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ADAPTÉ D'UNE HISTOIRE VRAIE
Quand tu aimes quelqu'un,
il faut lui faire confiance.
Il faut lui donner la clé
de tout ce qui est à toi.
Sinon, à quoi bon ?
Pendant un temps, j'ai cru
que cet amour-là, je l'avais.
Avant de diriger un casino
et de sauter sur une bombe,
"Ace" Rothstein était la crème
des handicapeurs, croyez-moi.
Quoi que je parie, je changeais
la cote chez tous les bookmakers.
Sans blague.
J'avais si bien pigé le truc
qu'on m'a donné
le paradis sur terre.
J'ai été nommé patron d'un des plus
grands casinos de Las Vegas,
le Tangiers, par les seuls mecs qui
peuvent aligner ce genre de fric.
62 700 000 dollars.
Je ne connais pas tous les détails.
Les détails, personne les connaissait.
Mais ç'aurait dû être au poil.
Il m'avait, moi,
Nicky Santoro, son meilleur ami,
pour couvrir ses arrières.
Et il avait Ginger,
la femme qu'il aimait,
à son bras.
Mais à la fin,
on a tout fait foirer.
On aurait dû se sucrer, aussi.
Mais ç'a été la dernière fois qu'on
a filé à des frappes comme nous
un truc aussi foutrement juteux.
A l'époque, des millions de gogos
affluaient à Vegas
et laissaient
un milliard de dollars par an.
La nuit, on ne voit pas le désert
qui entoure Las Vegas.
Mais c'est là qu'un tas de problèmes
de la ville se règlent.
Tous ces trous dans le désert, et
tous ces problèmes enterrés dedans !
Mais faut pas improviser.
Ton trou doit être déjà creusé
quand tu te pointes avec ton colis.
Sinon, faut compter 3/4 d'heure
à trimer avec ta pelle.
Et va savoir qui peut se radiner !
T'as pas fait ouf,
il te faut d'autres trous.
Merde, t'y passerais la nuit !
10 ans plus tôt
Qui aurait refusé ?
Partout ailleurs,j'étais un book,
un joueur, toujours sur ses gardes,
harcelé par les flics.
Ici,je suis "monsieur Rothstein".
Un boulot régule. Je vends
des rêves payables comptant.
J'ai nommé gérant mon pote Billy
Sherbert, et on s'est mis au taf.
Les types comme moi,
Las Vegas nous lave de nos péchés.
C'est un lessivage moral.
Ça joue le même rôle que Lourdes
pour les estropiés.
Et en plus de nous blanchir,
il y a le pognon.
Des tonnes de pognon.
A votre avis, qu'est-ce qu'on fout
en plein désert ?
On est là pour le fric.
C'est ça, le but des néons
et des visites guidées,
du champagne
et des suites d'hôtel gratuites,
des poules et de la gnôle.
Tout a été combiné pour que
nous vous prenions votre argent.
Voilà la vérité
sur Vegas.
Les seuls gagnants, c'est nous.
Les joueurs n'ont aucune chance.
Leur liquide coule à flots des
tables de jeu jusqu'à nos caisses,
par la "cage", vers l'enceinte
la plus sacrée du casino,
l'endroit où se font les additions,
le saint des saints,
la salle des comptes.
L'entrée
était strictement interdite,
même pour moi.
Mais c'était mon boulot
de l'alimenter en blé.
Putain, y avait de quoi bâtir une
maison en billets de cent dollars !
Le plus beau, c'était qu'en haut,
la direction n'y voyait que du feu.
Pour eux, tout avait l'air réglo.
Vrai ? Faux !
Les gars de la salle des comptes
étaient là pour pomper les bénefs.
Ils truquaient les comptes,
paumaient les reçus,
piquaient les pièces
dans les caisses.
Et c'était à ce type,
en face de deux millions de dollars,
d'écrémer le dessus de la pile
à la barbe de tout le monde,
et surtout du percepteur.
Vous remarquez ?
Personne ne le voit.
Ils regardent tous ailleurs.
Ils ont l'air de bosser, non ?
Ils comptent.
Qui va les déranger ?
Dieu nous garde,
s'ils oubliaient de voler !
Pendant ce temps,
tu entres et tu sors.
Devant le branleur qui touche une
belle prime pour garder la porte.
C'est la routine.
Une affaire qui tourne.
J'entre, je sors. Bonjour, bonsoir.
Circulez, y a rien à voir.
Juste un cave plein aux as
qui sort du casino avec sa valise.
Et cette valise, elle filait
tout droit, direction Kansas City
où les pontes du Midwest
pouvaient aller
sans se faire arrêter.
Cette valise, c'était tout
ce que voulaient les pontes.
Et ils la voulaient tous les mois.
Cet enflé de mormon
devait faire la navette
chaque mois, comme une fleur.
Les pontes arrivaient de partout :
Detroit, Cleveland, Milwaukee.
De tout le Midwest.
Rendez-vous à l'arrière de cette
épicerie. Qui s'en serait douté ?
La mère d'un des types
faisait la bouffe.
lls n'ont l'air de rien,
ces vieux macaroni. Mais croyez-moi :
c'est eux qui contrôlent
Las Vegas en sous-main.
Ils contrôlent
le syndicat des Camionneurs,
qui accorde tous les prêts
pour l'achat d'un casino.
Et on n'obtient un prêt
que si les types qui sont là
sont sûrs de recevoir
leur petite valise.
Des types comme cette antiquité,
qui arrive de Detroit.
Ou comme Remo Gaggi,
patron de l'organisation.
T'as un chiffre rond ?
La grosse légume de cette cuisine.
Dix kilos.
Ça fait 700 000 dollars.
C'est tôt pour Las Vegas.
Mais bienvenue à ces messieurs dames
de l'industrie des jeux.
Aux yeux du monde, Andy Stone,
patron des Camionneurs,
était un mec régulier.
Un homme puissant.
Il jouait au golf
avec le président.
Notre caisse de retraite
vous accorde...
Mais il était aux ordres.
Quand on lui a dit d'accorder
un prêt à Philip Green...
...62 700 000 dollars
pour le New Tangiers.
...il a obéi.
Ce connard était la couverture
idéale. Il n'en savait pas trop
et ne voulait pas savoir.
Surtout le rôle joué par les pontes.
Il préférait croire qu'il avait
le blé parce qu'il était malin.
Je sais que dans cette ville,
la concurrence est rude.
D'où sortait ce Green ?
Mystère et boule de gomme.
Un petit escroc immobilier
de l'Arizona
qui avait à peine de quoi
venir chercher son putain de chèque.
Et bien sûr, l'homme du boss,
Andy Stone, donnait les ordres.
Pas Green, ce P.D.G. de mes fesses.
Je comprends.
Il leur fallait
un homme de confiance.
Ace tombait à pic.
Il était à Vegas depuis deux ans
et connaissait le dessous des cartes.
Mais, ça c'est Ace :
donne-lui un casino,
il fait le difficile.
Jamais la commission des Jeux
ne m'accordera de licence.
J'ai un tas de condamnations
comme book.
Pas besoin de licence
pour travailler dans un casino.
Il suffit d'en demander une.
Selon la loi, tu peux bosser
pendant qu'ils examinent ta demande.
Il y a dix ans d'attente.
Et quand iIs sauront ?
Pourquoi ils chercheraient ?
On met cent millions dans ce désert.
Ils vont pas nous embêter.
Et ils ne sauront jamais.
Tu n'as qu'à changer de fonction.
Un coup, cadre du casino.
Le coup d'après, chef limonadier.
AIors, ils remettent
ta demande en bas de la pile.
J'en connais qui ont bossé
trente ans sans licence.
Il y a du pour et du contre.
Il me faudrait carte blanche.
Tu l'as.
Sérieux. Aucune interférence.
Tu feras tourner le casino
comme tu voudras. Je te le garantis.
C'est comme ça
qu'ils ont décidé Ace.
Ils le voulaient parce qu'il avait
le jeu dans le sang.
Ils lui ont trouvé
un poste croquignol.
Directeur des relations publiques.
Il n'a jamais dirigé que le casino.
Il a placé son premier pari à 15 ans
et il a toujours fait du fric.
Pas comme vous et moi...
pour rigoler.
C'était pas son genre.
Où as-tu appris le métier ?
Il misait au bistouri, ce con.
Place bien les jetons.
Comme il faut.
Fallait qu'il sache tout.
Il trouvait des tuyaux
de derrière les ***,
et c'est là-dessus
qu'il plaçait son blé.
Au pays, il y a des années,
il savait
si un joueur de foot sniffait...
si sa copine était en cloque...
Il notait la vitesse du vent
pour évaluer les tirs au but.
Il calculait même les rebonds
suivant le type de plancher,
au basket.
Il bûchait jour et nuit.
Il savait tout de A à Z.
Ace est descendu à 6.
Descends-moi à 6.
Saison après saison,
il était un gagnant infaillible.
Il prenait ça tellement au sérieux
qu'il ne s'est jamais éclaté.
C'était pas dans sa nature.
Qu'il s'éclate ou pas, les pontes
en avaient rien à glander.
C'était un tiroir-caisse.
Ils appuyaient sur "cash" :
par ici la monnaie !
Surtout cet enflé de Remo,
flambeur qui perdait à tout-va.
Ces cartes !
Sauf si Ace pariait pour lui.
Ace rapportait plus
en un week-end
que moi
en un mois de braquages.
Tout ce qu'il entendait dans la rue,
il le disait à Remo.
Combats truqués, chevaux dopés,
arbitres marrons,
scores arrangés...
Il lui répétait tout, à cette
enflure. Et je lui donnais pas tort.
Tenir Remo plein aux as,
c'était la meilleure assurance-vie.
Fils de pute !
D'où tu as sorti Oklahoma-Michigan ?
Ça s'est jamais vu !
C'est pour ça que ça paie.
Tu vois ? Il dit rien !
Et la semaine prochaine ?
C'est encore tôt.
Jeudi, je saurai. Ça va ?
Tu passes chez moi ?
A sept heures !
Beau boulot, fils. Continue.
Je te rejoins.
Tu vois ce type ?
Tiens-le à l'oeil.
Il nous fait gagner beaucoup
d'argent. Et il va continuer.
Ne le quitte pas des yeux. Et pas
comme tes potes, sans cervelle.
Et voilà !
En plus du reste,
je dois couver
le juif aux oeufs d'or !
On faisait un duo d'enfer.
Je faisais le book
et Nicky faisait rentrer le fric.
Les vieux nous adoraient.
On leur rapportait un max !
Comment Nicky s'y prenait ?
Cherchez pas.
Où il est, ce fric ?
Dis-lui, pour le match.
Huit.
Si lui, il sait pas...
C'est huit.
J'ai misé neuf.
T'es une bille !
Pardon...
c'est à vous, ce stylo ?
Oui, il est à moi. Pourquoi ?
C'est un beau stylo.
Je ne voulais pas qu'il se perde.
Merci bien.
Tu le prends et tu te le carres
dans le cul, tête de noeud !
Je voulais juste...
T'entends pas une fillette,
Frankie ?
T'entends, Ace ?
Une petite morveuse ?
Où il est, le malabar qui dit à mon
pote de se le carrer dans le cul ?
Calme-toi, Nicky.
Pendant que je m'interrogeais
sur ce type,
Nicky l'a frappé.
Les plus balaises,
il leur rentrait dans le lard.
Tu l'attaques aux poings,
il sort une batte.
Tu l'attaques au couteau,
il sort un flingue.
Et si tu l'attaques au flingue,
faut le tuer,
parce qu'il reviendra à la charge
jusqu'à ce qu'il y ait un mort.
Grâce à moi, Ace a fait gagner
une fortune aux pontes.
C'est ça qui l'a mené à Vegas.
C'était une machine à fric.
Un placement juteux pour ces mecs.
Dès qu'il a repris l'affaire,
il a doublé la recette.
Le casino n'avait
jamais vu autant de fric.
Les pontes étaient aux anges.
Je devais fournir du boulot
à des cow-boys qui étaient protégés.
C'étaient des proches
des... mecs en place.
Sans nous, ils déblaieraient
les bouses de vache.
Votre secteur est crade.
A quoi sert "monsieur Propre" ?
Ça n'arrivera plus, Sam.
Monsieur Rothstein.
Ça n'arrivera plus, M. Rothstein.
Encore un péquenot taré ?
D'où il sort ?
On a besoin de lui.
- On peut pas le virer ?
- Il est protégé.
Cousin du commissaire.
Indigne d'une serpillière.
Mais fallait les arroser.
Ces ploucs gouvernaient le Nevada.
Ils votaient les lois,
ils tenaient les tribunaux.
Des flopées de politiciens
défilaient chaque semaine.
Pourquoi ne pas les chouchouter ?
Pour ceux comme notre sénateur,
tout était gratis.
Ils gagnaient la grande vie,
sitôt élus. Fallait en profiter.
Ils ne revenaient pas cher.
On les tenait.
Mais un prédateur comme Ichikawa,
qui joue 30 000 $ la main,
lui, il faut le serrer de près.
Il joue vite et gros,
et il a de quoi t'envoyer au tapis.
En bas, il pompe deux millions,
et à l'étage, il a nos savonnettes
et shampooings à l'oeil.
Milliardaire
et pingre,
il s'éclate
avec les jets privés gratos
et deux millions de notre blé.
Mais on l'a fait redescendre.
On lui a dit que l'avion était naze.
Excusez-nous.
Ces ennuis mécaniques...
Ici, c'est mieux que là-haut.
Puis il a raté les vols réguliers
pour le Japon.
On l'a ramené.
On lui a filé
tout un étage de l'hôtel.
Vous voulez votre argent, hein ?
Une fois revenu, il a joué petit.
1000 dollars la main au lieu
de ses 30 000 en temps normal.
L'astuce,
avec les flambeurs, c'est qu'ils ne
jouent pas petit jeu longtemps.
Il ne s'est pas dit :
j'ai gagné 10 000,
mais : j'ai perdu 90 000.
Alors il a augmenté ses mises...
jusqu'à ce qu'il ait tout reperdu
et craché un million de plus.
Au casino, la règle d'or,
c'est de les faire
continuer à jouer.
Plus ils jouent, plus ils perdent.
A la fin, on ramasse tout.
A Vegas, tout le monde
doit surveiller tout le monde.
Les joueurs défient le casino...
donc, les croupiers
surveillent les joueurs.
Les chefs de table
surveillent les croupiers.
Les chefs de partie
surveillent les chefs de table.
Les directeurs de salle
surveillent les chefs de partie.
Les commissaires de jeu
surveillent les directeurs de salle.
Le gérant surveille
les commissaires de jeu.
Je surveille le gérant.
Et l'oeil dans le ciel
nous surveille tous.
En plus, on a une douzaine
d'ex-tricheurs
qui connaissent toutes les arnaques.
J'ai la baraka ce soir.
Tiens.
Et vis dangereusement, Steve.
Ginger, voilà pour toi.
Qu'est-ce qu'il y a ?
Je t'ai fait gagner gros.
Je veux ma part.
Je t'ai vue me voIer.
Et ça ? Tu charries ?
J'ai remarqué ton manège.
Tu m'as volé.
Je ne t'ai rien volé !
Dégage, Ginger !
Dégage ?
Quelle dégaine !
Je suis tombé amoureux.
Mais à Vegas, pour une fille
comme Ginger, l'amour coûte cher.
Je vais me repoudrer le nez.
Son rôle,
c'était de faire du fric.
Je reviens.
Au casino, c'était une reine.
Elle aidait les gros flambeurs
à faire pleuvoir les billets.
Ça va, Ginger ?
Super. Tu as fait ma course ?
J'ai des pilules porte-bonheur.
Qui aurait résisté à Ginger ?
C'était une des putes
les plus connues,
appréciées et respectées
de la ville.
Les pros comme elle
tenaient un type éveillé trois jours
avant de le renvoyer, tondu,
vers bobonne et son banquier.
Et la monnaie ?
J'ai fait une ou deux parties
en chemin.
Mais c'était de la foutaise.
Elle empochait tout.
Ça va ?
Bien. Et toi ?
Claquée.
Elle savait son code.
Prends-en un.
Arroser tout le monde.
C'est ça, Las Vegas.
C'est Bakchich-Ville.
Elle arrosait les croupiers,
les chefs de partie,
les directeurs de salle,
mais surtout les voituriers,
qui te fournissent ou t'arrangent
tout ce que tu veux.
Elle arrosait les voituriers,
qui arrosaient les gardes,
qui arrosaient
les flics coopératifs.
Il me le faut ce soir.
D'accord.
Je t'adore.
Le boulot de voiturier était
si juteux qu'ils payaient le gérant
pour avoir leur concession.
Mais j'ai jamais compris un truc.
Tout aurait roulé pour elle
sans son ex-mac Lester Diamond.
Gin, j'ai des associés
dans l'affaire.
Mais tu sais que je veille
sur tes intérêts.
Tu auras ta part,
et même en premier.
Où t'es, là ? T'es ailleurs.
- Je suis là.
- Non, t'es pas là. T'es où ?
Je suis toujours là pour toi.
Ma Ginger à moi n'aurait
même pas regardé ce minus.
Bonne chance.
Un tapeur, tricheur aux cartes,
parasite de country-club,
qui arrachait
3 dollars à des dentistes.
Gaffe.
Toujours à pleurer misère. Mais
elle ne savait rien lui refuser.
Elle ne voyait en lui
qu'un type qui avait la poisse.
Il fallait l'aider.
Nicky, lui,
n'avait besoin de personne.
Si vous trouvez du fric,
on partage.
Il se défendait
très bien tout seul. Au pays,
chaque poulet rêvait de le coincer.
Un peu de respect !
Je me la farcis tous les jours.
Même au retour de vacances,
ils l'emmerdaient.
Frank était là,
mais les flics aussi.
Cette fois, c'était pour
un vol de diamants à Anvers.
lls lui mettaient tout sur le dos.
Avec raison.
Ça lui plaisait, d'être gangster.
Il se foutait qu'on le sache.
Regarde-moi ça. Somptueux !
Ça m'inquiétait,
parce qu'on allait
l'envoyer à Vegas.
C'est tout ?
- Oui.
- Y en a encore !
Au moins deux.
Ils sont coincés dans tes cheveux.
Y en a plus ?
Et ça ? C'est quoi ?
Le compte y est.
J'avais hâte
de mettre la main sur Vegas.
Mais les pontes
m'envoyaient pas là-bas
pour rigoler. Je devais couvrir Ace.
Et garantir leur "écrémage"
de merde.
Salut, ça va ?
Putain, l'appart' !
A tomber !
Bienvenue à Vegas.
Pas mal, hein ?
Mon salaud, tu t'es pas emmerdé !
Viens, chérie.
Jennifer et Nick, de vieux amis.
C'est un plaisir. Enchanté.
Après dîner, on a laissé les femmes
et on est partis discuter.
C'est là qu'il me l'a balancé.
Si je m'installais ici ?
Ça t'emmerde ?
Non, bien sûr.
J'ai ta permission ?
Evidemment. Mais, tu sais,
c'est pas de la rigolade ici.
Faut pas faire de vagues.
C'est pas comme au pays.
Ils nous détestent.
Et le shérif, c'est un vrai cow-boy.
Même les flics
t'enterrent dans le désert.
Je m'en fous.
Je veux me tirer du pays.
Ils font trop chier.
Ici, ça pue le fric à plein nez.
Et le plus beau...
c'est que personne verra
ce qu'on fait. Ils sont tous là-bas.
Ecoute,
ils m'ont pincé deux fois.
Faut faire gaffe. Le casino
a une licence. Tout est régulier.
T'inquiète. Tu me prends pour qui ?
Je vais pas te mouiller.
Ace voyait Vegas
à sa manière.
Et moi,je le voyais à la mienne.
Comme un territoire vierge.
Truffé de books, de macs
et de dealers que je pouvais tondre.
Où ils allaient pleurer ?
J'ai mis tout le monde au pas.
Et en plus, pour la première fois,
j'ai trouvé un moyen
de ne jamais perdre.
Il avait une combine en or.
Pas scientifique, mais efficace.
S'il gagnait, il ramassait. S'il
perdait, il envoyait chier le book.
Ils allaient pas le castagner.
C'était Nicky, la castagne.
Ça va, la vie ?
T'as mon truc ?
Ton quoi ?
Je croyais que tu voulais miser.
Miser ?
Non, je voulais ramasser.
T'es sûr ?
Un peu, oui !
Je m'y perds.
Tu t'y perds ?
Si je t'encastre la tronche
dans la vitre,
tout va s'éclaircir.
File-moi ce blé.
Excuse-moi.
T'avais la liasse.
Je voulais miser, tu croyais ?
Sur ma tête !
Fais pas le mariole, banane !
Nicholas Santoro nous parle
du premier président.
George Washington est né...
Mais ça a été peinard
pendant quelque temps.
On présentait Nicky et Jennifer
comme un petit couple modèle.
Ace a inscrit
mon fils
chez les minimes.
L'un des entraîneurs était flic.
Mais c'était pas grave.
On faisait ça pour les gosses.
On ne fait pas toujours
un home-run.
Je me tue à le lui dire.
Il a toujours été comme ça.
Bien entendu,
Nicky ne passait pas inaperçu.
Au casino surtout,
où il ne travaillait pas,
les gens avaient pigé.
Moi ? Pourquoi
on m'avait fait venir ?
Pour empêcher les autres bandes
de nous taxer.
Comme ces deux enflés.
Ils comptaient nous baiser
de 200 000 billets ?
C'est ça, espère !
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je bosse.
Tu bosses ?
Ici ?
Je bosse avec lui.
On attend Carmine.
Ouais, on le cherche.
Il était là. Je l'ai vu,
avec sa valise. Il est parti.
Il est parti ?
Il est parti ?
Il a disparu ?
Il est plus là ?
Carmine a disparu.
Il est peut-être allé en face,
ou ailleurs...
Bon, écoute...
- Bonne chance.
- Merci, Eddy.
De la veine !
A toi aussi, Jerry.
Ils n'ont pas signé.
- Leurs papiers.
- Ils n'en auront plus besoin.
Par respect,
on les a juste avertis.
Tous les autres... gaffe !
Comme ces péquenots,
qui ne connaissent pas Nicky.
Ce sont ces tarés
qui donnent le plus de mal.
Tu les chopes, ils reviennent
avec barbe, perruque et faux nez.
On les repère
à leur façon de miser.
Comme celui-là. Des jetons lavande
à 500 l'unité.
Un seul pépin : il devine toujours.
S'il était pas si gourmand,
ça se verrait moins.
Ils exagèrent tous.
Le croupier était faiblard,
mais pas de mèche.
Il ne protégeait pas sa main.
Il soulevait trop haut.
Ce type reluque
la carte retournée du croupier
et fait signe à son copain,
à l'autre table.
C'est ce qu'ils cherchent, ces
entubeurs. Ils écument les casinos
en flairant les croupiers faiblards
comme le lion flaire la biche.
Ici monsieur R. Envoyez Armstrong
et Friday au pit n°2.
Blackjack 19, de face.
Le barbu.
Mademoiselle,
envoyez l'anniversaire. Fort.
Un homme est tombé !
C'est un arrêt cardiaque.
Tout ira bien. Faites de la place.
Ça leur tombe de nulle part.
S'ils s'aperçoivent
qu'ils se sont fait planter
par une pique à bestiaux,
ils regrettent la crise cardiaque.
Cette bande d'enfoirés
plumait la boîte depuis des années.
Voilà ce qu'on fait
aux tricheurs.
Je voulais qu'ils sachent
que les temps avaient changé.
Il fallait faire un exemple :
fini de rigoler.
Par curiosité...
tu tripotais tes jetons
de la main droite.
Tu le fais des deux mains ?
Tu ne peux pas ?
De la gauche ?
J'ai... jamais essayé.
T'es droitier ?
Apprends de la gauche.
Bonsoir.
Une grosse somme,
pour la compter en pubIic.
Il vaut mieux vérifier
dans mon bureau.
C'est plus intime. Au fait,
envoyez
une bouteille de champagne.
Le meilleur, hein ?
Billy Sherbert,
gérant de ce casino.
Vous vous amusez ?
Venez, c'est plus prudent...
J'ai un avion à prendre.
Regarde ce qu'ils ont fait
à ma main.
Je te donne le choix.
Ou bien le fric et le marteau,
ou bien tu te casses.
Choisis.
Je veux partir.
Dis à tes copains
ce qu'on fait aux emmerdeurs.
J'ai fait une bêtise.
Tu l'as dit, connard !
Si vous revenez, on vous éclate
la tête et vous ressortez pas.
La scie, on s'en sert.
On vient pas nous faire chier, ici.
T'as saisi ?
Dégage.
Jette-le. Dis aux flics
que c'est un accident.
En un rien de temps, on a viré
les arnaqueurs indépendants.
Les bénefs grimpaient.
Les dieux nous souriaient,
autant que c'est possible.
Et je me suis compliqué la vie.
Pour un parieur prudent,
j'allais jouer ma vie
sur un coup risqué.
On ne rajeunit pas.
Tu ne crois pas qu'il est temps ?
T'en as pas marre ?
Baisouiller...
Tu veux encaisser ta mise ?
Et faire grimper ta cote.
Je veux t'épouser.
Tu veux être ma femme ?
Sérieux.
Je veux me fixer.
Avoir une famille.
Tu te trompes de fille, Sam.
Je sais qu'on serait
de bons parents.
J'ai 43 ans. Je n'attends plus.
Je te connais assez
pour savoir que je t'aime.
C'est avec toi
que je me sens le mieux.
Et je ne veux plus attendre.
Tu connais des couples mariés
heureux ? Moi non.
Je sais tout ça.
Je me sens proche de toi...
mais ce n'est pas de l'amour.
Je regrette.
Je ne suis pas amoureuse de toi.
Tu comprends ?
Pardonne-moi.
Ça viendra plus ***,
du moment qu'on se respecte.
Le reste viendra peu à peu.
Je suis réaliste.
Je peux faire avec.
L'amour, qu'est-ce que c'est ?
C'est le respect mutuel.
C'est s'investir.
L'attachement qu'éprouve
une personne pour une autre.
Et si on pouvait
partir sur ces bases...
sur ce respect mutuel...
tu t'attacherais de plus en plus
à moi... et ça me suffirait.
Si ça ne marche pas... si on se
plante, qu'est-ce que je deviens ?
J'ai réussi.
Et ça ira de mieux en mieux.
Alors, quoi qu'il arrive,
si ça ne marche pas entre nous,
tu seras à l'abri toute ta vie.
Et s'il y a des enfants,
je te bichonnerai comme...
Tu me fais ton boniment ?
C'est comme je te dis.
Tu seras peinarde toute ta vie.
Je te le promets.
Tu cours le risque ?
Quand je l'ai épousée,
je connaissais les ragots.
Mais je me disais : "Je suis
Sam Rothstein,je la ferai changer."
Ça, c'était Ace. Il a invité les
huiles. Personne n'allait refuser.
Ils avaient tous besoin de lui.
Avec Ace,
t'avais pas de galop d'essai.
Il a assuré sa mise.
Ils ont eu l'enfant
puis se sont mariés.
Il nous a demandé de garder Amy
pendant leur lune de miel.
On adorait la gamine.
Tu sens mes yeux posés sur toi ?
Tu sens
que je vois dans ton coeur ?
Tu me sens dans tes tripes ?
Tu me sens en toi ?
Dans ton coeur ?
Ne me force pas à venir.
Réponds-moi.
Je t'aime.
Tu sais que je t'aime aussi ?
Tu le sais ?
Oui.
C'était la meilleure solution
pour l'instant.
C'est vrai.
Tout va bien se passer.
Promis.
Je te souhaite...
toute la chance possible.
C'est vrai ?
Vraiment.
Oui, c'est...
ce que tu avais de mieux à faire.
Et c'est pas du fIan.
Tu auras ta sécurité.
Ma chérie...
tu auras ta pIace à Vegas.
C'est génial pour nous.
Je serai là pour toi.
Je te laisse pas tomber.
Tu es là, devant moi.
Je te vois pour la première fois,
à l'instant.
Mon coeur s'emballe.
Je te vois à 14 ans.
La toute première seconde
où je t'ai vue.
Une pouliche
haute sur pattes,
avec un appareil sur les dents !
Quand je te regarde,
c'est ça que je vois.
On se rappelle.
Ça va ?
Pourquoi tu pleures ?
Je ne pleure pas.
Tu devrais peut-être moins boire.
Ça va. Je...
Il faut que tu comprennes
Je suis avec... Lester
depuis toute petite.
Je voulais lui dire au revoir.
Je crois que j'en ai le droit.
D'accord.
Cette période de ta vie est finie.
Pas vrai ?
Tu es avec moi maintenant.
Tu es sûre ?
On y va ? Retournons là-bas.
C'est superbe !
Toutes mes affaires !
Oh mon Dieu !
Tu as fait venir
toutes mes affaires...
Essaie-le. Il est à toi.
Tu rigoles ?
C'est quoi ?
Du chinchilla.
Comme c'est doux !
Il est beau, hein ?
Jamais on n'avait été
si gentil avec moi.
Ça fera trop si je les porte tous
le même jour ?
Tu fais ce que tu veux.
Je tiens mes promesses,
ou je les tiens pas ?
Tu es génial.
Les bijoux aussi !
Mais...
il faut les mettre à la banque.
Celui-là, je peux
le garder à la maison ?
Ecoute bien.
Je vais te dire
une chose importante.
Tout ça,
ça ne veut rien dire.
L'argent, ce n'est rien
sans la confiance.
Je dois pouvoir te confier ma vie.
Avec un million en cash et en bijoux
dans une banque à Vegas,
Ginger était tranquille et comblée.
Elle aimait ces conneries.
Mais dans ma branche, faut avoir
du liquide d'arrosage sous la main.
Ripoux et kidnappeurs
ne prennent pas les chèques.
J'ai mis deux millions
en liquide à Los Angeles
au nom de monsieur
et madame Tom Collins.
Pour graisser les pattes
et payer ma rançon.
Et comme je serai en taule
ou dans un placard à ce moment-là,
j'ai donné à Ginger
la seule clé du trésor
qui pouvait me ramener à la vie.
Pour la signature.
Quand elle aura signé,
elle seule aura accès au coffre ?
Personne d'autre, même moi ?
C'est ce que vous voulez ?
Une question.
Vous vous fiez à votre femme ?
Bien sûr. Pourquoi ?
Non, c'est bien.
C'est si rare...
Ça n'arrive jamais chez nos clients.
Avec Ginger et l'argent, j'étais
couvert. Pour plus de sûreté,
j'ai encore changé de poste. Je me
suis nommé chef d'alimentation,
pour éviter
tout problème de licence.
Vegas, c'était le rêve pour moi.
Manque de pot,
Nicky rêvait d'un autre Vegas.
J'ai prêté du fric à 3 points
la semaine, aux croupiers véreux.
Qu'on ne te cherche pas.
Vous n'aurez pas besoin
de me chercher.
En cinq sec, j'ai eu la moitié
des croupiers dans ma poche.
Etape suivante : j'ai tondu
les gros joueurs de poker.
Ses trafics à la mords-moi-le-noeud
manquaient de discrétion.
Des signaux gros comme le bras.
Il croyait qu'on le voyait pas.
Erreur !
Je voulais pas
de ces mecs chez moi.
Qu'il aille se faire voir ailleurs !
Mais que faire ?
Déclencher une guerre ?
Nicky est un caïd.
Impossible.
Fais gaffe.
La brigade des Jeux est partout.
J'ai du bol ! J'ai pas le droit ?
T'as eu du bol toute la semaine.
Ils vont te gauler.
Ace avait tellement les jetons,
il en oubliait
ce qu'on foutait là.
Je voulais lui gueuler
dans l'oreille :
on est à Las Vegas !
On est là pour les saigner à blanc,
connard de youpin !
Il se croit dans un tripot
à romanichels ?
Ça vous dérangerait d'enlever vos
pieds de là et de vous rechausser ?
Ça me dérange.
Je suis pas à la fête.
Cet enfoiré ne veut pas bouger.
Appelle la sécurité.
Ça va ?
Et vous ?
Bien. Rendez-moi service,
enlevez vos pieds de la table.
Va te faire foutre !
Virez-le, sans que ses pieds
touchent terre.
Ouvrez la porte
avec sa tronche !
Monsieur, vous devez partir.
Veuillez nous suivre.
Mon cul, je reste !
Non, tu dégages !
Je t'emmerde !
Tu sais à qui tu t'adresses ?
Espèce de pédale !
Tu sais à qui t'as affaire ?
Une heure après, qui m'appelle ?
Tu savais pas
que ce mec était avec moi ?
Non. Tu sais ce qu'il a fait ?
Il a insulté Billy.
Je reste poli,
il me dit :
va te faire foutre, pédale !
Viens un peu.
Tu traites mon pote de pédale ?
Tu lui dis : va te faire foutre ?
Cul-terreux de merde !
Viens ici !
Va t'excuser. T'as intérêt
à ce qu'il te laisse entrer !
Si tu refais ça,
je te mets une tronche, mon con,
ton chapeau de cow-boy
t'ira plus jamais !
Bouseux !
Sammy,
il savait pas à qui il parlait.
Ni qu'on est de vieux potes.
Il regrette beaucoup.
Accepte qu'il revienne.
Je te jure
qu'il te manquera plus.
S'il recommence, je m'en fous,
il met pIus les pieds ici.
Je m'excuse.
Sans rancune ?
Merci, vieux.
T'enlèves tes bottes ?
Les pieds sur la table ?
Plouc de cul-terreux puant
nourri à la bouse de vache !
Si tu me coules, je t'enterre !
Va t'excuser.
Ace pouvait être "classe", surtout
quand il est devenu une huile.
Il a chipé David et Jonathan
au Palace
en leur offrant
une nouvelle scène et une Rolls.
Il savait attirer le populo.
Il avait des idées chiadées.
Il a fait venir
le show "Femme Fatale" de Paris.
Mais en Europe,
les girls sont flemmardes.
Il fallait les peser pour pas
qu'elles éclatent comme des ballons.
4 kilos en trop.
Expliquez-vous.
Cher monsieur,
- elle aura une amende.
- Pas de "cher monsieur".
Pourquoi a-t-elle
4 kilos en trop ?
"Monsieur Rothstein" suffira.
Quand elles sont sous pression,
cela les perturbe.
Ce sont des prétextes.
Je veux une raison.
Si elle ne maigrit pas,
elle a peur d'être renvoyée.
Elle est renvoyée !
Expédiez-la à Paris.
Arrêtez tout.
- Cette femme est célèbre.
- Pour sa flemme.
Il faut lui reconnaître ça.
Il enfonce le clou où il faut.
Il n'y a qu'à Vegas que la loi
autorise les bookmakers.
Alors, autant en profiter.
Il a nettoyé les rues des tripots
à books et les a rouverts au casino.
Résultat,
en quelques années, tous les autres
casinos essayaient de le copier.
Entre mes innovations...
et l'ardeur de Nicky
au travail...
bientôt, j'ai eu
la plus grosse affaire du coin.
Fais gaffe. T'es déjà repéré.
Quelqu'un se plaint ?
D'après les mecs de la sécurité,
le shérif veut ta peau.
Tu seras sur la liste noire.
Foutaise ! Y a que deux noms
sur la liste noire,
dont l'un est encore Al Capone !
S'ils te mettent sur cette liste,
tu pourras plus entrer au casino.
Faut bien que je gagne ma croûte !
En tout cas, je t'aurai prévenu.
Madame Rothstein,
regardez devant vous.
Apportant un sang nouveau
à Las Vegas,
Sam est devenu
un membre incontournable
du monde des jeux.
En tant que président
du consortium Tangiers,
j'ai la joie d'accueillir Sam
Rothstein dans notre country-club.
Au pays, on me coffrerait
pour ce que je fais.
Ici, on me récompense.
Je reçois
avec grand pIaisir
ce titre de bienfaiteur...
Félicitations.
Sam est si généreux !
Ma grande joie
était de regarder mon épouse
chauffer la salle.
Tout le monde l'adorait.
Comment lui résister ?
Elle avait un charme fou.
On se disputait sa compagnie.
Amenez Amy
à l'anniversaire de Sasha.
Elle irradiait.
Félicitations.
Bonsoir, madame.
Une femme sublime !
Quel veinard !
Merci du compliment.
Un jeune du casino.
Gentil garçon.
Intelligent.
Ce merdeux !
Le lendemain, je l'ai viré.
Ginger
faisait cet effet.
Elle le provoquait.
Tu veux voir celui-là ?
Papa me donne tout ça
parce qu'il m'aime.
Ils l'aimaient, sans savoir...
ce qui la faisait vibrer.
Regarde...
Ginger étant comblée,
je pouvais me concentrer
sur ma spécialité.
Les machines desserrées ?
Par là-bas.
Au fond ? Ramenez-les ici.
On ne les voit même pas !
Et celles à bonus progressif ?
Vous les cachez ?
C'est notre principale attraction !
Je comprends que la recette
dégringole. Amenez-les devant.
J'y vais.
Ecoutez-moi bien.
Il y a trois façons de faire :
la bonne, la mauvaise et la mienne.
Pigé ?
Je comprends.
Je le fais tout de suite. Et merci.
Pas de merci. Faites-le.
Vous devriez le savoir.
C'est vrai ! Mille excuses.
J'ai fini par bosser
18 heures par jour.
C'est Ginger qui profitait
de la grande vie.
Suivez-moi.
J'ai une meilleure table. Navré.
Qu'est-ce que tu as dit à ce taré ?
Que j'étais madame Sam Rothstein.
Au moins,
ça te sert à quelque chose !
Ça n'a pas fait un pli.
Ce que je craignais est arrivé.
Nicky s'est fait virer
de tous les casinos.
Maintenant, plus question
qu'on me voie avec lui.
Quelle connerie !
"Il menace
"l'industrie des jeux. Tous les
casinos lui seront interdits.
"Les casinos paieront
100 000 dollars d'amende
"chaque fois qu'il s'y montrera."
Putain, tu y crois ?
Oui. T'es sur la liste.
"...à la réputation
peu reluisante."
Les enfoirés !
Je peux y couper ?
Non. Pas moyen.
Disons que... par exemple...
je veux aller
au restaurant du casino,
acheter un sandwich ?
Oublie.
Tu peux même pas aller au parking.
C'est pas de la rigolade.
Je suis baisé.
C'est le terme qui convient.
Il pouvait pas se faire à l'idée
que la liste noire, c'est sérieux.
Etre interdit de casino, c'est une
chose. Mais si tu es listé,
ton nom est gravé dans la tête
de chaque agent du F.B.I.
Ton voisin, c'est Al Capone.
Mais il s'en foutait.
Faut que je trouve une combine.
Ils vont pas me virer.
Ils me virent pas. Je reste.
Je les emmerde !
Bon, ils m'avaient fait ce coup-là ?
J'ai monté mon business.
Du jamais vu à Vegas. J'ai fait
venir mon petit frère Dominic
et des flibustiers de chez nous.
On a fait cracher les flambeurs,
les patrons de casino, les books...
En pleine ville.
J'avais de la bonne racaille.
Y avait Sal Fusco,
un super casseur d'hôtel...
Jack Hardy, qui avait bossé dans
les coffres-forts et tiré 6 ans...
Et Bernie Blue. Il neutralisait
n'importe quelle alarme.
Comme au bon vieux temps.
Et j'ai ouvert une bijouterie,
la "Ruée vers l'or".
Des fois,j'allais faire un casse,
pour le plaisir.
J'aimais pas que mes clients me
regardent. Je tournais leurs photos.
C'est long !
T'as vu l'engin ?
Ça vient.
Apprends à les ouvrir
si tu veux pas les emporter.
Ces pierres ont des défauts.
Si cet enculé de Pepe nous entube,
il a intérêt à repartir
en chameau
au Nigéria !
Appartement K.
SeuIs ?
Seuls.
- Ils sont sortis ?
- Oui, c'est bon.
Il avait des rabatteurs.
Réceptionnistes...
portiers...
chefs de partie...
secrétaires...
Ils touchaient tous leur part.
Ils étaient prudents.
Ils débranchaient les alarmes.
Ou alors,
ils foraient à la perceuse
et finissaient les murs au marteau.
Nicky raflait tout.
Vegas n'avait jamais
connu un type pareil.
Ce con se croyait au Far-West !
L'arrivage de diamants d'Israël !
Et alors, bordel ? Fallait bien que
je fasse mon beurre !
Ce diamant
a des défauts.
- Pas du tout.
- Je m'y connais.
Je fais ça depuis 25 ans.
Nettoie ta putain de loupe.
La marchandise locale,
je l'envoyais en Arizona ou à L.A.
J'avais des "nègres du désert".
Vous tenez salon ou vous achetez ?
Je parle sa langue. On discute.
40 000 pour le lot.
20 000, dernier prix.
Tout d'un coup, il parle anglais !
Bon, grouillons. 25 000.
Chez moi,j'avais une chambre forte
pour la marchandise de luxe.
A la bijouterie,
c'était trop risqué, rapport
aux flics, et pour ne pas tenter
mon équipe.
J'avais la seule clé.
Jennifer s'en foutait.
Elle s'écroulait tous les soirs
devant la télé.
Tout ça, c'était qu'à moi.
Je renvoyais rien au pays.
Valait mieux pas.
J'avais pas le droit de me sucrer.
Les pontes ramassaient un max.
Fallait pas faire de vagues.
L'équipe a eu sa part ?
Oui, tout le monde.
C'est pour ça
qu'il y avait pas
de flibuste, avant.
Mais combien je pouvais
caser dans mes placards ?
Dans ce type d'opérations,
il faut vous préparer
à accuser des pertes.
J'ai placé de l'argent légalement,
avec Charlie Clark,
le banquier d'Ace.
Vous m'arrangerez ça ?
Je vous donne 50 000 en liquide.
J'ai encore
blanchi du blé autrement,
comme dans mon restaurant.
C'était mon frère Dominic
qui le tenait.
Enculés !
Et voilà, les hommes.
Bon appé***.
Que la merde t'étouffe !
Nicky, les restaus,
ça avait toujours été son truc.
Il a toujours fait du fric avec.
A Vegas, il avait la Tour Penchée.
C'était un endroit à la mode.
Une cantine
pour hommes politiques,
danseuses et stars de ciné.
Sam veut que tu l'appelles
quand tu auras une minute.
Tu fais ses commissions ?
- Pour un pourboire !
- Il me les envoie tous.
Bon appé***.
Bien sûr, ce que Nicky préférait,
c'étaient les danseuses.
Pour elles, la star, c'était lui.
Tu me présentes pas ?
- Voici Shelley.
- Bonsoir, Shelley.
Stacy.
Nick.
Allons dîner.
On va visiter la cuisine, d'abord.
Excusez-nous.
Suivez le guide.
Que des produits frais.
Le pain vient de chez moi,
le poisson de Californie.
Ce qui fait une grande cuisine,
c'est le veau allaité par la mère.
C'est ça, le secret. Il est blanc
comme neige. Ici, le veau est rose.
Pousse-toi, chérie.
Le veau rose, tu peux
taper dessus deux jours,
il deviendra jamais tendre.
J'avais le fric,
mais on me guettait.
Des mecs à qui je dois.
Je le leur ai filé.
J'étais obligé.
Tu dis que t'es un homme ?
T'es une raclure de chiotte,
un flambeur dégénéré !
Avec deux gamins à la maison !
Je t'ai filé l'argent
du loyer, de la bouffe
et du chauffage.
Ta femme a appelé.
Le chauffage est coupé, putain !
Et tu me racontes
que t'as pas joué ?
Non ? T'as pas joué ?
N'essaie pas de me baiser.
Fais pas le con avec moi !
Tu me prends pour une bille
devant tout le monde ?
Dis que t'as joué ce fric de merde,
et je paie ton chauffage à la con !
T'as joué ?
Espèce de détraqué !
Deux gosses, bordel !
Tiens. Mets les voiles !
C'est ça, merci. Si tu déconnes
encore, je te descends !
Combien tu en veux ?
Deux.
Mais à 6h30 du matin,
sa journée finie,
où qu'il soit, quoi qu'il fasse,
il rentrait préparer
le petit déjeuner de son fils.
Un peu de beurre, mais pas trop.
Tu sais pourquoi ?
- Pourquoi ?
- Ça bouche les artères.
Ce que tu es intelligent !
Mange.
Deux fois par mois, Marino amenait
aux pontes une part de mes bénefs.
Pas une grosse part, mais merde !
Ils étaient à 2500 kilomètres.
Personne peut voir aussi loin.
Leur planque, c'était un garage
où Remo et ses potes
comptaient leurs millions.
Les flics savaient, mais...
ils s'arrangeaient entre eux.
Nicky te salue.
Je savais faire ronronner les vieux.
S'ils me donnaient un job,
pour leur faire plaisir,
je fignolais le boulot...
au petit poil.
Comme quand Tony Dogs,
la nouvelle terreur,
a fait un carton
dans un bar de Remo.
L'enflure !
Il descend deux hommes à Remo
et une pauvre connasse de serveuse
qui faisait des heures sup !
Il allait comprendre sa douleur,
le mec !
Je veux les noms
de tous ses coéquipiers.
Et je me fous de ce que tu lui feras
pour les avoir. Pigé ?
Je m'en occupe.
Sincèrement, j'ai fini
par l'admirer, ce con.
J'ai jamais vu
un Irlandais aussi coriace.
Blindé,
le fumier!
Deux jours et deux nuits
à lui éclater la gueule !
Des pics à glace
dans les couilles !
S'il me donne pas un nom,
je lui donne le tien, Frank !
Il l'ouvrait pas.
Tu aurais dû causer.
J'ai dû lui flanquer
la tronche dans un étau.
Dogs, tu m'entends ?
Anthony,
ta tête est dans un étau.
Je l'écrabouille
comme un pamplemousse
si tu me donnes pas un nom.
M'oblige pas à faire ça.
Me force pas à être méchant.
Va te faire foutre.
Le fils de pute !
Deux jours et deux nuits !
Me faire foutre ?
Salope !
Que ma mère
aille se faire foutre ?
Enfoiré d'enfant de salope !
Merde !
Parle !
Charlie M.
Tu m'obliges à te faire gicler
un oeil pour protéger cette merde ?
Charlie M. ?
T'es compIètement demeuré !
- Tue-moi, putain !
- Te tuer ?
Enfoiré de connard !
Frankie,
rends-lui service.
Le bruit s'est répandu :
on avait enfin
un vrai gangster dans cette ville.
Nicky était
le nouveau caïd de Las Vegas.
7 partout ? Trois jackpots
de 15 000 dollars ?
Vous savez les probabilités ?
Ça doit se chiffrer en millions.
En 20 minutes ?
Et vous n'arrêtez pas ces machines ?
- Vous ne m'appelez pas ?
- Je n'ai pas eu le temps.
Vous n'avez pas vu l'arnaque ?
Pour déterminer ça...
C'était évident : ils ont gagné !
C'est un casino.
On gagne, parfois.
Vous commencez à me gonfler !
Vous me prenez pour un con ?
Il était clair qu'on avait
trafiqué les cylindres.
Sur une machine,
une chance sur un million.
Trois de suite,
c'est des milliards ! Impossible !
Ça tourne pas rond chez toi ?
Au second jackpot, t'as pas pigé ?
T'as pas vu qu'ils te baisaient ?
Vous allez un peu loin...
Plouc de merde ! Je me farcis
ta gueule depuis des années !
Tire tes fesses ! Dégage !
Vous me renvoyez ?
Non ! Je te vire !
Vous le regretterez.
Si je te gardais, oui !
On n'agit pas ainsi.
Si t'as rien vu,
t'es trop con pour ce job.
Sinon, t'es compIice.
En tout cas, dégage !
Ce mec, c'est une affaire classée.
On ne peut pas le virer.
C'est le beau-frère du shérif.
Et alors ? Tous ces cow-boys
sont shérifs ou cousins d'un shérif.
Ils me font chier.
Il est chez lui. Son oncle est
procureur. Et il a d'autres parents.
Il faut le réintégrer.
Vous êtes aux finances, à l'étage.
En bas, ça n'a rien à voir.
J'ai des milliers de joueurs.
500 croupiers.
Ils cherchent à me voler
en permanence.
Je dois montrer
que je les ai à l'oeil,
qu'aucun détail
ne risque de m'échapper,
tant que je suis là.
Regardez.
- Quoi ?
- Le vôtre...
et le mien. Il n'y a rien !
Votre muffin
est truffé de myrtilles.
J'en ai pas !
C'est une blague ?
Si je ne fais pas tout moi-même...
Où allez-vous ?
Vous en mettrez le même nombre.
Le même nombre de myrtilles
dans chaque muffin.
- Ça prendra un temps fou !
- Je m'en fiche.
Mettez-en le même nombre
dans chaque muffin.
Tu veux maman ?
Il faut que je te parle.
J'ai besoin d'argent.
Combien ?
Plus que d'habitude.
Retire-le de ton compte.
Il est plein.
Je pourrais, bien sûr...
Seulement...
il me faut plus.
25 000 dollars.
25 000 ?
Pour toi ?
Pourquoi il te faut autant ?
Ça change quoi ? J'en ai besoin.
Je demande.
C'est pas une boîte de popcorn.
Je sais.
N'en faisons pas une pendule.
On va pas se disputer. C'était
important pour moi. Laisse tomber.
Je voulais
me faire plaisir.
Qui se dispute ?
Dis-moi ce que tu veux en faire.
Tu peux pas me le dire ?
Maintenant, je veux le savoir.
Ma femme vient me demander
25 000 $. Tu veux une fourrure ?
Si c'est ça,
je te l'offre.
Ce n'est pas l'argent.
Pour quoi faire ?
J'ai le droit de savoir.
J'ai toujours été indépendante.
Je n'ai jamais rien demandé.
Tu m'obliges à supplier.
C'est humiliant.
Je me sens mal.
25 000 dollars.
Je ne veux pas que tu te sentes mal.
Je veux pouvoir me fier à toi.
Avoir confiance.
Je dois pouvoir te confier ma vie.
Tu comprends ?
Je peux ?
Je peux te faire confiance ?
Réponds-moi.
Je peux te faire confiance ?
Tu peux.
Alors,
pourquoi tu veux ce fric ?
Elle sort de la banque.
Bon, je la suis.
Tu as un drôle d'air.
Ça veut dire quoi ?
J'ai l'argent.
Ça va, Les ?
C'est bien Lester ?
Si je me souviens,
c'est toi le tricheur,
l'escroc du golf,
le mac de Beverly Hills ?
Je me trompe ?
Je savais pas
que tu étais braqueur.
Mais si tu l'es devenu...
prends mon fric aussi.
Tu as déjà le sien.
C'est ma femme.
Regarde-moi.
Tu le savais ?
Tu sais
que c'est ma femme ?
Regarde-moi !
- Je le sais.
- Tu le sais ?
Si jamais tu reviens...
une seule fois...
lui prendre son blé... viens armé.
Là, peut-être, t'as une chance.
Sois un mec, pas un marlou !
Fais-moi une fleur.
Casse-toi.
Laisse-moi avec ma femme.
Lève ton cul et dégage !
Enflure de merde !
La nuit
où tu lui as dit au revoir...
il n'a pas dit : "Ne te marie pas.
J'arrive, je t'épouse ?"
- Non.
- A la pIace, il a dit quoi ?
"Baise-le.
Plume-le jusqu'au trognon."
Viens voir un peu.
Dis-leur d'arrêter !
Ce n'est pas sa faute !
C'est ma faute !
Tu l'as pas fait toi-même,
dégonflé !
Quelle merde, ce mec !
Il a envoyé des mecs de l'hôtel
le tabasser.
Il voulait pas le faire lui-même.
Ça lui aurait sali les mains !
Qu'est-ce qui l'obligeait
à faire ça ? Dis-moi.
C'est pas sympa, mais...
Sans blague !
Comprends-le. Il croit que ce type
te fait chanter ou t'exploite.
Je lui ai tout dit avant le mariage.
Ça lui tombe pas du ciel !
Ah bon ? Je ne savais pas.
Je donne un coup de main à un ami.
Et alors ?
La première fois
que je vous ai vus ensemble,
il était tellement heureux !
Je sais, c'est un chieur
de youpin, mais...
je ne l'ai jamais vu réagir comme ça
avec personne d'autre.
Il est fou de toi.
C'est le grand amour.
Je savais à quoi je m'exposais...
que tout pouvait
se casser la gueule.
Je suis une gagneuse. Je ne vais pas
me fourrer dans ce guêpier
sans couvrir mes arrières.
Ça, c'est clair.
Il a mis de côté des bijoux
pour moi. Un paquet.
Du premier choix ?
Pour combien ?
Tu veux les voler ?
Par curiosité. Je me demande
combien il a investi là-dedans.
Un million de dollars,
peut-être plus.
Tu vois bien. C'est pas rien, ça.
Un million en bijoux.
Ça prouve qu'il est dingue de toi.
Je n'aurais jamais dû l'épouser.
Il est Gémeaux.
Triple Gémeaux. La dualité...
Ce sont des serpents.
Tu ne peux pas te fier à un serpent.
C'est vrai.
Je vois ce que tu veux dire.
Ecoute, Ginger...
je n'ai pas la solution...
et ce n'est sans doute pas
ce que tu veux entendre.
Tu es furax contre Ace.
Et ça se comprend. Mais...
essaie de faire avec.
Vas-y mollo. Tu verras après.
Il a failli le tuer !
Il n'avait pas à le tabasser.
Je ne couche pas avec lui ! Je dois
me cacher pour voir mes amis.
Il pète les pIombs, ou quoi ?
C'est parce qu'il t'aime.
Il est jaloux, il s'inquiète.
Il s'en branle,
de ce que je fous !
Je vais voir
ce que c'est que ce merdier.
Je lui parlerai.
Merci...
de me supporter.
Vas-y mollo
avec l'anti-gel.
Ça empire les choses.
Tu es belle. Ne te bousille pas.
Ça fout en l'air, ce truc.
Tu es un ange.
Je ne veux pas te voir malheureuse.
C'est rien.
M. Pat Webb, chef de la police
du comté, est arrivé.
Une minute.
Un instant.
Puis-je vous offrir quelque chose ?
Non, merci, ma p'tite dame.
Qu'il entre.
Appelez dans 4 minutes.
Pat Webb.
Ravi.
On m'a parlé de vous.
Les affaires tournent !
Une vraie pluie d'argent...
Merci de recevoir
un pauvre fonctionnaire.
Asseyez-vous donc.
Je me suis déplacé pour...
arrondir les angles
sur une certaine affaire.
Vous l'ignorez peut-être, mais...
Don Ward est très apprécié ici.
Il a beaucoup d'amis.
Sa famille, leur fortune,
sont très anciennes.
Les amis votent...
la famille vote.
C'est important pour moi.
Et pour vous.
Si vous envisagez
notre petit problème
du bon bout de la lorgnette,
pardonnez-moi, mais peut-être
qu'il ne méritait pas
d'être renvoyé.
Désolé. Nous étions touchés
sur 3 machines et il n'a rien fait.
Donc il est complice, ou alors...
pardon, mais il est trop con.
En tout cas, je ne peux le garder.
Avant de montrer du doigt
ce cher Don,
faut avoir des preuves
à l'appui.
Si j'en avais, il serait en prison.
Souhaitez-vous que...
la commission des Jeux
fouine dans votre casier
ou celui de vos amis gangsters ?
Cette remarque est déplacée,
et même calomnieuse.
Vous n'avez pas à contester
mes choix. J'ai tout fait
pour rester indulgent envers lui.
Il est faibIe, il est incompétent,
il nuit à nos affaires.
Je ne peux rien faire de plus.
Vous avez mis dans le mille.
Ce vieux Don est empoté
comme un bourricot.
Mais...
c'est mon beau-frère.
Vous me rendriez service, si vous
trouviez moyen de le reprendre.
Ça, je ne peux pas.
Je sais qu'il est votre beau-frère,
j'aimerais vous aider,
j'adore rendre service, je vous
respecte, mais je ne peux pas.
N'y aurait-il pas
un poste quelconque...
même pas très reluisant ?
Désolé, il est trop incompétent.
Et, pire encore, il n'est pas fiable.
Voilà. Mille excuses.
Vos pareils ne pigeront jamais
comment ça se passe dans le coin.
Vous êtes nos invités.
Vous vous croyez chez vous.
Ben vous voyez, l'ami,
vous êtes pas chez vous.
Mais on va vous y renvoyer
si vous embêtez le gouverneur.
Merci quand même.
Sans problème.
Sans rancune.
Et comment !
Où sont mes cachets ?
Déjà, tu bois trop.
En plus, tu prends mes cachets ?
Je les ai pas pris.
Pour mon ulcère, j'en prends
la moitié d'un. La moitié !
Quand j'ai très mal ! J'en avais
pour 3 mois. Tu en as fait quoi ?
T'avais qu'à pas le tabasser !
Je voulais juste l'aider.
Je couche pas avec lui !
Qu'est-ce que j'en sais ?
Tu peux pas m'empêcher...
Je dis...
tu peux pas m'empêcher
d'avoir des sentiments.
Ecoute...
Je fais du mieux que je peux.
Tu es ma femme, nom de Dieu !
On doit te respecter.
Les gens...
Je vais te dire un truc.
Je m'en tape !
Je me tire.
Ecoute-moi.
Il faut que tu te reprennes.
Tu comprends ?
Tu bois trop, ça devient sérieux.
Je vais t'inscrire à une cure.
Il y en a de très bien.
J'en ai pas besoin.
Si. C'est discret.
Pas de noms dans les journaux.
C'est tout ce qui t'inquiète !
Tu ne m'aimes pas.
- Mais si, je t'aime.
- Non.
Comment peux-tu dire ça ?
Tu es une femme superbe.
Tu te détruis.
T'as pas besoin de ça.
Ni de ce tapeur.
Je te connais par coeur. Tu es une
tigresse. Tu es plus forte que moi.
Quand tu t'y mets,
tu es capabIe de tout.
Tu vas y arriver.
Je vais essayer.
Vraiment.
Ne te mets pas en colère.
J'y arriverai.
Malgré les emmerdes, en salle
des comptes, ça valait le coup.
Le fric pleuvait toujours...
et les valises faisaient la navette.
Et croyez-moi : ici,
quand le fric roule, tout roule.
Manque de bol,
au bout d'un moment,
les pontes ont remarqué
que les valises devenaient légères.
Attends.
Tu me dis que le pognon qu'on pique,
on se le fait piquer ?
Que quelqu'un nous vole ?
On se casse la fiole,
et on l'a dans l'os ?
C'est le business.
Ça s'appelle lâcher du lest.
Mes couilles !
Je veux notre voleur.
Même John Nance, l'écrémeur
en chef, savait que c'était fatal.
Le mec qui t'aide à faucher,
même si tu le graisses bien,
il te gratte toujours
un chouya en plus.
C'est logique, non ?
Faites entrer ça dans la caboche
de ces vieux macaronis !
A quoi bon écrémer si on se fait
écumer ? Ça bousille le commerce.
Ils volent
parce que ce sont mes gars.
Faut leur donner du mou.
Mais le mou, ça leur
restait sur l'estomac. Alors...
ils ont chargé Piscano,
le sous-boss,
d'empêcher tout le monde
de leur gratter leur gratte.
Mais Piscano était nul.
Il faisait tout foirer.
Personne se doutait où ça mènerait.
Sinon, ils auraient prié
à pleins chapelets !
Retournes-y.
Encore ?
On ne m'a pas payé mes frais.
QueIs frais ?
Je paie tout de ma poche
et je vois rien revenir !
Tu dois repartir.
- Alors je tiendrai mes comptes.
- Ça va pas, non ?
Pour le percepteur ?
Plus question que je raque
si on me rembourse pas.
Pourquoi on se fatigue ?
Tu vas t'en payer une tranche.
Je t'invite.
Faut pas déconner !
Mais toutes les prières du monde
n'auraient rien pu y faire.
Incroyable !
On avait conclu un marché.
Phil Green, monsieur Mains-Propres,
avait une associée.
Et quand elle a réclamé
sa part des bénefs...
Tu oses me faire ça ?
Tu as tort !
J'ai raison !
Green a noyé le poisson.
Tu t'en tireras pas comme ça !
Elle a fait un procès.
Affaire Anna Scott
contre Tangiers
et son président Philip Green.
J. Marmot pour M. Green.
M. Logan pour Anna Scott.
Le verdict est équitable
et je m'en réjouis.
Y a un pépin.
Ça s'est mal passé.
Green doit montrer les comptes.
Dire où il a eu les crédits...
C'est pas bon.
Côté Cour, ça baignait pour elle.
Mais avant qu'elle compte son fric,
les ancêtres ont tranché
la question hors tribunal.
Ils m'ont envoyé.
- L'assassinat d'Anna Scott...
- Comment ?
On l'a tuée
d'une balle dans la tête.
Vous étiez associés ?
Son avocat l'affirme.
Nous avons fait un peu d'immobilier,
il y a longtemps.
C'est un crime mafieux ?
Connaissez-vous
le tueur au calibre 22 ?
Nicky n'était plus le seul à avoir
les flics sur le dos. Green aussi.
Notre couverture
était sale !
Alors j'ai donné des interviews
pour montrer qu'au casino,
tout était réglo.
Vous prenez des décisions
à sa place ?
Green est rarement ici.
L'immobilier lui prend
tout son temps.
En son absence,
c'est vous le patron.
Je suis à la disposition
de notre président...
et je suis responsabIe
des affaires courantes.
Donc vous êtes le patron.
En un sens, on pourrait dire que...
je suis le patron
quand M. Green n'est pas là.
On peut dire ça.
Vous avez lu ?
Ça parle de Rothstein.
"Le bookmaker du Midwest
lié à la mafia...
"dit être le vrai patron du casino."
Incroyable, non ?
Il a dit ça ?
Bien sûr. C'est écrit.
Est-ce qu'il a déposé
une demande de licence ?
Il faut voir le fichier.
Si c'est pas trop vous casser
la nénette, regardez ça de près.
Faudra peut-être flanquer
ce youpin dehors.
La commission des Jeux
mène une enquête sur...
la licence professionnelle
de Sam Rothstein,
patron du casino Tangiers
et ami d'enfance...
du caïd de la pègre,
Nicky Santoro.
Rothstein pourrait
se voir interdire...
Je veux voir le blanchisseur
chez Marie.
Ce n'est pas possible.
Il faut réserver.
J'entrerai par le service, à 9 h.
L'épreuve de force
entre la commission
et "Ace" Rothstein
se durcit.
Nous analyserons les efforts de
Rothstein pour obtenir une licence,
en dépit des allégations sur ses
liens avec le grand banditisme.
L'amitié de Rothstein
pour le truand Nicky Santoro
lui coûtera-t-elle son casino ?
L'autorité des lois est-elle menacée
par une amitié d'enfance ?
Ne force pas trop sur ce truc-Ià.
Viens, je t'aide...
On parle affaires.
Allez, descends...
Ne vous inquiétez pas
pour ces histoires.
C'est de la basse poIitique.
Tu veux un verre ?
- Charlie, un autre ?
- Volontiers.
Pas pour moi.
Ça va, M. CIark ?
On n'arrive pas à vous joindre !
Je suis débordé.
Vous auriez pu
au moins me rappeler.
Nicky...
nous avons déjà parlé de ça.
Je vous ai expliqué qu'il fallait
vous attendre à subir des pertes.
Je veux mon argent.
Vous allez me passer à tabac ?
Je crois que...
vous vous méprenez sur mon compte.
Pour que tout soit bien clair, je
vais vous expliquer ce que je fais.
Exemple :
demain, je me lèverai tôt,
je me baladerai jusqu'à la banque,
je viendrai vous voir et...
si vous n'avez pas mon argent,
je vous ouvre le crâne en public !
Et quand je sortirai de prison...
si tout va bien,
vous sortirez de votre coma.
Et là, rebelote !
Je vous ouvre encore le crâne !
Parce que je suis con.
La prison, je m'en fous. C'est
mon métier. Voilà ce que je fais.
Vous, vous faites quoi ?
Vous fauchez impunément.
Tu m'as claqué mon fric.
Tu me le rends
ou je te claque la cervelle !
Y a pas de Sam !
C'est entre nous.
Demain matin.
Essaie de me baiser, gros lard !
Il a pigé ?
Tu es fou ? C'est un mec réglo.
Tu peux pas faire ça.
Il va courir au F.B.I.
J'emmerde le F.B.I. Ce con m'évite
depuis trois semaines.
Et toi, tu me fais la leçon ?
Non, mais tu dépasses les bornes.
T'as perdu la tête ?
Toi, t'as perdu tes couilles ?
Je m'installe à mon compte,
et je vois grand. Tu le sais, non ?
Comment je peux compter sur toi ?
Ça va changer par ici,
et si tu veux être sur le coup,
laisse-moi mener la barque !
Comprends ma situation. Des
milliers de gens dépendent de moi.
Je tourne à cent millions par an.
Tout ça, c'est terminé
si je n'ai pas ma licence.
Et si ça va mal pour moi,
ça ira mal pour un tas de gens.
Oublie ta licence !
Si je plante mon drapeau,
t'en auras rien à foutre !
Plus je cause avec toi, moins
je te sens prêt à faire équipe.
Faut le dire !
Je ne veux pas faire équipe
avec toi.
Je ne veux pas me mouiller.
Je veux une affaire régulière.
Je veux ma licence.
Je veux être peinard.
"Je suis le patron."
C'est peinard ?
C'est sorti de son contexte.
Demande à...
Au pays, ils s'en foutent,
du contexte. Ça la fout mal.
Chaque fois que t'es à la télé,
on parle de moi. Ça, ça la fout mal !
Putain, qu'est-ce qui t'es arrivé ?
Et toi ? T'as disjoncté !
Moi ? Tu t'es vu ?
On dirait John Barrymore !
Avec ton peignoir rose...
et ton fume-cigarette !
J'ai disjoncté ?
Excuse-moi, mais
il y a un peu trop de gens
à qui tu manques de respect.
Même ta femme.
Ma femme ?
Qu'est-ce que ma...
Elle est venue me voir. Elle est
perturbée par l'histoire de Diamond.
Tu es son confident ?
Tu lui as dit quel rôle tu as joué ?
Non. Pour quoi faire ?
Ça n'a rien à voir.
Elle a les boules.
Et toi, tu es dans la merde !
Te mêle pas de ma vie privée.
Toi, ça te plairait pas.
Elle est venue me parler.
Je devais l'envoyer sur les roses ?
C'est pas tes oignons.
Y a des choses qu'on ne fait pas.
Il y a huit jours,
c'était mes oignons !
Quand t'as besoin de moi,
tu viens me chercher !
Comme toi, pour que je te sorte
d'une de tes merdes !
Faut que j'arrange
le coup avec ce mec.
Il va courir au F.B.I.
T'as la tête plus grosse
que ton casino.
J'avais pigé.
Très peu pour moi.
Nicky voulait prendre le pouvoir.
Se faire Gaggi,
les valises de bénefs. S'attaquer
à tout et à tout le monde.
Et il demandait plus la permission
pour ses écarts de conduite.
Un patron de casino
se fait descendre.
Les flics interrogent Nicky.
Un croupier du Sirocco,
ils interrogent Nicky.
Des mouchards dans des malles...
Nicky.
Un avocat...
idem.
Et quand des types endettés
ont disparu,
le nom de Nicky a paru à la une.
Ils l'ont interrogé pour des tas
de meurtres, mais ils l'ont relâché.
Jamais de témoins.
On me foutait tout sur le dos.
La moindre petite merde.
Ne vous faites pas renverser.
Un con glissait sur une peau
de banane, c'était ma faute !
Ça suffit. Gentil. Bien sage...
Et les pontes
qui pleurnichent
parce que ça roule pas
sur du velours !
Dans ma branche,
y a pas de velours, désolé !
Je me farcis des brutes dégénérées.
Les pontes, ils s'en branlent !
Sur leurs gros culs, à boire de
l'anisette ! Moi, je vais au charbon.
Merde, ils croient
que c'est fastoche ?
Frankie...
on a trouvé la tête d'un type
dans le désert. T'es au parfum ?
Ils en font tout un fromage.
C'est dans les journaux.
Que faire ?
C'est pas bon.
Va lui dire... de veiller au grain
un peu mieux que ça.
D'accord, Remo.
Ces empaffés de pontes ! Ils fument
leurs cigares et ils bouffent...
leurs boyaux de porc.
Moi, pour causer,
je vais à un arrêt de bus !
Ils en ont rien à foutre,
tant qu'ils ont leur part.
Ils se plaignent.
Qu'ils pleurent !
Je me farcis tout le boulot.
Les chieurs, je les emmerde !
A toi de voir.
S'ils veulent la guerre,
je suis prêt.
J'ai qu'à en dégommer 4 ou 5,
et tout le reste suivra.
Coucou,
les enflures !
Je vous vois, salopes !
Nicky attirait la meute sur lui,
mais aussi sur moi.
Le F.B.I. guettait chacun
de ses gestes, mais...
il s'en fichait.
Ils me surveillent ?
Merde, je les surveille aussi !
J'ai cassé ma tirelire,
je m'en tape.
J'ai acheté le même matos
anti-mouchard
que ces fumiers de la C.I.A.
Fréquences radio-police,
systèmes anti-brouillage du F.B.I.,
caméras qui voient dans le noir...
Grâce à ça, ces charognes
n'ont jamais pu me coincer
une seule fois.
Mon boulot est en jeu
et lui, il se marre !
Il a tous les flics aux fesses
et il joue au golf.
Ça ne pouvait pas tomber plus mal.
L'audience
pour ma licence arrivait.
Si je suis cuit,
où je vais ?
Vous avez fourni ces documents...
La commission s'en souviendra.
Je ne demande
qu'une audience impartiale.
Vous l'aurez.
Passons à autre chose...
Parlez-nous un peu de...
Kansas City.
Putain !
Il compte atterrir sur le golf ?
C'est des enfoirés du F.B.I. !
Ils l'avaient tellement maté
qu'ils étaient tombés en panne.
La poisse !
Sous le nez des inspecteurs !
On vise l'avion.
Pour couronner le tout,
il y a eu Piscano,
le sous-boss de Kansas City.
Il tenait l'épicerie
où arrivaient les valises.
Ils se battent encore
pour leurs valises.
Je repars à Vegas
et ça me coûte encore 2000 billets !
Il râlait sur ses voyages
à Las Vegas
devant son beau-frère
et sa mère. Sans arrêt.
Mets-y le holà,
ou tu l'as dans l'os.
T'inquiète, j'ai tout noté là-dedans,
putain ! J'ai les reçus...
les factures... Tout y est.
Depuis quand tu parles comme ça ?
Si Nance m'embête,
je lui arrache les yeux,
à ce taré !
Encore !
- J'ai dit : taré.
- Ça suffit !
Pardon.
Le pompon !
Qui aurait cru que le F.B.I.
avait mis l'épicerie sur écoute
pour un vieux meurtre, arrivé Dieu
sait quand et Dieu sait pourquoi ?
Qui sait s'il se sucre pas ?
Ce Nance de merde ramène 2 valises.
Pourquoi pas trois ou quatre ?
Personne le voit,
en salle des comptes.
On peut pas surveiller notre blé !
Ces cons de cow-boys !
Il a peut-être des mecs à lui.
Ils sont peut-être de mèche,
ces cons !
Si c'est Green, je le bute !
Il me revient pas,
et j'ai du flair.
Ce tas de merde !
Je vais aplatir ces deux salauds
à coups de pelle !
Pardon, maman,
ils me rendent chèvre.
- Je suis tout retourné.
- Bon, ça suffit.
J'en peux plus !
Partir, revenir...
Calme-toi,
tu vas faire un infarctus.
Ils tombent en plein
sur ces histoires de Vegas,
de casinos, de valises...
On était bien !
Si je m'en occupe,
je vais les rétamer !
Oui, je vais m'en servir,
des pelles !
C'est toujours moi qui raque !
Et je vais, et je viens...
Incroyable !
WASHINGTON, D.C.
Tous les fédéraux du pays avaient
les oreilles grandes ouvertes !
Faut tout faire soi-même.
Fais comme tu l'entends.
Ce Piscano a fait couler
tout le navire.
Messieurs de la commission...
1980
Quand le grand jour arriva,
j'étais prêt.
Et confiant.
Il suffisait que j'expose mon cas.
Parmi ces documents,
un rapport du F.B.I.
qui disculpe
M. Rothstein
de tout crime ou délit...
Avant de poursuivre...
Inscrivez...
La commission va adopter
une motion rejetant la demande.
Rejetant ?
Adoptons-nous cette motion ?
Je soutiens la motion.
Est-elle votée ?
Votée. L'audience est levée.
Levée ? Vous plaisantez ?
Vous m'avez promis une audience.
Vous n'avez même pas regardé
le rapport du F.B.I.
Quand vous étiez mon invité
au Tangiers,
ne m'avez-vous pas promis...
Jamais votre invité.
Jamais... Je ne vous rinçais pas
trois fois par mois au Tangiers ?
J'aimerais répondre.
M. Rothstein persiste.
Il ment.
J'ai été
une seule fois au Tangiers,
dîner avec M. Greenstein.
J'étais à ce dîner ? Dites-moi !
J'étais à ce dîner ?
Vous étiez... dans l'immeuble.
Vous savez que j'y étais !
Vous m'avez juré
que j'aurais
une audience impartiale !
Vous le niez ?
Accordez-moi au moins
que j'étais à ce dîner !
Au moins ça !
Vous y étiez.
Merci de ne pas
me traiter de menteur !
Bonsoir, chers amis.
Une audience de routine
a tourné au vinaigre hier,
quand le directeur du Tangiers,
"Ace" Rothstein,
a accusé la commission des Jeux
de corruption et d'hypocrisie.
Je vous ai rincé à l'oeil !
Vous avez demandé les factures
pour vos notes de frais !
Mis en fureur par le rejet
de sa demande de licence,
il a pourchassé la commission
jusque dans les couloirs,
où il a continué ses invectives.
Ses avocats ont fini
par l'emmener.
Vous avez un passé,
j'ai un passé !
Et mon passé vaut bien le vôtre...
Il aurait dirigé le casino
sans licence.
L'audience devait décider
si un personnage aussi trouble
était qualifié pour occuper
ce poste important.
Foutus hypocrites !
Que va-t-il faire ?
J'en sais rien.
Il débloque ! Il sait que ces types
qu'il enguirlande sont nos amis.
Faire tout ce bintz !
Il pourrait changer de poste.
Ce n'est pas l'idéal,
mais que faire ?
En tout cas,
il doit se faire oubIier.
Qu'il se cache au bureau,
qu'il soit concierge, je m'en fous.
Mais par pitié,
quel que soit son poste,
qu'il se fasse oublier !
Mesdames, messieurs,
l'hôtel Tangiers
vous présente le nouveau
spectacle d'"Ace" Rothstein,
"L'as des as".
En direct
de notre nouvel auditorium,
voici la première de
"L'as des as" !
Avec l'orchestre Sasha Semenoff...
et les ballets Sam Rothstein.
Parieur professionnel
sur les matches de football,
M. Rothstein va vous initier
aux mystères de Las Vegas
comme personne ne l'avait fait.
Mesdames et messieurs,
le nouveau directeur
artistique du Tangiers...
monsieur Sam Rothstein !
Bienvenue au Sam Rothstein Show.
Ravis de vous avoir parmi nous.
Cette jeune personne, Trudy,
est la star de notre
fabuleux spectacle venu de Paris.
Premier invité ce soir...
Frankie Avalon !
Surveillez-le.
Une vraie tribu.
Combien d'enfants ?
A ma grande fierté,
nous en avons huit.
Je n'ai pas de mérite.
Ça m'a bien éclaté.
Ace, non, pas ça !
Il jongle !
Ne prenons pas notre shérif
Pat Webb trop au sérieux.
Je lui ai proposé un débat
dans cette émission, il a refusé.
N'ayez pas peur, Pat. Je ne veux pas
avoir vos questions à l'avance.
Demandez-moi ce que vous voulez.
Je rêve ! A la télé !
Des soirées à hurler
qu'il va porter son foutu procès
devant la Cour Suprême.
Il est siphonné !
Il va aller à Washington avec ça ?
Il perd les pédales !
Quelle hypocrisie ! Les uns en font
à leur aise, les autres morflent.
C'est la vie.
Va le voir.
Dis-lui qu'il est temps
qu'il se retire.
D'abord, c'est contraire
à la constitution.
Une audience est prévue
devant la Cour Suprême.
Les pontes s'en tapent,
de ces foutaises !
Ils veulent que tu partes...
Tu plaisantes ?
Comment je pourrais partir ?
Tu ne vois pas ce qui est en jeu ?
Le vieux a dit :
il devrait peut-être s'en aller.
Quand il dit "peut-être",
c'est une bulle du pape !
Fuis à toute blinde !
L'ennui, c'est que
chaque fois qu'on parle de moi,
ces salauds parlent aussi de Nicky.
Ça fout tout en l'air !
Il nous a mis les flics au cul !
Ils étaient coopératifs.
Il les a tellement fait chier
qu'on ne peut plus faire un pas.
Que proposes-tu ?
Il ne m'écoute pas. Il devrait...
s'écraser, partir en vacances.
On l'envoie nulle part.
S'il levait le pied,
on pourrait manoeuvrer.
A ta place, j'oublierais les
manoeuvres. Je prendrais le large.
Impossible.
Sitôt Andy rentré chez lui,
Nicky était au parfum.
Le lendemain, de bon matin,
le téléphone sonne.
Tu viens faire des courses ?
Pour se parler, quelle galère !
Même en code, c'était cuit.
On a trouvé une astuce.
Les fédéraux
n'ont le droit d'écouter
que ce qui concerne les délits.
Quand c'est personnel,
ils doivent raccrocher.
J'ai mal au coude.
A 3 heures.
Au "Caesar" ?
A 100 mètres, sur la route.
Pas de questions. Viens.
Suzy...
a exactement le même.
Mais j'ai vu
un petit truc... très mignon.
Bon, il sort. Ici la Fourmi.
Patrouille marron...
Il a un gus avec lui.
Je crois que c'est Frankie.
Nicky est parti avant moi.
Il ne se déplaçait plus facilement.
Il fallait qu'il change
six fois de voiture
avant de semer toute la meute.
A cause des avions, il utilisait
les parkings en sous-sol.
Un rendez-vous dans le désert,
ça me rend nerveux. C'est sinistre.
Je suis au courant, pour les trous.
Partout, il pouvait y en avoir.
D'habitude, j'ai 99 chances de sortir
vivant d'un rencart avec Nicky.
Cette fois, quand il m'a dit
"Cent mètres plus loin,
sur la route",
je me suis donné fifty-fifty.
Tu te sens plus, de bavasser sur moi
derrière mon dos ?
Tu croyais que je le saurais pas ?
Je ne comprends pas.
Soi-disant,
je te mets les flics au cul ?
Je dois écouter ces merdes ?
Tu me fous dehors ?
Prépare ton armée !
J'ai dit que les flics te serraient
et que ça posait problème.
Tu veux m'éjecter de ma ville ?
Calme le jeu
et laisse tourner le casino.
Si le casino se pète la gueule,
c'est moi qui trinque, pas toi !
Si tu l'as, ton putain de casino,
c'est grâce à moi !
C'est moi qui compte !
C'est ni ton country-cIub à la con,
ni ta télé de merde !
Qu'est-ce que tu fous à la télé ?
Les pontes m'appellent tous les
jours ! Ils disent que t'es barge !
Je passe à la téIé
pour garder le casino. Tu le sais.
Pour être limonadier,
t'avais pas besoin de ça !
Tu l'as voulue, ta télé !
Ils peuvent pas me baiser
comme le premier venu.
Tu te prends pour une star !
C'est toi qui as braqué
tous les fIics contre moi !
On n'arrête pas de me demander
si je te connais.
C'est ma faute,
si t'as pas ta foutue licence ?
Quand tu es venu me voir,
je savais que tu foutrais la merde,
mais qu'est-ce que je t'ai dit ?
Pas si vite ! Minute, papillon !
Moi, je suis venu
te demander ta permission ?
Fous-toi ça dans la tronche,
youpin de mes fesses !
Si tu existes ici, c'est...
grâce à moi ! A moi seul !
Sans moi... toi, tout seul...
le moindre affranchi te la mettrait
profond dans ton cul de sale juif !
Où tu iras pleurer ? T'es prévenu !
Ne me tire plus jamais
dans les pattes, fils de pute !
Regarde qui s'amène.
T'as vu ça ? Ce youpin de merde !
Un ami d'enfance.
Il me dit même pas bonjour.
On doit s'éviter,
d'accord, mais il y a la manière !
L'enculé !
T'inquiète.
Te laisse pas emmerder.
J'ai l'air d'être emmerdé ?
Je m'en tape !
Et Oscar !
Le blé que j'ai filé à ce con !
Il regarde ailleurs. L'enflure !
Ces juifs
se tiennent les coudes.
Ils s'éclatent, on dirait.
Nous aussi.
On a un pépin.
Quoi ?
Le microbe. Il est bourré. Il sait
pas qu'il est interdit de séjour.
Il est à la table 21
et il se fait rétamer.
Il prend une culotte
de 10 000 dollars.
Il est furax.
Il demande 50 000.
Non. File-lui une avance
de 10 000, pas plus. Je descends.
Il va vous avancer 10 000.
J'ai dit 50 000 !
50 000, ducon ! Va me les chercher.
Je veux pas savoir où !
Ils te volent,
mais pour recracher...
Ça te fait marrer ?
C'est poilant ?
Tu sais de combien ils me baisent ?
Tu t'en fous ?
Flanque-toi un pain
dans la gueule !
Regarde-moi cette beauté !
Sherbert t'envoie pour m'entuber ?
T'as nettoyé tout le monde ?
T'as niqué tous les clients,
ce soir ?
Branleur ! Sers-moi.
Tu te le prends
et tu te le fous dans le cul !
Sers-moi encore.
Dans le cul
de ta soeur !
Sers-moi encore.
Mate-le !
Tu devrais braquer
pour gagner ta croûte !
Sers-moi !
Tu veux sa photo ?
Vingt bûches à la file !
Sers-moi encore !
Il est là.
Paie-moi vite.
Faut que tu dégages.
Dis à ce youpin
de me filer mon avance.
Tu perds la boule ?
Tu vas nous enfoncer tous les deux.
Donne-moi
ce putain de blé, Sammy !
10 000, et tu dégages
avant d'ameuter les flics.
10, et basta !
Tu veux ma photo ?
Fais-moi un procès !
Se tirer ?
J'ai mon avance qui arrive.
Ça change tout.
Vous parlez de divorce.
Vous demandez une pension
et la garde de l'enfant.
Toute femme divorcée y a droit.
Elle est à jeun 2 heures par jour,
entre 11 h et 13 h.
Si je lui donne
l'argent et les bijoux,
elle va tout claquer en un an.
Et après ? Où tu iras ?
Tu reviendras me voir !
Ou elle trouvera une excuse pour...
On a fait un marché.
Tu te souviens ?
Si ça ne marchait pas,
je récupérais mes billes.
Regarde-moi dans les yeux.
Tu me connais.
Tu y vois une raison
pour laisser une femme
dans ton état prendre mon enfant ?
Dis-moi !
Tu sais bien que non.
Après tout ce temps,
malgré tous mes efforts
et toute ma volonté...
je n'ai jamais pu l'atteindre.
Je n'ai pas pu me faire aimer.
J'avais cru que tout cet argent
la fascinerait.
Etre quelqu'un une fois dans sa vie.
Avoir une maison, un enfant.
Mais ça n'est pas arrivé.
Ça n'a pas marché.
Que faire ?
On prenait de petites vacances.
Chacun de son côté.
A cette époque, Ginger
a emmené Amy à Beverly Hills.
Une semaine,
pour faire les boutiques.
Le Beverly Hôtel, s'il vous plaît.
Madame Sam Rothstein.
Monsieur et madame Rothstein
ont quitté l'hôtel.
Monsieur et madame... ?
Oui, ils sont partis.
Ma femme est avec un ami à L.A.
Un petit escroc, Lester Diamond.
Ils ont ma fille.
Je crois qu'ils vont la kidnapper.
Vous envoyez quelqu'un ?
On s'en occupe.
On a le numéro
et l'adresse.
Lester ?
Qui le demande ?
Sam Rothstein.
Passe-moi Ginger.
Elle n'est pas là.
Ecoute-moi bien.
Je veux parler à Ginger.
Je veux ma fille.
Qu'elle prenne le premier avion.
Ne déconne pas.
Je n'oserais pas.
Passe-la-moi, bordel !
Je ne sais pas où elle est.
Ecoutez... je peux vous rappeler
dans quelques minutes ?
702 472 1862.
Rappelle-moi.
Tout de suite.
D'accord.
Connard !
J'ai gagné quelques minutes.
Tu veux l'emmerder ?
Tu as deux millions
dans ce coffre ?
Tu m'écoutes ?
Tu as deux millions dans ce coffre ?
Laisse-lui les bijoux.
On prend le cash
et son seul autre amour...
Sa Majesté !
On part en Europe, tu te teins...
Je ne veux pas aller en Europe.
Je veux aller voir Elephant Man.
Ta gueule ! Laisse parler
les adultes. Tu te teins...
chirurgie esthétique...
C'est toi la mère.
Combien il paiera pour sa mioche ?
Boucle-la !
De qui elle tient ça ?
La ferme !
Tu vas morfler !
Ne me fais pas chier !
On en avait rêvé... On y va !
Il t'a appelé.
A l'instant.
- Ici.
- Je lui ai parlé.
Donc il sait où tu es.
Il a dû déjà envoyer des mecs.
Il attend près du téléphone
comme un con.
C'est ça, comme un con !
Il attend !
Qu'est-ce qu'on va foutre ?
Ils sont peut-être devant la porte !
Tu es défoncée !
Prends tes bagages !
C'est cette merde !
Merde !
Tu veux en discuter maintenant ?
- T'as fini de jacter ?
- Vite ! La voiture !
On ne tuera personne.
Il va me tuer !
Rappelle-moi dans une heure.
Je vais voir ce que je peux faire.
Dans une heure, à ce numéro...
Tu seras là, hein ?
Oui.
Ecoute, ne fais plus de bêtises...
Arrêtez, tous les deux !
C'est elle qui a commencé...
Je ne te laisse pas conduire !
- Jamais de la vie !
- Tu me rends dingue !
Monte de l'autre côté.
J'expédie cette morveuse en Bolivie !
Ginger m'a appelé.
Elle m'a appelé.
Que veut-elle ?
Elle a peur de toi.
Elle est encore avec
ce sac à merde. Ils ont Amy.
Je viens pour ça.
Elle a peur que tu la butes.
Ils enlèvent ma gosse. Que faire ?
Tu aurais dû venir me voir.
C'est la famille, pas le boulot.
Et toi, tu téléphones au pays.
C'est pas bon pour nous.
Ils envoient des mecs,
y a que des tuiles, et elle se barre.
Pas vrai ?
Qu'est-ce que je vais faire
de cette femme ?
Elle me fout en l'air.
Si tu lui assures qu'il n'y aura
pas de casse, elle reviendra.
Elle me rend cinglé.
Après, tu réfléchiras.
Mais récupère la gamine.
Elle veut revenir...
c'est le principal.
Tu veux ta fille, non ?
C'est moi.
Celle que tu attendais !
Ne me dis pas où tu es.
Mets Amy dans un avion.
Tout de suite. Le premier avion.
C'est tout ce que je te demande.
Elle ne devrait pas partir seule.
C'est-à-dire ?
Je veux dire... tu crois que...
si je revenais...
tu pourrais me pardonner ?
Je ne sais pas. Franchement.
Oui, je comprends...
J'ai déconné.
Et l'argent ? Où est la mallette ?
Justement...
j'ai fait des bêtises.
J'en ai dépensé.
Combien ?
Pas mal.
C'est-à-dire ?
Aux alentours de 25 000...
25 000 ?
Et les 2 millions ?
Le reste, je l'ai.
Bon, c'est pas grave.
Il a ses 25 000. J'en mourrai pas...
Plus, j'aurais pas pu.
Je t'envoie un avion.
Qu'en as-tu fait ?
De quoi ?
De l'argent.
Il avait besoin de vêtements.
Pour 25 000 dollars...
Il voulait une montre, aussi.
25 000 pour des fringues
et une montre.
En tout cas, j'avais Amy.
J'ai dit à la gouvernante de rester.
On a couché la petite.
Je me suis calmé,
on est sortis dîner.
Je voulais que tout
se passe gentiment, mais...
25 000 dollars pour trois costumes ?
C'est un peu fort !
Il ne met pas de costumes
à 1000 dollars.
Mais admettons... ce qui est faux.
On lui a fait
25 costumes en 3 jours ?
Moi, on me le fait pas
et je paie deux fois plus.
N'oublie pas la montre.
Mais même si tu lui as offert
une montre qu'il trouve belle,
comme si ce plouc
s'y connaissait...
ça va chercher
dans les 10... 12 000 ?
Au max.
Et pour lui, c'est impossible.
Plus, au max, 3 costumes
à 1000 chacun. Il reste...
environ 10 000 ?
Arrête, Sam !
Je me fais une idée.
Il n'y a pas d'idée à se faire.
Je suis revenue...
on fait de notre mieux.
Oui, mais ça, on me l'a déjà dit.
Tu crois qu'en revenant,
après ce que tu m'as fait subir
avec Amy, tu me fais une fleur ?
En comptant la montre et, disons...
4000 pour les frais du week-end...
avec ça, on s'éclate !
Lui, en tout cas.
Cette foutue merde écrasée
a dû s'envoyer en l'air !
A mes frais.
Autant baiser...
ce que tu as dû faire !
Tu me regardes drôlement.
Les larmes aux yeux...
Bouleversée.
Tu es une bonne actrice.
Un foutu talent !
Tu sais apitoyer !
Je ne suis pas un micheton.
Je croyais l'être, mais non.
Ni un pigeon !
Cette pourriture de maquereau !
Il a de la veine que je l'aie pas
buté. Une sacrée veine !
Si vous étiez partis
avec Amy, vous seriez morts !
Tous les deux. Morts.
Je n'en peux plus.
Ce n'est pas une vie...
Non, ce n'est pas juste.
Il ne rentre pas le soir.
De toute façon, je m'en fous.
J'en ai marre de morfIer.
Il n'a pas tenu parole.
Comme si j'étais la seule
qui ait vécu !
Il me rabaissera toujours.
J'ai fait des efforts.
Merde, je suis revenue, non ?
Terminé.
Je veux le faire descendre.
Je veux qu'il y passe.
Tu m'épauleras ?
Tu veux te débarrasser de moi ?
Me voilà.
Vas-y.
Tu me sors par les yeux !
J'en ai ma claque !
Oui, je veux ta peau !
Je peux pas te blairer !
Tu peux pas me blairer ?
Viens avec moi.
Viens tout de suite !
Tu te tires !
Je te veux plus dans cette maison !
Prends ton sac et dégage !
Je veux mon argent.
Tu l'auras, ton fric !
Fini, notre marché !
Sans blague ?
Et je touche mon argent.
Tout de suite !
Tu me foutras pas à la rue !
T'as jamais été nette avec moi.
Tu ne m'as jamais aimé.
Je dois me méfier de toi
comme de la peste, salope !
Comment je pourrais t'aimer ?
Tu me traites...
comme un chien !
Tu es pire qu'une chienne !
Tiens, t'en as assez ?
Ça va te durer deux jours ?
Espèce de sangsue !
Prends, et que ça t'étouffe !
Et mes bijoux à la banque !
Ça ouvre à 9 heures. Vas-y.
Et n'envoie pas tes mecs
pour m'en empêcher !
Je ne t'en empêcherai pas.
Un sac ? Tu rigoles !
Tu prendras le reste demain.
Casse-toi.
- J'emmène Amy.
- Oh non !
Je la réveille.
Tu es une droguée.
Non ! C'est ma fille aussi !
Ecris à mes avocats
et va te faire foutre !
Ne crois pas que tu vas m'entuber !
Je veux ma part !
Enfoiré !
C'est drôle... après tout ça, je ne
voulais pas qu'elle s'en aille.
C'était la mère de mon enfant.
Je l'aimais.
Je ne voulais pas lui donner l'argent
parce que, si je le faisais,
je ne la reverrais jamais.
Travaille bien.
Je dois toujours savoir où tu es
et où est Amy.
Un récepteur d'appels.
Garde-le sur toi.
Il est très léger.
Je pourrai t'appeler
quand je voudrai.
Qu'est-ce que tu veux faire ?
Tu veux rester comme ça ?
Impossible.
Quand on ne s'entend plus,
il faut tirer l'échelle.
C'est pas mes oignons, mais...
faut que t'arrêtes les frais.
Quoi ?
- Rien.
- Qu'est-ce que tu allais dire ?
Dis-moi. Vas-y.
Je me demandais...
s'il y avait quelqu'un à la banque...
qui m'aiderait à sortir mes bijoux.
Il y en a pour un paquet.
Je suis prête à arroser
ceux qui m'aideront.
Je vais réfléchir.
Je verrai qui j'ai...
un homme de confiance.
Sinon, il ne me rendra
jamais mes bijoux.
La clé, il doit
se la cacher dans le cul !
Ça, c'est Sammy !
Il l'a sûrement mise là.
Il a une veine !
J'aurais pu le baiser.
Partir en Europe avec la petite.
Mais il m'aurait retrouvée
et il m'aurait tuée.
Lui, non.
Moi, oui !
C'est normal. Franchement...
ça ne se fait pas, de partir
avec l'enfant de quelqu'un.
J'ai pas fait ça. Enfin si,
mais après, je suis rentrée.
Tu m'as écouté. C'est bien.
C'est ce qui me plaît en toi.
Tu as fait ce qu'il fallait.
Ce que tu m'as dit.
Tu me donnes toujours
de bons conseils.
Il a complètement
perdu les pédales, non ?
Ça, oui !
Sa tête a enflé.
Il a changé.
Il n'est plus le même.
Plus du tout.
Il se prend pas pour de la merde.
Il me hait.
Il peut pas me blairer.
Allons, t'es une dure à cuire.
Je suis moins forte que tu crois.
Mais si.
Il me fout la trouille.
Je ne sais jamais ce qu'il va faire.
N'aie pas peur.
J'ai besoin qu'on m'aide.
Tu dois m'aider.
Il me faut un nouveau protecteur.
Un nouveau protecteur...
C'est ce que tu veux ?
Un protecteur ?
T'en fais pas,
plus personne t'emmerdera.
Je prendrai soin de toi.
C'est ce que tu veux ?
La femme d'Ace !
Génial !
Le patron sera content.
- T'as pas répondu au récepteur.
- Je l'ai jeté.
Tu l'as jeté ?
J'ai vraiment essayé, mais c'est...
Je suis sur l'autoroute...
bip, bip !
Ou au restaurant. C'est gênant.
Je ne veux plus de ce truc.
Où est Amy ?
Je l'ai couchée.
J'ai tes cigarettes.
Tu dois rappeler Oscar.
- Avec qui as-tu déjeuné ?
- Jennifer.
- Où ça ?
- Au Riviera.
Qu'as-tu mangé ?
Une salade.
Et Jennifer ?
La même chose.
Tu vas appeler Jennifer
et lui demander
ce qu'elle a pris au déjeuner.
J'écouterai sur l'autre appareil.
Pourquoi ?
Tu le sais très bien. Fais-le.
Bon.
Je vais chercher un bol, avant.
C'est occupé. Il n'y a personne.
Allô, Jennifer...
D'accord.
Je n'ai pas déjeuné avec elle.
Tu étais avec qui ?
Quelqu'un.
Je sais. Mais avec qui ?
J'espère que ce n'est pas
la personne à qui je pense.
Je l'espère vraiment.
Je savais qu'elle baisouillait.
On faisait chacun son truc.
Mais...
Nicky, c'était grave !
S'il ne veut pas arrêter ?
On pouvait y rester.
Je le repousserai.
Elle savait être persuasive.
Curieux, pour le repousser !
N'oublie pas. S'il te pose
des questions, il faut tout nier.
Qu'il n'aille pas
se plaindre au pays.
Ça pourrait faire du grabuge.
Fais gaffe, il est pas con.
Tu me suis ?
Inutile de me le dire.
Tu me prends pour une idiote ?
Une idiote ?
Non, une belle fille.
Bon, je m'en vais.
Nicky foutait le merdier
dans la rue. Marino rentrait au pays
avec des liasses
de plus en plus petites.
Il savait pas si on allait lui faire
la bise ou lui faire la peau.
J'ai une question à te poser.
Une affaire personnelle.
Mais je veux la vérité.
Bien sûr, Remo.
J'ai dit que je voulais
la vérité, attention !
Je te dis toujours la vérité.
Le petit... il baiserait pas
la femme du juif ?
Parce que, s'il la baise...
c'est pas bon !
Que dire ? Si je ne répondais pas
comme il fallait,
Nicky, Ginger, Ace... risquaient
tous de se faire descendre.
Il y a une chose
que ces vieux n'aiment pas :
qu'on fricote avec la femme
des autres. Ça coule le business.
Alors, j'ai menti.
Et je savais qu'en mentant à Gaggi,
je pouvais y passer moi aussi.
Non. J'ai rien vu dans ce genre-là.
Tu es sûr ?
Certain.
Remo...
c'est le merdier là-bas, tu sais ?
C'est pour ça que je demande.
Mon plus grand souci, c'est Nicky.
Je veux savoir s'il fait
ce qu'il faut. S'il veille au grain.
Il assure. Ça va.
Je te demande d'avoir l'oeil
sur Nicky. Fais-le pour moi.
Sans problème.
Je ne veux pas...
menacer les intérêts...
de gens qui sont nos amis.
Tu comprends ?
Je comprends.
Frankie, tu es un bon garçon.
Merci, Remo.
Mais Nicky et sa bande
avaient dérapé.
Vegas l'avait pourri.
L'alcool, la coke, les poules...
Il se laissait aller.
Il n'était plus lui-même.
Tu as trop bu.
Je t'emmerde !
Une nuit, il s'y était pris
à trois fois pour étendre un mec.
Avant, il l'aurait étalé
d'une seule beigne.
T'ajoutes ça dans le cocktail...
Vegas nous avait tous démolis ?
Son équipe l'avait suivi
sur la pente.
Ils étaient tout le temps défoncés.
Ils ont déconné.
Le pire, c'était Blue.
Vous faites chier !
Pas un geste !
Il la bouclait jamais.
Ton flingue !
Je t'emmerde !
Les flics ont descendu Blue.
Ils avaient pris son sandwich
pour un flingue.
Ils auraient pu tomber juste...
Tu déconnes ? C'est un sandwich !
Il fait noir. C'est le papier alu.
On dirait un flingue.
Connard !
Je vais remplir des paperasses
pendant deux mois !
Camés jusqu'aux yeux, ils ont
canardé les maisons des flics.
Ils pouvaient plus parler
à la "Ruée vers l'or",
à cause des micros.
Pour causer dehors,
fallait se cacher la bouche.
Y avait des mecs
qui lisaient sur les lèvres.
Il m'a posé des questions
sur la femme du juif.
Marche, marche...
Tu disais ?
Sur toi et la femme du juif.
T'as répondu quoi ?
Que je savais rien.
Mais Tony le Gorille dit que
si c'est vrai, t'es foutu.
Tu crois qu'il va au pays
pour me débiner ?
Non. Tu l'aurais su.
Qui le retient ?
Je sais...
Je me méfie de lui. Mais les pontes
ne me laisseront pas faire.
Ils posent des questions.
Tu m'étonnes !
Il leur fait gagner un max !
J'ai l'impression
qu'il va déclencher une guerre.
Je ne suis pas encore sûr,
mais je voudrais que tu...
Qui c'est, celui-là ?
Personne.
Tu vas...
dire à deux mecs de faire un trou
dans le désert, et de te le montrer.
Angelo et Buster.
Je ne suis pas sûr.
Ils le feront.
Quand je serai prêt, je te dirai :
va voir le juif.
Et tu fais tout disparaîître.
Tu me diras quand.
Mais faut que tu sois prêt.
Je t'ai dit de le faire ? Je suis
pas encore sûr. Je vais réfléchir.
Où ils sont, ces emplâtrés ?
Au motel ?
Ou à la banque.
Ils grouillent de partout.
Je reviens tout de suite.
S'il y a des appels pour moi,
passez-les à M. Sherbert.
Je vais chez moi. Je reviens.
Il part chez Iui.
Au secours, papa !
- Amy, ouvre !
- Je ne peux pas. Je suis attachée.
Que s'est-il passé ?
- Qui t'a fait ça ?
- Maman.
Je vais chercher un couteau.
Je reviens.
C'est arrivé quand ?
Je ne sais pas.
A quelle heure
ta mère t'a fait ça ?
Sammy ?
- Qui est-ce ?
- C'est moi.
- Ça va ?
- Non, ça ne va pas.
Tu m'appelles ici ?
Je voulais te parler.
Ginger a attaché Amy. Elle est
partie. Il faut que je la trouve.
Ginger est ici,
à la Tour Penchée, avec moi.
Elle est avec toi ?
- Oui.
- J'arrive.
Il arrive.
Super !
Ne fais pas de scène.
Je veux parler
à cette pute irlandaise.
Elle ne savait pas où aller...
Je veux parler à cette pute !
Sois sage. Calme.
Bien gentil.
Fais pas de conneries.
T'es cinglée ?
Tu l'attaches et tu l'enfermes ?
T'es barge ?
Notre enfant ! Tu es malade ?
Juste pour un moment.
La babysitter n'était pas là.
Je devrais te faire enfermer.
Si tu refais ça, je...
Elle n'allait pas se lever.
Elle dormait.
Je serais revenue avant son réveil.
Ecoute, connasse !
Je vais te dire un truc.
Ecoute bien.
Si tu la touches encore,
si tu me refais un coup pareil...
je te bute, c'est simple.
- Je t'étends raide morte, salope !
- Laisse-moi partir.
Je signerai tout ce que tu voudras.
Je veux la clé de mes bijoux
et je m'en vais.
- Tes bijoux ?
- Laisse-moi partir.
Pour que tu me déshonores,
pouffiasse ?
Debout ! Sois une mère.
Rentre
à la maison.
Debout !
Je ferais pas ça, à ta place.
Tu me menaces ? Je te tue !
Rentre immédiatement !
J'y vais !
Il te faut sa permission ?
Et toi ? Par qui tu t'es fait
sucer dans le parking ?
Tu me fais gerber.
Pute tu étais, pute tu restes.
Va te faire foutre !
Billy Sherbert. Passez-le-moi.
Qui est-ce ?
Je t'expliquerai plus ***.
Tu as un fusil ? Apporte-le-moi.
Du calme. J'arrive.
Ne la bougez pas.
Où est-il ? Je veux qu'on bute
ce salaud de juif !
Sa bagnole !
Pas la peine. Il sait déjà.
Il m'a tout balancé à la gueule !
Et s'il fait du foin au pays ?
Qu'est-ce que tu lui as dit ?
- Dis-moi.
- Moi ? J'ai rien dit.
J'ai répondu non.
A tout ce qu'il disait.
C'est grave, putain !
Je t'avais dit :
"C'est risqué."
T'as signé mon arrêt de mort !
Si t'es une terreur, descends-le !
Ta gueule ! Tu débloques ?
Fais-le tuer, alors !
La ramène pas, connasse !
35 ans, je le connais !
Le buter pour tes beaux yeux ?
Putain de merde !
Je le savais !
Et mon argent ?
Ton fric, tu peux lui dire adieu !
Tu crois qu'il va te le rendre ?
Tu délires !
Après ce que t'as fait ?
Si t'avais fermé ta gueule !
Et merde !
Espèce d'enfoiré !
Fous-moi le camp !
M'embringuer
avec cette détraquée !
Tu vas la tuer ! Arrête !
J'ai pas besoin de toi.
J'ai mon fric à moi !
Je vais au F.B.I. J'ai plus peur !
Fais gaffe.
Tu vas t'en mordre les doigts !
Fais gaffe.
Regarde-moi ça.
J'ai déconné. Cette fois,
j'ai déconné à pleins tubes.
J'aurais pas dû toucher
à cette poule.
Te mine pas.
T'y pouvais rien,
elle t'a fait du gringue.
Je suis mal barré, là, tu sais ?
Je suis mal barré !
J'ai confié Amy aux voisins
et donné un million
à Sherbert
pour qu'il le dépose à l'hôtel.
Mets ça dans le coffre et reviens.
Elle est seule. Prends le fusil
et va dans la chambre.
Descends un peu ici,
j'ai à te parler !
Fais pas semblant
de pas m'entendre, enfoiré !
Je rigole pas !
Amène tes fesses !
Viens ici, connard !
Je vais encadrer cette bagnole
dans le salon !
Trouillard !
Arrête ! Tu es pétée, droguée...
Pas vrai !
Tu vas le regretter.
Ne me menace pas !
C'est fini, les menaces !
Enculé ! Tu me fais gerber !
Oui, je m'envoie Nicky Santoro !
Mon protecteur !
Ça te la coupe, minus ?
Y a rien à voir ! Allez chier !
Du balai ! C'est pas vos oignons !
Maintenant,
je me laisse plus emmerder.
J'irai au F.B.I.
J'irai à la police !
Je ne te protège plus, fumier !
Il m'empêche d'entrer.
M. Rothstein, excusez-moi...
les gens se plaignent du bruit.
J'essaie d'entrer chez moi !
Randy, je ne la laisse pas entrer,
dans l'état où elle est.
J'ai ces fringues depuis deux jours !
Je veux prendre mes affaires !
Laissez-la prendre ses affaires...
J'ai peur de la laisser entrer.
Elle va tout démolir.
T'as raison d'avoir peur,
si tu continues !
Ça faciliterait les choses
si on la laissait entrer.
Si elle se calme, elle entrera.
Je suis calme !
Si elle se calme...
je la laisse entrer cinq minutes.
Mais vous la ferez sortir
si elle refuse de le faire...
Je peux y aller ?
Va te faire mettre !
Je vous dis pas
ce qu'il m'a fait.
Il a enfermé mes papiers.
Ne le laissez pas monter.
Tout est dans ce bureau...
Surveillez bien.
Il va vouloir venir.
Il ne monte pas ?
Gagné !
Plus que deux minutes.
C'est bientôt fini. Nous aussi,
on a autre chose à faire.
Ce sera vite fait.
A part ça, ça va ?
Bien. Et chez vous ?
Pas mal. Ma femme attend
encore un enfant.
Félicitations.
Je suis assez content.
Je n'ai plus qu'une chose
à prendre et on part.
Ça fait chier !
Ne vous en faites pas...
Merci de m'escorter,
parce que ce type m'a menacé !
Je dois prendre un peu de liquide.
Vous venez ?
Empêchez-la de faire ça !
Empêchez-la ! C'est une droguée,
elle a pété les plombs...
Elle a les clés.
C'est à vos deux noms.
Je ne peux rien faire.
Légalement, elle n'a pas le droit.
C'est à moitié à moi.
J'arrive.
Il me faut un sac.
Vous pouvez demander un grand sac ?
Un sac.
Et... tenez.
- Non...
- Vous avez été si gentil...
Ouvrez-le bien...
Mon Dieu, c'est lui !
Retenez-le, il veut me tuer !
Nous ne pouvons rien faire.
Arrêtez-la pour excès de vitesse !
Regardez-moi ça !
Elle avait la clé.
Le compte est à son nom.
Coince-la à ce garage.
- Nous vous arrêtons pour...
- Pour quoi ?
Pour complicité dans...
Nous vous arrêtons
pour complicité...
Je veux m'en aller !
Après toutes ces menaces,
Ginger ne leur a rien dit.
Mais ils n'en avaient plus besoin.
C'est à moi !
Ils avaient toutes leurs preuves.
Et tout le monde est tombé...
l'un après l'autre...
comme des dominos.
Entre Piscano
rouspétant au micro...
et Nicky, Ginger,
moi et ma licence... le paradis...
on peut dire qu'on l'a bousillé !
Ça tambourine à la porte !
F.B.I.
Nous avons un mandat.
J'avais eu vent du coup de balai.
J'avais filé.
Inutile d'attendre que ça tombe !
- Agent spécial...
- Mon cul ! Je peux téléphoner ?
Téléphoner, oui,
mais pas nous parler sur ce ton.
Ils les ont presque tous eus.
Tout est sous séquestre.
Les bilans comptables.
Saisissez tous les documents.
Et voilà. Les chiffres du craps !
Et Green ? Tu parles !
Ce n'était pas valide.
J'ai été victime d'une extorsion.
Je suis prêt à tout vous dire.
Je n'ai rien à cacher.
Ce sont les notes de frais de Piscano
qui ont décroché le pompon.
Mieux qu'une liste du personnel !
Tous les noms, toutes les adresses,
toutes les dates.
Regardez-moi ça ! Merci, M. Piscano.
Comme c'est aimable !
C'est à ma mère.
Quel con !
Il se sent mal. Artie !
Pauvre Artie ! Raide mort d'une
crise cardiaque, devant sa femme.
Le soir,
ils sont venus me montrer
les photos.
Vous protégez un ami
qui vous a trahi ?
Mais je ne voulais pas les voir.
Ni les photos, ni les flics.
Vous constatez que mes clients
sont âgés et impotents.
Toute incarcération
menacerait leur santé.
Les ancêtres ont eu besoin de
médecins le jour de l'inculpation.
L'assistance judiciaire demande
la liberté sous caution.
Ils pouvaient prendre perpète,
juste pour ratisser un casino,
malades ou pas. Alors, fallait
qu'il y ait des morts.
Ils ont tenu conseil
en plein palais de justice.
Quand arrive un truc pareil,
y a pas 36 manières de faire.
C'est toujours mieux
s'il n'y a pas de témoins.
Alors... Andy ?
Il parlera pas.
Stone est un bon garçon.
Un mec réglo, comme son père.
C'est mon avis.
Je suis d'accord.
C'est un vrai de vrai. Un bon Marine.
Il est bien. Il l'a toujours été.
Remo, qu'en penses-tu ?
Pourquoi courir le risque ?
En tout cas, c'est mon avis.
Appelle Artie.
Dis-lui que, quoi qu'il arrive,
il doit être dans mon bureau
jeudi matin.
C'est très important,
il faut que je lui parle...
Ils avaient beau l'aimer,
ce n'était pas un Italien.
Qui sait ? Il aurait pu parler.
Sans ça, il serait encore vivant.
Le premier à détaler, ç'a été Nance.
Il a trouvé une bonne planque
isolée au Costa Rica.
Il croyait que
personne le trouverait.
Mais son fils s'est fait pincer
pour de la drogue.
Les pontes ont eu peur
qu'il sorte de sa planque
pour le sauver,
et qu'il les balance.
Alors...
Où tu vas, ducon ?
Ils ne pouvaient pas y couper.
Tous liquidés.
En cinq sec, tous les témoins
se sont fait repasser.
Après son départ,
Ginger a descendu la pente.
Elle est tombée sur des macs,
des camés, des motards, à L.A.
En quelques mois, ils lui ont sucé
le fric et les bijoux.
Après la découverte du corps,
j'ai fait faire
une seconde autopsie.
Ils lui avaient fait...
un shoot mortel.
A la fin,
il ne lui restait que 3600 dollars
en pièces neuves.
Malgré ce qu'a dit le F.B.I.
sur l'explosion de ma voiture,
c'était du travail d'amateur.
Les types avaient placé la dynamite
sous le siège du passager.
Mais personne ne savait,
en dehors de l'usine,
que sur ce modèle, il y avait une
plaque de métal sous le conducteur.
C'est ce qui m'a sauvé la vie.
L'enquête n'a pas abouti,
mais j'avais ma petite idée.
Les grands manitous aussi.
Ça a fini par se tasser.
Mon équipe a été libérée
et les pontes ont voulu que
j'envoie mon frère Dominic à Vegas.
Toujours ces foutus dollars !
Comme j'étais trop marqué
pour approcher Vegas,
j'ai organisé un rencart
en pleine cambrousse.
Je voulais pas que mon frère
se fasse baiser. Il faut ce qu'il...
C'est ça, les terreurs ?
C'est fini !
Terminé ! Regarde !
Frankie ! Tas de merde !
Laisse-le. Il respire encore.
Désapez-le.
Salauds, vous avez pas de couilles.
Enterrez-les.
Ça s'était vite su. Les pontes
en avaient assez, de Nicky.
Leur patience avait des limites.
Ils ont fait un exemple.
Les deux frères.
Ils les ont enterrés
encore vivants.
Ils avaient d'autres projets
pour moi.
Vous êtes verni.
Cette ville ne sera
plus jamais la même.
Après le Tangiers, les grandes
compagnies ont tout raflé.
Maintenant, on dirait Disneyland.
Les enfants jouent aux pirates.
Les parents perdent
l'argent de la maison et des études
dans les machines à sous.
Avant, les croupiers
savaient votre nom
et ce que vous buviez. Aujourd'hui,
c'est un aéroport. Et pour le service
d'étage, faut pas avoir faim !
Tout s'est perdu. Un flambeur
s'amène avec 4 millions,
un freluquet de l'école hôtelière
demande son numéro de sécu !
Une fois les Camionneurs virés,
les promoteurs ont démoli
tous les vieux casinos.
Comment ils ont financé
les pyramides ?
Par des magouilles.
Ce n'est pas sûr ?
Probable, avec un doute...
Préviens-moi dès que tu es fixé.
Finalement, je me suis retrouvé
à la case départ.
Je donnais les gagnants.
Je pouvais encore rapporter
du blé aux mecs du pays.
Pourquoi perdre
les bonnes habitudes ?
Et ça s'arrête là.
Adaptation : Sylvain Dahan
Sous-titrage vidéo : C.M.C.