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"Le songe de la raison engendre
des monstres." Francisco de Goya
Fondu à l'ouverture :
Oui.
Il est là.
On le tient.
J'allais commencer.
Où suis-je ?
Comment ai-je atterri ici ?
Vous ne le savez pas ?
Je me souviens juste
que j'écrivais.
J'ai un scénario à rendre.
Ça parle de quoi ?
Je ne me souviens plus.
Commençons
par ce dont vous vous souvenez.
Pour qui travaillez-vous ?
Un producteur hollywoodien.
Avec qui j'avais un contrat.
J'étais très en retard
sur les délais.
Il s'appelait Finelli.
M. Finelli.
Vous avez peut-être
des problèmes personnels,
mais franchement,
je m'en fous royalement.
Je veux vous voir dans mon bureau à 14h.
J'ai pris du retard...
Soyez à l'heure.
J'y serai.
Connard.
Et vos problèmes
avec le gérant de l'hôtel ?
Ce type n'était pas très élogieux
vous concernant.
Ce vieux porc ?
Il ne jure que par les armes.
M. Sanders,
je peux vous payer vendredi.
Aleister...
Comme promis.
Nous sommes vendredi.
Ah bon ?
Sérieusement ?
Vendredi ?
J'ai dormi tant que ça ?
Je suis désolé.
Je vois mon producteur aujourd'hui.
Je vous règle ce soir.
Après tout, on sera encore vendredi.
C'est bien parce que c'est vous.
Merci.
Entre nous,
ça pue chez vous.
Vous voulez dire quoi, exactement ?
Prenez une ***.
Merde !
Oui ?
Bonjour. Je m'appelle Lavinia.
Je suis en 3e cycle de cinéma à UCLA.
Nous étudions les professionnels
qui réussissent.
Comme vous êtes
un des plus grands scénaristes actuels,
j'aimerais vous rencontrer
pour discuter de votre métier.
Écoutez...
je suis sur un très gros projet.
Ça me rendrait vraiment service.
Tant que ça ?
Pourquoi pas ? D'accord.
Quand puis-je vous rencontrer ?
Merde !
M. Bain ?
Oui ?
Tout va bien ?
Oui, ça va. Vous disiez ?
Est-ce que
je peux vous retrouver à votre bureau ?
Non, pas le bureau.
Dans un lieu plus agréable.
Que diriez-vous du resto italien
près du campus ? 20 h ?
Chez Alfonso ?
Entendu, M. Bain.
Rendez-vous à 20h, alors.
Je vous remercie.
O.K., à tout à l'heure.
Ma mallette...
Aleister est là.
Faites-le entrer. Entrez.
Vous faites des progrès.
15 minutes de retard seulement.
Je ne pensais même pas vous voir.
Je suis vraiment désolé.
Ma montre ne marche plus
et vous n'imaginez pas les bouchons.
Ça non. Asseyez-vous.
Merci.
Je vais être clair, Aleister.
Je sais que j'ai pris du retard.
Mais ce projet est...
Du retard ?
Mais j'y travaille sérieusement.
Du retard, dites-vous ?
J'y travaille sérieusement !
Je me fous de vos raisons.
Ce qui m'intéresse, c'est ce scénario
qu'on attend depuis 3 mois.
3 mois de retard, mon ami.
J'avance bien.
J'ai presque fini.
C'est tant mieux,
parce que vous avez 15 jours
pour nous le rendre.
15 jours ou vous êtes viré.
Viré ?
Vous pouvez pas me faire ça.
Détrompez-vous.
On a déjà trouvé un remplaçant.
Si vous n'étiez pas une pointure,
je vous aurais viré il y a 2 mois.
Je vous fais une fleur.
Putain...
Ça va ?
Vous voulez un verre d'eau ?
Un muffin ?
J'ai pas envie que vous clamsiez
dans mon bureau.
Je ne vais pas clamser.
Comme je le disais,
j'ai presque fini.
15 jours, c'est bien assez.
Super.
Tant mieux.
Ça vous permettra
d'apporter la dernière touche.
À dans 15 jours.
Une dernière chose.
Oui ?
Prenez une ***.
Rose ?
Désolé de vous ennuyer,
mais il me faut une avance.
Mais M. Bain...
Je regrette,
je pensais que vous étiez au courant...
De quoi ?
Que le versement précédent
était le dernier.
Le dernier ?
Comment ça ?
Je comprends que vous soyez surpris,
mais ce que je veux dire,
c'est que...
Crachez le morceau, putain !
Aleister, c'est dans votre contrat.
Les avances versées
ces deux dernières années
constituent votre rémunération.
On vous a payé intégralement.
Pour être totalement exacte,
on vous doit encore 22,47 $.
Puis-je avoir ces 22,47 $ ?
S'il vous plaît ?
Mais...
cette somme n'inclut pas les taxes.
Ce qui fait que vous nous devez
de l'argent.
Je regrette...
Peut-être...
C'est très gentil à vous.
Pourquoi ?
La même chose que d'habitude.
Dis-moi,
que dirais-tu si un de tes clients
te devait genre 700 $ ?
Que le gérant est nul.
D'après toi, pourquoi je viens ici ?
Pas pour le cadre raffiné.
Un type est passé.
Il te cherchait.
Quel type ?
Je suis peut-être nul en gérance,
mais je sais flairer les embrouilles.
Quelle heure est-il ?
20h.
Faut que je file.
Tu comptes payer ?
T'inquiète.
Tu dis toujours ça.
Enfoiré !
Merci.
Vous connaissez Chez Alfonso ?
Qui connaît pas ?
C'est le lieu à la mode.
Vous êtes une star ?
Pas vraiment. Plus maintenant.
C'est le taxi n° 666 ?
Oui. Pourquoi ?
Juste comme ça.
Je crois pas trop
aux histoires d'Antéchrist.
À notre époque,
ça s'impose, non ?
Ça s'impose ?
Je trouve ça plutôt curieux.
Pas besoin de croire
aux histoires d'Antéchrist
pour voir ce qui se passe.
Que ceux qui ont des yeux
voient
et que ceux qui ont des oreilles
entendent.
Et voilà !
Ça fait 9,87 $.
Hé !
Vous me devez 13 cents.
Ma monnaie.
13 cents ? Allez, tire-toi.
Bonsoir. Je suis Angela.
Vous avez réservé ?
Non. J'ai oublié d'appeler.
Je regrette, nous sommes complets.
Il ne reste plus une seule table.
La jeune femme là-bas m'attend,
je crois.
Bien.
Parlez-moi de votre rencontre
avec cette fille.
Lavinia ?
Oui.
Lavinia.
Lavinia, c'est bien ça ?
Oui. M. Bain...
Excusez-moi. Je vous en prie.
Je suis victime des clichés
sur les scénaristes hollywoodiens.
Quelle idiote !
Ne vous en faites pas.
J'ai l'habitude.
Je suis très honorée
de rencontrer
un scénariste si prestigieux.
C'est gentil,
mais vous exagérez un chouïa.
Vous avez faim ?
On n'est pas obligés de manger.
Je meurs de faim.
Les cappellini à la putanesca
me tentent bien.
Connais pas,
mais ça doit être coûteux.
Pardon.
Je voulais dire goûteux.
Rien à redire sur ce choix.
J'ai lu toute votre œuvre.
C'est hallucinant
qu'un homme puisse écrire
tous ces scénarios à succès.
Ce n'est pas si difficile.
Question d'entraînement.
J'adorerais vous voir travailler.
Il n'y a pas grand-chose à voir.
C'est même sans intérêt.
Pouvoir observer
un génie à l'œuvre chez lui,
c'est mon rêve.
Vous surestimez clairement mon talent.
Et je vous en prie,
appelez-moi Aleister.
Je ne suis pas là.
Laissez un message
s'il le faut vraiment.
C'est très important.
Vous êtes en danger, M. Bain.
Merci.
Il y a un problème ?
Je ne trouve plus ma carte de crédit.
C'est embêtant.
Il faut appeler la banque
pour faire opposition.
C'est ce que je me disais.
Mais je pense savoir où elle est.
Je ne suis pas sûr
d'avoir assez de liquide sur moi.
Laissez. Je paie la différence.
Je vous invite.
J'ai passé une soirée fantastique.
Vous êtes tellement cool et accessible.
Un grand scénariste hollywoodien
en chair et en os.
Je ne peux pas accepter.
Bien sûr que si.
C'est combien ?
120 $ !
Ils me connaissent bien ici.
Je peux passer payer demain.
C'est bien peu
pour dîner avec son idole.
Dans ce cas, à charge de revanche.
Eh bien, si vous insistez,
laissez-moi passer
vous voir à votre bureau demain.
Je voulais dire...
Pourquoi pas, mais...
je vous préviens,
ça ne sera ni glamour, ni passionnant.
Laissez-moi en juger.
Vous désirez ?
C'est la 1re fois que je viens.
Il y a une 1re fois pour tout le monde.
C'est tout simple.
Vous déposez un objet,
je vous dis ce qu'il vaut.
Et je le récupère ?
Oui. C'est un prêt sur 30 jours,
plus intérêts et frais.
J'ai pas que ça à faire !
Vous avez quoi ?
Elle vaut combien ?
Vu qu'il est pas minuit,
elle doit pas marcher.
10 $.
10 $ ? Elle m'en a coûté 2 000 !
C'est pas mon problème.
Elle marche pas, vu ?
J'ai pas que ça à faire.
Va pour 10 $.
D'accord.
Signez là.
Tenez.
Votre reçu.
Merci.
C'est quoi, ce bordel ?
Putain de merde !
J'ai fait changer la serrure
Ouvrez, M. Sanders !
Je sais que vous êtes là, enfoiré !
Bordel de merde !
Lâchez-moi, à la fin !
Je vous ai rien fait !
Jack ?
T'as pas fermé à clé.
Ohé !
Y a quelqu'un ?
Des roses...
Bonjour, M. Bain.
Bonjour.
Je vous connais ?
Bien sûr, mais vous avez oublié.
Je suis certain que
je me souviendrais de vous.
Mais ce n'est pas le cas.
Non, en effet.
C'est bien ce que je dis.
Vous avez un scénario
qui vous attend, non ?
Rappelez-moi son titre.
J'y bosse.
Je vois.
Vous ne l'avez même pas commencé.
Comment vous le...
Savez ?
C'était déplacé de ma part.
Non.
Je me demande juste
comment vous le savez.
C'est vrai, quoi.
Tout le monde croit
qu'il est presque fini.
Mon producteur
m'a donné 15 jours
pour le lui rendre.
Sinon, il me remplace.
Ce serait bien dommage.
Parce que votre scénario
va être super.
Qu'en savez-vous ?
Vous êtes voyante ?
Il suffit simplement
de poser les bonnes questions.
Peut-être.
Le problème,
c'est que je sèche.
Je n'ai pas la moindre inspiration.
Parlez de moi et de notre relation.
Ah oui ?
Je pourrais.
Mais...
je ne sais rien de vous.
Ça rend la chose
encore plus mystérieuse.
Si on veut.
Il faut que j'y aille, Aleister.
Il se fait très ***.
J'allais oublier.
J'ai réglé votre problème de loyer.
Mon problème de loyer ?
Vous pouvez répéter ?
Tu veux me tuer ?
Qu'est-ce que tu fous là ?
Il est même pas 7h, putain !
T'as pas fermé à clé.
Y avait personne.
Tu as vu cette femme sublime ?
Écoute, mon pote.
Je viens d'ouvrir.
C'était fermé à clé.
Et j'ai pas croisé
l'ombre d'une femme sublime.
Tu as dû t'endormir dans un coin
sans que je te voie.
Rentre chez toi.
Va te reposer.
O.K., Jack.
Au moins, tu as fait un beau rêve.
Tout ça n'a ni queue ni tête.
Il faut me suivre attentivement.
Je ne comprends pas tout non plus.
C'est pourtant ce qui m'est arrivé.
Et vous vous êtes réveillé
dans votre chambre le lendemain.
Oui.
J'arrive.
Ça ne va pas, M. Bain ?
Je veux dire Aleister ?
Je suis prête.
J'ai hâte d'apprendre des choses.
Je vais très bien.
C'est juste que j'ai...
bossé toute la nuit.
Exactement ce que j'imaginais.
L'auteur de génie qui œuvre de nuit,
jusqu'à l'épuisement.
C'est trop cool.
Dans un hôtel miteux
où il trouve l'inspiration.
Ne vous vexez pas.
C'est un compliment.
Non, laissez.
C'est bien plus authentique comme ça.
On se croirait
dans un film noir des années 50.
La Soif du mal.
Une vraie cinéphile.
J'adore ces vieux polars
en noir et blanc.
En quatrième vitesse,
Les Enchaînés, L'Ultime razzia...
Les lumières tamisées,
les femmes fatales
et les trahisons.
Je vois, je vois.
Vous savez,
moi aussi, j'adore ces films.
Je vous en prie, asseyez-vous.
Vous savez, je m'attendais
à rencontrer un homme hyper glamour.
Je me suis rendu compte
que c'était une chimère.
Pour être un véritable auteur,
il faut être
débraillé et un peu marginal
pour donner de la profondeur
à ses textes.
Exactement.
J'avais peur que ça ne vous saute pas
tout de suite aux yeux.
Je le comprends très bien.
J'essaie toujours de me mettre
dans l'ambiance de l'intrigue.
C'est génial.
Ça parle de quoi ?
C'est une enquête sur un homicide ?
Un thriller ?
Peut-être ou peut-être pas.
J'en suis à l'ébauche.
Je ne sais pas comment ça finit.
Vous ne fumez pas ?
Non.
Mais peut-être
que je finirai par m'y mettre.
Vous préféreriez ?
Dans les films en noir et blanc,
tous les acteurs fument.
Fumer a un côté sexy.
Rien ne presse.
Un café ?
Avec plaisir, si vous en prenez un.
J'en ai clairement besoin.
Café instantané.
C'est vite fait.
Ça ne me distrait pas
de mon écriture.
Je vais vous aider.
Merci.
Attention, c'est chaud.
C'est là qu'on reconnaît
un vrai gentleman.
Ce qui compte,
c'est votre talent de scénariste.
Vous savez,
j'écris toujours l'intro en dernier
pour ne pas limiter ma créativité.
C'est génial.
On ne nous apprend pas ces trucs-là.
Permettez que je prenne des notes ?
Bien sûr.
"Toujours
"écrire
"l'intro en dernier."
Écoutez...
Je viens d'avoir une idée.
Je vais m'y mettre.
Bien sûr.
Je vais me faire toute petite.
Je ne ferai pas de bruit.
Et je ne toucherai à rien.
Un homme déprimé est assis
dans un bar glauque.
Personne en vue, pas même le barman.
Il descend plusieurs verres d'alcool
et finit par s'endormir.
L'homme dort, affalé sur la table.
Il est réveillé par une femme sublime
qu'il n'a jamais vue.
Ne bougez pas.
Lavinia, l'assistante de M. Bain.
Vous désirez ?
Oui, M. Sanders.
Un instant.
C'est M. Sanders, le gérant de l'hôtel,
si j'ai bien compris.
Je ne suis pas là.
M. Bain est très occupé.
Lavinia...
Il va pas avaler ces conneries.
J'ai déjà essayé.
Je lui dis quoi ?
Voulez-vous qu'il rappelle ?
Non. Passez-le-moi.
J'ai peut-être été trop impulsif
en changeant la serrure, etc.
Vous auriez pu attendre.
Vous n'avez plus à vous inquiéter,
à présent.
Votre petite copine
a payé le loyer pour 6 mois.
Une femme a payé mon loyer ?
Oui. Elle est passée me voir.
Je n'en croyais pas mes yeux.
Une vraie beauté.
Bon. Je dois vous laisser.
Au revoir.
Lavinia, ma question va vous paraître
un peu étrange, mais...
- Avez-vous payé mon loyer ?
- Non. Pourquoi j'aurais fait ça ?
Bonne question.
En quel honneur ?
Peu importe. Je n'ai rien dit.
Vous pouvez me parler.
Non, ça va.
Il ne vaut mieux pas. Enfin...
Je dois être surmené.
Vous avez une petite amie,
c'est ça ?
Il y a une explication raisonnable
à tout ça.
À savoir ?
Eh bien...
c'est un peu compliqué.
Ça vous embêterait qu'on fasse un tour ?
Un peu d'air frais
me rafraîchira les idées.
Merci.
Après vous.
Quelle belle journée !
Bonjour, monsieur.
Commissaire McCarthy.
Aleister Bain, c'est bien ça ?
Oui, on va dire ça.
Enfin, c'est même sûr et certain.
Quelle était votre relation
avec cette femme ?
- Je peux la voir de plus près ?
- Bien sûr.
Vérifie les empreintes, Jack.
Les empreintes ?
C'est la procédure.
Je vais vous reposer la question.
Quelle était votre relation
avec cette femme ?
Aucune.
Je ne l'ai vue que...
Que ?
En rêve.
Du moins, j'ai cru que c'en était un.
En rêve ?
Vous vous foutez de moi ?
Non.
Parce que...
je vous le déconseille fortement,
surtout aujourd'hui.
M. Bain,
cette femme a été
sauvagement assassinée la nuit dernière.
Et quand je dis sauvagement,
c'est un euphémisme.
Nous avons dû utiliser ses dents
pour l'identifier.
Si vous permettez,
j'aimerais autant m'en aller.
Lavinia...
Pas de problème,
si vous avez une pièce d'identité.
Bien sûr.
Inutile d'être effrayée ou nerveuse.
Vous n'avez tué personne.
Je plaisante.
Personne n'est...
Merci bien.
Personne n'est accusé
de quoi que ce soit pour l'instant.
On fait juste notre boulot.
Vous vous en féliciteriez
à la place du sénateur Mitchell.
Le sénateur Mitchell ?
Oui. Le mari.
Je peux m'en aller, monsieur l'agent ?
S'il vous plaît ?
Bien sûr.
Mais dites-moi d'abord
ce que vous faites ici avec M. Bain.
Je suis étudiante à UCLA.
Je voulais interviewer M. Bain.
J'ignorais
qu'il était mêlé à un meurtre.
J'ai pas signé pour ça.
Lavinia...
Désolé d'avoir coupé court
à votre interview.
Bonne journée.
Merci.
On se reverra, Mlle Lavinia.
J'espère pas.
Une interview ?
Oui.
M. Bain...
je n'ai pas de mandat,
mais les choses seront plus faciles
pour nous deux
si je peux avoir
une petite discussion privée avec vous.
Juste vous et moi ?
- Privée ?
- Si vous le voulez bien.
Pas de problème. Venez.
Par ici.
Vérifiez ces empreintes tout de suite.
Laissez. On sera plus tranquilles.
Asseyez-vous, je vous en prie.
Que les choses soient claires.
Vous ne m'avez pas l'air d'un tueur.
Si c'était le cas, nous n'aurions pas
cette conversation, du moins pas ici.
Je n'en ai pas l'air,
car je n'en suis pas un.
Vous fumez ?
Merci. J'essaie d'arrêter.
Malgré tout,
le seul maigre indice que nous avons
vous désigne, monsieur.
Comme une flèche lumineuse
pointée sur vous.
Je peux boire un verre ?
Pas tout seul.
Bien sûr, excusez-moi.
Je pensais que les policiers
ne buvaient pas en service.
Faut pas croire tout ce qu'on entend.
C'est en service que je picole le plus.
Ni vu ni connu.
Ni vu ni connu ? Santé !
Je sais
que vous ne me dites pas tout.
Le fait est
qu'il n'y a rien à dire.
Comme je vous l'ai dit,
je n'ai vu cette femme qu'en...
Rêve ?
Je sais que ça semble un peu bizarre.
C'est pour ça
que j'hésitais à vous le dire.
"Un peu" ? C'est le moins
qu'on puisse dire, vu le coup de fil.
Quel coup de fil ?
Elle vous a appelé
avant d'être assassinée.
C'est même la dernière chose
qu'elle ait faite.
Personne ne m'a appelé.
Vous pouvez vérifier.
Déjà fait.
Et ?
Eh bien...
manifestement, vous ne relevez pas
souvent vos messages.
C'est très important.
Vous êtes en danger, M. Bain.
Sommes-nous les rêveurs ou les rêves ?
Il fait chaud, tout à coup, non ?
En tout cas,
ça me met hors de cause.
Et j'ai un alibi solide.
Quand elle a appelé,
je dînais chez Alfonso avec Lavinia.
Apparemment.
Mais quels étaient ses derniers mots ?
Je ne suis pas sûr.
Elle parle de rêveurs.
Ou de rêves.
Ou des rêves.
Oui. Elle a dit :
"Sommes-nous les rêveurs
"ou les rêves ?"
C'est ce qu'elle a dit ?
Sans l'ombre d'un doute.
Mais...
on va faire expertiser ça.
Au cas où.
Écoutez...
Tout ça n'a aucun sens.
Pourquoi m'aurait-elle appelé ?
Et pourquoi je serais en danger ?
J'espérais que vous me le diriez.
M. Bain,
écoutez-moi très attentivement,
d'accord ?
Je sais que vous avez un alibi.
Mais vous êtes notre seul lien
avec le tueur, vous comprenez ?
Vous n'avez peut-être pas saisi,
mais vous êtes dans la merde
jusqu'au cou.
Alors si j'étais vous,
je réfléchirais,
je réfléchirais très sérieusement
à votre rôle dans cette affaire.
Vous me suivez ?
Cette affaire ?
Quelle affaire ?
M. Bain,
je vous conseille de vous calmer.
Calmez-vous, asseyez-vous
et racontez-moi
ce rêve que vous avez fait.
Bien.
Après le restaurant,
je suis allé au bar que je fréquente.
J'ai bu un peu trop.
Je me suis écroulé sur la table.
Le barman m'a retrouvé là le matin.
C'est tout.
Et vous avez rêvé de cette femme ?
Aussi bizarre que ça paraisse.
Mais le plus étrange, c'est...
C'est quoi ?
Qu'elle a payé mon loyer.
Comme promis dans mon rêve.
La femme chimérique
a payé votre loyer ?
Oui.
Je suis presque sûr
que le gérant de l'hôtel le confirmera.
Ça suffira pour aujourd'hui.
M. Bain,
si une information utile vous revient,
appelez-moi.
Merci, commissaire McCarthy.
Ça a été un plaisir.
Que puis-je pour vous,
monsieur l'agent ?
McCarthy, commissaire McCarthy.
Que puis-je pour vous,
commissaire McCarthy ?
Reconnaissez-vous cette femme ?
Oui, bien sûr.
C'est elle qui a payé
le loyer de M. Bain.
En liquide.
Six mois d'avance.
Vous êtes certain ?
Les jolies femmes
ne courent pas les rues par ici.
Mais nul n'est infaillible.
Vous pouvez me dire
à quelle heure elle est passée ?
Oui, tout à fait.
C'était hier soir, un peu après 22h.
Je regardais la télé
en buvant une bière
quand cette créature de rêve a sonné.
Je n'en revenais pas de...
Ça ira.
Si un détail particulier vous revient,
appelez-moi.
- Entendu, commissaire.
- Merci.
Avec qui ce McCarthy
disait-il travailler ?
Laissez-moi réfléchir.
Peu importe.
Contentez-vous
de poursuivre votre récit.
Quand l'officier de police lui montre
une photo de la femme assassinée,
il reconnaît avec stupeur
la femme rencontrée dans le bar.
Il sent bien que quelque chose cloche.
Il est plus que jamais convaincu
du bien-fondé de sa théorie.
Qu'est-ce que c'est ?
Rendez-vous demain à 20h.
Ici McCarthy.
Commissaire,
c'est M. Bain, Aleister Bain.
Désolé de vous déranger.
J'ai peut-être une piste.
Calmez-vous. Moins vite.
M. Bain, vous êtes sous traitement ?
Non. Je ne suis pas drogué.
Je pense tenir une piste.
Quel genre ?
J'écris sur toute cette histoire.
Elle m'apporte une inspiration
qui m'avait abandonné.
Assez de baratin, des faits.
J'ai une idée
de qui est derrière tout ça.
Ah oui ?
La victime
est la femme du sénateur Mitchell
qui vise une réélection.
Et ?
Et...
peut-être qu'elle avait des infos
sur son mari ou un de ses associés
si compromettantes
que pour rester dans la course,
il fallait la supprimer.
Est-on sûrs que la victime
et la femme de mon rêve
sont la même ?
Une chose est sûre,
l'une d'elles était bien vivante
puisqu'elle a payé mon loyer.
Vous m'appelez pour me raconter ça ?
Si vous n'avez rien de concret,
laissez tomber.
Peut-être que j'ai du concret.
Vous vous payez encore ma tête ?
Si vous avez du concret,
dites-le-moi maintenant et on avisera.
Je suis désolé,
mais vous m'avez dit d'appeler
si j'avais du nouveau.
Je préfère le dire
au cas où il m'arrive quelque chose.
Vous avez une info, oui ou non ?
C'est pas plus compliqué.
Je vous rappellerai.
Lavinia ?
C'est sa coloc.
Elle n'est pas là.
Vous savez où elle est ?
C'est très important.
C'est de la part de qui ?
M. Bain. Aleister Bain.
Le scénariste ? Bien sûr.
Je crois qu'elle est encore en cours.
Elle ne devrait pas tarder.
Vous avez un message ?
Comme je vous l'ai dit, c'est urgent.
Je peux être là dans 20 minutes.
Dites-lui de m'attendre.
Entendu.
Super.
Quelle est votre adresse exacte ?
Rieber Hall, 7 Nord, chambre 781.
Merci. J'arrive.
J'allais partir.
J'attends depuis 1 h.
Je suis désolé. La circulation...
Écoutez. Je sais que
vous devez être secouée, mais...
il faut que je vous parle.
J'ai confirmé votre alibi.
Cherchons un coin plus tranquille.
Je ne veux pas
vous attirer d'ennuis.
Mais je ne me fie qu'à vous
au cas où...
- Où quoi ?
- Où il m'arriverait quelque chose.
Quelque chose ?
- McCarthy vous a parlé du coup de fil ?
- Non.
La femme du sénateur Mitchell
qu'on a assassinée
a laissé un message chez moi
juste avant d'être tuée.
C'est McCarthy qui me l'a indiqué.
Elle vous a appelé ?
Elle a laissé un message.
Elle disait quoi ?
Que j'étais en danger.
Un truc inintelligible
sur les rêveurs et les rêves.
Le gérant de l'hôtel
a formellement reconnu
la femme sur la photo
comme étant celle qui a payé mon loyer
après avoir été soi-disant tuée.
"Soi-disant tuée" ?
Elle est morte ou vivante, non ?
- Oui, j'imagine.
- Attendez.
Attendez le meilleur.
Je préfère ne pas savoir.
J'ai trouvé ça.
On l'a glissé sous ma porte.
McCarthy est au courant ?
Pas pour la lettre.
Au moins, ça alimente votre scénario.
En effet.
C'est du pain béni, à ce niveau-là.
Quelle est votre théorie ?
En deux mots ?
Le sénateur Mitchell ou un associé
l'a tuée
car elle savait des choses.
Et le tueur a besoin d'un pigeon
pour porter le chapeau.
Vu sa position
et ses amis haut placés,
il le trouvera sans mal.
Pourquoi pas l'éliminer en douce ?
Je ne sais pas.
Déjà, ça a permis
de créer une belle pagaille.
Ça brouille les pistes.
Le rendez-vous est demain soir.
Ça me laisse le temps d'écrire.
C'est la seule chose que je sache faire,
et jusqu'à présent,
ça m'a mis sur de bonnes voies.
Ce qui est étrange,
c'est le synchronisme
entre mon imagination et la réalité.
Comme je le disais,
s'il m'arrive quelque chose,
publiez mon histoire.
Et après ?
Épluchez cette histoire.
Si je ne me trompe pas,
la solution est dedans.
Il faut que j'y aille.
J'ai du pain sur la planche.
Aleister...
Le sénateur lui fait une proposition
qu'il ne peut refuser.
"Si l'argent ne vous convainc pas,
la vidéo s'en chargera."
Viens là.
Bonjour. C'est moi, Lavinia.
Je vous ai réveillé ?
Oui. Dieu merci.
Je dois vous voir.
Il est presque midi. On se retrouve
au coin de la 3e et Westmont ?
Il y a un café.
Dans 30 minutes ?
3e Rue et Westmont.
30 minutes.
Ce lieu est sûr ?
Je suppose.
Aleister, vous êtes complètement parano.
Dans mon métier,
un peu de paranoïa
peut vous éviter beaucoup d'ennuis.
C'est le scénario ?
C'est un premier jet.
Meurtre, complot, chantage,
tout y est.
Ça a l'air super.
Gardez-le. J'ai fait des doubles.
Le coup de la vidéo est génial.
Il sait qu'il est innocent,
mais la vidéo prouve le contraire.
Ce n'est pas qu'un cadeau.
Gardez-le s'il arrive quelque chose.
Vous... On ne dramatise pas
un tout petit peu ?
Ce n'est peut-être pas
que de la fiction.
J'ai un mauvais pressentiment.
Vous pensez vraiment
qu'on veut vous faire trinquer ?
Oui.
Et je pense que le sénateur
va me faire une proposition.
Vous êtes déjà assez impliquée
comme ça.
Contentez-vous de le garder,
au cas où.
Vous êtes la seule
à me prendre au sérieux.
Je dois retourner au campus.
J'ai un cours important.
Mais soyez prudent
et promettez-moi de m'appeler.
Ne vous inquiétez pas pour moi.
Allez-y.
Vous m'appellerez ?
La raison chancelle,
des forces se libèrent de l'axe
Les salopards !
Ils ont tué la seule personne
en qui j'avais confiance.
Vous avez
une imagination prolifique, M. Bain.
C'est la vérité.
Tout ce que j'ai dit est vrai.
Qu'est-ce qui me prouve
que vous n'avez pas tout inventé ?
Vous êtes écrivain, après tout.
Vous êtes écrivain,
vous écrivez des histoires.
Oui.
Parlez-moi du sénateur
qui serait passé vous rendre visite.
Il est venu.
Je vous dis la vérité.
Bonsoir, M. Bain.
Vous avez un problème ?
Non.
Auriez-vous la gentillesse
de me laisser entrer ?
Ils attendront dehors.
Entrez.
Merci.
Je n'aime pas perdre mon temps.
J'irai donc droit au but.
Laissez ma femme tranquille.
C'est une menace ?
Oui, on peut dire ça.
Vous avez également
quelque chose qui m'intéresse.
Puis-je savoir quoi ?
Ne faites pas l'imbécile avec moi.
Soit.
Jouons à ce petit jeu.
Je veux le scénario
que vous êtes en train d'écrire.
Ou bien ?
Écoutez...
Je peux vous les couper
de bien des manières.
Je vous demande simplement
votre scénario.
Je suis prêt à le payer un bon prix.
Sûrement plus que le studio.
Pourquoi vous intéresse-t-il ?
Vous êtes donc encore plus bête
que je ne pensais.
Réfléchissez.
Et si l'argent ne vous convainc pas,
je suis sûr
que cette vidéo s'en chargera.
C'est assez urgent.
Ne tardez pas trop à vous décider.
J'ai peu de patience.
Désolé de vous déranger.
Je dois parler à Lavinia.
Elle n'est pas là.
Comment ça ?
Elle n'est pas là.
Vous savez où elle peut être ?
C'est important.
Aucune idée, mec.
Attendez.
Vous pouvez peut-être m'aider.
- Moi ?
- Vous permettez que...
D'accord.
Entrez.
Il y a un endroit
où visionner une vidéo ?
Vous êtes venu regarder une vidéo ?
C'est très compliqué.
Répondez simplement à ma question.
Oui, il y a plein d'endroits.
Où ça ?
On va trouver. Calmez-vous.
Je suis calme !
Attendez à côté, j'enfile un truc.
Seigneur !
Allez !
C'est bon, arrêtez de flipper.
Les ordinateurs et les DVD,
vous connaissez ?
Si ça ne vous dérange pas,
je retourne me coucher.
Et si on vous demande,
vous ne me connaissez pas ni personne.
Asseyez-vous. Il faut qu'on parle.
Asseyez-vous.
La prochaine fois que je le sors,
ce sera fatal à quelqu'un.
Compris ?
Oui.
Comment vous l'annoncer ?
Votre amie a été assassinée.
Lavinia ?
Oui.
Elle s'appelait comme ça, non ?
Comment ?
Quand ?
Cette nuit, il y a quelques heures.
Vous ne trouvez pas un peu curieux
que deux femmes assassinées
en si peu de temps
fassent partie de vos connaissances ?
J'ai vu Lavinia
pour la dernière fois cet après-midi.
Personne ne l'a revue après.
Vivante, j'entends.
Quelqu'un a dû la voir.
Sûrement, mais...
la vidéo de surveillance a disparu.
Disparu ?
Ouais.
Vous savez où elle est ?
Non.
Si vous avez quelque chose à me dire,
c'est le moment.
La dernière fois que j'ai essayé,
vous n'étiez ni intéressé
ni encourageant.
Votre fameuse théorie du complot ?
Vous voyez ? Vous recommencez.
Toutes mes excuses.
Quelle est votre nouvelle théorie ?
On essaie de me piéger.
Pitié !
Je l'ai dit à Lavinia.
Elle était au courant.
Elle avait un double du scénario
au cas où.
On vous nuirait ?
C'est ça, oui.
Souvenez-vous du message.
J'étais en danger, pas elle.
Vous croyez toujours que le sénateur
couvre la mort de sa propre femme ?
Il est venu ici.
Le sénateur ?
Oui. Il m'a proposé de l'argent.
Pour quoi ?
Je dois tout vous mâcher ?
Quoi, pour votre scénario ?
Oui.
C'est si compliqué ?
Montrez-le-moi.
Le scénario ?
Oui.
Il prouve peut-être votre innocence.
Non.
La lumière se fera tôt ou ***.
Oui, j'imagine.
Comment ça finit ?
Ça finit ?
Quoi ?
Votre scénario.
Ça finit comment ?
Je ne sais pas trop.
J'espère que
ça n'a pas encore été écrit.
C'est le seul exemplaire complet.
C'est bon à savoir.
Ne vous inquiétez pas.
Vous le récupérerez.
Et avec moi, il sera en lieu plus sûr.
Il voulait voir cette vidéo urgemment,
c'est ça ?
Oui.
Vous l'avez vue ?
Non. Je suis repartie me coucher.
Il ne m'a rien dit.
Vous l'avez ?
Oui.
Et je sais que c'est le seul exemplaire.
Joli travail.
Qui est là ?
Que voulez-vous ?
Vous êtes sur le répondeur
du Dr Abila Steiner.
Le cabinet est fermé.
Laissez un message après le bip.
Aleister Bain.
Vous m'avez laissé votre carte.
J'aimerais vous poser
quelques questions.
Appelez-moi...
Et ensuite ?
Ensuite ?
Ensuite vos hommes de main
m'ont embarqué.
M. Bain, vous êtes là ?
Veuillez sortir.
- Qu'y a-t-il ?
- Vous êtes Aleister Bain ?
Inspecteur Marino.
Voici l'inspecteur Brian.
Veuillez avancer.
Avancez.
Je vous arrête
pour le meurtre de Lavinia Cordoba.
Vous pouvez garder le silence.
Vos propos
pourront être retenus contre vous.
Vous avez droit à un avocat.
Au besoin, l'État vous en fournira un.
Vous avez bien compris ?
Oui.
Nous avons un mandat.
Y a-t-il chez vous
un objet susceptible de nous blesser ?
Non.
Je peux m'habiller ?
Oui. Suivez-moi.
C'est votre pantalon ?
Ne touchez à rien.
Allez-y.
Le numéro que vous avez composé
n'est pas attribué.
Vérifiez le numéro ou réessayez.
Ceci est un enregistrement.
Commissaire McCarthy.
Je vous l'ai déjà dit.
Le commissaire McCarthy n'existe pas.
Je lui ai parlé hier soir.
Combien de fois
faudra-t-il le répéter ?
Écoutez-moi !
On a de quoi
vous envoyer en taule direct.
Mais j'ai envie de donner une chance
à votre version à dormir debout.
Ce type n'est clairement pas
de la maison.
C'est peut-être sa carte,
mais il ne bosse pas pour l'État.
Pour une agence, alors ?
Commencez pas avec ça.
Réfléchissez un peu.
S'il bosse pour la CIA
et qu'on cherche à vous piéger,
comment voulez-vous qu'on le prouve ?
Vous en pensez quoi ?
Il raconte des bobards.
Ce type délire. Il est cinglé.
Probablement.
Mais tout ça me chiffonne.
Vous connaissez pas ce type,
j'imagine ?
Commissaire McCarthy ?
Brigade criminelle.
La ligne est coupée.
Ce type est cinglé.
Écoutez plutôt ça.
Aleister Bain.
Vous m'avez laissé votre carte.
J'aimerais vous poser
quelques questions. Appelez-moi...
Ça n'a rien de cinglé.
C'était sur son répondeur.
Vous voulez dire...
Ouais.
Je ne sais pas à quoi vous jouez,
mais je vous assure
que le commissaire McCarthy
est totalement
inconnu au bataillon.
Vous avez appelé son numéro ?
La ligne est coupée.
Je l'ai pourtant appelé.
Vous laissez souvent des messages
sur votre répondeur ?
Comment ça ?
Aleister Bain.
Vous m'avez laissé votre carte.
J'aimerais vous poser quelques
questions. Appelez-moi...
Je ne comprends pas.
J'aimerais beaucoup vous croire,
mais je ne peux pas.
Quoi ?
Votre montre.
Eh bien ?
J'avais exactement la même.
Vous l'avez eue où ?
Franchement !
Non, sérieusement.
Quelle heure est-il ?
Minuit. Et je vais faire une pause.
Et le scénario ?
Quel scénario ?
Quand vous avez trouvé
le corps de Lavinia,
y avait-il un scénario ?
Un scénario !
Un manuscrit, des pages, du papier !
Bon sang !
Non.
Je regrette.
Fondu à l'ouverture :
Adaptation : Sophie Tierny
Sous-titrage : L.V.T. - Paris