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THE EDUKATORS
- Fluffy, qu'est-ce que tu fais là ?
- Mets ton chat ailleurs.
L'alarme est éteinte.
Chauffe le sauna, chéri.
Tout de suite.
Je meurs de soif.
Maman, regarde !
Qu'est-ce que c'est ?
La stéréo n'est plus là.
Mes soldats de porcelaine !
Maman, tes soldats !
Ne touche à rien !
- Fais quelque chose, appelle la police.
- Tout de suite.
Laura, ne touche à rien !
Il y a une lettre !
La stéréo est dans le frigo !
Lisez-moi.
Vos jours d'abondance sont comptés.
Ils travaillent
14 heures par jour pour rien !
Sept jours sur sept !
On achète les chaussures 100 €.
Mais elles ne coûtent que
5 € à la fabrication.
Tu sais qui fabrique
vraiment ces chaussures ?
Non.
Des enfants en Indonésie,
aux Philippines...
- Veuillez quitter le magasin.
- Vous n'avez pas le droit.
En Indonésie, aux Philippines...
Ceci n'est pas autorisé.
Ça suffit. Sortez !
Je ne fais que distribuer des tracts.
Ne me touchez pas !
Elles sont fabriquées par des enfants
qui ont entre 12 et 16 ans !
Enfoirés de capitalistes !
Enfoirés !
L'État soutient le capitalisme !
Lâchez-le !
Cette manifestation est légale !
Ah, voilà Mlle Lindner !
Une lettre d'expulsion pour vous.
Vous avez deux semaines pour
quitter le logement.
Rendez-le en parfait état,
ou vous perdrez la caution.
Mais, j'ai tout payé maintenant.
Oui, mais 6 mois trop ***.
Bonne journée !
Contrôle des tickets,
s'il vous plaît.
Jeune homme,
vous avez entendu ?
Vous, là.
Ticket, s'il vous plaît.
Quelle infection !
Il empeste tout le bus.
Faites voir votre ticket.
- Arrêtez de boire !
- Laissez-moi tranquille !
Calmez-vous, ou attention...
Montrez-moi votre ticket.
Ticket, s'il vous plaît.
Vous avez un ticket ?
Enlevez vos mains !
On ne boit pas ici !
Ça suffit !
Qu'est-ce qu'il se passe ?
Mê***-vous de vos affaires.
C'est une épave.
Laissez-le tranquille.
Ça vous regarde ?
Terminus, pour vous.
Là, vous avez laissé tomber ça.
Attends !
Jule, qu'est-ce qui ne va pas ?
Tout. J'sais pas...
Emménage avec nous, d'abord.
Une petite communauté douillette.
Sûr !
Goûte ça, c'est à la framboise.
Choisis les couleurs gaies.
Pas toujours les ternes.
Merde !
Jan !
Quel chieur !
Cet enfoiré !
Tu penses que c'était une bonne idée
d'emménager avec lui ?
Jan est très bien.
Il faut que t'apprennes à le connaître.
Je sais pas.
Des fois, il me jette
un regard agressif.
Ça me fait flipper.
Jule, je connais Jan depuis 15 ans.
Il est un peu imprévisible.
Mais il est réglo.
Et il a les reins solides.
C'est rare.
Je sais pas,
il est un peu bizarre.
Qu'est-ce que c'est que ça ?
Un concentrateur d'oxygène.
Il l'a acheté d'occasion l'autre jour.
C'est vrai ?
Tu es contente d'aller à Barcelone ?
Bien sûr.
Est-ce que tu es contente ?
J'arrive plus à m'en sortir
avec mes dettes.
Bébé, c'est moi qui invite,
entièrement.
On va passer un bon moment.
Tu ne comprends pas.
Il faut que je règle ça.
Ça sert à rien de ressasser ça.
Essaye de te détendre !
Laisse tomber.
Salut.
Il faut trouver
une nouvelle approche, mec.
Qu'on l'élève à un autre niveau.
Tout va bien comme ça.
N'importe quoi !
Il faut voir les choses
dans un contexte plus large.
C'est-à-dire ?
Laisse tomber.
- Tu as du feu ?
- Regarde dans mon sac.
Non.
Regarde bien dans le petit.
Ouvre les yeux !
Mate les ambulances !
C'est quoi, ça ?
Je crois que c'est une montre.
Tu l'as gagnée au poker ?
Je crois, oui.
- Peter, tu es taré ?
- Non, je l'ai gagnée.
Remets-la où tu l'as trouvée.
Oui, c'est ce que je vais faire.
- Ça va pas ?
- Quoi ?
Tu viens de jeter 5000 €
potentiels par la fenêtre !
Et alors ?
Quoi, et alors ?
C'est pour le principe,
putain de merde !
Toi et ta putain de morale !
Quelle morale ?
À quoi ça sert, si on nous prend
pour des voleurs ordinaires ?
Si on ne peut pas se mettre d'accord,
alors on laisse tomber.
Ça va, mec. J'ai compris.
Mais à Kreuzberg, je connais un Turc...
Il m'en aurait donné 2500.
On aurait partagé 50-50.
Tu ne comprends pas,
et tu ne veux pas comprendre !
Mais elle était posée là,
si brillante, je me suis dit...
C'est vert.
Mets autre chose.
On peut pas mettre plus fort.
Merde !
Espèce de trou du cul !
Encore une fois !
Putain, terrible !
Un instant Mlle...
Nous avions commandé de
l'eau-de-vie de poire Williams.
C'est de l'eau-de-vie de poire.
Mais pas dans ces verres !
Ce sont des verres à liqueur.
Et ?
Les boissons ne peuvent-elles
être servies dans leurs propres verres ?
Je ne peux pas boire dans ce verre.
Merci.
- Un moment, s'il vous plaît.
- Au fait,
n'utilisez pas le même alcool.
Il a perdu son arôme, compris ?
Oui, bien sûr.
La table 47 préfère
des verres à eau-de-vie.
Tu as de nouveaux clients,
à la table 22.
Rêvasse pendant ton temps libre.
Rentre bien.
- Fais de beaux rêves.
- Toi aussi.
Tu ne peux pas faire autre chose ?
Coller ces affiches ne
rapporte pas beaucoup.
Et puis, tu es dehors toute la nuit.
Ouais, j'en ai marre aussi.
Y a rien de mieux en ce moment.
Bonne nuit.
Quoi ?
Tu ne peux pas venir ?
Je dois rendre l'appartement maintenant.
Quel connard ! J'y crois pas.
Y a que 3 jours, je comprends pas !
Merde !
Alors, je reste aussi.
Non, c'est une telle occasion pour toi.
C'est juste que tu devras y aller seul.
Je trouverai quelqu'un pour t'aider,
d'accord ?
Désolé, je me suis pas réveillé.
Prends celui-là.
- Là ?
- Peut-être plutôt là.
Un peu de musique ?
C'est Jeff Cole ?
Je l'ai vu en concert.
Au Columbia ?
J'y étais aussi.
Je ne t'y ai pas vu.
C'est bien, ici. Pourquoi déménager ?
Je ne peux pas me le payer.
Tes dettes ?
Peter t'en a parlé ?
Il les a mentionnées.
Quel idiot.
C'est pas très grave.
On a tous des dettes.
Moi aussi.
Mais pas comme moi.
Je ne peux probablement
pas rivaliser, mais...
Combien ?
1000 € ? 10 000 € ?
Plus ? 20 000 ?
- 30 000 ?
- Jan, s'il te plaît,
je ne veux pas me gâcher
la journée avec ça.
94 500.
Euros ?
Qu'est-ce que tu as fait ?
Brûlé une usine ?
Si seulement.
Il y a un an, sur l'autoroute,
je roulais dans ma vieille Golf.
Devant moi, un cadre dirigeant
dans sa Mercedes classe S.
Un bouchon, il freine, moi pas.
Sa voiture, une épave.
J'étais pas couverte, mon assurance
avait expiré depuis trois mois.
Cette putain de Mercedes
ne coûtait que 100 000 €.
Mais il m'en reste 94 500
à payer maintenant.
Tu te tues au boulot
pour qu'une huile puisse
conduire une belle Mercedes ?
Pour un dirigeant, cette bagnole
n'est que de la petite monnaie.
Mais c'était de ma faute,
il était dans son droit.
Dans son droit ?
Mais c'est quoi ce droit ?
Tu payes pour le train de vie
d'un sale con.
Une bagnole à 100 000 € ?
Ça vient juste après
les robinets en or !
Ça me rend malade aussi !
Mais je n'aurais pas dû farfouiller
dans la boîte à gants.
J'ai merdé, maintenant
j'en paie le prix.
Qui dit ça ?
Les flics ?
L'accusation, les médias ?
Putain d'éthique petite bourgeoise !
Décence, honnêteté,
valeurs familiales...
Arriver au boulot à
l'heure, payer ses taxes...
Ne pas voler à l'étalage...
Tout ça nous est martelé,
à longueur de journée.
D'abord à l'école, ensuite à la télé.
Pour quoi ?
Pour que ces types puissent
acheter des voitures hors de prix.
À mort ces morales.
Ruiner la vie d'une jeune
femme est immoral.
Tu crois que ce mec a jamais
pensé qu'il avait tort ?
Tu as raison.
Mais j'ai sauté le versement
pendant quelques mois.
Ils étaient déjà à ma porte.
Étape 1 : Reconnaître l'injustice.
Étape 2 : Agir.
Mais comment ?
Fais le premier pas seule.
Trouve des alliés pour le second.
D'où ?
Fais le premier pas,
appelle-moi ensuite.
J'ai calculé combien
d'années de ma vie
je donne à ce connard.
Juste pour rigoler.
Et ?
Environ 8 ans. Mais qu'une
fois que je serai prof.
C'est ce que tu veux faire ?
C'est mieux que serveuse.
Et avant l'accident ?
Concrètement...
J'imagine que je voulais...
Ça va paraître stupide.
J'imagine que je voulais
vivre libre et exaltée.
Ce n'est pas stupide.
Ça va.
C'est ce que veut la moitié d'entre
nous. Après arrivent les compromis.
C'est comme ça que ça marche.
Pas forcément.
Ça dépend.
Certaines personnes y arrivent.
Quoi qu'il en soit...
Si tu continues à travailler
pour ce trouduc,
tu ne croiras plus en rien.
Je pars par là.
Moi par là.
Merci encore.
Si tu as toujours besoin d'aide,
je pourrai revenir.
Ce serait super.
Pas de problème.
- Et où tu vas ?
- Dormir chez une copine.
Et toi ?
Je crois que je vais faire la cuisine.
Tu veux te joindre ?
Volontiers.
Les jours d'abondance.
Tout propre ?
On se met à la cuisine ?
Jan, c'était délicieux.
Les mecs qui savent cuisiner
doivent accrocher toutes les filles.
Pas vraiment.
D'autres choses sont plus importantes.
Tu fumes ?
Je sais pas.
C'est le dessert.
La dope étouffe l'énergie
révolutionnaire des jeunes.
L'herbe aussi ?
Non, l'herbe ça va.
Les drogues produites par le corps
ne sont pas mal non plus.
En fait, elles sont excellentes.
Comme l'adrénaline ?
Par exemple.
Il y en a des milliers.
Les endorphines...
Les hormones du bonheur
quand tu es amoureux...
Là tu parles de drogues dures.
Méfie-toi de celles-là.
Ne pas tomber dans une vie
de débauche !
La peur est une drogue géniale.
Ne laisse pas la peur
prendre le contrôle.
Utilise-la comme un moteur.
Ça demande de l'entraînement.
Mets-toi dans une situation
où tu es tétanisée par la peur.
Au début, il n'y a que la panique.
Mais après un moment,
le système d'autodéfense
du corps entre dans la partie.
Tu fais des choses que tu n'aurais
jamais osées.
Tu dépasses tes limites.
Tu penses pouvoir faire n'importe quoi.
C'est vrai !
Tu le sais, ou tu le crois ?
Je le sais. Je l'ai fait un
millier de fois.
"Un millier de fois ont mal tourné..."
Vérifie cette plaque,
s'il te plaît.
C'est bon.
Ça marche si tu l'étales.
Ce n'est pas du bon papier peint.
- Comment ça ?
- La colle n'est pas bonne.
Mais j'ai suivi les instructions.
Merde !
Tu sais quoi ?
*** la caution !
On aurait dû faire ça avant.
Ça marche.
J'espère qu'ils vont aimer.
Regarde.
Chaque cœur est une
cellule révolutionnaire.
Souris !
Excusez-moi...
Tes cheveux !
Oui, je vais les arranger.
Roast-beef avec ses pommes de terre
et ses légumes d'été.
On devrait fumer en bas à la réserve.
Pourquoi ne pas lui dire, aussi ?
Comme ça, il pourrait dire qu'on
passe notre temps à fumer.
Tu as raison.
Te voilà ! Tu déconnes ?
C'est bondé !
J'arrangeais mes cheveux.
Je vois ça.
T'es fou ? Dans la cuisine ?
- Désolé, boss.
- Tu sais ce que tu fais ?
Tu sais quoi ?
J'en ai assez. Ça suffit.
T'es viré.
Non, boss ! J'ai besoin de ce job !
C'est de ma faute. C'est moi
qui ai commencé à fumer.
J'ai dit que c'était bon.
Alors, t'es virée aussi.
- Quoi ?
- Emballe tes affaires !
Attends, Jule ! Laisse-moi...
Boss, attendez !
Pourquoi je peux pas me taire ?
Pour quoi faire ?
C'est bien que tu l'aies défendu.
Ouais, bien sûr.
Mais j'avais besoin de ce boulot,
tu comprends ?
Non, je comprends pas.
Tu vas à toutes ces manifs
contre l'exploitation,
l'oppression,
mais tu restes l'esclave
d'un connard de riche.
Ces manifs sont complètement inutiles.
La rébellion est difficile maintenant.
Avant, tout ce qu'il fallait,
c'était de la dope et les cheveux longs.
Et l'establishment était
automatiquement contre toi.
Ce qui était subversif à l'époque,
tu peux l'acheter en magasin.
Les T-shirts de Che Guevara,
ou les autocollants Anarchie.
C'est pour ça qu'il n'y a plus
de mouvements de jeunesse.
Tout le monde a l'impression
que ça a déjà été fait.
D'autres ont tenté et échoué.
Pourquoi ça marcherait pour nous ?
Pour toutes les révolutions,
une chose est claire...
Même si certaines n'ont pas marché,
le plus important est que
les meilleures idées ont survécu.
Et ça vaut
pour les révoltes individuelles.
Ce qui s'améliore,
ce qui survit en toi...
te rend plus forte.
À ton avis,
combien de personnes là en bas
songent à une révolution ?
À cette heure-ci, pas beaucoup.
À 10 h 45, ils sont devant la télé.
Probable.
Les Européens passent 4 h par jour
devant le tube cathodique.
4 heures !
Atroce.
Ça ne laisse pas beaucoup de temps aux
pensées révolutionnaires.
Tu sais...
ne pas faire partie de tout ça...
n'est pas le problème.
Le problème c'est que...
je ne trouve rien en quoi
je crois vraiment.
T'as une idée pour remédier à ça ?
Suis-moi !
Et maintenant ?
Qui habite ici ?
Tu t'es jamais demandée ce qu'on faisait
dehors Peter et moi toute la nuit ?
Vous collez des affiches, non ?
Alors...
Qu'est-ce que vous faites ?
On se balade et on regarde les villas.
Quand on en trouve une qui nous plaît,
on y regarde de plus près.
Et ensuite ? Vous prenez des jolies
photos et faites un album ?
C'est une blague ?
On entre.
La blague c'est
qu'on entre,
mais on ne vole rien.
On réorganise les meubles.
Et on laisse un message.
Soit :
"Vos jours d'abondance sont comptés",
soit :
"Vous avez trop d'argent",
signé The Edukators.
Toi et Peter êtes The Edukators ?
Pourquoi ?
Pour qu'ils se sentent moins à l'abri
dans leurs quartiers à haute sécurité.
C'est une sensation angoissante...
Quelqu'un est entré chez toi,
et t'as observé.
Et continuera.
Pourquoi ne pas vider les villas et
tout donner aux pauvres ?
Ils s'attendent à des voleurs.
On veut vraiment leur faire peur.
Quand ils seront à la banque,
ils entendront de faibles murmures :
"Vous avez trop d'argent."
"Vous avez trop d'argent."
Ils se sentiront complètement seuls.
Rien ne peut les aider.
Pas l'argent, pas une épouse,
pas même un foutu flic.
Tu es sérieux ?
Je vais te montrer.
Tu sais où est la caméra ?
Derrière le sigle VW.
Passe-partout.
Regarde ça.
Peter a établi cette liste.
Les croix indiquent nos coups.
C'est vrai ?
Incroyable... c'est dément.
Comment ça a commencé ?
Aucune idée.
Peter installait des systèmes d'alarme.
Je lui ai demandé une fois
s'il savait comment désactiver
un système.
Il m'a dit : "Sans problème".
Alors on l'a fait.
Vous deux...
On est à Zehlendorf, là ?
Quelle rue ?
Finkenbachstrasse.
Non, attends...
Merde !
Jan, merde !
Tourne à gauche, en bas, d'accord ?
Je vais te montrer.
Ça doit être ça, là !
Stop, gare-toi là. Je crois que le
trouduc à qui je dois du fric vit là.
Et tu veux faire quoi ?
Il habite vraiment là.
La boîte aux lettres est pleine.
Ils doivent être partis.
Jetons un coup d'œil.
Allons en bas, au lac,
on peut peut-être entrer.
Fais pas le rabat-joie !
On va juste jeter un œil.
Pas si vite !
Tu vois ?
Regarde l'endroit !
Avec un bateau et un quai privé.
Les volets sont baissés.
Ils doivent être en vacances.
N'en sois pas si sûre.
Comment tu y entrerais ?
Aucune idée. J'ai besoin d'y
regarder de plus près.
Peut-être à travers la
fenêtre d'une cave.
Rapprochons-nous !
Ça ressemble
au point d'entrée idéal, non ?
Parfaitement caché.
Ça pourrait marcher.
Allez, on y va, s'il te plaît !
Tu es malade ! Hors de question.
Je dois voir comment
cette enflure vit.
C'est trop spontané. Trop risqué.
Mais tu es un pro. Je veux juste voir.
Jule, je ne suis pas un pro.
Il faut qu'on surveille
la maison d'abord.
Tu vois bien qu'il n'y a personne.
S'il te plaît !
On peut revenir une fois ou deux.
Ensuite, on le fera avec Peter.
Ils seront revenus.
Seulement si la maison est sur la liste,
ce dont je doute vraiment.
Adjugé.
Merde !
Quoi ?
- Bingo !
- Quoi ?
- On a le système d'alarme.
- On y va, alors ?
Je n'aurai que 30 secondes
pour trouver la console centrale.
- On le fait à la Edukators.
- D'accord.
Une fois que j'aurai ouvert la fenêtre,
je n'aurai que 30 secondes.
Dès que l'alarme est éteinte,
je viendrai te chercher.
- Alors j'attends là ?
- Oui.
Jan, mate la piscine !
Allez, viens !
Vérifions qu'il n'y a personne.
C'est bon.
Je te l'avais dit...
De la petite monnaie.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Pas de panique.
C'est moins suspect que des torches.
Tu peux relever ta cagoule.
Il n'y a personne.
C'est lui.
Il a besoin de se rafraîchir.
Et à la verticale ?
Tu l'as ?
Magnifique !
C'est beaucoup mieux qu'avant.
Vous avez trop d'argent.
The Edukators.
Allez, on s'en va.
Allez Jan,
faisons quelque chose d'extrême.
J'ai besoin de décharger un peu
d'agressivité. S'il te plaît.
Tu es folle.
On est restés trop longtemps.
Balançons le canapé dans la piscine.
C'est une excellente idée. Allez !
Faisons-le !
Après, on s'en va.
- Ça passe ?
- Il fait chaud ici !
Faisons les choses dans l'ordre !
Un...
Deux...
Trois !
Viens là !
Aide-moi !
Idiot !
C'est quoi, ça ?
C'est moi. D'où ça vient ?
Jule, rends-la-moi !
Viens la chercher !
Attends-moi là. J'arrive.
Ne fais pas ça, mec.
Jan, on y va !
Ramasse nos affaires.
J'arrive !
Tu as tout ?
- Merde !
- Quoi ?
Merde, les flics !
C'était génial !
J'adorerais voir la tête d'Hardenberg
quand il trouvera le canapé
dans la piscine !
C'était génial, je te le dis.
38 degrés...
La ville entière est une fête géante...
Mais le meilleur...
J'ai trouvé ça à Barcelone.
Là.
"Étranges Edukators...
"Mauvaise surprise pour cette famille
"de retour de vacances.
"Les auteurs avaient pénétré
dans leur villa,
"mais rien n'avait été volé.
"Seuls les meubles et objets de valeur
avaient été déplacés.
"La responsabilité a été revendiquée
dans une note signée The Edukators.
"La police n'a toujours pas
de lien solide quant à leur identité."
C'est quel journal ?
Le Tagensanzeiger.
Génial.
J'ai trouvé ça pour Jule.
Tu crois qu'elle va aimer ?
C'est parfait pour elle.
Réveille-toi mec.
T'as l'air d'être à la rue.
Ça doit être Jule.
Comment tu vas ?
Et toi ? Tout va bien ?
Il faut que je te dise quelque chose.
Attends, je t'ai ramené quelque chose.
Il faut qu'on parle.
J'ai laissé mon téléphone à la villa.
Quoi ? C'est vrai ?
J'en suis presque sûre.
Je l'avais dans la voiture avant.
- Et il n'est plus dans mon sac.
- Ne dis rien à Peter.
Pourquoi ?
Ne lui dis rien.
Regarde.
C'est pas joli ?
Essaye-le.
Il a vraiment besoin d'une copine.
Je suis sûr que ça l'aiderait.
Vraiment.
Jan, tu l'as vue, elle ?
Elle te mate depuis un moment.
Elle est pas mignonne ?
Elle est mignonne ou pas ?
Va lui demander
de danser avec toi.
Laisse-le !
Tu veux que je lui demande pour toi ?
J'y vais.
Dors bien.
- Toi aussi.
- Bye.
Je vais faire un tour.
J'ai besoin d'air.
Entre, mec. On va boire un verre.
Fais péter l'oxygène.
Pas ce soir.
Je vais rester un peu dehors.
Je vais me coucher.
Partons d'ici.
J'ai un mauvais pressentiment.
Il faut qu'on trouve ton téléphone.
Mais peut-être qu'ils ont déjà
vu le trou dans la fenêtre ?
Qu'est-ce que tu dirais aux flics ?
Hardenberg te connaît.
Jan, s'il te plaît.
Non, on doit y retourner, putain.
Tu veux aller en taule ?
Il n'est pas là.
Où était ta veste ?
- Alors ?
- Non.
Essayons de l'appeler.
Il est sur répondeur.
J'aurais dû m'en douter.
Je vais voir en haut.
Il faut que j'enlève les empreintes.
- Dépêche-toi !
- J'arrive.
J'arrive à peine.
Où ? À la maison, bien sûr.
Rita, je n'ai pas conduit 700 km
de nuit pour...
Je te l'ai déjà dit.
Gerling a dit qu'il avait besoin
de moi. Qu'est-ce que je pouvais faire ?
Comme je t'ai dit, dans
3 jours, si tout va bien.
Merde !
Theresa a encore laissé la
lumière de la salle de bain allumée.
Moi aussi.
Bonjour aux enfants.
Prends soin de toi. Bye.
Je l'ai !
Qu'est-ce que vous faites ici ?
Je vous connais...
Attendez !
Putain de merde !
Il est vivant ?
Est-ce qu'on doit appeler les urgences ?
- Non.
- On s'en va.
Est-ce qu'il t'a vue ?
Oui.
Est-ce qu'il t'a reconnue ?
Bien sûr.
Alors, on ne peut pas partir.
- Allez.
- On ne peut pas juste partir.
Réfléchis !
- Qu'est-ce qu'on va faire ?
- Putain de merde !
Aucune idée.
Aucune idée.
Je ne sais pas quoi faire.
Moi non plus !
Appelle Peter.
Non.
Pourquoi pas ?
Parce que, non.
Mais pourquoi ?
Toi, appelle-le. Moi, je peux pas.
- Quoi ?
- Appelle-le !
Ça ne peut pas...
C'est Jule.
Jan et moi sommes dans la merde.
On a besoin de toi.
Viens tout de suite, s'il te plaît.
C'est vraiment nécessaire ?
Partez simplement. La police
n'a pas besoin de savoir.
Je ne dirai rien.
Peut-être qu'il ne parlera pas.
Allez, on s'en va.
- Ça va pas ?
- Où est Peter ?
Ce type ment comme il respire !
Merde, il a appelé les flics.
L'appel est passé ?
Il faut qu'on y aille.
- Mais on...
- On n'a pas le temps, OK ?
On l'emmène.
On ne peut pas arriver à un accord ?
La ferme !
Je ne serai pas une kidnapper !
Tu ne peux plus simplement sortir
de la partie.
Les flics arrivent.
On l'emmène, et on décide après.
Fin de la discussion !
C'est fou !
Ouvre la porte !
Viens là !
Qu'est-ce que tu as foutu mec ?
C'était notre truc.
Tu as embarqué Jule là-dedans.
Pourquoi t'en as pas parlé avant ?
Je sais pas.
Je voulais juste aider.
On ne vous fera aucun mal, d'accord ?
Vous pouvez me faire confiance.
OK, démarre.
Vous avez les torches ?
- Allez !
- Faites attention.
C'est un ravin de 100 mètres. Deux
personnes se sont tuées l'an dernier.
Mets la bouffe là-bas.
On peut dormir là.
Bien.
- Un feu ?
- Ouais, super.
Les allumettes sont là-haut.
Ton oncle vient là souvent ?
Presque jamais.
Est-ce qu'il loue ?
Non.
On dira qu'on est en vacances...
si le garde forestier passe.
Hardenberg ne doit pas sortir.
'Jour.
On va y arriver.
Je sais pas comment,
mais on s'en sortira.
Et un enlèvement politique
style années 70 ?
On pend un écriteau à son cou :
"Prisonnier des Edukators".
On l'enregistre pour les chaînes télé.
C'est notre chance.
Finalement, un exemple vivant
pour tester nos méthodes.
On a besoin de pain, de lait
et de papier toilette.
Et d'un journal.
Une radio serait pas mal.
Je vais descendre
jeter un œil au village.
Je ferai les courses.
Vous, vous cuisinez.
- Quelqu'un a de l'argent ?
- Pas vraiment.
C'est Hardenberg qui paie
la première tournée.
Comment est la prison du peuple ?
Attention !
Qu'est-ce que vous cherchez ?
En atteignant si peu de gens ?
Jamais entendu parler de
"En atteindre 1, en éduquer 100" ?
Le mot se répand.
On pourrait gagner quelques imitateurs.
Nous ne sommes que l'étincelle.
Vous pensez être tellement meilleurs ?
Vous ne valez pas mieux que
des terroristes. Mêmes méthodes,
répandre peur et panique.
Notre but n'est pas d'être
meilleurs à n'importe quel prix.
On trouve plus original
de donner du sens à nos actes.
Pour faire la différence.
Ce n'est pas fou ?
On lutte comme des malades
pour minimiser vos pertes.
Quelle ingratitude !
Nos petites effractions ne sont rien
comparées à la violence utilisée
par les gens comme toi.
L'État te donne la légitimité.
Nous...
On l'obtient par nous-mêmes.
Alors vous êtes les
sauveurs de l'Allemagne ?
La RAF du nouveau millénaire ?
On ne glande pas dans les bars
en parlant du Grand Soir.
Mais c'est vrai,
une action sérieuse
vous rend vulnérable.
Oh combien terrible !
Peter, on n'en a jamais parlé...
Comment supportes-tu ça ?
Peut-être parce que je ne suis pas
particulièrement cultivé.
Ou peut-être parce que...
je suis un mec vraiment cool.
Qu'allez-vous faire de moi ?
Tu verras bientôt.
On a 3 possibilités.
Plan A : On en fait un enlèvement
et on demande une rançon.
Au moins, cette merde nous donnera
de l'argent pour une nouvelle vie.
On ne peut certainement
pas retrouver l'ancienne !
Le passé est révolu, Jule.
Plan B : On l'envoie à la morgue.
Ça va pas ?
Tu as vraiment pété les plombs !
Jule, je rigole !
Calme-toi.
J'en ai ras le bol
de tes foutues blagues.
- On parle d'un être humain !
- OK !
C'était une mauvaise plaisanterie.
Je serai sérieux.
Plan B : On le laisse ici
avec de quoi manger pour une semaine.
Ensuite, on appelle
les gardes forestiers.
Mais pas avant d'être vraiment loin.
- Du thé ?
- Volontiers.
Combien tu gagnes à l'année ?
Plus ou moins 200 000.
3,4 millions. C'est ce que
j'ai lu dans le Tagespiegel.
C'est pas mal plus, non ?
T'as pas mauvaise conscience ?
Ruiner la vie d'une fille pour
une voiture qui ne vaut rien pour toi.
Pourquoi ?
D'accord.
J'aurais dû faire plus attention
à qui était impliqué.
J'étais stressé.
Je suis désolé.
Tu travailles combien d'heures
par jour ?
13, 14 heures facile.
Qu'est-ce que tu fais
avec tout cet argent ?
Tu amasses des objets.
Des objets énormes et onéreux.
Grosses voitures, énorme villa,
un yacht...
Beaucoup de choses pour dire :
"Je suis un vrai mâle".
Je ne vois pas d'autre raison.
T'as même pas le temps
de sortir avec ton yacht.
Alors pourquoi t'en veux toujours plus ?
On vit dans une démocratie.
Je n'ai pas à me justifier
de mes achats. Je les ai payés.
Faux !
Nous vivons dans
une dictature capitaliste.
Tu as volé tout ce que tu possèdes.
Je peux me payer plus
parce que je travaille plus.
J'ai eu les bonnes idées au bon moment.
En plus...
- Je ne suis pas le seul.
- C'est très beau.
Tout le monde a les mêmes chances.
Un véritable battant, hein ?
En Asie du Sud-est, beaucoup
travaillent 13, 14 heures par jour.
Mais ils n'ont pas de villas.
Ils gagnent 30 € par mois.
Ils pourraient avoir
de bonnes idées aussi.
Mais ils ne peuvent même pas se payer
un ticket de bus pour la ville d'à-côté.
Désolé de ne pas être né
en Asie du Sud-est.
Mais vous pouvez toujours aider
à rendre la vie supportable là-bas.
L'Occident pourrait annuler
la dette du Tiers-Monde.
Ce n'est que 0,01 % de notre PNB !
Ça ferait s'effondrer le
système financier mondial.
Vous les voulez pauvres !
C'est le moyen de les contrôler.
Les obliger à vendre
leurs matières premières
à des prix dérisoirement bas...
Qu'est-ce que t'en sais ?
C'est exactement pour ça
que tu n'as pas annulé la dette de Jule.
- C'est absurde.
- Non !
C'est la règle de base du système.
Sucer les autres jusqu'à la moelle.
Ça les empêche de réagir.
C'est faux.
C'est vrai que les choses ont besoin
d'être améliorées,
protéger l'environnement,
augmenter les prix des producteurs,
mais le système ne changera pas.
Pourquoi pas ?
Oui, pourquoi pas ?
C'est dans la nature humaine
de vouloir dépasser les autres.
Dans chaque groupe, un leader
apparaît rapidement.
Et la majorité des gens n'est heureuse
qu'en achetant du neuf.
Heureuse ?
Tu penses que les gens sont heureux,
Hardenberg ?
Regarde un peu !
Sors de ta bagnole et
va dans la rue !
Dis-moi s'ils ont l'air heureux
ou de bêtes effrayées ?
Regarde-les, affalés dans leurs salons !
Tous scotchés à la télé,
écoutant des zombies endimanchés
parler d'un bonheur disparu
depuis longtemps.
Balade-toi dans la rue.
Tu verras toute la merde,
les gens entassés.
Les masses dans les grands magasins,
montant et descendant, comme
des robots sur leurs escalators.
Personne ne connaît personne.
Ils pensent que le bonheur
est à portée de main.
Mais il est inatteignable,
parce que vous leur avez volé.
C'est ça, la réalité.
Tu le sais très bien.
Mais j'ai une nouvelle pour toi, patron.
Le système surchauffe.
Nous ne sommes que les avant-coureurs.
Votre heure est presque arrivée.
Vous nagez dans votre technologie,
mais les autres sont enragés.
La rage des enfants
vivant dans des taudis,
regardant des films
d'action américains...
Ce n'est qu'une partie.
Voici la suite :
Les maladies mentales augmentent.
Tueurs en série, êtres ruinés,
violence gratuite...
Vous ne pouvez pas les sédater
avec des jeux télévisés et du shopping.
Les anti-dépresseurs ne vont
pas marcher longtemps non plus.
Le peuple en a assez de
votre système merdique.
J'admets que certains de
tes arguments sont bons.
Mais je suis le mauvais bouc émissaire.
Je joue le jeu certes,
mais je n'ai pas inventé les règles.
On se fiche de qui a inventé le flingue,
mais pas de celui qui appuie
sur la gâchette.
Je serai dans la cuisine...
Je vais faire la vaisselle.
Ce n'est pas aussi simple.
On ne s'échappe pas aussi facilement.
C'est une île dans la Méditerranée.
Quasiment pas gardée.
C'est le centre de contrôle
des 13 principaux satellites européens.
Si le transmetteur est saboté,
chaque écran de télé
en Europe s'éteindra.
Il y a un moyen assez simple.
J'y ai déjà réfléchi.
C'est plus facile qu'on le croit.
Est-ce que je peux fumer une latte ?
Je pensais que les gens comme
toi détestaient les drogués.
Les gens comme moi ?
Oui, les gens comme toi.
Tu penses que je suis né comme ça ?
On pense que t'as dû
avoir une enfance difficile.
Que personne ne t'aimait vraiment.
Je ne suis pas d'accord avec vos actes,
mais vos arguments
me rappellent une autre époque.
Vas-y, raconte-nous ton histoire !
Eh bien, on l'a faite, l'Histoire.
En 68, c'était une période sauvage.
Je ne ressemblais pas à ça, alors.
Longs cheveux bouclés...
Vieille veste en cuir,
pattes d'eph'...
toujours un béret...
un vrai rebelle.
Ça devait être il y a longtemps !
C'était une époque turbulente...
J'étais un des leaders du SDS.
Rudi Dutschke était
un très bon ami.
Qui était président ?
K.D.Wolf, Karld Dietrich Wolf.
Numéro 2 ?
Son frère, Frank Wolf.
Ce matin, c'était pas vraiment
la dialectique de la révolte.
Oui, ça fait un bail.
Il y a 30 ans,
on aurait aimé tenir une huile
comme moi.
Et aujourd'hui, me voilà.
C'est...
un peu bizarre.
Je ne veux pas vous conforter.
Je ne pense pas que ce
que vous me faites soit bien.
Mais votre idéalisme,
je le respecte.
'Jour.
Tout va bien ?
Oui, ça va.
Passez-moi la confiture,
s'il vous plaît.
Je prends celle-ci.
Je peux avoir du pain ?
C'est dans mon intérêt que
tout se passe sans problèmes.
Donc, j'ai une suggestion.
Je dois passer un coup
de fil avant 16 h.
Notre femme de ménage ne
doit pas entrer dans la maison.
Sinon, elle verra le trou
dans la fenêtre.
Il n'y a pas de réseau ici. Et les
portables peuvent être tracés.
Je le conduirai au village.
Il y a une cabine.
Il va s'enfuir.
S'il essaie, je lui tire
dans la jambe.
Ce ne sera pas nécessaire.
Je ne m'enfuirai pas.
Je n'appellerai pas à l'aide.
Je n'ai pas de code secret avec la
femme de ménage en cas d'enlèvement.
Et il faudra que j'appelle ma femme.
Sinon, elle fera un scandale.
Peter, on peut discuter ?
C'est quoi ça ?
Ne rien nous dire à propos du flingue !
C'est juste un pistolet à billes
que j'ai acheté.
Il n'est pas chargé et il est cassé.
Ça ressemble à un vrai pour un flic.
Jule a appelé au milieu de la nuit.
Alors je l'ai pris.
Ça ressemblait à une urgence.
On pourrait oublier
cette histoire d'accident.
Je pourrais signer un papier
pour y mettre fin.
Je ne pense pas que cette histoire de
téléphone marchera.
- Nous trois avec un quinquagénaire...
- Oublie ça.
Les rues sont mortes à midi.
Et s'il crie ?
Il ne criera pas. Pas avec mon
flingue dans les côtes.
On n'a pas le choix. La femme
de ménage ne doit pas entrer.
Il n'y a pas que le trou
dans la fenêtre.
Allez, viens.
Mais donne-moi le flingue.
Je le ferai.
Je ne m'en suis pas occupé parce
que j'étais toujours en déplacement.
J'ai passé l'affaire à mon avocat.
Il l'a traitée de façon habituelle.
Personne ne savait à quel
point ça affecterait quelqu'un.
Tu crois que je suis le maillon faible
dans cette affaire ?
Tu crois que je vais gober
toutes ces conneries ?
Mais ça concerne plus
que ce putain d'accident.
Où sont les clés de la bagnole ?
Regarde dans ma veste.
Pas de conneries.
C'est M. Hardenberg...
Bonjour, Mme Rose.
Oui, merci.
Je voulais vous prier de ne pas
venir à la maison aujourd'hui.
Je suis rentré plus tôt
pour travailler tranquillement.
J'ai quelques affaires à terminer.
Ce serait bien si vous veniez
mercredi prochain ou...
Je vous rappelle mardi.
Bien, pareillement. Merci.
Au revoir.
- Ma femme, maintenant ?
- Oui.
C'est moi.
J'ai eu...
Attends, une canalisation d'eau a lâché
hier soir.
C'était la panique. Il a fallu
que j'appelle un plombier.
Non, tout va bien maintenant.
Mais je n'ai pas pu appeler avant.
Oui, lundi.
Du moins, j'espère lundi.
Je te rappelle.
Je t'embrasse.
Bye.
Bravo, tu mens bien.
C'est un sauna là-dedans.
Mauvaise réception pour les portables.
Oui, mon fils donne
déjà des signes de manque.
C'est bon, allons-y.
Tu as entendu, démarre.
Ça fait un moment, non ?
Que tu n'as pas fait ta lessive ?
Comment tu peux vivre comme ça,
avec ton passé ?
Tu as dû avoir des idéaux.
Mon père disait : "Si avant 30 ans,
t'es pas de gauche, t'as pas de cœur".
"Si après 30 ans t'es toujours de
gauche, c'est que t'as rien compris".
Oui, c'est ça.
Mais je ne crois pas à cette connerie.
C'est l'excuse standard
des types comme toi.
Ça vient lentement Jan, graduellement.
Un jour, tu veux te débarrasser
de ta bagnole rouillée.
Tu veux une voiture fiable,
avec la clim', une garantie...
Tu te maries, élèves une famille,
t'achètes une maison.
Ces enfants ont besoin d'une bonne
éducation. Ça coûte cher, la sécurité !
T'as des dettes sans fin,
il faut faire carrière pour les payer.
Et pour ça, tu commences à penser
comme les autres.
Et puis un jour,
à ta grande surprise, dans l'isoloir,
tu votes pour la CDU.
Qui a cuisiné ces délicieuses pâtes ?
Moi.
Mes félicitations.
Qui cuisine chez vous, toi ?
Ta femme ?
Mme Schwarz.
Notre cuisinière.
Avant, j'adorais cuisiner.
Pour ma femme, moi, et les
autres dans la communauté.
C'était de vrais festins.
Combien vous étiez ?
On était 6.
Rolf, Bernd, moi,
Lizzy, Gabi, et ma femme.
Au début, Rolf et Gabi
étaient ensemble.
Après, Bernd et Gabi,
et Lizzy et moi.
Ensuite, Bernd et Lizzy...
Et puis Lizzy et ma femme
pour un temps...
Ce n'était pas qu'un
mouvement politique.
On s'amusait aussi.
L'amour libre... Mais je n'ai pas
à vous l'expliquer, vous 3.
Tu passes.
Passe encore.
T'en prends deux.
Très drôle.
Tu passes.
C'est un 6. On passe avec un 7.
Je m'en fous.
- Tu fais les règles.
- Oui.
Quand j'étais petite...
avec mes amies...
on jouait à la maison des poupées.
C'était tellement réel pour elles.
Elles étaient tellement dedans.
Je n'arrivais jamais à oublier
que ce n'étaient que des poupées.
Je me sentais toujours...
plus observatrice que joueuse.
Tu vois ?
Je me sens toujours comme ça.
Dans la vraie vie.
C'est la Matrice.
Tu la vois,
donc tu ne peux pas y vivre.
Moi non plus.
'Jour.
Il faut faire des courses.
On n'a plus de café, de vin...
plus de nourriture, plus de
papier toilette.
Je ne peux plus y aller.
C'est votre tour.
J'y vais.
J'y vais avec toi.
Il n'y a plus d'herbe !
Demandez au magasin.
Hardi, une partie de cartes ?
Magnifique.
On y va.
C'est froid !
J'ai cru...
que l'argent apporterait la liberté.
Au contraire.
Tu es écrasé de responsabilités.
Parfois, je me crois en prison.
Arrête de geindre.
3 millions par an,
c'est pas une compensation suffisante ?
Je ne sais pas quoi faire
de mon argent.
Donne-le à ceux qui en ont besoin.
Avec ton salaire annuel,
tu pourrais sauver
1000 personnes de la famine.
Ça peut paraître ringard,
mais c'est vrai.
Je pourrais faire ça.
Mais une seule fois.
Alors fais-le.
Pour être honnête, Peter,
j'ai pensé à tout laisser tomber.
Tout vendre, et
partir à la campagne.
Vivre modestement avec ma femme,
et travailler tous les 2 comme profs,
comme quand on était étudiants.
Pauvres, mais heureux.
On était amoureux.
Quand tu parlais d'amour libre,
pourquoi nous avoir mentionnés ?
Tu ne savais pas ?
Tu l'as acheté de toute façon !
C'est dégueulasse !
C'est pour Hardenberg.
Moi, j'en mangerai pas.
Il se passe quelque chose
entre vous deux ?
Vous avez pété les plombs ou quoi ?
Allez vous faire foutre !
Vous vous êtes mis dans la merde,
débrouillez-vous.
Je me casse.
Peter, je suis désolée.
Désolée de quoi ?
C'est arrivé.
Je suis tombée amoureuse.
Très bien.
Je peux partir, alors.
Tu ne m'aimes plus.
Enculé !
Qu'est-ce que tu croyais ?
On est tombés amoureux,
je suis désolé.
Tombés amoureux ? Comme ça ?
Mais ça n'existe pas, ça !
Non, pas "comme ça".
On a fait connaissance.
Je pensais qu'on était amis.
- On est amis.
- Je te faisais confiance !
Tu m'as dit de l'aider.
De l'aider, pas de la baiser.
Trou du cul.
Tu veux du café ?
Non, merci.
Je peux aider ?
Non, laisse tomber.
Je vais m'allonger.
Je suis un peu fatigué.
Les clés !
On a merdé.
Enlever Hardenberg était con.
On a fait ça pour sauver notre cul,
pas le monde.
J'imagine que ça y est.
Merci de m'avoir reconduit.
Ne vous inquiétez pas pour les flics.
Attends !
Ton pull.
Là.
C'est pour toi.
Exonération de dettes.
Je ne ruinerai pas ta vie.
Qu'est-ce qui ne va pas ?
Rien.
Après ce que j'ai fait, je ne peux
plus avoir de revendications.
C'est fini.
Si tu parles comme ça,
tu es l'un d'eux.
C'est pas l'histoire
avec Jule qui fait mal,
c'est que tu me prends
toujours pour un con.
Si j'empoche une Rolex, ce n'est pas
une insulte à notre cause.
J'y crois, mec.
Nous trois, c'est plus important
qu'une éthique petite bourgeoise pincée.
Les meilleures idées survivent.
Viens.
Police !
RAS !
RAS !
Non, vous n'avez pas besoin
de nettoyer la chambre.
Certaines personnes ne changent jamais.
Traduction / Adaptation :
Miss Harrington
Relecture / Synchronisation :
Radioactiveman
FRENCH TEAM
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