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L'année, 1462.
Constantinople était tombée.
Les Turcs musulmans se répandirent
en Europe,
s'attaquant à la Roumanie,
menaçant la chrétienté.
De Transylvanie surgit
un chevalier roumain
de l'ordre du Dragon.
Son nom : Dracula.
À la veille de la bataille,
son épouse, Elisabeta,
qu'il chérissait
plus que tout au monde,
comprit qu'en affrontant
cette force insurmontable,
il risquait de ne jamais revenir.
Dieu soit loué,
je suis victorieux.
Elisabeta.
Les Turcs vindicatifs
envoyèrent un message au château.
Il annonçait la mort de Dracula.
Elisabeta, le croyant mort,
se précipita dans le fleuve.
"Mon prince est mort.
Rien n'existe sans lui.
Puisse Dieu nous unir au paradis."
Elle a mis fin à ses jours.
On ne peut sauver son âme.
Elle est damnée.
C'est la loi de Dieu.
Je défendais l'Église de Dieu !
Sacrilège !
Je renie Dieu !
Je me relèverai de ma propre mort
pour venger la sienne,
par les pouvoirs des ténèbres !
Le sang est la vie,
et j'en ferai la mienne !
LONDRES, 1897
QUATRE SIÈCLES PLUS ***
ASILE D'ALIÉNÉS
DISTRICT DE CARFAX
J'ai fait tout ce que
vous avez demandé, Maître.
Tous les préparatifs sont terminés.
Tout est prêt.
J'attends vos directives,
parce que je sais
qu'à l'heure des récompenses,
je serai l'un des bénéficiaires
de votre générosité.
Merci.
Renfield a perdu la tête,
et le sens des affaires !
Chargez-vous de ce client étranger.
Le comte Dracula.
Il investit autour de Londres.
Bien sûr, monsieur.
Merci de votre confiance.
C'est une aubaine, Harker.
Gagnez immédiatement
la Transylvanie.
De pareilles occasions ne se
présentent qu'une fois dans une vie.
Pardonnez-moi, qu'est-il arrivé
à M. Renfield en Transylvanie ?
Rien... Des problèmes personnels.
Concluez ce marché et
votre avenir chez nous sera assuré.
Bien, monsieur.
Je ferai de mon mieux.
Nous avons tant attendu...
Nous nous marierons à mon retour.
Bien entendu.
J'écrirai.
- Jonathan, je vous aime.
- Je vous aime, Mina.
25 mai, Budapest.
Ai quitté Budapest
à l'aube ce matin.
Nous quittions l'Occident.
Journal du 25 mai
Ma destination :
l'extrême est du pays.
Aux confins de la Transylvanie,
la Moldavie et la Bucovine
dans les Carpates.
Une région sauvage et mal connue.
"Mon ami,
bienvenue dans les Carpates.
Je vous attends avec impatience.
Au col de Borgo,
ma voiture vous attendra.
J'espère que votre voyage depuis
Londres se passera bien,
et que vous apprécierez
votre séjour dans mon beau pays.
Votre ami... D."
Journal, 25 mai.
Mon cher Jonathan
est parti depuis une semaine.
Je regrette que nous n'ayons pu
nous marier,
mais je suis heureuse qu'on
lui ait confié cette mission.
J'attends de ses nouvelles
avec impatience.
Quel bonheur ce doit être
de voir des contrées nouvelles !
Les verrons-nous jamais
ensemble, Jonathan et moi ?
Nous sommes en avance, cocher.
Il n'y a personne.
Car les morts vont vite.
Le château est-il loin ?
Bienvenue dans ma demeure.
Entrez ici de votre plein gré
et laissez-y un peu de votre joie.
- Comte Dracula ?
- Je suis Dracula.
Et je vous souhaite la bienvenue,
M. Harker, dans ma demeure.
Entrez.
Veuillez m'excuser
de ne pas me joindre à vous.
Mais j'ai déjà dîné
et je ne bois jamais...
de vin.
Un de vos ancêtres ?
Je décèle une ressemblance.
L'ordre des Dracul.
Le dragon.
Une ancienne société à laquelle
mes ancêtres avaient prêté serment
pour défendre l'Église
contre tous les ennemis du Christ.
Cette relation ne fut pas
totalement...
couronnée de succès.
Oh, je vois.
Je vous interdis d'en rire !
Nous, Dracul, pouvons être fiers !
Quel démon ou sorcier égala Attila,
dont le sang coule dans ces veines ?
Le sang...
est chose trop précieuse
en ce siècle.
Le temps n'est plus à la guerre,
comme autrefois.
Les victoires de ma noble lignée
ne sont plus que des légendes.
Je suis le dernier de mon espèce.
Je vous ai offensé
par mon ignorance.
Veuillez me pardonner.
Il me tarde de parcourir les rues
animées de votre puissante Londres.
En plein cur de l'agitation
exaltante de l'humanité.
De goûter sa vie, ses mouvances,
ses morts.
Voilà. Monsieur le comte,
l'abbaye de Carfax est à vous.
Mes félicitations.
Votre compagnie
vous tient en haute estime.
Ils disent que vous êtes
un homme de bon...
goût.
Que vous saurez vous montrer digne
de votre prédécesseur,
M. Renfield.
Soyez-en assuré, M. le comte.
Pardonnez-moi, mais pourquoi
dix maisons à cet endroit ?
Pour réaliser une plus-value ?
Croyez-vous en la destinée ?
Que même les pouvoirs du temps
peuvent être modifiés
dans un unique but ?
L'homme le plus heureux est
celui qui trouve...
le grand amour.
Vous avez trouvé le portrait
de Mina.
Je croyais l'avoir perdu.
Nous nous marierons à mon retour.
Êtes-vous marié, M. le comte ?
Monsieur, êtes-vous marié ?
J'étais marié autrefois.
Il y a une éternité, il me semble.
Elle est morte.
- J'en suis navré.
- Elle a eu de la chance.
Ma vie n'est, au mieux, que douleur.
Elle fera, sans aucun doute,
une épouse dévouée
et vous, un mari fidèle.
Écrivez à votre compagnie
et à ceux que vous aimez.
Dites que vous aurez le plaisir
de rester un mois en ma compagnie.
Un mois ?
Dois-je vraiment
rester si longtemps ?
Je ne tolérerai point de refus.
Journal. 30 mai 1897.
Jonathan ne veut pas
que je séjourne avec Lucy.
Il pense qu'après les privilèges
de la famille Westenra
j'aurai du mal à être
la femme d'un clerc de notaire.
Mais Lucy est mon amie d'enfance.
Peu lui importe que je ne sois
qu'une institutrice.
C'est répugnant !
Mina, tu travailles tout le temps !
C'est ton ambitieux Jonathan qui
t'oblige à utiliser cette machine ?
Plutôt que de t'entraîner dans des
actes de passion sur le plancher ?
Lucy ! Tu ne devrais pas parler ainsi
de mon fiancé.
Un mariage,
ce n'est pas que charnel.
Je vois...
Beaucoup, beaucoup plus !
Qu'est-ce que c'est, Lucy ?
Je n'y entends rien.
Un homme et une femme
peuvent vraiment faire ça ?
- Je l'ai fait. Cette nuit-même.
- Menteuse !
Mais si.
Enfin, dans mes rêves !
Jonathan est à la hauteur, non ?
Tu peux tout dire à Lucy.
On s'est embrassés, voilà tout.
Il se trouve trop pauvre
pour m'épouser.
Et j'aggrave les choses en venant
chez toi,
ma riche amie !
Riche, mais aucune demande
en mariage et j'ai presque 20 ans !
Presque une vieille sorcière !
M. Quincey P. Morris !
Regarde ! Mais qui est-ce donc ?
Un Texan. Quincey P. Morris.
Il est si jeune et si frais.
- Un vrai étalon entre mes jambes !
- Tu es indécente.
Je sais ce que les hommes désirent.
Observe !
- Quincey, trésor.
- Mademoiselle Lucy.
Vous êtes aussi fraîche
que la rosée.
Quincey, laissez-moi le toucher.
Il est si grand.
Ma chère.
Ma chère petite fille.
J'ai tenu votre main
et vous m'avez embrassé.
Mon adoré.
Oh, mon pauvre chéri !
Venez, mon pauvre
petit arbre en fleurs.
Mon pauvre petit docteur.
Merveilleux docteur !
Quel méchant gros ours.
Arthur Holmwood.
Mon chéri.
Navré pour votre chapeau.
C'est ma robe serpent.
Lucy est vertueuse,
mais son franc-parler
me scandalise parfois.
Selon Jonathan, les riches ont
le tort de dire ce qui leur chante.
Mais j'admire Lucy et comprends
que les hommes la courtisent.
J'aimerais être aussi jolie
et aussi courtisée.
Mais quelle sorte d'homme est-ce là ?
R.N. Renfield, remarquable avoué
de la firme Hawkins and Thompkins.
Journal enregistré du Dr Seward
30 mai
Membre du Windem Club.
Il revient d'un voyage d'affaires
en Transylvanie,
perd ses facultés mentales
et souffre d'une obsession sanguinaire.
George.
Attendez ici.
Prendrez-vous un hors d'uvre,
docteur,
ou un canapé ?
Non, merci. Comment allez-vous ?
Mieux que mon amoureux docteur.
Ma vie privée vous intéresse ?
Toutes les vies m'intéressent.
Votre alimentation est répugnante.
C'est merveilleusement nutritif.
Chaque vie que j'ingère
me redonne de la vie.
Une mouche vous redonne vie ?
Certainement.
Vous n'arriverez pas à m'intéresser
aux carnivores inférieurs.
Je vais devoir inventer une nouvelle
classification d'aliéné.
Et les araignées ?
Elles mangent les mouches.
- Oui, elles les mangent.
- Et les moineaux ?
- Vous avez dit moineaux ?
- Ou de plus gros animaux ?
Un chaton. Par pitié !
Un petit chaton joueur,
que je pourrai dresser,
et nourrir.
On ne peut me le refuser.
Pourquoi pas un chat ?
Oui ! Un chat bien gras !
Mon salut en dépend.
- Votre salut ?
- Il faut des vies pour le Maître.
Quel Maître ?
Le Maître va venir.
- Il a promis de me rendre immortel.
- Et comment ?
Le sang est la vie !
Le sang est la vie !
30 mai, château de Dracula.
J'ai des pensées
que je n'ose m'avouer.
La façon dont le comte regarde
le portrait de Mina m'épouvante.
Comme si j'avais un rôle à jouer
dans une intrigue inconnue.
Je ne vous ai pas entendu entrer.
Attention aux coupures.
C'est plus dangereux
que vous ne le pensez.
Reflet pernicieux
de la vanité humaine.
Vous devriez vous laisser
pousser la barbe.
Les lettres que j'ai sollicitées,
les avez-vous écrites ?
Bien.
Si vous quittez ces appartements...
n'allez jamais dormir
dans une autre pièce du château.
Il est vieux
et peuplé de mauvais souvenirs.
- Je vous aurai prévenu.
- J'ai bien compris.
N'ayez pas foi en de telles...
breloques mensongères.
Nous sommes en Transylvanie,
et ce n'est pas l'Angleterre.
Nos usages ne sont pas les vôtres.
À vos yeux
beaucoup de choses
sembleront étranges.
J'ai déjà vu des choses étranges,
des loups me pourchassant
dans un enfer bleu.
Écoutez-les.
Les enfants de la nuit.
Quelle douce musique !
De la musique ? Ces monstres ?
J'ai obéi aux ordres de Dracula.
J'ai écrit trois lettres.
À mon étude, à ma famille
et à ma chère Mina.
J'y ai dissimulé mes craintes,
car il les lira, sans aucun doute.
Je sais à présent
que je suis prisonnier.
Jonathan...
Jonathan, venez à moi.
Venez.
Étendez-vous.
Venez dans mes bras.
Étendez-vous, Jonathan.
Comment osez-vous le toucher ?
Il m'appartient.
Vous-même n'avez jamais aimé.
Si. Moi aussi, je puis aimer.
Et j'aimerai à nouveau.
N'aurons-nous rien cette nuit ?
"Très chère Mina, tout va bien ici.
Le comte a insisté
pour que je reste un mois
pour lui enseigner
les coutumes anglaises.
Je ne peux rien dire de plus.
Je vous aime. Jonathan."
Les lettres que j'ai écrites ont
sans aucun doute scellé ma perte.
Les bohémiens du comte,
prêts à mourir
pour un noble Maître,
jour et nuit, ils emplissent des
caisses avec la terre du château.
Elles seront expédiées
à l'abbaye de Carfax à Londres.
Pourquoi emplissent-ils
ces caisses de terre ?
Je l'aime !
Mina, c'est merveilleux.
J'ai pris ma décision.
- Je l'aime et je lui ai dit oui !
- Enfin. Ne dis rien.
- Le Texan au long couteau ?
- Non, mon cher numéro trois.
Lord Arthur Holmwood.
Tu seras ma demoiselle d'honneur.
Mina, qu'as-tu ?
C'est le plus beau jour de ma vie.
- Tu as l'air de t'en moquer.
- Je suis si inquiète pour Jonathan.
La lettre que j'ai reçue est
si froide et lui ressemble si peu.
Mina, ne t'en fais pas.
Livre de bord, le Demeter.
27 juin 1897.
Journal de bord
De Varna à Londres
Avons chargé 50 caisses de terre
à destination de Londres.
Avons pris la mer dans une tempête
venue de nulle part,
nous entraînant vers le large.
ZOO DE LONDRES
3 juillet. Le second a disparu.
Gibraltar en vue.
La tempête continue.
Équipage inquiet.
Persuadé que quelqu'un
ou quelque chose est à bord.
Il est ici !
Le Maître de toute vie approche !
Rassemblez-vous !
Je suis à vos ordres, Maître !
Je vous ai vénéré loin d'ici,
mais vous êtes si proche !
Je suis votre esclave.
J'attends vos ordres.
Le cas de Renfield
gagne en intérêt.
Sa folie est organisée.
Ses mouches, ses araignées.
Que n'ai-je le secret
d'un seul esprit aussi magnifique !
Non, ne me voyez pas !
- J'ai perdu tout contrôle.
- Tu rêvais. Tu es somnambule.
Mon âme a quitté mon corps.
Je n'avais jamais ressenti
une telle souffrance.
- Je ne pouvais te rejoindre.
- Calme-toi, tu as rêvé.
Il m'a attiré et envoûté.
Je ne me contrôlais plus.
Ces yeux rouges.
J'ai encore le goût
de son sang dans la bouche.
DOMAINE DE CARFAX
Maître, je suis ici
pour exécuter vos ordres.
ABBAYE DE CARFAX
LONDRES
Maître, je suis ici.
Je vous ai vénéré !
Contrairement aux croyances,
le vampire, comme toute
autre créature de la nuit,
peut se déplacer de jour,
mais ses pouvoirs
en sont affaiblis.
UN LOUP S'ÉCHAPPE DU ZOO
UNE TEMPÊTE INEXPLICABLE
UN ÉQUIPAGE DISPARAÎT
Venez voir
l'étonnant cinématographe.
Un miracle de la civilisation
moderne. Sensationnel !
L'attraction du siècle.
La nouvelle merveille du monde.
Venez voir
l'étonnant cinématographe.
Voyez-moi.
Maintenant.
Le loup court toujours !
Un journal, monsieur ?
Merci, monsieur.
Mes plus humbles excuses.
Pardonnez mon ignorance.
J'arrive de l'étranger
et je ne connais pas votre ville.
Une dame si belle...
Achetez donc un plan de la ville.
Je vous ai offensée.
Je cherche le cinématographe.
Une merveille du monde civilisé,
dit-on.
Pour vous cultiver,
visitez un musée.
Londres en regorge.
Excusez-moi.
Une femme si belle et intelligente
ne devrait pas sortir seule.
Ai-je l'honneur de vous connaître ?
Êtes-vous en relation avec
mon époux ?
J'appelle la police ?
Votre époux ?
Je ne vous importunerai plus.
Monsieur...
C'est moi qui me suis mal conduite.
Si vous cherchez...
Permettez-moi de me présenter.
Je suis le prince Vlad de Sagite.
Un prince, rien que ça !
Je suis votre serviteur.
Wilhelmina Murray.
Je suis très honoré,
madame Mina.
Si vous voulez me suivre.
M. Holmwood m'a demandé
de passer voir Mlle Lucy.
Le Dr Seward, Mlle Lucy.
Jack ! Merveilleux Jack !
Elle vous plaît ?
C'est Arthur qui vous envoie ?
Ou désiriez-vous me voir seule
avant que je ne sois mariée ?
Lucy, c'est en médecin
que je viens.
Votre fiancé s'inquiète.
Le secret médical est sacré.
Il me faut votre pleine confiance.
Aidez-moi, Jack.
Je ne comprends pas
ce qui m'arrive.
Je suis en train de changer.
Je le sens.
J'entends tout.
J'entends les domestiques
chuchoter au loin.
Les souris font autant de bruit
que des éléphants.
Mais je fais d'horribles cauchemars !
Ces yeux...
Je suis là. Vous ne risquez rien.
Attendez que ça fasse effet.
Merci.
Jack, embrassez-moi.
Lucy est plus torride
qu'une jeune mariée
nue dans le Sahara.
Surveillez
votre langage de colonial.
Bonsoir, Jack.
Comment va notre adorable patiente ?
Franchement, j'en perds mon latin.
Toujours le béguin pour Lucy ?
Je crains une maladie mentale.
C'est curieux. Qu'en dites-vous ?
Il souhaitait l'épouser
et il veut l'interner !
Allons la voir.
Son cas me dépasse, je l'admets.
J'ai joint Abraham van Helsing,
le philosophe métaphysicien.
Sûrement un foutu guérisseur.
Il étudie les maux obscurs.
C'est mon professeur et mentor.
Faites-le venir.
Ne regardez pas à la dépense.
Stupéfiant ! Il n'y a pas de limites
à la science.
Vous osez appeler ça une science ?
Madame Curie encouragerait-elle
de telles comparaisons ?
Je n'aurais pas dû venir.
Il faut que je rentre.
Ne me craignez pas.
Arrêtez !
Mon Dieu, qui êtes-vous ?
Je vous connais.
J'ai traversé des océans d'éternité
pour vous trouver.
Approchez, Mina.
Il vous aime bien.
Il y a beaucoup à apprendre
des bêtes.
AMIE TRÈS CHÈRE MOURANTE
MALADIE DU SANG INCONNUE.
VOUS SUPPLIE DE M'AIDER
JACK SEWARD.
La chauve-souris vampire doit
consommer dix fois
son poids de sang chaque jour,
ou ses cellules sanguines meurent.
Adorable vermine.
Le sang et ses maladies,
comme la syphilis,
c'est notre sujet.
Leur nom de maladies vénériennes,
les maladies de Vénus,
suggère une origine divine.
Elles ont une origine sexuelle,
qui préoccupe
la civilisation chrétienne.
La civilisation et la syphilisation
ont progressé de concert.
- Qu'est-ce que c'est ?
- C'est un télégramme.
Merci.
Messieurs, ce sera tout.
L'aube.
Ce sont peut-être
les derniers mots que j'écris.
Dracula m'a livré à ces femmes,
à ces sorcières de l'enfer.
Elles me vident de mon sang,
pour m'empêcher de m'évader.
Je vais encore tenter de trouver
un passage qui mène au fleuve.
Je fuirai cette terre où le diable
et les siens foulent le sol.
J'atteste qu'en cet instant,
moi, Abraham van Helsing,
je fus impliqué
dans ces étranges événements.
Professeur van Helsing.
Merci d'être venu !
J'assiste mes amis dans le besoin.
Parlez-moi de votre patiente.
Elle présente les signes de l'anémie.
Son sang paraît normal.
- Elle perd quotidiennement du sang.
- Et de quelle façon ?
Fermez la porte.
Mais ce n'est qu'une enfant !
Il faut vite faire une transfusion.
Enlevez votre veste.
- Vous savez faire un garrot ?
- C'est au point ?
Non, j'ai seulement expérimenté.
Méthode Landsteiner.
Animaux, chèvres, moutons.
S'il y a une hémolyse,
ses globules rouges vont exploser,
et elle mourra.
Prenez ce tube.
Au nom du ciel, que se passe-t-il ?
- Que faites-vous à Lucy ?
- On essaie de lui sauver la vie !
Vous êtes le fiancé ?
Enlevez votre veste. Elle se meurt.
Il lui faut du sang.
- Enlevez votre veste.
- Remontez votre manche, Arthur.
- Vite !
- Remontez-la !
Ce sera peut-être douloureux.
Pardonnez-moi.
Je donnerais tout mon sang
pour la sauver.
Vraiment ?
Merci, je ne vous en demande
pas tant, pour l'instant.
Tenez-lui la main.
La pauvre vient de recevoir
le sang de deux hommes.
Fichtre ! Son corps ne peut
contenir autant de sang.
- Comment l'a-t-elle perdu ?
- Excellente question, M. Morris.
Ces marques sur sa gorge.
Aucune maladie,
aucune meurtrissure.
Où est passé le sang ?
Vous étiez un étudiant brillant.
Où est passé le sang ? Dites-le-moi.
La literie devrait être tachée.
Ne soyez pas si sourd et aveugle !
Quelque chose lui a sucé le sang
et s'est envolé, je suppose !
Oui, pourquoi pas ?
Vraiment remarquable !
Me direz-vous, doctes médecins,
de quoi souffre ma Lucy ?
Jack, vous êtes un scientifique.
N'y a-t-il pas des faits
incompréhensibles mais réels ?
Le mesmérisme, l'hypnose,
les champs magnétiques,
la matérialisation...
Professeur ?
Où est-il passé ?
Vous voyez ?
Je me sens comme un novice.
Nous ne combattons pas
une maladie.
Ces marques ont été faites
par une chose innommable,
morte mais non morte,
nous traquant dans un but
que j'ignore.
Pour vivre,
elle se nourrit du sang de Lucy.
C'est une bête. Un monstre.
Que nous arrive-t-il,
à Lucy et à moi ?
Je me sens si troublée.
J'aimerais redevenir moi-même.
La Mina rationnelle et si fiable.
L'absinthe est l'aphrodisiaque
de l'âme.
La fée verte
qui vit dans l'absinthe
convoite votre âme.
Mais vous êtes en sécurité
avec moi.
Parlez-moi, prince.
Parlez-moi de votre pays.
C'est l'endroit le plus magnifique
de toute la création.
Il doit l'être.
Une terre au-delà
d'une grande et vaste forêt.
Bordée de majestueuses montagnes.
De luxuriants vignobles.
Des fleurs si frêles et si belles
qu'elles sont sans pareilles.
Vous décrivez mon pays
comme si vous l'aviez vu.
C'est votre voix, peut-être.
Elle m'est si familière.
On dirait...
une voix dont je rêve
sans la reconnaître.
Elle me réconforte
quand je suis seule.
Et la princesse ?
- La princesse ?
- Il y a toujours une princesse.
Flottant dans sa robe blanche.
Son visage...
Son visage...
est un fleuve.
La princesse est un fleuve.
Empli de larmes
de tristesse
et de désespoir.
Il y avait une princesse.
Elisabeta.
La femme la plus radieuse
de tous les empires du monde.
La fourberie humaine
l'enleva autrefois à son prince.
Elle sauta et mourut
dans le fleuve dont vous parliez.
Dans ma langue maternelle,
on le nomme...
Le fleuve princesse.
Lettre de sur Agatha
12 août
Votre fiancé est aux bons soins
des surs du Saint-Sacrement.
M. Harker pense que vos jours
sont en grand danger.
Il désire
que vous le rejoigniez ici
afin qu'on vous unisse.
Avec notre bénédiction,
sur Agatha.
Mon doux prince.
Jonathan ne doit jamais savoir.
- Vous êtes Mina, l'amie de Lucy ?
- Comment va-t-elle ?
Encore faible.
Elle m'a parlé de votre inquiétude
pour votre fiancé.
Je m'inquiète aussi
pour tous les jeunes amants.
La vie est pleine de ténèbres,
mon enfant, et de lumières.
Et vous êtes l'une de ces lumières.
La lumière de toutes les lumières.
Allez vite voir votre amie.
Tu parais changée, Mina.
Tu as l'air absolument radieuse.
- Tu as des nouvelles de Jonathan ?
- Oui !
Il est sain et sauf, Lucy.
Il est dans un couvent en Roumanie.
Il souffre d'une fièvre cérébrale.
Les surs qui le soignent
m'ont écrit. Il a besoin de moi.
Mais je n'irai pas.
Je ne veux pas t'abandonner.
Mina, tu dois aller le voir.
Tu dois l'aimer
et l'épouser sur-le-champ.
Emporte ceci, ma sur.
C'est mon cadeau de mariage.
Ne t'en fais pas pour moi.
Je vais guérir.
Dis à Jonathan combien je l'aime.
Jack, comment va-t-elle ?
Voilà ce qui me fait étouffer !
C'est médicinal.
- Ce n'est rien que de l'ail !
- Quincey est venu vous voir.
Mlle Lucy, calmez-vous. Arthur
m'a chargé de veiller sur vous.
Guérissez vite ou je devrai
vous abattre comme un cheval.
Quincey, vous êtes si *** !
Embrassez-moi, Quincey.
Embrassez-moi.
Embrassez-moi !
Espèce de vieux fou !
Lâchez-moi !
Lucy, écoutez-moi.
Dormez à présent.
Regardez, ici et ici.
Nosferatu.
VAMPIRE
"Voici l'effroyable histoire
d'un fou sanguinaire :
le prince Dracula.
Il empalait les gens
et faisait bouillir leur tête.
Il les écorchait vifs,
les hachait menus
et buvait leur sang."
Dracul.
Son sang est la vie.
"Très cher prince, pardonnez-moi.
J'ai eu des nouvelles
de mon fiancé en Roumanie.
Je pars le rejoindre.
Nous devons nous marier.
Je ne vous reverrai jamais.
Mina."
Il me semble que mon étrange ami
est à mes côtés.
Il me parle dans mes pensées.
Je me suis sentie plus vivante.
Loin de lui et bientôt mariée,
je me sens troublée et perdue.
Peut-être, malgré mes efforts,
suis-je mauvaise et frivole ?
Tempêtes ! Tempêtes !
Tempêtes !
Il en est la cause.
C'est Dracula, le non mort.
Le démon que j'ai poursuivi
toute ma vie !
Jack, venez.
J'ai d'importantes nouvelles.
Veillez sur elle, M. Morris.
Ne nous faites pas défaut !
C'est une force surhumaine !
Un pouvoir colossal !
Veillez, ou votre Lucy
deviendra une traînée du démon !
Une catin des ténèbres !
Vous êtes un vieux fou malade !
Écoutez-moi. Lucy n'est pas
une victime du hasard.
C'est une adepte volontaire,
une libertine
et même une disciple
dévouée.
C'est la concubine du Démon !
Vous comprenez ?
Mais nous pouvons encore
sauver son âme.
Mais pas l'estomac vide !
- Je meurs de faim. À manger !
- Vieux fou !
Tes charlatans
et leurs imprécations
ne peuvent t'immuniser
contre mon pouvoir.
Je te condamne
à devenir une morte vivante.
À une soif éternelle de sang frais.
Jack.
Je sais combien vous l'aimiez.
Alors, faites-moi confiance.
- Il me faut des scalpels.
- Une autopsie ? Lucy ?
Non, je ne veux que lui couper
la tête et lui arracher le cur.
Journal, 17 septembre.
Pauvre Jonathan.
Encore si faible, mais les rues
de Londres le réconfortent.
Pour moi, après la mort de Lucy,
c'est un retour bien triste.
Une partie de moi est morte aussi.
Seul reste le faible espoir
de revoir un jour mon prince.
Est-il ici ?
Le mariage m'a révélé la nature
de mes sentiments pour lui.
Il ne quitte pas mes pensées.
- Jonathan, qu'y a-t-il ?
- C'est lui, en personne !
Il a rajeuni !
Messieurs.
Faut-il profaner la tombe de Lucy ?
Après cette mort atroce.
Si elle est morte,
elle ne peut souffrir.
Si elle ne l'est pas...
L'aurait-on enterrée vivante ?
Elle est non morte.
Non morte.
C'est pure folie.
Messieurs, prêts ?
Un, deux, trois.
Où est-elle ?
Où est-elle ?
Qu'en avez-vous fait ?
Elle vit sans la grâce de Dieu
et erre dans les ténèbres.
C'est un vampire, nosferatu.
Ces créatures ne meurent pas,
mais deviennent immortelles après
la morsure d'un autre nosferatu.
Nous n'affrontons pas une bête,
mais des légions séculaires,
se nourrissant du sang
des vivants.
Vite, cachez-vous !
Venez à moi, Arthur.
Abandonnez les autres
et venez vers moi.
Mes bras ont faim de vous,
mon amour.
Embrassez-moi et caressez-moi,
mon cher époux.
Le Seigneur est avec nous
et Sa toute-puissance !
Par le Seigneur
et Sa toute-puissance.
Dieu nous garde ! Par le Seigneur
et Sa toute-puissance.
Le Seigneur est avec nous
et Sa toute-puissance.
Quitte l'ombre pour la lumière !
Je te bannis,
prince des ténèbres !
Un peu de courage et ce sera fait.
Prenez le pieu dans la main gauche.
Placez la pointe sur le cur.
Et, au nom de Dieu, frappez !
Maintenant !
Mangez ! Vous aurez besoin de vos
forces pour les jours à venir.
Docteur, comment est morte Lucy ?
A-t-elle souffert ?
Oui, et on lui a coupé la tête
et enfoncé un pieu dans le cur.
- Et elle a trouvé la paix.
- Je vous en prie !
M. Harker,
étant votre médecin,
je dois vous poser
une question délicate.
Durant vos infidélités
avec ces démons,
avez-vous un seul instant
goûté leur sang ?
Parfait.
Votre sang est donc vierge
du terrible mal qui détruisit Lucy.
Docteur, vous devez
comprendre une chose.
Je doutais de tout,
même de ma raison.
C'est la peur qui me paralysait.
Je sais.
Je sais où ce monstre s'abrite,
je l'y ai conduit.
À l'abbaye de Carfax.
Les vampires existent.
Celui que nous affrontons a la force
de 20 hommes ou même plus.
Et vous pouvez en témoigner.
Il contrôle aussi des êtres vils :
chauve-souris, rongeur, loup.
Il se fait brume ou brouillard
et disparaît à volonté.
Il peut faire tout cela,
mais il n'est pas libre.
Il doit reposer dans la terre
de sa patrie
pour régénérer son pouvoir.
C'est là que nous devons le trouver
et le détruire.
- Cet être si traqué me fait pitié.
- Comment pouvez-vous le plaindre ?
J'emmène Mina dans mes quartiers.
Vous y serez en sécurité.
Vos balles sont inutiles,
il faut le décapiter.
Prenez votre couteau.
Je ne comptais pas l'approcher
d'aussi près, docteur.
Maître !
Docteur Jack,
il m'a promis la vie éternelle !
- Qui est cet homme ?
- M. Renfield. N'y allez pas.
Renfield. Il faut que je le voie.
M. Renfield,
surveillez vos manières.
Voici Mme Harker.
J'ai fait de grosses bêtises.
Je sais qui vous êtes.
Mon Maître vous convoite.
J'ai déjà un époux.
Je suis Mme Harker.
- Mon Maître me parle de vous.
- Et que dit-il ?
Qu'il va venir.
Qu'il va venir vous chercher.
Je vous en prie.
Partez loin de ces hommes.
Je vous en supplie !
Et je prierai Dieu de ne jamais
revoir votre charmant visage.
Puisse le Seigneur vous bénir
et vous protéger.
Maître ! Vous m'avez promis
la vie éternelle,
mais vous la donnez
à la jolie fille. Docteur Jack !
Je ne suis pas un fou !
Je suis un homme
qui se bat pour son âme !
Mes quartiers sont modestes
mais confortables.
Mon nécessaire de toilette
est à votre disposition.
Vous ne risquez rien, ici.
Détruisez les caisses.
Stérilisez la terre.
Ne laissez aucune échappatoire.
Que l'exorcisme commence.
Tu m'as trahi.
Non, Maître.
Je vous sers.
Je ne sers que vous.
Oui, mon amour.
Vous m'avez retrouvée.
Ma vie la plus précieuse !
J'ai voulu que cela arrive.
Je le sais à présent.
Je veux être avec vous
pour toujours.
Vous ne savez ce que vous dites.
Si, je le sais.
Je craignais que plus jamais
vous ne m'embrassiez.
Je vous croyais mort.
Ce corps est un corps sans vie.
Mais vous vivez !
Vous vivez !
Qu'êtes-vous ?
Il faut que je le sache.
Vous devez me le dire.
Je ne suis...
rien.
Dépourvu de vie.
Dépourvu d'âme.
Détesté et redouté.
Je suis mort aux yeux du monde.
Écoutez-moi.
Je suis le monstre que
les hommes de chair veulent tuer.
Je suis Dracula.
Vous avez tué Lucy !
Je vous aime.
Dieu, pardonnez-moi cet amour !
Je veux être comme vous.
Voir ce que vous voyez.
Aimer ce que vous aimez.
Pour m'accompagner,
vous devez renoncer à votre vie
et renaître à la mienne.
Vous êtes mon amour
et ma vie à jamais.
Alors, je vous offre
la vie éternelle.
L'amour infini.
Le pouvoir sur les tempêtes
et les bêtes de cette terre.
Accompagnez-moi.
Soyez ma tendre épouse à jamais.
Je le serai ! Oui !
Buvez et rejoignez-moi
dans la vie éternelle.
Non, je ne le permettrai pas !
Peu m'importe ! Faites-moi vôtre !
Vous serez condamnée à errer
dans l'ombre de la mort
pour l'éternité.
Je vous aime trop
pour vous damner.
Emmenez-moi
loin de toute cette mort.
Vous croyez pouvoir me détruire
avec vos idoles !
- Par le sang du Christ !
- J'ai servi la croix.
J'ai commandé des nations
longtemps avant votre temps.
Vos armées ont été vaincues.
Vous avez torturé par milliers !
J'ai été trahi.
Regardez ce que votre Dieu
a fait de moi.
Vous avez perdu contre Dieu.
Vous devez payer pour vos crimes.
Le Christ vous l'ordonne !
Elle est à présent mon épouse !
De la lumière ! Plus de lumière !
Impurs. Impurs.
- Attrapez-les !
- Il faut les trouver.
Nous savons que Dracula
a peur de nous. Il a peur du temps.
Sinon, pourquoi tant de hâte ?
- Il est parti.
- Comment le savez-vous ?
Il me parle.
Son esprit
est intimement lié au vôtre.
Son cur a survécu au tombeau.
Vous l'admirez.
C'était un homme remarquable
à l'esprit très puissant.
D'autant plus grande
est la nécessité de l'anéantir.
Docteur.
Je sais que je serai
bientôt comme lui.
Votre salut est sa destruction.
Je veux donc vous hypnotiser.
Aidez-moi à le retrouver
avant qu'il ne soit trop ***.
Fixez cette lumière.
La lumière de toutes les lumières.
Vos paupières sont lourdes.
Vous voulez dormir. Dormez.
Dormez.
- Je dois le rejoindre. Il appelle.
- Qu'entendez-vous ?
Qu'entendez-vous, mon enfant ?
Mon prince m'appelle.
Il regagne sa patrie
par des océans de glace.
Il y retrouvera sa force.
Je le rejoins
pour participer de cette force.
Nous avons traversé la Manche
sur une mer démontée
par le passage
du navire du comte.
Il commande aux vents,
mais nous conservons l'avantage.
Par train, nous atteindrons le port
de Varna bien avant son navire.
Après Paris,
les Alpes, puis Budapest.
Il doit contourner Gibraltar.
Nous y avons posté une vigie.
Nous attendrons son navire à Varna
et le brûlerons en mer.
Ma patrie. Ma patrie.
Le vampire l'a baptisée
de son propre sang. Elle en meurt.
C'est sans espoir.
Je ne vous laisserai pas
aller seule vers l'inconnu.
Pauvre et cher Jonathan,
que vous ai-je fait ?
Non, je suis responsable
pour nous deux.
Je l'entends, il approche !
Il m'appelle à lui.
Ne me quittez pas !
J'ai si froid !
Midi. Holmwood a reçu un câble
de son clerc, à la Lloyd's.
Le navire du comte nous a dépassés
et fait voile vers Galatz.
Ce démon lit
dans les pensées de Mina.
Comment pouvons-nous l'arrêter ?
Varna. Galatz.
Environ 320 km.
À cheval, nous le rattraperons.
Van Helsing ira au col de Borgo.
Si nous échouons dans notre tâche,
vous devrez l'éliminer.
À Varna, Mina et van Helsing
partirent en calèche.
Nous continuâmes vers Galatz
pour tenter d'intercepter le comte.
J'ai peur pour Mina.
Elle est à présent notre appât.
- Je connais cet endroit !
- Le bout du monde.
- Nous devons continuer.
- Il est ***, il faut nous reposer.
Non ! Nous devons continuer.
Il a besoin de moi !
Nous avons dépassé Bistritza.
Dracula s'est joué de nous.
Ses bohémiens ont chargé sa caisse
à Galatz et font route vers le col.
- Il faut manger.
- Je n'ai pas faim.
Vous avez été si bon pour moi,
professeur.
Je sais que Lucy brûlait
d'une passion secrète pour vous.
Elle me l'a dit.
Je sais aussi
ce que les hommes désirent.
Allez-vous me décapiter,
me transpercer le cur,
comme vous l'avez fait à Lucy,
espèce de sale meurtrier ?
Non ! Pas tant que je vivrai !
J'ai juré de veiller sur vous.
Le cercle vous protégera.
Je ne le laisserai pas vous prendre.
Catins de Satan !
C'est une terre sainte !
Quittez ce lieu !
Partez !
Au nom du Seigneur, quittez ce sol !
Au nom du Christ !
Par le Christ, soyez damnées !
Vous êtes si proche !
Mon amour !
Ils courent contre le soleil.
Il est peut-être trop *** !
Tirez !
Chargez !
Quand mon heure sera venue,
me ferez-vous la même chose ?
Le ferez-vous ?
Non, laissez-les partir.
Notre uvre est terminée.
La sienne vient de commencer.
Nous sommes devenus des fous
au service de Dieu.
Tous.
Où est mon Dieu ?
Il m'a abandonné.
Tout est fini.
Mon amour.
Mon amour.
Là, en présence de Dieu,
je compris enfin
comment mon amour pouvait
nous délivrer des ténèbres.
Notre amour
est plus fort que la mort.
Donnez-moi la paix.