusé
d'agir contre sa conscience,
quitte à braver les ordres.
Le garçon que j'ai vu autrefois
montrait une disposition à la bonté,
mais aussi à la grandeur.
En attendant...
j'ai un présent pour vous.
Certains m'ont jugé imprudent
d'accueillir un enfant des rues
dans ma famille.
Certes, son sang n'était pas noble,
mais son âme l'était.
D'un roi, il avait l'étoffe.
Merci, père.
Pour vous,
la tunique du régent d'Alamut.
Que puis-je t'offrir en retour ?
Roham !
Je vous présente la princesse Tamina.
Tus désire s'unir à son peuple
en l'épousant.
Mon vu le plus cher
est que vous acceptiez.
Au cours de mes voyages,
je n'avais jamais vu
plus belle cité que la vôtre, Altesse.
Vous auriez dû la voir avant le passage
de votre horde de barbares.
Elle fera une reine parfaite.
Mais Tus possède déjà
suffisamment d'épouses.
Je pense, Dastan,
que tu courrais moins l'aventure
si tu avais pareil joyau
dans tes appartements.
La princesse d'Alamut
sera ta première épouse.
Tu ne dis rien, Dastan ?
Il brave les pires dangers sans ciller,
mais le mot de mariage
le pétrifie de peur.
Et certains disent
qu'il a tout à apprendre !
Il me faut un remontant.
Écartez-vous !
Laissez-moi passer !
Père...
La tunique est empoisonnée !
Aidez-le !
Elle vient de Dastan !
Pourquoi ?
Aidez-le !
Arrêtez-le !
Aidez-le !
Mon prince ! Par ici !
Attrapez-le !
Cours !
Bis !
Suivez-moi !
Vous êtes folle ?
Je sais sortir d'ici.
Vous aurez besoin de moi.
Grimpez !
- Fermez la porte !
- Par là !
Fermez !
Baissez-vous !
Rattrapez cet assassin !
Il a volé mon cheval !
Plus vite !
Mes fidèles sujets, le monde entier
pleure la mort de notre Roi bien-aimé.
Nous sommes d'autant plus affligés
que la main qui l'a frappé
est celle du prince Dastan.
Je n'ai pas tué mon père.
Tus m'a donné la tunique.
C'est lui l'assassin.
Et il va devenir roi.
Je n'ai pas tué mon père.
Je te crois.
J'ai eu tort de vous emmener.
Mais tu l'as fait.
Je devais vous donner à mon frère
ou vous tuer.
Tu pourrais m'embrasser,
puis me tuer.
Mais j'ai mieux.
Je vais te tuer !
Ça réglera tes problèmes !
On peut trouver une autre solution.
Tu pourrais m'embrasser, puis me tuer.
Mais j'ai mieux.
Je vais te tuer !
Rends-moi ce que tu as volé,
sale Perse !
Non !
Tu as vu ?
Vu quoi ?
Ose encore et je te brise le bras.
"Encore" ?
Tu as gâché le Sable !
Explique-moi.
Incroyable.
Quand on libère le sable,
on inverse le cours du temps.
Seul le détenteur de la Dague
en est conscient.
Il peut modifier
des événements du passé
à l'insu de tous.
Jusqu'à quel point ?
Réponds.
Tu as détruit ma ville !
Les armes étaient un prétexte
pour avoir cette Dague.
Après la bataille, Tus me l'a réclamée.
Tout est clair, à présent.
Avec elle, il pourrait changer
le cours des batailles,
parer les coups fatals de ses rivaux,
devenir un roi de Perse
plus puissant encore que mon père.
Voilà son but !
Mon frère félon
doit être traduit en justice.
J'ai doublé la récompense
pour sa capture.
Je m'engage à protéger notre empire
comme mon père l'aurait voulu.
Un nouveau règne commence.
- Que fais-tu ?
- Garsiv est à nos trousses.
Son cheval est reconnaissable.
Je dois masquer ses traces.
Et où comptes-tu aller ?
À Avrat, enterrer mon père.
On te recherche pour son meurtre
et tu cours
au-devant des soldats ?
Mon oncle Nizam y sera.
C'est mon seul recours.
Je lui expliquerai que Tus m'a piégé.
Écarte-toi.
Les routes seront surveillées.
Je passerai par la Vallée des Esclaves.
C'est une terre peuplée de brigands.
Il paraît.
C'est du suicide !
Mon frère m'a sali par son infamie
et je rétablirai la vérité,
quitte à mourir !
Et tu comptes me laisser
au milieu de nulle part ?
Tu abandonnes
une femme sans défense ?
Où est passé
ton précieux sens de l'honneur ?
Retenez-moi ou je l'étrangle.
En selle. Il ne peut pas être loin.
Sans le Sable, c'est un banal poignard.
Émoussé, qui plus est.
Ce sable, il t'en reste ?
Bien sûr que non.
Il m'en faut.
Fais le poirier, ça peut marcher.
Votre Altesse en a assez vu ?
En route.
Puisque la Dague est vide,
comment convaincras-tu ton oncle ?
Ça me regarde, princesse.
Tu es une caricature.
La tête haute,
la poitrine bombée, le pas conquérant.
Le typique prince de Perse
imbu de lui-même.
On t'a toujours dit
que le monde t'appartenait
et tu le crois !
Je ne suis pas né dans un palais
comme toi,
mais dans les bas-fonds de Nasaf,
où j'ai dû lutter pour survivre.
Tu es devenu prince ?
Le roi traversait le marché un jour
et il...
Disons qu'il...
Il m'a trouvé.
Il m'a recueilli
et donné une famille, un foyer.
Ce que tu vois,
c'est la démarche d'un homme
qui vient de tout perdre.
Bienvenue dans
la Vallée des Esclaves.
Je tuerais pour une goutte d'eau.
Il ne fallait pas engloutir nos réserves
il y a des heures.
Je ne suis pas née du désert
comme les Perses au cuir épais.
Je suis d'une constitution
extrêmement... délicate.
Tu es une enfant gâtée.
Les puits d'Alamut sont réputés
pour leur eau limpide et fraîche.
Au lieu d'admirer tes puits,
il fallait protéger tes murs.
Tu n'en serais pas là.
Miracle !
J'ai fait taire la princesse !
Tamina ?
Tu m'entends ?
Oui, Dastan, je t'entends.
Sais-tu où tu es ?
Tu oses t'aventurer ici ?
Le cur du Soudan
est le territoire des Ngbaka.
Ils sèment l'effroi derrière eux.
Ils sont maîtres dans l'art
du lancer de poignard.
Leurs lames tournoyantes sont bénies
par le Créateur Lui-même.
Leur habileté est telle
qu'ils peuvent décapiter trois hommes
d'un seul lancer.
Tu ne devrais pas faire ça.
Sais-tu pourquoi ?
Voici Seso.
C'est un Ngbaka.
J'ai eu la chance de lui sauver la vie,
ce qui signifie qu'il est mon obligé
pour l'éternité.
Dis-moi,
as-tu de quoi me dissuader de lui dire
de lancer le prochain poignard
un peu plus haut ?
C'est elle ?
Elle n'est pas mal.
L'odeur laisse à désirer,
mais marché conclu !
Petite maligne.
Un marché ? Quel marché ?
Quel noble prince !
Quelle douce princesse !
Tu as bêtement mordu
à mon stratagème
et volé au secours de la belle évanouie.
Belle, c'est relatif.
Tu me dévores des yeux.
Par méfiance. Tu n'es pas mon genre.
Je ne suis pas une esclave soumise,
je dis ce que je pense !
Trop souvent, à mon goût.
Elle sera parfaite.
Qu'allez-vous faire d'elle ?
Dites-le-lui. Il se ronge les sangs.
Vous permettez ?
Ça me coûte de l'admettre,
mais tu avais raison.
J'en ai assez vu.
Dastan, écoute-moi.
Les pouvoirs de cette dague
convaincront mon oncle.
Je l'admets,
je t'ai un peu menti.
Mais tes mensonges sont brillants.
Je suis la gardienne d'un pacte divin.
La Dague est sacrée
et tu l'as dérobée à nos soins.
Entre de mauvaises mains...
J'y ferai attention.
Tu vas rater le meilleur.
Tu ne comprends pas
ce qui est en jeu !
Tu vas offenser les Dieux !
Tes Dieux, pas les miens.
- Une course d'autruches ?
- Chaque mardi et jeudi.
Leur manque de grâce
est compensé par leur combativité.
Et c'est facile à truquer.
Cet endroit possède
une réputation terrible.
Le massacre des maîtres
par les esclaves ?
Très bonne histoire,
sans cesse enrichie.
Mais fausse, hélas.
Et ces squelettes ?
Achetés à un gitan de Bukhara.
Je nous ai forgé
cette réputation sanguinaire
pour nous protéger du mal rampant
qui ronge notre pays.
Tu sais de quoi je parle ?
L'impôt.
Les Perses montent des armées,
des forteresses, des routes.
Et qui paie pour tout ça ?
Le petit commerçant !
D'où mon idée de campagne
pour nous faire une fausse notoriété.
Elle se répand comme la vérole
dans un harem turc.
Regarde-moi ces merveilles !
Fonce, ma beauté !
J'adore ça !
Les collecteurs d'impôts nous évitent,
mes clients et moi.
Tout le monde est content.
Envoyez les filles !
Dépêchez-vous, il faut calmer la foule.
Ouste, au travail !
Si tu casses,
ce sera pris sur tes gages.
Inutile de faire ta mijaurée.
Va calmer ces excités !
Je suis enchanté
de notre petit arrangement.
Quelle fougue ! Où l'as-tu trouvée ?
Au marché aux esclaves.
J'allais la troquer contre un chameau
quand elle m'a assommé.
Le chameau est plus sûr.
Noble cheik Amar,
j'apprécie ton accueil.
C'est charmant ici, mais j'aimerais...
Tu sais, le Perse,
tu ressembles étonnamment
au prince meurtrier qui a pris la fuite.
T'ai-je parlé des Ngbaka ?
Longuement.
Sacrée bonne histoire.
Mais le coup du chameau,
franchement !
Elle en vaut au moins deux.
Quant à toi, jeune homme,
ton frère offre pour ta tête
un prix qui frise l'indécence.
J'aurais vendu ma mère
pour pareil magot.
Quoi ? Tu ne l'as pas connue.
Va le livrer aux Perses.
- Joli poignard.
- De la pacotille.
- Il ne vaut rien !
- Vraiment ?
Récupère les pierres.
Que fait-il ?
Pense à mes oiseaux !
Par ici !
Mauvaise idée !
Dans le tunnel !
Cette fois, c'est décidé !
On arrête la vente de lait fermenté.
Rattrape-les !
- La porte !
- Arrêtez-le !
Actionne le levier !
Je veux la Dague.
Ça peut attendre. Ouvre !
La Dague !
J'ai hésité, crois-moi.
Écarte-toi.
Le Perse !
Dastan !
C'est ça que tu cherches ?
La clé ?
On se reverra !
Ils viennent
aux funérailles de mon père.
Il y a une centaine de soldats à la porte.
Au bas mot.
Si tu tiens à ta Dague,
aide-moi à entrer.
Tu connais forcément
certains de ces dignitaires étrangers.
Tu n'as pas choisi le plus léger.
C'est un Moghol de l'Hindou Kouch,
tu devrais être honoré.
Je le suis terriblement.
Où est la Dague ?
Tu es libre de pratiquer sur moi
une fouille approfondie.
Tus est absent.
Il doit être resté à Alamut.
Le sable pour la Dague
se trouve à Alamut ?
Tus est resté pour ça.
Ses hommes cherchent le sable.
Je dois entrer en contact
avec mon oncle.
Impossible.
Rien n'est impossible.
- Tu es décidément fou.
- D'où ton regard admiratif ?
Dégagez !
Tourne-toi.
Vous me régaliez de grenades
quand j'étais enfant.
Et tu crachais les pépins sur Garsiv.
Ton initiative est risquée.
Je n'ai pas le choix.
Suivez-moi.
Je n'ai pas tué père.
Vous savez que j'en serais incapable.
Tous tes actes t'accusent.
J'étais forcé de fuir.
Tus m'a donné la tunique.
C'est lui l'assassin.
Où est-il ? On enterre son père
et il reste à Alamut.
Pour gagner nos alliés à notre cause,
nous devons trouver les forges.
Si elles existent.
L'invasion reposait sur un mensonge.
Tus veut le pouvoir, alors il a tué père.
Il ne cherche pas les armes,
mais le sable
qui active une relique magique.
Je devrais avaler ces sornettes ?
Après la bataille,
Tus m'a réclamé une Dague.
C'est pour obtenir cette Dague
qu'il a envahi Alamut.
Cette Dague...
tu l'as avec toi ?
Ses pouvoirs sont fabuleux.
C'est une plaisanterie ?
Elle était là.
Ta preuve a disparu.
Tamina.
Vos mains sont brûlées.
J'ai voulu ôter la tunique empoisonnée
à ton père.
Un problème ?
Tu peux me faire confiance.
C'est seulement que...
Tus est mon frère.
- Pourquoi m'a-t-il trahi ?
- Je l'ignore.
Peut-être que malgré ta valeur,
il t'a toujours considéré
comme son obligé.
Destiné à remplir sa coupe.
Mon lien avec ton père était différent.
Nous avions le même sang, Dastan.
Il racontait souvent la fois
où vous l'avez sauvé du lion.
- Il adorait cette histoire.
- Entre autres.
C'était sa préférée.
Tu parles par énigmes.
Attends !
Je n'ai pas tué père !
Poussez-vous !
Et maintenant ?
Où est-il ?
Garsiv...
Je n'ai pas tué père.
Alors Dieu te pardonnera
quand ta tête tombera.
On ne joue plus, petit frère.
C'est tout ?
Majesté.
Tu as quitté Alamut ?
Que voulait Dastan ?
Il a tenté de me tuer.
Sur la place du marché.
Je lui ai échappé.
Tus,
ma mort fragiliserait ton jeune règne.
Dastan veut soulever le peuple.
- Il brigue le trône ?
- Je le crains.
Un procès lui servirait de tribune
pour répandre ses idées.
Je te conseille
d'éviter un procès.
Il ne doit pas rentrer à Nasaf vivant.
Malgré ses crimes,
un procès montrera mieux
quel roi j'aspire à être.
Magnanime et respectueux des lois.
Nous ne sommes pas des sauvages.
Voilà qui est parler comme un roi.
Il faut trouver Dastan
et l'amener devant la justice.
LE REPAIRE DES HASSANSINS
Je dois voir nos hôtes.
Ces gens-là
ont des pratiques singulières.
Les serviteurs ont vu
et entendu des choses étranges.
Un cheval a même disparu.
Dis aux serviteurs de tenir leur langue
ou je te garantis
qu'ils disparaîtront aussi.
J'ai une autre mission pour toi,
mais ta proie a de l'avance.
As-tu ce que j'ai demandé ?
Ces pratiques
n'émoussent pas vos facultés ?
Dans la transe, nous voyons l'avenir.
La mort,
le destin
et une malédiction.
Nous pouvons même voir
où est votre neveu, Dastan.
Je vous souhaite
d'autres visions de mort
bientôt.
Baisse-toi ! Une patrouille perse !
Garsiv !
Que me caches-tu ?
Les Bédouins sont partis.
Ils ont dû se lasser de tes fourberies.
Il fallait que je parte.
Ton oncle ne t'a pas écouté ?
Tus n'a pas tué mon père. C'est Nizam.
Ton oncle ?
Ses mains étaient brûlées.
Soi-disant en voulant sauver mon père,
mais je ne l'ai pas vu
toucher la tunique.
Ça datait donc d'avant.
C'est Nizam qui l'a empoisonnée.
D'infimes sauts dans le temps
ne lui serviraient à rien.
Il brigue davantage que la Dague.
Dis-moi tout.
Tu as les mains agiles.
Mais moi aussi.
Parle ou je la garde.
Fini les mensonges.
On devrait s'en aller.
Votre Altesse pense pouvoir
braver la tempête ?
Nizam est à nos trousses.
Il a juré ma mort.
Dis-moi pourquoi.
Alamut abrite le cur vivant
de toute vie sur terre.
Le Sablier des Dieux.
Un jour, les Dieux regardèrent l'homme
et virent qu'il n'était que bassesse.
Ils déchaînèrent les sables
pour le balayer de la surface de la terre.
Mais une fillette les supplia
d'accorder une chance à l'humanité
et offrit sa vie en échange.
Émus par sa pureté,
les Dieux virent que l'homme
était capable de bonté
et précipitèrent les sables
dans le Sablier.
La Dague fut confiée à la fillette.
Elle fut la première Gardienne.
Seule la Dague a le pouvoir
de percer le Sablier
et de libérer les Sables du Temps.
Mais l'effet ne dure qu'une minute.
Et si quelqu'un enfonce la Dague
en appuyant sur la pierre ?
- Il déchaînera le Sable.
- Et maîtrisera le passé.
Oui, mais c'est défendu.
Quand mon père était enfant,
Nizam lui a sauvé la vie.
Les deux princes
traquaient une splendide gazelle
et ils ne virent pas
qu'un lion les guettait.
Nizam a sauvé Sharaman.
Mon père a conté cette histoire
maintes et maintes fois.
Je ne comprends pas.
Nizam veut remonter le temps
pour défaire ce qu'il a fait.
Ne pas sauver mon père,
le laisser mourir.
Alors c'est lui qui régnera.
Et mes frères ne naîtront pas.
La tempête est passée.
Les Sables enfermés dans le verre
possèdent une force terrible.
En actionnant la Dague à l'intérieur,
tu briseras le sceau.
Le Sablier volera en éclats.
Les Sables du Temps seront libérés
et accompliront la colère des Dieux
en détruisant tout sur leur passage.
L'humanité entière paiera
pour la traîtrise de Nizam.
Voici tout ce qu'il restera de nous.
Le Temple des Gardiens,
près d'Alamut, est un sanctuaire.
Il faut y mettre la Dague en sûreté
pour empêcher ce cataclysme.
C'est la vérité, Dastan.
Rends-moi la Dague.
Je l'emporte là-bas.
Pas question.
Je t'accompagne.
Tu vas m'aider ?
Allons-y au lieu de bavasser.
Les Dieux sont avec nous.
Il faut prendre de l'eau
et passer le col avant la nuit.
Tu adores me commander.
Parce que tu es docile à souhait.
Ne pousse pas trop.
Le Perse !
Dans la précipitation,
on ne s'est pas dit au revoir.
Une semaine pour vous trouver !
La pagaille que vous avez semée
a duré deux jours.
Mon beau champ de courses...
balayé
comme une empreinte dans le sable.
Tu vois Anita ?
Regarde-la.
C'est tout ce qu'il reste de mon empire.
J'ai beau être habile en affaires,
je ne peux organiser de courses
avec une seule autruche !
Pas vrai ?
Je te le dis. Viens par là.
Sais-tu que les autruches
ont des tendances suicidaires ?
Regarde cette épave.
C'était une grande championne
et maintenant, je la veille
jour et nuit
pour l'empêcher de faire une bêtise.
J'ai pensé que le seul moyen
de me dédommager de mes pertes
était de retrouver les deux amoureux
qui ont causé mon malheur.
J'ai besoin de la prime pour vos têtes.
Ton frère sera ravi...
Les tornades pleuvent
comme les fientes de chameaux par ici.
Écoute-moi !
Non, merci.
Joli.
Nous sommes en mission sacrée...
Cause toujours !
Rien n'est plus sacré que l'or !
Donne-moi la Dague. Ils sont partout.
Tu veux vivre ?
Donne-moi la Dague !
Donne-moi la Dague !
Comment as-tu réussi ce prodige ?
L'instinct.
Quoi ?
Il faut partir d'ici.
Explique-moi, pour hier.
Ces serpents obéissaient
aux Hassansins.
Un ordre d'assassins créé par nos rois
que mon père a démantelé.
Apparemment,
Nizam les a maintenus en activité.
C'est à cause de ces manigances
que je refuse votre impôt.
On doit continuer.
Vous peut-être, mais pas nous.
Vous pouvez nous aider.
En bravant une tempête ?
La mouise vous suit
comme des mouches...
Il y a de l'or au Temple.
De quoi en charger dix chevaux.
Net d'impôt.
Prince !
Tu es sûre du chemin ?
Je l'ai mémorisé étant enfant,
comme toutes les princesses.
Il est sacré.
C'est ici !
Le sanctuaire.
Ici, la Dague sera en sûreté.
Ça manque de statues en or
et de chutes d'eau.
Donne-moi la Dague,
je vais la mettre à l'abri.
Ne vous coupez pas, princesse.
Par ici !
La mort date de cette nuit.
On les a torturés.
Les Hassansins.
Nizam connaît ce lieu.
Tous morts !
Tout le village. Et l'or ?
Où vas-tu ?
Il n'y a qu'un moyen
de protéger la Dague définitivement.
Le Temple abrite sa pierre d'origine.
Ce tas de cailloux ?
C'est le premier enseignement.
La pierre enveloppera alors la Dague
et la rendra à la montagne
et aux Dieux.
Le pacte antique
doit être honoré.
Quel pacte ?
Il faut rendre aux Dieux
la vie qu'ils ont épargnée.
Mais... tu mourras.
Reste où tu es !
Écoute-moi.
Donne-moi ton épée.
Sauve ton reste d'honneur !
Les Hassansins ont fait un carnage
sur ordre de Nizam !
Les Hassansins n'existent plus.
Tu te crois malin ?
C'est la vérité.
Tous morts, ici et au village.
- Ici aussi.
- Ne bouge pas !
Nizam veut me tuer.
Pour me faire taire
et éviter un procès public.
Tu le savais ? Il l'a dit ?
Nous avons eu des différends, Garsiv,
mais enfin...
nous sommes frères.
La peur te rend sentimental.
Sais-tu pourquoi père priait autant ?
Avant sa mort, il m'a dit que nos liens
étaient l'épée qui défend l'empire.
Il priait pour qu'elle demeure infaillible.
Ne suis-je pas venu à ses funérailles
au mépris du danger ?
Nizam était partisan de te tuer.
Tus s'y est opposé.
Nizam souhaite ma mort. Il a engagé
les Hassansins dans ce but.
À cause de ce que je sais
et de ceux qui m'écouteront.
Je t'écoute, frère.
Les Hassansins !
Bouclez-la !
Protège la Dague !
Le Perse ! Derrière toi !
Tamina !
Balance-leur ça !
Rattrape-la !
Par ici !
Tu sais ce qu'on dit
des hommes à grosse épée ?
Tamina ! Laisse-moi faire.
Seule une Gardienne
peut restituer la Dague.
Tu ne peux le faire à ma place.
Je suis prête.
Pas moi.
Repliez-vous !
Garsiv !
Je te demande pardon.
Sauve l'empire.
Frère...
Où est la Dague ?
Disparue.
Protéger la Dague à tout prix,
tel était mon devoir sacré.
Mon destin.
Notre destin dépend de nous.
Nous la retrouverons.
On va manquer de chevaux.
Où comptez-vous aller ?
À Alamut.
Nizam va briser le Sablier
avec la Dague.
Il faut l'en empêcher.
"Il faut l'en empêcher."
Quoi ?
Un lanceur de poignards charitable !
On m'a avertie que les Perses
progressent dans les galeries.
Ils atteindront bientôt le Sablier.
La Dague est dans le Haut Temple,
sous la garde d'une sorte de démon
hérissé de pointes.
L'assassin de mon frère.
Il n'y a que lui entre la Dague et nous.
Mais l'approcher, c'est mourir.
Il n'est pas nécessaire de l'approcher.
De l'eau, par pitié.
Tu es décidé ?
Je le lui dois.
Tu es un Ngbaka,
fléau des plaines de Numidie,
et moi, un entrepreneur
un poil crapuleux.
Les causes nobles
ne sont pas pour nous.
Hâtez-vous.
Mon ami,
est-ce qu'on t'a déjà dit
que tu parlais trop ?
T'ai-je parlé des Ngbaka ?
Longuement.
J'espère que ton frère t'écoutera.
Il est ici.
Bloquez les portes !
Trouvez-le !
La voie est libre.
Tu ne devrais pas faire ça.
Serais-tu inquiète ?
Prudente.
- Et inquiète.
- Vous êtes présomptueux, prince.
Et vous mentez moins bien qu'avant,
princesse.
Je manque de pratique.
Nous nous reverrons.
Où est la Dague ?
Fichus bureaucrates perses
aux mains délicates.
Nous l'avons trouvé, seigneur.
Le Sablier ?
Je n'ai pas la Dague.
Laissez-moi.
Bonjour, Tus.
- Je dois te parler.
- Vas-y.
Seul.
Sortez d'ici.
Exécution !
Nous sommes frères, non ?
Père a été empoisonné par Nizam.
Tu es fou.
Qui t'a donné la tunique ?
Qui ?
Comme toi, je lui ai fait confiance,
mais Alamut n'arme pas nos ennemis.
Nizam a menti.
Qu'aurait-il à y gagner ?
Écoute-moi attentivement.
Cette ville abrite une force antique.
Un globe contenant
les fabuleux Sables du Temps.
Nizam veut s'en servir
pour changer le passé et devenir Roi.
Les Sables du Temps ?
C'est une hérésie, une fable païenne !
J'ai vu leur pouvoir.
Nizam connaît leur cachette.
Il va détruire notre monde.
Si tu comptes me tuer,
frappe sans attendre.
Ce n'est pas une dague ordinaire.
Appuie sur la pierre qui l'orne
et tu verras.
J'aurais dû avoir ce courage
avant l'invasion.
De quoi parles-tu ?
D'agir selon ma conscience
au mépris des conséquences.
Nos soldats...
Arrière !
Il s'est ôté la vie.
Dieu ait pitié de lui,
car il est mort en lâche.
Vous savez comme moi
que Dastan était tout sauf lâche.
Ce n'est pas une dague ordinaire.
Appuie sur la pierre qui l'orne
et tu verras.
... au mépris des conséquences.
Non !
Je t'ai vu mourir sous mes yeux.
Tu as appuyé !
Comment savais-tu ?
Nous sommes frères.
Le jour du départ à la guerre,
père m'a dit qu'un vrai Roi
savait prendre conseil,
mais écoutait avant tout son cur.
Je regrette qu'il m'ait fallu ça
pour te croire.
Majesté, les soldats disent...
En effet, Dastan est revenu.
Tus, méfie-toi !
Un instant.
Pauvre Tus.
Si avide de pouvoir.
Et toi, Dastan,
tu fonces tête baissée,
prêt à tout
pour prouver
que tu n'es pas qu'une raclure
que le Roi a sortie du caniveau.
Nous sommes bien lotis.
On dirait que les liens fraternels
ne peuvent plus rien pour l'empire.
Vas-y !
C'était l'un des nôtres.
Un des prêtres du Temple.
C'est par lui que Nizam
a entendu parler du Sablier.
Ils ont corrompu les Gardiens,
avili notre ordre.
Nous sommes impurs.
Il faut faire vite.
Tirez.
Tirez !
Vite !
Les Gardiens ont construit
un accès secret menant au Sablier.
Nous pouvons précéder Nizam.
La salle du Sablier est là-bas.
Il faut suivre un chemin précis.
Plus vite !
Marche dans mes pas.
Il ne faut pas toucher le sol ailleurs.
Cours !
Tu as tué ta famille.
Sharaman était ton frère !
Et ma calamité.
Je te vénérais.
Comment mon frère a-t-il pu recueillir
pareil chien galeux ?
Bienvenue dans les égouts.
Tu y moisiras le reste de mon règne.
N'utilise pas la Dague !
Tu déchaînerais...
Quoi ? La colère divine ?
Les flammes de l'enfer ?
Ne faites pas ça !
Arrête-le !
Sinon le monde périra.
C'est ton destin.
Depuis toujours.
Lâche-moi.
Non.
Lâche-moi.
Jamais !
J'aurais aimé rester auprès de toi.
La famille...
Prince Dastan !
Bis ?
- Tu es là ?
- Évidemment.
Nous encerclons le palais.
La bataille est finie.
Pas encore.
Attendez !
Soldats perses,
nous avons pris cette ville
sur la foi d'un mensonge.
Alamut
ne fabrique pas d'armes !
Tu as perdu l'esprit ?
Je ne peux cautionner cette traîtrise.
Nous avons été trompés
par un homme respecté entre tous,
notre oncle Nizam.
Dastan s'est épuisé au combat !
Il devrait se mettre à l'ombre
et reprendre ses esprits.
Les armes étaient falsifiées !
Il n'y a aucune arme ici, tu le sais.
L'espion qui les a trouvées
était payé par toi pour nous persuader
d'envahir Alamut.
Sont-ce les remords du vainqueur ?
Tu as mené l'assaut.
Nous te devons ce triomphe.
J'ai eu tort.
Tout en moi me disait que c'était mal.
Cela ne sera jamais.
Tu ne seras jamais Roi.
Tu manques trop de cur.
Tu mourras
dans l'ombre d'un grand homme.
Emmenez-le, il se ridiculise.
Tus ! Avant notre départ,
père t'a dit qu'un roi
savait prendre conseil,
mais écoutait avant tout son cur.
J'étais seul avec lui.
Comment sais-tu cela ?
Il avait raison.
Il sait de quoi nous sommes faits.
Écoute ton cur.
Il attaque contre ton ordre,
puis exige la retraite ?
Des mesures s'imposent.
L'espion sait tout.
Trouvez-le et amenez-le-moi.
Nous le ferons parler.
Tu avais tout.
L'amour, le respect et une famille.
Mais ça ne te suffisait pas.
Princesse d'Alamut,
j'ai eu tort d'assiéger votre ville.
Puissiez-vous me pardonner
et me permettre de me racheter.
Il serait dans notre intérêt commun
d'unir nos nations
par les liens les plus puissants.
Le mariage.
Votre mariage
avec celui qui a conquis,
puis sauvé votre ville.
Dastan.
Sang bleu ou pas,
il est le digne fils de notre père.
Et notre digne frère.
Un véritable prince de Perse.
Avance-toi ou j'y vais à ta place.
Bonjour, princesse.
La coutume veut que le prétendant
apporte des présents,
mais j'ai hélas été pris de court.
Je n'ai rien pour vous,
excepté...
ce qui vous appartient déjà.
Faisons quelques pas, prince Dastan.
Comment me fier à l'homme
qui a assiégé ma ville ?
Je crois ne plus être le même homme.
C'est un grand changement
en si peu de temps.
Sans doute.
On dirait que vous avez fait
une découverte ici.
Et qu'ai-je découvert ?
Une nouvelle conscience spirituelle.
Un destin.
Exactement.
Notre destin dépend de nous,
princesse.
Vous êtes terriblement terre à terre.
Entre autres défauts.
Ne vous moquez pas, prince.
Je ne vous connais pas assez
pour cela, princesse.
Mais je suis impatient d'y remédier.
ON DIT QUE CERTAINES VIES
SONT LIÉES À TRAVERS LE TEMPS
UNIES PAR UN ANCIEN APPEL
QUI RÉSONNE AU COURS
DES SIÈCLES