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INSPIRÉ D'UNE HISTOIRE VRAIE
En 1899, les voix de camelots retentissent
dans les rue de New York,
colportant les journaux
de Joseph Pulitzer,
William Randolph Hearst et
autres magnats du monde de la presse.
À tous les coins de rue,
on les voyait brandir la une,
apportant la nouvelle
pour un sou le journal.
Pauvres orphelins et fugueurs,
ces camelots étaient
une armée en haillons sans leader.
Jusqu'au jour où tout a changé.
VA VERS L'OUEST, JEUNE HOMME
PENSION
DES CAMELOTS
Boots!
- Pas vrai.
- Skittery. Skittery.
- Skittery!
- C'est pas moi.
Quoi, c'est pas toi?
Debout. Debout.
Quand tu te lèves,
il faut se lever. Snitch!
Debout, debout.
Mais tout le monde dort, ici.
IIs passent leur vie à dormir,
ces enfants.
L'encre n'est pas sèche,
les presses tournent!
Allez vendre votre journal!
Hé.
Cowboy, debout.
Tu rêves que tu vends des journaux?
Hé.
Je veux pas.
Qu'est-ce qui te prend?
- Ce qui me prend?
- Qu'est-ce qui te prend?
Je ne vais rien vendre...
Laisse-moi tranquille.
- Lâche-moi. T'es fou.
- Allez. Hé...
Allez, le petit.
Debout. Allez.
C'est bon.
Portez la une.
Allez vendre vos journaux.
Qu'est-ce qui vous prend? Les journaux.
Tout le monde.
Qu'est-ce qui vous prend?
Qu'est-ce qui vous prend?
Toi aussi. Allez.
Toi... Non, n'y va pas.
C'est mon cigare
T'en voleras un autre
Les gars, on a de l'ouvrage
Depuis quand tu te prends
Pour ma mère?
Arrête de chialer
On t'a rien demandé
- T'as bien dormi, Jack?
- Sur le dos, Mush.
Vous avez entendu
ce que Jack a dit?
J'ai demandé s'il avait bien dormi.
II m'a dit: >
Quand je marche,
j'ai l'air de faire semblant?
- Non. Qui dit que tu fais semblant?
- Je sais pas.
Sauf qu'il y a tellement
de faux boiteux, de nos jours,
qu'un vrai a aucune chance.
II faut que je trouve un endroit
où on me connaît pas.
Essaie Bottle Alley ou le port
Essaie Central Park, c'est garanti
Qu'ils soient
Banquiers, bums ou barbiers
Presque tous savent lire
Je sens l'argent
Tu sens mauvais
J'ai rencontré une fille hier soir
Pousse ton coude
Passe la serviette
Pour une piastre, peut-être
La vie est belle
Brandir la une sans effort
Elle est sacrément belle
Brandir la une fier et fort
Tous les matins
On va où bon nous semble
Libres comme le vent
C'est mieux que faire la plonge
La vie est belle
Brandir la une au bout de ses peines
- Oui.
- Oui.
Oui.
Plus vite. Go, go, go.
Vite. Allez, allez.
Vite. Allez.
Arrêtez de traîner de la patte.
Allez. Plus vite.
Go, go, go. Vite. Go, go, go!
LA GRÈVE DU TRAMWAY
ENTAME SA TROISIÈME SEMAINE
L'été pue et l'hiver traîne
Bienvenue à New York
La nature est fascinante
Quand il faut marcher
La vie est belle
- Brandir la une avec mes chums
- La vie est belle
- Brandir la une avec mes chums
- Elle est sacrément belle
- Dépenser tout ce qu'on gagne
- Elle est belle
- Dépenser tout ce qu'on gagne
- Je ne suis pas paresseux
Ça m'énerve de rester assis
J'aime le risque
De Harlem à Delancey
La vie est belle
Brandir la une dans les taudis
Chers enfants
Bien que vous soyez perdus et dépravés
Jésus vous aime
Vous serez sauvés
- Patrick
- Une demi-tasse
- Chéri
- Un truc pour me réveiller
- Depuis que tu es parti
- Je dois trouver un moyen
- Je suis défaite
- 'Faut que je vende plus de journaux
- Maman
- Je n'ai que les journaux
J'aimerais pendre l'air
- T'aime
- Pourvu que la une soit bonne
J'attrape juste des poux
- Au secours, si elle ne l'est pas
- Dieu, aide mon fils
Aidez-moi, s'il vous plaît
Sije n'aime pas la une
Je l'inventerai
Je dirai ce qu'il faut dire
Parce que c'est deux pour un sou
Sij'en prends trop
Weasel me les fait manger après
Ils affichent les manchettes
Vous appelez ça une manchette
J'ai de meilleurs sujets
Avec les policiers au bâton
J'allais commencer à 20
Mais 12 suffiront
Dites-moi
Commentje vais finir le mois
Il nous faut un bon meurtre
Un tremblement de terre
Ou une guerre
Et un politicien véreux?
Idiot, c'est rien de nouveau
De Uptown à Grand Central Station
Jusqu'à l'hôtel de ville
On améliore le tirage
On marche jusqu'à l'épuisement
Alors on sera là
À brandir la une d'homme à homme
L'idiot qui l'a rédigée
Doit travailler pour le Sun
On sera dans les rues
À se battre contre les salauds
Il paraît qu'il y en a plus
Pourquoije dois rater ça?
Lisez la manchette
Les camelots sont en mission
Éliminer la concurrence
Vendre la prochaine édition
Pendant qu'on est là
Brandir la une est...
Salut.
Tiens.
Mon Dieu.
C'est quoi cette puanteur?
J'ai l'impression que l'égout
a refoulé cette nuit.
Trop pourri
pour que ce soit l'égout.
Oui, ça doit être
les frères Delancey.
Salut, les gars.
Tasse-toi, maudite crevette.
- Hé.
- T'as vu ça?
C'est pas bien de faire ça.
Pas bon pour la santé.
II faut pas traiter les gens
de crevette, Oscar,
sauf quand ils ont un air de famille
avec ton frère.
Cinq contre un que le Cowboy
les enfume. Qui parie?
- C'est pas juste.
- C'est vrai. C'est une insulte.
Ça aussi.
Venez.
Attrapez-le.
Attention, Cowboy.
Où est passé Cowboy?
Regardez, le voilà.
Où est-il?
BOULANGERIE
- Qu'est-ce que tu fais?
- Vas-y, Jack.
- Attrape-le.
- Je cours!
La vie est belle
Brandir la une sans effort
Merci. Merci.
Elle est sacrément belle
- Merci. Merci. Merci.
- Brandir la une fier et fort
Lisez la manchette
Les camelots sont en mission
Éliminer la concurrence
Vendre la prochaine édition
Allez.
Brandir la une
- La vie est belle
- Attrape-les, Cowboy
Brandir la une
- La vie est belle
- Tu les as eus, Cowboy
Brandir la une
- La vie est belle
- Attrape-les, Cowboy
Brandir la une
- La vie est belle
- Tu les as eus, Cowboy
Brandir la une est un >
C'est pour les camelots.
Super performance, Jackie.
Mieux qu'hier.
T'es trop gentil, Race.
Trop gentil.
- On le refera demain.
- Ce serait bien.
- Vous êtes en retard.
- T'es mort, Cowboy.
M. Weasel.
C'est bon. Du calme.
J'arrive.
Je t'ai manqué, Weasel?
- Je t'ai manqué?
- Brillant, Jack.
Je te l'ai dit mille fois.
Mon nom, c'est Weisel.
M. Weisel pour toi.
Combien?
Du calme. J'évalue la marchandise.
- Joli.
- II évalue.
Comme d'habitude.
Cent journaux pour le fin finaud.
- Suivant.
- Bonjour, M. le Juge.
Écoute, fais-moi plaisir, Weas?
Avance-moi 50 journaux.
J'ai un tuyau.
Tu y gagnes au change.
- T'es sûr de ton coup?
- Oui, pas comme la dernière fois.
Cinquante journaux. Suivant.
Bonjour, M. Weisel.
Moi, ce sera 30 journaux.
30 journaux pour Crutchy.
- II y a du bon, ce matin?
- Merci.
- Tu veux t'asseoir?
- Suivant.
20 journaux,
s'il vous plaît.
- Vingt journaux.
- Merci.
Regarde.
>
Ça doit être à Brooklyn.
Hé, t'as tes journaux, dégage.
J'ai payé pour 20 et j'en ai 19.
Tu m'accuses de mentir?
Non, je veux mon journal.
II t'a dit de dégager.
II y en a 19, Weasel.
Mais c'est pas grave.
Tu l'as pas fait exprès.
Morris, il sait pas compter
jusqu'à 20, même avec ses souliers.
- C'est bon, dégage.
- Oui.
- Attends. Race, tu m'avances deux?
- Tiens.
Merci. Encore 50 pour mon ami.
- J'en veux pas 50 de plus.
- Mais oui.
- Tous les camelots en veulent plus.
- Pas moi.
- Quoi, t'es idiot?
- Je veux pas de tes journaux.
On me fait pas la charité.
Je te connais même pas.
J'en ai pas envie.
Prends tes journaux.
Cowboy.
IIs l'appellent Cowboy.
Oui.
Ça et bien d'autres noms,
dont Jack Kelly.
Ma mère m'appelait comme ça.
- Toi, ils t'appellent comment?
- Les. Et lui c'est mon frère, David.
- II est plus vieux.
- Sans blague.
- T'as quel âge, Les?
- Presque dix ans.
Presque dix. C'est pas bon.
Tu diras que tu as sept ans.
Les plus jeunes vendent plus.
Si on s'associe, on sera les meilleurs.
Attends, qui a parlé de s'associer?
Tu m'en dois deux, non?
Je considère ça
comme un investissement.
On vend ensemble, on partage.
Soixante-dix-trente, et pour toi,
l'avantage de m'observer gratis.
C'est la chance de ta vie, Davey.
Apprendre de Jack
c'est apprendre du meilleur.
- Le meilleur
- C'est vrai, Davey.
Si c'est le meilleur,
pourquoi il a besoin de moi?
Écoute, j'ai pas besoin de toi.
Mais j'ai pas un petit frère
comme Les pour m'aider.
Avec sa petite binette innocente
et mon talent naturel, on va vendre
mille journaux par semaine.
Qu'est-ce que t'en dit, Les?
- Tu veux vendre pour moi?
- Oui.
- Marché conclu?
- Attends.
II faut que ce soit
au moins cinquante-cinquante.
Soixante-quarante ou j'oublie ça.
- C'est juste.
- Une occasion en or.
- C'est juste
- C'est juste.
Une occasion en or.
- Alors?
- Tiens.
- C'est juste.
- Vingt journaux, M. Weasel.
- Qu'est-ce qu'il y a?
- C'est dégoûtant.
Le secret, c'est le volume.
T'as pris seulement 20 journaux.
- Pourquoi?
- La une est mauvaise.
C'est la première chose
à apprendre.
La une fait pas vendre.
C'est le camelot qui fait vendre.
- Le camelot.
- Oui.
La ville tient grâce à nous.
Sans camelots, pas de nouvelle.
C'est vrai. Les gars.
Vous avez vu cet ange?
C'est le paradis.
Un bébé naît avec trois têtes.
Achetez vos journaux ici.
>
Et ce titre trop long
érode ma patience.
II n'y a pas grand-chose, M. Pulitzer.
On n'avait que le tramway
comme nouvelle.
Et c'est tout ce qu'a
William Randolph Hearst.
Regardez comment
il couvre la nouvelle!
CORPS NU DÉCOUVERT
SANS LIEN AVEC LA GRÈVE
On remplacera
le rédacteur de titres.
Volez celui de Hearst.
Offrez-lui le double.
C'est comme ça qu'il nous l'a volé.
Ce n'est pas les titres.
La guerre du tirage
entame nos profits
parce que tout ce que vous gagnez
est employé à contrer Hearst.
Alors il faut augmenter les profits.
Quand c'est la guerre,
on dépense sans compter, Seitz.
La victoire est une fin.
Quand j'ai créé le World...
Quel est ce bruit assourdissant?
Les camelots, monsieur.
Je vais les faire taire.
Laissez tomber les camelots.
- Où en étais-je?
- Occupé à créer le World, patron.
Un bébé naît avec trois têtes.
II y a beaucoup d'argent
dans ces rues, messieurs.
Je veux savoir
comment en gagner plus.
Avant ce soir.
Extra. Extra.
La grève du tramway se poursuit.
Extra, extra. Incendie majeur
sur Ellis Island. Énorme conflagration.
Quoi? Où tu vois ça?
Merci, monsieur. Page neuf.
Des milliers fuient
dans la panique.
- Tenez.
- Merci. C'est gentil. Mesdames.
>
IIs fuient le brasier.
Des milliers de vies menacées.
Merci.
- Par ici.
- En haut.
Extra. Extra.
Merci, monsieur.
Extra. Extra.
Tu commences derrière comme j'ai dit.
Montre-moi.
Vous m'achetez mon dernier journal?
C'est déchirant. Vas-y.
Mon père nous a appris
à ne pas mentir.
Le mien, à pas crever de faim.
On est tous les deux bien élevés.
T'inventes des choses,
tous ces gros titres.
Je fais rien de plus
que ceux qui les écrivent.
Et puis je ne mens pas.
J'améliore la vérité.
Crochet droit.
Vas-y.
- Regarde-moi ça.
- Vas-y.
Attrape-le.
Allez.
Le gars m'a donné 25 cents.
- Donne-moi d'autres journaux.
- Attends.
- Tu sens la bière.
- C'est pour ça que j'ai eu 25 cents.
Le gars a parié
que j'en boirais pas.
On boit pas à l'ouvrage.
C'est mauvais pour les affaires.
Et si quelqu'un appelait la police?
C'est un de tes amis?
Sauvez-vous. Les bœufs.
Tout ça pour une gorgée de bière?
- Vite, Les.
- Arrêtez!
Arrêtez!
Vite. Allez. Vite.
Sullivan.
Par ici.
Je te tiens. Allez, plus vite.
Sleeper! O.K., saute.
Vite.
II est juste derrière.
Poussez-vous.
- C'est...
- Ici.
Assis.
Sullivan!
Attends que je te ramène au Foyer!
Je n'irai pas plus loin.
- Explique-moi.
- Tais-toi.
C'était qui? Pourquoi il te poursuit?
C'est quoi le Foyer?
Le Foyer,
c'est la prison pour les enfants.
C'est le Snyder qui me poursuivait.
Le directeur.
- Tu étais en prison?
- Oui.
- Pourquoi?
- J'ai volé de la nourriture.
- Oui, de la nourriture.
- Oui.
II t'a appelé Sullivan.
Je m'appelle Kelly. Jack Kelly.
Tu crois que je mens?
- T'as une façon d'améliorer la vérité.
- Oui?
- Pourquoi il te poursuit?
- Je me suis enfui.
Comment?
Un gars important
m'a emmené dans sa voiture.
Je parie que c'était le maire.
Non, Teddy Roosevelt.
Tu le connais?
Qu'est-ce qui se passe, ici?
Dehors, dehors.
Tu me chasserais pas
sans un baiser, Medda?
Oh, Kelly.
Où étais-tu, mon petit?
Je m'ennuie de toi au balcon.
Suspendu à tes lèvres.
- Medda, voici David et Les.
- Oui. Bonsoir.
C'est la plus grande star
du music-hall.
Mlle Medda Larkson,
le pinson suédois.
Bienvenue, messieurs.
Medda est propriétaire
de la salle.
Qu'avons-nous là?
A-t-on déjà vu
plus jolie bouille que la tienne?
Comme tu es mignon.
Est-ce que ça va?
Vous m'achetez mon dernier journal?
Tu es fort.
Oui, ce petit est très fort.
Entre professionnels,
je dirais que tu as un bel avenir.
On peut rester un moment?
En attendant que ça se calme?
Bien sûr.
Aussi longtemps que tu veux.
Toby, offre ce qu'ils veulent
à mes invités.
Bien, les garçons.
Ce que vous voulez.
De la gomme.
De la réglisse.
Mlle Medda Larkson.
Mon beau minou
Je me languis de toi
J'étais ta petite chérie
Et tu m'as dit adieu ma mie
Je m'ennuie de nos batifolages
Tous les soirs jusqu'à trois heures
Reviens mon beau minou
Viens me faire des petits bisous
Ça t'a plu?
J'ai adoré.
C'était magnifique.
Elle est très belle.
D'où tu la connais?
C'est une amie de mon père.
Alors, Les.
Tu me cires les souliers?
II est ***.
Mes parents vont s'inquiéter.
Pas les tiens?
Non, ils sont dans l'ouest.
IIs veulent s'installer là-bas.
Un endroit comme ça.
Santa Fe, au Nouveau-Mexique.
LE MYSTÈRE DE LA FONDRIÈRE
Dès qu'ils trouveront un ranch,
j'irai les rejoindre.
- Et tu seras un vrai cow-boy.
- Oui.
Les gars, attendez-moi.
Jack, si on allait chez moi
pour partager?
Tu verras mes parents.
Arrêtez.
C'est la grève du tramway.
Ces imbéciles
ont probablement pas voulu suivre.
Partons d'ici.
La manchette
sera peut-être bonne, demain.
Regarde.
Ça ne l'a pas empêché de dormir.
- Mon Dieu, que s'est-il passé?
- Rien, maman. II dort.
On vous attendait pour souper.
Où étiez-vous?
La journée a été bonne.
Tu as gagné tout ça
en vendant des journaux?
La moitié est pour Jack.
C'est notre partenaire de vente
et notre ami.
- Jack Kelly, mes parents.
- Salut.
Ma sœur, Sarah.
Esther, le partenaire de David
pourrait souper avec nous.
Tu n'as qu'à ajouter
un peu d'eau à la soupe.
Mayer.
D'après ce que j'ai vu,
vos garçons sont des camelots-né.
- Je peux en avoir encore?
- Oui.
Avec mon expérience
et leur travail,
on pourrait en vendre
mille par mois
sans trop d'effort.
- Tant que ça?
- Plus si la manchette est bonne.
Qu'est-ce qui fait
une bonne manchette?
Eh bien, des mots accrocheurs
comme maniaque, ou corps...
Voyons voir,
nid d'amour ou nu.
Pardon.
Je parle trop.
Sarah,
va chercher le gâteau
que ta mère cache dans l'armoire.
- C'est pour ta fête demain.
- J'ai eu assez de fêtes.
On célèbre, non?
- Je vais chercher le couteau.
- Moi, les assiettes.
C'est juste le début, papa.
Plus je travaillerai,
plus je gagnerai d'argent.
Tu travailleras jusqu'à ce que
je retourne à la manufacture.
Ensuite, tu retourneras à l'école
comme tu as promis.
Bonne fête, papa.
Merci.
Voilà ton couteau.
Ça va guérir.
IIs me rendront mon emploi.
Je les obligerai.
À notre invité.
Une part pour David.
Merci.
Reviens mon beau minou
Viens me faire des petits bisous
C'est quoi, ça, David?
Qu'est-ce qui est arrivé à ton père?
II a eu un accident
à la manufacture.
Comme il ne leur sert plus,
ils l'ont renvoyé.
II n'a pas de syndicat
pour le protéger.
David,
il est temps de rentrer.
D'accord.
Bien.
Pourquoi tu ne restes pas, ce soir?
Non, merci.
J'ai un endroit où aller.
Mais ta famille est vraiment bien.
Comme la mienne.
- À demain.
- C'est ça.
- Pour brandir la une.
- Pour brandir la une.
Alors c'est ça, une famille
Une mère, une fille
Un père, un fils
Alors tout ce qu'on t'a dit
Est vrai
Tu n'as pas de famille
Qui dit qu'il en faut une
N'es-tu pas content
Que personne ne t'attende
Quand je rêve
Je suis seul
Mais pas solitaire
Pour un rêveur
La nuit est le moment rêvé
Quand la ville dort enfin
Quand mes pensées
Commencent à vagabonder
Etje suis sur le train
Qui va vers Santa Fe
Etje suis libre comme le vent
Comme sij'allais vivre éternellement
C'est un sentiment
Que le temps ne peut pas m'enlever
Encore quelques dollars
Etje partirai d'ici
Les rêves peuvent se réaliser
Oui, sûrement, à Santa Fe
Où est-ce écrit
Qu'il faut vivre et mourir ici?
Où est-ce écrit
Qu'on ne peut pas avoir la paix?
Pourquoi n'accepter
Que ce qui nous est donné?
Pourquoi passer toute sa vie
Piégé là où il n'y a pas d'avenir
Même à 1 7 ans?
S'éreinter pour quelqu'un d'autre
Si la lumière ne convient pas
Pourquoi ne pas aller voir ailleurs
Loin des manchettes médiocres
Et des délais entre les deux
- Avance.
- Hé, bonhomme, revient ici!
C'est mon cheval!
PHARMACIEN
Santa Fe, es-tu là?
Tu jures de jamais m'oublier?
Sije te trouve
Me laisseras-tu m'installer?
Je ne rajeunis pas
Et avant de mourir
Je veux de l'espace
Pas juste de l'air
Qu'ils se moquent de moi
Ça m'est égal
Garde-moi une place
J'arrive
Alors c'est ça, une famille
N'es-tu pas content
D'être différent?
N'es-tu pas content
D'avoir un rêve
Qui s'appelle Santa Fe?
- Salut, Race.
- Salut, Jack.
C'était comment à l'hippodrome?
- Je t'avais parlé d'un tuyau.
- Oui.
Personne en a parlé au cheval.
Nous devons gagner
plus d'argent.
Nous sommes là pour trouver
un moyen d'en gagner plus.
J'ai plusieurs propositions.
Premièrement,
augmenter le prix du journal.
Hearst vendra moins que moi
et je serai à la rue.
Brillant, Jonathan, brillant.
Brillant.
Pas le prix au client.
Le prix à la distribution.
Charger plus aux camelots
pour leurs journaux?
- Mauvaise idée, patron.
- Très bien.
L'autre proposition.
Couper les salaires.
En particulier,
ceux de la direction.
- Très mauvaise idée.
- Attendez.
Combien paient les camelots,
50 les 100?
Si on augmente à 60 cents?
À peine un dixième de cent
par journal.
Multiplié par 40 000 journaux par jour,
sept jours par semaine.
Ça finit par faire une somme.
Si vous faites ça,
tous nos camelots iront chez Hearst.
Vous ne connaissez pas Hearst
comme moi, Seitz.
Comme concurrents,
on s'égorgerait pour un avantage,
mais comme gentlemen
et hommes d'affaires,
on est souvent d'accords
sur bien des choses.
Si on le fait, Hearst et moi...
Si on le fait,
les autres journaux le feront.
Ce sera très dur pour ces enfants.
Pas du tout.
Ce sera très bon pour eux.
IIs travailleront plus fort
et vendront plus.
IIs vont considérer ça...
IIs vont le considérer comme un défi.
Un défi.
IIs ont augmenté le prix.
T'as entendu, Jack?
Dix cents les cent.
C'est déjà assez mauvais
qu'il faille manger ce qu'on vend pas.
Et maintenant, ils augmentent.
C'est fou.
Je suis foutu.
J'ai à peine de quoi vivre.
Je vais retourner dormir dans la rue.
Ça n'a pas de sens.
Pulitzer gagne un paquet d'argent.
- Pourquoi nous faire ça?
- C'est un grippe-sou.
- Oui.
- Taisez-vous. C'est une farce.
- Pourquoi l'augmentation?
- Pourquoi pas?
C'est une belle journée.
- II faut demander à M. Pulitzer?
- Oui.
IIs peuvent pas me faire ça.
IIs font ce qu'ils veulent.
C'est leur maudit journal.
C'est pas juste.
On a aucun droit.
Voyons, les cartes sont truquées.
C'est eux qui ont la main.
On n'a pas le choix.
Prenons le journal
tant qu'il en reste.
Non, personne va nulle part.
- II faut manger, Jack.
- On ne peut pas l'accepter.
Laissez-moi passer.
Faites-lui de la place.
Faites-lui de la place.
Laissez-le réfléchir.
Jack, tu as réfléchi?
Hé!
De ce côté,
c'est pour les employés du World.
Ta gueule.
Écoutez, une chose est sûre.
Si on vend pas de journaux,
personne en vend.
Personne passe la barrière
avant qu'ils redescendent le prix.
- Quoi, comme une grève?
- Oui, comme une grève.
Jack.
- T'es fou?
- C'est une bonne idée.
- Mauvaise.
- Je disais ça comme ça.
On peut pas,
on n'a pas de syndicat.
Oui, mais si on fait la grève
on est un syndicat.
Non, juste une bande de jeunes
fâchés et pauvres.
Si on avait tous les camelots
de New York, mais...
Alors, on s'organise.
- Crutchy, va les chercher.
- Super.
On va réunir
tous les camelots de New York.
Jack, c'est pas une farce.
Tu as vu ce qui est arrivé
aux travailleurs du tramway.
Une autre bonne idée.
Les camelots qui suivent pas,
on les cogne
comme les gars du tramway.
- Réfléchis, Jack.
- Quoi?
Tu ne peux pas
entraîner tout le monde là-dedans.
D'accord, je vais réfléchir.
Écoutez, Dave a raison.
Pulitzer et Hearst,
et tous les riches,
- ces gens-là possèdent la ville.
- Oui.
Pensez-vous que nous pouvons
changer les choses?
C'est à vous de choisir.
On prend ce qu'ils nous donnent
ou on fait la grève?
- La grève.
- On fait la grève.
Parle, Jack. Dis-nous quoi faire.
- Oui, dis-nous quoi faire.
- D'accord.
Dis-nous quoi faire, Dave.
Vas-y, Dave.
Dis-nous quoi faire.
- À condition d'être unis.
- II faut être unis.
Pulitzer et Hearst
doivent respecter nos droits.
Oui.
Écoutez.
Pulitzer et Hearst
doivent respecter les droits
des jeunes travailleurs de New York!
C'est vrai.
C'était bien, ça.
Quoi d'autre?
IIs ne doivent pas nous traiter
comme si on n'existait pas.
Pulitzer et Hearst,
ils pensent qu'on est rien.
- Est-ce qu'on est rien?
- Non.
On reste unis comme les gars du tram
et ils pourront rien contre nous.
Pulitzer et Hearst
Ils pensent qu'on leur appartient
- On leur appartient?
- Non!
On est le syndicat des camelots.
Agissons comme un syndicat.
Même si on a ni chapeaux ni badge
On est un syndicat
Il suffit de le dire
Et le World le saura
Mais d'autres vendront nos journaux.
- On leur parlera.
- Certains sont sourds.
Alors on les battra!
On va pas battre des enfants,
c'est mauvais pour la réputation.
- Ça peut pas être pire.
- Jack.
Qu'est-ce qu'il faut
pour arrêter les chariots?
- Vous êtes prêts?
- Oui!
Non.
Qu'est ce qu'il faut
Pour arrêter les briseurs de grève
On peut y arriver?
Oui!
On fera tout ce qu'il faut
Pour briser la volonté
Du Grand Bill et Joe
Et le World le saura
Et The Journal aussi
Messieurs Hearst et Pulitzer
On a des petites nouvelles pour vous
Le World écoutera
Ce qu'on a à dire
On hurlait la manchette avant
On va la faire, maintenant
Et nos rangs grossiront
On leur bottera le derrière
Et le World saura
Qu'on est passés par ici
C'est ça.
Pour qui il se prend?
Personne ne va contrarier
les camelots.
Quand la cloche du tirage sonnera,
est-ce qu'on l'entendra?
Non!
Si les Delancey sortent en gesticulant
Est-ce qu'on entendra?
Non!
Quand cent voix
Chantent en chœur
Aucun sifflet ne peut rivaliser
Et le World saura
Ce n'est pas un jeu
On a une tonne de fruits pourris
Et on vise bien
Ils ont donné leur parole
Mais ça vaut pas des clous
Ils vont comprendre ce que c'est
Quand il n'y a plus de presse du tout
Et ce jour est arrivé
C'est maintenant que ça se passe
La peur s'est envolée
- Leur nom est sale
- La grève est lancée
- Je ne supporte pas le sang
- Le World saura
Pulitzer possède le World
Mais on n'est pas à lui
Pulitzer possède le World
Mais on n'est pas à lui
Pulitzer tient le fouet
Mais il ne nous fouettera pas
Pulitzer tient le fouet
Mais il ne nous fouettera pas
Et le World le saura
Et le World apprendra
Et le World se demandera
Comment on fait tourner les tables
Et le World verra
Qu'on a dû choisir
Que ce qu'on fait aujourd'hui
Fera la nouvelle demain
Le vieux s'écroulera
Et la jeunesse se dressera
Ça se passe maintenant
Nous serons nombreux
- Nous serons nombreux
- Nombreux
Et le World sentira le feu
Et saura enfin
GRÈVE
Grève! Grève! Grève!
Allons prévenir
tous les camelots de New York.
II me faut des...
- Comment on dit?
- Ce que tu veux.
- Ambassadeurs?
- Oui.
Les gars,
vous allez être des ambassadeurs
pour prévenir les autres
qu'on est en grève.
Jack, je prends Harlem.
- Et moi, Midtown.
- Moi, Bowery.
Je prends le Bronx. Viens.
Bumlets, Specs,
et Skittery, prenez le Queens.
- D'accord.
- Pie Eater, Snoddy, à l'est.
Snipeshooter, tu vas avec eux.
Et maintenant, Brooklyn?
Qui s'occupe de Brooklyn?
Le territoire de Spot Conlon.
Vous avez peur de Brooklyn?
On n'a pas peur de Brooklyn.
- Spot Conlon nous rend un peu nerveux.
- Oui.
Moi, il me rend pas nerveux.
Alors toi et moi, Boots,
on va à Brooklyn.
- D'accord.
- Et Dave nous tiendra compagnie.
D'accord, Dave?
Quand tu auras soumis
nos revendications à Pulitzer.
- Moi, à Pulitzer?
- Tu es le leader, Jack.
Va le voir. On est avec toi.
Le petit devrait l'attendrir.
Oui.
Grève, grève, grève
C'est quoi, cette grève?
Qu'est-ce qui se passe?
On présente nos revendications
à Pulitzer.
Quelles revendications?
Celles des camelots.
On est en grève.
Je suis avec The New York Sun.
Bryan Denton.
C'est vous le responsable?
Vous vous appelez comment?
David.
David. Comme dans David et Goliath?
Vous croyez vraiment que Pulitzer
va vous écouter?
II n'a pas le choix.
- Dehors, voyous!
- Ta bonne femme aussi.
Tu diras à Pulitzer qu'il a intérêt
à prendre rendez-vous avec moi.
Oui.
Alors cette espèce de snob me dit:
>
Un vrai prétentieux.
Vous voyez le genre?
- Prétentieux.
- Alors je lui dis:
>
Alors, il nous a jeté dehors.
Ça te fait peur?
Tu te bats contre l'homme
le plus puissant de New York.
Regardez-moi. Je tremble.
Bien. Tenez-moi au courant.
Je veux savoir
tout ce qui se passe.
- D'accord?
- C'est une nouvelle importante?
Qu'est-ce qui est important?
L'an dernier,
j'ai couvert la guerre à Cuba.
J'étais à San Juan Hill
avec le Colonel Teddy Roosevelt.
Ça c'était une nouvelle importante.
Est-ce que la grève des camelots
est importante?
Ça dépend de vous.
Je vais avoir mon nom
dans les journaux?
- Des objections?
- Pas si vous dites la vérité.
Kelly. Jack Kelly.
Denton?
Pas de photos.
Bien sûr.
- Je suis jamais allé à Brooklyn. Toi?
- Vraiment?
J'ai passé un mois ici, un soir.
Regarde.
Ce Spot Conlon
est vraiment dangereux?
Tiens-toi bien.
Où tu vas, Kelly?
- Approche-toi.
- Oui, capitaine.
C'est bon, Kelly.
Si c'est pas
Jack Le Vif, Jack Le Rapide.
Tu es monté
dans l'échelle sociale, Spot.
Tu as une vue sur le fleuve et tout.
Salut, Boots. Ça marche?
Tiens, je t'ai apporté
des belles pierres.
Oui.
Alors, Jackie boy,
- Les petits oiseaux m'ont raconté.
- Oui?
IIs m'ont parlé de Harlem.
Du Queens.
De partout.
IIs me chantent dans les oreilles.
Les camelots de Jackie
jouent à planifier la grève.
Oui, c'est vrai.
Sauf qu'on joue pas.
On va faire la grève.
Ah, oui? Oui?
C'est quoi, ça?
Une bouche ambulante?
Oui, c'est une bouche
avec une cervelle.
Et si t'en as la moitié d'une,
écoute ce qu'il a à dire.
Dis-lui.
On a commencé une grève,
mais on peut pas le faire seul.
On a discuté
avec les autres camelots.
Oui.
II paraît.
Qu'est-ce qu'ils vous ont dit?
IIs attendent la réaction
de Spot Conlon. C'est toi la clé.
Spot Conlon est le camelot le plus
célèbre et respecté de New York.
Et sans doute d'ailleurs.
Si Spot Conlon rejoint la grève,
ils la rejoindront.
Et rien ne pourra nous arrêter.
II faut que tu te joignes à nous,
parce que... II le faut.
Tu as raison, Jack.
Pour la cervelle.
Mais j'en ai une aussi.
Et plus que la moitié d'une.
Qui dit
que vous n'allez pas fuir
devant le premier idiot
qui sort sa matraque?
Qui dit que vous avez
ce qu'il faut pour gagner.
Moi, je te le dit, Spot.
Ça suffit pas, Jackie boy.
II faut me le prouver.
- Tiens, deux.
- Je prends un pari à 50.
- J'ai un double.
- Tag. C'est à toi.
- Ramasse-le.
- Salut, Jack.
Comment ça va?
- Jack.
- Alors, où est Spot?
II pensait que c'était pas sérieux.
Incroyable.
Tu sais, on devrait peut-être
se calmer un peu.
Sans Spot et les autres,
on n'est pas assez nombreux.
C'est peut-être trop tôt.
- On n'est pas prêts.
- Tu crois?
On devrait oublier ça
quelques temps.
- Vraiment?
- On n'est pas Brooklyn.
J'en reviens pas!
Spot avait raison.
C'est un jeu pour vous.
- C'est pas un jeu.
- Sauf que...
- Salut, Crutchy.
- Salut, Jack.
Ouvre la porte
Et saisis l'occasion
N'aie pas peur
Et ne tarde pas
Rien ne peut nous abattre
Personne ne nous fera
Renoncer à nos droits
Soulève-toi
Et saisis l'occasion
- Oui!
- Oui!
Oui!
C'est le moment
De saisir l'occasion
C'est le moment
De saisir l'occasion
- Lance l'appel et viens te battre
- Lance l'appel et viens te battre
Les injustices seront réparées
Si on est unis
Saisissons l'occasion
Amis des isolés
Saisissez l'occasion
Amis des isolés
Saisissez l'occasion
Brandissez la torche
Éclairez le chemin
Brandissez la torche
Éclairez le chemin
Fiers et rebelles
Nous tuerons le géant
Saisissons l'occasion
Du voisin au voisin
Du père au fils
Un pour tous et tous pour un
Ouvre les portes
Saisis l'occasion
Ouvre les portes
Saisis l'occasion
N'aie pas peur
Et ne tarde pas
N'aie pas peur
Et ne tarde pas
Rien ne peut nous briser
Rien ne peut nous faire
Renoncer à nos droits
Du voisin au voisin
Du père au fils
Un pour tous et tous pour un
- Oui!
- Oui!
- Vous avez entendu ça?
- Non!
- Alors qu'est-ce qu'on fait?
- On va leur montrer!
Allez. Venez, c'est une belle journée.
Allez. Allez.
Achetez vos journaux.
Suivant?
Qu'est-ce qui se passe?
Avancez. Avancez.
- Suivant.
- D'accord.
- C'est bien.
- Oui.
- Tu as bien fait.
- Petit.
- C'est bien.
- II était temps. T'étais où?
- C'est un gros, lui.
- Qu'est-ce qu'on a?
Jette tes journaux.
- C'est un camelot ou quoi?
- Hé.
Les gars.
Non.
Blink.
Jack, ne...
Hé!
Grève
Hé, hé, hé!
Je vais casser ton dôme.
Qu'est-ce qu'il fait?
Qu'est-ce que tu regardes?
Attention.
Viens, viens.
Allez!
Jack!
- Jack.
- Hé.
Les bœufs. Sauvez-vous.
Sauvez-vous, c'est les bœufs.
Crutchy! Sauve-toi!
- Hé.
- Salut, les gars, comment ça va?
Salut, les gars.
Qu'est-ce que vous faites?
C'est ici, le Foyer.
Mon chez moi.
Comment tu sais
que Crutchy est ici?
Comment je sais que les Delancey
sont salauds? C'est comme ça.
Un orphelin se fait arrêter,
Snyder l'envoie direct ici
pour le réadapter, tu sais?
Plus il y a d'enfants au Foyer,
plus la ville envoie d'argent
pour s'en occuper,
plus Snyder s'en met dans la poche.
II est là.
Pourquoi tu as apporté une corde?
Bien.
Vas-y doucement, Dave, doucement.
C'est bon. C'est bon.
Cowboy, tu t'ennuies de la place?
À ton avis, Ten-Pin?
II y a un nouveau, ici, Crutchy.
- Le boiteux? Je vais te le chercher.
- Oui, le boiteux.
Crutchy, Jack.
Salut, Crutchy.
C'est pas vrai.
Merci.
Salut, Crutchy.
Qu'est-ce que tu fais
à traîner par ici?
Quoi, traîner par ici?
- Tu sais qui est sur le toit? Dave.
- Qui?
C'est Dave?
Salut, Dave, comment ça va?
Ramasse tes affaires, Crutchy.
On va te sortir de là.
Eh bien...
En fait,
je marche pas très bien.
Oscar et Morris m'ont un peu arrangé.
IIs t'ont fait mal?
T'en fais pas. Moi et Dave,
on peut te porter.
Je veux plus que personne me porte.
Jamais, compris?
Davey, on parle encore
de comment Jack
est sorti d'ici.
Ah, oui, avec Teddy Roosevelt?
Tu la connais déjà?
- Alors c'est vrai?
- Évidemment.
Sauve-toi.
M. le directeur Snyder,
je pensais à une chose.
Je voulais vous dire que,
pendant que vous faisiez la sieste...
IIs ne vont pas partir comme ça,
patron.
M. Pulitzer, monsieur.
Donnez-moi les moyens
et je m'occupe d'eux.
Donnez-lui tout ce qu'il demande.
Je veux en finir avec ces folies
une fois pour toutes.
- Patron...
- Taisez-vous, Seitz!
Ouvre la porte
Et saisis l'occasion
N'aie pas peur
Et ne tarde pas
Rien ne peut nous abattre
Rien ne nous fera
Renoncer à nos droits
Soulève-toi
Et saisis l'occasion
Oui.
Qu'est-ce que tu fais?
D'accord, j'arrive.
- Salut.
- Essayez de franchir le piquet.
Restez calmes, tout le monde.
- On va leur faire payer pour Crutchy.
- On va leur faire payer pour Crutchy.
Jack, c'est un piège.
Attendez!
Salut, Jackie boy.
Les, sortons d'ici.
Hé!
- Vous ne les arrêtez pas?
- Dégagez, monsieur.
N'ayez pas peur, Brooklyn est là.
- C'est Brooklyn.
- Brooklyn.
C'est bon, j'arrête.
J'arrête.
Salut, Spot.
Salut, Weasel.
Ça va?
Salut, David.
Jack. Les gars, ne bougez plus.
- Ne bougez plus.
- C'est bon, les gars.
Extra! La croisade des camelots
IIs arrêtent le World.
LA CROISADE DES CAMELOTS
ILS ARRÊTENT LE WORLD
- Salut, les gars.
- Allô.
Ça y est.
On est célèbre.
C'est quoi, ça, Jack?
Où est ma photo?
Où est ma photo?
Où est ma photo?
Tous ces mots, c'est sur nous?
- Tu ressembles à un général.
- Enlève tes doigts de ma face.
- C'est écrit où, mon nom?
- Arrête de penser à toi.
Vous avez réussi
à nous mettre sur la une.
C'est vous qui avez réussi.
Je vais m'assurez que vous y restiez.
Vous avez votre photo dans le journal.
Ça change quoi?
- Qu'est-ce que tu racontes?
- Tais-toi.
- Tu es de mauvaise humeur.
- Pas du tout.
T'es bête.
Qu'est-ce qui t'arrive?
Quand on est dans le journal, on est
célèbre. On a tout ce qu'on veut.
C'est ça qui est bien
avec New York.
Oui.
De nouveaux souliers
Avec des lacets qui vont avec
Une place permanente
Aux courses de Sheepshead
Un bain en porcelaine
Avec de l'eau bouillante
Le samedi soir
Avec la fille du maire
Regardez-moi,
Je suis le roi de New York
Soudain, je suis respectable
Etje vous regarde de haut
Avec tous mes amis de la rue
Je flambe mes sous, je passe au luxe
Et me voilà
N'est-ce pas que je suis beau
C'est ma ville
Je suis le roi de New York
Ne le déchirez pas
Un costume de velours
Avec la culotte assortie
Un siège au balcon
Pour voir des films
Un Havane à 25 cents
Un bureau de rédacteur en chef
Pour le grand reporteur
Levez le chapeau
C'est le roi de New York
Voyez-vous ça?
Je suis le roi de New York
Bientôt, il couvrira Brooklyn
Jusqu'à Trenton, notre homme Denton
Il fera la manchette
À partir d'une intuition
- Il protègera le faible
- Offrira le repas
- Devant moi, les forts s'écroulent
- Fier et humble
- Je suis le roi de New York
- Il est le roi de New York
Je dois être mort ou je rêve
Regarde-moi ce journal
Avec mon visage rayonnant
Même si demain
J'emballe le poisson
J'aurai été une star
Pendant une minute entière
C'est vrai.
À partir d'aujourd'hui
Je suis le roi de New York
Vous avez entendu?
Je suis le roi de New York
Ça alors, c'est un miracle
Pulitzer pleure, Weasel meurt
Les lanternes éclairent comme le soleil
J'ai une sacrée veine
Ne me demandez pas
Comment c'est arrivé
Le destin m'a couronné
Je suis le roi de New York
Hier au service, aujourd'hui gréviste
Je suis le roi de New York
Victoire, on fait la une
Du cran pour la gloire
Je suis le roi de New York
Et maintenant, réfléchissons.
II faut montrer notre détermination.
II faut continuer
à parler de nous.
Mon journal est le seul
qui parle de la grève.
Alors il faut faire
quelque chose de gros
que les autres journaux
ne pourront pas ignorer.
- C'est vrai.
- Comme un rassemblement.
Un rassemblement
de tous les camelots de New York.
Ce sera le rassemblement le plus bruyant
qui se sera tenu dans cette ville.
- C'est un message aux patrons.
- Je vais leur passer.
- Oui.
- Oui.
On est nombreux
et on ne lâchera pas.
On se battra jusqu'à la fin des temps
si ça peut nous donner justice.
- Je vais me battre pour ça.
- Oui.
- Les gars, pour Denton.
- Oui.
Pour Denton.
Bonsoir, M. Snyder,
comment était votre souper?
C'est Jack.
II se ressemble vraiment.
Tu connais ce garçon?
Non, non.
Tu as un ami célèbre, ce Jack.
Tu sais où il habite?
Je le connais pas,
je vous le jure.
C'est mon cerveau.
II se trompe tout le temps.
II marche tout seul.
Je vous apporte autre chose,
M. Snyder?
Au revoir, M. Snyder.
GrèVe
C'est comme ça
que ça s'écrit, Kloppman?
Très bien. C'est très bien.
- J'aime ça. Oui.
- Grève.
Pardon.
Puis-je vous aider?
Avez-vous un garçon
qui se fait appeler Jack Kelly?
- Je veux le voir.
- Jack Kelly?
Jamais entendu parler de lui.
Jamais entendu parler de lui.
Les garçons,
vous connaissez un Jack Kelly?
C'est un nom rare
dans ce quartier.
Vous voulez dire Jack Kelly.
Je l'ai déjà vu, mais il a mis une balle
dans son soulier et il s'est tiré.
J'ai des raisons de croire que
c'est un fugitif, peut-être dangereux.
II est dangereux?
Je vais regarder mon fichier.
Par ici, s'il vous plaît.
Rassemblement contre Pulitzer
Un peu d'argent
pour la grève des camelots?
Tu as dormi là toute la nuit?
Oui.
II fallait nous réveiller.
Je voulais déranger personne.
Et puis c'est comme le Waldorf, ici.
La vue est belle et l'air est frais.
Va sur le toit.
- Tu as faim?
- Oui.
Tant mieux,
je t'ai apporté le déjeuner.
Papa est tellement fier
de toi et David.
II faut l'entendre
parler de Jack Kelly,
le leader de la grève
qui vient parfois manger chez nous.
Eh bien, le leader de la grève
sera content quand ce sera fini.
Je vais pouvoir partir d'ici
et aller à Santa Fe.
J'ai pas vraiment de raisons
de rester ici, non?
Tu devrais voir Santa Fe.
Tout est différent, là-bas, plus grand,
le désert, le ciel, le soleil.
C'est le même soleil qu'ici.
C'est juste qu'il a l'air différent.
II faut que je me prépare
pour le travail.
Sarah?
Je sais pas si ça fait une différence
que je reste ou que je parte.
Je dis pas que
ça en fera une pour toi.
Je dis seulement...
Est-ce que ça en fait une?
Bien sûr que la ville a peur
que la situation dégénère, mais...
Patron?
On ne peut pas charger
et casser la grève, M. Pulitzer.
- II n'y a aucun fondement légal.
- Fondement légal.
Le fait que ce rassemblement
soit organisé par un criminel en fuite
constitue-t-il un fondement,
M. le maire?
Un criminel en fuite?
II s'est enfui d'une de vos prisons,
M. le maire.
Un voleur condamné.
Ça fait un moment qu'il court
sous le pseudonyme de Jack Kelly.
- Quel est son vrai nom?
- Sullivan.
Francis Sullivan.
Je l'aurais attrapé avant, mais...
Vous connaissez
le directeur Snyder.
Vous le connaissez parce que
c'est vous qui l'avez nommé.
Oui.
Si ce garçon est un fugitif,
il suffit de l'arrêter tranquillement.
Non, pas tranquillement.
Pas tranquillement.
Je veux en faire un exemple.
Je veux que la populace
rassemblée
voie ce qui arrive
à ceux qui osent:
II faut qu'ils voient
la justice en action.
Arrêtez-le
au rassemblement.
En passant, j'invite quelques amis
ce soir à jouer aux cartes,
des amis de la presse,
Willie Hearst, Gordon Bennett.
Vous pourriez vous joindre à nous.
On discutera
des prochaines élections.
Ce sera avec plaisir.
LE PINSON SUÉDOIS
DANS CE THÉÂTRE UNIQUEMENT
Brandir la une.
Oui.
Vous connaissez les gars, M. le Maire.
M. Bennett de The Tribune.
- M. Taylor de The Times.
- Enchanté.
- Vous connaissez M. Hearst.
- Bien sûr.
Un nouveau membre
de notre petit groupe, M. Gammon.
- II arrive d'Europe.
- Bienvenue au pays.
M. Gammon possède le, quoi?
Le New York Sun.
Cigare, monsieur?
On a fait du chemin,
mais on n'est pas encore arrivés.
Les choses vont peut-être se durcir.
Mais c'est correct.
On va s'endurcir.
Mais aussi...
II faut être intelligents et
commencer à écouter mon ami, David.
- Oui.
- Oui.
II dit qu'il faut arrêter
de s'en prendre aux briseurs de grève.
Et qu'est-ce qu'on va faire?
Les embrasser?
Quand je vois un briseur de grève,
je le cogne.
Non, non.
C'est ce qu'ils veulent qu'on fasse.
Si on est violents,
on joue leur jeu.
Sauf qu'ils commencent
à casser mon jeu.
C'est pas ce qu'ils disent.
C'est ce qu'on dit.
Personne nous écoutera
à moins qu'on les force.
T'es malade dans ta tête.
Si on se bat entre nous,
c'est ce que les boss veulent.
On devient des voyous
qui n'ont pas de cervelle,
pas de respect pour rien
y compris nous-mêmes.
Je vous explique.
Si on n'est pas unis, on n'est rien.
Solidaires ou rien.
Si on ne peut pas se faire confiance,
on n'est rien.
- Dis-leur, Jack!
- Alors, on fait quoi?
Écoutez Jack.
On est avec toi, Jack.
Qu'est-ce que tu dis, Spot?
Je dis que ce que tu dis
c'est ce que je dis.
- Oui. Oui.
- Super.
Je t'aime, Medda!
Temps merveilleux
Ou temps durs
La vie peut être belle
Il arrive que je n'aie
Rien à manger
Mais je retombe toujours sur mes pieds
Alors quand les temps se font durs
J'attends qu'ils s'adoucissent
J'affiche un sourire
Etje bombe le torse
Etje retourne aux courses
Medda! Medda!
Bonjour, les camelots.
Quoi de neuf?
Ta blonde ne t'aime plus
T'as peur
Qu'il y ait un loup à la porte
Les petits mendiants
Hurlent à ton oreille
Magnifique.
Pince-moi. Je rêve.
Tu gagnes et tu perds, mon cher
Temps merveilleux
Ou temps durs
La vie peut être belle
Il arrive que je n'aie
Rien à manger
Mais je retombe toujours sur mes pieds
Alors quand les temps se font durs
J'attends qu'ils s'adoucissent
J'affiche un sourire
Etje bombe le torse
Etje retourne aux courses
J'affiche un sourire
- J'affiche un sourire
- Oh, oui
- Etje bombe le torse
- Etje bombe le torse
- Etje retourne
- Etje retourne
- Etje retourne
- Etje retourne
- Etje retourne
Aux courses
Vous êtes le directeur Snyder?
Bryan Denton du Sun.
Enchanté.
Je connais votre excellent
travail avec les enfants
et j'aimerais vous interviewer.
- Jack.
- Salut, David.
- Jack, c'est Snyder.
- Quoi?
C'est Sny...
C'est Snyder!
Là-bas.
Ça s'épelle comment, au juste?
Avec un > comme dans narquois?
Souriez, monsieur.
Medda, merci.
II faut que je me sauve.
Oui.
Excusez-moi.
- Non, reste avec moi.
- Allez, maintenant.
Non! Bon sang. Arrêtez.
Ce n'est qu'un enfant!
Vous ne voyez pas?
Attaquez-vous
à quelqu'un de votre taille.
Racetrack!
Sortez. Vite. Allons-y.
Reviens ici.
Sullivan, je te tiens.
Cours!
Monte là-haut. Non, va là.
Allez.
Viens par ici.
Pousse-moi.
Va-t-en. Vas-y.
- Arrêtez immédiatement.
- Te voilà. Reviens.
- Arrêtez-les.
- La fête est finie, Cowboy.
Jack, ça va? Viens.
Ne restez pas là.
Tu es là?
Toi, arrête-toi tout de suite!
Du calme!
Viens par ici, toi.
Jack! Jack!
Levez-vous.
La séance du tribunal est ouverte.
Le juge E.A. Monahan préside.
Êtes-vous représentés
par un avocat?
- Un avo quoi?
- C'est ce que je dis.
Non. Bien.
Ça va accélérer la procédure.
Objection, M. le juge.
Vous vous appuyez sur quoi?
Sur Brooklyn, M. le juge.
Je vous condamne
à 5 $ d'amende chacun
ou deux semaines de détention
au Foyer.
On n'a pas cinq dollars.
On n'a même pas cinq cents.
Et si on faisait une partie de dés?
C'est le double ou rien.
C'est bien, cause suivante.
M. le juge,
je paye l'amende. Pour tous.
- Viens.
- Ça va, les gars?
- C'est David.
- Où est Jack?
Retrouvons-nous au restaurant.
Tout le monde. II faut qu'on parle.
Payez le greffier. Au suivant.
Salut, les gars.
- T'as un bel œil au beurre noir.
- Cowboy.
- Payez le greffier. Au suivant.
- Jack va bien.
Denton, on a dû faire la nouvelle.
Ma photo est bien?
Aucun journal n'a couvert
le rassemblement, même pas le Sun.
L'affaire Jack Kelly.
Incitation à l'émeute, voies de fait,
résistance à l'arrestation.
Juge Monahan,
je parlerai pour ce jeune homme.
Vous vous connaissez.
C'est super.
Je vous écoute, directeur Snyder.
Ce garçon s'appelle en réalité
Francis Sullivan.
Sa mère est morte.
Son père est détenu
dans un pénitencier.
C'est un fugitif du Foyer
où il était condamné à trois mois,
puis à six mois
pour conduite perturbatrice.
Comme exiger de manger
ce que vous nous volez.
Et de six mois de plus
pour tentative d'évasion.
Tentative?
La dernière fois,
ce n'était pas une tentative.
N'est-ce pas, Snyder?
J'étais avec Teddy Roosevelt
dans sa voiture.
Roosevelt et sa voiture.
Par conséquent, je demande
qu'il soit ramené au Foyer.
Pour mon propre bien.
Au suivant?
Pour mon propre bien
et pour ce qu'il vous paye.
Et d'ordonner son incarcération
jusqu'à l'âge de 21 ans
dans l'espoir de pouvoir
le mener vers une vie productive.
Telle est la décision.
Non!
Suivant.
- M. Denton.
- Denton.
- Merci d'avoir payé pour nous.
- Ça m'a fait plaisir.
Pourquoi le Sun
n'a pas imprimé l'article?
Parce que ce n'est pas arrivé.
Comment, ce n'est pas arrivé?
Vous étiez là.
Si c'est pas dans les journaux,
c'est pas arrivé.
Les magnats de la presse ont décidé
que ça ne serait pas dans le journal.
De toute façon,
je venais vous dire au revoir.
- Je...
- Vous avez été renvoyé?
Non, on m'oblige à redevenir
correspondant de guerre au Sun.
Je dois partir tout de suite.
Le propriétaire dit que je dois
couvrir les évènements importants.
Souhaitez-moi bonne chance.
Au moins la moitié
de celle que je vous souhaite.
On ne nous renvoie pas toujours, David.
Je serais sur la liste noire
de tous les journaux du pays.
Allez.
Je suis un journaliste.
II me faut un journal pour écrire.
C'est l'article que j'ai écrit
sur le rassemblement.
Et...
Je veux au moins
que tu le lises.
Bill?
- Non, non.
- Ça devrait être suffisant.
Merci.
On va délivrer Jack du Foyer ce soir.
Désormais, on ne fait plus confiance
qu'aux camelots.
Oui.
- Allez, grouillez-vous.
- On y va.
Ça va aller.
Avance.
C'est ici qu'on a vu Crutchy.
C'est Jack.
Doucement.
Où est-ce qu'ils l'emmènent?
II n'y a qu'un moyen de le savoir.
Je vous retrouve sur la place.
Racetrack, occupe-toi de lui.
Faites-le entrer.
J'étais prêt à m'arrêter pour la nuit.
- Je sens qu'elle va être longue.
- Je sais.
Assieds-toi.
Tu sais ce que je faisais
quand j'avais ton âge?
Je faisais la guerre.
La guerre de Sécession.
Oui, je suis au courant.
Vous avez gagné?
Les gens croient qu'on se bat
pour le bien ou le mal. C'est faux.
- C'est pour le pouvoir.
- Je suis au courant aussi.
Je me contente pas
de vendre vos journaux.
II m'arrive de les lire.
Le pouvoir de la presse
est le plus fort de tous.
Je dis à cette ville comment penser.
Je lui dis comment voter.
Je forge son avenir.
Oui? Eh bien,
pour l'instant, je pense à un avenir
et c'est le mien.
Moi aussi, mon garçon.
J'ai le pouvoir
de te laisser enfermer au Foyer.
Et j'ai le pouvoir
de m'évader.
Ou je le fait libérer demain
avec plus d'argent dans les poches
que ce que tu gagnerais
en, disons, trois vies.
Vous voulez m'acheter?
Non.
C'était bien de discuter avec vous,
mais je m'en vais.
Attends. Écoute-moi bien.
Tais-toi et écoute-moi.
Tais-toi et écoute-moi!
Je ne joue pas.
Travaille pour moi
jusqu'à ce que la grève soit finie.
Et elle se terminera,
sois-en sûr, sans toi.
Ensuite tu partiras où tu veux,
loin du Foyer
et de ces rues puantes. Libre.
Avec de l'argent à dépenser
et personne à tes trousses.
Je dois vraiment
vous faire peur, le vieux.
Je t'offre la liberté et de l'argent
pour travailler pour moi.
Je ne serai pas aussi gentil
avec tes amis.
Ton partenaire,
comment s'appelle-t-il, David?
II a une famille.
Ça lui ferait quoi, à ton avis,
un petit séjour au Foyer?
Et c'est toi qui l'aurais mis là.
Et tous les autres.
Après tout, tu es leur leader.
Retourne au Foyer ce soir.
Penses-y.
Donne-moi ta réponse
demain matin.
Jack, viens.
Cours!
- Attrapez-le.
- Vite.
Dépêche-toi!
Ne vous en faites pas.
II a nulle part où aller.
Continue à courir.
II fallait pas, Dave.
IIs vont te jeter en prison.
- Je m'en fous.
- Viens ici.
Et ta famille?
IIs feront quoi si t'es en prison?
Tu ne sais pas ce que c'est,
la prison.
Merci pour ce que tu as fait,
mais il faut que tu partes.
Je ne comprends pas.
Moi non plus, mais va-t-en!
- Non!
- Vas-y!
Santa Fe
Ma vieille amie
Je ne peux pas passer ma vie
À me cacher
Tu es la seule lumière
Qui guide mes pas aujourd'hui
Jack. Regarde.
J'ai pris à Snyder
pendant que je le servais.
C'est la plus grosse.
C'était bon, ce soir.
Le genre de chose
qu'on n'a jamais.
Des patates, des olives,
même du bacon et de la choucroute.
Devine ce que j'ai fait
à sa choucroute.
Qu'est-ce qu'il t'a collé?
Encore trois mois, j'imagine.
On peut pas les laisser nous écraser.
C'est ce que tu dis toujours.
On a été écrasés
le jour où on est né.
Garderas-tu la chandelle allumée
Pour m'aider à trouver mon chemin
Tu es ma chance de liberté
Et qui sait
Quand se présentera la prochaine
Santa Fe
Attends-moi
- Arrêtez le World!
- Plus de journaux!
- Arrêtez le World!
- Plus de journaux!
- Arrêtez le World!
- Plus de journaux!
- Arrêtez le World!
- Plus de journaux!
Sauvez-vous! Race, aide-moi.
J'ai besoin d'aide.
Je suis pas sourd.
Bande de bons à rien.
- Arrêtez. Arrêtez.
- Attendez.
II faut pas recommencer.
- Race, viens ici.
- Quoi?
Dis-moi que j'hallucine.
Tu n'hallucines pas. C'est Jack.
- II fait quoi?
- II est habillé en briseur de grève.
Jack?
Jack, regarde-moi.
C'est moi, Mush.
Regarde-moi.
Qu'est-ce que tu fais?
C'est pas vrai.
Qu'est-ce que tu fais, Jack?
- Qu'est-ce que tu fais?
- C'est quoi, ça?
Où t'as trouvé tes vêtements?
M. Pulitzer les a choisis lui-même.
- Je le crois pas.
- Cadeau à un employé spécial.
Quoi? II nous a vendus.
Regarde-le dans son costume.
Voyou. Je vais te cogner.
- Mouchard!
- Je veux me salir les mains.
Viens ici,
maudit briseur de grève pourri.
Je vais te tuer!
- Traître!
- Tu veux lui parler?
Viens. Viens.
Vas-y.
- C'est pour ça que t'es pas parti?
- Oui.
T'es un menteur.
T'as menti pour tout.
T'as menti sur ton père dans l'Ouest
parce qu'il est pas dans l'Ouest.
Tu m'avais jamais dit
ton vrai nom.
Et alors?
Qu'est-ce que tu veux faire?
Je te comprends pas.
Alors je vais t'expliquer.
Tu vois, j'ai personne
qui vient me border le soir comme toi.
Je suis tout seul.
II faut que je pense à moi.
Tu avais les camelots.
Ça me donnait quoi, d'être camelot?
Dix cents par jour et des coups?
Je ne peux pas
rester un enfant, Dave.
Pour la première fois de ma vie,
j'ai de l'argent.
Pour de vrai.
De l'argent. Tu comprends?
J'en aurai d'autre, et quand
je le toucherai, je m'en irai.
Tant mieux.
Parce qu'on n'a pas besoin de toi.
On n'a pas besoin de toi!
Parce que toutes ces paroles,
c'était les miennes.
Mais t'avais pas le courage
de les prononcer.
Maintenant, oui.
Qu'est-ce qu'il y a?
T'as un problème?
II te faut peut-être
un nouveau costume, toi aussi?
- Jamais!
- Sors d'ici! Sors d'ici!
Reculez. Dégagez.
Reculez, j'ai dit.
Hé!
Tu me dégoûtes!
- T'as vu ça?
- J'avais confiance.
Saisir l'occasion, hein, Jack?
II les trompe
pour pouvoir les espionner.
- Oui, c'est ça. II les trompe.
- Non.
- C'est ça, il les espionne.
- II les espionne.
Les.
Qu'est-ce que c'est?
Je le garde.
David.
C'est l'article de Denton.
>
de Bryan Denton.
Hier soir, j'ai vu la force brute
s'exercer contre des enfants,
les camelots, qui étaient... >>
Tu fais un truc, Cowboy,
et tu retournes au Foyer. Allez.
Te faut-il autre chose pour la nuit?
Non?
Dans ce cas, je te dis bonsoir.
N'oublie pas: un seul truc
et je vais voir M. Pulitzer.
Avancez, messieurs. Avancez.
Vingt journaux. Suivant.
- Vingt journaux, s'il vous plaît.
- Suivant.
- Trente journaux.
- Oui, 30 journaux. Suivant.
- J'en prends 50.
- Cinquante journaux.
Cinquante journaux. Suivant.
T'as bien dormi, Cowboy?
Viens avec nous, Cowboy.
On va arranger ton ami Davey.
- II pourra plus marcher.
- Tais-toi.
Lève le petit doigt
et tu retournes direct au Foyer.
Suivant.
Cinquante.
- Bonjour.
- Bonjour à vous.
Pardon, ma jolie.
Comment va ton petit frère, ma belle?
Où est le petit Davey?
Laissez ma sœur tranquille.
Arrêtez!
Laissez-le tranquille.
Espèce de singe.
Non!
- Que se passe-t-il? Tu es blessé?
- Non, ça va.
- Va aider Sarah.
- Sauve-toi, Davey!
Oui, sauve-toi, Davey.
Le meilleur morceau de la famille
est avec nous.
Lâchez-moi!
- Oh, je vais m'amuser.
- Arrêtez!
- Debout.
- Les!
- Arrêtez, vous lui faites mal. Non!
- Davey.
Lâchez-le!
Arrêtez!
Lâchez-le!
Viens par là.
Debout.
Tu te souviens de Crutchy?
- Ça va?
- Oui.
David?
Sauve-toi, Cowboy.
On va prévenir oncle Weas.
Tu seras au Foyer
pour le souper.
- Allez-vous en, salauds.
- Hé!
Allez-vous-en. Ne revenez pas.
Vous m'entendez?
Tu ne pouvais pas te retenir?
Je peux pas être
ce que je suis pas.
Briseur de grève?
Non, intelligent.
Vous le pensiez,
ce que vous avez écrit?
Que les enfants
des ateliers m'écouteraient?
Je n'écris pas
ce que je ne pense pas.
Entrez. Je préparais mes valises.
Oui, je le pensais.
Cette ville prospère
grâce au travail des enfants.
Beaucoup de gens s'enrichissent.
IIs ont peur que votre grève
fasse boule de neige.
II y a peu de chance,
tant qu'ils auront le pouvoir.
II suffit parfois d'une voix.
Une voix qui devient cent,
puis mille,
sauf si on la fait taire.
Pourquoi ne pas élargir la grève?
Organiser un autre
rassemblement, le dire
à tous les enfants
des ateliers de misère?
En mettant une annonce
dans le journal?
Non, mieux que ça.
En faisant notre propre journal.
On leur dira de nous rejoindre.
C'est une bonne idée?
Oui.
Mais on ne sait pas
comment imprimer un journal.
C'est vrai, mais Denton...
Oui, mais je crois que Denton
a plus important à faire.
II veut être le meilleur
correspondant de guerre.
Hein, Denton?
D'accord.
On commence par quoi?
II faut faire vite.
II faudra que les camelots circulent.
II faudra autre chose:
une presse d'imprimerie.
II se trouve que
je connais quelqu'un qui en a une.
Tu vivais ici?
IIs sont juste au-dessus.
Si Weasel nous attrape,
on est dans la merde.
Une presse à platine.
Le vieux Pulitzer
ne jette jamais rien.
Est-ce qu'elle marche?
Je l'espère.
On a une heure de tombée.
C'est l'article que tu voulais écrire
Ce soir, tu peux le faire
Mets-toi à l'ouvrage
Et dès l'aube
Tu pourras terminer
Le combat que tu as entamé
Cette fois, on va allerjusqu'au bout
Pense à saisir l'occasion
Pense à ce train
Qui te conduira à Santa Fe
Dis-leur que j'arrive
Le vieux Pulitzer au fond de son lit
Se fout qu'on soit mort ou en vie
Trois oreillers de satin sous la tête
Alors qu'on mendie le pain
Pour survivre
LA UNE DES CAMELOTS
Joe, si tu comptes les moutons
Réveille-toi, lis ça et pleure
Tu as tes malfrats
Avec des bâtons et des coups
Mais nous, on a une promesse à tenir
Pour une fois, quelque chose me dit
Que le vent va tourner
Pour une fois, mon feu intérieur
N'arrête pas de brûler
Maintenant le choix est clair
L'avenir se présente
Regarde comment les grands
Vont s'écrouler définitivement
C'est gentil que M. Pulitzer
nous ait prêté sa presse.
J'espère que
je pourrai le remercier un jour.
C'est pour les enfants
Cireurs de chaussures
Mais qui n'ont rien à se mettre
Dans les pieds
Petit, tu sais lire?
Lis ça.
Prends ça. Lis ça.
Tu sais lire? Lis ça.
Brandir La Une!
Une fois pour toutes
On sera là pour défendre l'autre
Chaque enfant est notre ami
Chaque ami est un frère
- Bonjour, mademoiselle.
- Lisez les nouvelles.
On se retrouve sur la place.
- Soutenez les camelots.
- Passez le mot.
Cinq mille raisons pour essayer
De s'évader
On y va!
On se dresse ou on tombe
Pour une fois
Une fois pour toutes
LA UNE DES CAMELOTS
COMMENT ARRÊTER LA VILLE
LE FOYER
MAISON DE LA HONTE!
ON A CACHÉ LE SCANDALE
À TEDDY LORS DE SA VISITE!
C'est honteux, Denty.
Ces pauvres garçons.
Je savais que vous réagiriez,
M. le gouverneur.
Et je n'ai rien fait.
Jusqu'à présent.
Bien. Très bien, monsieur.
IIs viennent quand, les autres?
IIs viennent pas.
Y'aura que nous.
- Voyons, Jack.
- Garde espoir.
Quand la cloche du tirage sonnera
L'entendrons-nous?
Non.
Et si les Delancey
Sortent, menaçants
Entendrons-nous?
Non.
- Très bien.
- Tout ira bien.
Tout va bien.
Quand un million de voix chantent
Qui peut entendre un petit sifflet
Regarde!
Et le World saura
Brooklyn!
Le World sentira le feu
Et saura enfin
INJUSTICE
Grève
On fait la grève!
- Reculez.
- La grève!
Jack! Jack! Jack!
Grève! Grève! Grève!
- On t'a eu.
- Oui!
Ça alors.
Qu'est-ce qui se passe?
C'est affreux.
Tout le monde appelle.
M. Hearst, M. Bennett et le maire
tiennent un langage...
La ville est paralysée.
IIs le reprochent au patron.
C'est comme la fin du monde.
Mon Dieu, je n'ai pas dit ça.
Extra, extra, Joe.
Lisez, tout est là.
J'avais dit que
si te me tenais tête,
j'allais te briser.
Je tiendrai ma promesse.
Je t'ai offert la liberté.
Je ne comprends pas.
Celui qui n'agit pas
dans propre intérêt est un imbécile.
- Alors, vous êtes quoi, vous?
- Quoi?
- C'est mon ami, David.
- Oui, David.
La bouche ambulante.
Vous parlez d'intérêt personnel,
mais depuis la grève,
le tirage a baissé de 70 pour cent.
Vous perdez des milliers de dollars
pour nous enlever
un dixième de cent. Pourquoi?
C'est pas une question d'argent, Dave.
Si Joe cède à des riens du tout
comme nous,
ça veut dire
qu'on a le pouvoir.
Et il ne peut pas faire ça,
quel qu'en soit le prix. J'ai raison?
J'ai appelé la police.
IIs doivent être arrivés.
Faites-les monter, Seitz.
Je ne retournerai pas en prison, Joe.
Regardez. C'est dehors
que votre pouvoir s'arrête.
Ferme la fenêtre!
Arrêtez-moi ce bruit infernal!
Rentrez chez vous.
- Rentrez chez vous!
- Je ne vous entends pas, Joe!
Rentrez retrouver
vos mères et vos pères!
- Rentrez! Écoutez-moi.
- Je ne vous entends pas.
- Écoutez-moi, vous.
- Non, écoutez-moi.
- Non, écoutez-moi!
- Fermez la fenêtre et taisez-vous!
II y a beaucoup de gens
et ils ne partiront pas.
IIs ont une voix
et veulent être entendus.
Me mettre en prison
ne les arrêtera pas.
C'est le pouvoir de la presse, Joe.
Merci de m'avoir appris ça.
Ces enfants ont rédigé
un bon journal.
J'ai donné l'ordre qu'on ne parle pas
de la grève. Qui l'a enfreint?
Quelle presse avez-vous utilisé
pour imprimer ça?
Laquelle?
On a utilisé la meilleure, Joe.
Alors je voulais vous dire
merci encore.
Les gars, ils sont là.
IIs sont là.
- Qu'est-ce qu'il a dit?
- IIs ont accepté?
Tais-toi.
La grève est finie. On a gagné.
- On a gagné!
- Oui!
Poussez-vous.
Oui!
- Salut, Weas.
- Oui!
Pardon.
Jack, les bœufs.
Laisse-moi descendre.
- Sauve-toi.
- Jack, baisse-toi.
Sauve-toi.
- Jack, c'est fini.
- Lâchez-le!
Non, plus besoin de fuir.
Plus maintenant.
Pas de lui, en tout cas.
Viens.
Crutchy, descends de là.
N'oubliez pas ce que j'ai dit.
La première chose à faire en prison,
c'est d'être ami avec les rats.
Vous avez des choses en commun.
- M. l'agent, vous permettez?
- Bien sûr, petit.
- Salut, Crutchy.
- Salut, les gars.
Vous n'êtes pas prêts de le revoir.
- Dites adieu au directeur.
- Adieu, directeur!
Jack, il fallait voir ça.
II a déboulé au Foyer
en agitant sa canne comme une épée
et il a une armée d'avocats
et de policiers...
Qui a déboulé comme ça?
Tu le sais. Ton ami. Lui.
Teddy Roosevelt.
Le gouverneur te remercie
de lui avoir signalé ce problème.
- Roosevelt?
- Tu as besoin d'une occasion.
II va t'emmener. Là où tu veux.
Et cette fois, tu montes.
Tu seras avec Teddy Roosevelt.
II peut me déposer à la gare?
- À la gare?
- Oui, si c'est ce que tu veux.
Essaie Bottle Alley ou le port
Je serai au port.
Ou Central Park, c'est garanti
- Je n'irai pas à Central Park.
- J'y vais.
Essaie le banquier
Le voyou ou le barbier
Ils savent presque tous lire
- L'été pue
- Et l'hiver traîne
Bienvenue à New York
La nature est fascinante
Quand il faut marcher
Allez, allez, allez!
Dépêche-toi.
Vide tes poches!
Cent journaux.
Super, Davey.
Merci.
- Je ne vous aurais jamais laissés.
- Jack!
- C'est Jack.
- II est revenu.
Fantastique.
Merci du conseil. Comme vous dites,
j'ai encore des choses à faire.
Et puis, j'ai une famille, ici.
Jack, c'est merveilleux.
Jack, ça va?
- Je te l'avais dit.
- Oui.
Skittery.
Elle est comment,
la une, aujourd'hui?
C'est pas ce qui fait vendre.
C'est les camelots
qui vendent les journaux.
Viens, Davey.
Oui. Merci, Davey.
Vas-y, Jack!
Jackie boy.
- Spot!
- Spot!
- Salut, Spot!
- Rentre à Brooklyn.
- C'est bien, de brandir la une
- On les a eus, Cowboy
- C'est bien, de brandir la une
- On leur a montré, mon gars
- C'est bien, de brandir la une
- On les a eus, Cowboy
- C'est bien, de brandir la une
- On leur a montré, mon gars
Extra! Extra!
- Hé!
- Extra! Extra!
Allez. Extra!