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Je m'appelle Augusten Burroughs.
Par où commencer l'histoire
de ma mère qui m'a abandonné
et que j'ai abandonnée à mon tour?
Peut-être en disant qu'elle préférait
m'avoir à la maison que m'envoyer à l'école.
On était très liés.
J'étais dingue d'elle.
Bonjour, Mlle Mimm,
Deirdre Burroughs à l'appareil.
Augusten ne viendra pas aujourd'hui.
J'ai mis trop d'après-shampooing.
- Il a mis trop d'après-shampooing.
- Et la soirée.
Et il doit m'aider à préparer une soirée.
Merci.
Ma mère était dingue de moi, elle aussi.
Je l'ai toujours su.
Peu importe par où je commence,
personne ne me croira, de toute façon.
Augusten.
INSPIRÉ DES MÉMOIRES
Réveille-toi.
Augusten. Réveille-toi.
J'ai besoin de toi.
Bon. Un, deux. Tu m'entends?
"L'enfance est finie. Que reste-t-il?
"L'enfance est finie. La jeunesse aussi.
"Et les liens avec ceux que j'ai aimés
sont brisés.
"Mon chagrin est plus
que je ne puis supporter.
"Mon chagrin transforme cette ville
"et ressuscite les morts
pour qu'ils marchent à mes côtés.
"Que reste-t-il?
"Mon avenir promet d'être abominable,
"dépourvu de mystère,
"je le sens au plus profond de moi.
"Avant tout, ce qui me manquera,
"c'est l'extravagance de mon avenir
"qui s'étale devant moi
comme une grande route dans le désert.
"Des ondes de chaleur s'élèvent,
faisant onduler l'air.
"Je pleure ce qui n'est plus.
"Et je pleure sur moi-même."
Bon, dis-moi honnêtement
ce que tu en penses. C'était poignant?
Vibrant d'émotion?
On imagine très bien lire ça
dans le New Yorker.
Tu le penses vraiment?
Le New Yorker est très sélectif.
Il ne publie pas n'importe qui.
Je pense vraiment qu'il publierait ça.
Le passage sur ta soeur paralysée est génial.
On verra.
Je viens de recevoir une lettre de refus
du Virginia Quarterly.
Ça m'inquiète.
Bien sûr, si le New Yorker acceptait
ce poème, ta grand-mère le verrait.
Je me demande bien ce qu'elle en dirait.
Mais je ne peux pas laisser sa réaction
me dissuader de publier.
Augusten,
ta mère est faite pour devenir très célèbre.
J'ai une lecture et des livres à signer.
Tu devais être là à 16 h. Il est 16 h 30.
- Il y avait des embouteillages.
- Non, tu essaies de me démolir.
Tu veux jouer aux dames, papa?
Pas maintenant.
Je suis rompu et j'ai des copies à corriger.
Et si tu allais jouer dehors avec la chienne?
Cream m'ennuie.
Tout ce qui l'intéresse, c'est dormir.
Elle est vieille, maintenant.
Un, deux, trois.
Merci d'être venus à ma lecture de ce soir.
"L'enfance est finie. Que reste-t-il?
"L'enfance est finie. La jeunesse aussi."
"Et les liens avec ceux que j'ai aimés
sont brisés.
"Mon chagrin est plus
que je ne puis supporter.
"Que reste-t-il?
"Mon avenir promet d'être abominable,
"dépourvu de mystère
"je le sens au plus profond de moi."
Merci.
Je ne comprends pas.
J'astique mon argent de poche.
Je le plonge dans l'eau bouillante
et je l'astique avec un produit.
Mais pourquoi, Augusten?
Parce que j'aime ce qui brille.
Je ne me reconnais vraiment pas en toi.
Je ressemble plus à ma maman.
Je veux être spécial et célèbre.
Tu vas à un enterrement?
Non, trésor. C'est une robe pour
mes apparitions en public. Tu coupes?
L'idée, c'est qu'on m'annoncera,
dans un lieu grandiose et respecté
comme le Carnegie Hall.
Et je ferai mon entrée avec ça.
Derrière moi,
il y aura un rideau en velours noir.
Je l'exigerai dans mon contrat.
De cette façon, on ne distinguera plus rien,
sauf mon poème.
Le courrier est arrivé.
"Et quand le soleil apparaît,
"la jonquille se tourne vers le ciel.
"Elle est baignée de pluie,
"mais elle n'est pas brisée.
"Telle une trompette triomphante."
Ça t'a plu, Deirdre?
J'y travaille depuis la dernière réunion
du club de poésie.
Tu avais dit:
"Parlez de ce que vous connaissez."
J'adore jardiner,
alors j'ai parlé de la terre et du soleil.
C'est nul, Fern.
C'est sentimental
et malhonnête sur le plan émotionnel.
Ton poème implose dans le vide.
Je me suis ennuyée.
Tu t'es ennuyée, Christy?
C'était un peu insipide.
Tu n'as pas utilisé
ton subconscient créatif, Fern.
Chérie.
Je suis désolée, Deirdre.
Je désirais tant avoir un exutoire créatif
et je croyais le tenir.
Mais tu as raison. C'est affreux.
Si Anne Sexton parle de fleurs, Fern,
ce n'est pas des fleurs qu'il s'agit.
Les fleurs faneraient et se putréfieraient.
Ce serait une métaphore pour son mariage
mort et son chagrin. Tu comprends?
La thérapeute de Sexton lui a dit d'écrire
des poèmes pour exorciser sa rage.
Ce n'est pas une femme au foyer.
C'est une femme qui en veut. D'accord?
La semaine dernière, à Boston,
ils étaient 2000 à l'attendre sous la tempête.
Là, c'est un exutoire réussi.
C'est vers ça que tu dois tendre.
Tu dois surmonter ta colère en l'exprimant.
Je suis en colère.
- Steve me néglige.
- Ça recommence. Les hommes.
Je suis tellement désolée.
Je t'interdis de t'excuser, Fern.
Il faut que tu canalises ta rage
dans ta seule échappatoire: Ton art.
Qui souhaite lire son poème?
Christy, tu te dérobes.
Je ne suis pas encore prête.
Exprimez votre rage
sur le papier, mesdames.
- Espèce de tyran infantile!
- Bon sang!
Tu rêves de me voir me couper les veines!
Tu veux bien te calmer? Tu es hystérique.
Tu es complètement hystérique!
- Tu crois que c'est de l'hystérie?
- Oui!
Espèce de salaud!
Tu es tellement refoulé que tu...
Tu confonds la passion créative
avec l'hystérie!
C'est ce qui me tue.
Personne n'essaie de te tuer, Deirdre.
Tu t'en tires très bien toute seule.
Va au diable!
Quelle idiote j'ai été de t'épouser!
Vous voulez bien arrêter?
C'est entre moi et ton père! C'est lui qui a...
Je vis ici, moi aussi!
Regarde-toi.
Tu as l'air d'avoir le double de ton âge.
À 45 ans, tu sembles en avoir 90!
Ferme-la!
II ne bouge plus!
C'est encore une de ses horribles
tactiques manipulatrices.
Lève-toi, Norman!
Lève-toi, Norman.
Arrête tes bêtises.
Ne la tue pas, je t'en supplie.
Il ne me tuera pas.
Il préfère m'asphyxier avec ses horribles
manipulations oppressives
et attendre que je m'égorge toute seule.
Va te coucher, Augusten.
Tu as école demain.
Je ne veux pas y aller.
Tu dois y aller, Augusten!
Si tu sèches sans arrêt, je me ferai arrêter.
Pourquoi ne peut-on pas être
une famille normale?
Dieu merci.
Bonjour.
Entrez, je vous en prie.
J'ai complètement perdu les pédales.
Je suis là, maintenant, Mme Burroughs.
Oh, non, je vous en prie,
appelez-moi Deirdre.
Où est Norman, très chère?
II cuve son vin.
- Je vois.
- J'ai craint pour ma vie, ce soir.
J'étais sûre qu'il allait me tuer,
que cette fois serait la bonne.
Voulez-vous un café?
Je voudrais quelques tranches de saucisson
et du raifort.
Tu veux bien prendre ça, fiston?
Ne t'en fais pas pour tes parents.
Je m'en occupe.
Bonne chance.
Pourvu que Norman ne perde pas la tête.
Un de ces jours, il va tous nous tuer.
Assez!
Ce n'est pas une façon de parler
devant votre fils.
Vous devez le réconforter, pas l'effrayer.
C'est vrai. Je sais.
Je suis désolée, Augusten.
Je suis dans tous mes états.
Asseyez-vous, Deirdre.
Bonne nuit, Augusten.
Bon.
Je vais vous poser quelques questions,
si vous le voulez bien.
Elles vous sembleront peut-être
personnelles et hors de propos.
Mais je crois que c'est à moi d'en juger,
en ma qualité de médecin.
Bon,
votre...
degré d'anxiété.
Comment le décririez-vous?
Je suis extrêmement agitée.
Je suis bouleversée. Je suis très anxieuse.
Je me sens surchargée d'émotion.
Et je me sens au bout du rouleau.
Parlez-moi de vos selles.
Avez-vous noté un changement
au niveau de la régularité,
de la forme ou de la densité de vos selles?
Est-ce vraiment...
Je veux dire... Doit-on vraiment...
Je veux savoir si vous êtes constipée.
Littéralement et de façon subconsciente.
Êtes-vous constipée dans la vie, Deirdre?
Coincée?
Oui.
Je suis coincée.
Vous écrivez beaucoup, je crois. Êtes-vous
animée quand vous écrivez? Surexcitée?
Eh bien...
Quand j'écris, je laisse parler
mon inconscient. Enfin, j'essaie.
Faites-vous l'amour avec votre mari?
- Oui.
- Ça vous procure du plaisir?
Revenons-en à votre anxiété.
Êtes-vous tentée de vous suicider, Deirdre?
Pensez-vous au suicide?
Vous arrive-t-il de vouloir vous tuer?
À quelle fréquence diriez-vous
que vous nourrissez ce genre d'idées?
Juste après avoir fait l'amour
avec mon mari.
Qu'est-ce que c'est?
Du ***.
Pour calmer vos nerfs.
C'est un médecin agréé?
Je te l'ai déjà dit 100 fois.
Il a passé son doctorat à Yale.
Et qui te l'a recommandé?
Le docteur Nupal.
L'allergologue d'Augusten.
Si tu étais plus responsable et impliqué
dans la vie de ton fils, tu saurais qui c'est.
Ça sent le fumier.
Je ne sens rien.
Moi, si.
Une odeur de fumier sort de tes oreilles.
Salope.
Je suis malheureuse.
Je suis malheureux.
Norman, si vous êtes si malheureux,
pourquoi rester marié?
Je ne sais pas.
Mon fils.
Je ne pense pas que ce soit la raison.
Je pense que c'est une question de confort.
C'est la vie que vous connaissez.
Enfant, vous avez été victime
d'une mère dominatrice,
et adulte, vous avez recherché
une femme lui ressemblant.
Brillant raisonnement. Et très juste.
Deirdre, fumer est un grand privilège
dans mon sanctuaire.
Mais à vous, je le permets.
Merci.
Vous nous conseillez donc
de nous séparer?
Pour en arriver à cette conclusion, Norman,
j'aurais besoin de vous voir régulièrement,
vous et Deirdre.
Cinq heures par jour.
Je suis disponible, Dr Finch.
Cinq heures par jour?
Je ne peux pas, je dois travailler!
Vous voyez, je vous l'avais dit.
J'ai épousé un narcissique.
Norman, si je suis prêt à me libérer
pour sauver votre mariage, mais pas vous,
alors sortez.
Sortez de ce cabinet, rentrez chez vous
et commencez à vous partager
vos livres et vos albums photos.
C'est n'importe quoi.
C'est vraiment n'importe quoi.
Qu'est-ce que vous écrivez?
"Norman Burroughs a des tendances
meurtrières. C'est un alcoolique invétéré.
"ll est dangereux et constitue une menace
pour lui-même, sa femme et son fils."
Enfin quelqu'un qui s'en rend compte.
Deirdre, exprimez-vous. Crachez le morceau.
Dites à Augusten et à moi-même
pourquoi vous pleurez.
Parce que je...
J'ai aimé Norman, il y a longtemps,
mais je n'aurais jamais dû l'épouser.
Alors pourquoi tu l'as fait?
II a menacé de se tuer si je refusais.
Je ne suis pas une meurtrière.
J'ai échoué en tant qu'épouse
et en tant que mère.
C'est vrai.
Mais, Deirdre,
vous ne pouvez pas rester avec un homme
qui ne reconnaît pas votre talent.
Vous êtes une poétesse
absolument brillante.
Augusten, as-tu des questions à me poser
concernant le mariage de tes parents?
J'ai une question, oui.
Qu'y a-t-il derrière cette porte?
Celle-là?
Elle mène à une pièce adjacente
où je me masturbe.
Dr Finch...
J'ai beau être très instruit, je n'en reste
pas moins un être humain, Deirdre.
De sexe masculin.
J'ai encore des pulsions très viriles.
Je vous fais visiter?
Qu'est-ce que ça veut dire, Hope?
Bon sang, papa!
Tu m'as fait mourir de peur.
Hope, tu n'as rien à faire ici!
C'est mon masturbatorium!
- Et tu te sers de ma couverture.
- Je faisais la sieste, c'est tout.
La sieste?
Ce n'est pas un endroit pour faire la sieste!
Va t'occuper du téléphone. Fais du café.
Fais ton boulot,
comme une femme responsable.
Il s'en va.
Je vais pouvoir me concentrer
sur ma poésie.
C'est chouette.
Je vais peut-être être médecin.
C'est juste là, sur la droite.
Ce n'est pas là.
Si?
C'est impossible.
Si, c'est là, Augusten.
C'est la maison du docteur Finch.
Un médecin n'habiterait jamais là-dedans.
Bonjour, Agnes.
Bonjour, Deirdre. Entrez.
Freud.
Tu dois être Augusten, c'est bien ça?
Moi, c'est Agnes.
La femme du docteur Finch.
Faites comme chez vous.
Je vais chercher le docteur.
J'attends dans la voiture.
Pas question.
Ça va prendre des heures et c'est impoli.
Reste ici. Fais connaissance
avec les enfants du Dr Finch.
Par ici, Deirdre.
Abigail,
que fais-tu là?
CROQUETTES POUR CHIEN EXTRA
Tu veux goûter?
Non.
Merci.
Pourquoi tout le monde
en fait tout un plat?
Ce ne sont que des croquettes.
Ce n'est pas propre.
C'est pour les chiens.
Tu dois avoir peur
d'essayer des trucs nouveaux.
C'est triste.
N'est-ce pas un peu tôt
pour les décorations de Noël?
***, tu veux dire.
Elles y sont depuis deux ans.
Je viens de faire ***.
C'est la vie, mon petit.
Salut.
Je suis Natalie. L'autre fille.
- Augusten.
- Je sais.
Qu'est-ce que c'est que ces vêtements?
Tu vas à l'église?
J'ai fait ***.
John Moses est le fils
d'un des patients de mon père.
On le garde, parfois.
Viens, je suis censée te tenir compagnie.
- Qu'est-ce que c'est?
- Une machine pour électrochocs.
Mon père l'utilisait souvent
pour ses patients.
Jusqu'à ce que la police débarque.
Allez, on va s'amuser.
Aide-moi à la déplacer.
Pourquoi le Dr Finch consulte-t-il
chez lui, maintenant?
Le Président Carter nous oblige à faire
un détour de 60 km pour faire le plein.
À cause de...
La crise du pétrole?
C'est ça.
Les gens n'ont plus d'argent
pour un luxe comme la santé mentale.
Il a donc perdu beaucoup de patients.
Il réduit les coûts.
Tu es prêt?
Pour quoi?
Tu es bête, ou quoi?
Pour jouer au docteur.
D'accord. Je suis le docteur
et tu es l'infirmière.
Je ne jouerai pas aux infirmières lesbiennes.
Je ferai mon père, et toi ta mère.
D'accord.
Comment te sens-tu aujourd'hui, Deirdre?
Je suis en panne, Dr Finch.
Je n'ai plus accès à mon subconscient.
Je sais que je suis capable
d'écrire de grandes choses.
Je sens que je mérite un prix Pulitzer,
même si je n'ai publié qu'un seul livre
que j'ai financé moi-même.
C'est très clair, pour moi, maintenant.
Je ne connais qu'un seul traitement
qui puisse vous rendre votre esprit créatif.
Les électrochocs.
On va commencer par 1000 volts.
Ça va faire mal?
Si tu t'évanouis,
tu n'auras pas à aller à l'école.
Mets ça dans ta bouche.
Qu'est-ce que vous faites?
II réprime un souvenir.
On doit explorer son subconscient.
Sympa. Mais ça peut attendre?
Papa veut voir Augusten à la cuisine.
Vous devez atteindre un état
qui vous ouvre à votre subconscient.
Vous vous sentirez bien et...
Assieds-toi, fiston.
Augusten, ta mère est en pleine crise.
C'est un euphémisme.
Ta mère a de sérieux problèmes
avec ton père.
Ton père pourrait essayer de tuer ta mère.
La tuer?
Ton père est un homme très malade.
Ta mère a besoin de protection.
Qu'allons-nous faire?
Je vais conduire ta mère dans un motel.
Toi, tu restes ici.
Mais...
Je ne veux pas rester ici.
Deirdre, parlez à votre fils.
Quand vous aurez fini,
retrouvez-moi à la voiture.
Maman, qu'est-ce qui se passe?
Ton père éprouve une grande rage contenue
à cause de la tournure qu'a pris sa vie.
Il la projette sur moi.
Le Dr Finch a un esprit supérieur.
On sera en sécurité avec lui.
Je peux venir au motel, moi aussi?
J'adore les petits savons qu'ils ont.
Non.
Le docteur pense qu'il ne vaut mieux pas.
Pour combien de temps?
Pas longtemps. Quelques jours.
Une semaine, peut-être.
Une semaine?
Je ne peux pas rester ici une semaine!
Augusten, ne discute pas.
Ce n'est pas le moment.
Je te rendrai visite en rêve.
Tu savais que j'en étais capable?
Un jour, j'ai rêvé que j'allais au Mexique,
et quand je me suis réveillée,
j'avais des pesos dans la main.
J'y vais, maintenant.
Ça va aller.
On vous demande au téléphone.
Allô?
Un appel en P.C. V. Urgent
de votre fils, Augusten.
Cher journal,
quelqu'un doit écrire ce qui m'arrive.
C'est difficile à croire.
Je suppose donc
que je dois le faire moi-même.
Sept jours sont passés,
et toujours pas de nouvelles de ma mère.
Cet endroit est pire qu'un asile de fous.
Je n'exagère pas.
Ici, toutes les décisions dépendent
de ce que les Finch appellent...
La pioche biblique.
C'est comme interroger une boule de cristal,
sauf qu'on interroge Dieu.
Pose une question à Dieu, Augusten.
Je ne sais pas.
Bon sang, Augusten, c'est pourtant facile.
On mange du poisson pané, ce soir?
Éveil.
"Éveil."
Comme éveiller les papilles.
Super. Dieu veut
qu'on mange du poisson pané.
Merde, je mourais d'envie de McDo.
De ses filles, Hope est de loin
la préférée de Finch. Je le sais, car...
Hope, tu es de loin ma fille préférée.
Arrête de me voir comme une ennemie.
Arrête de projeter ta rage sur moi.
Prends rendez-vous avec papa.
Tu sais quoi? Tes tactiques de fuite
ne marchent pas, Hope.
C'est toi qui me dé***,
il va falloir que tu affrontes le problème.
C'est ça, notre dîner?
Du poisson pané et du raisin. Je ne suis
ni votre bonne, ni votre cuisinière.
Natalie, tu es restée au stade oral.
Tu n'atteindras jamais l'***.
Et toi, aucune bite ne pénétrera jamais
ton vagin desséché, vieille fille.
Excellent, Natalie,
ton hystérie est spectaculaire.
Tu passes du stade *** au stade phallique.
Je suis très fier.
Ai-je spécifié que Hope est une amie
des bêtes? Elle a une chatte, Freud...
- Freud est mourante.
...qui lui parle.
Elle me l'a dit en ronronnant.
Hope, Freud ne te parlait pas,
car les chats ne parlent pas.
Tu la maltraites.
Augusten, sois plus sexy. Excite-les.
Elle m'a demandé de le faire.
Elle m'a parlé dans son sommeil paradoxal
et m'a dit qu'elle n'en pouvait plus.
Elle veut que je reste assise près d'elle
pour ne pas mourir seule.
Qu'est-ce que vous faites?
Vous feriez mieux
de ne pas fumer de la marijuana.
Ferme-la, vieille peau.
Laisse-nous tranquilles.
Tu vas trimbaler ce panier longtemps?
Jusqu'à ce que Freud meure.
À la fin de la semaine, je suppose.
D'après Hope,
Freud est morte de leucémie féline.
D'après moi,
elle est morte d'être restée dans un panier à
linge pendant 4 jours sans manger ni boire.
Augusten, rends-lui un dernier hommage.
Je rentre à la maison pour de bon?
Non, chéri. Juste pour le week-end.
Tu devrais me laisser te couper la frange.
Ça t'irait bien.
C'est ce que tu veux être? Coiffeur?
Ne dis pas "coiffeur".
Dis "cosmétologue professionnel agréé."
Mais ce que je veux vraiment,
c'est créer mon propre empire de la coiffure.
Comme Vidal Sassoon.
Quoi?
Qu'est-ce que tu veux être, toi?
Elle.
Étudiante en littérature.
Tu devrais poser ta candidature.
Ils ne me prendront jamais.
Pourquoi pas? Tu es intelligente.
Mais je suis une Finch.
Je suis bonne pour la casse.
Et tu imagines s'ils venaient
contrôler ma situation familiale?
En voyant ce qui se passe chez nous,
ce serait comme dans Frankenstein,
quand les villageois encerclent le château
et y mettent le feu.
Je suis ***.
Quel scoop!
Je le sais.
Mon frère adoptif, Neil, est ***, lui aussi.
Il habite où?
Avant, il habitait dans la grange.
Mon père refusant de lui donner
une vraie chambre,
il est parti vivre dans une pension.
Il loue une chambre.
Une sorte de pied-à-terre.
Vous devriez vous rencontrer.
Vous vous plairiez.
Deux, s'il vous plaît.
Merci.
RÉTROSPECTIVE
LINA WERTMULLER
Cette réalisatrice est dingue.
J'ai vu ce film quatre fois, cette semaine.
J'adore les films français.
Deux cousins germains tombent amoureux
et se tuent à l'arrivée du clown triste.
Je ne comprends pas
le rôle du clown triste, mais...
Il représente la perte de l'innocence.
On fait un tour dans ma caisse?
- Volontiers.
- Viens.
Alors, ta mère, tu la vois?
De temps en temps.
Le week-end.
C'est dur d'avoir une mère malade, hein?
Ma mère n'a pas su m'élever non plus.
Ni mon père.
Le mien non plus. Il ne veut pas me voir.
Et où ça t'a mené?
Dans la maison de fous
du médecin encore plus fou, Finch.
Tu penses qu'il est fou?
Dans le bon sens du terme. C'est un génie.
Quand j'avais ton âge
et que je piquais une crise,
il mettait de la musique
pour faire baisser ma tension.
Nat King Cole, Stardust.
C'est une méthode révolutionnaire, non?
Ça marchait toujours.
S'il ne m'avait pas adopté,
je ne sais pas ce que j'aurais fait.
La voilà.
Ne pouvais-tu pas
être son patient, simplement?
Je ne comprends pas
pourquoi il a dû t'adopter.
Finch est convaincu
qu'on est adulte à 13 ans.
À cet âge-là,
un enfant ne se laisse plus commander.
Et il peut choisir ses parents.
C'est ce que j'ai fait.
Natalie aussi.
Natalie?
Elle ne m'en a jamais rien dit.
Vraiment?
Parle-lui de Terrence Maxwell.
Tu as plus de 13 ans, n'est-ce pas?
Finchy m'a sauvé la vie, ça, c'est sûr.
Il a été le premier
à qui j'ai avoué mon homosexualité.
Je suis ***, moi aussi.
Nom de Dieu, c'est donc pour ça.
Tu es ***?
Oui.
Je croyais que Natalie te l'avait dit.
Le monde est petit, hein?
Toi, moi.
C'est fou.
Tu fumes?
Je te l'allume.
Je te raccompagne?
S'il te plaît.
Je n'irai pas vite.
Qu'est-ce qu'on a fait?
Tu crois être ***, hein?
C'est ce que font les homos.
Je voulais juste
que tu saches ce qui t'attend.
Tu veux une bière? Une cigarette?
Non.
Cher journal, que puis-je dire?
II conduisait une voiture à la mode.
Et c'est mieux qu'un de ces dîners de fous
chez les Finch.
Il y a une première fois à tout, non?
J'ai pris ces photos à New York.
Elles ne sont pas très réussies.
Je n'ai aucun talent.
Je n'ai aucun talent.
Je n'ai aucun talent. Je n'ai aucun talent.
Ferme-la.
Quoi?
Rien.
Tout ça a un côté positif.
On ne pourra jamais plus dire
que j'ai peur d'essayer des trucs nouveaux.
Allez, habille-toi.
Je te reconduis chez les Finch.
Je veux aller voir ma mère.
Tu assumes ce qui s'est passé?
Oui, bien sûr.
Bon...
Merci pour tout.
Merci.
Merci à toi pour tout.
Oh, Fern. Fern. Fern...
Non, Fern, ce n'est rien.
Non, non, tout va bien.
Augusten. Augusten.
Je suis désolée. Je suis désolée.
Mon Dieu!
Je regrette que tu n'aimes pas plus l'école.
Bien que ça doive te sembler bien ennuyeux
comparé à ta vie avec moi.
Tu veux bien me passer mon châle?
J'ai froid.
Fais attention, Augusten!
J'ai une cigarette allumée dans la main.
Ne te défoule pas sur moi.
Si ce que tu as vu t'a choqué, parle-moi.
Comment ai-je pu ne rien remarquer?
Depuis combien de temps ça dure?
J'aime Fern depuis très longtemps.
Nos rapports sont devenus physiques
il y a quelques semaines.
Les détails intimes
ne concernent que Fern et moi.
Cher journal, je suis confus. Comment
ma mère peut-elle fréquenter Fern?
Fern conduit une Chevy Nova.
Je me fais du souci pour toi.
Et pour l'école.
- La loi t'oblige à y aller.
- J'emmerde la loi!
Augusten, ne fume pas mes cigarettes.
Tu as ton propre paquet.
- Mais je préfèrerais que tu ne fumes pas.
- Tant pis pour toi.
J'ai été opprimée toute ma vie, Augusten.
Et j'ai lutté toute ma vie
contre cette oppression.
Quand j'étais petite et que j'habitais à Cairo,
en Georgie,
j'avais une nounou Noire, Elsa, qui vivait
dans une cabane de l'autre côté de la ville.
À l'époque, les Noirs, c'étaient des nègres.
Je savais que le mot "nègre" était insultant
et qu'il regorgeait de haine et de colère.
Je savais qu'Elsa n'était pas une négresse,
que c'était méchant.
J'ai passé ma vie
à m'affirmer en tant qu'artiste
et en tant que femme.
J'ai lutté contre l'oppression de ma mère
et celle de ton père,
et pour la première fois de ma vie,
je me sens vraiment capable de m'affirmer.
Alors, Augusten, j'espère que tu me
soutiendras dans ma relation avec Fern,
parce qu'à ce stade de ma vie,
je n'accepterai plus d'être opprimée.
J'ai passé ma vie à combattre l'oppression.
J'espère ne pas avoir à me battre contre toi.
Tu me donnes 5 $?
"Peux-tu me donner 5 $?"
Pourquoi?
Pour sécher l'école demain
et aller au cinéma.
Va chercher mon portefeuille.
Je vais voir ça.
Tu aimes ma nouvelle maison?
J'ai besoin de plafonds hauts.
Tu as passé beaucoup de temps
chez les Finch.
J'avais le choix?
C'est quoi, ça?
Les papiers d'adoption.
Le Dr Finch a accepté
de devenir ton tuteur légal.
Quoi?
J'en ai discuté avec le docteur,
et on pense que c'est la meilleure solution.
Lui et sa famille peuvent t'accorder
l'attention dont tu as besoin.
Tu me refourgues à ton psy?
Non.
Je fais ce qui est le mieux pour toi.
Et pour nous.
Je t'aime très fort.
Je serai toujours ta mère.
Et tu seras toujours mon fils.
Et mon père refuse
de me verser une pension alimentaire.
Il ne prend pas mes appels.
Oui. En gros, il est nul.
Comme ma mère.
Comme les foutues nonnes
qui me frappaient.
Bon Dieu.
Parfois, j'ai envie de prendre un couteau
de boucher et de les poignarder.
Je comprends.
Tu es bien le seul.
Quelle relation as-tu avec Bookman?
AUGUSTEN BURROUGHS - LE TESTER
Au début, on était juste amis.
Maintenant, on est plus que ça.
C'est une relation sexuelle?
Bookman n'est pas stable.
Il a de gros problèmes psychologiques.
Il a l'air normal.
Je ne t'interdis pas de le voir.
Après tout, comme tu l'as dit,
vous vous fréquentez déjà.
Mais je veux que tu me tiennes au courant.
Très bien.
Bon, veux-tu prendre ces cachets?
Qu'est-ce que c'est?
Je viens de les recevoir, donc je l'ignore.
Voyons voir.
Ce sont des anxiolytiques légers.
Ils t'aideront peut-être à te calmer un peu...
Je suis calme.
...quand je t'aurai dit
que tu dois aller à l'école.
- Je vais à l'école.
- Je connais ton petit manège, fiston.
Je sais que tu restes jusqu'à l'appel
et que tu files juste après.
Je sais quand tu as fait des bêtises.
Vous vous prenez pour le Père Noël?
Si tu me demandes par là
si je suis le grand patriarche au coeur d'or
qui exauce les voeux,
encourage les gens à se réaliser
et rend la joie de vivre à ceux qui souffrent,
alors, oui, Augusten, je suis le Père Noël.
Je n'irai pas!
Tu es au lycée, pour l'amour du ciel.
Il y a bien pire.
Je ne m'y sens pas à ma place.
Qu'en serait-il de nous
sans notre enfance douloureuse?
Je ne vois qu'une chose
qui puisse t'éviter d'y aller
pendant un bon moment.
Il faudrait que tu te suicides.
- Vous voulez que je me tue?
- Si tu tentes de te tuer,
je pourrai te faire passer pour
psychologiquement inapte à aller à l'école
et dire que tu as besoin
de traitements intensifs.
Tu pourrais faire semblant de te suicider.
Il faudrait que ta pauvre mère te trouve
et t'emmène à l'hôpital,
où tu resterais trois semaines,
voire un mois en observation.
Je ne sais pas, ça ne... Je ne...
Augusten.
Et ton esprit aventurier, alors?
Augusten, reste avec nous!
Tu es à l'hôpital.
On va te purger l'estomac de ces cachets.
Augusten, réveille-toi!
Ne m'abandonne pas!
Réveille-toi! Augusten!
Réveille-toi!
Arrêtez! Je vous en prie!
S'il vous plaît!
Je ne peux pas respirer.
Non, laisse-moi! Va-t'en!
Le Manuel de Cosmétologie
La vendeuse m'a dit
qu'il y avait des illustrations
de toutes les procédures qu'un étudiant
en cosmétologie doit maîtriser
pour obtenir sa licence.
La Coupe Plume - La Permanente
Les permanentes.
Elles sont difficiles à faire.
Tu peux apprendre à les faire, maintenant.
C'est bien de rêver, Augusten.
Les rêves nous aident
à surmonter les difficultés.
De quoi rêvez-vous?
Moi?
Je n'ai jamais pu me payer le luxe de rêver.
J'ai toujours été trop occupée.
À travailler.
Pour que le docteur puisse aller
à l'école et...
Non.
Et puis il y a eu les enfants et...
Élever une famille est très prenant, et...
C'était peut-être ça, votre rêve.
De construire une famille.
Oui.
C'était un rêve.
C'est un beau rêve.
Allô?
Fern, c'est moi.
Pourquoi on ne peut pas le faire?
Tire-toi.
Tu me manques.
Ton odeur me manque.
Qui est-ce?
Je ne suis pas intéressée par vos produits.
Ne rappelez pas.
Merde!
Merde! Ce n'est que de la merde!
Ton nouveau look me plaît.
Ça te va beaucoup mieux.
Merde, mes cheveux! Oh, non!
C'était drôle.
Tu devrais rire.
Tu sais quoi, Augusten?
Je n'ai pas l'intention de te plaindre.
Alors reprends-toi.
Va te faire foutre.
Tu ignores ce que c'est d'être rejeté.
Tu as raison.
Et d'avoir un petit copain qui se sert de toi.
Quelle veinarde!
Qui est Terrence Maxwell, Natalie?
Jamais entendu parler.
Dis-moi qui c'est.
- Dis-le-moi.
- Ferme-la.
- Ça te dévore, hein?
- Ferme-la.
- Crache le morceau!
- Ferme-la.
- Dis-le-moi, Natalie!
- Ferme-la.
Dis-le-moi, je me sentirai moins seul!
C'est le seul homme que j'aie jamais aimé,
et il ne veut plus de moi!
Tu te sens mieux?
Un peu.
Comment l'as-tu rencontré?
Terrence est entré en thérapie
après la mort de sa mère.
Elle lui avait tout laissé.
Il avait 41 ans quand j'en avais 13.
Il m'a dit que j'étais jolie.
Et il m'en a convaincue.
Un jour, il m'a cassé la clavicule.
J'ai dû aller aux urgences en auto-stop.
Je me suis évanouie sur le bord de la route,
et quelqu'un m'a trouvée.
Mon père lui a dit qu'il engagerait
des poursuites et qu'il irait en prison,
à moins qu'il ne paie
pour mes futures études.
Et il a payé.
75000 $ .
C'est génial.
- Tu n'as plus qu'à poser ta...
- Mon père les a dépensés.
Jusqu'au dernier sou.
Pour que le fisc ne prenne pas la maison.
Alors tu vois,
je sais ce que c'est, Augusten...
d'aimer quelqu'un qui ne le mérite pas.
Parce qu'on n'a qu'eux.
Je dé*** ma vie.
Je dé*** cette cuisine.
J'ai besoin de plafonds hauts.
Moi aussi.
Débarrassons-nous-en, alors.
Abattons le plafond.
Deirdre, il faut que je vous parle.
Je suis un raté, et c'est de ta faute!
C'est ça, reproche à ton père
ton incapacité à focaliser.
Projette ta rage sur moi,
si ça peut te soulager.
Je ne peux pas me concentrer
à cause des voix!
Je te vois tel que tu es.
Hein? L'appareil photo ne ment jamais.
Mes parents t'ont arrosé de dollars,
et je suis toujours malade!
Tu ne m'as pas aidé à aller mieux!
Tu sais ce que je fais!
Tu ne m'as pas aidé à aller mieux!
Deirdre?
M'avez-vous entendue?
Bonjour, Agnes.
Pourquoi suis-je ici?
Vous avez rendez-vous.
Votre rendez-vous de 14 h.
Oui. Et pourquoi êtes-vous là?
Parce que je veux
que vous arrêtiez de voir mon mari.
Tu as raison, Neil. Je n'ai rien fait.
Je n'ai jamais tiré de ficelles,
je ne t'ai pas inscrit
à l'Université de Rochester
pour que tu y cultives ton intérêt
pour la photographie. Absolument rien.
Tu voulais juste te débarrasser de moi.
Je ne veux pas me débarrasser d'Augusten.
Il fait partie de la famille.
C'est juste vous.
J'ai besoin que vous disparaissiez.
Mais je devrais cesser ma thérapie, alors.
J'ai besoin du Dr Finch.
Non, c'est moi qui en ai besoin!
Je ne suis pas aussi jolie que vous
et je n'ai pas votre talent.
Tout ce que j'ai, c'est cette famille.
Et cette famille a besoin de lui.
Pourquoi ne puis-je pas vivre ici
et faire partie de la famille?
Parce que je suis le patriarche,
et c'est le patriarche qui décide!
Tu ne coopères pas, Neil,
et c'est pour ça que tu es puni.
Ce n'est pas pour ça
que tu ne me laisses pas vivre ici.
La vraie raison, c'est que tu as peur de moi.
De ce que je pourrais te faire la nuit,
pendant que tu dors.
Tu as peur de ma rage, hein, docteur?
La séance est terminée, Neil.
Je crois qu'on a fait un grand pas en avant.
Vraiment?
J'ai rendez-vous avec le docteur.
Bonjour, Neil.
Bonjour, Mme Burroughs.
Vous êtes splendide.
Merci. Comment va mon fils?
Très bien.
- Serez-vous gentil avec lui?
- Bien sûr.
C'est pour ça que je n'arrive pas à écrire.
J'en suis sûre.
Ce n'est pas à cause de Fern, Deirdre.
Vous êtes constipée sur le plan créatif
à cause de votre rage contenue.
Criez, Deirdre, criez.
Exprimez votre douleur.
Fern a cessé
d'être une compagne adéquate, Deirdre.
Vous avez besoin de quelqu'un
qui vous vénère et qui vous inspire.
J'ai exactement ce qu'il vous faut.
Deirdre, je vous présente Dorothy Ambrose,
ma patiente de 15 h.
Dorothy crée, elle aussi.
Elle adapte son vernis à son humeur.
De quelle couleur
sont tes ongles, aujourd'hui?
Rose nacré. J'ai passé une bonne journée.
Dorothy a un fonds fiduciaire.
Son père l'a ouvert après lui avoir montré
son pénis sur une barque.
J'ai toujours voulu une fille.
Le plafond nous oppressait.
Alors, on a dégagé une ouverture.
Ça donne un sens de l'humour
tout à fait opportun à la cuisine.
Des saucisses viennoises. Je les cherchais.
J'y vais.
Ne touchez pas à ma saucisse.
- Dr Finch?
- Oui.
Michael Shephard, du fisc.
Où vais-je soigner les gens
qui ont besoin de moi?
Comment vais-je nourrir ma famille?
Tu as un sursis, papa.
Six semaines.
Dans six semaines, ils prennent la maison.
On priera. Dieu nous aidera.
Sinon, on pourra vivre dans la voiture.
On a fini de la payer, celle-là.
Tu es une fille indigne.
Va te faire foutre, lèche-cul.
Souviens-toi d'une chose.
Papa est comme un grand paquebot.
S'il coule,
il emporte un tas de gens avec lui.
Arrête.
- Merde, Bookman!
- Quoi?
Quelque chose ne va pas.
C'est tes cheveux. Ils manquent de volume.
Tu tires dessus depuis deux heures.
Je n'aurais pas à tirer dessus
s'ils n'étaient pas aussi moches.
Je ne me plains pas. J'aime ça.
J'aime tout ce que tu touches.
Tu pourrais peut-être me faire la moustache.
C'est peine perdue.
Natalie, viens, je vais essayer sur toi.
Non. Pas question. Oublie.
J'en ai marre de te servir de cobaye.
Je perds mes cheveux par paquets.
Arrête de te gratter le crâne.
On dirait une mongole.
Hope.
Il va falloir
que l'un de vous accepte de m'aider.
Je n'irai à l'école de cosmétologie
que si je maîtrise la permanente.
Tu vas devoir te contenter de moi.
Être amoureux, c'est fantastique, Hope.
Tu devrais essayer.
Tu n'es guère expert en la matière.
Es-tu en train de dire que ma relation
avec Augusten n'est pas amoureuse?
Je dis que ta relation avec Augusten
n'est pas
une relation amoureuse adulte, non.
C'est des conneries!
Neil, si tu n'es pas assez adulte
pour regarder la vérité en face,
tu ne devrais peut-être pas
fréquenter un gamin.
Je ne suis pas un gamin, Hope.
Tu as raison, Augusten.
Excuse-moi. Tu es très mûr.
Je parlais de l'amour qu'on éprouve
quand on est plus âgé. L'amour adulte.
Et qu'est-ce que tu sais, toi,
de l'amour adulte, Mlle lceberg?
Depuis quand n'as-tu pas été pénétrée
par autre chose que par un ***?
Putain, c'est trop vrai.
C'est bon, Bookman, ça suffit!
Je ne t'écouterai pas
tant que tu parleras comme un adolescent!
C'est quoi? Je meurs de faim.
Oh, un mélange. Et un ingrédient secret.
Tu veux essayer?
C'est quoi, l'ingrédient secret?
Freud.
Freud est morte, Hope. Tu l'as enterrée.
Je l'ai entendue m'appeler.
Elle voulait que je la déterre.
Elle a demandé à être réincarnée en ragoût.
Mon Dieu, non.
Mon Dieu, non!
Espèce de timbrée!
Je savais que tu étais cinglée!
Je ne mange pas de chatte.
Espèce de malade!
Viens, Augusten, on se tire.
Rends-moi mes perles, Hope.
Je blaguais, imbéciles!
Je me suis libérée d'un peu de ma rage.
Aujourd'hui, nous explorerons
la mémoire sensorielle.
Prenez tous votre brin d'herbe
et caressez votre joue avec, les yeux fermés.
Les autres sens s'intensifient
quand on a les yeux fermés.
C'est apaisant, n'est-ce pas?
Bon.
Neil, il me semble
que tu as un poème à nous lire, aujourd'hui.
Oui.
Deirdre, je ne suis pas sûre d'être à l'aise
avec un homme dans notre sanctuaire.
Au niveau émotionnel, j'imagine.
Je vais mettre du temps à m'y faire.
Joan, Neil est un poète doué et sensible.
Il fait partie de ma famille,
et nous devons l'accueillir à bras ouverts
et l'écouter avec attention.
D'accord, très bien.
Mais c'est un homme.
Joan, tu ne dois pas te focaliser
sur la présence d'un homme ici,
mais sur l'absence de ta mère
dans ta poésie.
Neil.
"La Nonne en colère."
De Neil Bookman.
"Salope!
"Putain de Jésus!
"Vêtue de noir, tu ne saignes pas
entre les jambes comme tout autre femme!
"Mais avec ta règle, ton crucifix de haine,
tu frappes ma chair tendre!
"Je saigne pour toi!
"Oh, mère."
Après ça, je n'avais plus d'encre.
Bien exprimé.
Tu t'es arrêté pile au bon moment.
Augusten, veux-tu bien me faire
un thé glacé?
Mon nouveau médicament
m'***èche la gorge.
Je m'en occupe, chérie.
Bon, Neil. Passons à l'interprétation.
Interprétons le poème de Neil.
Écoute, j'apporte toujours à boire
à ma mère quand elle travaille, d'accord?
- C'est notre truc.
- Ta mère est mon truc, maintenant.
On essaie de s'intimider par le regard?
Oui.
Qu'est-ce que tu veux? De l'argent?
Voilà 50 $ . Rattrape vite la camionnette
du marchand de glace.
Va-t'en!
Tu trouves la situation marrante, hein?
La folie de ma mère te divertit!
Tu es si terre-à-terre!
Ta mère est une artiste.
Si tu veux une maman qui te fasse des pâtes
Hamburger Helper, trouve-t'en une autre.
Venez tous! Vite!
Réveillez-vous!
Un miracle!
Un miracle! Un miracle a eu lieu!
Qu'est-ce que vous regardez?
La merde matinale de papa.
Vous voyez la pointe de la volute
qui sort de l'eau?
Dieu du ciel.
Docteur.
Je vais te préparer un bon bain.
Agnes.
Va me chercher un chausse-pied.
Un chausse-pied, Agnes.
Qu'est-ce que ça signifie, papa?
Que notre situation financière va s'améliorer
et qu'on va remonter la pente.
Cette merde pointe le nez hors de l'eau,
vers le ciel, vers Dieu.
Ma crotte est un signe direct
de Dieu le père.
Non, les enfants. Non. Riez.
Dieu rit.
C'est l'homme le plus drôle de l'univers.
Agnes, tu vas la prendre délicatement,
la mettre dehors et la faire sécher au soleil.
On élève un autel, Agnes. Un autel.
Hope, préparons-nous.
Je ne serai jamais admise
à l'université de Vassar.
Agnes?
Quelqu'un doit veiller à maintenir l'ordre
dans cette maison.
Je veux juste que cette famille reste soudée.
J'ai une question à te poser.
Il va bien. Le docteur va se remettre.
Il est juste excessivement stressé.
- Ce n'est pas ce que je voulais te demander.
- Qu'est-ce que tu veux, Augusten?
Je veux que tu me fasses
des pâtes Hamburger Helper.
Ainsi, je connaissais enfin la terrible vérité.
Merci.
Contrairement à ma mère,
j'avais enfin accès à mon subconscient.
Je me sens perdu.
Je devrais préparer mon entrée en fac.
Au lieu de ça,
je suis chez le psy de ma mère,
allongé sur un lit une place tâché de pisse.
Comment ma vie a-t-elle pu prendre
un tour pareil? Qu'est-ce qui s'est passé?
Je fête mes 15 ans aujourd'hui.
Mes parents organisaient quelque chose
pour mon anniversaire et pour les vacances.
Je veux faire revivre l'époque
où j'avais une famille qui tentait de s'aimer.
Où personne ne croyait
que Dieu communiquait par la merde.
Je veux qu'on m'interdise de rentrer ***.
Je veux être privé de sortie pour avoir
couché avec un schizophrène de 35 ans.
Je veux des règles et des limites,
parce que j'ai appris que sans elles,
la vie n'est qu'une série de surprises.
Surprise!
On t'a eu!
Surprise.
On t'a bien eu! Tu n'as rien vu venir.
Oh, non!
Souris.
Augusten, qu'est-ce que tu as?
II est sous le coup, c'est tout.
Je vais chercher les allumettes.
C'est bon.
Deirdre?
Deirdre, venez.
Je n'irai pas à l'hôpital!
Deirdre, c'est juste pour un examen.
- C'est des conneries!
- Dorothy!
Je refuse qu'on m'examine!
Deirdre, je vous ai trouvé une maison
de repos très agréable dans le Vermont.
Mais si vous refusez d'ouvrir,
on devra appeler la police.
Vous n'en ferez rien!
Pourquoi appeler ces porcs?
C'est ça, pour toi, quand on n'est pas
lesbienne, on est un porc!
- Vous êtes tous des porcs!
- Sale égoïste!
Des porcs dégueulasses!
Vous voulez son malheur!
Tu veux bien arrêter?
Toi, arrête!
Va plutôt écrire tes sales poèmes!
II te faut un exorciste, pas une mère!
Et toi, tu as besoin de te faire enculer!
Et tu aimerais ça!
Maintenant.
- Non, non!
- Merde!
On t'aime.
Non!
Non, lâchez-moi!
Je vous en prie!
Lâchez-moi!
Merci.
Merci.
C'est trop.
Merci beaucoup.
"Chagrin.
"Les anges sont partis.
"Je les ai cherchés des semaines durant
"et j'ai pris les mesures exactes
de chaque pièce.
"La maison semblait avoir rapetissé
à travers mon chagrin. "
Ce n'est pas assez bon.
C'est ennuyeux. Répétitif.
Cher journal, bonne nouvelle.
Au bout d'une semaine d'examen,
ma mère est sortie de l'asile.
Dr Finch m'assure qu'elle va bien
et qu'elle écrit un chef-d'oeuvre qui lui
vaudra d'être invitée au Merv Griffin Show.
J'aimerais être aussi discipliné.
Prends garde. C'est comme ça
qu'il vous fait tomber amoureuse.
Notre premier rendez-vous,
c'était au cinéma. My Fair Lady.
J'avais les mains moites d'excitation.
Mais les mains de Norman étaient sèches.
J'ai compris plus ***
que c'était dû au psoriasis.
Il m'a pris la main dans le noir,
et le tour était joué.
Bonjour, Norman.
Bonjour, Deirdre. Tu as bonne mine.
Excusez-moi. Suzanne,
je te présente mon ex-femme, Deirdre.
Deirdre, je te présente ma fiancée, Suzanne.
Bonjour.
Ravie de vous connaître.
J'ai beaucoup entendu parler de vous.
Moi, je n'ai pas entendu parler de vous.
Je vais chaque jour au courrier,
espérant trouver
la pension alimentaire de mon fils,
mais tout ce que je trouve,
c'est l'écho de ma propre voix.
Tu as bu l'argent de la famille.
Je ne bois plus, Deirdre.
Je n'ai pas bu depuis trois ans.
Pouvez-vous lui remettre une médaille?
Je veux mon argent!
J'ai envoyé ton argent
à ce foutu manipulateur,
et son avocat m'a envoyé un papier signé
par toi qui faisait de lui ton tuteur légal.
Je n'ai jamais approuvé ça.
Le Dr Finch ne ferait pas ça.
Je te l'avais dit.
Que lui as-tu dit?
Que vous a-t-il dit sur moi, Suzie Q?
Que j'étais une petite ménagère
avec un passe-temps idiot?
Eh bien, ce passe-temps est devenu
plutôt lucratif, merci beaucoup.
Le Yankee Magazine vient de me publier.
Veuillez vous calmer et partir.
Que vous a-t-il dit d'autre?
Que j'étais folle?
C'est lui qui est fou. Et c'est un salaud.
Il refuse de voir son fils!
II a essayé.
Mais que je sache, vous non plus, Deirdre.
Fermez-la, petite pute!
Bon, ça suffit. Partez.
Bas les pattes!
Je m'en vais.
J'ai besoin d'un endroit paisible pour écrire.
Pouvez-vous m'apporter une serviette?
Bon Dieu. Merde.
- Tu es mouillée?
- Ça va.
Bon.
Tel un chien qui sent venir
un tremblement de terre,
j'ai toujours senti venir
les accès de folie de ma mère.
Ses yeux sont électriques.
Son corps dégage une odeur métallique.
Elle ne dort plus
et commence à avoir des envies bizarres,
des sandwiches au dentifrice, par exemple.
Mais, cher journal,
je pense que le pire est passé. Vraiment.
Aller à l'hôpital fait du bien.
Ma mère ira mieux.
Dorothy est partie. Elle a tout pris.
Je ne veux pas être seule,
alors tu reviens habiter avec moi.
Elle est partie?
On est rien que tous les deux, chéri. Viens.
Augusten, sers-moi dans tes bras.
Tu peux me faire un thé, trésor?
Bien sûr.
Sais-tu que le Yankee Magazine
a publié un de mes poèmes?
Vraiment?
C'est super.
Qu'est-ce que tu fais?
Je découpe mes lettres de refus
pour en décorer la table.
Pourquoi?
Pour avoir un souvenir de mon parcours
artistique quand je serai célèbre.
Ça m'aidera à rester humble.
Maman, pourquoi as-tu mélangé
tes médicaments avec ceux de Dorothy?
Le Dr Finch dit
que c'est ce qui t'a rendue malade.
Je préférerais ne pas en parler maintenant.
Tout ça a été très éprouvant pour moi.
Mais je crois
que ce sera ma dernière crise psychotique.
Je pense que j'ai enfin accès
à mon subconscient créatif.
Dorothy a pris les tasses aussi?
Quelle salope!
Oh, non. Elles sont derrière, sur la pelouse.
Qu'est-ce qui t'a pris?
Je donne à mes biens matériels
un bain de lune.
Tout ce que le docteur a touché,
tout ce qu'il a regardé
doit être stérilisé par la nuit.
Comment ai-je pu te faire confiance?
Tu dois me faire confiance. Je suis ta mère.
Franchement, Augusten,
je m'inquiète pour toi.
Je désapprouve tes choix.
Je n'ai pas eu le choix!
Tu avais le choix d'écrire ça, non?
- Tu as lu mon journal?
- N'essaie pas de rivaliser avec moi.
Si tu reviens habiter avec moi,
je ne le permettrai pas.
Ça ne peut que te faire du mal.
Quand je serai très célèbre,
j'écrirai que j'ai un fils qui écrit,
mais qui ne m'arrive pas à la cheville.
Je veux pouvoir dire mieux de toi.
As-tu encore mélangé tes cachets?
Tu me juges?
Où vas-tu?
Vas-tu appeler le docteur?
Ce salaud! II a pris mon argent!
Je ne me laisserai plus manipuler.
C'est clair?
Qu'est-ce que tu fais là-dedans?
Laisse-moi entrer!
Tu appelles le docteur?
Les voisins signalent
des troubles domestiques...
- Bonsoir, madame...
- Sortez de ma propriété!
Ne vous avisez pas de me dire quoi faire!
Compris?
- Calmez-vous...
- Allez vous faire foutre!
Je ne me laisserai pas réprimer chez moi!
- Hope, c'est Augusten.
- Tu es le diable! Espèce de nazi!
Ma mère a encore une crise,
il faut que tu m'aides.
On a besoin de papa.
Finch lui a donné un sédatif.
J'aime la regarder dormir.
Elle a l'air morte.
Elle a peut-être enfin trouvé la paix.
Aucun de nous ne trouvera la paix
tant que Finch et toutes
les mauvaises graines qu'il a semées
ne sont pas morts.
J'ai l'impression d'entendre un fou.
Viens, allons nous coucher.
Neil?
Neil?
- Qu'est-ce que tu fais, fiston?
- Ferme-la!
Je ne suis pas ton fils!
Qu'est-ce qui se passe?
Ce n'est rien.
Neil.
Neil.
Neil!
- Où est-il allé?
- Il est parti.
Pourquoi on n'a jamais de condiments?
Que s'est-il passé?
II y a eu un problème familial. On l'a réglé.
Natalie, tu dois me le dire!
Où est allé Bookman?
Où tu es, bordel?
J'avais besoin de partir.
Mon père est très en colère.
Il pense que tu prends le parti de ta mère
et il a besoin de toi
pour la faire interner dans un hôpital.
Je ne pense pas qu'elle doive être internée.
OÙ EST-IL?
- Où es-tu? On vient te chercher.
- D'accord.
Tu as un stylo?
Oui.
Allez, dis-moi où tu es.
Je vais te dire où je serai demain à midi.
À la gare routière.
Je vais à New York.
Tu viens avec moi.
Il faut qu'on s'éloigne d'eux, Nat.
De ta famille, de ma mère.
C'est notre seule chance
d'avoir une vie normale.
Qu'est-ce qui se passe?
Qu'est-ce qu'on fera
à New York, Augusten?
On ne sait faire qu'une chose:
Nous occuper des fous.
J'écrirai.
Et je trouverai un travail
pour que tu puisses étudier.
Je nous ferai vivre.
J'ai peur, Augusten.
Moi aussi.
Mais on peut le faire.
On doit le faire.
Une femme est-elle venue seule?
Vous désirez?
Oui. Je vais prendre un TaB
et une part de tarte au citron vert.
Rien pour moi, merci.
Tu n'as pas faim? Tu es maigre.
Tu devrais manger.
Ne joue pas aux mères attentionnées
avec moi, maman.
C'est trop ***.
Ce n'est pas trop ***.
On peut se trouver une maison
à tous les deux où on écrira, toi et moi.
On prendra un nouveau départ.
Moi, je prends un nouveau départ.
À New York.
Vraiment? Et comment vas-tu
t'y prendre, Augusten?
Tu n'as aucun diplôme,
pas d'argent, pas de meubles, pas d'amis.
Oui. Ça pourrait être pire.
Je pourrais aller à un bal de fin d'année.
Alors, pourquoi es-tu venu ici?
Pour te dire au revoir.
Tu as pris assez de vêtements chauds?
Oui.
Je vais m'en sortir.
Natalie ne viendra pas.
Je lui ai dit que je viendrais te parler.
N'essaie pas de me dissuader, Agnes.
Je pars.
Tu vas me manquer.
Toi aussi.
Tu es le meilleur fils
dont une mère puisse rêver.
Il faut que tu le saches.
Mon Dieu!
Agnes, il y a beaucoup d'argent là-dedans.
Un penny par-ci, dix cents par-là.
Ça s'ajoute.
Le docteur n'est pas au courant, bien sûr.
Personne ne l'est.
Ce matin, le fisc est revenu,
et j'ai failli le leur donner.
Et puis je me suis dit: Non.
Pour une fois dans ma vie,
je vais investir intelligemment.
Quand tu écriras un livre,
envoie-m'en une copie.
Au revoir, mon chéri.
Agnes?
Que vas-tu faire, maintenant?
Je l'ignore.
Je vais peut-être défaire l'arbre de Noël.
Le DR FINCH a perdu sa licence
de médecin praticien
quand l'association médicale américaine
l'a convaincu
de fraude à l'assurance.
Il est mort d'une maladie cardiaque en 2000.
AGNES a quitté la maison
et trouvé un emploi
dans une maison de repos.
NATALIE est allée à l'université
et s'est diplômée en psychologie.
HOPE a continué à travailler pour son père
jusqu'à la mort de ce dernier.
Elle ne s'est jamais mariée.
NORMAN BURROUGHS
a repris contact avec son fils
et connu un second mariage heureux.
Il est mort de cirrhose du foie en 2005.
DEIRDRE BURROUGHS vit seule.
Elle continue à faire de la poésie
et a été publiée
dans plusieurs petits journaux.
Elle ne voit pas Augusten.
On n'a jamais plus entendu parler
ni vu NEIL BOOKMAN.
AUGUSTEN BURROUGHS
a déménagé à New York.
Et il a écrit un livre.