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Le roi George V règne sur Œ du monde.
Il demande à son second fils,
le duc d'York,
de faire le discours de clôture...
de l'Empire Exhibition de Wembley,
Londres.
C'est à vous dans 2 min,
Votre Altesse Royale.
Sir ?
Merci.
Laissez le micro
faire le travail, Sir.
Vous allez être magnifique.
Prenez votre temps.
C'est l'heure.
Bonjour,
ici le BBC National Programme...
et l'Empire Service
qui vous emmène à Wembley...
pour la clôture
de l'Empire Exhibition.
Son Altesse Royale le duc d'York...
va lire un message de son père,
Sa Majesté le roi George V.
58 colonies et territoires
britanniques...
ont pris part à ce qui est devenu...
la plus grande exposition du monde.
Rappelez-vous, 3 flashs puis...
le rouge indique que c'est à vous.
Grâce à l'invention de la radio,
Sa Majesté a pu,
lors de la cérémonie d'ouverture,
s'adresser à ses sujets
pour la 1re fois sur la T.S.F.
Pour clore la 1re saison,
l'héritier...
du trône,
Son Altesse Royale le prince de Galles,
a fait sa première
allocution radiophonique,
et aujourd'hui, son jeune frère,
Son Altesse Royale le duc d'York,
fera sa première allocution
radiophonique...
à la nation et au monde.
J'ai reçu...
... de Sa... Majesté... le...
... le roi...
Inspirez profondément,
Votre Altesse Royale.
Cela détend le larynx, n'est-ce pas ?
La cigarette calme les nerfs...
et donne de l'assurance.
Maintenant, Votre Altesse Royale...
aurait-elle l'obligeance
d'ouvrir la main...
Stérilisées.
1...
2...
3...
4...
5...
6...
7. Là, si vous le permettez,
j'aimerais...
que vous les introduisiez
dans votre bouche.
Pardon, Docteur. Dans quel but ?
La méthode classique.
Elle a guéri Démosthène.
C'était la Grèce antique.
Cela a marché depuis ?
Bien. Pourriez-vous
avoir l'obligeance...
de lire : Une profusion de mots.
Battez-vous contre ces billes,
Votre Altesse.
Articulez.
Concentrez-vous,
Votre Altesse Royale.
J'ai failli avaler
ces foutues choses !
Merci infiniment, Docteur.
Cela a été fort... intéressant.
Votre Altesse Royale.
Introduisez les billes. Il peut...
se les introduire lui-même.
Tic-tac. Tic-tac.
Vous savez que cela
ne peut pas continuer ainsi.
Je sais.
Promettez-moi...
Promettez-moi : plus jamais.
Problèmes d'élocution
L'Australie appelle - Mars 1932
Bonjour ? Il y a quelqu'un ?
Je suis aux cabinets.
Ah, Mme Johnson, vous voilà.
Désolé,
je n'ai pas de réceptionniste.
J'aime la simplicité.
"Le pauvre qui est content
est riche à foison."
- Pardon ?
- Shakespeare. Comment allez-vous ?
- Enchantée.
- Oh, ça va gentiment.
C'est un peu embarrassant,
mais vous êtes en retard.
- Oui, je le crains.
- Où est M. Johnson ?
Il ne sait pas que je suis ici.
Voilà un début peu prometteur.
Non.
Écoutez. Mon mari
a déjà vu tous les spécialistes.
En vain.
Je crains qu'il n'ait perdu espoir.
Il n'est pas venu chez moi.
Vous êtes très sûr de vous.
Je suis sûr de quiconque veut guérir.
Bien sûr qu'il veut guérir.
Mon époux est...
Il doit parler en public.
Il devrait peut-être
changer de métier.
Il ne le peut pas.
Engagisme ?
C'est à peu près cela, oui.
Eh bien,
votre moitié doit faire un saut ici.
Mardi, par exemple.
Donnez-moi ses données personnelles.
Je ferai...
une évaluation franche
et on partira de là.
Excusez-moi, je n'ai pas de "moitié".
Nous ne faisons pas de "saut".
Et nous...
ne parlons jamais
de notre vie privée.
Non, vous devez venir chez nous.
Désolé. Mon boulot,
mon domaine, mes règles.
Parlez-en à votre mari...
et appelez-moi.
Merci de votre visite. Au revoir.
Et si mon époux était le duc d'York ?
- Le duc d'York ?
- Oui.
Le duc d'York.
J'avais compris Johnson.
Pardon. Votre...
- Altesse Royale.
- Altesse Royale.
La marine disait Johnson
pendant la guerre...
pour cacher sa présence à bord.
Me prenez-vous pour l'ennemi ?
Vous le serez.
Si vous refusez d'être obligeant.
Nous comptons
sur votre totale discrétion.
Bien sûr.
Comment m'avez-vous trouvé,
Votre Altesse ?
La présidente de l'Association
des logopédistes.
Eileen McCleod ? Une brave fille.
Elle m'a dit
que votre méthode australienne...
était "peu orthodoxe"
et "controversée".
Je l'ai prévenue que...
ce n'étaient pas mes mots préférés.
Je peux guérir votre mari. Mais...
il me faut votre confiance...
et une égalité totale,
ici, dans mon cabinet.
Sans exception.
Très bien. Dans ce cas...
Quand pouvez-vous commencer ?
BOVRIL VOUS AIDE
À PRÉVENIR LA GRIPPE
Elle fait toujours du bruit.
Tu me fais conduire trop lentement.
- Tu es allé chercher maman au bridge ?
- Oui.
J'ai eu une visite
très spéciale aujourd'hui.
- Je peux quitter la table ?
- Spéciale comment ?
Non, tu dois écouter
les inepties de tes parents.
- Merci, papa.
- Et maman.
- Et maman.
- Moi aussi.
Tu vas retrouver Jean ?
Non, quelqu'un d'autre.
Docteur ?
Docteur ?
Va aider à faire la vaisselle.
- C'est bon.
- Alors, qui, Lionel ?
Pourquoi le mentionner
si tu ne peux en parler ?
Myrtle, ce n'était qu'une femme...
cherchant à aider son mari.
Et on m'a appelé pour une audition.
- Une de mes préférées.
- Comme toutes...
Ça pourrait être très amusant.
Je suis sûre que tu vas briller.
C'est une troupe
d'amateurs très estimée.
De Putney.
C'est tout.
Demain, chapitre 4 : Le voyage.
Maman,
j'aimerais tant savoir où ils vont.
Partir au loin...
Ils en avaient de la chance, non ?
C'est à papa
de raconter une histoire.
Je ne peux pas plutôt
être un pingouin ?
Non, je veux une
histoire de pingouin.
Une courte, alors.
Il était une fois... 2 princesses,
la princesse Elizabeth
et la princesse Margaret...
dont le papa était un pingouin.
Il avait été ensorcelé
par une méchante sorcière.
C'était très gênant car il adorait...
... prendre ses princesses
dans ses bras.
Mais c'est impossible
quand on est un pingouin...
On a des ailes comme des harengs.
Les harengs n'ont pas d'ailes.
Les pingouins ont
des ailes qui ont...
la forme de harengs.
Mais le pire était qu'elle...
l'avait envoyé au pôle Sud.
C'est une très longue
marche pour rentrer...
quand... on ne peut pas voler.
Une fois arrivé au bord de l'eau,
il plongea et nagea
dans les profondeurs...
si vite qu'il était
à Southampton à midi.
De là, il prit...
le train de 14 h 30 pour Weybridge,
changea à Clapham Junction,
demanda...
à un colvert la route
du Palais de Buckingham,
il remonta la Tamise,
passa par le tuyau
d'écoulement et fit...
un sacré choc à la cuisinière,
maman et Mme Whittaker.
Quand les filles entendirent
tout ce tumulte,
elles coururent
à la cuisine où elles lui donnèrent...
un bon bain,
un maquereau et un baiser.
Et en lui donnant un baiser...
Devinez en quoi il s'est changé ?
Un beau prince.
Un albatros à queue courte.
Avec des ailes si grandes...
qu'il pouvait enlacer...
ses 2 fillettes d'un coup.
Bien, c'est l'heure
d'aller au lit. Allez.
Et emmenez les chevaux à l'écurie.
- Vite. Vous avez 1 minute.
- Bonne nuit.
Nourrissez-les,
brossez-les et au lit.
Mme Simpson sera là ?
Mon frère n'en démord pas.
Il est sérieux ?
Au sujet de sa présence au dîner ?
Non. À son sujet.
Une femme mariée ? Impossible.
Pas pour elle.
Au fait,
j'ai trouvé quelqu'un d'intéressant.
Sur Harley Street. Un médecin.
C'est hors de question.
Je refuse de reparler de cela.
L'affaire est close.
Sa méthode semble particulière.
Maintenant ?
Maintenant.
"Enfin le soleil d'York
a changé en un brillant été...
"l'hiver de nos disgrâces."
"Et les nuages
qui s'étaient abaissés sur notre...
"maison sont ensevelis
au sein du profond Océan."
"Maintenant, notre front...
"est ceint des guirlandes..."
Merci.
Jolie diction, M...
Lionel Logue.
Eh bien, M. Logue,
je n'entends pas les plaintes...
d'une créature difforme...
qui languit de devenir roi.
Et j'ignorais...
que Richard III était
le souverain des colonies.
Je connais ce texte.
J'ai déjà joué ce rôle.
- Sydney ?
- Perth.
Une ville connue
pour ses théâtres, n'est-ce pas ?
Une ville enthousiaste.
Les critiques étaient bonnes.
Oui.
Eh bien, Lionel, je crois...
que notre groupe d'art dramatique...
recherche quelqu'un
un peu plus jeune...
Et...
... un peu plus royal.
- Voilà.
- Merci.
Non... Il faut d'abord fermer celle-ci.
Celle-ci.
C'est ça.
Où avez-vous trouvé ce... médecin ?
Les petites annonces. À côté d'un...
"mannequin français
à Shepherd's Market".
Non. Il m'a été recommandé.
Ses honoraires élevés
servent à aider les pauvres.
Seigneur.
C'est peut-être un bolchevik.
Il n'a pas de réceptionniste.
Il aime la simplicité.
Les Johnson.
Vous pouvez entrer, M. Johnson.
Lionel dit que vous
pouvez attendre ici,
si vous le désirez, Mme Johnson.
Ou, comme c'est...
... une belle journée...
... vous pourriez
aller vous promener.
Ça allait, Lionel ?
Merveilleux, Willie.
Tu peux attendre ta maman ici.
Mme Johnson.
M. Johnson. Entrez.
Un bonbon ?
Willie est un brave petit.
Il pouvait à peine
émettre un son en arrivant ici.
Faits par mes fils.
Ils sont doués, n'est-ce pas ?
Je vous en prie.
Mettez-vous à l'aise.
On m'a dit de ne pas
m'asseoir trop près de vous.
Et je crois que quand on parle
à un prince,
c'est lui qui choisit
le sujet de la conversation.
Si vous attendez...
... que je commence la conversation,
vous risquez d'attendre longtemps.
Oui. Eh bien...
Connaissez-vous des blagues ?
La ponctualité n'est
pas mon point fort.
Une tasse de thé ?
- Non, merci.
- Je crois que je vais en prendre une.
N'allez-vous pas débuter
le traitement, Dr Logue ?
Seulement si vous désirez
suivre un traitement.
S'il vous plaît...
appelez-moi Lionel.
Non, je... préfère Docteur.
Et moi, je préfère Lionel.
Comment dois-je vous appeler ?
Votre Altesse Royale.
Ensuite... Après, on dit "Sir".
C'est un peu trop formel.
Je préfère les prénoms.
Prince Albert Frederick Arthur...
- George.
- Et Bertie ?
- Seule ma famille m'appelle ainsi.
- Parfait.
Ici, il serait préférable
qu'on soit égaux.
Si... Si nous étions égaux,
je ne serais...
pas ici. Je serais...
... à la maison avec mon épouse,
et personne n'en aurait cure.
- S'il vous plaît, ne faites pas ça.
- Pardon ?
Pour moi, inhaler de la fumée tue.
Mes médecins disent
que cela détend la...
la gorge.
- Ce sont des idiots.
- Ils ont été anoblis.
Alors leur imbécillité
est officielle.
Mon château, mes règles.
Merci.
Quel est votre premier souvenir ?
- Pardon ?
- Votre premier souvenir.
Je ne suis pas...
... ici pour parler
de choses personnelles.
- Alors pourquoi ?
- Parce que je bégaie, bon sang !
On est colérique.
Un de mes nombreux défauts.
- Depuis quand bégayez-vous ?
- Toujours.
- J'en doute.
- Ne...
C'est mon bégaiement.
C'est ma spécialité et croyez-moi,
aucun enfant ne bégaie
en commençant à parler.
Cela a commencé quand ?
- À 4 ou 5 ans.
- Typique.
C'est ce qu'on m'a dit.
Dans mon souvenir,
j'ai toujours bégayé.
Je le crois volontiers.
Vous hésitez quand vous pensez ?
Ne soyez pas ridicule.
Et quand vous vous
parlez à vous-même ?
Tout le monde parle tout seul,
Bertie.
Ne m'appelez pas ainsi.
Je ne vous appellerai pas autrement.
Alors nous ne converserons pas.
Vous me chargez
des honoraires pour cela ?
Une fortune.
Je vais le laisser tirer.
Donc...
Quand vous parlez tout seul,
vous bégayez ?
Non... bien sûr que non.
Voilà qui prouve
que votre handicap...
n'est pas incurable.
D'après vous,
quelle en est la cause ?
Je ne sais... Je ne sais pas.
Peu... Peu importe.
Je... je bégaie.
Personne ne peut rien y faire.
Je parie que vous
pouvez lire parfaitement,
ici et tout de suite.
Si je gagne le pari,
je pourrai vous poser
d'autres questions.
- Et sinon ?
- Vous n'avez pas à y répondre.
Généralement, nous...
parions de l'argent.
1 shilling pour ne froisser personne.
Montrez-moi votre shilling.
Je n'ai...
- Jamais d'argent surmoi.
- Je m'en doutais.
Je vous l'avance
jusqu'à la prochaine fois.
S'il y a une prochaine fois.
Je ne vous ai pas encore
accepté comme patient.
Levez-vous. Et lisez ça.
À partir de là.
Je ne peux pas lire ça.
Vous me devez 1 shilling
pour ne pas avoir essayé.
"Être...
"ou ne pas être, telle..."
Vous voyez, je ne peux pas le lire.
Je n'ai pas encore terminé.
Je vais enregistrer votre voix...
et vous la repasser
sur la même machine.
C'est grandiose.
La dernière invention américaine.
Un Silvertone.
Mettez ça.
Vous pouvez empocher 1 shilling,
devenir riche.
- Vous me passez de la musique !
- Je sais.
Comment puis-je
entendre ce que je dis ?
Le cerveau d'un prince
sait sûrement...
ce que sa bouche fait.
Vous n'avez pas l'habitude...
de fréquenter des princes,
n'est-ce pas ?
C'est sans espoir.
Sans espoir !
Vous étiez sublime.
Mentirais-je à un prince
pour gagner 12 pennies ?
J'ignore totalement...
ce qu'un Australien ferait
pour une telle somme.
Je vais vous le repasser.
Non.
Très bien.
Alors je peux poser des questions.
Merci, Docteur. Je ne...
crois pas que cela soit pour moi.
Merci de m'avoir accordé du temps.
Au revoir.
Sir.
L'enregistrement est gratuit.
Gardez-le comme souvenir.
Non.
Tant pis...
Merde.
La tâche à laquelle nous devons...
tous nous atteler maintenant...
consiste à instaurer
un calme rationnel...
à l'intérieur de nos frontières...
afin de retrouver la prospérité...
dans cette période de dépression,
sans égoïsme
et de porter avec nous...
ceux que le poids
des années passées...
a découragés ou écrasés.
À tous, à chacun,
je souhaite un joyeux Noël.
Que Dieu vous garde.
On rend l'antenne.
C'est facile
quand on sait quoi faire.
Sir ?
Essayez donc.
- Félicitations, Sir.
- M. Wood.
Un type extraordinaire.
Il m'a tout appris.
Laissez le micro faire le travail.
Merci.
Redressez-vous. Le dos droit.
Regardez ce satané engin
dans les yeux comme...
tout vrai Anglais.
Montrez-lui qui commande.
Père, je ne crois...
pas pouvoir lire ça.
Si, ou alors cet engin
maléfique changera tout.
Avant, le devoir du roi
était de bien porter...
l'uniforme
et de ne pas tomber de cheval.
Aujourd'hui, nous devons pénétrer...
chez les gens
et se faire aimer d'eux.
Cette famille a été rabaissée...
jusqu'à devenir la plus
vile des créatures :
nous sommes devenus des acteurs.
Nous sommes une "firme",
pas une famille.
Nous pouvons à tout
moment perdre notre emploi.
Votre cher frère et futur roi...
ne semble avoir d'yeux
que pour une femme...
qui est déjà mariée à un autre.
Il a rompu avec Lady Furness.
Et il fréquente Mme Simpson,
une femme avec 2 époux encore en vie.
J'ai été franc avec lui.
Aucune divorcée ne peut
être admise à la cour.
Il a dit qu'elle le rendait
sublimement heureux.
Ils ont clairement
déjà eu des rapports.
"Je vous jure...",
tels ont été ses mots :
"Je vous jure...
"que nous n'avons pas eu
de relations immorales."
Il a regardé son père...
dans les yeux et il a menti.
Après ma mort,
ce garçon ruinera sa vie,
sa famille et la nation
en moins de 12 mois.
Qui ramassera les morceaux ?
La moitié de l'Europe craint Hitler.
L'autre moitié le Maréchal Staline.
Qui se tiendra entre nous,
les bottes à tige haute...
et l'abîme prolétaire ?
Vous ?
Alors ?
Votre frère aîné
se dérobant à ses devoirs,
vous allez devoir
faire ça plus souvent.
Essayez.
"Grâce à la..."
- R.T.F...
- Faites-les sortir, mon garçon.
"Une..."
... "merveille"...
"Moderne". Prenez votre temps.
Formez bien vos mots.
"De la science...
"il m'est possible..."
Détendez-vous.
Essayez !
"En ce jour de Noël...
"... de m'adresser à tous mes..."
Allez !
Sale...
menteur.
- Vous me passez de la musique.
- Je sais.
Comment puis-je
entendre ce que je dis ?
Le cerveau d'un prince
sait sûrement...
ce que sa bouche fait.
Vous n'avez pas l'habitude...
de fréquenter des princes,
n'est-ce pas ?
"Être ou ne pas être,
"telle est la question."
"Y a-t-il plus
de noblesse d'âme à subir...
"la fronde et les flèches
de la fortune outrageante,
"ou bien à s'armer contre
une mer de douleur...
"et à l'arrêter par une révolte."
"Mourir, dormir... Rien de plus !"
"Et dire que par ce sommeil,
nous mettons...
"fin aux maux du cur
et aux mille tortures...
"naturelles qui sont
le legs de la chair :
"c'est là un dénouement..."
C'est sans espoir.
C'est sans espoir.
On s'en tient aux affaires.
Je ne veux aucune...
... ineptie d'ordre privé.
Je croyais avoir été
très claire là-dessus.
Vous avez le shilling
que vous me devez ?
- Non.
- Je m'en doutais.
De plus, vous m'avez trompé.
Il faut des exercices
physiques et des tours.
Sinon, on ne traite
que la surface du problème.
C'est suffisant.
D'après ce que je vois,
mon époux a...
des difficultés
mécaniques à s'exprimer.
Concentrez-vous là-dessus.
Je suis prêt à travailler dur,
Docteur Logue.
- Lionel.
- Êtes-vous...
Êtes-vous prêt à remplir
votre part du contrat ?
Très bien.
Vous voulez de la mécanique ?
On doit détendre votre mâchoire...
et renforcer la langue
par des phrases difficiles.
Par exemple :
"Six chats sis sur six murs,
"pistent six souris
qui sous six lits sourient...
"sans souci."
Très bien.
Votre ventre est flasque,
il va falloir renforcer
votre diaphragme.
- De la mécanique pure.
- On n'en veut pas plus.
Ça ne vaut qu'un shilling.
Oubliez ce fichu shilling !
Il est possible
qu'à certaines occasions...
nous demandions votre assistance...
... lors...
... d'événements mineurs.
Le feriez-vous ?
Bien sûr.
Votre engagement envers
nous n'ira pas au-delà.
Je vous revois la semaine prochaine ?
On se verra tous les jours.
Sentez comme la mâchoire se détend.
Bien. Des petits sauts. Sautez.
Les épaules lâches.
Excellent, excellent. Relâchez.
Respirez profondément.
Gonflez la poitrine.
Les mains sur les côtes.
Plus profond. Bien.
Comment vous sentez-vous ?
- Rempli d'air chaud.
- L'essence des discours.
Mon épouse et moi sommes
heureux de visiter...
cette importante...
Inspirez bien,
Son Altesse Royale monte,
et expirez lentement...
et Son Altesse Royale redescend.
- Tout va bien, Bertie ?
- Oui.
En fait, c'est assez amusant.
- Mère.
- Raccourcissez le bourdonnement. Mère.
... manufacture.
Encore une grande inspiration.
Et Jack et Jill...
Jack et Jill ont gravi la colline.
Bien, maintenant, balancez-vous.
Parfait.
... ne nous permettra pas de...
- Les épaules.
- Ding ***, minet est dans le puits.
Qui l'a mis là ? Little Tommy Tin.
Vous avez la mémoire courte,
Bertie. Allez.
Un renne, un renne...
- Un roi.
- Un, un roi...
Celui qui peut hurler
des voyelles à la fenêtre...
peut apprendre à faire un discours.
13, 14, 15.
- Bien. Inspirez profondément et...
- C'est...
- Laissez les mots s'écouler.
- Ça ne ma
Allez, encore une fois, Bertie.
Vous le pouvez.
Si ton tonton tond ton tonton.
- Père.
- Père.
- Concentrez-vous sur le "è.r.e".
- Père.
Domaine de Sandringham, 1936
- Bonjour, Bertie.
- Bonjour, David.
- Merci d'être venu.
- De rien.
Tu attends depuis longtemps ?
Mon Dieu, quel froid de canard !
Où étais-tu ?
- J'avais beaucoup à faire.
- Moi aussi.
Elizabeth a une pneumonie.
J'en suis désolé. Elle guérira.
Mais père pas.
Je vais conduire.
Le vieux mufle le fait exprès.
De mourir ?
De s'en aller prématurément.
Pour compliquer
les choses avec Wallis.
Voyons, David.
Il est malade depuis longtemps.
Wallis me l'a expliqué.
Elle en connaît un
rayon sur le sujet.
"Les lettres patentes
sous le Grand Sceau,
"datées à Westminster
du 11e jour de juin 1912."
"Sa Majesté le roi
George V a constitué,
"ordonné et déclaré...
"qu'il devrait y avoir un
gardien du royaume..."
Je ne vous suis pas.
Je suis perdu et je ne comprends pas.
C'est l'ordre du Conseil d'État, Sir.
Pour que l'on puisse
agir en votre nom...
Tout cela est tellement confus que...
Je ne comprends pas.
Tout cela est tellement confus que...
- Approuvé.
- Merci.
Je vais vous aider, Sir.
- Merci, Sir.
- Merci.
Vous vous sentez mieux, Sir ?
Non. Je me sens horriblement mal.
Vous êtes allée patiner ? Patiner ?
Non. Non, George.
Oui. Très bien. Bien sûr.
Je sais, ma chérie.
Une longue et charmante
conversation...
ne remplace pas le plaisir
de somnoler ensemble.
Ni de somnoler seul,
comme on le fait si souvent.
- David. Le repas est servi.
- Je parle à Wallis.
C'est Bertie.
Non.
Non, ce n'est pas important.
Je ne veux pas. Non.
Vous me rappelez plus *** ?
Très bien. Au revoir.
Je manque terriblement à Wallis.
Mère dit que tu es
en retard pour le dîner.
Elle oublie que les fichues
horloges de père...
avancent toutes d'une demi-heure.
Comment va le roi ?
J'espère qu'il ne souffre pas.
Non, Sir.
Sa Majesté est bien plus calme.
Merci.
David, votre père...
ne tolérerait pas untel retard.
Aucun de ces désagréments
ne serait toléré.
Comprenez-moi, Sir, je sais...
que vous êtes différent
de votre père,
physiquement...
et de caractère.
Chaque fois que le roi...
a douté de votre conduite,
j'ai tenté, dans votre intérêt,
d'y donner la lumière
la plus favorable.
Je sais...
que vous prenez
mes intérêts très à cur.
Je crains que notre veillée...
ne soit de courte durée. Poursuivez.
Nous remettons notre frère George...
à la grâce de Dieu,
notre Créateur et Rédempteur.
Vive le roi.
J'espère faire autant
de bien qu'il en a fait.
- À quoi jouais-tu ?
- Pauvre Wallis.
Je suis pris au piège.
Et lors de ces 25 années si riches,
si troublées et glorieuses,
le roi George nous
a appris une chose :
l'art de régner tout en étant...
un frère pour son peuple.
Tout au long de sa vie,
il fut l'étoile qui a guidé
une grande nation.
Papa ?
- À sa mort...
- Un peu de Shakespeare ?
... les enfants ont
pleuré dans la rue.
- Vraiment ?
- Allez.
Branchez vos cerveaux.
C'est sûrement la pièce écossaise.
C'est sûrement la pièce écossaise.
Non, c'est Othello,
comme chaque fois.
"As-tu peur ?"
- "N'aie pas peur".
- Caliban.
Mon Dieu, tu as deviné par hasard.
N'écoute pas le crâne d'uf.
Continue, papa.
"L'île est remplie de bruits,
de sons, de doux airs.
"Qui donnent du plaisir
sans jamais faire de mal."
"Parfois des milliers
d'instruments tintent...
"autour de mes oreilles ;
parfois des voix...
"telles que,
si je m'éveillais alors après...
"un long sommeil,
elles me feraient dormir encore."
Et quelle est la suite, génie ?
"Et parfois en rêve,
il m'a semblé les nuées voir..."
"Voir les nuées."
"Les nuées s'ouvrir
et montrer des richesses...
"prêtes à pleuvoir sur moi,
telles que...
"au réveil,
je pleurais d'envie de rêver encore."
Quelle triste pensée !
Mon prochain patient a de l'avance.
Filez, les garçons. Désolé.
J'arrive, Clifford.
Je ne vous attendais pas.
Je suis désolé pour votre père.
Je ne veux pas vous déranger.
Vous ne me dérangez pas. Entrez.
J'ai fait chaque jour
une heure d'exercices.
En dépit de tout.
Que se passe-t-il ?
Oh, je... Désolé.
Je faisais le fou avec mes enfants.
Vous avez le courage
de travailler aujourd'hui ?
Biplan Curtis.
Je vais faire chauffer du lait.
Logue. Logue.
Je préférerais quelque
chose de plus fort.
Je n'étais pas là
à la mort de mon père.
Cela me rend encore triste.
Je peux bien l'imaginer.
- Que faisait votre père ?
- Il était brasseur.
Au moins, la bière était gratuite.
Je lève mon verre
à la mémoire de votre père.
On m'a rapporté...
après les faits que les...
... que les derniers mots
de mon père ont été :
"Bertie a plus de cran...
"que tous ses frères réunis."
Il ne pouvait pas me le dire en face.
Mon frère.
Qu'a-t-il fait ?
Essayez de le chanter.
Pardon ?
Quelles chansons connaissez-vous ?
- Des chansons ?
- Oui.
- Swanee River.
- J'adore cette chanson.
- C'était ma préférée.
- Chantez-moi le refrain.
Non. C'est exclu.
Vous savez...
J'ai toujours voulu
construire des maquettes.
Père ne l'a jamais autorisé. Il...
... collectionnait les timbres,
donc nous aussi.
Chantez et vous pourrez le finir.
Mon frère David...
- Je ne gazouillerai pas.
- Ici, vous le pouvez.
Parce que vous êtes bizarre.
Je prends ça comme un compliment.
Eh bien...
les règles sont les règles.
Je ne chantonnerai pas...
Swanee River.
Alors Camptown Races.
Mon frère David m'a dit...
- Un son continu rend l'élocution fluide.
- Non.
N'est-ce pas étrange
de voir David sur le trône ?
En vérité, c'était un soulagement.
De savoir que je...
ne serais... pas roi.
Mais s'il n'a pas d'héritier,
vous êtes le prochain
dans l'ordre de succession.
Et ensuite, votre fille Elizabeth...
vous succéderait.
Vous faites fausse route,
Docteur, Docteur...
Lionel. Vous voyez ?
Vous n'avez pas bégayé.
Évidemment, je chantais.
Comme récompense, vous pouvez...
coller ces supports.
Votre fils ne sera pas fâché ?
Non, pas du tout.
David et moi étions... très proches.
Nous étions deux jeunes dandys.
Vous avez courtisé les mêmes filles ?
David était toujours
d'une aide précieuse...
pour les présentations.
Au palais, nous avons partagé...
le service expert de...
Paulette.
Pas en même temps, bien sûr.
- David vous a-t-il taquiné ?
- Oui, tous l'ont fait.
Père encourageait cela.
Il disait :
"Faites-les sortir, mon garçon !"
Il disait qu'ainsi, je cesserais.
Il disait : "Je craignais mon père...
"et mes enfants...
"... me craindront moi aussi !"
Vous êtes droitier de naissance ?
Gaucher.
On m'a puni...
et maintenant, je suis droitier.
C'est très commun
chez ceux qui bégaient.
Il y a eu d'autres "corrections" ?
Les genoux cagneux.
On m'a donné des attelles en métal.
J'ai dû les porter jour et nuit.
- Ça devait être douloureux.
- À hurler.
Mais mes jambes sont droites.
Dans la famille,
de qui étiez-vous le plus proche ?
Les nounous.
Pas ma première nounou. Elle...
adorait David. Et me détestait.
Quand on...
nous présentait devant
mes parents pour...
la visite journalière,
... elle me pinçait
pour que je pleure et qu'ainsi...
je sois immédiatement
renvoyé vers elle.
Et là...
Chantez-le.
Elle ne me donnait rien à manger...
Loin, très loin.
Il a fallu à mes parents...
3 ans pour le remarquer.
Comme vous pouvez bien l'imaginer,
cela a causé des problèmes d'estomac.
Encore aujourd'hui.
Et votre frère Johnnie ?
- Vous en étiez proche ?
- Johnnie...
C'était un gentil garçon.
Il était...
... épileptique.
Et il était...
différent.
Il est décédé... à 13 ans.
Loin des regards.
On m'a dit que ce n'était pas...
contagieux.
Je vous ressers ?
Volontiers.
Vous savez,
Lionel, vous êtes...
le premier anglais moyen...
Australien.
... avec qui je m'entretiens.
Quand on...
me conduit dans les rues
et que je vois...
comment L'Homme de la rue
me fixe, je...
je suis frappé par le peu
que je sais de sa vie,
et le peu qu'il sait de la mienne.
- Merci.
- À quoi servent les amis ?
Je n'en ai aucune idée.
Natacha n'attacha pas...
son chat Pacha qui...
s'échappa. Cela fâcha...
Assez, mon chéri.
Écoutez. Je dois m'exercer.
Elle fait abattre
des épicéas centenaires...
pour avoir une plus belle vue ?
Pour qui se prend-elle ?
Nous devons néanmoins
être aimables...
avec Mme Simpson.
Elle m'appelle
"La grosse cuisinière écossaise".
Vous n'êtes pas grosse.
Je deviens rondelette.
Et vous cuisinez rarement.
Taisez-vous.
Leurs Altesses Royales...
le duc et la duchesse d'York.
Je suis si heureuse de vous voir.
Bienvenue dans notre cabane
de campagne.
Je suis venue à l'invitation du roi.
Votre Majesté.
- Vous allez bien ?
- Pardonnez ce retard.
Je suis très heureux de vous voir,
Mme Simpson.
Très heureux.
Bonjour, David.
Je vois que tu as fait...
des changements dans le jardin.
Oui, je n'ai pas tout à fait terminé.
Me suis-je mal conduite,
M. Churchill ?
Au contraire, Votre Altesse Royale.
L'étiquette exige que l'hôte,
dans ce cas le roi,
reçoive la royauté.
Pas une roturière.
Merci.
Quelle est son influence sur lui ?
Je n'en ai aucune idée.
Il semblerait
qu'elle possède certains talents...
acquis dans un
établissement de Shanghai.
David.
Tout de suite, ma chérie. Excuse-moi.
David, j'ai essayé de te contacter.
J'ai été très occupé.
Par quoi ?
- Être roi.
- Vraiment ?
De nos jours,
être roi est une activité précaire.
Où est le tsar de Russie ?
Et le cousin Wilhelm ?
Tu es assommant.
Est-ce qu'être roi
signifie renvoyer 80 employés...
et offrir des perles
à Wallis alors qu'en Europe,
on manifeste en chantant
Le drapeau rouge ?
Herr Hitler s'occupera de cela.
Qui s'occupera de Herr Hitler ?
Où est le fichu 23 ?
Cette femme occupe
la suite de notre mère ?
- Elle n'est plus dans le lit.
- Ce n'est pas drôle.
Le voilà.
Wallis aime ce qu'il y a de meilleur.
Je me fiche avec quelle
femme tu passes la nuit,
tant que tu remplis
tes devoirs le matin.
Wallis n'est pas juste une femme...
pour la nuit.
Nous voulons nous marier.
Pardon ?
Elle a demandé le divorce.
Seigneur !
Ne pourrais-tu pas simplement...
lui donner une maison et un titre ?
Elle ne sera pas ma maîtresse.
L'Église ne reconnaît
pas le divorce et tu en es...
le chef.
- N'ai-je donc point de droits ?
- Des privilèges.
Ce n'est pas pareil.
L'homme de la rue...
peut se marier par amour.
Pourquoi pas moi ?
Si tu étais un homme de la rue,
comment...
pourrais-tu prétendre au trône ?
- Tu as étudié la constitution.
- Toi pas.
Il s'agit bien de ça,
rafraîchir ses connaissances.
D'où les leçons d'élocution.
Tout Londres en parle.
J'essaie...
Tu as envie d'un plus large public ?
Ne...
Pardon ? Désolé, je...
Le jeune frère tente...
de pousser son aîné hors du trône.
C'est positivement médiéval.
Wallis.
Où étiez-vous donc ?
- Avec qui avez-vous parlé ?
- Peu importe.
Vous êtes un petit
roi bien compliqué.
Je m'y efforce.
Tout ce travail...
n'a servi à rien.
Mon propre frère.
Et je ne pouvais pas
lui dire un seul mot.
Pourquoi bégayez-vous
plus avec lui qu'avec moi ?
Parce que je vous
paie pour m'écouter.
Bertie, je ne suis pas une geisha.
Cessez de faire de l'esprit.
Pourquoi n'arrivez-vous
pas à parler à David ?
Pourquoi faut-il que nous parlions...
de lui toutes les foutues fois ?
Vulgaire mais fluide.
Vous jurez sans bégayer.
- Allez au diable !
- Vous n'avez pas mieux ?
Eh bien,
allez vous faire voir,
infect salopard.
Un ramenard d'une
école privée ferait mieux.
Merde.
Merde, merde, merde. Merde...
Les matières fécales
coulent de la langue...
- Je suis furieux !
- Et le mot en "f" ?
- Fornication ?
- Oh, Bertie.
***. *** !
***, ***. *** et merde !
Merde, merde. ***, trou du cul.
- Couilles de merde.
- Alors ? Aucune hésitation.
Zizi, merde et ***. Et nichons.
Papa, que se passe-t-il ?
Pardon. Finissez vos devoirs.
Voilà un côté de vous
qu'on voit rarement.
Non, on n'est pas
censés parler ainsi.
Pas en public.
Allons prendre l'air.
Logue, je ne crois pas
que ce soit une bonne idée.
Qu'y a-t-il ?
Qu'est-ce qui vous bouleverse tant ?
Logue,
vous ne vous rendez pas compte.
Mon...
mon frère s'est entiché d'une...
... femme mariée 2 fois.
Elle a demandé le divorce, et il...
a l'intention de l'épouser.
Mon Dieu.
Mme Wallis Simpson...
de Baltimore.
- La reine Wallis de Baltimore.
- Impensable.
En a-t-il le droit ?
En aucun cas.
Mais il le fera quand même.
Ça va être une pagaille infernale.
Ne peuvent-ils se voir en secret ?
Si seulement.
Et en ce qui vous concerne ?
Je connais ma place. Je...
je ferai tout...
ce qui est en mon pouvoir
pour qu'il reste roi.
C'est à ce point sérieux ?
Peut-être
que votre destin est d'être roi.
Je ne suis pas une
alternative pour mon frère.
- Vous pourriez surpasser David.
- Assez !
- Vous frisez la trahison.
- Vous pourriez régner.
- C'est de la trahison.
- Ne cédez pas à la peur.
Assez !
- Que craignez-vous ?
- Vos mots empoisonnés !
Qu'attendez-vous de moi ?
Vous n'êtes pas...
un petit banquier
qui doit savoir parler.
Ne me dites pas quels
sont mes devoirs !
Je suis le fils d'un...
... roi.
Et le frère d'un roi.
Vous êtes le fils
décevant d'un brasseur.
Un apprenti cow-boy
parvenu sorti du bush.
Personne. Ces séances sont terminées.
Par ici, Sir.
Entrée arrière.
Bureau du Premier ministre
Ce n'est pas
parce qu'elle est américaine.
Ça, c'est insignifiant.
Mais elle va bientôt...
être une Américaine
deux fois divorcée.
Et le roi, en tant
que chef de l'Église anglicane,
ne peut pas épouser une divorcée.
Veuillez m'excuser
pour ce qui va suivre.
Selon Scotland Yard,
le roi n'a pas toujours été...
le seul à bénéficier...
des faveurs et de l'affection...
de Mme Simpson.
Il les a partagées avec
un homme marié,
vendeur d'autos d'occasion,
nommé Guy Trundle.
De plus, la rumeur dit que...
l'ambassadeur d'Hitler,
le comte Von Ribbentrop,
lui envoie tous les jours 17 illets.
Si Sa Majesté continue
à ignorer les conseils...
de son gouvernement,
il devra abdiquer...
ou alors,
son gouvernement sera obligé...
de démissionner.
M. le Premier ministre,
vous laisseriez un État...
... sans gouvernement ?
Le roi fait-il ce qu'il veut ?
Ou fait-il
ce que le peuple attend de lui ?
Les ministres entrent et sortent...
de Downing St et revoilà
un vieux dilemme :
un roi peut-il séparer vie
privée et vie publique
qu'y a-t-il, mon chéri ?
J'ai un problème avec un patient.
Ce n'est pas dans ton habitude.
Pourquoi ?
Il a peur.
Il a peur de son ombre.
N'est-ce pas pour ça
qu'ils viennent te voir ?
Cet homme pourrait
être un grand homme.
Il me résiste.
Peut-être
qu'il ne veut pas être grand.
Peut-être que c'est toi qui le veux.
J'ai peut-être été trop loin.
Excuse-toi.
Ça vous ferait du bien à tous les deux.
Désolé, M. Logue. Le duc est occupé.
Je vais attendre.
Ou je pourrais revenir plus ***.
Comme je l'ai dit,
le duc est très occupé.
Merci.
Merci.
Le parlement n'approuvera
pas ce mariage.
Mais nous avons d'autres inquiétudes.
Il a négligé les affaires de l'état.
Il s'est montré...
peu concerné et certains
craignent sa position...
quand nous entrerons
en guerre avec l'Allemagne.
- On ne va pas en arriver là ?
- Si, Sir.
Le Premier ministre Baldwin
peut le nier,
mais les intentions
d'Hitler sont très claires.
Il y aura une guerre
contre l'Allemagne.
Et nous aurons besoin d'un roi...
derrière lequel nous
pourrons tous nous unir.
Je crains que mon...
... frère n'ait la tête ailleurs...
... en ce moment.
Avez-vous réfléchi au nom
que vous porterez ?
En aucun cas "Albert", Sir.
Trop germanique.
Que pensez-vous de "George" ?
Comme votre père ?
George VI...
offre une belle continuité.
Non ?
David. Dieu soit loué.
Tu sembles exténué.
Comment vas-tu ?
Bertie, j'ai pris ma décision. Je...
je m'en vais.
- Je ne peux l'accepter.
- C'est la seule solution.
Je dois l'épouser.
C'est décidé. Je suis désolé.
Quelle terrible nouvelle !
Personne ne veut ça.
Et surtout pas moi.
Enfin...
il m'est possible...
de parler avec mes propres mots.
Je n'ai jamais rien voulu cacher,
mais jusqu'à aujourd'hui,
il m'a été...
constitutionnellement
impossible de m'exprimer.
Il y a quelques heures,
j'ai rempli mon dernier devoir...
en tant que roi et empereur.
Et maintenant...
que mon frère, le duc d'York,
me succède,
mon premier devoir...
est de lui déclarer mon allégeance.
Et c'est de tout cur que je le fais.
Vous connaissez tous les raisons...
qui m'ont forcé à renoncer au trône,
mais vous devez me croire
quand je vous dis...
qu'il m'a été impossible...
de porter une telle responsabilité...
et de remplir mes devoirs de roi...
comme j'aimerais le faire...
sans l'aide et le soutien...
de la femme que j'aime.
Vous devez savoir
que cette décision...
a été moins dure à prendre...
car je savais que mon frère, grâce...
à son expérience
des affaires publiques...
et ses grandes qualités d'homme,
pouvait prendre
ma place sur-le-champ,
sans que la vie
et la progression de l'empire...
ne soient interrompues
ou n'en souffrent.
Conseil d'accession
au trône-palais St. James
"Nous nous réunissons aujourd'hui...
"... dans...
"... dans des circonstances qui..."
- Vous allez adorer.
- Tenez.
Merci, ma chérie.
Les selles, Margaret.
En voilà une.
Maman, voici un cheval et une selle.
Merci.
Maman ?
On pourra mettre nos chevaux...
dans la nouvelle maison ?
Bien sûr. On va vivre dans un palais.
Fais la révérence.
Votre Majesté.
Tout s'est bien passé ?
Je tentais...
... de me familiariser avec...
les documents officiels.
Voici un envoi de...
M. Baldwin,
dont je ne comprends
pas un traître mot.
Les finances de David.
Pour noël...
le discours à la radio.
- Ce serait une erreur.
- Ne vous en faites pas.
Le déroulement du couronnement.
Une plus grosse erreur encore.
- Je ne suis pas un roi.
- Chut !
Je suis officier de la marine.
Je ne connais que ça.
Je ne suis pas un roi.
Je ne suis pas un roi.
- Désolé.
- Non.
Je suis désolé.
Non, ne dites pas de sottises.
Oh, mon cher.
Mon cher homme.
Je suis désolé.
Vous savez,
j'ai refusé vos deux
premières demandes...
en mariage,
non pas par manque d'amour,
mais parce que
je ne voulais pas d'une vie royale.
Je ne supportais pas
l'idée d'une vie...
faite de voyages
et de devoirs publics...
une vie...
qui ne m'appartiendrait
plus vraiment.
Mais j'ai alors pensé :
"il bégaie si joliment...
"qu'ils vont nous laisser en paix."
Soutenez le roi -
que Dieu garde le roi
Celui qui attend
des excuses d'un roi...
peut attendre longtemps.
Je crains que nous
soyons un peu en retard.
Voici notre demeure.
Myrtle est au bridge
et les enfants sont sortis.
C'est charmant. Absolument charmant.
- Puis-je m'asseoir ?
- Bien sûr.
Une tasse de thé, ma'am ?
Volontiers. Je vais me servir.
Allez, disparaissez.
Où dois-je vous ramener à la raison ?
Voici votre shilling.
J'ai...
j'ai compris...
ce que vous tentiez
de me dire, logue.
Je m'y suis mal pris.
Je suis désolé.
Alors, me voilà.
La nation est-elle prête pour 2...
minutes de silence radio ?
Tout bègue craint...
de devoir tout reprendre à zéro.
Nous n'en arriverons pas là.
Si je ne remplis pas mon devoir,
David pourrait revenir.
J'ai vu les affiches.
"Que Dieu garde notre...
"... roi".
Cela ne s'adresse pas à moi.
Dans l'histoire, chaque monarque...
a pris la succession
de quelqu'un décédé...
ou sur le point de décéder.
Non seulement
mon prédécesseur est vivant,
mais de plus il est en pleine forme.
Un beau gâchis.
Je n'ai même pas fait
un discours de noël.
- Comme votre père le faisait ?
- Exactement.
Il n'est plus là.
Si. Sur le shilling
que je vous ai donné.
C'est très facile à donner.
Vous n'avez pas à le garder
dans votre poche.
Ni votre frère.
Vous n'avez pas
à craindre les choses...
que vous craigniez à 5 ans.
Vous avez votre propre
personnalité, Bertie.
Vraiment ?
- Votre visage est le prochain.
- Lionel, chéri !
Myrtle.
- Votre épouse ?
- Oui.
Bertie. Venez par ici.
- Tout va bien, logue ?
- Oui.
- Ne devrions-nous pas entrer ?
- C'est important.
Qu'y a-t-il ?
On dit "Votre Majesté"
la première fois.
Ensuite, on dit "ma'am".
Comme "amas".
Pas "mâ'âm" comme "âme".
Je ne lui ai rien dit sur nous.
Asseyez-vous. Détendez-vous.
On m'a dit que votre époux...
appelle mon époux "Bertie".
Et mon époux appelle le vôtre Lionel.
Ne m'appelez pas "Liz".
Votre Majesté,
vous pouvez m'appeler Mme Logue,
ma'am.
Enchantée, Mme Logue.
- On ne peut pas rester ici toute la journée.
- Si.
- Je dois attendre le moment opportun.
- Lâche...
c'est vrai.
Allez !
Bonjour, Myrtle, ma chérie.
Tu rentres tôt.
Je crois que vous avez
fait connaissance,
mais tu ne connais pas encore...
le roi George VI.
enchanté de faire votre connaissance.
Leurs Majestés
resteront-elles pour le dîner ?
Ce serait avec grand plaisir, mais...
nous sommes malheureusement pris.
Quel dommage !
Votre Excellence.
Bienvenue, Votre Majesté.
Quelle merveilleuse
transformation, Sir !
Pardonnez-nous de...
continuer nos préparatifs.
Permettez-moi de vous...
exposer le déroulement...
de la cérémonie.
Nous entrons, bien sûr,
par le portail occidental...
pour rejoindre la nef.
Vos paroles...
vont être radiodiffusées,
Votre Excellence.
Oui, la T.S.F.
C'est effectivement
une boîte de pandore.
Je regrette d'avoir aussi dû...
autoriser les caméras des actualités.
Je m'occuperai
personnellement du montage.
En coupant les hésitations.
Voici le Dr Logue de Harley Street.
C'est...
mon logopédiste.
Votre Excellence.
Si j'avais su que vous
aviez besoin d'assistance,
je vous aurais recommandé quelqu'un.
Le Dr Logue va...
va assister au couronnement.
Bien sûr,
je vais en parler au doyen...
mais ce sera très difficile.
Je voudrais que le...
... docteur soit assis dans la...
... loge du roi.
Mais les membres
de votre famille y seront, Sir.
C'est pour cela que c'est approprié.
Nous aurions besoin
de disposer des lieux.
Mon cher,
c'est l'abbaye de Westminster.
L'Église doit préparer Sa Majesté.
Mes préparatifs sont
tout aussi importants.
Dans la plus stricte intimité.
Tel en est mon souhait,
Votre Excellence.
L'abbaye sera à la disposition de...
Votre Majesté ce soir.
Votre Majesté.
C'est incroyable, je marche sur...
Chaucer, Händel et Dickens.
Tout va bien ? Au boulot.
Je ne suis pas venu ici pour répéter,
docteur logue.
Appelez-moi Lionel.
Il est vrai que vous...
ne vous êtes jamais...
appelé docteur. Je l'ai fait...
... pour vous.
Aucune formation,
aucun diplôme, aucune...
... qualification. Juste...
... un sacré cran.
Le tribunal de la chambre étoilée ?
Vous avez demandé une
confiance totale. Et...
... une égalité absolue.
Bertie, j'étais à Wembley.
Je vous ai entendu.
Mon fils m'a dit :
"Peux-tu aider cet homme ?"
- En tant qu'acteur raté ?
- C'est vrai.
Je ne suis pas médecin.
Et oui, j'ai fait un peu de théâtre.
Je me suis produit dans des pubs.
J'ai enseigné l'élocution
dans des écoles.
Lors de la grande guerre,
nos soldats...
rentraient en Australie du front.
Beaucoup en état de choc
et ne pouvant parler.
Quelqu'un m'a dit :
"Tu t'y connais en parole."
"Ne peux-tu pas les aider ?"
J'ai fait de la thérapie musculaire,
de la relaxation,
mais je savais
que ce n'était pas assez.
Ces pauvres jeunes
avaient hurlé de peur...
et personne ne les écoutait.
C'était à moi de leur
donner foi en leur voix...
et de leur faire savoir
qu'un ami les écoutait.
Ça doit bien vous dire
quelque chose, Bertie.
Voilà un résumé bien élogieux.
Renseignez-vous. Tout est vrai.
Cela a été fait.
Vous n'avez aucune idée...
qui me surveille de près.
Je me suis porté garant
mais vous avez aucune...
- référence.
- Mais de grandes réussites.
Je n'ai pas de diplôme.
Il n'y avait pas d'école alors.
Mon expérience m'a tout appris.
Et cette guerre était
une sacrée expérience.
Ma plaque indique "L. Logue."
Pas docteur.
Il n'y a aucune lettre après mon nom.
Enfermez-moi dans la tour.
- Oui, si je le pouvais.
- Pour quel motif ?
Fraude. La guerre menace et vous...
avez donné
à cette nation un roi aphone.
Vous avez brisé
le bonheur de ma famille...
uniquement pour piéger un célèbre...
patient que vous saviez...
pertinemment ne pas pouvoir aider.
Ce sera comme le roi fou...
... George III.
le roi fou...
George le bègue...
... qui a terriblement
déçu son peuple...
dans le besoin.
Que faites-vous ?
Vous ne pouvez vous asseoir là !
C'est une chaise.
Non, ce n'est...
Ce n'est pas une chaise. C'est...
C'est la chaise du roi Édouard.
Des noms y sont griffonnés.
C'est la chaise
sur laquelle chaque roi...
une grosse pierre la tient en place.
La pierre de Scone !
Vous banalisez tout.
Je me fiche combien de culs royaux...
se sont assis sur cette chaise.
- Écoutez !
- Qu'est-ce qui m'y oblige ?
Le droit divin. Je suis votre roi !
Vous m'avez dit
ne pas vouloir être roi.
Pourquoi vous écouterais-je ?
J'ai le droit d'être entendu.
J'ai une voix !
Oui, c'est vrai.
Vous montrez une telle persévérance.
Je ne connais aucun
homme aussi courageux.
Vous serez un sacré bon roi.
Que se passe-t-il, Sir ?
Tout va bien, Excellence.
Je vous ai trouvé un
remplaçant anglais...
aux références irréprochables.
Nous n'aurons plus
besoin de vos services.
Pardon ?
Votre fonction
est de demander et d'être conseillé.
Vous n'avez rien demandé.
On vous a conseillé.
À moi de vous donner un conseil.
Pour cette...
affaire personnelle, je...
prendrai la décision moi-même.
Je suis chargé de veiller sur...
la tête sur laquelle
la couronne va être placée.
J'en ai bien conscience, Excellence.
Mais c'est ma tête.
Votre humble serviteur.
Merci, Bertie.
Répétons, voulez-vous ?
Allez. Sur le perchoir.
Quand vous et Elizabeth
entrerez par le portail,
vous serez accueillis par l'hymne...
quelle joie quand on m'a dit.
Ce ne sera pas une joie...
il n'en finit pas.
Puis, votre ami, l'archevêque,
grimpera les marches vers vous...
et dira :
"Sir, Votre Majesté veut-elle...
"prêter serment ?"
- "Je le veux."
- Bien sûr que vous le voulez.
Allons voir
ce qu'entendent ceux du fond,
comme ça votre vieille
nounou vous entendra.
"Régirez-vous vos peuples,
la Grande-Bretagne,
"l'Irlande, le Canada, l'Australie...
"et la Nouvelle-Zélande
selon leurs...
"us et coutumes ?"
"Je le promets solennellement."
Je n'entends pas d'ici !
- "Je le promets solennellement."
- Très bien.
"Et jurez-vous d'appliquer,
dans la mesure...
"de votre pouvoir,
la loi, la justice...
"et la miséricorde
dans tous vos jugements ?"
"Je le jure."
Vient ensuite un long texte
sur le maintien de la foi.
Et ça continue,
blablabla, blablabla, et vous dites :
"Ce que j'ai...
"promis ici devant vous,
"je ferai et maintiendrai.
Que Dieu me garde."
Et c'est tout. 4 courtes réponses.
Baisez le livre, signez le serment,
et vous voilà roi.
Tout simple.
Vous avez failli
le couronner à l'envers, Excellence.
Quelqu'un avait enlevé le fil...
indiquant le dos de la couronne, Sir.
Essayez de ne pas perdre le fil,
Excellence.
Excellence, on ne voit pas père.
Vive le roi !
Très bien. Très bien, Excellence.
J'espère que le résultat
plaît à Vos Majestés.
Vous pouvez éteindre l'appareil.
Non, attendez. Continuez.
Le parti nazi a tenu
sa grande convention.
Une foule d'hommes en uniforme,
choquants...
à voir et impossibles à imaginer,
ont été envoûtés
par les mots du Führer.
Papa, que dit-il ?
Je ne sais pas, mais...
il semble le dire plutôt bien.
Sir...
j'ai sollicité une
audience aujourd'hui...
afin de vous remettre ma démission...
du poste de Premier ministre.
Je suis désolé de l'entendre,
M. Baldwin.
Neville Chamberlain me remplacera...
en tant que Premier ministre.
C'est une question de principe.
Je me suis trompé.
Je n'ai pas réussi à croire...
qu'il existait
dans ce monde un homme...
aussi dénué de sens moral...
qu'Hitler.
Et qu'une seconde fois,
le monde puisse être...
plongé dans les abîmes
d'une guerre destructrice.
Churchill ne s'était pas trompé.
Hitler en a toujours eu l'intention.
Je suis vraiment désolé
de vous quitter...
pendant cette grave crise.
Je crains malheureusement, Sir,
que votre plus grande
épreuve soit à venir.
Je vous parle...
depuis le cabinet ministériel...
au 10 Downing Street.
Ce matin,
l'ambassadeur britannique à Berlin...
a remis au gouvernement allemand...
un dernier avertissement...
leur notifiant qu'ils avaient...
jusqu'à 11 h pour annoncer...
le retrait immédiat...
de leurs troupes de la Pologne,
faute de quoi,
nos deux nations
entreraient en guerre.
Je dois vous annoncer...
qu'aucun engagement n'a été reçu...
et que par conséquent, ce pays...
est en guerre avec l'Allemagne.
Voilà enfin votre discours, Sir.
Vous passez à l'antenne à 6 h.
Selon mes calculs,
cela durera moins de 9 minutes.
Le texte a été approuvé.
Le Premier ministre
se joindra à vous et...
le discours sera transmis
dans tout le pays,
l'empire, et à nos forces armées.
Que logue vienne immédiatement.
- Les ballons de barrage.
- Oui.
- Ils n'ont pas traîné.
- Oui.
- Doit-on chercher un abri ?
- Non.
Vas-y directement. Tout ira bien.
- Sir ?
- Lionel Logue. Le major Hartley m'attend.
Mon fils, Laurie.
- Merci, Laurie.
- Bonne chance, papa.
Le discours du roi.
La transmission
commence dans 40 min.
Merci beaucoup. Merci.
"Des jours sombres nous attendent..."
- "et..."
- essayez encore une fois.
"Des jours sombres nous attendent...
"et..."
faites de vos hésitations des pauses,
et dites-vous :
"Que Dieu garde le roi".
Je le dis sans cesse...
mais personne ne semble m'écouter.
Les longues pauses
donnent de la solennité.
Alors je suis le roi
le plus solennel qui soit.
Vous savez...
si je suis roi, où est mon pouvoir ?
Puis-je,
puis-je former un gouvernement ?
Puis-je, puis-je...
prélever un impôt ?
Déclarer une guerre ? Non.
Pourtant, l'autorité repose sur moi.
Pourquoi ?
Car la nation croit que je...
Parle pour elle.
Mais je suis incapable de parler.
Recommençons depuis le début.
"L'heure est grave."
"L'heure est grave..." Merde.
"Peut-être la plus fatidique
de notre histoire."
Zut, merde, merde. "J'envoie à...
"chaque ménage de mon..."
le "p" est toujours dur,
même quand je chante.
Rebondissez sur lui. "Peuple."
"Peuple".
"... Ménage de mon peuple,
aussi bien...
ici qu'Outre-Mer."
Magnifique.
"Ce message"... Doudaa...
"... dit avec la même profonde
émotion..." Doudaa...
"... à chacun de vous
comme si je pouvais..."
Merde, chier, zut.
"... Franchir votre seuil...
"et vous parler..."
mentalement :
"J'ai le droit d'être entendu."
Entendu ! Entendu !
Entendu moi-même, merde !
Maintenant, valsez. Allez.
Un mouvement continu.
"C'est la seconde fois,
"pour la plupart d'entre nous,
que nous..."
"que nous"... faites une pause.
- Lionel, je n'y arriverai pas.
- Si, Bertie.
Le dernier paragraphe.
Bertie, c'est l'heure.
- Excellence.
- Votre Majesté.
Un grand moment, Sir.
- Monsieur le Premier ministre.
- Votre Majesté.
Je suis heureux...
... de vous revoir si vite.
Merci d'être venu.
Vous devez avoir...
... une journée bien chargée.
J'espère que ces fichues sirènes...
ne nous interrompront plus.
Ou les cabots.
Mes félicitations.
- Ministre de la Marine.
- Votre Majesté.
La longue...
marche.
Bonne chance, Sir.
J'ai aussi cet appareil en horreur.
J'avais moi-même un
défaut d'élocution.
Je l'ignorais.
Un secret de famille.
Le frein trop court.
Une opération aurait
été trop dangereuse.
J'en ai finalement fait un atout.
- Merci, M. Churchill.
- Sir.
Mon chéri.
- Combien de temps ?
- Moins de 3 min.
- M. Wood.
- Bonne chance, Votre Majesté.
M. Wood.
- Vous avez tout redécoré.
- C'est plus douillet.
Un peu d'air frais.
Voilà, mon chéri.
Six chats sis sur six
murs pistent six souris...
qui sous six lits
sourient sans souci...
des six chats qui les pistent.
Qui sourient sans souci, car je...
Bertie. Assurez-vous
qu'il n'est pas allumé.
La lampe rouge clignotera 4 fois,
puis ils l'éteindront.
On ne veut pas
que cet il maléfique vous fixe.
Une minute, Sir.
Vous allez être merveilleux.
L'heure est grave...
40 secondes, Sir.
Logue.
Quel que soit le résultat,
je ne sais comment vous remercier.
Le titre de chevalier ?
20 secondes.
Oubliez tout le reste...
et adressez-vous à moi.
Adressez-vous à moi en tant qu'ami.
"L'heure est...
"... grave."
"Peut-être la plus fatidique...
"... de notre histoire."
"J'envoie...
"à chaque ménage de mon...
"... peuple...
"... aussi bien ici...
"... qu'Outre-Mer...
"... ce message...
"dit avec la même profonde émotion...
"à chacun de vous...
"comme si je pouvais...
"franchir votre seuil...
"et vous parler...
"... personnellement."
"C'est la seconde fois,
"pour la plupart d'entre nous,
"que nous sommes...
"... en guerre."
"Encore...
"et encore...
"... nous avons tenté...
"de trouver...
"une solution diplomatique...
"aux différences...
"qui existent entre nous...
"et ceux...
"qui sont aujourd'hui...
"nos...
"ennemis."
"Malheureusement,
"... en vain."
"Nous avons été forcés
d'entrer en conflit...
"car nous devons...
"faire face au défi
d'un principe qui,
"s'il devait l'emporter,
"serait fatal à tout
ordre civilisé...
"dans le monde."
"Un tel principe,
"une fois...
"mis à nu,
"n'est rien d'autre que...
"... la doctrine
primitive que la force...
"... a raison."
"Pour le bien de tous ceux...
"que nous aimons,
"il est impensable...
"que nous refusions...
"de relever...
"ce défi."
"C'est pour cette...
"raison cruciale...
"que j'appelle...
"mon peuple, ici,
"et mes peuples...
"Outre-Mer...
"qui feront de notre cause...
"la leur."
"Je vous demande...
"de garder votre calme,
"de rester fermes et unis...
"pendant ces temps pénibles."
"La tâche sera dure."
"Des jours sombres nous attendent...
"et la guerre...
"ne peut plus être...
"confinée au champ de bataille."
"Mais nous ne pouvons
faire ce qui est juste...
"que si nous voyons
ce qui est juste...
"et avec déférence,
"nous en remettre...
"... à Dieu."
"Si tous ensemble,
"nous y restons...
"résolument fidèles,
"alors,
"... avec l'aide de Dieu,
"nous pourrons...
"vaincre."
C'était très bien, Bertie.
Vous buttez toujours sur le "n".
J'ai dû butter quelques fois...
pour qu'ils sachent
que c'était bien moi.
Félicitations.
Un vrai présentateur radio.
Merci, M. Wood.
Félicitations, Votre Majesté.
- Félicitations, Votre Majesté.
- Merci.
Prêt.
- C'est bon ?
- Parfait, Sir.
Votre 1er discours
en temps de guerre.
Félicitations.
J'imagine que je vais devoir...
en faire un certain nombre.
Merci, logue.
Bravo.
Mon ami.
Merci.
Votre Majesté.
Je savais que vous seriez bon.
Merci,
Lionel.
En avant.
Je n'aurais pas pu mieux le dire.
Votre Majesté, je reste sans voix.
Félicitations, Sir.
Messieurs.
Alors, comment était papa,
Elizabeth ?
Hésitant au début, mais...
ensuite, vous vous êtes amélioré.
Que Dieu te bénisse.
Et qu'en as-tu pensé, Margaret ?
Vous étiez splendide, papa.
Évidemment.
Sommes-nous prêts ?
Venez, les filles.
En 1944,
George VI donna à Lionel Logue...
le titre de Chevalier
de l'Ordre royal de Victoria.
Cet honneur gratifié
par un roi reconnaissant...
fit entrer Lionel
dans le seul ordre de chevalerie...
récompensant les personnes...
ayant directement
assisté le monarque.
Lionel assista à chaque
discours sur la guerre.
Par ses diffusions radiophoniques,
George VI...
devint un symbole
de la résistance nationale.
Lionel et Bertie...
restèrent amis toute leur vie.
Traduction :
Isabelle PLOUÏDY UELTSCHI
Genève