Tip:
Highlight text to annotate it
X
Je m'interroge...
Savons-nous tous
où est notre place ?
Et si nous le savons vraiment,
au fond de notre coeur,
pourquoi le plus souvent
n'en tirons-nous aucune conséquence ?
Il y a forcément
autre chose dans la vie,
un but pour chacun de nous,
une vraie place.
Tu étais ma place.
Je l'ai su
dès que je t'ai rencontré,
ce soir-là, il y a si longtemps.
Merci !
Merci beaucoup.
Je voudrais remercier le groupe.
Après ce vacarme,
je ne pourrai être que bon.
Alors, Margaret Thatcher,
il faut lui reconnaître ça,
qu'on l'aime ou qu'on la dé***,
Margaret Thatcher est
l'homme fort du parti Tory.
Charley !
- Salut, frangine !
- Tu es gelée !
Je n'ai pas trouver de taxi.
Dieu m'a punie.
- Tu ne crois pas en Dieu.
- Je sais. Alors c'est Henry ?
Très séduisant.
Bonsoir, je suis Charlotte.
Comment allez-vous ?
Ravie de vous rencontrer.
Je suis désolée
d'avoir raté le mariage.
Elle a déjà dû vous le dire,
je suis nulle pour les rendez-vous.
- Elle a dit...
- Elle est cinglée,
mais vous l'avez épousée,
vous devez le savoir.
On va vous présenter.
Venez avec moi.
Maman, Papa, je vous présente
la soeur de Sarah, Charlotte.
Oui, bien sûr.
Comment allez-vous ?
Mes parents,
M. et Mme Bauford.
Dieu soit loué, vous avez
tous les deux le même nom.
Heureux de vous rencontrer, Charlotte,
ou dites-vous Charley ?
Écoutez, je suis affreuse,
si ça ne vous dérange pas...
Je te montre la salle de bains.
Selon un joueur de tam-tam
d'un village éthiopien,
cela veut dire :
"j'ai mangé une tarte aux raisins."
Regardez-moi ça.
Trésor, tu es magnifique.
Regardez-la.
Et toi...
tu es en robe.
Tu parles d'une robe.
On dirait Ivana Trump
après quelques verres.
Viens là.
Tu n'es pas sérieuse.
Tu sais que c'est inutile.
Je dé*** ça.
Qu'est-ce que tu penses de lui ?
Je pense qu'il est absolument charmant.
Il est superbe, vraiment.
Oui, et doux, et drôle, et sauvage.
Il est très anglais.
Tu es mariée à un anglais très anglais.
Tu rougis !
Comment ça va à la maison ?
Ça va. Tu nous manques.
Le travail ?
Très excitant.
Ils me donnent des histoires
de carambolage dans la 54e rue.
Des trucs comme ça.
Tu cherches mieux ?
Annoncer les nouvelles importantes.
Tu y arriveras.
Sur ce, il est temps
que je cède la place
à quelqu'un de vraiment spécial.
Merci beaucoup.
Désolée de vous interrompre,
mais le fils de M. Bauford, Henry,
voudrait faire une déclaration.
Merci.
Mesdames et messieurs,
comme vous le savez,
nous sommes notamment ici ce soir
pour rendre hommage à Lawrence Bauford
et à son action
en tant que Président
de "Aid Relief International".
Monsieur... Monsieur !
Oh, chérie.
- Elle s'est coupée.
- Oh mon Dieu.
Tu vas bien ?
Moi je dis que c'est de l'arnaque.
1000 balles pour un dîner trop cuit
et gesticuler sur une piste de danse...
Mais bon, on se saoule
pour la bonne cause,
pas vrai ?
À la vôtre.
Sortez-le d'ici.
Ce n'est pas évident...
Faites quelque chose.
20 £ cette bouteille.
Location de la salle,
encore 20.
30 de bouffe.
Ça doit faire 50 £ par tête de pipe.
Tiens, Jojo.
C'est ta part.
Oh, je m'excuse.
Je n'ai pas fait les présentations.
Voici Jojo.
En fait, ça l'intrigue, votre dîner.
Quand je l'ai rencontré,
il avait si faim
qu'il essayait de manger sa langue.
C'est drôle,
ils n'en font pas en salade.
Écoutez, je vais être franc,
je veux être franc.
C'était un tas d'os
dans un tas de merde,
et je parle pas de merde civilisée.
C'était de la jaune,
bien liquide.
J'ai 2000 gosses
dans mon camp en Afrique
avec le même problème,
et un enculé d'ici
nous a retiré nos subventions.
Ils vont devoir manger des mouches.
Jojo,
il voulait savoir pourquoi.
Alors je lui ai montré ça.
"En raison du climat politique,
"nous ne pouvons plus assurer
de présence
humanitaire en Éthiopie communiste."
C'est une description honnête,
Larry ?
Ou vous préférez
une tournure plus positive ?
Ça suffit, Dr Callahan.
Vous avez fait votre numéro,
vous pouvez partir.
Pourquoi ne pas monter sur scène ?
Ce gosse voudrait comprendre.
Ces 2000 vies, ça vous permet
d'acheter quoi, une nouvelle voiture ?
Une nouvelle
paire de seins à votre femme ?
Allez, ne soyez pas timide.
J'ai un camp de 30 000 personnes,
il en meurt 40 par jour.
J'ai la rougeole, la typhoïde,
le choléra,
chaque putain de maladie connue.
Dans 6 semaines,
ils seront tous morts.
Allez.
Dites-moi quelque chose.
J'ai compris.
C'est la blague du singe, hein ?
Vous voulez qu'il fasse...
devant vous, hein ?
Il va le faire.
Il va le faire pour vous.
300 calories
dans une simple banane,
plus qu'il n'en a en un jour.
Il ferait tout ce que vous voulez.
Vous voulez bien descendre,
s'il vous plait ?
Monsieur ?
Excusez-moi, monsieur.
Vous pouvez descendre,
s'il vous plait ?
Dr Callahan, je présume ?
J'étais là-bas ce soir.
J'étais fasciné.
"EGRIS"
Ça sonne assez prétentieux
pour être une oeuvre de charité.
Attendez une minute,
je me souviens.
J'étais en Inde et vous bossiez
à la frontière de l'Afghanistan
La rumeur dit que vous y êtes entré.
Il y a encore beaucoup de gens
qui meurent, là-bas.
C'est toujours comme ça, Docteur.
Je ne suis pas un guerrier.
Je suis dans l'humanitaire.
Je l'avais compris.
Ainsi nous y voilà...
vous avec votre façon d'aider,
moi avec la mienne.
Et n'est-ce pas
une étrange coïncidence,
que quand j'ai besoin
d'entrer en Éthiopie,
vous y êtes déjà.
Non merci.
Je financerais votre travail,
bien sûr.
"J'ai un camp avec 30 000 personnes,
il en meurt 40 par jour.
Dans 6 semaines,
ils seront tous morts."
Un peu exagéré peut-être,
mais très efficace.
Depuis quand la CIA se soucie-t-elle
de la famine en Afrique ?
Je présume que vous êtes de la CIA,
M. Steiger.
Simple curiosité...
Votre show de ce soir,
c'était pour avoir de l'aide,
ou pour vous faire remarquer ?
Je dirais une conférence de presse.
Non, une déclaration d'indépendance.
La liberté est un luxe qui coûte cher.
Si vous saviez combien
m'a coûté votre caution...
Je ne marche pas.
La passion a peu de valeur, Docteur.
Si vous cherchez un ours savant,
adressez-vous à un cirque.
Une cigarette au lever.
Ou tu es complètement heureuse,
ou tu n'as pas dormi.
Tu veux que je t'appelle un taxi ?
C'est déjà fait.
Et ta main ?
Ça va.
Et Henry, il est...
Il dort encore.
Alors...
tu vas me manquer.
Oui, toi aussi.
Mais, tu sais,
si ça devient trop anglais par ici,
je t'enverrai un colis d'urgence,
plein de macaronis au fromage,
avec une tarte aux pommes,
et une paire de baskets.
Ça sera du meilleur effet
dans le Londres branché.
- Taxi pour Mme Jordan.
- Ok, merci.
Il est là.
Dis à M. l'Endormi,
que je lui dis au revoir,
pip-pip, cheerio,
ou quoi qu'ils disent ici.
Je t'aime.
Je t'aime aussi.
Salut, frangine.
- Prends soin de toi.
- Toi aussi.
...le petit garçon s'était échappé
pendant son transfert
au bureau d'immigration
de l'aéroport d'Heathrow.
Son corps a été retrouvé
tôt ce matin
ici sous Junction Five.
Le rapport préliminaire suggère
qu'il est mort d'hypothermie.
Un porte-parole
du Département d'Immigration
a déploré le relâchement
de la sécurité par manque de personnel.
Le petit garçon
avait été arrêté la nuit dernière
pour des troubles causés lors d'un bal
de charité dans un hôtel de Londres.
Un homme identifié
comme étant Nicholas Callahan,
un travailleur humanitaire en Éthiopie,
a interrompu l'évènement
par un émouvant plaidoyer
pour une augmentation
de l'aide à l'Afrique.
À Junction Five,
Aidan Pickering, LNS.
Quand Dubuque a débuté,
vous pouvez voir à quel point
elle empruntait à Van Gogh.
Elle ne s'en cachait pas,
c'est dans tous ses paysages.
Mais si vous regardez ici,
ce qu'elle fait dans cette abstraction
est bien plus calculé,
plus développé.
Sa manière de traiter le thème
de l'attraction et de la répulsion,
ombre contre lumière.
Par ici, une autre oeuvre,
qui a je pense
encore plus de profondeur émotionnelle.
C'est magnifique, n'est-ce pas ?
Nous avons...
d'autres exemples de son travail,
que vous devriez voir.
Chérie, tu es sûre de ce que tu fais ?
Oui.
Et avant que tu dises quoi que
ce soit, j'ai parlé
avec toutes les organisations
humanitaires et les ambassades,
et avec 40 000 £...
40 000 £ ?
De quoi tu parles ?
Où vas-tu trouver 40 000... ?
...et des excédents du Sud Soudan.
De là, je les transporte à Tigre.
J'ai retiré mes économies,
il me manque encore 8 000 £.
Mais, Sarah, ça ne se fait pas comme ça.
- Tu ne peux pas...
- Henry, c'est décidé.
Alors envoie l'argent
à une oeuvre humanitaire,
mais ne vas pas t'aventurer
dans un trou paumé en Afrique
juste pour te donner bonne conscience.
- C'est trop...
- Trop quoi ?
Ce n'est pas la manière de faire
la plus adulte.
J'ai peut-être pas envie d'être adulte.
Bien...
- Si c'est ce que tu veux...
- Ça l'est.
Je t'aiderai à trouver l'argent.
Merci.
Je parlerai à Papa.
Il connaît tout le monde.
Mais l'Éthiopie, c'est un peu...
Ça ira.
Ça ira.
On trouvera l'argent.
Viens avec moi.
Chérie, même si je pouvais...
- Tu ne peux pas ?
- Non, c'est pas ça.
Tu me connais, je ne suis pas
fait pour ce genre de chose.
Je suis un urbain.
Il me faut quatre murs et un lit.
En plus j'ai des réunions ici
pour au moins un mois.
Vas-y.
Tu as raison.
Je sais que ça fait un peu
Petite Soeur des Pauvres
et tout ça...
Je m'en fiche.
Je sais que je suis folle,
que je te rends fou,
et je comprends
que tu ne puisses pas venir, mais...
tu seras là à ma descente d'avion ?
Tu seras là à ma descente d'avion ?
Bien sûr,
je serai là à ta descente d'avion.
Trois ans sans pluie,
pas une goutte.
Ça, et la guerre.
Ces gens ont quitté leurs maisons,
ils marchent depuis des jours.
On a seulement dix camps au sud.
Trop de monde,
pas assez de camps.
La rougeole,
vous connaissez ?
Oui, bien sûr.
On perd beaucoup de monde
avec la rougeole et la diarrhée.
Beaucoup meurent, pas de vaccin.
- On a apporté des vaccins...
- Et le choléra, partout.
Il faut creuser profond
pour de la bonne eau.
La famine est partout,
la mort est partout.
Vous parlez très bien anglais.
Les missionnaires m'ont appris.
C'est vrai ?
Vous êtes mariée ?
Vous avez un mari ?
Un homme ? Connerie.
Pas besoin d'homme.
Ils m'ont demandée en mariage,
souvent,
mais je conduis un camion.
Les hommes, tous des bons à rien.
Et puis je suis trop vieille,
maintenant.
Aucun homme dans mon village
ne voudrait une femme de plus de 18 ans.
Dans ma tribu, c'est 30.
Arrêtez.
Arrêtez-vous. Stop. Stop !
C'est votre fils ?
Pas de bébé.
On y va.
Trop dangereux de s'arrêter.
On s'en va.
C'est inutile.
L'enfant et la mère, les deux inutiles.
Stupide femme-enfant.
Tula, la ferme.
Je te donne 4 sacs.
4 sacs pas assez.
Je prends un camion.
Tu vas leur dire que tu prends
la moitié de leur nourriture ?
Combien vous êtes ?
50 ? 100 ?
- Mes hommes combattent...
- Je sais, je sais... pour le peuple.
C'est du bon.
Huit sacs.
Quatre de chaque camion.
C'est honnête.
Hein, M. Elliott ?
Honnête, non ?
Bienvenue à l'aide humanitaire.
Tenez-lui les jambes, d'accord ?
Excusez-moi.
Cet enfant,
sa mère est dans le camion,
elle est blessée.
- Trop ***.
- Quoi ?
- Trop ***, aucun espoir.
- Pourquoi ?
Sans parler des maladies
qu'ils ont peut-être,
ils sont trop faibles pour survivre.
Vous...
vous décidez ça comme ça ?
On fait le tri.
Je suis médecin.
- J'en ai 30 000...
- Je sais.
J'ai déjà entendu ça à Londres.
- C'est vrai ?
- Oui, mais je pense
que vous pourriez les aider.
Oh, vraiment ?
Oui, vraiment.
Je vois. Vous payez ces camions,
alors je dois correspondre à l'idée
d'héroïsme d'une petite blanche, hein ?
Pourquoi vous arrêter ici ?
Je peux vous prendre en photo :
"la pauvre petite fille riche
tenant un bébé noir mourant."
Coiffez-vous un peu,
vous serez superbe.
J'ai vu l'enfant depuis le camion.
Je l'ai recueilli,
sa mère était blessée.
Je l'ai emmenée aussi.
Pouvez-vous s'il vous plait
les examiner ?
Ça semble honnête.
Kat.
Bonjour.
Bonjour.
Je suis Kat.
Je suis l'administrateur en chef
et le logisticien, si ça
ne sonne pas trop prétentieux,
et vous avez rencontré Nick,
notre chef d'équipe
et médecin à plein temps.
Il est très occupé en ce moment.
Voici le centre
de distribution de la nourriture.
Archaïque mais efficace,
comme nous tous.
Les vivres que j'ai amenées,
ça représente combien de temps ?
Trois, quatre jours peut-être.
C'est tout ?
J'en ai bien peur, oui.
Vous ferez quoi après ?
En général on trouve une solution.
C'est toujours pareil, vous savez...
l'argent, plutôt le manque d'argent,
mais avec les aides, on s'en sort.
Je crois qu'il vaut mieux pas...
Vous permettez ?
Bien sûr.
Tiens, on dirait Mme Bauford.
Désolé pour le désordre.
Vous ne verrez pas ça
en fac de médecine.
Coupez.
Si vous avez envie de vomir,
fermez les yeux.
Pensez à des sucreries
et de la crème glacée.
C'est... du parfum ?
Vous vous parfumez,
au milieu de ce putain de désert ?
L'enfant, on l'a examiné ?
Oui, m'dame. En ce moment même.
Un abri plus loin.
Selon vos instructions.
- Que dit-elle ?
- Recousez.
Monica, donne-lui du Fanta.
C'est étrange, n'est-ce pas ?
Tous ces projets que vous avez,
ces endroits où aller,
ces gens à voir.
Tout ce qui compte
dans son monde c'est ça.
Rien qu'une goutte de soda,
elle ne vit que pour ça.
Elle souffre...
vous pouvez la soulager ?
Bien sûr.
Monica, demandez de la morphine
à la pharmacie, voulez-vous ?
Vous vous croyez où,
à Bel Air ?
Elle souffre.
Elle est au-delà de la douleur.
Vous lui avez demandé ?
Hamadi.
Demande-lui si elle a mal.
Elle...
dit qu'elle souffre
de la faim, mais
elle sait que la mort
fait encore plus mal,
alors, elle remercie.
Elle vous remercie.
Elle vous a donné un nouveau nom :
"Matanay".
"Celui qui soustrait à la Mort."
Il a de la fièvre,
et il est en état de choc.
Augmentez les liquides.
Antibiotiques.
Vous croyez qu'il va s'asseoir
et boire un coup ?
Il est en train de mourir.
Vous devriez ouvrir ses lèvres,
sinon il n'aura rien.
J'essayais d'aider.
Pour aider, il faut savoir
ce qu'on fait.
Vous me prenez pour une idiote,
et vous voulez que je m'en aille.
Inutile de perdre
plus de temps à m'en convaincre.
Allez chercher du L.H.E.
Lait Haute Énergie.
Monica vous en donnera.
Mettez-en autour
de ses lèvres avec votre doigt.
Laissez-le sucer,
en petite quantité.
S'il va mieux, appelez l'infirmière.
Sinon...
quelqu'un l'aura au moins
accompagné jusqu'à la mort.
Combien ?
11 la nuit dernière.
12.
Le petit de 10 ans.
Ça fait 39.
Ça fait plus qu'hier.
Je sais.
Alors il faudrait embaucher
plus d'hommes au camp
et leur faire creuser plus de trous.
Fais-les travailler de nuit,
que personne ne les voie.
S'agirait pas qu'ils
meurent aussi de dépression.
Et l'alimentation en eau, Joss ?
Toujours rien.
L'arbre de transmission est foutu,
on a rationné à 2 litres
par personne et par jour.
Et les camions-citernes ?
C'est *** dans un violon.
Si on n'arrive pas à faire fonctionner
le nouveau puits, on est fichus.
Il te faut quoi exactement ?
Je viens de le dire,
un nouvel arbre de transmission.
Ok, je vais voir
ce que je peux faire.
La bonne nouvelle, Messieurs Dames,
c'est que le gouvernement
nous rend enfin visite demain.
J'ai eu la confirmation aujourd'hui
que M. Ningpopo en personne sera là.
Pendant environ une heure.
Si longtemps ?
- Avec de la chance...
- Bien, voilà ce qu'on va faire.
Tôt demain matin,
on ouvre les nouvelles provisions,
et on vaccine tous les enfants
des plus jeunes aux plus âgés,
jusqu'à épuisement des stocks.
Kat, Monica, je veux
qu'on s'y mette le plus tôt possible.
Je vais préparer l'appel
et vérifier les seringues.
Non, j'ai besoin de toi,
et de toi aussi, Tula.
- Joss.
- Oui.
Installations sanitaires.
Tu prends ton équipe
et tu creuses de nouvelles latrines
quelque part en dehors du camp.
Oui, et il faut chlorer toute l'eau.
Toute.
Celle de la citerne est parfaite.
Je m'en fous.
Il faut tout chlorer.
Il y a trop d'infection
pour prendre de risque, ok ?
Bien.
Veillez à me donner vos doléances
pour Ningpopo dès que possible.
Deux putes et un aller simple
pour Melbourne.
Classe affaires ou éco ?
- Bonne nuit, Sarah.
- Bonne nuit.
J'oubliais.
La mère du petit.
Elle est morte.
On tiendra encore 10 jours.
Peut-être deux semaines,
avec de la chance.
Qu'est ce que ça donne l'USAID ?
Rien.
CARE ?
CARE, USAID, l'OXFAM, WFB...
ils ne veulent rien savoir.
Tout ceux que j'ai vus à Addis sont
en crise aiguë de non-compassion.
Et ton vieux ?
La rente assurée ?
Mon père m'a dit le plus poli
des "va te faire foutre".
Et Steiger ?
Quelques petites faveurs,
un peu d'infos sur...
- Oui, on planque des armes...
- Contre les Marxistes...
Je ne traite pas avec ces gens.
- Elliott, sans autre solution...
- Pas question.
Pourquoi, Bon Dieu ?
Parce qu'on n'a pas commencé
sur ces bases !
Et parce que je ne veux pas
que ça change.
Qu'est-ce que c'est que ça ?
Schumann, je crois.
Bonsoir.
"Je rêve d'enfance.
"Je rêve d'amour.
"D'un jardin où joue un enfant,
enfant pour toujours."
"Thèmes d'Enfance."
Ça fait partie
des "Lederhosen" de Schumann.
"Lederhosen", ça veut dire "pantalons".
En allemand, "chants" se dit "lieder".
"Lieder".
Oui, c'est vrai.
Vous vouliez quelque chose ?
Le bébé.
Vous avez essayé le L.H.E ?
Oui.
Alors ?
Pas de changement.
Parfois il faut un peu de temps.
Hé, la femme, viens.
Oui.
Une vie.
Ningpopo est là.
Actuellement on en est
à 800 calories par jour.
Dans quelques jours on tombera à 500.
Au final, on n'assurera pas
- la semaine prochaine.
- Aucune chance.
Et ça pose un problème de sécurité.
Si je ne leur donne pas plus à manger,
je ne peux plus assurer notre sécurité.
Nourriture, sécurité,
ce sont deux problèmes différents.
Oui, mais reconnaissez qu'ils sont liés.
Si on pouvait avoir du blé en dépannage,
ce serait un début.
Je vais en référer au WFB.
Ils nous le doivent
depuis août, de toute façon.
Excusez-moi ?
N'importe quel blé
serait grandement apprécié.
Je m'excuse, qui vous doit ?
Le WFB.
Trois mois de blé.
- Ça doit être dans vos notes.
- Il n'y a aucune référence au WFB.
Alors elles sont fausses.
Ok, on peut passer
aux problèmes de sécurité.
Nos soldats n'ont aucune expérience
de cet ordre.
Nous avons une autre réunion
au camp Kromer à 16h00.
Pouvons-nous traiter ces sujets
séparément et dans l'ordre.
Il n'est pas bon de sauter
de la nourriture à la sécurité.
Ce n'est pas cohérent.
Pas cohérent ?
Sans nourriture, ils ont faim.
S'ils ont faim,
ils saccagent le camp.
C'est un problème de sécurité.
Je vous en prie,
n'élevez pas la voix.
Bon Dieu, ils sont en train
de mourir, ici !
Arrêtez vos balivernes
et livrez-nous de la nourriture.
Pas d'excuses,
pas d'échange d'argent,
faites-le.
Je trouve ces insinuations
fort déplaisantes, Dr Callahan.
Je vous assure que pas un dollar
n'est dépensé sans autorisation.
Des procédures d'une extrême...
Procédures, mon cul.
Vos copains des camions-citernes
ont comme seul but
de faire monter les prix
en restreignant la distribution.
Vous croyez que ces enfoirés
suivent la procédure ?
Je trouve ceci outrageant,
surtout venant de vous.
Comment ça ?
Soustraire un enfant réfugié à ce camp,
sans autorisation,
pour qu'il meure comme un animal
dans un pays qu'il ne connaît pas.
La mort d'un enfant
n'est pas une infraction légère,
Dr Callahan.
Je peux vous l'assurer,
vous faites l'objet
d'une enquête sérieuse.
Quoi ?
Il ne nous aurait rien donné,
de toute façon.
C'est sûr qu'il ne va
plus rien faire, maintenant.
Qu'est-il arrivé à sa voiture ?
Ça ira sur notre pompe ?
Y a des kangourous en Australie ?
On n'a plus le choix.
On a besoin de Steiger.
Dr Callahan ?
Excusez-moi, je...
j'ai quelques traveller's checks.
Je m'en vais demain, alors...
je vous les laisse.
C'est Elliott qui s'occupe de ça.
- Je dois lui donner ?
- Non, je les lui donnerai.
Alors... ils vont fermer le camp ?
Peut-être.
Mais on rouvrira toujours...
quelque part.
J'admire vraiment ce que vous faites.
Mon Dieu. "Admirer",
ça veut dire quoi ?
Pourquoi est-ce si difficile
de vous parler ?
Et vous ?
Pourquoi vous ne dites jamais mon nom ?
Pardon ?
Vous ne prononcez jamais mon nom.
Pourquoi ?
Qu'est-ce que vous faites
quand vous attrapez un rhume ?
Quoi ?
Quelle est la première chose que vous
faites quand vous attrapez un rhume ?
Un bon grog, aspirine, scotch.
Vous ne vous êtes jamais
contentée du rhume ?
Je ne comprends...
Ne rien prendre,
juste avoir le rhume.
On fait tout comme ça, non ?
On noie, on tue, on anesthésie,
tout pour ne rien ressentir.
Quand j'étais médecin à Londres,
personne n'a jamais dit "matanay".
Il ne remercient pas comme ceux d'ici
parce qu'ici ils ressentent tout.
En direct de Dieu,
pas de médicaments, pas de sédatifs.
C'est la chose la plus étrange,
la plus pure : souffrir.
Et quand vous voyez
ce genre de courage chez...
chez un enfant...
que pouvez-vous faire d'autre
que le prendre dans vos bras ?
Vous vous souvenez du gamin
de Londres, Jojo ?
Oui, bien sûr.
C'était le premier que j'aie sauvé,
il avait 10 ans.
Si maigre qu'il pouvait
à peine tenir debout.
Mais il avait trouvé la force
d'enterrer le reste de sa famille.
On ne sait pas ce qu'est le courage.
Il m'écrivait des petits mots.
Il m'aidait à l'hôpital.
Il était bon.
Il était doux, et bon.
Il voulait être comme moi,
j'aimais ça.
C'était stupide et puéril,
mais ça me rendait fier de moi.
Alors je l'ai emmené à Londres avec moi,
comme mon talisman,
ma courageuse Afrique.
Comment j'ai pu être aussi stupide ?
Comment j'ai pu être
à ce point égoïste ?
Le fait est...
qu'il était mon ami.
Il avait un nom.
Maintenant je suis obligé
de me souvenir de lui.
Si tout ceux que je perds
avaient un nom...
- Fin prête ?
- Oui.
- Vous avez dit au revoir ?
- Oui.
C'est mon amie à l'UNHCR.
Elle sait toujours
comment nous joindre.
Et ce sont des gens très bien.
Si jamais vous voulez revenir ici...
Je suis content
que vous soyez venue, Sarah.
Ça signifie beaucoup pour nous.
Merci.
Non, c'est moi qui vous remercie.
Ça veut dire "merci".
Et quand vous répondez "Genzubka",
ça veut dire "de rien".
Pas mal.
Très bouddhiste.
Les bouddhistes saluent ?
Moi aussi je salue, je suis Américain.
Je salue sans arrêt.
Nick est au puits.
Vous voulez que j'aille le chercher ?
Au revoir.
Prenez soin de vous,
et de tout le monde.
J'essaierai.
Donnez des nouvelles.
Allez, viens.
Jim !
Bébé, maman a du travail.
Viens, trésor.
Je compte jusqu'à cinq.
- Non !
- Un...
deux, trois...
Je te lirai deux chapitres.
Non. Trois.
D'accord, trois.
Tu n'es rien qu'un petit monstre.
Papa !
Salut.
Maman a dit trois chapitres.
Trois chapitres ?
Excellent !
Tu peux lui faire la lecture ?
J'ai du travail.
Bien sûr.
Jim, allez, au lit.
Plus vite que ça !
Papa vient tout de suite.
Qu'est-ce qu'il lit ?
C'est sur sa table de chevet.
Bien.
Pour demain...
Je suis au bureau toute la journée.
Je dois continuer à chercher du travail.
Je pensais que tu passerais
tes appels de la maison.
Je dois me déplacer.
La moitié de la ville cherche un job.
Je dois être sur place.
Ton père ne peut pas t'aider ?
Il a déjà fait tout ce qu'il pouvait.
Papa a tout perdu avec
le crash de la Bourse,
- comme tout les autres.
- Je sais.
Je sais, excuse-moi.
Donc...
je dois y aller.
J'ai organisé des réunions,
spécialement parce que tu as dit
que tu l'emmènerais à l'école.
- On peut pas demander à quelqu'un ?
- Tu appelles.
J'en ai marre de demander des faveurs.
Laisse. Laisse !
Tu ne t'es jamais soucié de ça,
ne le fais pas maintenant.
C'était pour t'aider.
- Non, c'est du marchandage.
- Et alors ?
C'est un crime ?
Tu sais, on peut se disputer...
Je peux crier.
Je dé*** cette situation.
Je dé*** de ne pas avoir de boulot.
Je ne vois pas l'intérêt
de nous rendre plus malheureux
qu'on ne l'est déjà.
Regarde cette chambre...
c'est un taudis.
On va s'en sortir.
Les choses vont s'arranger.
Il y a une chance,
j'ai un entretien avec ce gars
qui est très prometteur,
et je vais essayer,
je vais le rencontrer.
On va s'en sortir.
Il attend sa lecture.
Merci.
Je comprends.
Michael...
Michael, c'est des salades.
L'UNHCR envoie plus d'aide au Honduras
qu'aucune autre antenne de l'ONU.
à l'heure où je vous parle...
Les gens ne savent même pas
où est le Honduras.
...les Berlinois détruisent ensemble
ce symbole
de la répression communiste...
Au nord de Panama
dans la mer des Caraïbes.
Il faut le voir pour le croire.
Le Mur de Berlin a fini par tomber.
Et le vent d'espoir qui souffle ici...
C'est précisément
ce pourquoi j'ai besoin d'aide.
Le 9 novembre 1989,
est la nuit qui marquera
le début d'un nouveau chapitre
de l'Histoire du Monde.
Michael,
je te rappelle.
UNHCR.
Sarah ?
Oui. Qui est à l'appareil ?
C'est moi, Elliott.
Elliott ?
- Salut !
- Salut !
Comment allez-vous ?
Ça va ?
Oh, oui.
Où êtes-vous ?
Croyez-moi si vous voulez,
je suis dans une cabine, ici à Londres.
Oh, mon Dieu.
Je m'excuse, il y a de la friture...
On dirait que rien ne marche ici.
Quand puis-je vous voir ?
Oh, eh bien...
je suis à la station de métro
Holland Park.
Vous pouvez me rejoindre
à l'entrée du parc ?
Oui.
Oui, bien sûr !
À 13h30, c'est bon ?
C'est parfait.
Salut chérie.
Béa est passée dire bonjour.
Tu te souviens ?
Béa travaillait avec papa.
Bonjour.
Je croyais que tu avais
des entretiens aujourd'hui.
Ils ont tous été annulés.
Je venais prendre
des affaires chaudes pour Jimmy,
je vais aller le chercher.
Oh, mon Dieu.
Regardez donc.
Asseyons-nous.
- C'est bon de vous voir.
- Vous aussi.
Vous avez eu ma dernière lettre ?
Oui. Vous étiez au Pakistan.
Pakistan ?
C'était il y a des mois.
Je n'ai pas... ?
Vous étiez occupé à sauver des vies.
Je vous pardonne.
On n'est plus au Pakistan.
On est au Cambodge,
près de la frontière Thaï.
Vous allez bien ?
Et chez vous ?
Ça va.
Jimmy ?
Magnifique.
Alors vous êtes à Londres,
et vous surgissez comme ça.
Est-ce parce que travaille
pour l'ONU ou parce que
je vous en voudrais
de ne pas le faire ?
Les deux.
Dites-moi.
Que savez-vous du Cambodge ?
Il y a la guerre civile,
la coalition communiste
emmenée par les Khmers Rouges
contre les communistes vietnamiens
qui gouvernent.
Les britanniques appellent cela
une ironie politique.
Nick appelle ça
se zigouiller en famille.
Mais c'est Nick,
il ne mâche pas ses mots.
Comment va-t-il ?
Il va bien ?
C'est Nick.
C'était son idée que vous veniez ici ?
Non. À tous les deux.
Je veux dire...
je voulais vous voir, de toute façon,
et je fais toujours ça...
Nick ne sait pas...
sauver sa propre vie.
Vous l'avez vu.
Excusez-moi, où en étais-je ?
Au Cambodge.
Ah oui.
Selon Washington,
cet endroit n'existe pas officiellement,
bien qu'environ
un demi-million de personnes
vivent sous la domination
des Khmers Rouges.
Dysenterie, rougeole,
pneumonie,
pas de vaccins, bien sûr,
donc il en meurt
15 à 20 par jour
dans chaque village,
et il y a les mines, beaucoup.
Alors on a des amputés,
et pas de prothèses.
C'est pas un endroit folichon.
De quoi avez-vous besoin ?
J'ai organisé un approvisionnement,
en vaccins, médicaments,
les trucs habituels.
Mais il règne une telle corruption
là-bas, je me demandais...
Je veux dire, ce serait mieux...
Elliott,
dites-le simplement.
Si on avait le *** ONU dessus...
Le fait est que l'ONU
signifie quelque chose.
Une petite protection
supplémentaire.
Bien sûr, j'en prends la responsabilité.
Vous n'aurez que la paperasse.
Nous effectuons des envois
vers la Thaïlande et le Cambodge.
J'ajouterai votre nom sur la liste.
Merci.
Et j'accompagnerai le convoi.
Oh, non, ce n'est pas nécessaire.
Je sais, mais je fais ça, maintenant.
Oui, mais le Cambodge,
c'est différent.
Je l'accompagnerai.
Qu'est-ce qu'ils veulent ?
De l'argent, Miss Sarah.
Merde ! Ils vous ont vue,
il en veulent plus.
Toujours plus d'argent, hein ?
- Je n'entre pas dans leur jeu.
- Quoi ?
Je ne leur donnerai rien de plus.
Ils veulent leur argent.
Ils ont déjà eu les 10%
- prévus dans leur contrat.
- Le contrat n'est rien, il faut payer.
- Non.
- Miss Sarah...
Je ne leur donnerai pas plus.
Ils en ont besoin, vous payez.
Faut pas dire non.
Dites-leur de décharger la cargaison...
Quoi ? Sinon quoi ?
Vous ferez quoi ?
On est pas au football à Chelsea.
C'est le Cambodge.
Vous payez. Vous payez !
Il a deux semaines de retard.
Qu'est-ce qui se passe, Steiger ?
- Vous voulez une bière ?
- Je veux savoir ce qui se passe.
Les caisses étaient en retard...
Ça arrive. Et alors ?
Avez-vous idée des ravages
de la rougeole en deux semaines ?
J'ai plus d'un chat à fouetter,
Callahan.
Vous n'êtes pas mon seul client.
Donnez-moi juste l'argent.
Faire venir votre copine de l'ONU,
brillante idée.
Vous voulez baiser ?
Vous avez pourtant le choix.
25 000.
Et dites à ce colonel minable
que c'est 25 000 de plus
qu'il ne mérite.
Mme Bauford vous attend.
Écoutez, espèce d'ordure.
Moi c'est une chose,
mais s'il lui arrive quoi que ce soit...
Vous faites quoi ?
Souvenez-vous, Callahan,
je suis celui qui vous fait vivre.
Vous m'êtes redevable,
vous avez le fric,
alors vous allez le faire,
et le faire bien.
Quel est le problème ?
Vous avez peur du noir ?
Dégagez et allez sauver des vies.
Comment c'est arrivé ?
Si je peux me permettre.
Autrefois,
j'étais malade,
les poumons, tuberculose.
Il n'y avait pas de docteur
là où j'habitais.
Les Khmers Rouges l'avaient tué.
Alors, j'ai voulu passer
la frontière pour me soigner,
mais avant, il fallait
traverser un champ de mines.
On n'oublie jamais ce bruit.
La première chose
qu'on entend est un clic.
C'est votre pied qui arme la mine.
Quand vous l'entendez,
c'est trop ***.
Mais votre esprit s'emballe,
vous savez.
Vous vous dites,
peut-être que si je saute,
ou si je trouve un rocher
qui fait mon poids...
Mais il n'y a rien à faire.
Vous entendez le clic
et au revoir.
Mais,
j'ai eu de la chance.
Je n'ai perdu que ma jambe.
- Des problèmes ?
- Aucun.
Vous n'avez pas mis de parfum.
Allez-vous me dire où on va ?
À un endroit près de Pailin,
à la frontière.
Le bateau est le meilleur
moyen de transport ?
Vous n'aimez pas mon bateau ?
Il vous ressemble.
C'est plus sûr.
On évite les barrages routiers,
les troupes Viets,
et autres désagréments.
Et puis ça a un côté
"coeur des ténèbres".
"Horreur".
En fait ça l'est vraiment.
Horrible.
Et vous allez me dire pourquoi.
Elliott n'est pas doué,
n'est-ce pas ?
Il vous a donné
la version bouddhiste,
ces putains de temples
et les gens si gentils,
c'est des conneries.
Les Khmers Rouges...
rouge est la couleur appropriée...
utilisent Pailin comme paravent.
Tout le monde vit dans la terreur.
Ils utilisent les femmes
comme fabriques à bébés,
les enfants comme démineurs,
et si jamais on décide
d'aider quelqu'un,
ils viennent voler
tout ce qu'on ne cache pas.
Alors pourquoi
ils vous autorisent à rester ?
Ils n'ont pas de médecins.
Je devrais chanter
"Old Man River".
Je vous en prie, non.
Colonel Tao,
comment allez-vous ?
Heureux de vous revoir.
Les caisses, c'est pour qui ?
Vous savez pour qui c'est.
Je vous donne ma parole.
C'est seulement pour les femmes
et les enfants.
Doucement, ce sont
des médicaments, bon sang !
Je ne comprends pas,
quel est le problème ?
C'est un ordinateur portable.
C'est comme ça qu'on travaille ici.
Ne jetez pas ça.
La vie des gens en dépend, bon sang !
Je suis de l'UNHCR, Nations Unies.
Ce chargement est protégé.
S'il est détérioré,
votre nom sera cité dans l'enquête.
Je ne...
Je vous jure,
je ne suis pas au courant.
Quelqu'un a dû...
Colonel Tao, vous me connaissez.
Je jure devant Dieu que je n'ai...
Fils de pute !
C'était quoi, ça ?
- Expliquez-moi.
- Je ne peux pas l'expliquer.
On a été piégés.
Je ne sais rien de ces plans,
ni de cette caisse...
Vous saviez pour les armes ?
Vous saviez pour les armes ?
- Répondez-moi !
- Oui, je savais.
J'aide les gens,
et la seule manière,
c'est de transporter des armes.
Vous n'avez pas à faire ça.
Ici, si.
OK. Tant pis pour le prochain
qui voudra
amener des médicaments.
Tant pis pour lui.
Si vous avez ce que vous voulez,
tant pis pour les autres !
Personne ne vient ici,
vous voulez quoi ?
Regarder des enfants
mourir de la rougeole
parce que j'aurai suivi le règlement ?
Ça vaut ce prix-là ?
J'en tue plus que je n'en sauve ?
Vous croyez
que ça ne me préoccupe pas ?
Que je n'y pense pas
à chaque minute de chaque jour ?
Qu'est-ce qui est pire ?
Dites-le moi.
Dites-moi ce que je dois faire.
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Ne compromettez plus jamais
une organisation
de votre propre chef.
Je le promets.
Sarah, vous avez réussi.
C'est bon de vous revoir.
Je crois qu'il y a
des félicitations dans l'air ?
Oui, tu y crois ?
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Pas d'armes...
confisquées par Tao.
Il a trouvé les documents.
Ça l'a énervé.
Quels documents ?
Qu'est-ce que j'en sais ?
Il était renseigné.
Il a trouvé les documents.
Ça l'a rendu fou.
Si on a rien
pour les Khmers Rouges,
on est dans la merde.
On s'en va demain matin
avec tout le monde.
Non, il faut partir avant.
Je vais pas gâcher tous ces vaccins.
On n'a pas le temps, il faut partir.
Pas avant les vaccinations.
Ça ne vaut pas le coup
de risquer nos vies pour ça.
Fais ce que tu as à faire.
Moi je reste.
Joss, n'oublie pas la teinture d'iode.
Et les trousses d'urgence...
on en a combien ?
Il dit que nous sommes des voleurs,
que nous avons volé ses documents
et ses armes,
il veut les récupérer.
Dis-lui la vérité.
et dis-lui qu'on essaie
de sauver son foutu peuple.
Il en a rien à foutre de son peuple.
Il veut juste les documents.
Alors dis-lui ce qu'il veut entendre.
Essaie de gagner du temps.
Il veut qu'on...
Il veut qu'on se rachète.
Il veut qu'on aille à Pailin.
Tu sais ce que ça veut dire.
Il dit tout de suite.
Dis-lui que Sarah est de l'ONU.
Et que l'ONU est sacrée
pour le Dieu Ankha.
Si quoi que ce soit nous arrive,
l'ONU le crucifiera.
Il dit que vous êtes un agent
de la CIA travaillant pour le Vietnam.
L'un de vous doit mourir.
Docteur anglais, tu dis
que tu prends soin de mon peuple.
La vie n'a aucune importance.
Nous servons seulement Ankha.
Maintenant vous allez voir.
Pour l'amour de Dieu,
ce n'est qu'un enfant !
Dis-leur de jeter leurs armes.
Dis-leur de jeter
leurs putains de fusils !
Dis-leur de reculer.
Reculez !
Dis-leur de reculer.
Regarde, en allant vers l'ouest,
on arrive à la rivière.
- Ça fait environ 2 miles.
- Et le camp est là.
3 miles au nord,
juste après la frontière Thaï.
Les Khmers Rouges,
ils sont arrivés au village.
À ce rythme, ils vont nous rattraper.
Fais-les avancer.
Fais-les avancer !
Dis-leur qu'on y est presque.
Sierra Tango 619.
Sierra Tango 619.
Ici Bastion Rouge 7.
Sierra Tango, répondez.
Moi père.
Moi père.
Regardez ! Regardez !
Des hélicoptères !
Ils ont l'air Vietnamiens.
Bien, ça va les occuper.
- Ce n'était pas de votre faute.
- Si, ça l'était.
Si je l'avais écouté,
rien de tout ça ne serait arrivé.
Je n'ai même pas pu l'enterrer.
Je ne lui ai même pas offert
une sépulture décente.
Elliott voulait consacrer sa vie
à aider les autres.
Finalement,
il est mort pour eux.
Soyez fier de lui.
Regrettez-le...
mais soyez fier de lui.
Je ne sais pas
ce que je vais faire sans lui.
Je ne peux pas arrêter.
Je dois continuer.
- Il y a tant...
- Je me fais du souci pour vous, ici.
J'ai peur qu'il vous arrive
quelque chose.
Chaque jour depuis 4 ans,
chaque matin,
je me réveille et je me demande
si vous allez bien,
si vous êtes en vie, où vous êtes.
Dois-je commander le petit déjeuner ?
Croissants au chocolat...
et air conditionné.
Ce serait bien.
Comment as-tu rencontré Henry ?
J'admirais un Roscoe.
C'est quoi, une marque
de lave-vaisselle ?
C'est un peintre.
Je travaillais dans une galerie d'art.
Un jour, Henry est entré.
Quel âge avais-tu ?
Trop jeune.
Mais vous êtes restés ensemble ?
On sait tous les deux que notre
mariage est fini depuis longtemps.
Mais on est resté ensemble pour Jimmy.
Tu l'aimes beaucoup, n'est-ce pas ?
Il est fantastique.
Il va falloir que je prévoie
un voyage à New York.
Pour voir les parents d'Elliott,
leur raconter ce qui s'est passé.
- Tu seras parti combien de temps ?
- Je ne sais pas, aucune idée.
Qu'est-ce qu'il y a ?
Que fais-tu ?
Je suis absolument fou de toi.
Je n'arrête pas de penser à toi.
Tu es dans mes pensées,
tu es dans mon coeur,
tu es partout en moi.
Mais je ne peux pas venir avec toi.
Je ne peux pas.
Regarde ce qui arrive
aux gens autour de moi.
Je ne suis pas fait pour toi.
- Ce n'est pas vrai.
- Crois-moi,
si je pouvais recommencer ma vie,
je ne te quitterais jamais.
Mais tu as une famille,
et moi j'ai ici,
on n'y peut rien.
Quelle que soit la solution,
quelqu'un souffrira.
Un, deux, trois.
Merci, chérie.
C'était adorable.
Beau morceau, beau gâteau.
Mon morceau était plus beau
que son gâteau.
Ils étaient aussi beaux
l'un que l'autre.
Tu ferais mieux de souffler les bougies
avant que le gâteau prenne feu.
Attends qu'ils te mettent
une bougie par décade.
Là tu te sentiras vraiment vieille.
N'oublie pas de faire un voeu.
Maman, quand est-ce qu'on ouvre
tes cadeaux ?
Maintenant.
Beaucoup la connaissent
par son travail
pour la Fondation Elliott Hauser
et la Promotion Internationale
des Droits de l'Homme.
Dans un passé plus récent,
elle est devenue
un membre actif du Ministère
pour le droit d'asile
et la protection des réfugiés.
Mesdames et Messieurs,
j'ai le grand plaisir
de vous présenter
le nouveau porte-parole
de l'UNHCR au Royaume-Uni,
Mme Sarah Bauford.
Merci.
Merci.
Mesdames et Messieurs,
je suis très intimidée
d'être devant vous aujourd'hui.
Je suis aussi très honorée.
En particulier parce que
l'UNHCR est l'organisation
à laquelle mon ami Elliott Hauser
m'a fait adhérer.
Je sais que me voir à ce poste
lui aurait fait un immense plaisir.
Plus de 50 millions de personnes
dans le monde sont réfugiées
ou déportées aujourd'hui.
Et à cause d'étroitesse d'esprit
et de déficit budgétaire,
nous ne pouvons atteindre
que la moitié d'entre eux.
Nous nous appuyons donc
sur nos partenaires,
le réseau des groupes d'aide
qui traversent les tourmentes,
comme le Salvador, l'Angola,
la Tchétchénie, Sri Lanka...
Les ONG, Organisations
Non Gouvernementales, de l'OXFAM
jusqu'aux plus petits groupes
menés par des gens
comme Elliott et...
et je prie pour ceux qui lui survivent,
qui continuent son oeuvre,
sans certitude ni sécurité,
où qu'ils soient dans ce monde.
Excusez-moi.
Merci d'être venue.
J'ai fait des milliers de miles
pour t'entendre faire un speech,
et j'ai mal au dos.
Pourquoi t'être enfuie
en taxi jusqu'au parc ?
Désolée.
Ils sont en colère ?
Non. Ils s'en fichent, Sarah.
Je pense que ça les réjouit plutôt.
"Elle est cinglée" fait une meilleure
conversation que "beau discours".
J'ai reçu une lettre de Nick,
je crois qu'il a des ennuis.
Pourquoi ?
Qu'est-ce qu'il dit ?
Rien, en fait.
De petits détails.
Où est-il ?
En Tchétchénie.
Il dirige une sorte de camp,
je ne suis pas sûre.
Il faut que je le trouve.
Tu as des contacts,
tu peux savoir où il est.
Tu sais aussi bien que moi
que la Tchétchénie
est un endroit très dangereux.
Oui, je peux suggérer
un reportage là-bas.
Si je trouve quoi que ce soit,
je te préviendrai.
Merci.
On se réfugie peut-être
tous de quelque chose,
mais je comprends maintenant
qu'il n'y a rien à craindre.
Que le monde auquel on tient,
les vies que l'on chérit,
font partie d'un dessein plus grand.
Quand je regarde mes enfants,
je le vois si clairement...
cet l'espoir...
cette chance de vivre...
Ça mérite qu'on se batte.
"Le mariage fut splendide.
"Tout le monde y assista :
"les nains, et les animaux de la forêt.
"Il y avait des larmes de joie
"et des chants de bonheur,
"et le Prince et la Princesse
vécurent heureux pour toujours."
Comment ça se finit en vrai, maman ?
Que crois-tu qu'il arrive, trésor ?
Elle se réveille,
elle regarde le prince,
et fait : "Bah ! Un garçon, beurk !"
Salut, c'est Charlotte.
Sarah est là ?
Salut Charlotte.
Elle est en haut avec les enfants.
Je peux prendre un message ?
Peux-tu juste lui dire...
Dis-lui que je la rappellerai
plus ***.
Mais je peux prendre un message.
Dis-lui que j'ai des nouvelles...
Je lui faxerai
à son bureau demain matin.
Bien. D'accord.
Je lui dirai.
Merci. Au revoir, Henry.
C'était Charlotte.
Elle a dit...
qu'elle avait du nouveau.
Elle t'enverra un fax au bureau.
Alors c'est tout ?
Tu dis au revoir aux enfants,
tu griffonnes un message
et tu disparais dans la nuit.
Tu ne te rends pas compte
à quel point c'est cruel ?
Je ne disparais pas.
Je n'abandonne pas les enfants.
Tu aurais pu m'en parler.
Écrire un mot, c'est...
J'ai trouvé ça plus facile.
Que quoi ?
Que d'avoir à nouveau
cette conversation.
C'est tellement...
Je devrais être de retour vendredi.
Il y a à manger dans le frigo.
Leurs maillots de bain
sont dans le sèche-linge.
Ils ont piscine demain à 16h00.
J'ai tout écrit.
Je veux que ça se passe
le mieux possible pour eux.
On reparlera de tout ça
à mon retour.
Sniper !
C'est un carnage total,
et pas un dirigeant occidental
ne dit un mot
sur ce qu'il se passe ici.
Aucune menace, aucune critique,
aucun commentaire.
Cet endroit pourrait ne pas exister.
On est leur alibi, ils veulent
qu'on sauve la face pour eux.
De la merde.
Ils n'ont qu'à se remuer le cul
et rappliquer ici, bordel.
Désolé. Je suis grossier.
Arrête là.
On peut couper ?
Au fond, rien n'a changé.
On dit que les choses évoluent,
pas moi.
La Tchétchénie, la Somalie, le Cambodge,
l'Éthiopie...
c'est la même merde à chaque fois,
et ça continuera
tant qu'on n'admettra pas
que notre loyauté envers des enfoirés...
Qu'est-ce que tu sais ?
Une équipe anglaise
a filmé ça il y a six mois.
Un type est mort, le caméraman
est dans le coma, et Nick a disparu.
Ce sont des bandits tchétchènes
qui veulent de l'argent...
mais il n'y a pas eu
de demande de rançon.
Sarah, je te présente Bob Strauss,
de la Croix-Rouge.
Il nous a aidés.
Asseyez-vous, je vous en prie.
Pour l'instant le fait est que
nous ne savons pas qui a enlevé Nick.
On ne sait pas s'il dérangeait
les Russes ou les Tchétchènes.
- Mais il y avait une raison.
- Il faisait quoi ?
Je pense que vous savez
qu'il était plus qu'un simple médecin.
Je dirais...
et c'est de notoriété publique...
que ses activités dépassaient
ce qu'on appelle l'aide humanitaire.
Comment le retrouver ?
Personne parmi ceux que j'ai interrogés
n'a la moindre piste.
Peut-on offrir une récompense ?
Peut-on... faire quelque chose ?
La meilleure chose à faire est de rester
à votre hôtel quelques jours.
Soyez patiente.
Sarah, écoute-moi.
Ici ils enlèvent les journalistes,
les gens de la Croix Rouge...
Ne crois pas un instant
que tu ne risques rien.
- Tiens-t'en à ce que Strauss a dit.
- Je me fiche de ce que Strauss a dit.
Je veux que tu sois en sécurité.
Rentre chez toi.
Je le jure, je te préviendrai
s'il y a du nouveau.
- Dis-le.
- Quoi ?
Dis-le.
Ici les gens disparaissent,
ils ne reviennent pas.
Je ne partirai pas
avant de l'avoir retrouvé.
Charley ?
Qui est là ?
Mme Bauford ?
Mon nom est Jan Steiger.
Je suis un ami de Nick.
Je peux... ?
On travaille ensemble.
De temps à autre.
Vous devriez déplacer votre lit.
Il est trop près de la fenêtre.
Vous travailliez ensemble ici ?
Oui, dans un certain sens.
Comment vous m'avez trouvée ?
Ma soeur ?
Non, je ne suis pas journaliste,
Mme Bauford.
Je suis plutôt dans l'import-export.
Au Cambodge,
on a failli se rencontrer.
Nick me parlait de vous
de temps en temps.
Je le comprends.
Que voulez-vous ?
Et vous, Mme Bauford ?
Je veux savoir où est Nick.
Aux dernières nouvelles,
il est dans les montagnes...
une position rebelle,
à cinq, six miles au nord-est.
Toute la zone est bombardée
par les russes,
mais j'ai réussi
à entrer en contact radio.
Ils négociaient,
ils savaient où il était.
Mais c'était hier,
depuis plus rien.
Il y a des chances qu'il soit mort.
Pourquoi vous me racontez ça ?
Je suis curieux.
Vous êtes venue dans cet enfer,
en pensant pouvoir le retrouver ?
C'est quoi ?
Est-ce... de l'amour ?
C'est ça ?
Ok, peu importe.
Vous êtes là.
Bon...
Si je le récupère en vie,
je perds un agent de moins.
S'il est mort, il est mort.
Je ne suis pas stupide
au point de risquer ma peau
pour une grande gueule dans son genre.
Mais vous, vous êtes prête
à risquer votre vie par amour.
Je fais feu de tout bois,
Mme Bauford.
De tout bois.
Très bien.
Je fais quoi ?
J'ai un ami, quelqu'un d'ici.
Il peut vous emmener dans les montagnes,
mais après, je serai juste spectateur.
L'amour.
Je cherche Nick Callahan,
le médecin anglais.
Venez !
Cinq minutes.
Nick, c'est Sarah.
Je vais te sortir d'ici,
tout de suite.
Il y a un camp de la Croix Rouge
à 6 Km à l'ouest.
On peut marcher.
Allez, lève-toi.
Lève-toi !
Nick, lève-toi !
Nick ? Tu te rappelles ?
Tu te rappelles que je t'ai écrit ?
Je t'ai dit que tu avais une fille.
Anna.
Tu te souviens ?
Tu es papa.
Et elle a besoin de toi.
Elle a besoin que tu te lèves
et que tu sortes d'ici.
Alors lève-toi.
Debout, Nick.
C'est pas passé loin.
Quoi ?
Il nous faudra beaucoup d'argent pour...
C'est pas dur de nous suivre.
- J'y arriverai pas... va !
- Tu le peux...
Tu dois y aller.
Écoute-moi.
Ils ne me tueront pas.
Ils me veulent vivant.
Je représente
beaucoup d'argent pour eux.
S'ils te capturent,
ils te violeront, et ils te tueront.
Tu dois aller chercher de l'aide.
Allez ! Tu peux y arriver.
Vas-y !
Qu'est-ce que...
Qu'est-ce que tu fais ?!
Pour l'amour...
Sarah, je t'en prie !
Vas-y !
J'espère que
quand tu liras cette lettre,
je serai assise à tes côtés,
et que tu me diras
que j'ai été stupide de l'écrire,
et folle d'avoir essayé de te retrouver.
Mais comment aurais-je pu
ne pas le faire ?
Il s'agit de toi.
Tout ce temps,
tant d'années séparés...
tu m'as manqué,
mais je n'ai jamais été sans toi.
Je me suis éveillée
chaque matin avec toi
et je me suis endormie
avec toi chaque soir.
Tu as toujours été avec moi.
Ton courage, ton sourire...
ton stupide entêtement.
Nous n'avons jamais été séparés,
et nous ne le serons jamais.
Je t'aime, Nick.
Je t'aime.
Traduction : pp4pres, cinephage
Relecture, Synchro : jullian, UnderZero
< French TeAm >