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- Quel est l'impact...
- Pas maintenant !
Mon cabinet vous appellera.
C'est quoi, ce bordel !
Le 8 était bien un B.
Tu trouves ça drôle ?
On perd ce procès.
- Tommy, comment tu as pu rater ça ?
- Ils sont cinquante !
Plus la police. Comment savoir
qu'il avait une salle de lecture ?
- C'est ton boulot !
- Je démissionne ?
Non. Fais ton boulot !
Je travaille sur un troisième homme,
tu comprends ça ?
Et j'en ai pas ! Et tu sais pourquoi ?
Tu le trouves pas !
C'est dur de trouver un pauvre gosse ?
Peut-être qu'on tient déjà le coupable.
Envisagez au moins cette éventualité !
Tout est contre lui.
Vous refusez de le voir.
Je ne refuse rien !
Je ne pense pas que c'est lui !
Écoutez, vous deux.
Dans deux jours, on est baisés !
Alors, faites votre boulot !
Ça devait être dur de venir à Chicago
sans connaître personne.
Non, personne.
Vous aviez de l'argent ?
Non, rien.
Parlons de votre petite amie, Linda.
C'est possible ?
- Non.
- Pourquoi ?
Je suis désolé.
- On peut en parler plus *** ?
- Juste une minute.
Je me sens très...
-...très fatigué.
- Je sais.
Pourquoi parler de Linda
vous perturbe ?
Ça ne me perturbe pas.
Je veux pas...
-...parler de ça maintenant.
- Pourquoi ?
- Vous allez bien ?
- Non, j'ai mal à la tête.
Désolée. Un instant.
Vous savez comment on fait ?
J'en sais rien, bordel !
Aaron...
Quoi ?
Qu'est-ce que tu me veux ?
- Je vais te tuer !
- Ça m'étonnerait.
Jette ça !
Tu te souviens de moi ?
- Je m'appelle Martin Vail.
- Je m'en fous ! Vous avez pas le droit !
J'ai le droit ! Je suis l'avocat
d'Aaron Stampler, petite merde !
Que sais-tu du meurtre de l'archevêque ?
Rien.
Où tu vas ?
Conneries ! Nous baratine pas.
Je jure que je sais rien !
Tu cherchais quoi
dans la chambre d'Aaron ?
Une cassette.
Une cassette vidéo ?
Une cassette de quoi ?
De cul.
- De cul ?
- Tu veux un dessin ?
Avec qui ?
Qui ?
Moi. Linda.
Et Aaron ?
Oui. C'était pour l'archevêque.
Tu veux dire... tu veux dire que
l'archevêque Rushman
est impliqué
dans une histoire de sexe ?
Il "purgeait le démon".
Après un sermon de dix minutes
il nous dirigeait.
- Conneries !
- Je me fous de ton avis.
Que voulais-tu en faire ?
Que voulais-tu faire
de cette cassette ?
La balancer !
Il n'y a qu'une cassette ?
Oui.
Il enregistrait sur la même.
Pourquoi Aaron l'aurait eue ?
Il l'a peut-être prise
et il est retourné le tuer.
Il l'a tué, pas vrai ?
Non.
Où est la fille ? Linda ?
Elle a dû paniquer.
Disparue. Volatilisée.
J'attends pas de cartes postales.
Regarde-moi.
Embarque-le.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- T'auras trois repas par jour.
- T'es pas flic !
- Je l'ai été, c'est pareil !
- Regardez qui est là.
- Finissez-le, c'est un bon article.
Vous connaissez les règles :
ne touchez à rien,
sinon c'est pour ma pomme.
La mienne aussi.
Je touche à rien.
- Vous regardez quoi ?
- Attends.
Va vers elle.
Aide-la.
C'est ça, Aaron.
Linda, aide-le.
Enlève son chemisier.
Voilà.
Aide-le, Linda.
Tu es gentille.
Prends-le dans ta bouche.
Et voilà le mobile !
Prends-la par derrière.
Aaron, prends-la par derrière !
- Je dois vous parler.
- Laissez-moi avec lui !
Tu as confiance en moi ?
- Oui. Bien sûr !
- Moi, je n'ai pas confiance en toi.
Mettons les choses à plat.
Je perds ce procès.
Et tu sais pourquoi ?
Parce que mon client me ment !
J'ai jamais...
Conneries !
Assez de conneries ! Fini de jouer.
Tout le monde croit que c'est toi !
Sauf moi !
Et plus pour longtemps...
Alors je veux tout savoir !
Maintenant !
Tu as souligné ce passage ?
Regarde-moi ! Tu l'as souligné ?
Je ne te crois pas.
Conneries !
Je ne te crois pas !
J'ai vu la cassette !
Je sais ce qu'il t'a fait.
Je veux te l'entendre dire !
Je veux tout savoir !
Dis-moi la vérité !
Tu l'as tué ! Tu l'as tué !
Menteur ! C'est toi ?
Dis la vérité ! Ne mens pas !
Petite ordure ! Tu l'as tué !
Fils de pute !
Qu'est-ce que tu veux de moi ?
Arrête de pleurer !
Je comprends rien de ce que tu dis.
Lâche !
Tu me rends malade.
- Qui t'es toi ?
- Et toi ?
C'est ma cellule, mec !
Qui t'es ?
Ça y est.
Tu es l'avocat.
Son avocat ? Avec ton costard de guignol.
On m'a parlé de toi.
Tu as bien merdé
sur ce coup-là, l'avocat.
Quand Aaron passera à la piqûre,
le poison lui sortira par les yeux.
Où est Aaron ?
Il chiale dans un coin.
Tu lui as fait peur.
Tu traites avec moi.
Tu mériterais une raclée.
Regarde-moi !
Si tu reviens jouer les durs
devant Aaron, je te botte le cul.
- C'est compris ?
- Compris.
Quand Aaron a un problème, il t'appelle.
C'est toi le patron.
Aaron est un nul.
Tu as vu son bé...bé...
Il sait rien faire tout seul.
Il a pas supporté le sang du curé !
S'il m'avait écouté, on serait pas
dans cette merde. Mais il a eu peur.
Il s'est sauvé et il s'est fait prendre,
ce petit connard !
Aaron a tué Rushman ?
Mais non ! D'où tu sors, toi ?
Tu m'as pas écouté ?
Aaron n'a pas les couilles !
C'était moi.
C'était toi.
Il est venu chialer, comme d'habitude.
En tapant du pied et en couinant :
"J'en... j'en peux plus, Roy."
"Aide-moi."
"S'il te plaît, Roy."
J'ai dit :
"Ta gueule, gonzesse !"
"Grandis, sois un homme,
prends-toi en charge !"
Donc tu t'appelles Roy ?
Pardon. Et toi, c'est Marty ?
J'en crève de pas fumer !
- T'as une cigarette ?
- Non, j'ai arrêté.
Pas moi !
Je peux pas vivre sans.
Y'en a bien une qui traîne.
Parle-moi de Linda.
Linda ? Tout le monde s'en fout !
Pas moi.
J'aimerais savoir pour Linda.
Cette pétasse. Tout le monde
se l'est tapée. Tu vois le genre ?
Elle l'a tellement embobiné
qu'il la prenait pour sa petite amie.
Elle lui a brisé le cœur.
C'est pour ça que tu as tué Rushman ?
Pour cette histoire de sexe ?
Tu as vu la cassette.
Réponds !
Tu crois que je m'amuse ?
Je vais te péter le cou.
- Tu as vu la cassette ?
- Bien sûr que je l'ai vue.
Je lui avais dit de trouver la cassette !
C'est le mobile, connard !
Ça va tout foutre en l'air !
Ne la montre à personne !
Tu as pigé ?
M. Vail ?
Je suis là, Aaron.
C'est lui !
Comment ça a pu m'échapper !
J'ai besoin de points de suture ?
Ce n'est pas lui.
Aaron ignore ce qui s'est passé.
J'ai observé les signes
les plus importants.
L'enfance martyre,
les pertes de mémoire, la pensée
elliptique. Il est ambidextre.
Je voulais vous le dire
tout à l'heure.
Son cas vous emballe peut-être,
mais...
ma défense s'écroule.
C'est un cas d'école
de dédoublement de personnalité.
Faites-moi venir à la barre.
Je témoignerai.
Il est fou.
Je ne peux pas
changer de plaidoirie
au milieu du procès.
Le juge ne l'autoriserait pas.
Et ce sont les cas
les plus difficiles à prouver.
Mon opinion de praticien ?
Ce n'est pas un criminel,
mais un gosse malade.
Il n'est pas à sa place
dans une cellule.
Vous avez de l'aspirine ?
Allez, Connerman. Posez-la.
Posez quoi ?
Votre question.
Je ne comprends pas.
Comment défendre
quelqu'un que l'on sait coupable ?
Comment vous faites
pour défendre ces ordures ?
C'est pas ça votre question ?
Toutes les autres tournent autour du pot.
La vraie question, c'est :
"Comment peut-on faire ce boulot ?"
Pour l'argent ?
L'argent, c'est sympa.
Très sympa, Jack.
La première chose
que je demande à un client, c'est :
"Vous avez épargné pour les
mauvais jours ? Vous savez quoi ?"
"Le temps se gâte".
Parce que j'aime me voir
en couverture des magazines ?
Mes 15 secondes à la télé ?
J'adore ! Putain, que j'aime ça !
Mais vous savez quoi ?
C'est pas pour ça.
Vous allez à Las Vegas ?
Je ne vais pas à Las Vegas.
Pourquoi ?
Il est ***.
Si on allait marcher un peu ?
Pourquoi jouer de l'argent
quand on peut jouer avec la vie des gens ?
Je plaisantais.
D'accord, j'avoue...
Je crois à la présomption d'innocence
tant que la culpabilité n'est pas établie.
Je crois à cette notion,
parce que j'ai choisi de croire
qu'à la base, les hommes sont bons.
J'ai choisi de croire
que tous les crimes ne sont pas commis
par des gens mauvais.
J'essaie de comprendre...
pourquoi un homme normal
peut commettre des actes atroces.
Je travaillais pour Shaughnessy.
J'ai fait un truc très moche.
D'illégal.
J'étais procureur alors.
Ce que j'ai fait
a heurté mes convictions.
Je suis parti pour devenir
avocat de la défense.
Et comme tout le monde
nous prend pour des menteurs,
je me suis promis...
de garder mes mensonges
pour ma vie privée.
Publiez ça et je vous colle un procès.
- D'accord, j'ai fait une petite erreur !
- Sans blague !
Vous voulez un nouveau tailleur ?
Vous l'aurez.
Tu as fait une erreur ?
Tu voulais un troisième homme ?
Tu l'as.
Et un quatrième et un cinquième...
Qu'allez-vous faire, Marty ?
J'ai vraiment merdé.
Vous aviez raison.
Comment allez-vous le tirer de là ?
Je n'en sais rien.
Ce que je sais, c'est qu'Aaron
n'a pas commis de meurtre
avec préméditation.
- Il l'a frappé un million de fois !
- Pas Aaron.
Pour qu'il y ait crime capital,
l'État doit prouver la préméditation.
Roy l'avait prémédité. Pas Aaron.
Pour le prouver,
il faut plaider la folie.
Impossible, sauf si vous voulez
changer de travail.
J'ai fait une erreur
mais je n'avais pas tort.
Aaron est innocent,
c'est Roy le coupable.
Il n'a pas besoin d'un avocat
mais d'un exorciste.
Arrête tes conneries.
T'y étais pas, il fallait le voir.
Il est givré.
Toute sa vie, il s'est fait baiser.
Par son père, par ce prêtre.
Il ne mérite pas la mort et c'est
notre boulot d'en convaincre le jury.
Comment on fait ?
En essayant de parler
de cette histoire.
- La cassette.
- Quoi ?
C'est dingue.
Ça leur donne le mobile !
À première vue mais...
en réalité, ça retourne la situation.
Ça donne un aspect concret
à ce que Rushman a fait à ce gosse.
On ne peut pas la produire.
Nous ne le ferons pas.
À quoi tu joues ?
- Qui c'est ?
- Tu le sais très bien.
Chez Barleycorn, tout de suite !
Chouette *** !
De ta collection ?
Où tu l'as eue ?
- Tu l'as volée sur les lieux du crime ?
- Je ne sais rien de cette cassette.
Menteur !
La pire chose à faire, c'était
de te la donner. Tu as le mobile.
Tu devais me la donner.
Tu ne pouvais pas la produire.
Le jury t'aurait méprisé
pour avoir sali l'archevêque.
Mais si c'est moi qui la montre,
mobile ou pas, j'ai le mauvais rôle
et tu obtiens de la sympathie
pour ce pauvre garçon abusé.
- Tu crois ?
- Je te hais.
Ne l'utilise pas.
J'en ai pas l'intention.
Comme d'habitude !
- Tu es prêt à tout.
- Je ne suis prêt à rien.
Tu m'ouvres une porte
alors qu'il y a un tigre derrière.
Tu sais qui ça dérangerait ?
- Shaughnessy.
- Qu'il aille se faire foutre !
- Quoi ?
- Va te faire foutre.
Encore merci.
Quel est ton mobile sinon ?
J'ai un mobile.
Oui ? Lequel ?
Je te le dirai.
Alors dis-le vite au jury,
le temps passe.
Tu crois m'avoir piégée.
Parce que tu me connais bien,
tu crois savoir comment je pense.
Moi aussi,
je sais comment tu penses.
Tu sais à quoi je pense ?
Tu t'es blessé ?
Je me suis cogné
dans l'armoire à pharmacie.
Plutôt une femme qui te quittait.
- On devrait revenir ici plus ***.
- Ils ferment dans dix minutes.
Après le procès.
Quand il n'y aura plus d'enjeu.
Comment peux-tu avoir
autant d'à-propos dans un prétoire
et si peu dans la vie.
J'y penserai plus ***.
Pour l'instant, je te hais trop.
Vous avez de la visite.
La voilà.
À plus ***.
Où est la cassette ?
C'est pas très joli ce qu'il y a dessus.
- En effet.
- Qui l'aurait crû ?
- D'où elle sort ?
- Elle a atterri sur mon palier.
- Vail ?
- Qui d'autre ?
Malin, le salaud.
Qu'a-t-il derrière la tête ?
- Je n'en sais rien.
- Arrêtez, Janet !
Vous le connaissez bien.
Vous couchiez avec lui.
- Où elle est ?
- Chez moi.
Un conseil...
Si vous avez des ambitions
au-delà de ce cabinet,
prenez votre petit sac à main,
rentrez et détruisez cette cassette
comme je l'ai fait
dès que je l'ai reçue.
Vous ne pensez pas qu'il a une copie ?
Qu'il y a un original ?
On juge Stampler,
pas l'Église catholique.
Trouvez un autre mobile,
sinon Dieu vous garde.
Madame le Procureur.
L'État appelle Thomas Goodman.
L'accusation sait très bien
que M. Goodman est mon enquêteur.
Les textes en vigueur
le dispensent de témoigner.
- Permission d'approcher.
- Accordé.
Une pièce importante
est en ma possession.
Le témoin peut l'authentifier.
C'est la prérogative de M. Vail.
S'il ne veut pas qu'il témoigne,
il ne témoignera pas.
Décidez, M. Vail.
M. Goodman,
êtes-vous venu chez moi ?
Je veux dire dans mon immeuble.
Prétendument.
Vous faites erreur.
Vous êtes venu ou pas.
"Prétendument" n'a rien à voir.
Je suis...
-...venu chez vous.
- Pour quoi faire ?
- Une livraison.
- De la part de qui ?
M. Vail vous a envoyé
me livrer quelque chose ?
Quoi ?
Une cassette.
Serait-ce la cassette
que vous m'avez livrée ?
Je crois.
Le Ministère Public
verse cette pièce au dossier.
Notez, greffier.
Où M. Vail a trouvé cette cassette,
s'il s'agit de la même ?
Il l'a prise dans un placard
- chez l'archevêque.
- Il l'a volée.
Empruntée. Je l'ai copiée
et je l'ai remise à sa place.
Pouvez-vous
nous en décrire le contenu ?
Il y a un sermon de l'archevêque,
une répétition d'un sermon,
suivi d'une...
-...vidéo familiale.
- Quel genre de vidéo ?
- Des enfants de chœur...
- Et ?
- Une fille.
- Qui font quoi ?
Une leçon de catéchisme ?
Des relations sexuelles.
Silence !
Un ***.
Comment se fait-il
que cette cassette ***
se trouvait chez l'archevêque,
prête à être découverte
par M. Vail ?
Il en était le metteur en scène.
- Qui ?
- L'archevêque Rushman.
Silence dans la salle !
L'accusé apparaît-il dans cette vidéo
filmée par l'archevêque ?
Oui.
Et sa petite amie, Linda Forbes ?
Oui.
D'après vous,
l'accusé prenait-il plaisir
à participer à ce film
avec sa petite amie ?
Non, pas du tout.
Je ne vous demande pas
si nous avons découvert le mobile.
Nous en déciderons
après avoir visionné cette cassette.
Pas d'autre question.
La défense veut interroger le témoin ?
Audience suspendue.
Greffier, prenez cette cassette.
M. Goodman, vous êtes dispensé.
Merci du conseil.
M. Vail dit
que c'est votre petite amie.
- Elle l'était.
- Comment vous êtes vous connus ?
À la Maison du Sauveur.
J'étais enfant de chœur et elle...
elle travaillait pour l'archevêque.
Elle faisait quoi ?
Couchiez-vous
avec quelqu'un d'autre ?
Et elle ?
Non, je suis encore ici.
Quoi ! ?
M. Vail, prêt à appeler
votre premier témoin ?
La défense appelle John Shaughnessy.
Objection.
Ce n'est pas un témoin potentiel.
Puis-je approcher ?
Vous pouvez.
Mon client joue sa vie.
Nous maintenons la présence
d'une troisième personne.
M. Shaughnessy est en mesure
de le confirmer ?
La Constitution
est prioritaire dans ce cas.
J'ai le droit de citer tout témoin
qui peut promouvoir la vérité.
C'est stipulé dans le 6e amendement
et dans "Brady contre le Maryland".
Êtes-vous au conseil d'administration
de la Fondation Rushman ?
J'en suis membre honoraire.
Quels sont la nature et le but
de cette Fondation ?
Elle a été créée par feu l'archevêque
afin d'investir dans des projets pour
le plus grand bien de la communauté.
Le plus grand bien de la communauté...
Était-ce le cas dans la banqueroute
du projet South River ?
- Oui.
- Pouvez-vous dire à la Cour
pourquoi ce projet a été abandonné ?
Il y avait divergence d'opinions
sur les coûts.
N'y avait-il pas aussi divergence
d'opinions entre les investisseurs
- et l'archevêque ?
- Je ne me souviens pas.
De quelles sommes parlons-nous ?
Combien d'argent a été investi
dans ce projet avorté de South River ?
Soixante millions.
C'est beaucoup d'argent.
Vous et l'archevêque étiez amis
depuis combien... vingt ans ?
- Vous vous connaissiez donc bien.
- C'est vrai.
- Cette cassette vous a surpris ?
- Bien sûr.
Vous souvenez-vous d'allégations
contre l'archevêque ?
Pas que je me souvienne.
Pas depuis que vous êtes
Procureur de l'État.
En quinze ans, vous avez supervisé
toutes les poursuites du Comté.
Surtout celles
concernant les célébrités.
J'ai aussi mille
des meilleurs procureurs du pays.
Mais comme Procureur de l'État,
c'était à vous
de décider en dernier ressort
qui serait ou non inculpé.
Revenons maintenant...
en juin 1985.
Vous souvenez-vous d'allégations
d'attentats à la pudeur
concernant l'archevêque ?
J'en ai pas le souvenir.
Vous ne vous souvenez pas d'un certain
Michael O'Donnell qui est venu
au service des plaintes,
dans vos locaux ?
Non, Maître.
Vous m'étonnez
parce que j'ai là un document
de la police municipale de Chicago,
où il est écrit que Michael O'Donnell
a décrit au responsable du service
pendant deux semaines,
avec force détails, les abus sexuels
que lui a fait subir l'archevêque.
N'est-il pas vrai,
M. le Procureur d'État,
que vous avez alors décidé
que votre ami,
l'archevêque,
ne serait pas jugé pour ces faits ?
Il vous était redevable !
Quelle déception
quand il s'est retiré de South River !
Que s'est-il passé ?
Il a dit "Ça suffit" ? Il a dit "Non !"
Vous et vos investisseurs aviez
60 millions de raisons de le tuer.
Ordure !
Le témoin est renvoyé.
Suspension d'audience.
Vail, dans mon bureau !
Pour Joe Pinero, sale merde.
Commencez à chercher du boulot.
Si vous pensez utiliser mon tribunal
pour régler des vengeances personnelles,
vous vous trompez lourdement.
J'élimine ce témoignage,
comme étant sans valeur juridique.
Et je vous condamne
à une amende de 10 000 $.
Vous me dites que votre tribunal
ne sera pas impartial ?
Prenez garde.
Vous êtes en terrain dangereux.
J'établis le chèque à votre nom ?
Vous voulez être dessaisi ?
Vous tournez ce procès en dérision
et je ne l'autoriserai pas.
Je vous suggère de représenter
votre client
et de cesser de vous représenter, vous !
Non, juste une minute.
Je me sens très fatigué.
Je sais.
Pourquoi parler de Linda
vous perturbe ?
Vous savez comment on fait ?
Dr Arrington, combien de temps
avez-vous passé avec Aaron Stampler ?
Environ 60 heures.
Qu'avez-vous découvert
au cours de votre analyse ?
J'ai découvert que M. Stampler
souffrait de troubles psychiques
et d'un dédoublement
de la personnalité.
Le Dr Arrington ne fait
que relater ses observations.
Je viens de comprendre.
Excusez-nous une minute.
S'il met en doute sa santé mentale...
J'essaie d'établir qu'il y a amnésie.
C'est faux. Il dit qu'il est fou.
- C'est vrai ?
- Non.
Je vous autorise à continuer
à condition d'être très prudent.
Absolument.
Où en étions-nous ?
Aaron Stampler pouvait-il
être présent au moment du meurtre
- et ne pas s'en souvenir ?
- Oui.
Pouvez-vous nous expliquer ?
Son état au moment du crime était tel
que son corps pouvait être présent et
son esprit incapable de s'en souvenir.
Comment est-ce possible ?
Ce mécanisme neurologique
a pu se déclencher
avec les violences de son père.
Pour se défendre, sa psyché a éclaté,
l'aidant à créer
deux personnalités séparées.
- M. Vail !
- Je n'ai rien dit !
Vous avez été averti deux fois.
Continuez-vous dans cette voie ?
Réfléchissez bien avant de répondre.
Une dernière question.
Dr Arrington,
à votre avis, Aaron Stampler est-il
capable de commettre un meurtre ?
Non. Il est trop traumatisé
pour exprimer colère et frustration.
Ses émotions sont refoulées.
C'est pourquoi il a créé Roy,
qui lui est capable d'un tel crime.
Ça suffit, M. Vail !
Le jury
et la Cour ne retiendront pas
cette réponse.
Le Procureur veut-il
interroger le témoin ?
Certainement.
Puisque vous en avez parlé,
malgré les injonctions de la Cour,
je suis curieuse de savoir
si le dédoublement de la personnalité
est votre spécialité ?
Non.
La psychiatrie légale
est-elle votre spécialité ?
Non, je suis neuropsychologue.
Je vois. Vous n'avez pas
d'expérience en médecine légale,
vous avez disons...
un point de vue théorique.
Vous excuserez cette question
assez théorique.
Je conduis ma voiture
et on me coupe la route.
Je me dis : "Je vais le tuer !"
Mais je ne le fais pas.
- Je l'espère.
- Exactement.
Cela nous arrive à tous.
On nous fait du tort, pourtant
on ne s'invente pas des psychopathes
pour faire notre sale boulot.
Ce n'est pas vous qui souffrez de troubles
de la personnalité, mais M. Stampler.
Je sais.
Vous avez dit aussi
avoir rencontré ce...
Comment déjà ?
- Roy.
- Roy, comment ?
Il n'a pas donné d'autre nom.
Je vois. Est-ce que ce Roy
vous a dit avoir tué l'archevêque ?
M. Vail était seul avec lui.
Je regardais par la vitre
mais de retour dans la pièce,
j'ai vu Roy qui redevenait Aaron.
Avez-vous enregistré
cette apparence d'Aaron... ?
Désolée. Je ne m'habitue pas
à ce nom.
Vous l'avez filmé ?
- La cassette était terminée.
- Terminée ?
Donc, vous n'avez aucune trace
de cette transformation ?
Fait-il la différence
entre le bien et le mal ?
Si Aaron Stampler
a massacré l'archevêque...
Si Aaron Stampler a assassiné
l'archevêque,
sait-il qu'il a enfreint la loi ?
Oui, mais ce n'est
pas Aaron qui l'a tué.
Je sais, docteur !
C'est Roy.
C'est tout. Pas d'autre question.
Le témoin peut se retirer.
Si vous voulez redéfinir l'accusation
et appeler vos psychiatres,
je vous y autoriserais.
Ce ne sera pas nécessaire.
Nous avons tous les éléments.
M. Vail, êtes-vous prêt
à prendre la suite ?
Je suspens l'audience ?
Parlez-nous de vos relations
avec l'archevêque.
C'était un père pour moi.
- Je l'aimais beaucoup.
- Pourquoi ?
Pourquoi ?
Il m'a sauvé la vie.
C'est la seule personne
qui m'ait bien traité.
Arrête de pleurnicher, fillette.
Sois un homme.
Nous avons tous vu la cassette.
Cela a-t-il modifié vos sentiments
pour l'archevêque ?
C'était un homme formidable.
Vous n'êtes pas en colère qu'il vous ait
forcé à apparaître sur cette cassette.
Il a tout fait pour moi.
Je ne pouvais rien faire
d'autre pour lui. Il en avait besoin.
Connaissez-vous Roy ?
Vous avez entendu le témoignage
du Dr Arrington
sur ce qu'elle et moi
avons vu en prison.
Des choses étranges.
Vous vous souvenez ?
Je l'ai entendue
mais je ne me rappelle rien.
- Aucun souvenir ?
- Non.
Avez-vous tué l'archevêque ?
Non, je ne l'ai pas tué.
Il est à vous.
Vous voulez un peu d'eau ?
- Non, m'dame.
- Vous êtes sûr ?
Croyez-vous que l'archevêque
portait un masque ?
Pardon ?
Croyez-vous qu'il agissait
d'une façon en public
et d'une autre en privé ?
Non, je ne crois pas.
D'où ce passage souligné, non ?
- Je n'ai pas souligné ce passage.
- Vous ne l'avez pas souligné.
Et vous n'avez pas gravé les références
de ce passage sur sa poitrine.
Non, m'dame. Je vous ai dit que...
Vous l'aimiez !
Comme un père.
Même s'il vous obligeait
à commettre des actes sexuels
avilissants pour son plaisir ?
Vous ne comprenez pas.
C'était pour lui la seule manière
de chasser ses démons.
- Il en avait besoin.
- Pour jouir, voilà pourquoi !
Il avait besoin de vous comme animal
de cirque. C'était votre fonction.
Je serai directe
parce que je suis fatiguée,
et que j'ai eu ma dose de sordide.
Je veux rentrer chez moi,
me laver les mains et vous oublier,
vous et l'archevêque.
Vous a-t-il forcés, vous,
votre petite amie et d'autres
à accomplir des actes sexuels
pendant qu'il regardait ?
Oui, mais...
Il vous y a forcé !
En menaçant de vous expulser
de la Maison du Sauveur,
d'une vie dans la rue sans chauffage,
sans eau et sans nourriture !
Il vous a mis devant une caméra,
vous a fait ôter vos vêtements
et vous ne pensez pas que ça,
c'est la face cachée
d'un homme que nous pensions
tous connaître ?
Si quelqu'un me faisait ça,
je tuerais sans hésiter !
Je le poignarderais 78 fois
avec un couteau de boucher.
Je lui couperais les doigts,
je lui trancherais la gorge,
je graverais sur sa poitrine,
je lui arracherais les yeux !
Je le jure !
Mais c'est moi.
Pas d'autre question.
Où tu vas ?
Regarde-moi, salope !
Reculez !
Approche-toi
et je lui brise le cou !
Va te faire foutre, Marty !
Je me tire !
N'essayez même pas de l'allumer.
- Comment va votre cou ?
- Je vivrai.
Je peux appeler un docteur.
M. Shaughnessy a appelé pour dire qu'il
n'invoquerait pas un vice de procédure.
Comme s'il le pouvait...
J'arrive pas à croire
qu'il ait le culot d'appeler !
Ce qui m'intéresse,
c'est votre opinion.
Votre réquisitoire ne tient plus.
Par honnêteté,
je déclare un vice de procédure,
qu'importe ce que MM. Shaughnessy
et Vail pensent, si vous le voulez.
L'accusation ne peut rouvrir ce procès,
même si elle le voulait.
Du moins, pas par moi.
Et je vous garantis que personne
au Parquet ne voudra le faire.
À vous de décider.
Je renvoie le jury.
Des magistrats le jugeront.
Il plaidera non coupable
pour cause de folie.
L'accusé sera détenu à Elgin
pour 30 jours de tests.
Ils décideront de la durée de sa peine.
- Ça vous va ?
- Il sortira dans un mois !
Prenez-vous en au législateur.
Je rentre chez moi.
Je ne vous rembourse
pas votre amende.
Et la prochaine fois, plaidez la folie,
ou je vous fais rayer du barreau.
- Tu vas bien ?
- J'en ai l'air ?
J'ai été attaqué par ce cinglé.
J'ai perdu le procès et mon travail.
Je ne vais pas particulièrement bien.
Tu as gagné, justice a été rendue !
Félicitations.
Tu le savais,
qu'en le poussant à bout
il péterait les plombs ?
Je savais qu'il exploserait
s'il était menacé.
Moi seule pouvait le faire.
Tu t'es servi de moi !
Je n'avais pas le choix.
En quoi me servir de toi
était si terrible ?
Je savais
que tu ferais ton travail,
que tu résisterais à Shaughnessy,
que tu essaierais de gagner ce procès.
Où est le mal ?
J'ai perdu mon boulot !
Tant mieux.
Tu aurais dû partir depuis longtemps.
- Pourquoi sais-tu ce qu'il me faut ?
- Parce que je suis arrogant.
Je suis très...
très arrogant.
Tu veux danser ?
Tu en es sûre ?
Tourne-toi.
Je dois aller voir mon client.
- Laissez-nous seuls.
- Vous êtes sûr ?
Ça va ?
J'ai mal à la tête.
Tu ne te souviens de rien ?
J'ai encore eu une absence.
J'ai de bonnes nouvelles.
Ils annulent le procès.
Ils t'envoient dans un hôpital
où tu seras soigné.
Il y a de grandes chances
que tu en sortes bientôt.
J'arrive pas à y croire.
Je sais pas quoi dire.
Dès que vous êtes
entré dans ma cellule,
j'ai su que tout se passerait bien.
Vous m'avez sauvé la vie.
Je dois y aller.
Quand je vous reverrai ?
Ça dépend de la Cour.
Ne t'inquiète pas.
Je continue à surveiller tout ça.
Appelle-moi en cas de besoin.
D'accord.
Dites à mademoiselle Venable
que je m'excuse.
Dites-lui que j'espère
que son cou va bien.
Qu'est-ce que tu as dit ?
Tu disais n'avoir aucun souvenir
de tes absences.
Comment sais-tu pour son cou ?
Bon point pour toi, Marty.
J'allais laisser tomber.
Tu avais l'air si heureux.
Je me suis dit...
À vrai dire, je suis content
que t'aies compris.
Je crevais d'envie de te le dire.
J'ignorais de qui
tu voulais l'entendre...
Aaron ou Roy, Roy ou Aaron.
Je vais te dire un secret.
Un secret entre avocat et client.
Tu me suis ?
Peu importe de qui tu l'entends.
L'histoire est la même.
J'ai dû tuer Linda, m'sieur Vail.
Cette... cette pute
a eu ce qu'elle méritait.
Mais...
Dépecer ce fils de pute, Rushman...
Ça, c'était du travail d'artiste !
Tu es très bon.
Oui. Je me suis
quand même fait arrêter.
Il n'y a jamais...
jamais eu de Roy.
Marty ! Si c'est ce que tu crois,
tu me déçois.
Je peux te le dire...
Il n'y a jamais eu d'Aaron,
Maître.
Je croyais que tu avais compris
sur la fin !
Quand tu m'as fait comparaître,
c'était génial !
"Sois un homme !"
J'ai su ce que tu voulais.
C'était comme si on dansait !
Fais pas la tête.
On a réussi !
On a réussi !
On fait une belle équipe, toi et moi.
Tu crois que j'y serais arrivé
sans toi ?
Tu es un peu en colère...
tu t'étais attaché à Aaron.
Je comprends mais...
l'amour, ça fait mal.
Je plaisantais !
Je voulais pas te faire de peine.
Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ?
Tu me remercieras parce que
ça va bien t'endurcir, Martin Vail !
Tu m'entends ?
Je te le promets !
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