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L'homme qui tua Liberty Valance
- Merci, Jason. A temps.
- Sûr !
Link Appleyard !
- Mlle Hallie !
- Salut, shérif !
- M. le Sénateur...
- Appelez-moi Ransom.
Je suis content
que vous soyez venus.
J'ai reçu votre télégramme
à St Louis.
Ma voiture vous attend.
Jason, donne-moi ça.
Vous saviez qu'ils allaient venir.
Pour une fois, vous avez tenu
votre langue. Sacré bavard !
Ils méritaient peut-être un article ?
Pauvre imbécile ! C'est le sénateur
Stoddard et sa femme...
Il y a là de quoi remplir
tout ton journal !
Ici, Charlie. Vite !
Mon canard !
Dis au patron que le sénateur
Stoddard et sa femme sont arrivés !
- C'est ça !
- Eh ! La communication !
Sur le compte
du "Shinbone Star".
M. le Sénateur, madame.
Accordez-moi une interview.
En exclusivité.
Pour le "Shinbone Star" ?
Très bien.
D'accord !
Mais pour la seule raison
qu'autrefois, Dutton Peabody,
fondateur,
rédacteur en chef du "Shinbone Star"
m'a vidé !
Et mon patron me videra
si je n'ai pas l'interview !
Est-ce vrai que... ?
Oh, le voilà !
Nous sommes surpris et honorés.
- Maxwell Scott, rédacteur en chef.
- Enchanté, madame.
- Mme Stoddard.
- Un plaisir, madame.
Qu'est-ce qui vous amène ici ?
Est-ce vrai que... ?
Je vous en prie, M. Scott.
Je vous accorde l'interview ?
Ou au jeune rédacteur ?
- ll me l'a demandée en premier.
- C'est vrai.
Invitez-les dans nos bureaux. A
l'abri du soleil et de la poussière.
Un peu de confort incite
un homme à parler.
Hallie, me voilà repris
par la politique.
Link, faites-lui faire
un tour en ville.
Ça a changé, hein ?
Je vais m'exercer un peu à des joutes
politiques avec ces messieurs.
Vous ne portez plus votre insigne ?
Hélas, Mlle Hallie, voilà longtemps
que je ne suis plus shérif.
Le seul de nous qui soit encore
en place, c'est le sénateur.
Comme ça a changé : des églises,
un lycée, des magasins...
Grâce au chemin de fer.
Mais le désert est le même.
- Le cactus est en fleurs.
- Peut-être...
Peut-être aimeriez-vous
revoir le désert ?
Peut-être...
Vous saviez où je voulais aller,
n'est-ce pas ?
Vous vouliez voir
le cactus en fleurs !
Sa maison,
ou ce qu'il en reste.
Toute entourée de fleurs.
Il n'a jamais fini
ce qu'il voulait construire ?
Non. Vous savez bien pourquoi...
Il y a une fleur merveilleuse, là !
Je m'étais promis
de ne pas parler de politique.
Et je n'ai pas arrêté !
Vous prendrez bien la parole
devant notre assemblée ?
Je voyage à titre privé.
Ça ne suffira pas à nos lecteurs !
Pourquoi êtes-vous venu ?
Pas de mystère là-dessous ?
Non, aucun mystère. Je suis venu
assister à un enterrement.
- Un enterrement ?
- Qui donc est mort ?
Un nommé Tom Doniphon.
Mais voici ma femme.
Merci de votre accueil.
Tom Doniphon ?
Ordonnateur, Charpentier, Ebéniste,
Charron, Constructeur de Diligences
- Bonjour, Clute !
- Ramsom Stoddard ! Mlle Hallie !
M. le Sénateur.
Fallait me dire qu'ils venaient.
J'aurais fait un grand enterrement !
Il y en aurait eu du monde !
Il sera enterré aux frais de la
ville. Je n'y gagnerai pas un sou !
Pompey ?
- Mlle Hallie.
- Pompey, je suis désolée.
Vous aimeriez peut-être...
Où sont ses bottes ?
Elles étaient si belles ! Presque
neuves. Alors, j'ai pensé que...
Mettez-lui ses bottes,
son ceinturon et ses éperons.
Il ne portait plus d'armes
depuis des années.
Oui, bien sûr.
Je ne veux pas être indiscret. Mais
un sénateur ici c'est de l'actualité.
Je dirige un journal
à large diffusion.
Il est de mon devoir de savoir
pourquoi vous venez de si loin
pour enterrer un homme.
On ne peut pas citer son nom
et s'arrêter là !
Qui était Tom Doniphon ?
Un ami, M. Scott.
Laissez-nous à notre chagrin.
Scott, allons-y.
Je suis désolé. Cela ne suffit pas.
J'ai le droit de savoir.
Peut-être, après tout.
Cette histoire me concerne, mais...
Pompey et Link y sont liés.
Mais je suis le seul
à pouvoir la raconter.
Dans nos archives,
pas mention d'un Tom...
Vous êtes trop jeune.
Le passé, pour vous,
c'est le début des trains.
Mais avant, c'était bien différent.
Très différent, M. Scott.
Je suis arrivé à Shinbone
par diligence.
Un peu comme celle-ci.
Ce pourrait être celle-ci.
"Overland".
Ça m'a l'air d'être ça !
Ça par exemple !
Ça par exemple !
J'étais jeune,
je venais de terminer mon droit.
J'avais mes livres, la montre en or
de mon père et 14,80 $ en espèces.
J'avais suivi à la lettre
les conseils d'Horace Greeley.
"C'est vers l'Ouest qu'il faut
chercher succès, fortune, aventure !"
Par ici le butin !
Vide ton chargeur !
Lance-moi la caisse !
Bon ! Les voyageurs... Dehors !
Ça va pas faire grand-chose !
Faites quand même les portefeuilles.
- Cette broche aussi.
- C'est un souvenir de feu mon mari !
- Je vous en prie !
- Une veuve ? Je prends...
Lâchez-la !
Quel homme êtes-vous donc ?
Tu vas le savoir !
Toi ? Quel homme t'es ?
Je suis avocat.
On cède, mais je vous
ferai mettre en prison.
En prison ?
Arrêtez !
Emmenez-le !
Allez ! Montez dans la diligence !
Montez ! Vous aussi !
Allez !
- ll pourrait mourir !
- On enverra des fleurs !
Dételle les chevaux de tête.
Allez-y !
Mets tout là-dedans
et va à tes chevaux ! Vite !
Des livres ?
Le Code ?
Un avocat !
Je t'apprendrai la loi.
Celle de l'Ouest !
Tirons-nous d'ici.
Allez !
Hallie ! Debout, petite...
Tom Doniphon, il est 5 h 30 du matin.
Que se passe-t-il ?
On a trouvé un homme,
sur la route.
Il va crever,
si on le laisse sans soins.
- C'est l'homme du hold-up.
- C'est lui.
Comment tu le sais ?
La diligence s'est arrêtée
pour avertir le shérif.
Link Appleyard ?
Perdons pas de temps en bavardage.
Amène-le à l'intérieur.
Ça va aller, le pèlerin ?
Porte-le, Pompey.
Sur le canapé.
Il est bien touché.
Merci, Pompey.
Battu, fouetté, tout ça pour avoir
voulu défendre une femme !
- Et comment tu sais ça ?
- Le cocher nous a raconté.
Voilà qu'on a trouvé
un vrai chevalier !
Hallie, on...
- Va chercher des pansements.
- Mais...
Moi, je m'occupe de lui.
T'as besoin d'être recousu.
Pompey, ramène le docteur,
s'il n'est pas saoul.
Désolé pour le dérangement !
Il va pas bien.
- Se faire tabasser comme ça.
- C'est vraiment terrible.
Je vais chercher le shérif.
Vous voulez du café !
Je prépare le petit-déjeuner.
Doucement, le pèlerin.
Ça va ?
Tenez. Buvez !
C'est du café ?
Avec un peu d'alcool suédois.
Ça vous fera du bien.
Je n'y tiens pas.
Tenez, il faut boire.
Ça vous réconfortera.
Dans l'Ouest, on ne laisse
pas un gars boire seul.
- Je peux fumer ?
- Bien sûr, vas-y.
- Vous allez vous sentir mieux.
- Merci, madame.
Ils m'ont pris ma montre,
mon argent... Tout ce que j'avais.
T'inquiète pas pour ça !
On te nourrira ici
le temps de te remettre sur pieds.
- J'ai toujours crédit chez toi ?
- Ouais, Tom.
- Etendez-vous.
- Non, pas maintenant.
Non. Il faut que j'agisse.
Il faut que j'agisse.
Comment vous avez dit
qu'il s'appelait ?
L'homme au fouet
à bagues d'argent ?
Liberty Valance.
Mais si tu veux l'avoir,
commence par savoir
manier le pistolet.
Un pistolet ? Non.
Je n'ai pas envie de le tuer.
Je veux le faire mettre en prison.
Ces livres de loi, ça veut pas dire
grand-chose par ici.
Ici, un homme règle
ses comptes lui-même.
Vous savez ce que vous dites ?
Vous parlez
comme Liberty Valance !
Où donc suis-je tombé ?
Vous semblez tous connaître
Liberty Valance.
Un malfaiteur, un criminel,
un meurtrier.
Et votre seul conseil
est d'être armé !
Je suis avocat !
Je suis Ransom Stoddard... avocat !
Et la loi est le seul moyen...
Un peu de respect pour la loi
ne ferait pas de mal.
D'accord, Hallie.
Arrêtez cet homme ! Arrêtez-le !
Personne semble vouloir...
Voici la loi en personne !
- ll est blessé sérieusement.
- Pourquoi me traînes-tu ici ?
J'ai pas dormi de la nuit
avec cette histoire de hold-up.
- Qui c'est ?
- La victime du hold-up.
- Je n'aurais pas dû venir.
- Minute, shérif.
S'il veut déposer une plainte,
qu'il s'adresse à moi.
Il veut que tu foutes
Liberty Valance en taule !
Pour qui tu me prends ?
Laisse-moi y aller.
Hallie trouve qu'il a raison.
Tu devrais l'écouter. Il est avocat.
Faudra tout de même
faire quelque chose.
Liberty Valance est un client.
S'il se conduit correctement
en ville, il échappe à...
Votre juridiction ?
C'est ça.
C'est pas ma juridiction.
Je ne suis que le shérif de la ville.
Ce qu'il fait sur les routes
me regarde pas.
Pas vrai, M. L'avocat ?
Théoriquement, ce hold-up dépend
de la Police du Territoire.
- Donc... je... j'ai raison ?
- Oui, shérif, vous avez raison.
J'ai senti, tout de suite,
qu'on allait s'entendre !
Vous savez, tous...
que la prison n'a qu'une cellule,
que la serrure est cassée
et que j'y couche !
J'étais sûre que
tu te dégonflerais !
Fiche-moi le camp,
gros plein de soupe !
- On a du travail.
- Mais je n'ai pas mangé.
Je prendrais volontiers
une grosse omelette.
Avec du bacon.
C'est pas de la pâte à crêpes ?
A crédit. Allez vous asseoir.
Papa, va mettre un pantalon !
Restez pas dans le chemin !
Asseyez-vous !
Tu es jolie quand
tu te mets en colère !
On te nourrira ici
le temps de te remettre sur pieds.
- Qui êtes-vous ?
- Tom Doniphon.
Quant au pistolet, oublie !
C'est pas pour toi !
Valance est le gars
le plus dur du pays. Après moi.
- M. Peabody !
- Bonsoir, Shérif.
Vous savez que Liberty Valance
est en ville ?
Je serais pas journaliste
si je savais pas
ce que tout le monde sait.
Je ne sais pas quoi faire,
M. Peabody.
Votre devoir : chassez-le !
Le chasser ? Moi ?
- Mon avis, en tant que...
- Coroner...
- Et méde...
- Et médecin.
Dînez et allez vous coucher !
C'est gratuit.
Suivez son conseil, shérif !
Hallie ! Où es-tu, mignonne ?
Je t'attends, très chère.
Bonsoir.
C'est samedi soir, M. Peabody.
Mieux vaut dîner de bonne heure.
Avant que les ivrognes débarquent.
Hallie,
la disposition du couvert.
Combien de fois je t'ai dit.
La fourchette à gauche de l'assiette.
Et le couteau...
Vous êtes superstitieux ?
Que voulez-vous manger ?
Comme d'habitude.
Un steak, des pommes de terre
et de la tarte.
- Trois steaks bien cuits.
- D'accord.
- Bien noirs, les steaks.
- D'accord, Kaintuck !
Trois steaks
bien brûlés pour les fainéants.
Beaucoup de haricots secs.
Menu habituel pour M. Peabody.
- Steak, haricots, pommes de terre.
- Et de la tarte.
Celui-là, le jour où
il commandera autre chose...
Pas encore fini, Rance ?
Vous n'avez pas la tête au travail.
Je vais vous aider.
J'ai trouvé ! Je vais vous montrer.
Non, mes mains sont mouillées.
Prenez ce livre.
Allez-y, prenez-le.
Lisez ça !
Allez chercher le livre.
Là où ça dit :
"Selon la loi de ce territoire..."
Lisez tout haut.
Cette fois, je tiens Liberty Valance.
Il peut pas m'échapper.
Quoi ? Allez ! Lisez !
- Je ne peux pas.
- Comment ça ? Pourquoi ?
Je suis jamais allée à l'école.
Voilà pourquoi.
Vous ne savez pas lire ?
Ni lire, ni écrire.
Reprenez votre livre.
Bon sang,
c'est prêt pour M. Peabody ?
Pas assez de haricots.
Hallie, pardon.
Je pourrais vous apprendre.
Pourquoi ?
Voyez où ça vous a mené.
Regardez-vous.
Avec un tablier !
J'arrive, les gars.
Je suis ridicule.
Je n'ai pas voulu la blesser.
Ça passera ! Lire, c'est pas
indispensable pour une fille.
Celui qui l'épousera
tirera le bon numéro !
Et si Tom Doniphon était malin,
il lui demanderait sa main
avant de se faire couper
l'herbe sous le pied.
Dînez avant que les ivrognes
ne s'amènent.
- Mais je n'ai pas fini.
- Faites ce que je vous dis.
Vous cuisinez quoi ?
Steak et pommes de terre ?
J'ai faim. J'veux pas abuser
de mon crédit.
Mais rien que deux steaks !
Et pas de haricots.
Shérif... je voulais vous voir.
Pas si fort !
Et remettez des pommes de terre.
Un steak à crédit pour le shérif.
Je me trompais, l'autre jour.
J'ai relu le Code. Et j'ai trouvé.
Je vais déposer ma plainte,
légalement.
Les faits tombent sous le coup
de votre juridiction.
S'il remet les pieds en ville,
vous l'arrêtez !
Tout ce que vous voudrez.
Avec plaisir !
- Quoi ? Arrêter qui ?
- Liberty Valance.
Vous voulez dire Liberty Valance ?
Juste quand l'appé*** me revenait !
Et beaucoup de pois chiches.
Steaks pour les gars Brophy
avec pois chiches. Brûlés.
- lls sont pas saouls, ce soir.
- Quatre brûlés.
C'est pour Ransom.
- Merci, Hallie.
- Assis !
Cette manie de vous lever
quand une fille vous parle.
- On s'habitue.
- Vous croyez que je pourrais ?
A mon âge, vous croyez que
je pourrais apprendre à lire ?
Certainement. Facilement même.
Si vous pouvez apprendre à lire ?
Je peux vous apprendre.
Une fille intelligente comme vous !
Vous voulez essayer ?
C'est embêtant de ne pas savoir. Je
connais la Bible d'après les sermons.
Mais si je pouvais lire
les mots toute seule...
En un rien de temps,
vous lirez n'importe quoi.
Hallie, juste un autre steak !
Un steak à crédit !
D'accord, d'accord.
Excusez-moi.
- Vous savez la nouvelle ?
- Non.
- Ransom va "m'instruire" à lire.
- "M'apprendre".
M'apprendre à lire.
Je connais pas l'alphabet suédois !
Vous pourriez m'apprendre en anglais.
Bien sûr,
vous serez ma seconde élève.
Hallie, c'est ma première !
Vous serez ma seconde élève.
Tu entends ça ?
Eh, le pèlerin ?
On protège toujours les dames ?
Mais vous êtes
sur votre trente et un !
- C'est samedi soir.
- Ce que vous êtes beau !
J'ai un cadeau pour toi.
La plus belle fleur de cactus
que j'aie vue !
De toute beauté. Regarde, Nora.
- ll sera joli dans ton jardin.
- ll faut le replanter tout de suite.
- Je vais le faire.
- Merci, Pompey.
Les Hash viennent d'arriver.
Brûles-en huit.
- Pas trop près de l'ocotillo.
- Bien, madame.
"Ransom Stoddard Avocat"
Tu es entêté, le pèlerin.
Tu veux vraiment accrocher ça ?
- J'en ai bien l'intention.
- Ecoute bien !
Pour que ça reste,
faudra le défendre à coups de fusil !
Et t'es pas de taille !
Ça vient !
Merci.
C'est la bousculade, le samedi.
J'ai les joues en feu !
Et ça te rend plus jolie
que la fleur de cactus !
C'est bien flatteur.
Cuis-moi un morceau bien épais
avec des pommes de terre.
- Salut, Kaintuck.
- Bonsoir, Tom.
Je te dérange, Peabody ?
Toi, jamais. Assieds-toi.
Tu sais qui est
de l'autre côté de la rue ?
Il paraît
qu'il a fait courir le bruit.
Ça va pas lui plaire
ce qu'on raconte à propos du hold-up.
Et toi, Kaintuck ?
Un steak...
- Bien cuit.
- Oui, m'dame.
Et une tarte.
- Ouais.
- ça vient.
Gentille, cette Hallie.
Et jolie !
Un mariage en perspective ?
A quand l'annonce ?
Ne me bouscule pas,
M'sieu le journaliste !
Voilà, votre cactus est planté !
Il est bien beau.
Merci, Pompey. Va vite dîner.
Merci, m'dame.
Regardez. Avez-vous jamais vu
de fleurs aussi jolies ?
Très jolies.
- Avez-vous déjà vu une vraie rose ?
- Non.
Mais un jour,
si on endigue la rivière,
on aura de l'eau et des fleurs.
Ransom, voulez-vous aider
Hallie à servir ?
- D'accord.
- Qu'il lave la vaisselle.
- Servir, c'est pas pour un homme.
- Je serais heureux de vous aider.
- Avec plaisir.
- Je croyais qu'on était occupés.
Ces steaks sont juste à point
pour nous !
Vous êtes pas pressés de manger,
pas vrai ?
Moi, si !
On peut aller boire un verre
ailleurs.
C'est gentil de ta part.
Surtout après les saloperies
qu'on débite
à propos de Liberty Valance !
Attendez ! Une tarte pour Tom.
Regardez un peu
la nouvelle servante !
C'était mon steak, Valance !
Tu l'as entendu ? Ramasse-le !
- Non !
- Laisse-le, le pèlerin !
Toi, Valance, ramasse-le !
- Trois contre un, Doniphon.
- J'ai Pompey à la cuisine.
Je vais le ramasser.
J'ai dit : "Toi, Liberty !"
Ramasse-le !
Mais vous êtes tous fous,
dans ce pays !
Le voilà ramassé !
T'en commanderas un à ma santé !
Ça suffit !
Essaye, Liberty ! Essaye !
Foutons le camp !
Qu'est-ce qui a bien pu
lui faire peur ?
Vous savez quoi ?
Le visage de la loi
émergeant
de la sauce et de la purée !
D'accord, vous avez gagné.
C'est votre arme.
L'arme de Pompey. Ton arme, Tom.
Mais pourquoi vous en être mêlé ?
C'était mon steak !
Et vous l'auriez tué
ou il vous aurait tué
pour un misérable steak.
- Voilà pourquoi je l'ai ramassé.
- Merci de m'avoir sauvé la vie.
Ce n'est pas ça. Je ne veux pas
qu'on se batte à ma place.
Je suis désolée.
J'ai pas l'habitude de manger
ce qu'on a ramassé par terre !
Te frappe pas ! Tout s'est bien
terminé. Personne n'est blessé.
Ce n'est pas terminé. Il reviendra.
Et c'est à toi qu'il s'en prendra.
Et vous ne l'abattrez pas
avec le Code !
Ce que Peabody veut dire,
c'est que si tu tiens à la vie,
il y a deux solutions.
Ou j'achète un fusil ?
Ou je quitte ce pays ?
- C'est ça, le pèlerin.
- Bon sang...
Je regretterais de vous voir partir.
Vous faites les nouvelles,
et ce, depuis votre arrivée en ville.
Ransom Stoddard, avocat !
Je n'ai pas voulu vous vexer.
Si vous décidez de rester,
je vous laisse placer votre enseigne
sur ma façade
aussi longtemps qu'elle y restera !
Non. A la première occasion,
Liberty Valance la mettra en pièce
et votre journal avec !
- Qu'en penses-tu, Peabody ?
- Ce serait... de l'actualité !
J'accepte l'offre.
Je peux l'accrocher demain ?
- Demain ? Bien sûr !
- Merci.
Pourquoi pas ?
Je reste et je n'achète pas de fusil.
Bonne chance, le pèlerin !
Hallie, je vais m'absenter.
Une vente de chevaux dans le Nord.
Au revoir, Tom.
Retiens bien tout ce qui va se passer
parce qu'à mon retour,
il n'y aura plus de journal.
- Des nouvelles ?
- Les Hanson ont un petit garçon.
- Mais pas de jumeaux ?
- Pas de jumeaux.
Voici une liste d'électeurs.
Trente-sept de plus
que l'an dernier.
Et pas un n'a besoin d'un avocat.
37 ? Si on peut amener
les électeurs à voter,
on pourra s'opposer
aux riches éleveurs.
Les Petits Fermiers en Péril
C'est vous qui l'avez rédigé ?
- C'est bien !
- Vous aimez ?
C'est vraiment bien.
Comme disait Horace Greeley,
mon patron :
"On va leur arracher le coeur !"
Je viens !
Laissez-moi ça.
Je le lirai en classe.
Bonjour. Excusez mon retard.
Un professeur ne devrait jamais
se le permettre. Asseyez-vous.
Une sacrée classe, ce matin. Nous
avons plus d'élèves chaque jour !
- Bonjour, shérif. Comment ça va ?
- Bien.
- Vous avez froid ?
- Oh, non !
Je voulais voir
comment Julietta s'en tirait.
- Très bien, shérif.
- Gracias, senor.
Et le reste de ma petite famille ?
Hallie s'occupe des enfants.
Faites réciter l'alphabet
pour le shérif.
D'accord, vous êtes prêts ?
Un, deux, trois.
A, B, C, D, E, F, G
H, l, J, K, L, M, N, O, P
Q, R, S et T, U, V
W, X, Y et Z
Maintenant, je connais mon alphabet.
Dites-moi ce que vous en pensez.
C'était très bien.
Mais je vois
deux nouveaux élèves !
Vous voulez vraiment
apprendre à lire ?
Vas-y ! Dis-lui...
C'est Mlle Hallie.
Elle a si bien discuté
au patron du "Lazy J".
Il nous a tous fait tirer au sort
pour savoir qui viendrait
et j'ai perdu.
Je vois. On va essayer.
Bonjour, M. Carruthers.
Je l'ai surpris
en train de taquiner le goujon.
Bonne pêche, Herbert ?
- Non, monsieur, ça n'a pas mordu.
- Dommage.
- Vous ne le corrigez pas ?
- ll est trop costaud.
A l'attention de ceux
qui sont nouveaux...
Ici, personne ne fume. Merci.
Pour les nouveaux,
je précise que
nous avons commencé l'année
par l'étude de notre pays
et de son mode de gouvernement.
Voyons voir... Nora...
pourrais-tu dire ce que tu as
appris sur les Etats-Unis ?
Les Etats-Unis
sont une république,
et une république est un état
dans lequel le peuple est le patron.
C'est-à-dire nous.
Et si les gros bonnets, à Washington,
font pas ce qu'on veut, on vote
"plus toujours" pour eux.
- Plus jamais.
- Plus jamais.
C'est bien, Nora. C'est très bien.
Je me demande
si l'un d'entre vous se souvient
du nom de la loi
fondamentale de ce pays.
Je vous ai dit qu'on pouvait
la compléter ou la modifier parfois
par ce qu'on appelle
des "amendements".
Qui s'en souvient ? Julietta,
tu lèves la main à chaque fois.
Pompey, essaie de répondre.
Ça a été "écrivé" par M. Jefferson,
de Virginie.
- "Ecrit", Pompey.
- Ecrit par M. Thomas Jefferson.
- ll a appelé ça la "Constitution".
- Déclaration d'indépendance.
Elle commence par les mots :
"Nous tenons ces vérités...
- "Pour naturelles."
- Laisse-le, Charlie.
"Tous les hommes naissent égaux."
- C'est bien, Pompey.
- Je le savais, mais j'ai oublié.
Ce n'est pas grave. Beaucoup
de gens oublient cette phrase.
- Merci.
- Cette Constitution établit aussi
que le pouvoir exécutif
repose sur l'électorat.
Cela veut dire : vous.
Cela veut dire : le peuple.
Et vous exercez ce pouvoir
à travers le vote.
Con permiso, messieurs ?
Eh bien, Hallie.
Occupez-vous de lui.
J'ai sous les yeux un journal
d'une parfaite intégrité :
L'Etoile de Shinbone. Dutton Peabody
en est le rédacteur en chef.
La lecture de ce journal
devrait convaincre tout le monde
de l'importance de ce vote.
La une dit :
"Les petits fermiers en péril."
Il y apparaît que si les gros
propriétaires de ranch au nord
gagnent leur combat pour que
cette région leur soit ouverte,
vos cultures maraîchères, votre mais,
les petits commerçants,
tout. L'avenir de vos enfants,
tout cela sera fini à jamais.
Et on vous appelle,
dans cet article,
on vous appelle à vous unir derrière
un délégué très énergique
et à soutenir son combat
jusqu'à Washington, s'il le faut.
Salut, Tom.
Vous vous joignez à nous ?
Je cherchais Pompey.
J'ai été absent.
Il ne m'a fait aucun travail.
Je vais t'apprendre à perdre
ton temps ! Fini, l'école !
Ne soyez pas dur avec Pompey.
Il a le droit de...
Je serai plus dur avec toi !
Le journaliste a écrit
de belles phrases.
Et tu les as très bien lues
mais si ce journal sort,
Ie sang coulera dans toute la ville !
Pourquoi n'êtes-vous pas
d'accord, Tom ?
J'ai l'impression qu'il y a
plus de votants au Sud qu'au Nord.
Les votes,
c'est zéro devant les fusils.
Les fusils ? Quels fusils ?
Tu crois que Valance reste à l'écart
parce qu'il a peur de toi ?
Il recrute hommes et armes
pour les gros éleveurs.
Ramène les petits à la maison.
Allez.
Hallie, ce serait peut-être mieux
de renvoyer toute la classe.
- Renvoyer la classe ?
- Faites-le, s'il vous plaît.
La classe est finie.
Demain à la même heure.
Va au magasin.
Ça pourrait être pire
que la guerre des moutons.
Tu crois qu'ils vont commencer
par ici ?
Valance et ses hommes
ont traversé la rivière hier
et tué le vieil Holliday et son fils.
Tu en es sûr ?
Ils ont essayé de m'avoir !
Pas de chance pour l'un d'eux.
- Tu vas imprimer ça aussi ?
- Je suis journaliste.
Si tu le publies, ils te tueront.
Tu crois qu'ils vont venir ici ?
Ils seront là demain
ou après-demain.
Ça dépend du temps
qu'ils passeront à boire.
Mais, le jour du vote, ils seront là.
Hallie, rentre chez toi.
Ce coin va devenir dangereux.
Ecoutez-moi bien, Tom Doniphon.
Ce que je fais ne vous regarde pas.
Je ne vous appartiens pas.
Ce que tu es jolie
quand tu te mets en colère !
"L'éducation est le fondement
de la justice."
Après tout ce que
vous nous avez appris,
c'est vous qui nous faites renoncer ?
Vous avez entendu Tom.
Quand la violence menace,
les mots ne servent à rien.
Allez retrouver Tom.
Réconciliez-vous.
Il veut juste vous protéger.
Laisse-le aller.
Pourquoi ? Où va-t-il ?
Il a besoin de s'exercer.
S'exercer ?
Qu'est-ce que vous racontez ?
Autant que vous le sachiez.
Depuis qu'il travaille chez moi,
je lui ai prêté un vieux pistolet.
Et il s'en va dans la campagne
pour s'exercer au tir.
Il veut s'opposer à Liberty Valance ?
Je ne l'explique pas autrement.
Il n'en parle pas.
Il s'entraîne, c'est tout.
Tom ! Tom Doniphon !
Eh, professeur ?
Où vas-tu ?
- Viens chez moi. J'ai à te parler.
- Tom, je vais...
Descends, le pèlerin. Regarde !
Eh bien ?
Qu'est-ce que tu veux me dire ?
Je veux que tu saches
que j'aime Hallie.
Je construis cette pièce
pour quand on sera mariés.
Tout le monde est au courant.
Sauf elle. Et toi, peut-être.
C'est faux et tu le sais.
Alors, pourquoi
se rend-elle malade
à l'idée que tu vas te faire tuer
par Liberty Valance ?
- Je ne lui en ai pas parlé.
- Peabody l'a fait.
C'est du bluff.
Je ne bluffe jamais.
Tom, attendez. Quoi ?
Apporte-nous trois vieilles
boîtes de peinture.
Tu as un pistolet ?
Sors-le.
Viens.
Très bien, la gâchette.
Touche cette boîte.
Elle est loin.
- Commence par armer !
- J'avais oublié.
Prends-le bien en main.
Ne brusque pas la gâchette !
Je n'ai pas besoin de vos leçons.
Pompey, amène-toi.
Donne-moi ça.
Je vais te montrer.
Mets ces boîtes
sur les trois poteaux.
Vas-y.
Sur le premier.
- Là ?
- C'est ça.
Non, sur le dernier.
C'est ça.
La troisième, au milieu.
Le pèlerin.
J'aime pas
les mauvaises plaisanteries.
Mais c'est ce qui va t'arriver
avec Valance.
Il est presque aussi rapide que moi !
Moi non plus, je n'aime pas
les mauvaises plaisanteries.
Eh, le pèlerin !
Tu oublies ton joujou.
Réunion électorale
Lyde. Ruf McMard.
Highpockets. Kaintuck.
Kaintuck, laisse la bouteille ici.
Hallie, je suis si fière.
Dutton Peabody,
venant exercer son droit de vote.
- Dutton Peabody.
- Ransom Stoddard.
On aura besoin de vous plus ***
pour tout le côté juridique.
Ransom Stoddard, avocat.
Présent.
- Ericson, citoyen américain.
- Vas-y, Pete.
A tout à l'heure pour le dîner.
- ll faut devenir un Etat de l'Union.
- Je suis d'accord.
Trop jeune pour voter.
Retourne à l'école.
Je vous salue. Excusez-moi.
- Comme d'habitude.
- Le bar est fermé.
Le bar est fermé, M. le rédacteur,
pendant la durée du vote.
C'est ton ami, l'avocat.
Il prétend que c'est une
"loi fondamentale de la démocratie !"
Même pour la presse ? C'est pousser
la démocratie trop loin !
Une petite bière.
Le bar est fermé.
Le maillet !
Très bien. Du calme, tout le monde.
Asseyez-vous.
Allez, du calme.
Puisque l'autorité a fermé le bar,
je propose que Stoddard, avocat,
vienne mener les débats.
- Je soutiens cette motion.
- Moi aussi.
Ransom. Le voilà.
D'accord, d'accord.
Je vais vous indiquer
la marche à suivre.
La séance commence.
Silence, s'il vous plaît.
M. Peabody, peut-on vous charger
du compte rendu de la réunion !
Il y en a d'autres !
Qu'on me serve à boire.
- Le bar est fermé.
- Juste une bière.
- Le bar est fermé.
- Une bière, ce n'est rien.
- Avant de commencer...
- Asseyez-vous, docteur.
J'ai un crayon. Merci.
Vous savez tous
pourquoi nous sommes ici.
Nous sommes ici
pour élire deux délégués.
La densité de notre population
nous y autorise.
Ces deux délégués
nous représenteront
à la convention territoriale
de l'Etat de l'Union.
Vous connaissez l'enjeu.
Les gros éleveurs veulent
que ce territoire reste ouvert.
Non !
Afin de garder la mainmise
sur ces terres.
Nous tous ici voulons qu'il soit
un Etat de l'Union.
Parce que ce sera la protection
de nos fermes et de nos terres.
Des écoles pour nos enfants.
Un avenir heureux.
Asseyez-vous, s'il vous plaît.
On va proposer des candidats.
Tant que vous en voudrez.
Pour vous démontrer la procédure,
j'abandonne la présidence
temporairement.
C'est autorisé
par la loi parlementaire.
Et je vais désigner
le premier candidat.
J'aimerais proposer
le seul homme de Shinbone
qui me semble qualifié
pour mener notre combat.
Je pourrais parler longuement de lui.
Mais vous pourriez tous le faire.
Ce serait inutile.
Je désigne : Tom Doniphon.
Allez, asseyez-vous.
Cesse de sucer ton cigare
et pose ton crayon.
- Je refuse.
- Tu ne peux pas !
J'ai d'autres projets. D'ordre privé.
M. l'avocat, je te rends ton maillet.
Tu ne vis pas au Sud.
Tu ne peux pas voter ici, Valance.
Je vote où bon me semble.
Deux Fermiers Assassinés
par Liberty Valance
Le mari battu à mort sous les yeux
impuissants de sa femme.
Bougez-vous. Laissez-moi passer !
La "servante" qui prend
des airs importants !
T'as pas remarqué
qu'il menait le débat ?
Tout le tremblement !
Je propose que le président,
Ransom Stoddard soit
notre délégué à l'assemblée.
Une minute.
Pas seulement
parce qu'il connaît la loi,
mais parce qu'il sait cogner.
Ecoutez tous,
pauvres petits fermiers,
- C'est moi qui serai le délégué.
- Tu n'es pas du Sud.
Floyd, récite ta leçon !
Je propose Liberty Valance.
- Je soutiens cette proposition.
- Liste des candidats close.
C'est pas régulier, hein, l'avocat ?
Il nous faut deux délégués,
mais d'honnêtes gens.
Stoddard est un homme honnête.
- Tu cherches la bagarre ?
- C'est toi qui la cherches !
- Tu as noté ma candidature ?
- D'accord, inscris-le.
- Liberty Valance, adresse inconnue.
- Je peux placer un mot ?
- Vas-y, Highpockets.
- Si on nommait Peabody ?
Il sait lire et écrire.
Il dirige un journal.
Et quand il a bu,
c'est pas la salive qui lui manque !
J'appuie cette proposition.
Non.
Je suis un journaliste.
Pas un politicien.
Les politiciens sont ma pâture.
Je les fais et je les défais.
Mais je ne pourrais pas en être un !
- Ce serait abdiquer. Donne-moi...
- Le bar est fermé.
Habitants de Shinbone,
je suis votre conscience.
Je suis la petite voix
qui se fait entendre la nuit.
Je suis le bon chien
qui aboie aux loups.
Votre père confesseur !
- Et quoi encore ?
- L'ivrogne de la ville ?
- Dutton Peabody ! Inscrivez !
- Liste des candidatures close.
- J'appuie la proposition.
- Tout le monde est d'accord ?
Maintenant, l'élection.
Pauvres crétins, en groupe,
vous crânez,
mais vous regretterez votre vote
quand on se retrouvera seul à seul !
Pour Ransom Stoddard,
levez la main !
Pour Liberty Valance,
levez la main !
Pour Peabody, levez la main !
- Je te paye un verre.
- Le bar est fermé.
D'après M. Stoddard,
le bar est fermé.
- Alors, l'élection ?
- Elle est terminée.
Alors le bar est ouvert.
Ce vote ne veut rien dire.
Te mêle pas de ça, Doniphon.
Trop longtemps qu'il se cache
derrière ton fusil !
T'as le choix, le plongeur.
Ou tu fous le camp ou ce soir,
on se retrouve dans la rue.
Et ne me force pas
à venir te chercher.
Eh bien, c'est clair.
Dommage que tu ne sois pas
venu me voir plus tôt !
Ce soir, Pompey sera chez les Suédois
avec une voiture.
Tu ferais mieux de quitter le pays.
Merci.
"Liberty Valance battu !"
"Battu" avec un seul "T" ?
La main tremblante trahit !
Que se passe-t-il, M. Peabody ?
Avez-vous peur ?
La réponse est
sans aucun dou-doute... "Oui".
Plus de courage !
Du courage, on peut s'en procurer
à la taverne !
Mais avons-nous crédit ? La question
est là. Avons-nous crédit ?
Le crédit, ça coûte pas cher !
Attendez-moi, vieux serviteur
de la volonté publique !
Notre heure de gloire est arrivée.
Quant à toi, Horace Greeley,
va-t'en vers l'Ouest !
Et sois jeune, en ce pays jeune !
Vous m'avez fait peur !
Que faites-vous dehors ?
Personne ne doit traîner dans la rue.
Mon droit inaliénable
à la poursuite du bonheur !
N'allez pas au saloon,
Liberty Valance y est.
Il a juré la perte de Ransom.
Et il ne vous loupera pas non plus.
Allez plutôt chez le Mexicain.
Je n'ai pas crédit chez lui.
C'est l'oncle par alliance
de ma femme. Il vous servira.
Mais parlez de moi
dans votre journal.
Mon très cher ami, Link Appleyard ?
Le preux shérif de l'Ouest ?
Dont le nom restera dans l'histoire
aux côtés de Buffalo Bill !
M. Peabody est plus ivre que jamais.
Il ne mange pas son dîner.
Dites : "ll ne dîne pas."
Et après ? Qu'est-ce que ça change ?
Fini, les leçons !
Puisque vous partez ce soir !
J'ai amené la voiture,
comme Mister Tom l'a dit.
Je vous attends.
Partez, Ransom.
Partez tant que vous le pouvez.
Nora et Hallie finiront.
Je vous en prie, partez !
Je vous dois trois jours de pension.
Je veux m'en acquitter
avant de partir.
Malheur à ceux dont l'absence...
fit défaut à nos armes le soir de..
Ia Saint Crispin !
Mais quand souffla
le vent de la guerre,
nous avons rassemblé notre courage.
Liberty Valance et ses myrmidons !
Liberty Valance prend des libertés
avec la liberté de la presse !
- Tu as dîné, Peabody ?
- Dîné ?
Non. Excellente idée.
- Commence par bouffer ça !
- Mauvaise blague, Liberty.
Mange !
Mange !
Il est mort !
M. Peabody.
Ransom ! Ransom Stoddard ?
- M. Peabody.
- Mettons-le là.
- Où est le docteur ?
- Toujours au saloon.
Allez le chercher.
Rance ?
Je lui ai dit, à Liberty Valance,
ce que je pensais de la liberté
de la presse !
Shérif ?
Shérif !
Prévenez Valance que
je serai au rendez-vous !
- Pompey !
- Mlle Hallie ?
- Où est M. Tom ?
- En bas de la rue.
Cours le chercher.
Ransom est sorti armé.
Bien, m'dame !
Vous avez entendu parler
de Gettysburg...
Peabody a été grièvement blessé
dans son bureau.
Qu'y a-t-il, shérif ?
Un accident ?
Encore un de "tes" accidents,
Valance !
J'attends le jour où on viendra
me chercher pour toi.
Payé d'avance.
Je mets 10 dollars.
Ça ne te suffit pas
ce que tu as fait à Peabody ?
Qu'est-ce qui ne suffit pas,
M. le shérif ?
On sait tous que Stoddard
ne met pas une balle au but
quand il a un pistolet dans la main !
Il a donc un pistolet ?
Je demande à voir, Valance.
Des rois et des trois.
Bonne main,
mais j'ai mieux :
un as est un as. Merci.
Si tu l'abats,
ce sera un assassinat !
Je vous croyais parti, professeur ?
Qu'est-ce que vous faites là ?
J'attends Liberty Valance.
Il ne vient pas ?
C'est pas notre affaire.
Vous avez entendu : il est armé !
- J'ai pas dit ça.
- C'est pas un assassinat.
Ce sera de la légitime défense !
Vous avez entendu ? Il me cherche !
Laisse-moi passer.
Montre-toi, laveur de vaisselle !
On dirait bien Liberty Valance,
vous croyez pas ?
- En effet.
- A b-b-bientôt, M. Stoddard !
Avance, que je te voie !
Sors de l'ombre !
Il te reste une main. Ramasse-le.
Maintenant, entre les deux yeux !
Liberty ?
Liberty ? Liberty !
Hé, docteur !
Liberty !
C'est Liberty. Il est blessé.
- Du whisky, vite !
- Tenez !
Il est mort.
Si ça avait été vous
au lieu de Valance...
Non, Hallie...
Je me sens si coupable !
Je ne voulais pas vous voir partir.
Je voulais que vous restiez.
Il aurait pu... Je suis désolée..
- Pardonnez-moi.
- Hallie.
Hallie, non.
Hallie.
J'arrive trop ***.
Mais tu t'es bien
débrouillé tout seul !
Bonsoir !
- Tom ! Liberty...
- Je sais.
Liberty voulait pas le tuer.
Juste lui faire peur.
Il allait juste s'amuser un peu.
Vous avez bien vu.
- L'avocat l'a tué de sang-froid.
- ça se fait pas.
C'est un assassinat !
Si le shérif n'arrête pas Stoddard,
nous, on s'occupera de lui !
- Qu'on le pende !
- Ouais ! Pendons-le !
Faisons-le balancer
au bout d'une corde !
On ne peut pas boire un coup
tranquille dans cette ville ?
- Personne te gêne.
- Si, toi !
Shérif !
On te paie pour quoi ?
Sors ces salauds d'ici !
Vous avez entendu ?
Kaintuck et Highpockets !
- Je vous délègue pour m'aider.
- Donne-moi ce...
Et vous direz aux éleveurs du Nord
que moi, Link Appleyard,
je vous ai chassés
et que je suis prêt à recommencer
si vous revenez !
- Non, Pompey, tu ne dois pas...
- D'après qui ?
- Sers-toi, Pompey.
- Je ne bois pas, Mister Tom.
J'ai dit : bois un coup !
Non. On a une jument pleine
et des chevaux à nourrir. Rentrons.
Rentrer...
Tu as raison, Pompey !
On a beaucoup à faire.
On vous paye pour quoi ?... Jouez !
Chantez !
Laisse-moi !
M. Tom !
Les chevaux, Pompey !
Bienvenue à Capitol City
Bonjour, comment ça va ?
- Vous êtes remis sur pieds !
- Grâce au docteur Willoughby.
- Laissez-moi vous accrocher ça.
- C'est lui.
- ça doit être Ransom Stoddard.
- Rance, Handy Strong.
- Enchanté.
- C'est une vraie petite ville !
Très différente
de vos cités de l'Est !
Mais le chemin de fer
mène droit à Washington.
Viens, Rance.
Silence ! Silence !
Silence ! Silence !
Silence !
Silence dans la salle !
L'appel ayant été fait,
et les délégués identifiés,
cette séance de l'assemblée
est ouverte.
Silence !
Silence !
M. Ie président.
La parole est
à l'honorable Major Starbuckle.
Soldat, juriste, homme d'état.
M. le président,
messieurs les délégués,
Mesdames...
et messieurs,
J'avais préparé un discours.
Mais supprimons
les formules oratoires !
C'est avec mon coeur
que je vais vous parler.
Je viens soutenir la candidature
de l'homme le plus qualifié
pour vous représenter à Washington.
Faites le bon choix.
Un choix judicieux.
Ne vous dérobez pas.
Unissez-vous à nous
pour soutenir
Celui, qui depuis cinq mandats,
a toujours défendu
l'inviolabilité de ce territoire.
Je désigne comme délégué
au Congrès des Etats-Unis
I'honorable Curtis Buck Langhorne.
Votez le Territoire.
Silence !
Maintenant qu'il est pris au lasso,
pendons le voleur de chevaux !
Silence !
C'est une assemblée électorale,
pas un rodéo !
M. le président !
La parole est à notre vieil ami,
Ie distingué membre
du quatrième domaine,
fondateur et directeur
de l'Etoile de Shinbone,
j'ai nommé M. Dutton Peabody !
Merci pour ces aimables paroles !
Mais dites-leur toute la vérité.
Fondateur, directeur et aussi...
balayeur !
Amis délégués, comme vous tous,
j'ai écouté avec stupéfaction
et admiration le brillant discours
de l'honorable major
Cassius Starbuckle,
porte-parole des éleveurs
et spécialiste du meuglement.
Mais, envoûté par son éloquence,
j'ai pu voir une fois de plus
les hordes de bisons
et de peaux-rouges errer
dans notre région...
sans aucune loi pour les gêner,
à part la loi de la survie,
la loi du tomahawk,
de l'arc et des flèches.
Ensuite, lors de la marche
vers l'Ouest de notre nation,
sont arrivés les pionniers,
les aventuriers et les intrépides.
Et les plus intrépides, les éleveurs,
ont fait de ces vastes étendues
leur propriété privée
et leur seule loi
était la loi du fusil.
C'est aujourd'hui l'époque
du chemin de fer et du peuple.
Des citoyens travailleurs et sérieux,
des commerçants,
des bâtisseurs de cités.
Il leur faut des routes.
Des digues, pour contenir
les eaux du fleuve.
Nous voulons devenir Etat de l'Union
pour que soient protégés les droits
de tout un chacun,
même du plus humble.
Comment y parvenir ?
En votant pour un homme.
Il se trouve ici, parmi nous.
Il est venu, non pas avec un fusil,
mais avec des livres de lois.
C'est un avocat, un professeur !
Le premier à l'ouest des buttes
de roses, mais surtout,
un homme qui a été reconnu
dans tout le pays
comme un défenseur de la loi
et de l'ordre !
Je vous propose d'élire
en qualité de délégué
au Congrès de Washington,
l'honorable Ransom Stoddard.
Silence dans la salle !
La parole est à Starbuckle.
Merci, M. Ie président. Merci.
Eh bien...
Je devine la manoeuvre.
Elle me confond !
Est-il possible qu'un groupe
aussi représentatif
de l'Américain honnête et travailleur
soutienne un candidat
au Congrès de notre pays bien-aimé
dont le seul titre
est d'avoir tué un homme ?
Un homme, Liberty Valance ?
Silence !
Ecoutez !
Qui est ce Ransom Stoddard ?
Et quelles qualités possède-t-il...
pour aspirer
à une si haute fonction ?
On le dit avocat.
Membre du barreau !
Mais quel genre d'avocat ?
Un homme qui s'arroge
le droit de juger
et tourne la loi à son gré ?
Silence !
Et ses autres titres ?
Du sang sur les mains ?
Une arme cachée sous sa veste ?
Le corps criblé de balles
d'un brave citoyen ?
Un brave citoyen ? Liberty Valance ?
Imbécile ! Liberty Valance,
un honnête citoyen ?
C'est ça votre défenseur
de la loi et de l'ordre ?
- M. le président.
- Le signe de Caïn marque cet homme.
Il nous marquera tous
si nous l'envoyons,
les mains couvertes de sang,
en ces lieux vénérés
- où Washington...
- M. le président !
- M. le président !
- Silence !
...et Lincoln vivront toujours
dans la mémoire des hommes !
M. le président !
Rance !
Silence !
Le pèlerin...
- Où vas-tu ?
- Je rentre, Tom.
Je rentre chez moi, Tom.
Je m'en retourne vers l'Est.
Valance n'a pas pu te faire peur.
Ta conscience te tourmente ?
Peut-on édifier toute une vie
sur un meurtre ?
Tu parles trop, tu penses trop !
D'ailleurs, tu n'as pas tué Valance !
- Quoi ?
- Rappelle-toi bien !
Valance est sorti du saloon.
Tu marchais vers lui quand il a tiré
pour la première fois.
Tu te souviens ?
Pompey.
"Maintenant, entre les deux yeux !"
Pourquoi avez-vous fait ça ?
J'ai tué de sang-froid.
Je n'ai pas de scrupules !
Hallie est heureuse, elle t'aimait.
- Vous m'avez sauvé la vie !
- Pour mon malheur !
Hallie est à toi, maintenant !
Retourne et accepte d'être élu.
Tu lui as appris à lire.
Elle lira tes exploits.
Votez pour un Territoire Ouvert,
votez Langhorne
Vous savez le reste.
Je suis allé à Washington. Nous
sommes devenus un Etat de l'Union.
J'en ai été le premier gouverneur.
Gouverneur, puis sénateur.
Ambassadeur à la Cour de St James,
puis à nouveau le Sénat.
Un homme qui n'a qu'à lever
le petit doigt
pour être vice-président
des Etats-Unis.
Vous n'allez pas imprimer ça ?
Non, monsieur.
C'est l'Ouest ici.
Quand la légende dépasse la réalité,
on imprime la légende !
Il a raison, Rance.
Il est ***, Hallie.
Nous te donnerons des nouvelles.
C'est promis.
- Mais M. Rance..
- Je t'en prie, accepte !
Hallie...
Hallie, aurais-tu des regrets...
Une fois le budget
des travaux voté,
aurais-tu des regrets
si nous quittions Washington ?
J'aimerais revenir vivre ici.
J'ouvrirais un cabinet d'avocat.
J'ai tant rêvé d'y finir mes jours !
Tout m'y rattache. Mon coeur est ici.
Oui. Nous reviendrons.
Regarde.
C'était autrefois une contrée aride.
C'est un jardin, maintenant.
Tu n'es pas fier ?
Qui a mis ce cactus
sur le cercueil de Tom ?
Moi.
Je vous apporte
un crachoir tout neuf.
Le mécanicien
a de la vapeur plein la locomotive.
Il vous fera faire du 40 à l'heure !
Même s'il fait sauter la chaudière !
On a télégraphié à l'embranchement.
L'Express attendra.
En deux jours et deux nuits,
vous serez à Washington.
Merci, Jason.
J'écrirai à la direction
de cette ligne
pour la remercier de ces attentions
et du mal que vous vous donnez.
Ce n'est rien.
On n'en fera jamais assez pour
l'homme qui tua Liberty Valance !
ST French - xtra