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EDOUARD, MON FILS
Mesdames et messieurs,
je m'appelle Lord Boult.
Mon nom vous est
sans doute inconnu,
mais vous le trouverez
dans le bottin mondain,
qui vous révélera
que j'ai vu le jour au Canada,
que j'ai passé ma vie à Londres,
que je suis à la tête
de Shelton Motors
et propriétaire d'un quotidien
ainsi que de 3 usines de biscuits.
Il ne mentionnera pas
que je possède aussi ce théâtre.
Ça vous étonne, hein ?
Mon but n'est pas de me vanter
mais d'établir
une sorte de contact avec vous.
Ce n'est pas parce
que vous achetez mes produits
que nous devons éprouver
une sympathie réciproque.
Cependant, nos destinées se sont déjà
plus ou moins croisées.
C'est pour cela
que je sollicite votre opinion
et demande une réponse
à ma question.
Le problème est qu'aucun d'entre vous
n'a connu Edward.
C'est trop ***
maintenant qu'il a disparu.
Edward était mon fils unique.
La mort l'a fauché à 23 ans.
Un garçon charmant
au sourire enjôleur...
Je me rappelle sa naissance
au lendemain de la 1re Guerre.
Nous étions un couple ordinaire
occupant un logis à Hammersmith.
Chérie !
Evelyn !
Il dort.
J'ai une surprise.
Chéri !
C'est merveilleux.
Le fin du fin.
Bien sûr.
Il va être ravi.
C'est pas fini, ferme les yeux.
- Autre chose pour Edward ?
- Pas spécialement pour lui.
Arnold !
Quel anniversaire mémorable !
Viens voir.
J'ai fait ça moi-même.
Joyeux anniversaire, Edward.
Tout y est.
J'aurais dû écrire :
"Joyeux anniversaire, cher Edward."
C'est bien comme ça.
Et ça, c'est joyeux anniversaire
chère maman de la part d'Edward.
Chéri, de vraies perles d'imitation !
Comment as-tu fait ?
Un jour,
je t'offrirai de véritables perles.
Tu as confiance en moi ?
Mais bien sûr,
comment peux-tu en douter ?
Je vais changer de métier.
L'anniversaire d'Edward
devrait me porter bonheur.
Chéri, je ne comprends pas.
Tu abandonnes l'assurance ?
On va devoir se serrer la ceinture.
Je peux me priver...
Pas question de te priver.
Dépense le moins possible
en achetant à crédit.
J'ai horreur des factures !
Notre avenir en dépend.
L'endettement n'a rien d'un crime.
Je vais faire le ménage.
Je ne comprends pas.
Je vais me spécialiser
dans la vente à tempérament.
Un concept américain...
Tu achètes à crédit.
Au lieu d'économiser
avant d'acheter,
tu achètes et tu paies petit à petit.
Quoi par exemple ?
Des meubles ou ce landau,
que je ne suis pas pressé
de rembourser.
Un métier
qui fait le bonheur des gens.
Ce n'est pas pour ça
que je l'ai choisi.
Je suis désolée.
Je ne t'attendais pas si tôt.
- Le Dr Woodhope arrive plus ***.
- Il est invité ?
C'est lui qui a mis Edward au monde !
Déjà lui ?
- Ou bien Harry.
- Qui ça ?
On devrait donner
un petit coup au salon.
Comment ça, Harry ?
- Qui est Harry ?
- Harry Simpkins.
- Ce n'est pas possible.
- C'est mon nouvel associé.
- Il a fait de la prison.
- Et a été relâché.
Il n'a pas commis de crime,
juste un quasi-délit.
Il n'a pas eu de veine, c'est tout.
Mais il a des capitaux
et le sens des affaires.
Il va m'ouvrir des portes.
- Et t'entourlouper.
- Ne t'en fais pas.
Loin de là.
Je veux juste
que tout soit comme avant.
Je suis heureuse ainsi.
Mets de l'ordre.
N'oublie pas le séchoir à linge.
Que vais-je bien lui dire ?
Demande-lui s'il a aimé
son séjour en prison.
- Vous ne m'attendiez pas ?
- Mais si, Dr Woodhope.
Je croyais que... Attendez...
Je vous débarrasse.
Arnold arrive dans un instant.
C'est nouveau.
- C'est pour Edward.
- Comme c'est gentil.
Il va être aux anges.
C'est solide ?
Avec lui, tout tombe en miettes.
- C'est normal ?
- A son âge, oui.
- Regarde ce que...
- Merveilleux...
Il a les oreilles d'Edward.
- Mélangeons ça à son lait !
- Pourquoi ne pas essayer ?
- Va le chercher.
- Qu'en dites-vous ?
Du moment
qu'il n'en prend pas l'habitude.
J'allume la bougie et j'y vais.
- Vous êtes ravissante ce soir.
- Merci.
Arnold est-il conscient
de sa chance ?
Je lui rappellerai.
Harry Simpkins a pu se libérer.
On se rencontre enfin :
Arnold m'a tant parlé de vous.
Enchantée, M. Simpkins.
Voici le Dr Woodhope.
Enchanté.
C'est un honneur d'être invité
en ce jour mémorable.
Va chercher Edward.
Est-ce bon d'interrompre
son sommeil ?
- Il va être un peu effrayé.
- Je peux m'éclipser.
Je vous en prie,
prenez un verre de champagne.
Si on montait jeter
un coup d'œil là-haut ?
Est-ce une bonne idée ?
Je suis père de famille.
Comme ils sont mignons !
Viens voir, Arnold.
- Deux filles et un garçon.
- Ils respirent la santé.
Ils ont passé
toute l'année à la ferme.
Si vous voulez du lait ou du miel,
n'hésitez pas.
Le miel est une denrée rare.
Arnold en raffole.
J'allais dire :
"Des douceurs pour des yeux doux."
Rien ne vous en empêche !
Venez maintenant admirer
le plus beau bébé du monde.
Rien n'est plus merveilleux
qu'un enfant qui dort.
Ils ont soudain l'air angélique.
- Du beurre, des œufs et du miel.
- C'est le miel qui l'a conquise.
Comme ça, Edward se porte bien ?
- Faut-il lui examiner les yeux ?
- A-t-il du mal à lire ?
J'aimerais que tu les examines.
Ça te gêne en dehors
des consultations ?
Un médecin est toujours disponible.
Simpkins me dit quelque chose.
J'ai l'impression
de l'avoir vu quelque part.
Franchement, j'en doute.
Il a récemment vécu au Canada.
Des noix ?
Quel adorable enfant.
Félicitations.
- Ce n'était rien !
- Ah oui ?
- C'est pas mon truc.
- Je suis expert en la matière.
Je vais tirer le store.
Le bouchon aurait dû sauter.
Un bon champagne
laisse échapper un soupir.
Fêtons cet événement.
Dommage qu'il ne puisse
admirer ses cadeaux.
- J'ai envie de faire un discours.
- Un long ?
Sois tranquille.
On a un docteur sous la main.
A Edward.
J'espère que tu dors à poings fermés.
- Tu as dû te découvrir.
- Je l'ai bordé.
Sache que ton avenir
est entre de bonnes mains.
Huit mains expertes.
Dors bien.
Le monde t'appartient.
Arrosons ça.
Comment ça,
le monde lui appartient ?
Ça veut dire que rien ne sera
trop bien pour lui.
Il a six ans ?
Est-ce leur seul enfant ?
Mme Boult ne peut en avoir d'autres.
C'est infortuné.
- M. Boult est là.
- Faites-le patienter.
Quelle est
leur situation financière ?
Ils gagnent 500 livres par an.
Schmitt en Suisse
effectue ce genre d'opération.
Le taux de réussite est bon,
moyennant finances.
Rien n'est garanti.
Faisons une croix sur Schmitt.
Plâtrons-lui la jambe pendant un an
et on verra ensuite.
Soyez le plus optimiste possible.
- M. et Mme Boult.
- Enchanté.
Asseyez-vous, je vous prie.
Ce petit bonhomme
nous a causé bien des frayeurs,
mais j'ai bon espoir
qu'il guérira un jour.
Un jour ?
Votre fils est atteint d'atrophie
au niveau de la hanche.
- Est-ce irréversible ?
- Non, pas nécessairement.
En l'entourant de soins,
il sera remis sur pied d'ici un an.
- Il doit être alité ?
- Pour l'instant.
On va devoir le plâtrer.
Il s'y habituera.
Risque-t-il de boiter
au bout d'un an ?
Certains se rétablissent vite.
N'est-ce pas, Dr Woodhope ?
Oui, monsieur.
Alors, il boitera ?
Oui, c'est possible,
mais ce sera à peine visible.
Ressaisissez-vous
ou cela va le perturber.
Abordez ce problème comme un jeu.
J'imaginais d'autres jeux pour lui.
Y a-t-il une autre solution ?
Une opération ou des électrochocs ?
Je ne peux rien prescrire.
Nous savons qu'Edward
est entre de bonnes mains.
S'il existe une solution,
quelle qu'elle soit...
Nous voulons qu'il reçoive
les meilleurs soins.
Prenez votre mal en patience.
Woodhope va vous parler
de nos projets.
Au revoir, docteur.
Eh bien, voilà.
Je suppose qu'il est compétent.
C'est un spécialiste.
Tu rentres avec moi ?
Non, chérie,
je dois passer au magasin.
Je vais t'appeler un taxi.
Prenons les choses du bon côté.
Il sera peut-être guéri d'ici un an.
C'est ça, gardez espoir.
Son état ne va pas se détériorer ?
- Sinon, vous me le direz, hein ?
- Ça n'empirera pas.
Y a-t-il une explication ?
Est-ce ma faute ?
Bien sûr que non,
c'est le fruit du hasard.
Pourquoi fallait-il
que ça tombe sur Edward ?
Mon fils unique.
Je ne peux pas jouer
les hypocrites devant lui.
- Je ne peux pas.
- Si.
Non, je ne peux pas.
Ça va aller.
Bien sûr que oui.
Larry dit qu'il n'y a pas
de quoi se soucier.
Je lui ai donné l'adresse.
Accompagne-la, Larry.
Ça ne vous fait rien
si je prends le bus avec Arnold ?
Merci, Larry.
Reviens vite.
Je n'osais pas en parler
devant Evelyn,
mais combien d'argent
peux-tu te procurer ?
Je ne peux pas.
Tu veux dire
qu'il y a une solution ?
Pas de fausse joie.
Je connais un chirurgien en Suisse.
- Peux-tu te procurer 1000 livres ?
- Edward ne boitera plus ?
A ta place,
je tenterais cette chance.
Si je le pouvais,
si j'en avais les moyens.
J'aurais dû tenir ma langue.
Pour le moment,
n'en parle pas à Evelyn.
Dis à ce médecin que mon fils
aura droit aux meilleurs soins.
Va lui dire.
Il bénéficiera
du meilleur traitement.
Eh bien, Arnold...
Je vais devoir quitter ce commerce.
Ah bon ?
Je te céderai toutes mes parts.
C'est sympa.
Je le fais au nom d'Edward.
Le gamin a besoin d'une opération.
Il me faut 1500 livres.
Je suis navré.
Si je pouvais quitter cette société,
je te donnerais cette somme.
Fais-moi un chèque
et je me charge de tes dettes.
D'accord,
mais ça va faire tiquer la banque.
On est au bord de la faillite.
La banque nous donne 2 semaines.
J'ai investi tout mon argent.
- Ça n'a pas suffi.
- Je suis désolé.
Ce n'est pas ta faute.
En tout cas,
je viens d'en tirer une leçon.
Les gens faiblement endettés
font faillite.
La prochaine fois,
j'emprunterai plus.
- Quand ça ?
- Il y a toujours une prochaine fois.
C'est ma devise
depuis que je suis gamin.
Et si on revendait tout ?
Oui, mais on n'a pas fini
de rembourser
et je ne tiens pas
à retourner en prison !
Et si c'était ton fils ?
Je ferai mon possible,
mais on va devoir fermer boutique
et déposer le bilan.
Viens là.
- On touche quoi en cas d'incendie ?
- 3000 livres.
Si on augmentait ce montant ?
Tu es fou ?
Ne me mêle pas là-dedans.
C'était juste une suggestion.
- Comment t'en tireras-tu ?
- De quoi tu parles ?
Tu es plus raisonnable
que je ne croyais.
On leur doit déjà des primes.
Tu n'as qu'à me donner
200 livres de plus.
Pour payer les primes.
J'augmenterai
l'assurance à 5000 livres
en cas de sinistre le dimanche.
Je croyais
qu'il te fallait 1500 livres.
Il y a une marée
dans les affaires humaines.
Quand on saisit le flux,
il mène à la fortune.
Qui a dit cette vérité ?
Je l'ignore,
mais c'était sans doute
un grand homme.
Entendu...
Mais je reste en dehors de ça.
Attention avec tes cendres :
c'est plein de paille ici.
Une tasse de thé ?
QUELQUES SEMAINES PLUS ***
Entre, Harry.
Où sont ta femme et le gosse ?
Ne t'en fais pas,
ils ne nous entendent pas.
J'ai bien réfléchi à la situation.
Pas question de déclencher
un incendie.
C'était insensé d'accepter.
Je n'ai jamais été d'accord.
- Pourquoi m'as-tu donné 200 livres ?
- Rends-les-moi.
- Quand ça ?
- Immédiatement.
Écoute, Arnold.
J'ai réfléchi et ça ne me plaît pas.
Dans ce cas-là,
il ne faut pas réfléchir.
Arrête de jouer les malins
et rends-moi mes sous.
Je n'ai pas dépensé tes 200 livres
en primes.
Prends une pomme.
Notre projet est annulé ?
Au moins, je suis soulagé.
Rien n'est annulé.
J'ai déclenché l'incendie.
Les primes ont coûté 100 livres.
Le reste a payé le voyage
d'Evelyn et d'Edward en Suisse.
Je me suis bien débrouillé.
Pourvu que le feu
ne soit pas découvert trop tôt.
30 mn se sont écoulées.
Dans 15 mn, on sera sauvés.
- Je vais dire la vérité.
- Qui, toi ?
Tu n'es pas le mieux placé pour ça.
Je m'en vais.
Attendons 15 minutes et on verra.
Tu pourras dormir sur tes 2 oreilles.
Quand serons-nous fixés ?
Quand on entendra les camions
de pompiers passer dans la rue.
La police nous appellera.
Tu sais pour quel montant
est-on assurés ?
- Tu as dit 5000.
- 6000.
On a eu la folie des grandeurs.
Tu es fou de prendre
de tels risques.
- Pourquoi as-tu fait ça ?
- J'étais au pied du mur.
Si ça marche, je ne me lamenterai
plus sur mon sort.
Je jouerai tout mon argent.
Il suffit de volonté
pour parvenir à ses fins.
Je veux qu'Edward puisse
marcher normalement.
- Le reste m'importe peu.
- J'ai remarqué.
Prenons un verre. Tout ira bien.
Cette soirée va me porter chance.
- C'est un peu tôt.
- Réponds.
Fais celui qui tombe des nues.
- Oui, lui-même.
- Dis que tu arrives.
Tu en connais beaucoup
qui prendraient ça à la rigolade ?
Télégramme de Suisse.
Écoute la sirène.
On est sauvés.
"Opération réussie,
le Dr Schmitt est confiant."
Pour Edward, c'est synonyme
de jeux et de sport...
Harry, viens voir.
Le ciel s'est embrasé.
Dites...
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
- La promenade des prisonniers.
Je ne peux pas vous parler.
Qu'ai-je fait de mal ?
Rien, c'est nous.
Voilà ce qui arrive
quand on enfreint le règlement.
Si tu continuais à désobéir
en transmettant
un message à Edward Boult ?
Non, monsieur.
Je vais parler au proviseur
et je te donnerai une livre.
Le proviseur est dans le collimateur.
- Pourquoi donc ?
- Je ne peux pas vous le dire.
- Puis-je vous aider ?
- Oui, je viens voir M. Hanray.
Tout cela est absurde.
Le grand-père de M. Hanray
a instauré ce système.
- Quel est votre nom ?
- Arnold Boult.
Le père d'Edward...
- L'avez-vous en classe ?
- Eh oui !
Allons voir si M. Hanray est là.
Entrez... C'est vous, Ellerby !
Bonjour, M. Hanray
et M. Cunningham.
Vous avez la visite
d'un millionnaire :
le père d'Edward,
alias la petite fripouille.
Nous en discutions justement.
Je crains
qu'il nous quitte prochainement.
- C'est dommage mais...
- Vraiment dommage.
Vraiment dommage.
Ce garçon ne semble éprouver
ni honte, ni remords.
C'est typique de son milieu.
Je le qualifierais
de "nouveau riche".
- N'hésitez pas.
- Merci, Ellerby.
Ces décisions font toujours
un choc aux parents.
J'espère que Sir Arnold saura
en prendre son parti.
S'il a du mal à avaler la pilule,
je vous demanderai de m'épauler.
Nous devrons nous montrer
dignes et intransigeants.
Dans le doute, abstenez-vous.
Merci, messieurs.
- Faites-le entrer, Ellerby.
- Avec joie.
Bonjour, Hanray.
- Qu'y a-t-il ?
- Rien.
Vous n'utilisez pas
l'entrée officielle ?
Quelle vue imprenable !
Magnifique,
tout simplement magnifique.
Vous avez de la chance.
Vous devez être attaché
à cet endroit.
- Vous avez fait bon voyage ?
- Oui, excellent.
Je devrais davantage
me mettre au vert.
Nous menons des vies trépidantes.
J'ai reçu votre lettre.
Ma lettre, oui.
Ça m'a coûté de l'écrire.
Il est rare de nous avouer vaincus.
Dans mon métier,
on ne s'avoue jamais vaincus.
Ceci est louable.
C'est l'édition originale
d'Alice au pays des merveilles ?
Pourquoi renvoyer mon fils ?
Ce n'est pas mon intention.
Je tiens à ce qu'il finisse
son trimestre.
Seul un homme lettré
perçoit une différence
entre une exclusion en milieu
ou en fin de trimestre.
En tant que parent,
j'ai du mal à saisir la nuance.
Sir Arnold, avez-vous pensé
à votre fils ?
Edward et cet établissement
me tiennent à cœur.
Comment ça ?
- Il a une mauvaise influence.
- Sur qui ?
- Sur ses camarades.
- Je suis soulagé.
J'avais peur que ce soit sur vous.
Pardonnez-moi, mais je prends
ce problème plus au sérieux que vous.
Sauf votre respect,
je trouve vos propos plutôt absurdes,
pour ne pas dire révoltants.
- C'est l'écriture de votre fils.
- En progrès ?
Tant qu'il n'a pas écrit
sur les murs.
Il en serait capable.
- Vous ne l'aimez pas ?
- Ce n'est pas la question.
Si, parce que moi, j'aime mon fils.
- C'est une crise d'adolescence.
- Il a besoin d'une correction.
- L'avez-vous battu ?
- Je l'ai fouetté ce trimestre.
- Comment l'a-t-il pris ?
- Mal.
Il m'a mordu la main.
Je ne devrais pas rire.
Qu'avez-vous fait ?
Qu'auriez-vous fait ?
J'aurais enfilé des gants
et recommencé.
- Ça ne m'est pas venu à l'idée.
- On ne peut pas penser à tout.
Pourquoi l'avez-vous battu ?
Pour avoir volé
la montre d'un camarade.
Pour avoir volé ? Je n'y crois pas.
C'est vrai
qu'il a plusieurs montres.
- L'a-t-il avoué ?
- Oui.
Dois-je l'envoyer
en maison de redressement ?
Des établissements se spécialisent...
Je n'ai que faire
de vos établissements spécialisés.
Je veux que mon fils reste ici.
Edward est un enfant bien disposé,
qui, avec un peu d'attention,
fera honneur à Graingerry.
Il pose certes un défi
que vous devez relever.
Vous pensez qu'il a appris tout cela
dans son foyer ?
Non, à l'école.
Pas question de fuir
vos responsabilités.
- Je ne peux l'accepter.
- Il va bien falloir.
- Est-ce une menace ?
- Oui.
Je n'ôterai mon fils de Graingerry
qu'une fois que cet établissement
aura cessé d'exister.
- Ai-je été clair ?
- Hélas, non.
Asseyez-vous.
Je vais vous faire un cours
d'économie.
Pas de grec ou de latin,
mais d'économie.
Et dans ce domaine,
je vous surpasse.
Vous ou quiconque.
Il y a des hypothèques
sur certains bâtiments de cette école
et vous n'avez pas les moyens
de les lever.
Ces bâtiments étaient jadis
entre les mains de Dobson et Cie
et le créancier hypothécaire actuel
a le droit de les saisir.
Cela mènerait l'école
et vous-même à la faillite.
Votre créancier,
c'est moi maintenant.
- Vous ?
- Oui.
Je suis titulaire de l'hypothèque
sur cette école.
Je tortillerais ma moustache
si j'en avais une.
J'ai acquis ces bâtiments
en inscrivant Edward
au cas où cette occasion
se présenterait.
Et elle s'est présentée.
La réputation de mon fils
est désormais en jeu.
Et quand il s'agit de me battre,
je ne recule devant rien.
Je n'y crois pas.
C'est comme ça.
Il serait hypocrite de dire
que je suis désolé.
Je vous autorise à rester
jusqu'à la fin du trimestre.
Je vous renvoie l'ascenseur
puisque vous offrez
une chance à Edward.
Que réserve l'avenir
à cet établissement :
aux terrains de jeux, à la piscine
et aux bâtiments ?
Ils seront remplacés par une usine
ou un hôtel luxueux.
L'école survivra peut-être.
Auquel cas, vous pourrez y revenir
une fois l'affaire classée.
En tant que subalterne
et non proviseur, bien sûr.
Ce n'est pas le genre de retraite
que vous envisagiez.
Ce n'est pas le genre de scolarité
que j'envisageais pour Edward.
Si votre projet se concrétisait,
ce dont je doute fortement,
pensez-vous
qu'il bénéficierait à votre fils ?
Je ferais en sorte que oui.
Je n'arrive pas à croire
qu'en 1930 en Angleterre,
un homme puisse tirer un trait
sur toute une tradition.
Plus rien n'est sûr.
Aucun principe, norme ou loi
n'est désormais à l'abri.
Si c'est vrai, nous sommes perdus.
Au revoir, M. Hanray.
Puis-je vous parler ?
Vous avez gagné.
Il ne s'agit
ni de victoire ni de défaite,
mais simplement d'un compromis.
Vu sous cet angle, il est possible
que nous n'ayons pas fait le maximum
et il y aurait de quoi
se sentir découragé.
- Puis-je m'asseoir à votre bureau ?
- Bien sûr.
Ne vous attirez plus les mêmes ennuis
que ce matin.
- On est le 12, n'est-ce pas ?
- Oui.
Je ne comprends pas.
Ce cadeau vous permettra
de rembourser cet emprunt.
Maintenant, l'incident est clos.
- Je ne peux pas...
- C'est dans l'intérêt de Graingerry.
Vous êtes un homme incroyable.
J'ai toujours été sceptique à l'égard
de ces experts financiers
qui surgissent mystérieusement
de l'ombre.
Le succès financier
n'a rien de sorcier.
Il suffit de savoir s'y prendre.
Je possédais une petite entreprise
que j'ai voulu agrandir.
Qu'avez-vous fait ?
Je l'ai incendiée
et j'ai touché l'assurance.
Étonnant
Je n'aurais jamais parié
sur un tel sens de l'absurde.
- Je constitue une exception.
- Hélas, oui.
Je ne trouve pas ce vieux...
Excusez-moi.
Bien, Ellerby.
J'ai une question à vous poser.
Eh bien, laissez-moi vous dire
que votre fils serait mieux ailleurs.
Dans le doute, abstenez-vous.
Edward se fait du mauvais sang
pour vous.
- Pour moi ?
- Au sujet de vos rhumatismes.
C'est gentil de sa part.
Consultez le Dr Kedner
dans Harley Street.
Il soigne les amis d'Edward
gratuitement.
- J'ai déjà un médecin.
- Et des rhumatismes !
Montrez à Arnold le nouveau
bâtiment avant midi.
Vous déjeunerez bien avec nous ?
Oui, volontiers.
Edward m'a beaucoup parlé
de ces fameux repas.
Après vous, monsieur...
Monsieur Ellerby,
E-L-L-E-R-B-Y.
Envoyez-moi le jeune Boult.
- Bonjour, Mme Boult.
- Bonjour, Buckley.
- Bonjour, Mlle Perrin.
- M. Arnold n'est pas encore rentré.
Voici vos billets et vos passeports.
Mon fils est-il là ?
Il vous donne rendez-vous à la gare.
- Comme il a grandi !
- Il a 16 ans.
Groves a les bagages
et Montague vous attend à Paris.
M. Latour viendra vous chercher
en Suisse.
J'ai du temps devant moi.
Je vais attendre Arnold.
Vous avez une cigarette ?
Il ne devrait pas tarder.
Le Dr Woodhope l'attend aussi.
Vraiment ?
- Evelyn, ma chère.
- Larry, quelle joie !
Ça fait un bail.
Comme vous êtes élégante !
Edward et moi partons en Suisse
aux sports d'hiver.
Arnold vous a appelé ?
Pour une consultation ?
Ça fait longtemps
que je ne l'ai pas soigné.
- Est-il souffrant ?
- Pas que je sache.
Larry,
j'ai quelques mots à vous dire.
Pourquoi ne venez-vous
plus nous voir ?
Je n'en trouve plus le temps.
Vous avez raté le dernier
anniversaire d'Edward.
Ecoutez, je...
Je me demandais juste
si on vous avait vexé.
Non, loin de là.
Comment va Edward ?
C'est un adulte maintenant.
Il se rase tous les 2 jours.
- Vraiment ?
- Quoi ?
Je ne sais pas...
Précoce ?
Qu'y a-t-il ?
Je suis ravie de vous revoir.
Parlez-moi d'Edward.
Il est toujours aussi pourri gâté
par Arnold.
Je crains qu'il n'ait jamais
le sens des valeurs.
Il y a des choses qui ne vont pas.
- Par exemple ?
- Je ne sais pas.
Il n'a pas un rapport honnête
avec l'argent.
Arnold le laisse maintenant boire
un verre de porto le soir,
mais parfois il dépasse les limites.
Il n'a pas encore 17 ans.
- Il est en effet précoce.
- Il tient d'Arnold ?
- Arnold boit avec modération.
- Arnold ne boit pas.
Vous êtes en froid avec lui ?
Disons que je n'approuve pas
toujours ses actes.
L'effondrement
de la caisse d'épargne...
C'était la faute de Simpkins :
il a causé du chagrin à Arnold.
Arnold s'est enrichi
et Simpkins a été emprisonné.
Apparemment, il a été libéré.
Pourvu
qu'il ne lui cause plus de tracas.
Arnold s'est mis en quatre pour lui.
Il a fait de lui quelqu'un.
Certains pensent que Simpkins
a mis le feu à leur entreprise.
D'autres disent qu'Arnold aurait
dû finir derrière les barreaux.
C'est infâme.
Ils sont jaloux d'Arnold.
Rendons-nous à l'évidence.
Il n'y a plus de morale
dans les affaires.
Dans ce domaine, Arnold a
une longueur d'avance sur les autres
et il finit toujours
par avoir le dessus.
Pour ça, il n'hésite pas
à se salir les mains.
Il a toujours agi pour mon bien
et celui d'Edward.
Je le sais.
Il a toujours voulu servir
votre intérêt.
Mais il a semé une sacrée zizanie.
- Dites-moi que faire.
- C'est trop ***.
A 17 ans ?
Je parle d'Arnold.
Arnold aime son fils.
Si j'aimais quelqu'un...
Je ne suis pas le père d'Edward.
Mais vous êtes son médecin,
notre plus vieil ami.
Vous avez le droit de dire
à Arnold qu'aimer Edward
ne veut pas dire
substituer de l'argent pour...
On brise quelque chose en quelqu'un
en ne respectant pas sa dignité.
Je vous le demande pour Edward.
Et pour vous ?
- Je ne parlais pas pour moi.
- Si.
Vous n'avez pas le droit
de dire ça, Larry.
Je n'ai pas non plus
le droit de vous aimer.
Je dois me rendre à la gare.
Edward va se faire du souci.
Vous le saviez ?
Oui, ça fait longtemps
que je m'en suis aperçue.
Qu'étais-je censée faire ?
A propos de...
A propos d'Edward.
Bonjour, Larry.
Désolé,
mais j'ai été retenu par Sir John.
Impossible de m'en dépatouiller.
As-tu tes chèques de voyage
et ton argent ?
Oui, chéri.
Groves se charge des bagages
et Montague nous attend à Paris.
On sera accueillis en fanfare
à Zurich.
- Quoi ?
- Rien.
J'ai lu
ce merveilleux article sur toi.
Président du conseil de l'hôpital,
c'est un grand honneur.
Elle t'a dit pour moi ?
Elle n'a pas vendu la mèche.
Arnold va être anobli l'an prochain.
Ce n'est qu'une rumeur,
mais je serais ravi
qu'Edward hérite de mon titre.
Tu devrais te marier
et avoir des enfants.
Le célibat a ses avantages.
Toutes ces ravissantes
infirmières et patientes...
J'y vais.
Au revoir, Larry.
Ce fut un plaisir.
Réciproquement.
- Je salue Edward de votre part ?
- Faites.
Pas de chichis entre amis.
- Au revoir, cher ami.
- Dites bonjour à Edward.
Au revoir, chéri...
Ne lui donne pas d'argent,
car il a son budget
et il a promis de ne pas le dépasser.
Amuse-toi bien.
- Comment tu me trouves ?
- Normal.
- Un problème ?
- Aimerais-tu me prendre la tension ?
Enfin,
peux-tu me prendre la tension ?
Ces spécialistes
ne touchent pas leur bille.
Ils ne t'ont trouvé aucune maladie ?
Non, mais j'ai eu droit à la totale.
Ils m'ont fait passer
un électrocardiogramme.
Mes douleurs au bras persistent
quand je monte des escaliers.
J'ai la tête qui tourne et parfois,
j'ai le souffle court.
Ça ne m'étonne pas.
- Pourquoi donc ?
- Tu es un moulin à paroles.
Tu sais quel est ton problème ?
Tu devrais être plus psychologue
avec tes patients.
Arnold, tu sais ce que tu as, toi ?
Quoi ?
- Tu ne l'as pas secoué.
- C'est pas la peine.
Détends-toi.
Ça va faire mal.
Quoi ?
- Détends-toi.
- Je suis détendu.
Tu sembles manquer de quelque chose.
- Quoi ?
- C'est pas ici que ça se passe.
- Est-ce remédiable ?
- Si c'est pris à temps...
Regarde autour de toi.
Observe-nous,
communs des mortels,
on va craquer à force
de vouloir suivre ton rythme,
du moins ceux
qui ont la bêtise d'essayer.
Je ne vois pas.
Qu'indique le cadran ?
Rien.
Rien à signaler.
Tu n'as pas à t'en faire.
Comment expliques-tu ces symptômes ?
- Oui, Mlle Perrin ?
- Prenez l'écouteur.
M. Simpkins est là.
- Il s'est évadé ?
- Il a été libéré ce matin.
C'est dans le journal.
Il est à la réception.
Je vous rappelle.
Ça ne te dérange pas
de sortir par là ?
On a prescrit à mon ami
des piqûres contre le rhume.
Tu en veux ?
Tu n'as pas l'air très enthousiaste.
- Ça ne m'inspire pas confiance.
- A plus ***.
- A bientôt.
- Merci infiniment.
Faites-le entrer, Mlle Perrin.
Quelle joie de te revoir.
Assieds-toi.
Tu as l'air en forme.
Il paraît que tu as embauché
mon chef caissier.
Je voulais le prendre
sous mon aile pendant que...
Pourquoi l'avoir engagé ?
Il m'a vendu à quelqu'un qui m'a
trahi à l'inspecteur de banque.
Jamais je n'aurais cru
que tu avais des ennemis.
C'était peut-être un ami.
Mais je n'en ai aucune preuve.
Comment va ta famille ?
J'ai proposé mon aide à ta femme,
mais en vain.
C'est gentil.
Elle a plus d'orgueil que moi.
- Tu as vu ta famille ?
- Non.
J'ai d'abord
quelques questions à régler.
Je leur en ai fait
assez baver comme ça.
Ne culpabilise pas à ce point-là.
J'ai votre fils en ligne.
Bonjour, fiston.
Tu es à la gare ?
Balivernes...
Tu vas t'en donner à cœur joie.
Merci, fiston.
J'aimerais bien.
Je t'ai déjà donné 50 livres.
Je sais, mais que va dire ta mère ?
Comment je les envoie ?
Bien sûr, en recommandé !
Il n'y a qu'une seule poste ?
Bon, d'accord.
Entre hommes,
il faut se serrer les coudes.
Tu sais, Edward,
tu dois faire plus attention.
Amuse-toi bien.
Dis bonjour à maman.
Ça ne m'étonne pas d'elle.
Un futur homme d'affaires...
Il a plus d'un tour dans son sac.
- De quoi parlions-nous ?
- De nos enfants.
Si je peux te rendre service,
n'hésite pas.
D'accord.
Que peut-on faire pour toi ?
Excuse-moi un instant.
Mlle Perrin ?
Envoyez 50 livres à Edward
à la poste de St Moritz.
- Pas à l'hôtel ?
- Non, à la poste.
- As-tu des projets ?
- Pas des masses.
- Me laisser vieillir.
- Sottises.
Je suis découragé.
Je ne peux m'en prendre au destin
car je l'ai mérité.
J'ai cru deux fois pouvoir
m'en tirer à bon compte.
Je m'étais promis
de ne jamais me faire pincer.
Pas plus loin que ce bureau,
je connais des hommes
qui sont de pires escrocs que moi.
Ils contournent la loi.
Et que leur arrive-t-il ? Rien.
Il faut entrer dans leur jeu
au risque d'être exclu.
A mon âge, j'aspire à la sécurité
et au respect plutôt qu'à...
Aimerais-tu que ton fils
ait honte de son père ?
J'ai l'impression
que quelqu'un là-haut
se moque de moi.
Étant gamin, j'avais peur du noir.
Peur qu'on surgisse de l'obscurité
et qu'on me bondisse dessus...
Seulement moi...
Et personne d'autre.
J'ai cette impression.
C'est tout à fait naturel, Harry.
Ça te passera.
Tu as besoin de travailler.
- Que me suggères-tu ?
- Tu n'as qu'à monter une affaire.
Ouvrir une brocante...
- On m'a dit...
- Qui ?
- Des gens...
- Je vais te dire qui...
Ceux auxquels
tu as toujours tourné le dos.
Que veux-tu que j'y fasse ?
Si c'est une question d'argent...
Je ne veux pas d'argent.
Montre aux gens
que tu me fais confiance.
Donne-moi une chance, et je pourrai
regarder mes gamins en face.
Si tu te sens coupable,
voila une manière de te racheter.
Si seulement je le pouvais...
C'était voué à l'échec.
Je t'ai promis d'agir
dans la limite du raisonnable.
Mais tu dois également
y mettre du tien.
- Change de nom...
- Pour Smith ?
Je suis désormais réduit à appeler
ma femme Mabel Smith.
Ça n'avance à rien
de t'apitoyer sur ton sort.
Ni de boire.
Réfléchis-y
et passe-moi un coup de fil.
Déjeunons ensemble
la semaine prochaine.
D'accord... Quel jour ?
Je ne sais pas,
Mlle Perrin a mon agenda.
Appelle-moi et on fixera une date.
As-tu assez de liquide ?
Oui, merci.
Ça va.
Je t'appellerai sans faute.
Et si par le plus grand hasard,
tu ne pouvais te libérer,
laisse un message
à la merveilleuse Mlle Perrin.
Je ne t'en voudrai pas.
Range-moi cette règle, Arnold,
car la droiture,
ça ne te connaît pas.
- Il est parti ?
- Simpkins ?
Il va falloir le tirer d'affaire.
Je boirais bien un grand whisky,
s'il en reste bien entendu.
Tout cela peut attendre demain.
- Tenez.
- Vous en voulez un ?
- Moi ?
- Oui.
Vous ne buvez pas ?
Si,
quand les circonstances s'y prêtent.
Merci quand même.
Asseyez-vous.
Je n'ai rien à vous dicter.
J'ai envie de parler.
Quels sont vos centres d'intérêt ?
En ce moment,
c'est Sir Arnold Boult et Cie.
- Vraiment ?
- J'ignore pour combien de temps.
J'aime mener des enquêtes.
Qu'avez-vous appris sur moi ?
Je considère ces informations
strictement confidentielles.
C'est bien.
Que faites-vous le soir ?
Je rentre chez moi.
Je ne suis pas une machine à écrire
qu'on recouvre d'une housse !
Non, je pensais que...
Vous êtes une fille intéressante,
Mlle Perrin.
Simpkins !
Je ne...
Il avait l'air bien en partant.
Il me demande de l'aider, j'accepte
et puis il saute du toit.
Comment peut-il me faire ça ?
Me jouer un sale tour !
Vous savez ce que j'en pense ?
Sa visite était un coup monté.
Pour faire croire à la presse
que j'ai refusé de l'aider.
Pourtant vous comptiez l'aider, non ?
Oui... Quoi ?
Du toit ?
C'est horrible.
Quel était son nom ? Simpkins ?
Je vais voir... C'est la police.
Il aurait demandé au liftier
de le conduire à votre bureau.
Sir Arnold n'est pas au courant.
Bien sûr,
si vous jugez cela nécessaire.
- Il monte.
- Quel sang froid !
Cela tombe très mal
pour Edward et moi.
- Edward ?
- Je veux qu'il hérite de mon titre.
Avec l'affaire Simpkins...
Ça va compromettre
votre contrat automobile.
Les trois plus grandes banques
ne vont pas apprécier.
Entrez.
- Bonjour, commandant.
- Sergent, monsieur.
- Que puis-je pour vous ?
- Voici ma secrétaire, Mlle Perrin.
C'est vous
que le défunt a vu en dernier.
Il est mort ?
Comme c'est navrant.
Qu'est-ce qui vous le prouve ?
Ce n'est pas la vérité ?
Je n'avais pas vu Simpkins
depuis 4 ans.
Avait-il rendez-vous avec vous ?
- Comment ça ?
- Il a affirmé que oui au portier.
Vous n'êtes pas obligé
de me croire sur parole,
mais tout visiteur doit d'abord
passer au bureau de Mlle Perrin.
Je vois.
Le liftier déclare avoir vu Simpkins
frapper à sa porte.
J'en conclus qu'il ment ?
Il a dit ça ?
Le liftier n'a pas vue sur ma porte.
Voilà qui répond à votre question.
- Il est bien mort, hein ?
- Pourquoi ?
S'il est blessé,
j'aimerais lui porter assistance.
Il est décédé 2 minutes
après mon arrivée sur les lieux.
- C'est du whisky.
- Je sais !
- Vous en voulez ?
- Je suis de service.
Le défunt en a bu avant de sauter.
J'ai senti son haleine.
En écoutant ses derniers mots...
Qu'a-t-il dit ?
Il a mentionné votre nom.
C'est touchant.
Je suis heureux de l'entendre.
Je ne demandais pas mieux
que de lui offrir mon amitié.
Je vais jeter un coup d'œil
au chaperon sur le toit.
Si je peux vous être utile...
Nous devrons sans doute recueillir
vos témoignages par écrit.
Merci, M. Arnold.
C'est typique d'un Écossais
de me cacher
les derniers mots d'Harry !
- Vous dînez avec moi ?
- Est-ce ma récompense ?
Non, ça me ferait juste plaisir.
- Puis-je rentrer me changer ?
- Je dois me changer aussi.
Je passe à 20 h ?
20 h 30.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Mon adresse.
Ça y est, j'avais son adresse.
L'adresse d'Eileen Perrin...
Ainsi naissait une liaison
dont le début n'était guère
plus original que le dénouement.
Mais c'était bien une idylle.
Interdite, scandaleuse
et rarement épanouissante...
Je tire mon chapeau à ceux
qui, au moment de franchir le pas,
ont su mettre un frein
à ce genre de relation.
Vous vous êtes épargné
pas mal de soucis et pire...
Je demande votre attention :
ce n'est pas que je me prenne
pour un vieux beau,
mais cet épisode
fait partie de l'histoire.
Une année s'était écoulée
depuis notre premier dîner.
Sir Lawrence me dit :
"Merci de votre visite."
Et j'ai sauté dans l'avion...
- Tu sais quelle heure il est ?
- Avec toi, je m'en moque.
J'aime à penser
qu'on est seuls au monde.
Tu ne quittes jamais
ta montre des yeux.
- Je ne la regarde pas.
- Le champagne n'est pas frais.
Prenons les choses
comme elles viennent.
A nous !
Et ma salade ?
- Qu'est-ce que c'est ?
- Un genre de homard.
Si ça ne te fait rien, je passe.
- Espèce d'ingrat !
- Je n'ai pas trop faim.
Tu ne fais jamais d'histoires.
Tu acceptes tout sans sourciller.
Tu es la seule femme
qui reste d'humeur égale.
- Est-ce une qualité ?
- En tout cas, ça me plaît.
Non, c'est autre chose, Arnold.
Ça te plaît parce que ça t'arrange.
J'accepte la situation.
J'ai sans doute tort.
Ce n'est pas bon de céder
à tous tes caprices.
J'en suis consciente,
mais je n'y fais rien
parce que je t'aime.
Je t'aime pour ce que tu es.
J'aime les gangsters.
Merci beaucoup.
A notre prochain hold-up.
- Tu es heureuse ?
- Oui.
Moi aussi.
Je nage dans le bonheur.
J'ai même rajeuni.
- C'est vrai.
- Tu sais ce que j'aime chez toi ?
C'est que tu ne mâches pas tes mots.
- Veux-tu un collier de perles ?
- Oui.
C'est le moment idéal
pour t'en offrir un.
Essaie celui-là pour voir.
Où porterai-je de vraies perles ?
Fais semblant
que ce sont des fausses.
Qu'y a-t-il ?
Rien.
- Je ne... Ah voilà.
- C'est ravissant.
Je n'ai jamais vu
de vraies perles d'aussi près.
- Le vinaigre les dissout-il ?
- Tente l'expérience pour voir.
Merci mille fois.
Quoi que je fasse,
je te serai toujours redevable.
Mon chéri... Je t'aime...
Tellement.
- Je suis toute sentimentale.
- C'est le champagne.
Tu en veux ?
Peux-tu m'en resservir une coupe ?
- Et ça...
- Comment résister à ton charme ?
Dis-moi...
Que ferais-tu si quelqu'un
apprenait notre liaison ?
Je découvrirais un secret
sur cette personne.
Que ferait ta femme
si elle était au courant ?
Aucune idée.
- Divorcerait-elle ?
- Grand Dieu, non !
- Tu oublies Edward...
- Oui, mais il a 17 ans.
Il est heureux dans son foyer
et il ne veut pas le voir se briser.
Ta femme est-elle heureuse, elle ?
Je pense que oui.
Tu as trouvé le bon filon.
Tu as le beurre
et l'argent du beurre.
Arrête de jouer avec les rideaux.
Si c'était notre dernière
soirée ensemble,
quel souvenir garderais-tu de moi ?
Ne sois pas aussi morbide.
- Dis-moi.
- De quoi te souviendrais-tu ?
Je ne sais pas.
De tout ce que j'ai pu imaginer
à ton sujet.
Comment tu étais enfant.
Comment tu étais avant de devenir
Sir Arnold Boult.
A l'époque,
je t'aurais semblé quelconque.
Sans doute.
Je t'aurais bondi dessus
et je t'aurais enlevé.
En fait, c'est moi
qui t'ai bondi dessus.
On aurait bondi l'un sur l'autre.
Imagine la collision.
Il y a quelqu'un
qui est en train de nous espionner.
Quoi ?
A moins
que tu n'aies un garde du corps.
Il porte
un chapeau melon et un imper.
Il est sous le réverbère.
- Et tu ne m'as rien dit ?
- Je viens de faire le lien.
Éteins la lumière.
Arrête.
Allume.
Il observe
l'appartement du dessous.
Il est vide.
Serait-ce un détective ?
- As-tu enfreint la loi ?
- Non, et toi ?
Moi ? Pas plus que d'habitude !
C'est peut-être un reporter.
Imagine l'article :
"L'antre d'amour du millionnaire."
- Je suis propriétaire de journaux.
- C'est un concurrent.
On ne se marche pas
sur les platebandes.
Que vas-tu faire ?
M'échapper.
Y a-t-il une issue de secours ?
Il y a un monte-charge
pour les petits colis.
Pourquoi ris-tu ?
Je t'imaginais restant coincé
et étant livré à mes voisins.
Oui, hilarant.
Que suggères-tu ?
Faisons-le monter
pour voir ce qu'il veut.
Prenons l'ennemi au dépourvu.
Bonne idée.
Essayons.
Face...
On le fait monter.
Alors ?
Face.
Tu es sûre ?
Dites, vous, en bas...
- Pardon ?
- Montez.
No 17.
Voilà la clef de la porte d'entrée.
Attrapez.
Quel métier insolite !
- Rangeons ce vin.
- Non, soûlons-le.
Il est tiède.
Le champagne n'est pas une preuve.
- Ouvre-lui.
- Non, ouvre-lui, toi.
C'était ton idée.
Il est peut-être armé.
Bonsoir. Quel temps de chien !
Que puis-je pour vous ?
Je m'appelle Prothin.
Walter Prothin.
C'est très douillet ici.
Bonsoir.
Mlle Perrin, n'est-ce pas ?
J'apprécie votre coopération,
Sir Arnold.
C'est...
C'est quelle couleur ?
On va dire bordeaux...
Quelle situation inhabituelle !
Merci beaucoup.
Fions-nous à l'opinion de M. Wimpole.
- Qui est-ce ?
- Le représentant de Mme Boult.
M. Wimpole
est un de nos meilleurs clients.
Notre vieille agence a affaire
au gratin de la société.
Alors, c'est bien quand tout se passe
comme sur des roulettes.
Robe grise...
Très jolie.
Oublions le champagne.
Pourquoi faire
des faveurs à la presse ?
Son étalage de détails
est scandaleux.
- Qu'est-ce que vous fabriquez ?
- Ça fait partie de la routine.
Quand notre photographe arrivera...
- Fichez le camp.
- Certainement, M. Arnold.
C'est vous qui m'avez fait entrer.
Ne vous en faites pas
pour la publicité.
Bien sûr, si vous décidez
de vous opposer au divorce...
Quelle idée de génie !
- Appelle Max Whitehead.
- A cette heure-ci ?
- A vos ordres, Sir Arnold.
- Je suis désolé.
Je m'en charge.
- Quel est son numéro déjà ?
- Primrose 79111.
Pourquoi Evelyn
se donne tant de mal ?
Ce n'est pas son genre.
- Il doit dormir.
- Ça ne m'étonnerait pas.
Il devrait avoir un téléphone
sur sa table de nuit.
Allô... C'est toi, Max ?
Écoute, Max.
Un homme est entré, a pris des notes,
puis est parti à la dérobée.
Il n'a pas quitté
des yeux l'appartement.
Celui de Mlle Perrin.
Je passais la soirée là-bas.
Comment ça, l'heure ?
Ne chipote pas.
On n'est pas au tribunal.
Non, ce n'était pas un cambrioleur.
Non, il n'a rien dérobé.
Il est parti à la dérobée.
La nuit,
il n'y a rien à tirer des avocats !
Non,
il n'est pas entré par effraction.
Je lui ai ouvert la porte.
Je voulais savoir
ce qu'il manigançait.
Je pense que oui...
Mais... Est-ce une preuve ?
Bien sûr que non.
Je te le dirai demain.
Evelyn peut-elle utiliser
cet argument contre moi ?
Max, à quelle heure peux-tu être
à ton bureau demain matin ?
D'accord. Très bien.
Max, ne te rendors pas.
Réfléchis-y.
D'accord, Max.
Max pense que je devrais partir.
Tu sais où est la porte.
- Je fais ça pour Edward.
- Vas-tu te défendre en justice ?
Bien sûr.
Je ne veux pas décevoir mon fils.
- Et si tu perds ?
- L'enjeu est trop important.
On va devoir mettre fin
à notre relation temporairement.
Bien sûr.
- Je t'appelle demain.
- C'est ça, appelle-moi.
Oui, bien sûr.
Je ne serai pas au bureau.
Comment vais-je survivre sans toi ?
Je ne me fais pas de soucis.
Et toi ?
Ne t'inquiète pas,
je ne sauterai pas du toit.
J'avoue que je l'ai cherché.
Désolée.
Ça m'a échappé.
Enfile ton manteau.
Qu'as-tu fait du coffret ?
Celui où était le collier.
Pourquoi ?
Il vaut mieux
simplifier la tâche à Max.
Pourquoi lui mâcher le travail ?
Je le paie assez comme ça.
Je veux que tu le gardes.
Je ne sais pas comment te dire adieu.
Vraiment ?
Je me demande
si M. Prothin est toujours là.
Oui, fidèle au poste.
La sentinelle mélancolique...
C'est lui le gagnant dans l'affaire.
Acclamons-le.
Un ban pour M. Prothin.
Hip, hip, hip, hourra !
Il a levé son chapeau.
- Vous l'avez trouvé ?
- Edward n'est dans aucun des bars.
Essayez le club de tennis
et l'autre troquet minable.
Il faut le trouver.
Notre train part dans 30 mn,
alors envoyez les bagages.
Qui à Londres ?
Je ne vous entends pas bien.
Oui, M. Wimpole.
Merci de me rappeler.
D'autres nouvelles ?
Pouvez-vous parler un peu plus fort ?
Oui, c'est mieux.
Non, pas de nouvelles de Sir Arnold.
Je vais bien, merci.
On part dans 30 mn
si j'arrive à trouver Edward.
Je vous appellerai...
Vas-y, continue.
Sir Arnold est ici.
Oui, je comprends.
Que fais-tu ici ?
J'ai décidé de m'octroyer
quelques jours de congé.
Je croyais que vous restiez
deux semaines de plus.
J'ai changé de programme.
Où t'enfuyais-tu ?
Moi, m'enfuir ?
Oui, sur les conseils de Wimpole.
Il a dû découvrir
que j'avais quitté Londres.
Nous savons où est M. Edward.
Je lui ai annoncé
mon arrivée ce matin
en lui demandant de garder le secret.
S'il disparaissait,
tu ne pourrais quitter les lieux.
Je lui ai dit que tu prendrais bien
la plaisanterie.
Je ne lui en veux pas à lui.
Je trouve ton comportement sournois.
Parce que ce n'est pas sournois
d'engager un détective privé ?
J'ai décidé de te battre
sur ton propre terrain.
Pourquoi ? Je n'ai aucune intention
de demander le divorce.
- J'en suis ravie.
- Ah oui, et pourquoi ?
Parce que je rêve de te voir perdre.
J'agis au nom d'Edward
pour qu'il s'aperçoive
que, malgré ton pouvoir,
tu ne t'en tires pas à bon compte.
Il doit ouvrir les yeux sur son père.
- Il connaît déjà son père.
- Non, et c'est là le problème.
Il te voue une grande admiration,
comme moi auparavant.
Il t'aime, comme moi autrefois.
Notre divorce
le ramènera à la raison.
Qu'a-t-il fait encore ?
Il s'est soûlé hier soir et a été
pris de violents vomissements.
Il a été grossier avec le serveur.
Ce matin,
il lui a présenté ses excuses
en lui donnant 5 livres.
De l'argent
que tu as dû lui envoyer...
Tout l'hôtel lui fait des courbettes
et il n'a que 17 ans.
- Comment sera-t-il à 20 ans ?
- Fauché, j'imagine !
Comment est-ce arrivé ?
Il a dit qu'il allait danser.
Il ment comme il respire.
Les jeunes prennent des cuites
puis ça leur passe.
Le seul ennui,
c'est que ça ne lui passe pas.
Il n'y a pas de mal à profiter
de la vie !
Le pire dans tout ça, c'est que
tu ne trouves rien à redire.
Tu prends tout cela à la légère.
Tu m'as promis
de ne plus lui envoyer d'argent
et tu n'as pas tenu ta parole.
Nous ne voyons plus
les choses du même œil.
Je m'en suis soudain aperçue
et j'ai peur.
J'ai peur pour mon fils.
- C'est pour ça que je l'emmène.
- Où donc ?
Je ne sais pas encore.
Une fois divorcée,
je l'emmènerai à l'étranger,
où il gagnera sa vie
à la sueur de son front
et deviendra responsable.
J'emporterai le minimum d'argent.
Et tu crois qu'Edward dira amen ?
Le pauvre garçon risque en effet
d'avoir un choc.
Mais je lui dirai que je compte sur
lui pour subvenir à mes besoins...
et j'estime, qu'aimant sa mère,
il aura assez de courage
et d'orgueil...
Même en obtenant le divorce,
tu ne pourras l'emmener
sans mon autorisation.
Si tu m'obliges
à rester en Angleterre,
je changerai de nom,
comme Mme Simpkins.
Pourquoi me dé***-tu autant ?
Je ne te dé*** pas.
Je retire ce que j'ai dit
sur Mme Simpkins.
Je suis exténuée.
- Peux-tu partir ?
- Je ne vois pas pourquoi.
Je suis encore ton époux
aux yeux de la loi.
Combien de temps
as-tu dit à Edward de sortir ?
Je ne sais pas trop.
Assez de temps
pour qu'on puisse discuter.
Maintenant que c'est fait,
peux-tu partir ?
Tu sais, Evelyn...
Je te croyais
bien moins sensible que ça.
Je pensais que notre mariage
comptait peu à tes yeux.
Non pas que je cherche
à justifier ma liaison,
mais je ne pouvais pas imaginer
que tu serais aussi aigrie.
Tu n'as pas écouté
une seule de mes paroles.
Pour toi, aider Edward,
c'est briser son foyer.
Son foyer !
Tu appelles ça un foyer, toi ?
Plutôt un croisement
entre un magasin de jouets,
une confiserie
et la Banque d'Angleterre,
le tout dirigé par un papa gâteau
qui lui fait ses quatre volontés.
Certaines épouses
seraient reconnaissantes.
Pas moi, en tout cas.
J'en ai assez, Arnold.
J'ai vu ce papa gâteau
à ses heures libres
et Edward doit affronter la réalité.
Il est temps qu'il ouvre
les yeux sur son père.
- Tu vas tout lui avouer ?
- Oui.
- Même pour Larry ?
- Comment ça ?
Il est amoureux de toi
et c'est réciproque.
- D'où ton désir de divorcer.
- Tu divagues.
Il t'aime, non ?
Il va trinquer.
L'ordre des médecins
voit d'un mauvais œil
ceux qui séduisent les patientes.
Tu m'accuses...
J'espère
que tu ne m'y contraindras pas.
- Tu n'as aucune preuve.
- Pas encore.
C'est fou ce dont sont capables
les détectives privés.
Cette affaire sordide
va être fort médiatisée
et Larry va en faire les frais.
On va l'anéantir.
Jamais je n'ai éprouvé autant
de mépris pour toi.
Je me fiche de tes sentiments.
Je n'oublierai jamais que tu as
voulu m'éloigner d'Edward.
J'ai peut-être beaucoup à me faire
pardonner, mais toi aussi.
Je me battrai
jusqu'au bout pour Edward.
Si tu crois que je vais te laisser
me calomnier
et monter Edward contre moi,
tu fais une grave erreur.
Ça vous apprendra, à toi et Larry.
Voilà comment
mes efforts sont récompensés.
Edward est mon fils.
Que vas-tu faire maintenant ?
- Je veux que tu partes.
- Si tu abandonnes la procédure.
Pourquoi ?
Parce que j'ai misé trop gros et que
tu n'as jamais eu de chance au jeu.
Un instant.
Tu restes, ma chérie ?
Ne me touche pas.
Oui, nous restons tous.
Vous pouvez monter mes bagages.
Je m'en occupe.
Edward vient tout juste de rentrer.
Je vais le chercher.
Il a été malade dans l'ascenseur.
Bonjour, Summers,
ça fait un bail, hein ?
Monsieur vous prie de patienter.
La famille est là ?
Madame boit son thé et Edward
apprend à piloter un avion.
- Vous êtes le secrétaire de Boult ?
- Parfaitement.
Depuis quand ?
Trois ans.
Qu'est devenu votre prédécesseur,
Mlle Perrin ?
Elle a été victime
d'un accident tragique.
La formule classique ?
Abus de somnifères ?
En fait, oui.
Je ne l'ai pas connue,
mais je l'estimais compétente.
Allons-nous entrer
en guerre avec l'Allemagne ?
- Lord Boult est confiant.
- Me voilà bien avancé !
Alors, oui ou non ?
Selon Boult, les guerres
impliquant soldats et avions
appartiennent au passé.
- Il a peut-être raison.
- Il se trompe rarement.
- Vraiment ?
- Je peux vous l'assurer.
Où êtes-vous, Larry ?
Phyllis, bois ton thé et viens.
Je veux te présenter à Larry.
Vous êtes là.
Mon cher Larry.
Cet idiot de Summers vient
de me prévenir.
- Avez-vous pris votre thé ?
- Oui, j'attendais Arnold.
Je croyais
qu'il serait ponctuel cette fois.
Il se moque de vous.
Voici Phyllis Mayden.
Larry Woodhope.
Je devrais dire
notre médecin attitré.
Il a mis Edward au monde.
Voici ma future belle-fille.
Je vous souhaite
beaucoup de bonheur.
C'est merveilleux, non ?
Motus et bouche cousue !
Je dois filer.
On organise une réception,
joignez-vous à nous.
Sans vous,
Edward ne serait pas de ce monde.
Je n'ose l'imaginer.
Vous surestimez le rôle des médecins.
Je suis débordé.
Tant pis, au revoir.
- Dis à Edward d'être à l'heure.
- Je lui dirai de se dépêcher.
- Qu'en pensez-vous ?
- Charmante.
Comment va Edward ?
Le mariage est peut-être
ce qu'il lui faut.
C'est une solution un peu radicale.
Il faut arroser ça.
- Un petit verre ?
- Non, je suis de garde.
Moi pas !
- Tout va bien pour Arnold ?
- Oui.
Je l'ai entendu vous appeler.
Encore une maladie imaginaire !
Il veut un bilan de santé.
- Comment me trouvez-vous ?
- En pleine forme.
Après le mariage
d'Edward et de Phyllis,
je tâcherai de me soigner.
- C'est curable, n'est-ce pas ?
- Oui.
Si vous en avez la volonté.
- Les gens savent-ils que je bois ?
- Moi, non.
Arnold, oui.
- D'où son coup de fil.
- Ne soyez pas ridicule.
Désolé de t'avoir fait attendre.
- As-tu ramené Edward ?
- Il se change.
Tu as oublié
qu'on dînait avec Phyllis ?
Non.
Non, pas du tout, mais je ne pense
pas vous accompagner.
Je sens la migraine venir.
- Un petit verre ?
- Non.
Tu vas être en retard.
Tu m'as entendu ?
Je t'ai dit de monter te changer.
N'invente pas d'excuses
pour gâcher la soirée d'Edward.
Il a fait miraculeusement
disparaître ma migraine.
Merci de m'avoir guérie, Arnold.
Allez-y, je vous rejoins.
Assieds-toi.
C'est toi le patient.
- Qu'y a-t-il ?
- Rien.
C'est une première !
Je connais une fille
qui a besoin d'aide.
Lis ça.
- C'est l'amie d'Edward.
- Le sait-il ?
Bien sûr que oui.
- Qui est Betty ?
- La fille en question : Mlle Foxley.
Je conseille à Edward de filer
chez le premier psychiatre
et de passer sur le divan.
Non, ce n'est pas grave à son âge.
- Et ça ?
- C'est ce qu'elle prétend...
Soit elle se trompe, soit elle ment.
- Ça tombe mal.
- Evelyn t'a parlé des fiançailles ?
La fille de George Mayden.
- Et Mlle Foxley ?
- Remettons-lui les idées en place.
- Une jeune fille vous attend.
- Faites-la entrer.
Edward est-il au courant ?
- Il nous donne carte blanche.
- C'est chic de sa part.
Sait-elle qu'il se fiance ?
Elle ne sait même pas
que j'ai ces lettres.
- C'est tout ?
- J'espère.
- Comment les as-tu eues ?
- Qu'importe.
Que dois-je faire ?
Mlle Foxley a peut-être été
induite en erreur.
Je te fais confiance
en tant qu'ami et médecin.
Médecin, en tout cas.
Mlle Foxley.
- Je suis Lord Boult.
- Enchantée.
Voici le Dr Woodhope,
un vieil ami de la famille.
Il a mis Edward au monde.
Asseyez-vous, je vous prie.
C'est gentil d'être venue.
J'ai toujours voulu vous rencontrer.
Je vous ai vu en photo.
Dommage de nous rencontrer ainsi.
Entrons dans le vif du sujet.
- Asseyez-vous.
- Ça vous dérange s'il reste ?
Pas du tout.
Avant de s'attaquer à un problème,
il faut d'abord en vérifier
l'existence.
- Vous en êtes formelle ?
- Oui, absolument.
- Je...
- Vous avez consulté votre médecin ?
Ça vous gêne si je vous pose
quelques questions ?
Pas du tout.
- Depuis quand le connaissez-vous ?
- Presque un an.
Il est venu faire un achat
dans mon magasin.
Une carte postale...
Humoristique.
Le genre qu'on envoie
à ses amis en vacances.
- Vous saviez qui c'était.
- Je l'ai découvert plus ***.
Vous êtes amoureuse de lui ?
Vous pensez que c'est réciproque ?
Edward est bizarre.
Quand je lui ai dit...
Les responsabilités l'effraient.
Il a cessé de m'aimer
pendant un moment...
Je connais le secret de son cœur.
J'ai des lettres.
Vous avez bien de la veine
car il ne nous a jamais écrit.
- J'en ai égaré certaines.
- Vous en avez d'autres ?
Bien.
Voulez-vous les voir ?
Continuez à nous parler d'Edward.
Il ne donne plus signe de vie
depuis son départ.
Je sais que ça va s'arranger.
Pas qu'il soit faible,
mais incapable de se décider.
Dois-je décider pour lui ?
Ce serait bien
car il est tellement puéril...
Imaginez qu'il ne veuille pas
vous épouser ?
Il doit le dire alors.
Ça ne sert à rien de fuir.
Mais il le souhaite :
je le connais par cœur.
Désolé d'anéantir vos espoirs,
mais mon fils est déjà fiancé.
Il ne peut pas me faire ça !
Ah non ?
Pourtant, il ne s'est pas gêné.
Ne sois pas injuste.
Tout homme est libre
de changer d'avis.
Sa fiancée est-elle jolie ?
- Pas plus que vous.
- Comme tu es galant !
Il va maintenant falloir trouver
une solution au problème.
J'ignore laquelle.
Suivez mes conseils.
Vous êtes une fille séduisante.
Est-ce votre première
histoire d'amour ?
Elle se termine mal,
mais vous êtes bien entourée.
- Avez-vous une famille ?
- Non.
Je vous offre mon amitié.
Merci.
Je n'approuve pas
l'attitude d'Edward.
Il s'est mal comporté,
mais à quoi bon se lamenter ?
Nous devons maintenant
prendre des mesures.
Inutile de rester, Larry.
Betty et moi pouvons
nous débrouiller.
- Tes idées m'intéressent.
- Je sais bien.
- C'est une affaire privée.
- Il ne me dérange pas.
Écoute, j'insiste...
Je pars à une condition : que Mlle
Foxley me fasse une promesse.
Si Lord Boult vous propose
une solution douteuse,
prenez la tangente.
Voyons...
Allez, fiche-moi le camp.
- Qu'elle promette d'abord.
- Promettez-lui.
Réglons au moins ce problème.
- Je vous le promets.
- Content ?
Non, mais je m'en vais.
En cas de besoin,
mon nom est dans l'annuaire.
Au travail.
Larry est bien gentil
mais il est tatillon.
- Vous voulez un petit verre ?
- Non, merci, pas pour l'instant.
Ça ne vous fera pas de mal.
Je ne vous suggérerai
rien de louche.
Sinon, vous avez promis de partir.
Cependant, rien ne m'empêche
de partir avec vous.
Quelle bonne idée !
Si nous en discutions
autour d'un dîner ?
Buvez ce verre.
Une jolie fille comme vous
devrait sourire.
Ça ne me dit rien non plus.
On va s'entendre
comme larrons en foire.
L'important,
c'est de ne pas avoir peur.
C'est vrai.
Voici les lettres d'Edward.
- Quoi ?
- Ne soyez pas effrayé.
Moi, je n'ai pas peur.
Au revoir, Lord Boult.
- Ne partez pas comme ça.
- Si.
Je m'occuperai de vous.
Je peux très bien
me débrouiller seule.
Contrairement à Edward.
Qu'allez-vous faire ?
Vous éviter des soucis...
ou des problèmes d'argent.
- Déposez-moi au coin.
- Tu prends ta soirée ?
En partie...
J'aimerais rendre visite aux Boult.
- Leur fils unique a été tué.
- J'ai appris ça.
Cet accident est une grosse perte.
Détruire un avion
en crânant devant une fille.
Les Allemands
font déjà assez de dégâts.
Leur fils est mort.
Le reste de l'équipage aussi.
- Bonsoir.
- Bonsoir, Summers.
Votre visite me fait plaisir.
- Puis-je voir Mme Boult ?
- Elle est dans le salon.
J'étais absent.
Quand a eu lieu l'inhumation ?
Il y a 10 jours.
L'avion s'est écrasé le 1er
près de Guilford.
Si ça ne vous dérange pas,
je vais d'abord prévenir madame.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Le Dr Woodhope est là.
- Notre médecin ?
- Oui, madame.
- Faites-le entrer.
- Puis-je fermer les rideaux ?
C'est le couvre-feu.
Non, aucune lumière n'est allumée.
Le gardien vous a dit
qu'on apercevait la lueur du feu.
Tirez les rideaux alors.
Evelyn...
Ma chère...
Vous aurez assisté à sa naissance
et à son décès.
J'étais absent.
- Je viens d'apprendre la nouvelle.
- C'est arrivé il y a 11 jours.
Je suis en train
de fêter l'événement.
Voulez-vous du vin ?
N'oubliez pas
que c'est son anniversaire.
Il avait horreur des enterrements
et du deuil.
"Quand je mourrai," disait-il,
"je veux que mes amis
arrosent ça ensemble."
A Edward, mon fils.
Ça fait longtemps
que tu n'es pas venu ici.
Comment va Arnold ?
Si c'était à refaire, il le referait.
Vous n'êtes pas d'accord ?
Reprenez du champagne.
Edward a su profiter
de sa courte vie.
Il faut se poser
les questions suivantes :
"As-tu profité de la vie ?
Recommencerais-tu ?"
Edward aurait répondu :
"Je suis partant."
Le philosophe de service.
Ne vous moquez pas de moi.
Mon cher...
Je ne suis franchement pas d'humeur
à me moquer de qui que ce soit.
Vous vous souvenez
de son premier anniversaire ?
En trinquant, Arnold avait dit :
"Le monde t'appartient."
Parfaitement.
Je repense souvent à ce jour-là.
Tout semblait si bien commencer.
Mais c'était hélas
le début de la fin.
Je suis une vieille ivrogne
larmoyante.
N'avez-vous rien de mieux à faire
que de rester ici ?
Pas pour le moment.
Les choses ont mal tourné
et j'ignore pourquoi.
J'aimerais avoir une explication.
Pas qu'Edward ait été faible
parce qu'Arnold le gâtait.
Beaucoup d'enfants pourris gâtés
savent affronter la vie.
Edward aurait su affronter la vie.
J'ai peine à y croire.
Arnold est parti à l'aérodrome.
Il ne devrait pas tarder.
Vous devriez rester : il a besoin
de quelqu'un à qui parler.
Je vais monter noyer
mes soucis dans l'alcool.
Je vais me soûler tranquillement.
C'est inouï ce que les gens
sont capables de faire.
Êtes-vous toujours amoureux de moi ?
Aimeriez-vous...
Le problème de l'alcool, c'est qu'il
vous fait oublier vos manières.
Excusez-moi,
mais je vais aller me coucher.
On a fini le champagne.
Summers ne voudra jamais
m'en redonner une bouteille.
Mon mari rationne le champagne.
Le voilà.
Lord Boult... M. Champagne...
C'est gentil de venir.
Ça fait longtemps
que j'en ai l'intention.
Je viens d'aller voir
le commandant d'Edward.
Si tu l'avais entendu
parler de lui...
Il a dit que c'était le meilleur
pilote de l'escadrille.
Qu'il méprisait le danger...
C'est ça que je préfère.
Quelle vie palpitante
cet homme doit mener.
Rester assis toute la journée
à raconter aux parents
des histoires à dormir debout.
Va te coucher.
Non, j'aimerais entendre
les paroles du commandant.
Je veux en savoir plus sur Edward.
Vingt ans ne suffisent pas
pour faire connaissance.
Je n'ai jamais vraiment
connu Edward.
Pas aussi bien que son commandant,
qui a cerné sa personnalité
en 30 secondes.
Le temps qu'un moineau
met à tomber du nid.
Ils ont dit qu'Edward avait dû
s'écraser au sol en 30 secondes.
Qu'est-ce qui a pu
lui traverser l'esprit ?
Il a dû se demander
ce que dirait son commandant.
Un meneur de troupes...
tout comme son père.
Je pensais que tu serais flatté.
Il n'a pas dit où tu comptais mener
ces troupes par hasard ?
Il n'avait pas saisi l'ironie.
Il ignorait que ce meneur de troupes
avait perdu tout sens
de l'orientation.
C'est incroyable, mais je n'arrive
jamais à trouver cet escalier.
Te voilà.
Vous savez combien
il y a de marches ?
Moi oui, je les ai comptées.
Vous savez, quand on ne voit plus
aussi clair que l'on aimerait,
ça aide de compter.
Un...
Deux...
Ça, c'est la marche bizarre.
Trois...
Au revoir, Larry.
Evelyn est malade :
elle perd la tête.
Ne lui en veux pas.
Je ne lui en veux pas.
Edward aurait été différent
si j'avais été un autre homme.
J'avoue qu'il y a des moments
ou j'aurais aimé
que mon fils soit différent.
Mais je ne veux rien changer
à sa mémoire.
Sa mémoire...
Il m'a donné du fil à retordre.
Je n'oublierai jamais
l'expression d'Hanray
quand je lui ai dit
que j'avais acheté l'école
ou quand ils ont fait venir
Edward d'Oxford.
C'était impayable.
- Je l'ai trop gâté, hein ?
- Non... Peut-être.
J'ai agi dans son intérêt
car je l'aimais.
On ne peut guère en faire davantage,
n'est-ce pas ?
En souvenir d'Evelyn,
3 juin 1894 - 22 avril 1945
Mère d'Edward Boult,
11 juin 1918 - 1er juin 1941
Et épouse de Lord Boult de Cheyne
Vous devez dormir.
Buvez un verre de lait chaud,
ça favorise le sommeil.
- Le sommeil !
- Ça pourrait être pire.
Je croyais que tout s'arrangerait
en temps de paix.
Maintenant que la guerre est finie,
j'aimerais dormir comme avant.
Essayez deux verres de lait.
Monsieur, Lord Boult est là.
Il vient d'entrer.
- Il a pris rendez-vous ?
- Non, c'est une visite personnelle.
C'est gentil de te libérer pour moi.
Je trouve toujours
du temps pour toi.
Je n'ai jamais mis les pieds ici.
Dis donc,
tu as une famille nombreuse.
- Sacrés docteurs !
- Que puis-je pour toi ?
Tu peux t'asseoir et discuter
avec moi par exemple.
On ne s'est pas vus
depuis l'enterrement d'Evelyn.
- Tu m'as manqué.
- Je suis touché.
Je pense souvent à toi.
J'erre dans ma maison
et je deviens nostalgique avec l'âge.
Tu n'as rien à me prescrire ?
Tu n'as pas d'antidote
contre la vieillesse ?
Même les Américains
n'en ont pas trouvé !
Quel visage éveillé !
C'est un garçon ou une fille ?
Un garçon.
- Tu te souviens de chacun d'eux ?
- La plupart, oui.
Je me demande si on était pareils.
- Qui est cet enfant ?
- Celui des Grosvernor.
Un garçon ?
Il est mignon.
Lequel est le fils d'Edward ?
Lequel est mon petit-fils ?
- Je ne sais pas de quoi tu parles.
- Mais si, Larry.
"Le 3 juin 1939, à quatorze heures,
à la clinique de Southgate,
"un garçon de 4 kilos a été mis
au monde par Betty Foxley.
"Et Lawrence Woodhope,"
devrais-je ajouter.
Continue.
C'est tout ce que savent
mes enquêteurs.
Lequel est mon petit-fils ?
Tu vas reproduire le même schéma ?
Répéter les mêmes erreurs
qu'avec Edward ?
Je voulais
qu'il ait une place au soleil.
Tu as demandé la lune.
- Où est mon petit-fils ?
- Tu crois que je vais te le dire ?
De toute façon,
je le saurai tôt ou ***.
Le temps m'est compté.
J'aimerais l'emmener
en voyage en Amérique,
en Californie,
où le soleil brille jour et nuit.
Je savais
que tu te lasserais de l'Angleterre.
Toutes ces rumeurs
sur les inspecteurs de banque.
Au diable, les rumeurs !
Où est mon petit-fils ?
Je sais que la solitude te pèse
et j'ai pitié de toi.
Tu ne trouveras jamais Betty,
même avec tous tes enquêteurs
et ton argent.
Tu es un imbécile.
Et tu l'as toujours été.
Ton aide me serait utile,
mais je m'en dispenserai.
Je me débrouillerai seul.
Tout le monde me tourne le dos
dans ce pays de dingues,
mais je me vengerai
de ceux qui m'ont mis
des bâtons dans les roues.
J'en viendrai à bout.
Ils ont tous
un air de ressemblance avec moi.
Mesdames et messieurs, les choses
ont pris une mauvaise tournure,
et ce n'est ni la faute de Larry
ni des inspecteurs de banque,
mais de tout l'Empire britannique.
Je fus néanmoins emprisonné
pour avoir incendié
un magasin de meubles en 1924,
mais la page est tournée
et je peux désormais continuer
à chercher mon petit-fils.
Il aurait dix ans aujourd'hui.
Dix ans...
Mon histoire touche à sa fin.
Voilà ce que j'ai fait
et pourquoi j'ai agi ainsi.
Quel est votre verdict ?
Qu'auriez-vous fait à ma place ?
Voilà, c'est tout,
mesdames et messieurs.
Prenez soin de vous
car, par les temps qui courent,
c'est du chacun pour soi.
Bonsoir.