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Cette poussiÚre pestilentielle
ne s'est manifestée que trois fois.
Ce n'était que du simple calcaire.
Salissant. mais non nocif.
- Non nocif?
- Pas dangereux.
Je sais ce que ça veut dire.
Permettez?
Madame le Président...
Imaginez l'effet
sur les enfants du quartier.
Le pilonnage des marteaux piqueurs
torturant leurs oreilles.
Ce monument de la rapacité humaine
s'élÚve plus haut chaque jour,
il jette son ombre sur leur vie et
sature leurs bronches d'émanations.
Le but de Kendall est de bâtir
et non de démolir des quartiers.
Un arrêt de contrainte suspensive
revient à licencier 753 habitants.
Vous ne pouvez cautionner un tel
exemple de cupidité tatillonne -
- qui déchire notre société.
- N'en faisons pas des tonnes.
Votre argumentation était claire
et convaincante. M. Miller.
Mais vous n'apportez aucune preuve.
- Pas encore.
POINT DE PAIX SANS JUSTICE
- C'est le vÃŽtre?
- Oui. c'est le mien.
- C'est un client à vous?
- TrÚs drÎle!
Excusez-moi. monsieur...
L'autre jour, je vais au restaurant
et je commande du café.
Et le serveur me dit: "Vous préférez
du vrai sucre ou des sucrettes ? "
Je lui dis: "Je dois faire
un régime, à votre avis? "
- Andy.
- Bonjour, docteur.
On a les résultats des analyses.
On en parlera dÚs que je reviens.
Je ne bouge pas d'ici.
- Comment tu te sens?
- Pas mal du tout.
Tu serres bien ton poing
s'il te plaît.
Il va bientÃŽt falloir qu'on cherche
les veines dans tes pieds.
- Bravo pour l'affaire Kendall.
- Merci. Kenneth.
Anthea, l'assistante juridique
que j'appelais de mes vÂux...
- La réponse est non.
- Dîner chez Félicia...
- J'ai un cours.
- J'ai besoin de vérifications.
Exploite quelqu'un d'autre.
Puisque tu veux savoir...
- Ton examen!
- 98.
98! Félicitations!
- Je dois te parler du cas Hansen.
- Remercie Amy pour le tableau.
La conférence a commencé. La copie
est sur votre bureau. Je reste?
Non. il est 18:30.
Rentrez chez vous.
C'est toi chéri! Quelle bonne
surprise! Comment ça va ?
- Bien.
- Que dit le docteur Gillman?
Que ça va bien et que mes analyses
de sang sont excellentes.
- Et ta numération de plaquettes?
- Mes plaquettes aussi.
Bon. Ã moi maintenant.
Comment vas-tu ?
- Je vais trÚs bien. Papa aussi.
- Qu'est-ce que tu faisais?
22 : 15
- Andy, je vous dérange?
- Comment vous avez deviné?
Charles souhaite vous voir
dans son bureau.
J'allais justement faire une pause.
Je suis assez habillé?
Andy a exprimé un vif intérêt pour
l'affaire Highline contre Sander.
- Le sort des parties m'intéresse.
- C'est un procÚs antitrust.
Oui et non. Sander a copié le
logiciel mis au point par Highline.
Ca relÚve du cadre juridique
de la violation du copyright.
Laquelle des parties aimeriez-vous
voir remporter la victoire ?
Je ne veux pas que mon amitié pour
le PDG de Sander vous influence.
- J'aimerais que ce soit Highline.
- Et pourquoi donc?
Si Sander gagne, ce sera la fin
d'une entreprise jeune et dynamique.
Les lois sur les copyrights servent
à freiner des sociétés comme Sander.
- Vous savez qui défend Highline?
- Rodney Bailey.
S'il s'y connaît en copyright,
moi, je suis le pape.
Apparemment, les gars de chez
Highline partagent votre avis.
La preuve: ce soir, Ã 21 :03,
juste aprÚs le dessert, -
- ils seront représentés par Wyant,
Wheeler. Hellerman Tetlow et Brown.
Sensationnel!
Et plus particuliÚrement par notre
brillant associé Andrew Beckett.
- Merci. Robert.
- Il faudra s'occuper de Highline.
- Je m'en occupe.
- On a dix jours pour la plainte.
- Tokyo sur la quatre.
- Walter. merci.
- Merci. Kenneth.
- Félicitations.
- Qu'avez-vous sur le front ?
- Où ça ?
LÃ . sur votre front.
J'ai reçu une balle
en jouant au squash. Excusez-moi...
Charles... Je vous remercie
d'avoir eu foi en mes capacités.
La foi, c'est croire quelque chose
sans en avoir la preuve.
Et ça ne s'applique pas
à notre cas de figure.
Allez. rentrez chez vous.
Non. Retournez travailler.
- Merci. Charles.
- De rien. mon vieux.
9 JOURS PLUS ***
Ca va, Tommy?
La plainte est sur mon bureau.
Il faut que Jamey s'en occupe.
Rien d'autre?
Non. Je vais travailler chez moi
le reste de l'aprÚs-midi.
Au revoir.
Tu devras appliquer ce fond de teint
de maniÚre trÚs réguliÚre.
Il ne faut pas donner l'impression
que tu te l'es mis à la truelle.
Tu ne crois pas
que c'est un peu trop orange?
C'est du Tahitien Cuivré.
C'est idéal sur ce genre de lésions.
- Dis-toi que tu reviens des îles.
- J'ai pris 4jours de congé maladie.
Ils vont croire
que j'étais parti en croisiÚre.
- Un fax.
- Merci. Bruno.
On peut en essayer un plus clair...
- Qu'est-ce qu'il y a?
- Andy?
Excusez-moi.
C'est comme mon cousin Frédo.
Salut. Quelqu'un veut un beignet?
Ca va, Andy?
Il faut que j'aille à l'hÎpital.
- Tout va bien.
- Je vais m'en aller.
- Encore un.
- Merci de m'avoir conduit.
J'ai dit au Dr. Gillman de prendre
un jour de congé et elle l'a fait.
- Ils ont fait des prélÚvements ?
- De sang uniquement. Je suis vide.
Tu as de la fiÚvre mon bébé.
- C'est mon interne. Excusez-moi...
- Une petite seconde.
J'ai failli me faire dessus
devant tout le monde.
- Il n'y a pas de quoi avoir honte.
- Seulement...
- Vous avez mes résultats?
- Non. On va faire une coloscopie.
- Oh. divin...
- Attendez. Il le faut vraiment?
- Qui êtes-vous?
- Et qui êtes-vous, docteur...
C'est mon ami.
- Il n'a rien contre vous.
- Je suis le Dr. Klenstein.
La coloscopie nous dira si c'est
le Kaposi qui cause vos diarrhées.
- Ca pourrait être une infection.
- Une réaction à l'AZT.
Ce sont des possibilités...
Pas d'examen douloureux tant
qu'on n'a pas éliminé tout le reste.
J'essaye d'aider votre ami.
Et vous n'êtes pas un proche parent.
- Je pourrais vous faire virer.
- Il est nerveux. Il s'excuse.
- Ne t'excuse pas à ma place.
- Il ne vous fait pas d'excuses.
On attend les résultats et je vous
donne un échantillon de selles.
On aura peut-être des nouvelles
du Dr. Gillman. Ca va comme ça?
- Je vois pour la prise de sang.
- Je suis désolé pour...
- C'est encore le bureau.
- Le Dr. Klenstein...
Il faut que je les appelle.
Et toi. tu te détends.
- Je suis détendu.
- Il y a un téléphone quelque part?
Si on vous blesse. vous avez droit
à une indemnisation...
Doux Jésus.
- Le bureau de M. Beckett.
- Shelby, c'est moi.
- Le bureau de M. Beckett.
- Shelby, c'est moi.
- Jamey vient de me biper.
- C'est bien que vous appeliez.
Il s'agit de la plainte Highline.
Jamey va péter ses fusibles.
- On se calme. Passez-le-moi.
- Une seconde.
- Où est la plainte Highline?
- Du calme. Gardons la tête froide.
Je leur ai dit
que tu la rapporterais ce matin.
Je l'ai apportée hier soir.
Il y a un exemplaire sur mon bureau.
- Il n'y est pas, je te dis.
- Le disque dur de mon ordinateur.
Il faudra que tu le
fasses imprimer toi-même.
- Quel est le nom du fichier?
- HL1.
Il va y avoir prescription
sur cette plainte.
Et le délai expire...
Dans 75 minutes.
- Il n'y a rien, Andy.
- Il n'y a rien? J'arrive.
Pour chaque problÚme,
Il y a une solution.
Pousse, ma puce.
1 MOIS PLUS ***
C'est une file.
- Prends une photo.
- Comment on met la pellicule?
Fais quelque chose, aide-moi.
Regarde-la. Un amour.
Elle est magnifique.
Va chez le traiteur et prends
du hareng. Non, du saumon fumé.
Et aussi du pain de seigle.
On s'appelle.
- Et du champagne.
- Vous êtes le type de la télé?
Dom Pérignon. Je me fous du prix.
Cent dollars?
Non, du champagne californien.
Dépêche-toi, elle meurt de faim.
Pas le bébé. Lisa meurt de faim.
- Il y a eu des appels?
- Oui. un certain Andrew Beckett
- C'est qui, Andrew Beckett?
- Le voilà , Joseph!
1 SEMAINE PLUS ***
Expliquez-moi
comme si j'avais 6 ans.
Il n'y a aucun problÚme dans la rue,
à part quelques petits travaux.
Ils sont clairement signalés
et barricadés.
Vous décidez de traverser la rue
à cet endroit et pas ailleurs.
Vous tombez et poursuivez la Ville?
- Oui. J'ai des chances de gagner?
- Oui. bien sûr.
- Super.
Allez voir mon assistante Iris.
Elle verra pour nos honoraires.
Le client ne paye
que s'il obtient des indemnités.
Ca va, le dos? Et le sommeil?
- C'est drÃŽle que vous en parliez...
- Iris va régler tout ça avec vous.
- M. Beckett est là .
M. Beckett.
Entrez. M. Beckett.
Content de vous revoir. Maître.
Président Tate. Affaire Kendall.
"Non nocif'!
- Qu'avez-vous à la figure?
- J'ai le SIDA.
Excusez-moi.
- Je peux m'asseoir?
- Oui.
Vous venez d'avoir un bébé.
Oui, j'ai une petite fille.
- Une fille. Félicitations.
- Oui. Elle a une semaine.
- C'est chouette. les enfants.
- C'est une grande joie pour moi.
- Que puis-je pour vous?
- Wyant Wheeler m'a viré.
Je veux les poursuivre
pour licenciement abusif.
Poursuivre Wyant, Wheeler,
Hellerman. Tetlow et Brown?
- Je cherche un avocat.
- Continuez.
Ils prétendent que j'ai perdu
une plainte qu'on devait déposer.
Vous voulez ma version?
- Vous avez vu d'autres avocats?
- Neuf.
Continuez.
La veille, j'avais laissé
un exemplaire sur mon bureau.
Le lendemain, la plainte
avait disparu. Plus d'exemplaire.
Et, mystérieusement, sur mon
ordinateur, aucune trace de plainte.
Par miracle. on l'a retrouvée et
elle a pu être enregistrée à temps.
Mais j'étais convoqué le lendemain
parle comité de direction.
Bonjour, Andy. Entrez.
Actionnez les vitres.
- Merci. Venez.
- Bonjour à tous.
Merci d'être venu.
Avant tout. sachez
que nous sommes tous vos amis.
- Je le sais. Charles.
- Plus que des amis. Une famille.
Je suis encore une fois désolé pour
l'incident malencontreux d'hier.
Il y a eu comme un vent de panique.
Grâce à Dieu.
Il n'y a pas eu de dégâts.
- Cette fois-ci. Mais la prochaine?
- Il n'y aura pas de prochaine fois.
Quelque chose s'est emparée de vous
ces derniers temps...
- Une espÚce de flou artistique.
- On vous trouve caractériel.
Vraiment?
- Qui dit ça?
- Moi.
Excusez-moi...
Est-ce que vous me virez?
Disons plutÃŽt que votre avenir dans
cette société n'est plus assurée.
Il serait injuste de vous garder
si vos perspectives sont limitées.
Je ne veux pas vous chasser, mais...
- Nous avons une réunion du comité.
Ca ne tient pas debout.
C'est totalement grotesque.
- Pas caractériel. disiez-vous.
- Restons courtois.
Pourquoi m'avoir donné
l'affaire Highline?
Vous avez failli flanquer
toute l'affaire parterre.
Vous cachiez votre maladie?
C'est vrai.
Expliquez-moi ça
comme si j'avais deux ans.
Ne deviez-vous pas dire à votre
employeur que vous aviez le SIDA?
La question n'est pas là .
J'ai toujours fourni à mes clients
un travail rigoureux et efficace.
S'ils ne m'avaient pas viré,
c'est ce que je ferais encore.
Ils ne veulent pas vous virer
parce que vous avez le SIDA.
Donc, Ils vous font passer
pour un incompétent.
Exact. On m'a tendu un piÚge.
Je n'y crois pas une seconde.
- Votre attitude me déçoit.
- Je n'ai pas de quoi plaider.
Il y a de quoi plaider.
- C'est pour raison personnelle?
- C'est tout à fait ça.
Merci de m'avoir consacré
un peu de votre temps.
M. Beckett...
Je suis navré de ce qui vous arrive.
Je trouve ça moche.
Bonne journée, M. Beckett.
Qu'est-ce qu'il a, ce type?
Iris, appelle-moi Armbruster.
Je voudrais voir Armbruster
cet aprÚs-midi.
Non. tout de suite.
Le *** ne se transmet que
par un échange de fluides corporels.
Le sang, le sperme
et les sécrétions vaginales.
Il paraît qu'on apprend un tas de
choses tous les jours sur ce virus.
Aujourd'hui, vous me dites
qu'il n'y a aucun danger.
Et six mois plus ***,
j'apprends qu'on s'était gouré.
Qu'on peut le transporter
sur sa chemise ou sur sa veste.
Qu'est-ce que vous faites?
- Nous faisons une prise de sang.
- Pourquoi?
Je te connais depuis toujours.
Ce que tu fais ne me regarde pas.
Je n'ai pas besoin de dépistage.
Envoyez la note à mon bureau.
Merci pour tous ces renseignements.
- Ca te dérange, les homosexuels.
- Pas spécialement.
- Combien tu en connais?
- Et toi?
- Des tas.
- Par exemple?
Karen Berman. Ma tante Teresa.
Mon cousin Tommy de Rochester.
Eddie Meyers du bureau.
Stanley, qui a installé la cuisine.
- Ta tante Teresa?
Cette magnifique créature
voluptueuse est lesbienne?
- Depuis quand?
- Probablement depuis toujours.
Je l'admets, j'ai des préjugés.
Je n'aime pas les homosexuels.
La façon dont Ils font ça.
Ils ne s'emmêlent pas les pinceaux?
"C'est la tienne ou la mienne?"
Je ne veux pas être au pieu avec
quelqu'un de plus baraqué que moi.
Je suis peut-être vieux jeu ou
réactionnaire mais je suis un homme.
En plus, je crois qu'il n'y a
qu'un homme qui peut comprendre.
- D'accord, mon Cro-Magnon.
- EspÚce de folle tordue.
- Et méfie-toi de tante Teresa.
- Ne lui dis pas ça.
Ces gars qui font les machos
et les follasses en même temps...
- Je suis sincÚre avec toi.
- Sans aucun doute.
Tu accepterais de défendre
quelqu'un si tu pensais sans arrêt:
"Je ne veux pas qu'il me touche ni
même qu'il respire en face de moi"?
- Pas si j'étais toi, chéri.
- Exactement... Quoi?
2 SEMAINES PLUS ***
Joyeux Noël.
- Merci.
- Et bonne année.
- Vous êtes le type...
- Le type de la télé.
Voici le supplément.
Vous aviez raison. Un chapitre parle
de la discrimination liée au ***.
Merci beaucoup.
Nous avons une salle d'étude
particuliÚre qui est libre.
- Je suis trÚs bien ici.
- Je recherche l'affaire Murdoch.
Je m'occupe de vous.
Vous ne seriez pas plus à l'aise
en salle d'étude?
Non... Pourquoi, ça vous mettrait
plus à l'aise, vous?
Beckett. comment allez-vous?
Maître.
Comme vous voudrez.
Excusez-moi.
Vous avez pris qui?
Vous avez trouvé un avocat?
Je suis avocat.
- Ca va, votre bébé?
- Elle est superbe.
- Comment elle s'appelle?
- Larice.
- C'est un trÚs beau nom.
- Je l'ai appelée comme ma sÂur.
Ecoutez...
Comment ont-ils su
que vous aviez le SIDA?
L'un des associés
a remarqué une lésion sur mon front.
Mais comment passe-t-on...
d'un avocat qui remarque une
lésion qui pourrait être anodine -
- Ã une direction
qui dit que vous avez le SIDA?
Question trÚs pertinente.
L'associé qui a remarqué la lésion,
Walter Kenton. -
- a travaillé pour Walsh,
Ulmer et Brahm à Washington.
Une assistante de ce cabinet avait
souffert de lésions intermittentes.
Tout le monde savait
que c'était dû au SIDA.
- Mais on ne l'a pas licenciée.
- Non, elle, on l'a gardée.
Y a-t-il un précédent
qui fait jurisprudence?
Le verdict Arline.
rendu par la Cour Suprême.
"La Loi fédérale sur l'Emploi
et la Réinsertion de 1973 -
- condamne la discrimination
à l'encontre des handicapés -
- qui sont en mesure de remplir
leurs fonctions."
"Quoique le texte ne mentionne pas
la discrimination liée au SIDA. -
- il a été établi que le
SIDA était assimilé à un handicap -
vu l'amoindrissement physique
qu'il entraîne -
- et les préjugés autour du SIDA qui
conduisent à une mort sociale...
qui précÚde
la véritable mort physique."
"C'est l'essence même
de la discrimination."
"Un jugement fondé
non pas sur les mérites personnels -
- mais sur l'appartenance à un
groupe aux mêmes caractéristiques."
6 SEMAINES PLUS ***
- Charles Wheeler.
- Julius Erving. Content de te voir.
Ken Starr.
J'en ai pour une minute.
Charles Wheeler. Vous allez bien?
Une assignation à comparaître.
Jetez-y un Âil.
Champion, vous êtes le meilleur.
Si vous avez besoin d'un avocat.
appelez-moi.
On se voit au tribunal.
C'est le type de la télé.
Qu'est-ce qui se passe?
Je veux tout savoir
sur la vie intime d'Andy.
Est-ce qu'il fréquente
ces bars sordides?
Dans quels autres lieux de rencontre
homos va-t-il?
A quelles organisations de
débauchés appartient-il en secret?
- Quoi, Bob, qu'y a-t-il?
- Arrangeons ça à l'amiable.
Andy a introduit le SIDA dans
nos bureaux. dans nos toilettes.
Il a introduit le SIDA
dans notre pique-nique annuel.
- Nous devrions le poursuivre.
- Vous n'avez aucune compassion.
Nous lui avons donné Highline.
Nous a-t-il dit "je risque de ne pas
être au mieux de mes capacités"?
En remerciement de la confiance
que je lui ai témoignée,
Andrew Beckett
veut me traîner en justice.
Il me lance des accusations.
Il me traite de bégueule.
Pour faire de moi la risée
de la justice de Philadelphie.
Beckett ne veut pas
aller en justice.
- Sa plainte peut être recevable.
- Non mais. attends...
On l'a viré pour incompétence,
pas parce qu'il a le SIDA.
- Tu ne savais pas qu'il est malade?
- Tu le savais. Bob?
Non... Pas vraiment.
Là , c'est la maison où j'ai grandi.
Dans la ville de Lower Merion.
en Pennsylvanie.
Voilà la preuve.
C'est l'empreinte de mes mains
quand j'étais tout mini.
C'est le 40e anniversaire de mariage
de papa et maman.
- Une vie dure dans ce quartier...
- C'était parfois un coupe-gorge.
Voilà la porte. Une fois,
je l'ai claquée sur ce doigt-là .
- Où il est, mon petit frÚre?
- Voilà ma sÂur Jill.
- Dis bonjour, Alexis.
- Ma maman est encore enceinte.
C'est vrai, ça?
- Salut, Mégane.
- C'est tonton Andy.
- Où est papa?
- Il répare le souffle-neige.
Il neige tous les sept ans et papa
achÚte un nouveau souffle-neige.
- Comment tu vas?
- Aujourd'hui, tout va bien.
Continue comme ça, Mégane.
Je vais saluer mes sÂurs.
Pose-moi.
Au procÚs, on risque de dire
des choses dures à entendre -
- sur moi et sur ma vie privée.
Vous êtes tous d'accord?
- Tu veux que je la prenne, Andy?
- Non. elle est bien là .
C'est sympa de nous demander notre
avis, mais c'est toi qui décides.
Merci. frérot.
Tu es mon petit frÚre.
Et on se fiche du reste. vu?
C'est surtout pour papa et maman
que je m'inquiÚte.
Ils ont déjà eu pas mal d'épreuves
et l'avenir peut encore être dur.
Andy, la maniÚre dont vous avez
fait face à cette situation. -
- Miguel et toi,
avec tellement de courage...
Je crois que tout ce
que pourraient dire les gens -
- ne serviraient qu'Ã rendre tes
parents encore plus fiers de toi.
Mes enfants ne seront pas
des citoyens de seconde zone.
Je veux que tu te battes
pour défendre tes droits.
C'est pas croyable
ce que je vous aime.
7 MOIS PLUS ***
Mesdames et messieurs les jurés.
Oubliez tout ce que vous avez vu
à la télé ou dans les films.
Il n'y aura pas de témoin surprise
ni de confessions déchirantes.
Nous allons simplement
vous présenter des faits.
Andrew Beckett a été licencié.
Vous allez entendre deux
explications de ce licenciement.
C'est à vous qu'il incombe
de filtrer les faits -
- afin de déterminer la version
qui vous semble la plus vraie.
Certains points doivent être
prouvés. Un: Andrew Beckett était...
est un brillant avocat.
Deux: Andrew Beckett est atteint
d'une maladie qui l'affaiblit.
Il a fait le choix. conforme à la
loi, de le cacher à ses employeurs.
Trois: ses employeurs ont découvert
qu'il souffrait du SIDA.
Quatre: ils ont paniqué.
Ils ont fait ce que la plupart
voudraient faire face au SIDA:
rejeter tous ces malades
aussi loin de nous que possible.
Leur comportement vous semble
peut-être raisonnable. A moi aussi.
AprÚs tout,
le SIDA est une maladie incurable.
Mais quel que soit le jugement que
vous portiez sur ses employeurs, -
- lorsqu'ils ont renvoyé Andrew
Beckett parce qu'il a le SIDA, -
- ils ont enfreint la loi.
Voici les faits.
Ses résultats professionnels
étaient fort variables.
allant de corrects jusqu'Ã ,
assez souvent. médiocres.
Et même parfois
franchement insatisfaisants.
Autre fait:
Il dit être la victime
de mensonges et de ruse.
Le fait est...
que c'est Andrew Beckett qui a menti
en dissimulant sa maladie.
Autre fait:
Il a recueilli
les fruits de sa duplicité.
Le comité directeur
de Wyant Wheeler ignorait -
- qu'Andrew Beckett avait le SIDA
quand il l'a licencié.
Autre fait:
Andrew Beckett est mourant.
Autre fait:
Andrew Beckett est en colÚre.
Son style de vie, son insouciance
ont raccourci son existence.
Dans sa colÚre.
dans sa rage, il attaque.
Et il veut que quelqu'un paye.
Je vous remercie.
Andrew Beckett représentait bien
votre entreprise en 1990?
C'est exact.
- Etiez-vous content de son travail?
Nous avons été satisfaits
du rÚglement du litige.
Satisfaits?
M. Laird. vous avez fait une
déposition sous serment par écrit.
C'est exact?
- C'est exact.
Vous disiez avoir été impressionné
par le travail d'Andew Beckett.
Vous rappelez-vous l'avoir dit?
J'ai été enchanté par certains
aspects des efforts qu'il a fournis.
Mais en général, son travail
était tout juste satisfaisant.
Est-ce que vous convenez...
qu'un sandwich au salami
constitue un repas satisfaisant?
Alors que du caviar, du champagne
et une omelette norvégienne -
- sont un repas enchanteur?
Objection. Ces considérations
gastronomiques sont hors de propos.
Il y a cinq mois, ce témoin
qualifiait Andrew Beckett de caviar.
Aujourd'hui,
il le traite de sandwich au salami.
Quelles forces puissantes
ont provoqué ce revirement?
Il ne s'agit pas d'un revirement.
Il a précisé sa réponse.
Objection retenue.
M. Laird, expliquez-moi
comme si j'avais quatre ans.
Andrew Beckett vous a-t-il fait
gagner votre procÚs?
- Oui, nous avons gagné.
- Félicitations. Ca a dû être...
Une expérience trÚs...
satisfaisante.
Prêt. M. Beckett?
Adam et Eve, pas Adam et Yves!
Vous battez-vous
pour les droits des homosexuels?
Je ne fais pas de politique.
Je veux juste la justice.
Mais vous êtes homosexuel?
Oui, mais je ne vois pas
en quoi ça vous concerne.
Les homosexuels méritent-ils
un traitement de faveur?
Et puis quoi encore?
Philadelphie
Est la cité de l'amour fraternel.
La Déclaration de l'Indépendance
fut signée ici.
Ce glorieux document dit:
"Tous les hommes
naissent égaux en droit".
Qu'est-ce
qu'il ne faut pas entendre.
- Nous méprisons la discrimination.
- Merci Monsieur le Maire,
Tu ne serais pas en train
de virer ta cuti par hasard?
Justement, Filko, j'ai bien changé.
Je viens ici pour draguer.
Je veux me faire un jules.
Un vrai mec... comme toi.
Tu sais ce qu'on fait.
Tu veux jouer au marin?
Je suis Colomb et toi. le mousse.
- C'est pas drÃŽle.
Tous ces mecs me rendent malades.
Mais la loi a été bafouée.
T'as pas oublié
qu'il y a des lois, non?
- On est d'accord sur une chose.
- Sur quoi?
Moi aussi.
ça me fait gerber, ces tantouses.
Mme Benedict. vous avez travaillé
Pour Walsh, Ulmer et Brahm -
- à la même époque que Mr. Kenton?
- C'est exact.
Savait-il que les lésions sur
votre visage étaient dues au SIDA?
Sans aucun doute.
J'avais prévenu la direction.
Quelle fut sa réaction quand il a su
que vous aviez le SIDA?
Quand il me voyait,
son visage prenait un air bizarre.
Je l'appelais "Oh, mon Dieu".
"Mon Dieu. cette femme a le SIDA".
Merci. Plus de questions.
Mme Benedict. comment avez-vous
contracté le virus du SIDA?
Par une transfusion
lors de mon second accouchement.
Ce n'est donc pas votre mode de vie
qui a provoqué votre infection?
Vous n'auriez pas pu l'éviter.
Si on veut.
Merci.
Mais je ne me sens pas différente
des autres personnes ayant le SIDA.
Je ne suis ni coupable ni innocente.
J'essaye juste de rester en vie.
Merci. Mme Benedict.
Plus de questions pour l'instant.
Vous pouvez regagner votre place.
Hormis les taches sur son visage,
y avait-il autre chose-
- qui vous ait amené à penser
qu'Andrew avait le SIDA?
Il maigrissait et il était fatigué,
mais il travaillait beaucoup.
Je voyais bien
que ça ne tournait pas rond.
Ils ne peuvent prétendre
n'avoir jamais rien remarqué.
- Objection.
- Contentez-vous de répondre.
Avez-vous ressenti une
discrimination chez Wyant Wheeler?
- En fait. oui.
- De quelle maniÚre?
Lydia, la secrétaire de Wheeler, -
- a dit que mes boucles d'oreille
ne plaisaient pas à M. Wheeler.
Apparemment, il les trouvait
un peu trop "exotiques".
Il aurait préféré me voir porter
des bijoux moins clinquants -
- et plus "américains".
- Qu'est-ce que vous avez répondu?
Que mes boucles sont américaines.
Afro-américaines.
- Un peu de silence je vous prie.
- Plus de questions.
Mlle Burton, n'avez-vous pas reçu
une promotion récemment?
Oui, je suis responsable
du service de documentation.
Je vous félicite de cette
irrésistible ascension chez Wheeler.
Irrésistible?
Je ne comprends pas.
Comment expliquer la promotion d'une
femme intelligente, qualifiée -
- et de surcroît afro-américaine -
- dans une entreprise qui fait
de la discrimination perverse, -
- selon vous et M. Beckett?
- Je ne l'explique pas.
Peut-être que ces soi-disant
exemples de discrimination -
- sont des malentendus montés en
épingle hors de toute proportion?
Je crois que Madame l'avocate
a une vue un peu trop simpliste.
Merci, Mme Burton, je prends
bonne note de votre remarque.
Ca se passe bien, le procÚs?
Je vous ai vu à la télé. Je suis
en fac de droit en Pennsylvanie.
Vous m'avez vu à la télé?
C'est une bonne fac.
Je suis en seconde.
Je tenais à vous dire...
Cette affaire est capitale.
Vous faites un travail formidable.
Appelle-moi
quand tu auras ton diplÃŽme.
C'est super, merci.
Eh. Joe.
- Tu veux venir prendre un verre?
- Non, j'ai ma femme...
C'est pas tous les jours que
je drague un mec dans un magasin.
- Tu crois que je suis ***?
- Tu l'es pas?
- J'ai l'air d'un ***?
- Et moi, j'ai l'air d'un ***?
- Du calme.
- Je vais botter ton cul de pédale.
Prends-le comme un compliment.
C'est à cause de ces conneries que
les gens ne peuvent pas blairer...
vos gueules de tapettes.
- Tu veux me botter le cul?
- C'est toi le trou duc'.
DEFENSE DU PREVENU
10e JOUR
Continuez. Mlle O'Hara.
Tout le monde devenait cinglé
à force de chercher cette plainte.
M. Beckett hurlait aprÚs tout
le service. Il faisait peine à voir.
M. Kenton répétait
"Auriez-vous égaré cette plainte?"
Et puis soudain, Jamey arrive
en brandissant la plainte.
Elle était aux archives centrales.
- Les archives centrales?
C'est là que les papiers sont rangés
quand les affaires sont classées.
Jamey l'a apportée juste à temps.
Tout le monde était à bout.
M. Beckett répétait "Je suis désolé.
Je ne comprends pas."
Merci.
Ce sera tout pour l'instant.
M. Miller.
- Vous permettez?
- Je vous en prie.
Merci.
Ca va?
Vous voulez un verre d'eau?
- Non.
- Andy était un bon patron?
- Oui.
Il était vraiment trÚs gentil.
Comment qualifieriez-vous
son travail d'avocat?
Je n'en sais rien.
J'étais juste sa secrétaire.
Monsieur le Président.
faut-il consigner cela?
M. Miller, vous devriez peut-être
retourner vous asseoir.
Mlle O'Hara...
Avez-vous eu connaissance
de problÚmes -
- qu'aurait eus la direction
avec Andrew avant cet épisode?
- Non, jamais.
- Merci. Plus de questions.
- M. Beckett égarait des documents?
- Pas à ma connaissance.
Serait-ce un bon moyen pour faire
croire à l'incompétence d'un avocat?
Cacher un document important
pendant quelques heures -
- pour que l'avocat responsable
ait l'air de l'avoir perdu?
Pourquoi ses associés feraient cela,
parce qu'ils le savaient malade?
C'est possible.
Certains de nos avocats ont eu
des ulcÚres. des leucémies...
Avez-vous un rapport avec la vraie
fausse volatilisation de la plainte?
- Objection.
- Avec son déplacement?
- Absolument aucun.
- Etes-vous homosexuel?
Répondez à la question.
Etes-vous un ***? Une pédale?
Une tapette? Une folle?
Une chochotte? Une tantouse?
Objection!
La partie adverse fait citer
un témoin pour l'agresser?
Les penchants sexuels de M. Collins
n'ont rien à voir dans l'affaire.
Veuillez vous asseoir. Mlle Conine.
Voudriez-vous vous approcher,
M. Miller?
Pourriez-vous m'expliquer ce qui
peut bien vous passer par la tête?
Pour l'instant, cela m'échappe.
Monsieur le Président...
Tous se posent des questions sur
les penchants sexuels des autres.
Ou les préférences sexuelles,
qu'importe.
Qui fait quoi et à qui.
Et comment ils font ça.
Ils regardent Andrew Beckett
et ils y pensent.
Ils regardent M. Wheeler, Mlle
Conine. même vous. M. le Président.
Et ils se posent la question.
Ils se demandent si moi...
Mettons tout ça sur la table.
Sortons de notre placard. Car
il ne s'agit pas seulement de SIDA.
Parlons
du véritable enjeu de ce procÚs.
Notre haine, notre mépris
et notre peur des homosexuels.
Et comment cette haine et cette peur
ont abouti à un licenciement.
Celui de mon client. Andrew Beckett.
Veuillez vous asseoir. M. Miller.
Bien joué.
Dans ce tribunal, qu'importent les
races, les couleurs, les religions -
- et les préférences sexuelles.
Avec tout le respect dû à la Cour, -
- nous vivons hors du tribunal.
Non, mais en ce qui concerne cette
déposition, je retiens l'objection.
Pendant combien de semaines
restiez-vous en mer?
Ca pouvait aller de deux semaines
à plusieurs mois.
- Y avait-il des femmes à bord?
- Pas quand j'étais dans la marine.
Durant ces longues traversées,
pas de femmes à l'horizon.
Des centaines de jeunes travaillant
dur, en pleine fleur de l'âge, -
- à l'apogée de leurs désirs
et appé*** naturels...
- Il se passait des choses?
- De quoi parlez-vous?
De deux matelots
faisant une partie de hop-là -boum.
Objection.
Il y en avait un qui en était.
- Objection.
- Continuez. M. Miller.
Vous voulez dire homosexuel?
Il se dandinait nu comme un ver.
C'était dégoûtant.
Ca nous sapait le moral.
On le lui a fait comprendre.
- Vous lui avez écrit une lettre?
- On lui a mis la tête dans les WC.
Vous lui avez donné une leçon.
Comme vous avez licencié M. Beckett.
- Vous saviez, pour Mme Benedict?
- Elle n'a rien fait pour le cacher.
Donc. vous savez faire la différence
entre un bleu et une lésion?
Beckett m'a dit
que c'était en jouant au squash.
Avez-vous évité tout contact
avec Mme Benedict?
Elle a affirmé qu'elle
vous inspirait de la répulsion.
Je n'éprouve que de la sympathie
pour des gens comme Melissa, -
- qui ont contracté cette terrible
maladie sans que ce soit leur faute.
Surtout, ne bouge pas.
Il n'y a rien qui coule.
Il faut encore le rincer
avec du sérum.
La veine est bouchée.
- Il faut appeler Barbara.
- Barbara-rabat-joie.
Il faut lui dire de venir.
J'ai encore des tas de trucs
à préparer pour le procÚs.
On ne pourrait pas sauter
le traitement juste ce soir?
Non. On ne saute pas le traitement.
C'est mon bras et mon traitement.
Et j'ai dis ce soir, repos.
Je peux te dire un truc?
- Ce traitement te sauve la vie.
- Qu'est-ce que tu as ce soir?
- Ferme ce bouquin.
- J'ai presque...
Tu pourrais au moins me regarder.
Et me donner un peu de temps.
Tu ne crois pas?
Tu t'inquiÚtes car tu crois qu'il ne
nous reste pas beaucoup de temps.
Non.
Je vais te dire
ce que je vais faire.
Je vais préparer la cérémonie pour
mon enterrement. C'est inévitable.
Oui.
peut-être que tu devrais y penser.
Non.
Non. J'ai une meilleure idée.
Salut, Andrew. Salut, Miguel.
Joe Miller...
Lisa. enchanté.
Voici la sÂur de Miguel. Maria.
- Vous voulez boire quelque chose?
- Je vais m'occuper de Joe.
- Vous avez l'air plein de vie.
- On m'a fait une transfusion.
Je vous plais? Je porte plainte.
- Ca va. Qu'est-ce que vous buvez?
- Du vin. c'est bien.
Je peux avoir un verre de rouge?
- J'ai des questions pour vous.
- Mais là , je fais la fête.
On verra ça un peu plus ***.
Bonsoir. Joe Miller.
- Je vous connais?
- La Joconde.
- Je porte plainte.
- Ca vous va trÚs bien.
Merci.
- Félicitations. maître.
- Pour quoi ?
Vous avez survécu à votre premiÚre
fête gay sans une égratignure.
Quand on est élevé comme moi
ou comme la plupart des gens, -
- on ne peut pas dire qu'on discute
beaucoup de l'homosexualité.
On vous dit
que les homos sont bizarres.
Qu'ils mettent des robes
et sont un danger pour les enfants.
Et que tout ce qu'ils veulent faire,
c'est vous sauter à la braguette.
Et ça résume assez bien l'opinion
de monsieur-tout-le-monde.
- C'est gentil de m'informer.
- Préparons votre déposition.
Je commence en vous disant:
Parlez-nous des circonstances
de votre entrée chez Wyant Wheeler.
Miller?
Ca t'arrive de prier?
Je ne crois pas que ça réponde Ã
ma question. Mais oui, ça m'arrive.
- Qu'est-ce que tu demandes?
- Je prie pour que...
Pour que ma fille aille bien, que ma
femme ne souffre pas en accouchant.
Pour que les Phillies gagnent
le championnat. On continue?
Parlez-nous des circonstances
de votre entrée chez Wyant Wheeler.
- Tu peux me faire ça?
- Et si je meurs avant la fin?
J'ai envisagé ce cas.
J'ai prévu dans mon testament
des dons à des Âuvres de charité.
Miguel aura besoin d'un avocat.
- Je connais un avocat spécialisé.
- Merci.
- De rien.
Parle-moi des circonstances
de ton entrée chez Wyant Wheeler.
Tu aimes l'opéra?
Je n'ai pas tellement l'habitude
d'en écouter.
C'est mon aria préférée.
Maria Callas.
Dans "André Chenier".
Umberto Giordano.
Elle. c'est Madeleine.
Elle raconte...
que pendant la Révolution française,
des émeutiers ont brûlé sa maison.
Et que sa mÚre est morte
en la sauvant.
"Ecoute. le berceau
de ma naissance est en flammes."
Tu entends la douleur dans sa voix?
Tu ressens sa souffrance. Joe?
C'est là qu'arrivent les cordes.
Et soudain, tout change.
La musique devient pleine d'espoir.
Et là , ça change encore. Ecoute.
Ecoute.
"J'apporte le malheur
à tout ceux qui m'aiment."
Ce solo de violoncelle...
"C'est au sein de ce malheur
que l'amour m'est apparu."
"Une voix s'éleva
pleine d'harmonie."
"Elle dit. vis encore."
"Je suis la vie."
"Le Ciel est dans tes yeux."
"Ne vois-tu autour de toi
que poussiÚre et malheur? "
"Je suis la force céleste."
"Je suis l'oubli."
"Je suis le Dieu...
qui vient du paradis sur la terre
pour faire de la terre un paradis."
"Car j'ai en moi l'amour."
"Car je suis Amour".
Il vaut mieux que je me dépêche.
Lisa... Je lui ai dit que...
- Je lirai le questionnaire.
- Non, tu es prêt.
Nom de Dieu.
Nom de Dieu.
Je t'aime, ma petite Larice.
Posez la main gauche sur la Bible.
Jurez-vous de dire toute la vérité?
- Je le jure.
- Veuillez vous asseoir.
Andrew...
Parlez-nous des circonstances
de votre entrée chez Wyant Wheeler.
Wyant Wheeler
a fait le forcing pour me recruter.
C'était un cabinet prestigieux.
J'admirais ses dirigeants.
- Y compris Charles Wheeler?
- Surtout pour Charles.
- Qu'admiriez-vous en lui?
- J'admirais l'avocat qu'il était.
- C'est-Ã -dire?
- Il connaissait si bien le droit.
Il avait une acuité redoutable. Il
avait toutes les qualités d'un chef.
L'habileté à rendre limpide le
concept juridique le plus complexe -
- aux yeux d'un collÚgue,
d'un tribunal. de l'homme de la rue.
Le genre à disputer trois sets
de tennis sans mouiller sa chemise.
Sous ses dehors élégants et courtois
se cache un esprit aventureux.
Avez-vous dit à Charles Wheeler
que vous étiez homosexuel?
- Non, je ne lui ai rien dit.
- Pourquoi?
Dans un cabinet juridique,
on laisse sa vie privée dehors.
Mais j'avais quand même l'intention
de le dire à Charles.
Puis, il s'est passé quelque chose
au cercle sportif, -
- il y a environ trois ans.
Quelqu'un a commencé
à raconter des blagues.
Qu'appelle-t-on une femme qui a
ses rÚgles et qui est extralucide?
- Je donne ma langue aux chats.
- Une emmerdeuse qui sait tout.
- Ca me rappelle quelqu'un.
- Comment un PD simule l'orgasme?
- Il se vide du yaourt sur le dos.
- Quel effet ça vous a fait?
- J'étais soulagé...
De ne pas lui avoir dit que j'étais
homosexuel. J'étais soulagé.
- Etes-vous un bon avocat?
- Je suis un excellent avocat.
- Qu'est-ce qui vous fait dire ça?
- J'aime le droit.
Et je connais le droit.
J'excelle dans sa pratique.
- Qu'aimez-vous dans le droit?
- Beaucoup de choses.
Ce que j'aime le plus dans le droit?
Il arrive, pas souvent,
mais de temps en temps, -
- qu'on ait l'occasion de contribuer
à ce que justice soit faite.
Et ça donne un drÎle de frisson
quand ça se produit.
Merci. Andrew.
Vous disiez que vous souhaitiez être
quelqu'un avec l'esprit aventureux.
C'est bien ça?
- C'est à peu prÚs ça.
- Prenez-vous des risques?
- Dans mon travail, c'est obligé.
Votre médecin vous a-t-il dit
qu'il faut éviter le stress?
Et que trop de travail pouvait
accélérer l'évolution de la maladie?
Mon médecin m'a parlé de l'effet
que le SIDA... Excusez-moi.
Il m'a parlé de l'effet du stress
sur le systÚme immunitaire.
Vous est-il arrivé d'aller
au cinéma Le Ranch aux Etalons?
Oui. il m'est arrivé...
d'aller...
Il m'est arrivé d'y aller.
Peut-être trois fois.
- Pour voir quel genre de films?
- Des films homos.
- Des films homos pornographiques?
- Oui.
Objection, votre honneur.
Je dois lui poser ces questions
afin d'évaluer sa crédibilité.
Voyons où cela va nous mener.
Continuez. maître.
- Les hommes ont-ils des rapports?
- Certains hommes.
Avez-vous eu des relations sexuelles
dans cet endroit?
- Je m'appelle Robert.
- Andy.
Oui. une fois.
En quelle année
cela s'est-il passé?
Je crois que c'était en 1984...
84 ou 85.
Saviez-vous alors qu'il existait
une maladie fatale appelée SIDA?
Et qu'on pouvait la contracter
lors de rapports sexuels?
J'avais entendu parler d'une...
Une peste homosexuelle.
Un cancer gay.
On ne savait pas comment elle
s'attrapait ni qu'on en mourait.
Voulez-vous vous reposer,
M. Beckett?
Non. Je voudrais un verre d'eau.
John, voulez-vous apporter de l'eau
à M. Beckett s'il vous plaît?
Quand vous étiez chez Wheeler.
vous avez tout fait pour cacher -
- que vous étiez
activement homosexuel. Est-ce vrai?
Non.
Je n'ai jamais menti à ce sujet.
Un homosexuel est souvent forcé
de cacher ses penchants.
N'est-ce pas?
- Dans certaines circonstances. oui.
Avez-vous sans cesse fait semblant
d'être ce que vous n'êtes pas?
Si bien que la dissimulation et...
- Objection.
Je retire ma question.
Viviez-vous
avec Miguel Alvarez en 1984, -
- lorsque vous avez eu...
- cette furtive aventure sexuelle
dans ce cinéma pornographique?
Oui.
- Vous auriez pu le contaminer?
- Miguel n'a pas été contaminé.
Vous ne m'avez pas répondu.
Vous auriez pu le contaminer?
Oui.
Vos collÚgues pouvaient voir
les lésions sur votre visage.
C'est exact.
Et lorsque le comité directeur a
appris que vous aviez ces lésions, -
- il en a conclu que vous aviez
le SIDA et vous a renvoyé?
Aussi malheureux
que cela me rende...
d'accuser mes anciens collÚgues d'un
comportement si répréhensible...
c'est la seule conclusion
à laquelle j'aboutis.
En ce moment.
avez-vous des lésions sur le visage?
J'en ai une... PrÚs de mon oreille.
- Puis-je m'approcher du témoin?
- Je vous en prie.
En n'oubliant pas
que vous êtes sous serment, -
- voyez-vous des lésions sur
votre visage à un mÚtre de distance?
En toute sincérité?
Au moment où j'ai été renvoyé,
j'avais quatre grosses lésions.
Répondez à la question,
je vous prie.
Non, je ne la vois pas.
Je n'ai plus de questions.
Nous allons lever la séance.
Nous reprendrons demain matin.
Je dé*** cette affaire.
- Pourrais-je avoir cinq minutes?
- M. Beckett, pouvez-vous rester?
Trois minutes.
Puis-je vous emprunter votre miroir?
Andrew...
En ce moment. avez-vous
des lésions sur votre corps -
- qui ressemblent à celles que vous
aviez au moment de votre renvoi?
Oui. sur le torse.
J'aimerais demander à Andrew
d'ouvrir sa chemise -
- pour avoir une idée
de ce dont nous parlons.
Objection. Cela exercerait une
influence injustifiée sur le jury.
Si Andrew était forcé de se
déplacer en fauteuil roulant, -
- devrait-il le laisser dehors car
ça risquerait d'influencer le jury.
Nous parlons du SIDA.
Regardons la vérité en face.
La Cour l'autorise.
Veuillez ouvrir votre chemise.
- Mon Dieu, quel cauchemar.
- C'est lui qui l'a cherché.
- Voyez-vous des lésions?
- Oui.
Merci.
- Jurez-vous de dire la vérité?
- Je le jure.
Veuillez vous asseoir.
M. Wheeler. saviez-vous
qu'Andrew Beckett avait le SIDA -
- au moment de son départ
de chez Wyant Wheeler?
- Non.
- Pour que tout soit clair...
Avez-vous renvoyé Andrew Beckett
parce qu'il avait le SIDA?
Non, je n'ai pas renvoyé Andrew
Beckett parce qu'il avait le SIDA.
Pourriez-vous nous expliquer
d'une maniÚre non équivoque -
- pourquoi vous avez donné
de l'avancement à Andrew Beckett?
Et surtout, pourquoi vous avez
décidé de vous passer de lui?
Pour votre équipe de base-ball, vous
recrutez de la graine de champions.
Andy était trÚs prometteur.
Des études brillantes. Un crack.
C'est pour cela qu'on l'a embauché
et qu'on l'a poussé en avant.
Pourquoi lui avez-vous donné
des chances de s'affirmer?
Quand on a bichonné quelqu'un
comme nous avons bichonné Andy, -
- en le formant, lui prodiguant
tous les traitements de faveur. -
- ça représente
un gros investissement.
Nous attendions
que les promesses se concrétisent.
Mais nous avons constaté un fossé
entre la réalité et les promesses.
Merci. M. Wheeler.
Je n'ai plus de questions,
M. le Président.
- Objection.
- M. Miller, n'en faites pas trop.
M. Wheeler, vous êtes magnifique.
Vous m'en bouchez un coin. Vous
êtes le meilleur. Andy a raison.
Vous êtes ***?
Objection.
- Quel culot!
- Veuillez répondre à la question.
Non. Je ne suis pas homosexuel.
Quand vous avez su que votre
futur associé était homosexuel -
- et qu'il avait le SIDA,
ça a transpercé votre cÂur d'hétéro?
Vous vous souveniez
des moments d'intimité au sauna.
Des petites tapes sur les fesses
qu'on n'échange qu'entre hommes.
Vous vous êtes dit "Nom de Dieu.
De quoi j'ai l'air maintenant?"
Objection.
Le témoin
est prié de répondre à la question.
Vos insinuations et vos fantasmes
de vestiaire ne cacheront pas -
- que votre client travaillait
quand il voulait bien travailler.
Il nous disait ce qu'il voulait
sur sa véritable personnalité.
Andy a piétiné tous les principes.
Son travail en a pâti.
Expliquez-moi ça
comme si j'avais six ans.
Ces principes sont dictés par qui?
Lisez la Bible. M. Miller.
L'Ancien et le Nouveau Testament.
On y trouve d'assez bons principes.
- Excusez-moi.
- Andrew?
C'est au-dessus...
Trouvez un médecin.
Tourne-le.
Appelez une ambulance.
Laissez-le respirer.
Faites de la place.
Ca ne marche pas.
C'est encore pire.
Avez-vous remarqué un changement
dans l'aspect physique d'Andrew -
- au cours de l'année
qui a précédé son licenciement?
- Oui.
- Un changement en bien ou en mal?
Parfois en bien.
mais en général, c'était en mal.
M. Seidman. comment vous
expliquiez-vous ces changements?
J'avais peur...
Je me doutais qu'Andy avait le SIDA.
- Silence.
- Merci. Le témoin est à vous.
Avez-vous fait part de vos doutes
au comité directeur -
- avant la décision
de renvoyer Andrew Beckett?
Non, je n'en ai parlé à personne.
Pas même à Andy.
Je ne lui ai même pas donné
l'occasion d'en parler.
Et je crois
que je le regretterai toute ma vie.
- D'autres questions?
- Ce sera tout.
Ils disent que ce n'était pas
un bon avocat, qu'il était médiocre.
Mais ils lui ont confié la défense
de leur plus gros client.
Ils disent que ça ne prouve rien,
que c'était juste un test.
Ils appellent ça la "carotte".
Pour voir s'il serait à la hauteur.
Supposons que j'aie un avion
de 350 millions de dollars.
A quel pilote je le confie?
A un bleu, pour voir
s'il est capable de relever le défi?
Ou bien je confie la mission
à mon meilleur pilote?
Le plus expérimenté,
mon super crack?
J'ai du mal à comprendre.
Expliquez-moi ça
"comme si j'avais six ans".
- SixiÚme juré?
- J'approuve le verdict.
- SeptiÚme juré?
- J'approuve.
3 JOURS PLUS ***
LE VERDICT
- DixiÚme juré?
- Je désapprouve.
- OnziÚme juré?
- J'approuve.
- DouziÚme juré?
- J'approuve.
- Avez-vous accordé des réparations?
- Oui. Monsieur le Président.
143 000 dollars pour indemnités de
licenciement et arriérés de salaire.
100 000 dollars pour les
humiliations et souffrances morales.
et 4 millions
en réparation du préjudice subi.
Vous pouvez enregistrer le verdict.
Veuillez rester à vos places tant
que le jury ne s'est pas retiré.
Je déclare cette affaire jugée.
Félicitations.
- On va casser ce verdict.
- On s'y met demain matin.
Félicitations. maître.
Nous nous reverrons en appel.
Félicitations. Bien joué.
- Merci.
- On se retrouve à l'hÎpital.
Monsieur Miller, bonjour.
C'est tout droit.
au fond du couloir.
Il est peu probable
qu'il sorte de l'hÃŽpital.
Ne vous attendez pas à le retrouver
comme avant son attaque.
Il a perdu la vision de l'Âil droit.
Et à cause du CMV.
il ne pourra pas recouvrer la vue.
- C'est juste ici, Ã droite.
- Le CMV a fait des dégâts.
Félicitations.
Vous avez été super.
Bonsoir. Joe.
Nous vous sommes
tellement reconnaissants.
- Je vous débarrasse?
- J'ai apporté de quoi grignoter.
Alors, ça va?
Que dit-on quand cent avocats
sont enchaînés au fond de l'océan?
- J'en sais rien.
- C'est déjà ça de gagné.
Excellent boulot. cher maître.
Je te remercie.
C'était super de bosser avec toi.
Je vais m'en aller.
Vas-y, Joe.
A plus ***.
Merci d'être passé me voir.
Je te vois demain.
Je te la garde au frais.
- C'est un battant.
- On veut le ramener à la maison.
Merci. Joe.
Que dit-on quand cent avocats
sont enchaînés au fond de l'océan?
- C'est déjà ça de gagné.
- Elle est bonne.
On se voit demain, petit frÚre.
Que Dieu te protÚge.
Bonsoir. mon fils.
Essaye de te reposer.
- Je t'aime. mon fils.
- Je t'aime, papa.
Je reviendrai trÚs tÎt demain.
- A demain.
- Allez viens. mon chéri.
Bonne nuit, mon ange.
Mon petit garçon adoré.
Laisse-moi faire.
Miguel...
Je suis prêt.
Joe, c'est Miguel.