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Au cours d'un événement qui secoue
l'humanité, il devient nécessaire
pour le peuple de dissoudre les organisations
politiques qui lui ont servi de liaison
et d'assumer, parmi les pouvoirs
gouvernants, la place unique
que les lois de la Nature et
de Dieu lui réservent de droit.
Un aspect précis de
la vengeance de l'Homme
requiert qu'une nation épouse une
cause lui permettant son indépendance.
Nous choisissons d'être auto-suffisants,
pensons que tout homme est créé égal
et que le Créateur lui a imputé
certains droits immuables dont la vie,
la liberté et la poursuite du bonheur.
Afin de sécuriser ces droits,
les gouvernements sont créés,
leurs pouvoirs mis en place
avec le consentement du peuple.
Mais quand un gouvernement devient
destructeur en n'assurant plus ces droits,
il est du devoir du peuple
de l'altérer ou même de l'abolir.
Johnny a reçu une balle !
Il nous faut un médecin, Billy Joe !
- C'est grave ?
- Mais oui !
Trouve sa mère.
André, Gus... Venez !
- Allez, reculez, s'il vous plaît, reculez !
- Je me demande si Johnny va bien...
- Comment ?
- Elle veut savoir si Johnny Johnson va bien.
J'espère que ce
fils de pute est mort !
Pourquoi tu ne fermes pas ton clapet ?
L'ego des Blancs, quelle saloperie !
Qui êtes-vous pour qu'on doive
passer notre temps à vous haïr ?
Toi et les autres zombies qui ne cessez
de rappeler que vous avez zappé la fac !
Ces écoles ne vous éduquent pas,
ils vous conditionnent,
c'est ça leur truc, et ils vous
recrachent ensuite dans le système.
Ils gardent leur mécanisme bien huilé
pour vous, avec vos putains
de sigles de paix, déblatérant vos conneries
tout en pompant l'argent de vos parents !
- Il y a des Noirs qui font la même chose.
- Quoi ?
Laisse-moi t'éclaircir
les choses, poupée.
Quand t'auras trente
balais, tu y retourneras,
parce que tu n'auras rien fait d'autre que
parler de l'amour et de la paix entre frères.
Tu n'auras rien changé
parce que pour ça,
il aurait fallu bosser pour
concrétiser ces belles paroles.
Mais nous, on ne pourra jamais y retourner
parce qu'on n'a jamais rien eu à quitter !
- Je suis d'accord avec tout ce que...
- Et ces conneries comme quoi
tu ne supportes pas les flingues.
C'est pas mon truc.
- Et tu crois que c'est mon truc à moi ?
- J'en sais rien !
Johnny, ce que je veux dire, c'est que
je ne vois pas en quoi c'est une solution.
- C'est pas ton truc, rappelle-toi.
Vois l'effet que ça a sur toi !
- Je t'emmerde !
- Chaque jour, tu deviens un peu plus amer.
Amer ? Chérie, je ne suis pas amer.
Je l'étais il y a 350 ans.
Je suis un violent, moi,
putain, un violent !
Je te tuerai et
tout ce qui te resteras,
c'est ce pendentif
"paix" dans les cheveux.
Je peux comprendre mais
je ne suis pas à ta place.
Johnny, je vis dans un monde différent,
je voudrais comprendre.
T'aimerais savoir ?
Mais si t'étais à ma place,
ne serait-ce qu'une journée,
tu te mettrais une balle dans la tête !
Tu comprendrais !
Pourrai-je comprendre un jour ?
Ouais, deviens noire lundi matin.
Relève-toi, Doc.
Viens par là, Johnny.
Salopard !
Il nous a eus par derrière.
On ne peut plus faire chier personne.
- On les a eus !
- Michael devait être là, merde !
Johnny, n'essaie pas de parler...
Ouais, mec, tu saignes comme un porc.
Un médecin...
Non... ma mère... dites-lui...
dites-lui de rester chez elle...
Elle doit savoir ce qu'on a à faire,
pourquoi on est là.
- Elle le sait sans doute déjà.
- Mais non, elle ne sait pas grand-chose.
- Tu ne parles que de ça, m'man.
- Je parle de ceux qui me payent pour travailler.
A ton avis, qui paie ton père
quand il travaille ?
- Le problème avec vous... - Le problème
avec le Blanc, c'est sa société pourrie.
- L'homme blanc !
- Si tu ne comprends pas ça !
Je comprends ce que sont la
nourriture et un logis.
Même les chiens ont ça,
m'man, même les chiens !
Tous les jours, je trime comme
une esclave pour vous tous.
Oui, m'man...
Je n'ai pas le temps de rendre les
Blancs responsables de mes soucis.
L'homme qui t'emploie
à nettoyer sa maison,
sa femme aussi trime
comme une esclave ?
Et sa mère ?
Il faut que tu saches une chose, m'man.
On veut juste que ces chiens galleux
nous traitent en êtres humains.
Les Blancs nous ont toujours aidés !
Personne ne te donne jamais
rien gratuitement, fils.
- Ils savent ce qui est juste ou non.
- Tu m'étonnes.
M'man, comment peuvent-ils
nous traiter comme
ils l'ont toujours fait et
savoir ce qui est juste ou pas ?
Et ces nègres furieux avec qui tu traînes !
Toujours à vous tirer dessus ou
à vous faire descendre par la police !
Tu ne te demandes jamais
pourquoi la police nous tire dessus,
pourquoi on se dé*** tous autant ?
- Parce que...
nous vivons dans un pays de Blancs. On ne
leur apprend pas à se haïr les uns les autres.
Personne ne m'a jamais appris à te haïr.
C'est dans ta façon de
parler des Noirs, m'man.
Je dis seulement ce que je pense.
M'man, nous nous croyons inférieurs, la
police ne voit en nous que des bêtes noires,
c'est pour ça qu'ils nous tirent dessus.
Ces sales porcs de...
Stop !
Tais-toi !
Suis-je inférieure aussi, pour que
tu utilises ce langage chez moi ?
M'man, m'man...
Nous n'avons aucune
confiance en ceux qui sont noirs.
Putain...
Et ces choses font de nous
ce que nous sommes.
Quoi de neuf ?
T'embêtes encore ta mère ?
Les autres frères sont en train de cramer.
Je le sens !
Si seulement les Blancs avaient
fait ce qu'ils auraient dû.
Billy Joe te l'a déjà dit, Johnny,
arrête de parler !
Ok, mec, t'es dans ton
sous-sol et moi dans le mien,
mais nous signons la même déclaration.
- Ouais, c'est cool.
Et les flics diront : "Rassemblement illégal"
et nous attaqueront.
On se défendra juste assez pour qu'ils nous
suivent à un point de rendez-vous en ville.
- Et t'es sûr qu'ils suivront ?
- Ils nous suivront, pour sûr, mec.
Si tu n'es pas là, ils nous coinceront.
- On sera là.
- Bien ! Les médias feront le reste.
Ecoute... Faut qu'on se rassemble
dans les quartiers des Blancs.
Faut que mes vieux voient ça.
D'accord, mec.
Faut qu'on le fasse à deux.
Si c'est juste toi, c'est inutile.
D'accord.
Ils le verront d'une façon ou d'une autre.
- D'accord.
- Si vous nous lâchez, on sera sans défense.
On y sera.
Les porcs seront prêts à nous massacrer
à la seconde où on se rassemblera.
On sera là et on leur
montrera tous ensemble.
On se rassemble, on vérifie
tout mais on attend.
D'accord.
T'as peur, pas vrai ?
Bien sûr ! Comme toi, mec.
Ouais, mais ces fils de
putes me pompent l'air !
Personne ne peut plus nous arrêter.
On doit tenir bon... et on vaincra... merde...
Ouais, on vaincra !
Qu'est-ce que tu fais ici à
cette heure matinale ?
Dépose-moi chez Billy Joe.
Merci, monsieur !
Je n'ai même pas gagné
cinq dollars aujourd'hui.
Ce sera pour ce week-end.
Tu sais, Johnny, ce plan pourrait
te valoir tout un tas d'ennuis.
On ne fera de mal à personne.
Ouais, vous ne faites que vous protéger.
- Tu vas retourner à la fac et obtenir
ton diplôme ! - Ça ne servira à rien.
Ils ont demandé leur Q.I. À Martin Luther King
ou Kennedy avant de les tuer ?
C'est de toi dont je parle.
Epargnez celui-ci, il est peut-être intelligent.
Tout ce que je te dis, c'est que se
faire arrêter ou tuer ne changera rien.
On sera nombreux à mourir.
- Pour quoi ? Pour rien !
- Pour moi ! Je suis quelqu'un, moi !
Pour toi...
- Tu te feras arrêter et tu n'y pourras rien.
- Sers-toi des droits pour m'aider !
Je ne peux pas te protéger !
Qu'est-ce que tu veux que je dise ?
Que rien n'a changé depuis 300 ans ?
Voilà, je le dis.
Comment tu crois que je me sens ?
Je vis avec 24h/24 !
Ça sert à quoi de se faire tuer ?
J'ai peur... Luanna...
T'es le chef, Johnny. On sait
tous que tu n'as peur de rien.
Vous n'en savez rien...
- Moi, je sais. Je te connais depuis deux ans.
- Chez ma mère... je ne suis rien.
Elle a tué mon père,
elle a fait de lui un nègre
à cause du Dieu des Blancs.
Alors, on va commencer par
tourner la tête à droite. Prêts ?
Eh, mec, tu viens ?
En position, sautez sur place.
Prêts ? Sautez, sautez...
Allez, dépêche !
Salut ! Quoi de neuf ?
Ça va, mon pote ?
C'est cool.
Mes frères !
Mes frères ! New York, Chicago, Detroit,
et ces frères sont de Los Angeles.
J'ai cru comprendre que t'as les qualités
d'un chef mais que tu ne veux rien savoir.
Tu m'éclaircis là-dessus ?
C'est pas mon truc, mec.
C'est cool.
Les frères new-yorkais pensent qu'on devrait
s'occuper un peu plus des actions légales
au lieu de faire la guerre aux flics.
Mais les flics ne nous
laissent pas le choix !
On les a sans cesse sur le dos !
Et les actions légales ?
Y en a marre !
Ouais, le frère a raison.
On est tous d'accord.
Pour nous, les actions légales se
résument à "se soumettre pour vaincre".
Rien que des conneries !
Ouais !
Les frères new-yorkais veulent ligoter
les Blancs avec leurs propres cordes légales.
T'en penses quoi ?
La classe...
Et levez votre jambe haut, encore, plus haut...
Des cuisses noires.
Mec, les frères crèvent dans la rue,
t'as pas le temps pour ça !
Toi, peut-être pas, mais moi, oui.
Mec... Laisse pas la discussion
dévier sur le cul !
Tu m'as proposé d'être le chef,
mais de qui ? D'hommes morts ?
On s'appelle "frères",
mais ça veut dire quoi ?
"Quoi de neuf ?", "Rien.", "Comment
ça se passe ?", "On continue de se battre."
C'est un dialogue d'hommes morts.
On n'arrête pas de s'entretuer.
C'est ce que veulent les flics : nous diviser.
Au lieu de chercher ce qu'on peut faire
pour les petits jeunes qui nous suivront,
on s'étouffe les uns les autres.
Les frères tuent les frères.
Et il faut que ça s'arrête.
Ce n'est qu'une question de temps
avant qu'on meure d'une pneumonie
dans un immeuble sans chauffage,
d'une overdose, d'alcoolisme
ou qu'ils nous descendent
en pleine rue.
Ça n'a aucun sens.
Si on doit mourir, autant que ce soit pour que
nos jeunes puissent parler comme les vivants.
Je crois qu'on connaît tous le problème.
- Ouais, c'est clair.
- C'est la solution qu'on veut.
Il faut qu'on sorte de
la rue pour l'appliquer.
Rien ne changera tant que les Blancs
ne verront pas leurs enfants massacrés.
Ça, c'est bien !
Je te suis là-dessus.
C'est ce que je veux dire, mec.
T'es sincère
mais contradictoire, parce que tu ne
comprends pas le fonctionnement de ta culture.
Contradictoire ?
Tu juges tes frères et sœurs
par une société qui les opprime.
Et par ce jugement,
tu veux être différent,
tu refuses d'être un chef parce que
tu considères qu'ils ne te méritent pas.
Comme tu l'as dit, ce sont
des hommes morts.
- Attends, mec, j'ai jamais dit...
- Laisse-le terminer ! - Ouais.
Des pièges sociaux, politiques et économiques
sont la cause du ressentiment de notre peuple.
Et tu dis que ce sont
des hommes morts ?
- Ils sont plus vivants que toi en ce moment !
- Ouais !
Tu veux aller abattre des
Blancs comme des bêtes, hein ?
Tu sais comment les journaux vont titrer ça ?
"Des radicaux blancs tués dans
une guerre de ghetto." Point barre !
- Ça dépend comment on voit les choses...
- Ecoute-moi !
Ecoute-moi...
Tu vis dans un paysage culturel tourmenté.
Tu es un Noir et tu n'es pas mort,
nous non plus.
Tu es vivant !
Et si tu possèdes un savoir
tu dois le transmettre !
Et si tu possèdes un savoir
tu dois être un chef !
Il y a tant de frères et sœurs qui ont
besoin de toi et si tu ne le vois pas,
tu te trahis toi-même.
Comment tu t'appelles ?
Luanna.
Et toi, c'est Johnny.
Je veux danser avec toi.
Oui... j'aimerais bien.
Sœur...
J'ai beaucoup entendu parler de toi.
Ah bon ? C'est-à-dire ?
- Que t'es beau et charmant.
- Tu dis n'importe quoi.
- Et fort.
- Morts. On est tous morts.
Je suis aussi un frère.
- Je vais jusqu'à Washington Boulevard.
- Ça me va.
C'est un chouette panneau.
Et c'est la vérité, vous savez.
Et vous faites quoi, vieillard ?
Ce que je peux, fiston.
Je veux dire, votre boulot ?
Je crois que je vais descendre ici.
Qu'est-ce qui vous prend ?
Vous ! Vous êtes très tendu.
Je ne peux même pas
trouver du travail.
Je suis usé, trop vieux.
Personne n'a besoin de moi.
C'est ce qui arrive.
Regardez-moi la taille de ces bâtiments !
Les pierres tombales
d'un pays super développé.
Y'a pas de place pour moi, ici.
Je n'ai pas ce qu'ils veulent.
Ils le paieront un jour ou l'autre.
T'es le prochain, tu le sais ?
Toi et le peuple noir.
Pas si je peux l'en empêcher !
Vous pouvez me déposer à l'angle, là.
Cool !
Que voulais-tu dire par
"On est tous morts" ?
Il faut réfléchir à deux fois
avant de faire quoi que ce soit.
Il faut qu'on sache ce qu'on veut
et comment nous libérer du passé.
Nous ne vivons pas, nous survivons.
Il faut que l'homme blanc
soit conscient de nous.
24h/24.
Doc, vous êtes noir, non ?
Ma couleur de peau est noire, oui.
Et que faites-vous pour votre peuple,
monsieur le docteur ?
Ce matin, j'ai vu un enfant mordu
par un rat et je l'ai soigné !
Ses parents n'avaient pas d'argent
mais je l'ai soigné.
Un rat ?
Et s'ils l'avaient eu,
auriez-vous pris leur argent ?
Bien sûr.
Vous êtes peut-être un
être humain, après tout.
Certainement. Et un peu
plus âgé que toi, fiston.
Tiens, mon garçon.
Tu veux des céréales ?
Ah merde !
Il faut de l'eau froide, pas des jurons.
Mais enfin, femme,
fais ce qu'on te dit !
Léon, tu as encore menti. Encore
un mensonge et je te botte le cul.
Tu me crois ?
Personne ne me bottera le cul !
C'est cool, p'*** Black.
Allez, donne m'en cinq !
Allez, rentre.
Ne te retourne pas, il y a les flics.
- Ils veulent quoi, ces salauds ?
- Je sais ce qu'ils auront.
Je travaille, je dois y aller.
Pauvre Johnny qui essaie
d'être un bon Américain.
- C'est à ça que servent les diplômes.
- Tu le sauras assez vite.
Vous avez obtenu d'excellents scores
sur les tests, M. Johnson.
Le poste est à vous.
- Merci ! Et je commence quand ?
- Lundi.
Nous offrons une excellente couverture
sociale et d'autres avantages.
Je suis sûre que
vous vous plairez ici.
Oui ?
Maintenant ?
Je suis en...
Oui, monsieur.
Excusez-moi...
Je suis désolée.
Le poste n'est plus disponible.
Je sais qu'un jeune homme aussi
qualifié que vous n'aura aucun mal
à trouver du travail
dans une grande ville.
Vraiment.
Vous faites quoi ici, salauds de flics ?
Bâtards !
Où est le médecin, Billy Joe ?
Avec moi. Il se cachait
dans une maison.
Allez, Doc !
- Un peu de crasse ne vous tuera pas.
- Mec, ce n'est pas le moment de déconner.
Je ne sais pas trop ce que
je pourrai accomplir ici.
Salopard, t'as intérêt à trouver
quelque chose, et vite !
- T'as d'autres nouvelles ?
- Oui, c'est partout pareil.
Ils étaient si pressés que j'ai
emmené ce que j'avais sous la main.
C'est une méchante blessure.
Reste calme, mec.
S'il te plaît !
C'est à cause de la police ?
Tiens-toi tranquille, mec.
Vous connaissez ce, euh...
Johnny, qu'est-ce que tu as fait ?
Nous l'avons trouvé dans votre voiture.
Ma voiture ?
Ma voiture !
Oui, il a dit qu'elle lui appartenait.
Une Rambler blanche de
1961, immatriculée BBL.
Non, non, elle est à lui.
Il me l'a achetée il y a
une semaine pour 170$.
L'homme blanc vous dit la même chose.
Peut-être qu'il est plus crédible ?
Ferme-la !
Vous lui avez posé la question ?
On a peut-être fait une erreur.
Ecoutez, je suis désolé.
Je peux récupérer ma caisse ?
La fourrière l'a embarquée.
Demain matin, à 8 heures.
Je dois être au travail à 8 heures.
Quel genre de personnes êtes-vous ?
Vous arrêtez des gens, confisquez leurs biens,
quel genre de personnes êtes-vous ?
- Calmez-vous, c'est fini, d'accord ?
- Non, non, ça ne va pas du tout
Vous êtes juif, n'est-ce pas ?
Oui, je suis juif et alors ?
Vous allez me prendre mon magasin ?
- Tu as entendu ce qu'il a dit ?
- S'il te plaît...
Ce fils de pute,
tu as entendu ce qu'il a dit !
Ok, toi, tu vas par là et on
se retrouve plus ***, d'accord ?
Merci.
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Ils nous ont repérés,
ils étaient partout !
Ok, allez à l'intérieur et
Johnny vous dira quoi faire.
C'est quoi votre délire ? Salauds !
Qu'est-ce que vous faites ici ?
- Reculez !
- Pourquoi vous ne rentrez pas chez vous ?
Pourquoi vous ne rentrez pas, vous ?
Je suis chez moi !
Et, frère, c'est peut-être
en Afrique, tu piges ?
Au fait, t'es chez toi, ici ?
Sale chien galleux !
Johnny, on est encerclés !
Les flics vont nous attaquer, mec,
ils sont des centaines !
Ils nous tueront, mec,
on doit les arrêter !
A chacun de tes mouvements,
la blessure saigne.
Arrête de bouger ou
tu te videras de ton sang !
Des verres... des bouteilles,
tout ce que vous trouverez
versez-y de l'essence
cachez-les là où se posteront les
flics avec leurs grenades
et leurs fusils d'assaut
et quand ils arriveront,
mettez-y le feu !
Ouais, cool. Viens,
on va en parler aux autres.
Vous êtes en train de vous suicider.
Il a raison.
Tu racontes trop de conneries, mec.
Ça ne nous servira à rien que tu meures.
Laissez-moi passer !
Laissez-moi passer !
Madame, ne compliquez pas notre travail !
Mon fils est là-bas, il est
peut-être blessé ! Lâchez-moi !
Retenez cette femme !
Où est mon fils ?
Je vous ai dit de ne pas la...
Rentre chez toi...
Ne le secouez pas, Madame !
- C'est mon fils...
- Oui, et il se vide de son sang !
Vous êtes médecin ?
Il s'en sortira ?
- Mais oui, il va bien !
- Billy Joe va vous raccompagner.
Lâchez-moi !
Pourquoi mon fils est-il blessé ?
C'est à cause de vous !
- C'est un flic blanc qui lui a tiré dessus !
- Aidez-moi à le transporter à l'hôpital.
Johnny n'ira pas dans un hôpital de Blancs.
Ces fils de putes le laisseraient crever !
Aidez-moi, docteur.
A chaque respiration,
il perd son sang.
Si on ne fait rien,
il s'arrêtera de respirer.
Je peux retirer la balle
et refermer la blessure.
Je voudrais retourner à mon cabinet
pour récupérer mes instruments.
- Ok, allez chercher vos affaires. - Je vous
accompagne pour être sûr que vous reveniez !
Pourquoi tu fais ça ?
Ici, avec la police partout ?
Je remercie Dieu que tu ne sois pas mort !
Je suis un homme, m'man,
un homme noir.
Et je n'ai pas besoin de
l'aide d'un Dieu blanc.
- Ton père est un homme et il ne...
- Et où est-il, m'man ?
A la maison où tu devrais être
et non ici, blessé par balle.
Il se cache, m'man ?
Se cacher ? Pas du tout,
il reste dans sa maison.
Tandis que sa femme est
dans la rue. Des conneries !
Qu'est-ce que tu connais, toi ?
Bon négro, travaille bien,
lèche des bottes et tu t'en sortiras.
Qu'est-ce que tu connais ?
Je sais, m'man,
et elle me connaît.
Tu oses me dire qu'elle sait ?
Je t'ai donné la vie.
Je t'ai nourri et vêtu.
Et elle te connaît ?
Mon garçon, je t'emmène à l'hôpital !
Laissez-le tranquille !
Ne posez plus jamais
vos mains sur moi !
Vous ne comprenez rien ?
C'est un homme noir, ce n'est
pas le nègre de l'homme blanc !
C'est pour ça qu'on est ici et que
les flics essaient de nous tuer !
André !
Je dois emmener le doc
récupérer ses affaires.
Si je ne reviens pas,
ce sera toi, le chef.
Comment va Johnny ?
- Mal.
- Allez, on perd du temps !
Brown dit qu'on a reçu un message
de Blancs qui veulent nous aider.
Mec, on en a fini avec les Blancs !
Ces sales fils de putes !
- Ton frère de sang perd le sien !
- Merde. Allons-y !
- Je n'aime pas du tout ça.
- Les ordres.
- C'est de la folie !
- Peut-être, mais ce sont les ordres.
"Débarrassez-vous d'eux."
Doc, vous pourriez nous aider
pour une assistance médicale gratuite.
- Une clinique ?
- Ouais, pour les gosses, ils n'ont pas de...
Continuez d'avancer, Doc, et plus un mot.
Dégagez les rues !
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Ils tuent des gens !
A ton avis, ils sont là pour quoi ?
Putain, on y va !
Attends !
Ne tirez pas, je suis docteur !
Ne tirez pas !
Ne tirez pas, je suis médecin !
- Attends, c'est un docteur.
- Ça reste un nègre !
- Révérend, nous pouvons porter assistance
à cet homme. - Non, non, non...
Qui va payer pour les
réparations de mon immeuble ?
- On monte un abri de secours !
- On ne peut pas passer.
Qu'est-ce qu'ils foutent ici ?
La morsure de rat.
Une piqûre antitétanique.
Qu'est-ce qu'il y a ?
Je le vois.
Quoi ?
Rien.
Putain...
Il faut sortir Johnny de là !
Ils ont eu le doc,
ils vont venir et le tuer !
Johnny ! Il faut qu'on bouge !
Johnny... ils ont tué le Doc.
On doit te mettre en sécurité.
Ils seront bientôt là !
- Je ne vais nulle part.
- Ne te lève pas !
Tout s'effondre ?
Mais tu ne peux pas gagner !
On n'a pas le choix.
Je vais rejoindre les frères.
Oui.
J'espère
que tu ne mourras pas, frère.
Ouais, tu sais ce qu'on dit.
Quand c'est fini... c'est fini.
Ouais.
Venez, mes frères.
Ça pullule de flics, ici.
Il faut qu'on se sépare sinon
on ne trouvera jamais Johnny.
Il faut le sortir d'ici, c'est aussi notre
combat, peu importe ce qui arrive.
Parlez-lui, dites-lui que le plan a foiré.
Il faudra continuer dans l'ombre.
- On le travaille d'abord au corps ?
- Non, on l'embarque.
Où sont tes potes blancs ?
Ces connards de libéraux ne
peuvent plus t'aider, hein, négro ?
Mon père a combattu l'Allemagne
nazie mais c'était pas le bon combat.
Espèce de singe !
Tu combats aussi les
mauvaises personnes !
C'est d'hier.
Certains gosses ont
besoin de manger plus.
Ouais !
Je t'assure,
je ne connais pas la réponse.
Et ça n'arrivera pas, tant
que ta vie est confortable.
Leurs flingues sont plus
gros que les vôtres !
On n'a pas le choix.
Vous, si... nous, non.
Alors, il faut les buter ?
Putain, ils attendent que ça !
Soit c'est ça, soit on décide de
bosser dur, comme l'épicier, là-bas.
Il ne veut pas se battre mais il
aimerait que les choses changent.
D'accord, mais on s'y met ensemble.
Tous les jeunes, partout dans le pays,
et peut-être que la violence
ne sera pas nécessaire.
Si on travaillait ensemble, on
n'aurait pas besoin d'être violents
mais il faut qu'on sache ce qu'on
veut, il faut que ce soit important.
Ah, merde...
Putain...
Je ne comprends rien à tout ça.
Cette haine, cette violence.
Si vous continuez, l'homme blanc aura
toutes les raisons de vous tuer.
Les Noirs ont été exploités, violés
et tués depuis la création de ce pays.
Fiston, tu sais que je préfère l'entendre
directement des gens concernés.
C'est ce qu'on fait avant de partir
parce qu'on n'a rien à perdre.
Nous nous battons pour que nos jeunes
n'aient pas à être des nègres 24h/24.
Si c'est ça qui les attend,
nous n'avons plus de raison de vivre.
La haine vient de nous, papa.
Eh bien, laissez le temps au temps.
Ici, aux Etats-Unis, il existe un
processus démocratique qui permet de...
Quel processus démocratique ?
Vous ne votez pas ?
Regardez ce que vous avez
fait à l'air qu'on respire.
Votre génération nous a laissés...
Attends un peu, jeune fille.
Tu ne peux pas blâmer ma génération
de tous les maux de la terre !
Et l'Amérindien, le peut-il ?
Peut-il... quoi ?
Où vit ce garçon ?
Pourquoi ?
Parce que quelqu'un devrait
vérifier son casier, voilà pourquoi !
Et je crois que je vais le faire.
Quoi ?
Cet homme était notre invité !
Tu as entendu ce qu'il disait.
Il nous a fait part de sa position.
Et je ne veux plus entendre ce
genre d'opinions dans cette maison.
- Des propos aussi violents devraient...
- Papa !
Ils accusent même la
police de brutalité !
- Les flics font ce qu'ils veulent.
- Et j'en suis fort content !
- Ça te rend responsable.
- Et toi aussi !
C'est fini, frérot.
Et je veux que tu t'en ailles.
Quoi ? Non, Billy, non, mec !
Pour nous, c'est terminé. Mais il
ne faut pas que le combat s'arrête.
- T'avais promis.
- C'est tout !
Putain !
Il en reste.
Il y a une sortie à travers les immeubles.
Merci, Dieu, pour la protection
des portes du ghetto.
"Sors de là, fiston, c'est terminé."
"Lance ton arme.
Personne ne te fera de mal."
Je vais sortir !
Je vais sortir !
J'arrive.
Ne tirez pas !
J'ai les mains en l'air !
Homme blanc, tu ne sais
raconter que des conneries !
Putain !
Je n'ai pas assez de qualifications
et toi, t'en as trop !
L'homme blanc ne sait
raconter que des conneries.
Je m'appelle Billy Joe Ashley.
Et moi, c'est Johnny Johnson, mec.
Et tu fais quoi ?
Plein de conneries,
plein de conneries, mec !
Johnny !
Ce n'est pas la solution !
Je ne comprends pas.
Ce garçon est parti en sachant
que vous alliez tous mourir.
Et il souriait !
Tout va changer à
partir de maintenant.
Il le faut !
Ce système nous détruit
et on ne veut plus se battre.
Mais on est seuls et on veut vivre !
Alors on doit se battre.
Et certains doivent mourir.
Ils vous ont laissés passer ?
Michael est là ?
Johnny ! Laisse-nous entrer !
On les laisse passer ?
- Mon frère, il faut partir d'ici !
- Merde ! Il est où, ton flingue ?
M'man !
"Cessez le feu !"
Mon chéri...
Johnny, je suis désolée.
Laisse-le tranquille !
La plupart sont morts,
les autres se sont dispersés.
"Police. Lâchez vos armes.
Vous avez une minute pour sortir
en gardant les mains sur la tête."
Ouais... comme des moutons.
Ils vont nous balancer
des lacrymogènes.
Qu'est-ce qu'on fait ?
Tirez...
"Vous avez trente secondes pour sortir."
Je n'irai pas...